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ENTRE SCUS LF N° r'°':i09
FACULTÉ DE
MÉDECINE
ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX-AKTlsrÉE 1902-1903 N°107
DES
ABCÈS IIE L'ORBIT
(Abcès primitifs et abcès secondaires)
il
PJ
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
B//?/ . . présentée et soutenue publiquement le 20 Mars 1903 '0/
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à'«
Jean-Joseph-Théophile FAURE
Né àSaint-Pé(Hautes-Pyrénées), le 25mars1869.
f MM. BADAL, professeur.... Président.
Examinateurs de 1. liée !
pnRS
POUSSON, agrégéPro'MM"r-
/ Juges.,[
CABANNES, agrégé ILe Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
IMPRIMERIE Y. CADORET
H, ItiK PUQUKMN-MOI.ièhiî, 17 1903
FACULTÉ
DEMÉDECINE
ET DE PHARMACIE DEBORDEAUX
M. de NABIAS, Doyen. | M. PITRES Doyenhonoraire.
PROFESSEURS
MM. MICÉ )
DU PU Y
[
Professeurs honoraires.M USSOUS )
Cliniqueinterne.
MM.
PICOT.
PITRES.
.
, DEMONS.
Cliniqueexterne
j
LANELONGUIÎ.Pathologieetthérapeu-
tiijue générales VERGEEY.
Thérapeutique ARNOZAN.
Médecineopératoire... MASSE.
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Anatoniiepathologique CO YNE.
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LE DANTEC AGRÉGÉS EN EXERCICE :
sectionMM.dk médecine! (PathoIcxjie interneet Médecineléy ale).
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MM. MONGOUR, CABANNES.
dogieexterne
section le chirurgie et accouchements MM.DENUCÉ.
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section des sciences anatomiques et physiologiques
MM. GEN'I ES, I Physiologie MM. PACHON.
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section des sciences physiques
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COURS COMPLEMENTAIRES :
Cliniquedes maladies cutanéesetsyphilitiques MM. DUBREUIEH.
Clinique desmaladies desvoies unitaires .
Maladies dularynx, cles oreillesetdu nez.
Maladies mentales
Pathologie externe
Pathologieinterne Accouchements Physiologie Embryologie Ophtalmologie
Hydrologie etminéralogie
POUSSON.
M OU RE.
REG1S.
DENUCE.
R ON DOT.
ANDÉRODIAS
PAC1ION.
PRJNCETEAU.
LAGRANGE.
CARLES.
Le Secrétairede laFaculté: LEMAIRE.
Pardélibérationdu 5 août18/9, la Facultéaarrêtéqueles opinions émises dans les Thèsesqui
«ont présentées doivent être considérées comme propres à leursauteurs, et qu'elle n'entend leur donner ni approbation ni improbation.
A Monsieur le Docteur de NABIÀS
Doyende la Faculté de Médecine etdePharmacie,
Docteur ès-sciences,
Professeur dematièremédicale à laFaculté de Médecine.
A Monsieur Professeuragrégé à
le Docteur CABANNES
laFacultéde Médecine de Bordeaux.
A mon Président de thèse,
Monsieur le Docteur BADAL
Professeur deClinique ophtalmologiqueàlaFaculté de Médecine de Bordeaux, Chevalier de la Légion d'honneur,
Officierde l'Instructionpublique.
DES
ABCÈS DE L'ORBITE
(ABCÈS
PRIMITIFS ETABCÈS SECONDAIRES)
INTRODUCTION
Sur les conseils de M. le professeur agrégé Cabannes, nous
avons résolu de consacrer notre thèse inaugurale à l'étude des
abcès de l'orbite (primitifs et secondaires).
Dans notre travail, nous ne voulons parler ni des abcès de
l'orbite dont la propagation aux méninges est presque sûre¬
mentfatale au malade, ni de ceux qui, attaquant le globe ocu¬
laire, y produisent des désordres tels, que l'organe de la vision
est àjamais perduet qu'il faut en pratiquer l'énucléation.
Les observations de ce genre sont, du reste, assez rares,nous n'en avons rencontré que deux cas, dont nous faisons mention
dans le courant de notre travail. Nous nous sommes limité exclusivement à l'étude des abcès de l'orbite qui ne laissent
nulle trace de leur passage, et à. la suite desquels l'œil est resté intact,tant au point de vue
anatomique qu'au
point devue fonc¬tionnel.
— 12 —
Notre sujet se diviseensept
chapitres:
le premierchapitre
estconsacré à l'éliologie; le second comprend la symptomatologie; dans le troisième,nous publions nos
observations;
lechapitre IVtraite la question du diagnostic; le pronostic et le traitement occupent les chapitres V et VI. Enfin le septième est réservé
aux conclusions.
Mais avant d'aborder notre sujet, nous devons acquitter des
dettes de reconnaissance.
Nous voulons d'abord remercier M. le professeur de Nabias, doyen de la Faculté de médecine. Qu'il veuille bien nous per¬
mettre de lui dire combien nous lui serons toujours profondé¬
ment reconnaissant des marques d'intérêt, qu'il a bien voulu
nous donner
fréquemment
au cours de nos études médicales,et de la bonté dont il a fait souvent preuve à notre égard. Noussommes heureux de lui en exprimer
publiquement
toute notre gratitude.M. le professeur agrégé Cabannes nous a donné le sujet de
notre thèse. Nous sommes très heureux de lui adresserici tous
nos remerciements les plus sincères pour les bons conseils qu'il
n'a cessé de nous prodiguer et pour la grande bienveillance qu'il nous a témoignée en voulantbien nous guider dans notre travail. Nous ne l'oublieronsjamais.
M. le professeur Badal, dans le service de qui nous avons terminénotre éducation médicale, nous a initié à cette branche si
importante
et si délicate de la médecine,l'oculistique.
Au¬jourd'hui, il nous fait le très grand honneur
d'accepter
la pré¬sidence denotre thèse. Aussi, qu'il nous soit permis d'adresser
à ce maître
l'expression
denotre profonde reconnaissance et de notre respectueuse admiration.Nous avons suivi les services
hospitaliers
de plusieurs autres maîtres, dont nous nous efforcerons demettre à profit les ensei¬gnements. Leurs leçons magistrales à
l'amphithéâtre,
leurscauseries si instructives au pied du Jit des malades, les bons
conseils qu'ils nous ont prodigués nousguideront toujours dans
notre carrière médicale. Nous les en remercions du fond du
cœur et nous les prions de croire à notre sincère gratitude.
ETIOLOGIE
L'orbite peut être le siège de collections purulentes d'origines
diverses. Les unes sont engendrées par les phlegmons ou par les périoslites, ou encore par l'inflammation provoquée autour
d'un corps étranger : ce sont les abcès chauds. D'autres sont le
produit de lésions osseuses, telles que la carie et la nécrose de l'orbite elle-même ou des régions voisines, ou encore de l'em- pyème des sinus voisins. Ces abcès ont toute la physionomie
des abcès par congeslion r ce sont des abcès froids. Une troi¬
sièmeespèce existe encore, constituée par les abcès formés par le transport d'un produit morbide d'un point sur un autre de l'économie, phénomène de métastase, d'où le nom d'abcès
métastatiques qui leur a été donné.
Nous avons recueilli un total de 2o
observations,
dont 18concernent des individus du sexe masculin, et 7 des individus du sexe féminin, ce qui nous amène à constater que les abcès
de l'orbite se rencontrent plus fréquemment chez l'homme que
chez la femme.
Les quatre premiers cas se rapportent à des abcès primitifs,
ou plus exactement dont la véritable origine est inconnue. Les
sujets qui en étaient porteursjouissaient d'un étatgénéral sou¬
vent très bon, ne présentaient aucune affection à laquelle on
pût rapporter la cause de ces accidents. L'absence de plaies,
de contusions, de traumatisme
quelconque
ne permet pas d'ad¬mettre une infection d'origine externe, mais, par contre, dans
cescas, il est permis de penser souvent à une infection d'origine
interne : malaise général, fièvre plus ou moins élevée, précê
dant de
quelques
jours la localisation orbitairc. Tout cela— Il —
plaide, clans les cas « primitifs », en faveur d'une origine infec¬
tieuse plus ou moins bien déterminée (slreptococcie, pneumo-
coccie, etc.).
Dans d'autres cas, les phénomènes généraux du début man¬
quent absolument, on ne trouve dans les antécédents éloignés
ou voisins aucune lare, ni syphilis, ni tuberculose. Ne
pourrait-
on pas, dans ces cas-là, incriminer une infection de voisinage (nez, sinus, dents, etc...) passée méconnue? El cependant, dans
aucun des cas rapportés on ne trouvait, à l'origine de ces formes primitives, d'infection bien caractérisée, soit nasale,
soit sinusienne, de conjonctivite ou de dacryocystite, de lésions
osseuses, périostiques ou autres.
Les auteurs ont plus particulièrement incriminé les
sinus
dans ces différents cas. Ainsi, dans sa première observation
concernant une petite fille de neuf mois (observationIV), Trous¬
seau se demande le rôle que peut avoir joué le léger cl fugace
écoulement nasal.
Les 21 autres observations se rapportent à des abcès dont la
formation est consécutive à des affections des diverses cavités
qui entourent l'orbite, nous voulons parler des sinus frontal, maxillaire, elhmoïdal et sphénoïdal. Nos recherchesne nousont permis de recueillir aucun cas d'abcès orbitaire dû à une lésion
du sinus sphénoïdal, mais, par contre, les sinus frontaux nous
en ont fourni sept observations, les sinus maxillaires deux (H.MerzetDeschamps, obs. XII etXIII)et la sinusite ethmoïdale
deux autres (Rohmer et llislcy, obs. XV et XVI).
Dans les onze derniers cas, les abcès ont été produits par diverses causes : traumatisme, infection générale, influenza, tuberculose,corps étranger, etc.
Les causes de ces abcès secondaires de l'orbite sont donc nombreuses. Il y a d'abord le traumatisme. La tuberculose
osseuse, surtout chez les jeunes sujets, se localise assez fré¬
quemmentauxparois de l'orbite ou à son pourtour. La syphilis
tertiaire est aussi à incriminer, mais le cas est rare : il s'agit
alors du ramollissement d'uneosléo-périostite gommeuse, de ce
que Mackenzie a décrit sous lenom de périostosisdubord supé-
rieur de l'orbite. Enfin, on voit survenir cette affection cliez des
individus indemnes de tuberculose, de syphilis,
mais qui
ontun mauvais état général, et à la suite d'un phlegmonde l'orbite.
Toutes ces causes des abcès de l'orbite : tuberculose, syphi¬
lis, traumatisme sont bien connues, mais il en est un autre ordre, laissé peut-être un peu
dans l'ombre,
et surlequel
nous voulons insister.Nous voulons parler de l'inflammation descavi¬
tés voisines de l'orbite, inflammation qui, à un moment donné, peut retentir sur
l'orbite
etdéterminer des périostites suppurées
devoisinage, ainsi que des
abcès de l'orbite.
Seule, la paroiexternede
l'orbite n'est
en rapport avec aucune des cavités de la face, aussi un abcès développé sur cette paroiou encore surle tiers externe du rebord orbitaire, pourra être
considéré comme développé sur place ou encore aux dépens de
la glande lacrymale. Il n'en sera pas de même des
parois
supé¬rieure, interne et inférieure.
Voici ce que l'anatomie nous enseigne au sujet des rapports
de ces différentes parois avec les sinus voisins.
Les fosses nasales communiquent avec trois diverticules qui
viennent entourer l'orbite en haut, enbas, enarrière. Ces diver¬
ticules péri-orbitaires sont le
sinus
frontal, que l'on pourraitnommer sus-orbitaire, le sinus maxillaire ou sous-orbitaireet le
sinus spliénoïdal ou postéro-orbitairc. Ils ont une structure et
des fonctions similaires. Leurs maladies inflammatoires, qui ont
surtout pour siège la muqueuse qui les tapisse, et qui estla
muqueuse modifiée des fosses nasales, ont donc un processus
symptomatique de voisinage de première importance et de
nature semblable : c'est le retentissement de l'inflammation sur l'orbite etsoncontenu, ce quisupposesouventdes complications
oculaires par lésion à dislance (c'est-à-dire dans leur trajet
intra orbitaire) detroncs nerveux et vasculaires qui aboutissent
au globe de l'œil (Guillemain et Terson).
Connue, depuis longtemps, par desnotesisolées etdes obser¬
vations éparses, la pathologie des infections sinusiennes, au
point devue ophtalmique, a commencé à être mieux étudiée en 1892.
— 16 —
Il faut indiquer comme
principaux
travaux pourle sinus fron¬tal, la communication du professeur Panas à la Sociélé française d'ophtalmologie (1890) (1) et le Iravail de A. Guillemain (2);
pour le sinus maxillaire, les différentes publications de Ziem,
dont on trouvera plus loin l'indication
bibliographique
exacte,la thèse de M. Courlaïx (3); pour le sinus sphénoïdal, les tra¬
vaux de E. Berger (de Gralz), la thèse de M. Kaplan (Paris, 1891)
et enfin l'article de M. Gérard-Marchant dans le nouveau Traité de chirurgie.
Il y a, en outre, de très nombreuses observations, mais bien plutôt sur la nature de l'infection des sinusque sur le retentis¬
sement orbito-oculaire, point de vue auquel nous voulons seu¬
lement nous placer.
Nous ne voulons dire que quelques mots des rapports exacts que les sinus affectent avec l'orbite qu'ils enserrent, toujours
pour arriver à mieux connaître les conditions de compression
ou d'infection de l'orbite. Nous noierons ensuite ce que l'on a
vu sur l'orifice ou le canal de communication qui la réunit aux cavités nasales, afin de mieux suivre le mode de propagation
inflammatoire.
« Les dimensions des sinus frontaux sont très variables. On
peut dire d'une façon générale, qu'ils sont d'autant plus déve¬
loppés, que le sujet est plus Agé. Ils sont plus grands chez l'homme que chez la femme. Chez l'homme, ils mesurent en
moyenne trois centimètres- dans toutes leurs dimensions. Chez la femme, ils n'ont guère plus de 12 à 15 millimètres.
» On peutdire quechez l'homme,les sinus frontauxs'étendent à trois centimètres au-dessus de la racine du nez, tandis que chez la femme,ils dépassent rarementdeuxcentimètres : latéra¬
lement, ils ont la même étendue. C'est sur ces dimensions moyennes que doit se guider le chirurgien pour la trépanation
de ces cavités.
(1)Mercredi médical, 1890,n. 19.
(2)Etudes sur les abcès des sinus frontaux;leurs complications orbilaires;leur diagnostic, leur traitement. In Archivesd'ophlalm.,1891.
(3)Courlaïx, Relationspalholoqiqnesde l'œilet des dénis. Paris,1891.
»Parfois, ils s'étendent
beaucoup
plus loin: onles a vus se pro¬longer en liautjusqu'aux bosses frontales et même
jusque
clansles pariétaux
(Ruysch)
et en dehors, jusqu'aux apophyses orbi-taires externes du frontal.
» Je les ai souvent vus dédoubler la moitié antérieure de la voûte orbitaire, et, comme en ce point la paroi osseuse est très mince, il suffisait d'un léger coup d'ongle pour ouvrir le sinus,
soit par l'orbite, soit par la base du crâne.
»A côté de ces cas, où les sinusprésentent undéveloppement exagéré, il en faut noter de plus rares, où les sinus manquent complètement. Sur les 30 cadavres qui ont servi à celte élude,
les sinus ont manqué deux fois »
(Poirier)
(t).Ces lignes, que nous avons empruntéesau professeur Poirier,
nous paraissent fort explicites sur l'étendue des rapports du
sinus frontal avec la voûte orbitaire, qui,en ce point, est réduite
â une mince lame de tissu osseux.
Quant aux rapports proprement dits, la paroi osseuse et le périoste ont surtout des relations de contiguïté avec les vais¬
seaux et les nerfs sus-orbitaires, la poulie et le tendon du grand oblique, les veines de la région, qui vont s'aboucher dans la veine ophtalmique, et même plus bas, lecommencement du sac
lacrymal.
Le sinus maxillaireprésente, avecle plancher de l'orbite, des rapports entièrement étendus. Il suffit de considérer un maxil¬
laire supérieur sec, pour s'apercevoir que l'antre d'Ilighmore
s'étend du rebord orbitaire
jusqu'à
l'extrême limite postérieuredu plancher de l'orbite, la fente sphéno-maxillaire. La paroi,
traversée par le canal sous-orbitaire, est extrêmement mince.
Nous avons ici le contenu inférieur de l'orbite, la région du
canal nasal et du sac lacrymal. Il nous faut noter, à propos du
sinus maxillaire, la pénétration fréquente des racines dentaires
dans sa cavité, ce qui a une très grande importance.
« La situation du sinus
sphénoïdal
lui donne des rapports importants à connaître. En haut, il est en relation avec la gout¬il)Poirier, Traité cl'Analomie.
Faure
2
— J8 —
tiôre du chiasma optique ;
latéralement,
avecles gouttières
caverneuses et tout leur contenu
vasculo
nerveux » :le reten¬
tissement surle nerf
optique
et surle
groupedes vaisseaux et
des nerfs qui vont à
l'orbite est donc immédiat.
» Les
parois
mêmesdu sinus,
en sommefort minces, inter¬
rompues en
avant
par uneouverture du sinus, de la dimension
d'une lentille
(Moldenbauer) peuvent, du reste,
ense résorbant,
établir des communications avec les différentes
parties du sphé¬
noïde, grandes et
petites ailes,
avecles cellules postérieures de
l'ethmoïde, avec les os de
l'orbite
etmême
avecla cavité crâ¬
nienne, par
déhiscence directe de la paroi supérieure
»(Guille-
main et Terson).
« Nous venons de voir l'orifice de
communication du sinus sphénoïdal
avecles fosses nasales.
» L'orifice de communication du sinus maxillaire est
double
:un des deux orifices est constant, « c'est
l'orifice antéro-supé-
ricur
qui
estplacé au-dessus de l'apophyse unciforme. C'est à
son niveau que la muqueuse se
réfléchit
pouraller tapisser le
sinus et c'est lui qui, sur le
sujet revêtu de
sesparties molles,
établit une communication entre le sinus et le
méat. Il est
arrondi ou ovalaire, mesure 3 à 4
millimètres de diamètre et
s'ouvre dans la gouttière de
l'infundibulum, au-dessous du
pro¬montoire de Zoja qui le
surplombe,
un peu audessous et
enarrière del'orifice du sinus frontal.
» Cet orifice est généralement
le seul qui fasse communiquer
la cavité du sinus maxillaire avec les fosses nasales.
Exception¬
nellement, il en existe un
second, beaucoup plus petit et situé
un peu en
arrière. On le rencontre
unefois environ
sur10 ou
15 sujets. Il siège sur
la partie
moyennedu méat
moyen » (Teslut,Traité (Vanatomie, tome III).
Le sinus frontal s'ouvre en bas dans l'infundibulum de l'ethmoïde, par un
canal
creusédans les cellules antérieures de
cet os. M. le professeur
Poirier lui donne le
nomde canal fron¬
tal, réservant le nom
d'infundibulum
àla partie évasée
par laquelleils'ouvre dans le méat
moyen.Des recherches de Poi¬
rier et Guillemain,il résulte que sa
longueur
est en moyennede
— 19 —
15 millimètres chez l'homme et de 10 millimètres chez la femme. Son diamètreestde 2 à 3 millimètres.
L'orifice inférieur s'ouvre par l'infundibulum dans le méat moyen : mais comme une gouttière prolonge l'infundibulum jusqu'à l'ouverturenasale du sinus maxillaire, les
liquides,
ver¬sés dans le sinus frontal, pénètrent en grande partie dans le
sinus maxillaire. On voit que les rapports
des
trois sinus sontsurtout dirigés vers les parties internes de l'orbite.
Dans les masses latérales de l'ethmoïde, qui, par leur face externe, fontpartie de l'orbite (os planum ou lame papyracée)
et, par leur face interne, constituent la paroi externe des fosses nasales, « on rencontre un système de cavités plus ou moins anfractueuses, connues sous le nom de cellules elhmoïdales. Ces cellules forment deux groupes parfaitement distincts l'un de l'autre, un groupe antérieuretungroupe postérieur : le groupe antérieur s'ouvre,par l'intermédiaire de l'infundibulum, dans le
néat moyen des fosses nasales; le groupe postérieur, dans le
méatsupérieur ».
Voilà ce que nous possédons surl'anatomie qui se rapporte à
notre sujet.
Il est aisé de saisir, avec les données qui précèdent, la con¬
vergencevers l'orbite et l'œil, des affections inflammatoires des sinus péri-orbitaires et leurs conséquences au double point de
vue
chirurgical
etophtalmologique.
Nous étudierons plus spé¬cialement les abcèsenkystésdel'orbite, qui peuventen résulter.
L'empyème
du sinusfrontal ou sus-orbitaire n'est pas le plusfréquent,
mais c'est lui quis'accompagne,
le plus souvent, de manifestations orbito-oculaires et, par conséquent, d'abcès de l'orbite. Comme l'a démontré Panas, il est souvent méconnu et confondu avec d'autres maladies ayant l'orbite pour siège.C'estune affection exclusive à l'adulte, ce qui se comprend,
le sinus n'existant pas encore chez l'enfant. L'homme, dont les sinus sont plus
développés,
y est beaucoup plus exposé que la femme. Sur 31 cas,Guillemain et Terson ont trouvé 19 hommes et 12femmes. Latuberculose etlasyphilis nesemblent pas, quoiqu on en ait dit, engendrer, de toutes pièces, un empyème du
— 20 —
sinus frontal, elles peuvent tout au
plus produire des ostéo- périostites du rebord orbitaire, qui ont de la tendance à envahir
la région opposée au
sinus
:l'os malaire.
Celte maladie, essentiellement
infectieuse, reconnaît toujours
pour cause
la pénétration de microbes pyogènes dans le sinus.
« Souvent elle est précédée
d'un érysipèle et les recherches de
Luc et de Ledoux-Lebard, sur l'cmpyème
du sinus maxillaire,
nousautorisent à conclure que,
dans
ce cas,le streptocoque est
enjeu. La
scarlatine, la fièvre typhoïde peuvent aussi envahir
le sinus frontal »
(Guillemain).
Dans tous les cas, les fosses nasales sont
indemnes. D'autres
fois, au contraire, c'estpar
elle
quedébute l'infection. Le
coryza aigu, le coryzalié
àl'influenza, le
coryzachronique, l'ozène
comme l'a montré Fauvelle
(Gazelle hebdomadairer 1886)
se propagentfacilement
ausinus
ensuivant l'infundibulum et en
amènent la
suppuration.
Dès que
l'inflammation
aenvahi le sinus,
sa muqueuse se gonfle etl'orifice de communication
avecles fosses nasales s'obli¬
tère. Il y a donc deux causes
indispensables
:occlusion de l'in¬
fundibulum et infection. L'agent infectieux ouvre
la marche et
l'occlusion peut ne se
produire
quelongtemps après, chez des
malades présentant,
depuis plusieurs années,
unécoulement
purulent
d'une narine, indice de la suppuration du sinus.
A un moment donné, parfois sans cause,
d'autres fois à la
suite d'un simple coryza,
l'orifice de communication s'oblitère,
les phénomènes
de rétention éclatent et la maladie entre dans
sa période
d'état. Le premier symptôme apparaît, c'est
unedou¬
leur névralgique
sus-orbitaire,
trèsintense
etqui résiste à tout
traitement. Bientôt le sinussedistend. La paroi
orbitaire, qui est
la plus fragile, se
laisse forcer la première, elle bombe dans
l'orbite, et nous avons alors tous les
principaux
symptômesde
l'abcès enkystéde
l'orbite,
que nous trouveronsplus développés
dans l'article symptomatologie.
L'ouverture dans l'orbite peut être
considérée
commela ter¬
minaison habituelle des abcès du sinusfrontal.
Pour le sinus maxillaire, le mécanisme est analogue.
Suppo-
— 21 —
sons une inflammation du sinus maxillaire, consécutive à une
périostite alvéolo-dentairo
ou à un coryza chronique. La mu¬queuse du sinus suppure, s'ulcère, la lamelle osseuse qu'elle
double à la paroi
supérieure
du sinus et qui n'est autre que le plancher del'orbite,
s'enflammeà sontour et bientôt on aura un abcès sous-périoslé qui fera saillie dans la cavité orbilairc.Il en est de même pour les sinus ethmoïdaux. Cette question
concernant les cellules clhmoïdales a été mise au point par le
travail de Rohmer (de Nancy), que nous avons consulté dans la
Revue médicale de l'Est de 1895 (Obs.
XV).
Nous n'avons trouvé aucun cas d'abcès de l'orbite, dû aux sinusites sphénoïdalcs.
Parfois,
l'empyème
dos sinus donne lieu, parinflammation de voisinage, à la formation d'un abcès orbitaire, indépendant dusinus et dont l'ouverture estnaturellementimpuissantecontrela
maladie initiale. Ce sont des abcèscirconvoisins
(Panas).
m
SYMPTOMATOLOGIE
Les abccs de l'orbite présentent une
marche variable. Quand
ils sont primitifs, ou
mieux quand leur origine est inconnue, le
débutes!habituellement brusque.
Le sujet
estentrèsbonne santé.
Subitement, éclatent des phénomènes généraux
d'une impor¬
tance assez grande, tels
qu'assoupissement, rejet des aliments,
languesaburrale, constipation, fièvre vespérale (ob. Cabannes
et
Lamarque), convulsions violentes
avecléger
coryza(A. Trous¬
seau). D'autres
fois
cesphénomènes généraux sont à
peuprès
nuls (Dujardin,
obs. II), peuvent même faire complètement
défaut (Leplat, obs.
III), la maladie
ne semanifeste
que parde
légères modifications
du
côtédes paupières, qui sont
rouges, tuméfiées, luisantes, œdématiées; et du côté de laconjonctive
qui est injectée,cliémotique.
En un laps de temps,
qui
peutvarier de deux
àhuit jours,
d'autres phénomènes nouveaux se montrent
du côté de l'appa¬
reil de la vision et de ses annexes, et on constate les symptô¬
mes communs à tous les abcès de l'orbite, quelle que
soit
leur nature, symptômes surlesquels
nousreviendrons plus loin.
Les abcès orbitairessecondaires, dus à une cause quelconque,
que celte cause
soit
untraumatisme,
un corpsétranger, la tuber¬
culose, la syphilis ou encore une
affection purulente des divers
sinus qui entourent
l'orbite,
ont unemarche beaucoup moins
rapide. Leur développement sefait d'une façon
trèslente et très
variable. Il exige plusieurs semaines,
plusieurs mois
etjusqu'à
plusieurs années (six ans, obs. deQucrenghi, XIX), aussi
ceder¬
nier auteur a-t-il donné à cet abcès, le nom d'abcès chronique.
A mesure que leur
volume augmente, plusieurs symptômes
font leur apparition et
viennent dès lors fixer le médecin.
Le
premier de
tous estla douleur.
Autour de l'orbite et du côté de la face correspondante à la lésion, le malade éprouve, en général, des
douleurs plus
ou moins violentes et de nature variable. Rebelles, très intenses,elles résistent à tout traitement. L'évacuation du pus seule les
faitdisparaître. Ce sont tantôt
des névralgies faciales qui s'éten¬
dent à toute la tête et qui se montrent plus
particulièrement le
soir en s'accompagnant d'un peu
de fièvre (R. Jocqs, obs. VII),
tantôt de violentes douleurs au niveau d'une bosse frontale, très limitée,avecléger empâtement et un peu
d'élévation
de la tem¬pérature (de Lapersonne). D'autres fois, elles sont presque nulles (Antonelli, obs. XI). Ce symptôme, constaté
seul,
sans autres manifestations du côté de l'œil et des paupières, rend le diagnostic très difficile, jusqu'à ce que se soient manifestésles phénomènes suivants, qui, seuls, sont capables de fixer le chirurgien sur lavraie nature de la maladie.
Paupières. — Par suite de la protrusion de
l'œil,
les pau¬pières sont tendues, tuméfiées, gonfléeset présentent un œdème plus ou moins considérable, suivant le degré de compression
exercée sur leurs vaisseaux sanguins; leur conjonclive peutêtre parsemée de taches grises (Leplat). Elles peuvent être agglu¬
tinées par du pus, comme dans le cas de MAI. Cabannes et
Lamarque.
La paupière supérieure est atteinte de ptosis danscertains cas. On a rencontré de l'ectropion de la paupière infé¬
rieure
(Mackenzie).
Globe oculaire. — Mais l'organe le plus affecté est, sans con¬
tredit, le globe oculaire. Séparé de la paroi orbitaire par la
collection purulente, il tend à être chassé hors de sa loge natu¬
relle; il est propulsé, tantôt directement en avant, tantôt latéra¬
lement.
La direction de celte exophtalmie dépend directement du point
qu'occupe
l'abcès sur la paroi orbitaire. Est-ce la voûte?L œil sera projeté directement en bas, si l'abcès est situé à la partie moyenne de cette voûte, et, latéralement, si la collection
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purulente
enkystée
setrouve à la partie interne, collée contre
la racine du nez, ce qui
constitue le
casle plus ordinaire,
etle
malade présentera
du strabisme divergent.
L'exoplïtalmie
est enraison directe du volume de l'abcès de
l'orbite. Elle présente, par
conséquent, plusieurs degrés. Dans
certains cas, la gêne qu'elle apporte à
l'occlusion des paupières
est de peu
d'importance, mais,
parcontre, d'autres fois, elle est
poussée à undegré tel,
quele malade est dans l'impossibilité
absolue de recouvrir son globe oculaire en entier : aussi la
cornéeest-elle, dansces cas,constamment à découvertet exposée
à des ulcérations plus ou moins
étendues. Témoin l'observation
rapportée parMackenzie, concernant le maréchal Radelsky.
«
L'exoplïtalmie était si forte, dit
cet auteur,quesi les paupières
avaient pu se fermer,
elles
seseraient rencontrées derrière le
globe de l'œil ». De plus,dans
ce cas,la caroncule
etle
saclacrymal étaient très
volumineux,
etil existait de l'épiphora.
Mais ces cas sont rares dans les abcès de l'orbite.
Au milieu de ces désordres, une autre question se pose. Que
deviennent les mouvements du globe oculaire par suite de l'exoplïtalmie? Sinous passons en revue toutes nos
observations
à ce point devue, nous trouvons
dans huit
cas ces mouvementstrès bien conservés. Peut-être s'en trouve-t-il davantage? mais, parmi les auteurs à qui nous avons emprunté nos
observations,
beaucoup ont passé sous silence ce qui a trait à la mobilité du globe de l'œil.Dans les autres cas, cette mobilité est ou abolie, ou considé¬
rablement gênée. Dans l'observation II, le sujet dont nous entretient Dujardin, a l'œil absolument fixe. Dans l'observation
XXY1I de Lyder Borthen, les mouvements du globe oculairesont
presque nuls. Risley (obs. XVIII), note la « presque immobilité,
sauf une légère rotation en dedans ».
Jusqu'à présent, nous ne nous sommes occupé que des gros symptômes qui sautent aux yeux : œdème plus ou moins consi¬
dérable, rougeur, tuméfaction des paupières et protrusion
du
globe oculaire. Il nous reste àexaminer l'état de l'œil lui-même,au point de vue anatomique et fonctionnel, à la suitedes modi-
fications de position qu'il a subies du fait de l'exophtalmie.
L'apparition des abcès orbitaires
s'accompagne,
du côté de l'œil, de phénomènes compressifs de la plus haute importance,lis sont d'ordre purementmécanique. C'est presque toujours un chémosis séreux qui apparaît, à travers la fente palpébrale rélrécie, sous forme d'un bourrelet rougeâtre qui empiètesur la
cornée et encadre la pupille. Nous l'avons rencontré dix fois
dansnos observations; il s'accompagne, dans certains cas, de
sécrétion purulente modérée (Cabannes, Rohmer), d'autres fois,
la conjonctive est injectée, œdémaliée, rouge, douloureuse;
elle était pâle et unie chez le malade de Querenghi (obs.
XIX).
La diplopie est assez fréquente et en rapport avec le dépla¬
cement du globe de l'œil. Leber (l), qui l'a observée sans stra¬
bisme apparent et sans exophtalmie, l'a attribuée à une com¬
pression du grand oblique. D'ordinaire passagère, elle peut
survivre à l'affection, quand une cicatrice exubérante gêne l'excursion de l'œil. Elle n'a été constatée que cinq
fois
dansnos observations.
« Le fond de l'œil, ordinairement normal, peut présenter des signes de compression vasculaire, se traduisant par l'œdème de
la papille, une dilatation serpentine de ses veines. Lyder Bor-
then a observé de la choroïdite ». Dans nos observations, nous trouvons onze fois l'œil avec toute son intégrité. A noter le cas de
Jocqs
où l'œil était atteint d'astigmatismehypermétropique
composé.L'ophtalmoscope
montrait un fond normal.Rohmer signale de l'amaurose passagère, qui
disparut
avec les autres symptômes. Terrier (obs.XXI)
note également chezson malade, « la visionnulle, de la photophobie intense, uniris
peu mobile et, à l'examen
ophtalmoscopique,
l'opacité du milieuoculaire ». La cornée était anesthésiée dans un cas de Macken- zie. L'abcès de l'orbite dont il est question dans l'observation
de leillais (obs.
XXVI) s'accompagnait
de cellulite.On observe quelquefois du larmoiement, par compression du
sac
lacrymal,
comme dans le cas de Mackenzie (obs.XXIV).
(1)Leber,Deobacht. iiberEmpyemdersin.fronl.Archives de Grsefe, 1880.
Les signesgénéraux
manquent très souvent, sauf lorsque l'ab¬
cès est dû à une maladie infeclieuse : tuberculose
(Querenglii),
influenza (Lyder
Borthen).
Cet ensemble
symptomatique peut, quelquefois, être très
embarrassant et exposer à
des
erreursgrossières. Souvent
l'ouverture de l'abcès suffit à lever tous les doutes, que celle
ouverture soit pratiquée par
le chirurgien
ouqu'elle ait lieu
spontanément.
(Jœger avait diagnostiqué
unetumeur maligne
de l'orbite,alors qu'il
n'existait qu'un abcès enkysté, dont l'éva¬
cuation amena la
guérison).ll s'en écoule
un pustrès consistant
à cause de son mélange avec le mucus.
Dès qu'il est évacué, il
se prend comme
de la gelée. La quantité varie entre deux et
quatre cuillerées à
café. Il est d'une coloration qui varie du
verdàlre aubrun « son odeur est très fétide, s'il y a eu commu¬
nication avec les fossesnasales »
(Panas).
Une fois évacué, on constate assez souvent un
orifice de
com¬munication avecles sinus, dans les cas d'abcès
secondaires
aux affections sinusiennes. On peut y enfoncer unstylet qui pénètre
à deux et quatre
centimètres de profondeur.
Dans certains cas, l'examen le plus
minutieux
nefait décou¬
vrir aucune
perforation, c'est qu'il n'en existe
pas. «L'abcès
orbitaire s'est alors développé soit par
propagation inflamma¬
toire à travers la paroi osseuse, soit par
voie lymphatique. Ce
sont des abcès circonvoisins ». (Panas, Mercredi
médical, 1890).
Variétéscliniques. —
Quand l'abcès de l'orbite s'est déve¬
loppé, secondairement à une
affection des sinus, il
setraduit
par
l'apparition d'une petite
tumeurd'abord dure, fluctuante
plus tard, qui occupe le
point de la paroi orbitaire
correspon¬dant àla perforation de la cloison
du sinus.
Dans l'empyème du sinus
frontal, la perforation siège d'ordi¬
naire à la partie interne du
rebord sus-orbitaire, mais peut
occuper la
partie
moyenne et mêmela partie externe de
ce rebord, quand le sinus estanormalement développé (1). L'abcès
occupedonc
d'ordinaire l'angle supéro-interne de l'orbite. Il est
(1) Kœnig, Ueber Empyem unilhydrops derslivnliœhle. Thèse deBerne,1882,
comme
suspendu
à la voûte orbitaire et collécontre la racine dunez. La peau est normale, quelquefois rouge et tuméfiée. Si on cherche à réduire la tumeur, on provoque de la douleur, et en arrivant sur Los, « le doigt peut sentir l'orifice de communica¬
tion avec le sinus, sous forme d'une dépression à contours
rugueux, signe
indiqué
par Lyder Borthen » (Guillemain etTcrson).
Si l'abccs est consécutifs une sinusite maxillaire, la tumeur
a les mêmes caractères de duretéau début etde fluctuation dans la suite, mais occupe le plancher de l'orbite dans un point cor¬
respondant également au siège de la perforation au-dessus du
rebord orbitaire
(Deschamps).
Mais il est des cas où l'abcès de l'orbite consécutif à une sinusite maxillaire siège aussi dans la région supéro-interne de l'orbite.Pour la symptomatologie des abcès produits par la sinusite ethmoïdale, nous ne pouvons mieux faire que citer le travail de Rohmer, de
Nancy
(1).La distension du sinus ethmoïdal se traduit, avant son ouver¬
ture,par unesaillie ducôté dela paroi interne de l'orbite, saillie qui peut être plus ou moins sensible, voire même douloureuse, qui peut acquérir le volume d'une noisette ou davantage et se
prolonger le long de la paroi interne de l'orbitejusque versle
fond de la cavité : à la rigueur, une pression vigoureuse du doigt
permettra de sentir la crépitation parcheminée, ce qui, jointaux
signes suivants, autorisera à éliminer l'idée de tumeur vraie de l'orbite.
L'œdème de voisinage siégera surtout sur la paupière infé¬
rieure et vers les régions malaire et temporale, à cause de la compression de la veine
ophtalmique,
qui, après avoir suivi la paroi interne de l'orbite, traverse la fente sphénoïdale pour sejeterdans le sinus caverneux.
Les
lésions,
par inflammationde voisinageou parcompressiondunerfoptique, seront très tardives, en casde maladie des sinus elhmoïde et frontal, tandis qu'elles apparaîtront relativement
(i) Revue médicaledel'Est, Nancy, 1895,p.385,
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vite
quand il s'agira d'une distension du sinus sphénoïdal. La
saillie de la paroi
ethmoïde de l'orbite
aurasimplement
poureffet de repousser
l'œil
en masse versl'angle inféro externe de
la cavité orbitaire, tandis que le
nerf optique
seralongtemps
épargné et quel'acuité visuelle restera longtemps relativement
bonne. Ajoutons
aussi
queles accidents méningitiqucs, ainsi
que les
inflammations du sinus
caverneuxet de la veine ophtal¬
mique seront
beaucoup plus fréquents aussi,
encas de lésions
des cavités du
sphénoïde.
L'ouverture large du côté de
l'orbite, aidée
encore,s'il est
nécessaire, du calhétérisme nasal,