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Des abcès de l'orbite (abcès primitifs et abcès secondaires) · BabordNum

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(1)

= .-

ENTRE SCUS LF N° r'°':i09

FACULTÉ DE

MÉDECINE

ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

-AKTlsrÉE 1902-1903 N°107

DES

ABCÈS IIE L'ORBIT

(Abcès primitifs et abcès secondaires)

il

PJ

THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE

B//?/ . . présentée et soutenue publiquement le 20 Mars 1903 '0/

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à'

«

Jean-Joseph-Théophile FAURE

Né àSaint-Pé(Hautes-Pyrénées), le 25mars1869.

f MM. BADAL, professeur.... Président.

Examinateurs de 1. liée !

pnRS

POUSSON, agrégé

Pro'MM"r-

/ Juges.,

[

CABANNES, agrégé I

Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.

BORDEAUX

IMPRIMERIE Y. CADORET

H, ItiK PUQUKMN-MOI.ièhiî, 17 1903

(2)

FACULTÉ

DE

MÉDECINE

ET DE PHARMACIE DE

BORDEAUX

M. de NABIAS, Doyen. | M. PITRES Doyenhonoraire.

PROFESSEURS

MM. MICÉ )

DU PU Y

[

Professeurs honoraires.

M USSOUS )

Cliniqueinterne.

MM.

PICOT.

PITRES.

.

, DEMONS.

Cliniqueexterne

j

LANELONGUIÎ.

Pathologieetthérapeu-

tiijue générales VERGEEY.

Thérapeutique ARNOZAN.

Médecineopératoire... MASSE.

Clinique d'accouchements ï-EFOUR.

Anatoniiepathologique CO YNE.

Anatoniie CANNIEU.

Anatoniie générale et

histologie VI AU ET.

Physiologie JOEYET.

Hygiène. EAYET.

Médecine légale MORACHE.

MM.

Physique biologique et électricitémédicale...

Chimie BEAREZ.

Histoire naturelle GUILLAUD.

Pharmacie FIGUIER.

Matière médicale deNABIAS.

Médecineexpérimentale.

Cliniqueophtalmologique Cliniquedesmaladieschirurgicales

desenfants

Clinique gynécologique.

Clinique médicale des

maladies des enfants. A.MOUSSOUS Chimiebiologique DENIGES.

BERGONIE.

FERRE.

BADAE.

PIÉCIIAUD.

BOURSIEK.

Physique pharmaceutique.

Pathologieexotique.. ..

SIGALAS.

LE DANTEC AGRÉGÉS EN EXERCICE :

sectionMM.dk médecine! (PathoIcxjie interneet Médeciney ale).

CASSAET.

SABRAZÈS.

IIO BBS.

MM. MONGOUR, CABANNES.

dogieexterne

section le chirurgie et accouchements MM.DENUCÉ.

BRAQUEHAYE CHAVANNAZ.

BEGOUIN.

Accouchements MM. FIEUX.

ANDEKODIA3.

Anatomie.

section des sciences anatomiques et physiologiques

MM. GEN'I ES, I Physiologie MM. PACHON.

Histoirenaturelle BEIELE.

Chimie

GAVALIE.

section des sciences physiques

. M. BENECH. I Pharmacie M.DUPOUY

COURS COMPLEMENTAIRES :

Cliniquedes maladies cutanéesetsyphilitiques MM. DUBREUIEH.

Clinique desmaladies desvoies unitaires .

Maladies dularynx, cles oreillesetdu nez.

Maladies mentales

Pathologie externe

Pathologieinterne Accouchements Physiologie Embryologie Ophtalmologie

Hydrologie etminéralogie

POUSSON.

M OU RE.

REG1S.

DENUCE.

R ON DOT.

ANDÉRODIAS

PAC1ION.

PRJNCETEAU.

LAGRANGE.

CARLES.

Le Secrétairede laFaculté: LEMAIRE.

Pardélibérationdu 5 août18/9, la Facultéaarrêtéqueles opinions émises dans les Thèsesqui

«ont présentées doivent être considérées comme propres à leursauteurs, et qu'elle n'entend leur donner ni approbation ni improbation.

(3)
(4)
(5)

A Monsieur le Docteur de NABIÀS

Doyende la Faculté de Médecine etdePharmacie,

Docteur ès-sciences,

Professeur dematièremédicale à laFaculté de Médecine.

A Monsieur Professeuragrégé à

le Docteur CABANNES

laFacultéde Médecine de Bordeaux.

(6)
(7)

A mon Président de thèse,

Monsieur le Docteur BADAL

Professeur deClinique ophtalmologiqueàlaFaculté de Médecine de Bordeaux, Chevalier de la Légion d'honneur,

Officierde l'Instructionpublique.

(8)
(9)

DES

ABCÈS DE L'ORBITE

(ABCÈS

PRIMITIFS ET

ABCÈS SECONDAIRES)

INTRODUCTION

Sur les conseils de M. le professeur agrégé Cabannes, nous

avons résolu de consacrer notre thèse inaugurale à l'étude des

abcès de l'orbite (primitifs et secondaires).

Dans notre travail, nous ne voulons parler ni des abcès de

l'orbite dont la propagation aux méninges est presque sûre¬

mentfatale au malade, ni de ceux qui, attaquant le globe ocu¬

laire, y produisent des désordres tels, que l'organe de la vision

est àjamais perduet qu'il faut en pratiquer l'énucléation.

Les observations de ce genre sont, du reste, assez rares,nous n'en avons rencontré que deux cas, dont nous faisons mention

dans le courant de notre travail. Nous nous sommes limité exclusivement à l'étude des abcès de l'orbite qui ne laissent

nulle trace de leur passage, et à. la suite desquels l'œil est resté intact,tant au point de vue

anatomique qu'au

point devue fonc¬

tionnel.

(10)

12

Notre sujet se diviseensept

chapitres:

le premier

chapitre

est

consacré à l'éliologie; le second comprend la symptomatologie; dans le troisième,nous publions nos

observations;

lechapitre IV

traite la question du diagnostic; le pronostic et le traitement occupent les chapitres V et VI. Enfin le septième est réservé

aux conclusions.

Mais avant d'aborder notre sujet, nous devons acquitter des

dettes de reconnaissance.

Nous voulons d'abord remercier M. le professeur de Nabias, doyen de la Faculté de médecine. Qu'il veuille bien nous per¬

mettre de lui dire combien nous lui serons toujours profondé¬

ment reconnaissant des marques d'intérêt, qu'il a bien voulu

nous donner

fréquemment

au cours de nos études médicales,et de la bonté dont il a fait souvent preuve à notre égard. Nous

sommes heureux de lui en exprimer

publiquement

toute notre gratitude.

M. le professeur agrégé Cabannes nous a donné le sujet de

notre thèse. Nous sommes très heureux de lui adresserici tous

nos remerciements les plus sincères pour les bons conseils qu'il

n'a cessé de nous prodiguer et pour la grande bienveillance qu'il nous a témoignée en voulantbien nous guider dans notre travail. Nous ne l'oublieronsjamais.

M. le professeur Badal, dans le service de qui nous avons terminénotre éducation médicale, nous a initié à cette branche si

importante

et si délicate de la médecine,

l'oculistique.

Au¬

jourd'hui, il nous fait le très grand honneur

d'accepter

la pré¬

sidence denotre thèse. Aussi, qu'il nous soit permis d'adresser

à ce maître

l'expression

denotre profonde reconnaissance et de notre respectueuse admiration.

Nous avons suivi les services

hospitaliers

de plusieurs autres maîtres, dont nous nous efforcerons demettre à profit les ensei¬

gnements. Leurs leçons magistrales à

l'amphithéâtre,

leurs

causeries si instructives au pied du Jit des malades, les bons

conseils qu'ils nous ont prodigués nousguideront toujours dans

notre carrière médicale. Nous les en remercions du fond du

cœur et nous les prions de croire à notre sincère gratitude.

(11)

ETIOLOGIE

L'orbite peut être le siège de collections purulentes d'origines

diverses. Les unes sont engendrées par les phlegmons ou par les périoslites, ou encore par l'inflammation provoquée autour

d'un corps étranger : ce sont les abcès chauds. D'autres sont le

produit de lésions osseuses, telles que la carie et la nécrose de l'orbite elle-même ou des régions voisines, ou encore de l'em- pyème des sinus voisins. Ces abcès ont toute la physionomie

des abcès par congeslion r ce sont des abcès froids. Une troi¬

sièmeespèce existe encore, constituée par les abcès formés par le transport d'un produit morbide d'un point sur un autre de l'économie, phénomène de métastase, d'où le nom d'abcès

métastatiques qui leur a été donné.

Nous avons recueilli un total de 2o

observations,

dont 18

concernent des individus du sexe masculin, et 7 des individus du sexe féminin, ce qui nous amène à constater que les abcès

de l'orbite se rencontrent plus fréquemment chez l'homme que

chez la femme.

Les quatre premiers cas se rapportent à des abcès primitifs,

ou plus exactement dont la véritable origine est inconnue. Les

sujets qui en étaient porteursjouissaient d'un étatgénéral sou¬

vent très bon, ne présentaient aucune affection à laquelle on

pût rapporter la cause de ces accidents. L'absence de plaies,

de contusions, de traumatisme

quelconque

ne permet pas d'ad¬

mettre une infection d'origine externe, mais, par contre, dans

cescas, il est permis de penser souvent à une infection d'origine

interne : malaise général, fièvre plus ou moins élevée, précê

dant de

quelques

jours la localisation orbitairc. Tout cela

(12)

Il

plaide, clans les cas « primitifs », en faveur d'une origine infec¬

tieuse plus ou moins bien déterminée (slreptococcie, pneumo-

coccie, etc.).

Dans d'autres cas, les phénomènes généraux du début man¬

quent absolument, on ne trouve dans les antécédents éloignés

ou voisins aucune lare, ni syphilis, ni tuberculose. Ne

pourrait-

on pas, dans ces cas-là, incriminer une infection de voisinage (nez, sinus, dents, etc...) passée méconnue? El cependant, dans

aucun des cas rapportés on ne trouvait, à l'origine de ces formes primitives, d'infection bien caractérisée, soit nasale,

soit sinusienne, de conjonctivite ou de dacryocystite, de lésions

osseuses, périostiques ou autres.

Les auteurs ont plus particulièrement incriminé les

sinus

dans ces différents cas. Ainsi, dans sa première observation

concernant une petite fille de neuf mois (observationIV), Trous¬

seau se demande le rôle que peut avoir joué le léger cl fugace

écoulement nasal.

Les 21 autres observations se rapportent à des abcès dont la

formation est consécutive à des affections des diverses cavités

qui entourent l'orbite, nous voulons parler des sinus frontal, maxillaire, elhmoïdal et sphénoïdal. Nos recherchesne nousont permis de recueillir aucun cas d'abcès orbitaire dû à une lésion

du sinus sphénoïdal, mais, par contre, les sinus frontaux nous

en ont fourni sept observations, les sinus maxillaires deux (H.MerzetDeschamps, obs. XII etXIII)et la sinusite ethmoïdale

deux autres (Rohmer et llislcy, obs. XV et XVI).

Dans les onze derniers cas, les abcès ont été produits par diverses causes : traumatisme, infection générale, influenza, tuberculose,corps étranger, etc.

Les causes de ces abcès secondaires de l'orbite sont donc nombreuses. Il y a d'abord le traumatisme. La tuberculose

osseuse, surtout chez les jeunes sujets, se localise assez fré¬

quemmentauxparois de l'orbite ou à son pourtour. La syphilis

tertiaire est aussi à incriminer, mais le cas est rare : il s'agit

alors du ramollissement d'uneosléo-périostite gommeuse, de ce

que Mackenzie a décrit sous lenom de périostosisdubord supé-

(13)

rieur de l'orbite. Enfin, on voit survenir cette affection cliez des

individus indemnes de tuberculose, de syphilis,

mais qui

ontun mauvais état général, et à la suite d'un phlegmon

de l'orbite.

Toutes ces causes des abcès de l'orbite : tuberculose, syphi¬

lis, traumatisme sont bien connues, mais il en est un autre ordre, laissé peut-être un peu

dans l'ombre,

et sur

lequel

nous voulons insister.Nous voulons parler de l'inflammation des

cavi¬

tés voisines de l'orbite, inflammation qui, à un moment donné, peut retentir sur

l'orbite

et

déterminer des périostites suppurées

devoisinage, ainsi que des

abcès de l'orbite.

Seule, la paroiexternede

l'orbite n'est

en rapport avec aucune des cavités de la face, aussi un abcès développé sur cette paroi

ou encore surle tiers externe du rebord orbitaire, pourra être

considéré comme développé sur place ou encore aux dépens de

la glande lacrymale. Il n'en sera pas de même des

parois

supé¬

rieure, interne et inférieure.

Voici ce que l'anatomie nous enseigne au sujet des rapports

de ces différentes parois avec les sinus voisins.

Les fosses nasales communiquent avec trois diverticules qui

viennent entourer l'orbite en haut, enbas, enarrière. Ces diver¬

ticules péri-orbitaires sont le

sinus

frontal, que l'on pourrait

nommer sus-orbitaire, le sinus maxillaire ou sous-orbitaireet le

sinus spliénoïdal ou postéro-orbitairc. Ils ont une structure et

des fonctions similaires. Leurs maladies inflammatoires, qui ont

surtout pour siège la muqueuse qui les tapisse, et qui estla

muqueuse modifiée des fosses nasales, ont donc un processus

symptomatique de voisinage de première importance et de

nature semblable : c'est le retentissement de l'inflammation sur l'orbite etsoncontenu, ce quisupposesouventdes complications

oculaires par lésion à dislance (c'est-à-dire dans leur trajet

intra orbitaire) detroncs nerveux et vasculaires qui aboutissent

au globe de l'œil (Guillemain et Terson).

Connue, depuis longtemps, par desnotesisolées etdes obser¬

vations éparses, la pathologie des infections sinusiennes, au

point devue ophtalmique, a commencé à être mieux étudiée en 1892.

(14)

16

Il faut indiquer comme

principaux

travaux pourle sinus fron¬

tal, la communication du professeur Panas à la Sociélé française d'ophtalmologie (1890) (1) et le Iravail de A. Guillemain (2);

pour le sinus maxillaire, les différentes publications de Ziem,

dont on trouvera plus loin l'indication

bibliographique

exacte,

la thèse de M. Courlaïx (3); pour le sinus sphénoïdal, les tra¬

vaux de E. Berger (de Gralz), la thèse de M. Kaplan (Paris, 1891)

et enfin l'article de M. Gérard-Marchant dans le nouveau Traité de chirurgie.

Il y a, en outre, de très nombreuses observations, mais bien plutôt sur la nature de l'infection des sinusque sur le retentis¬

sement orbito-oculaire, point de vue auquel nous voulons seu¬

lement nous placer.

Nous ne voulons dire que quelques mots des rapports exacts que les sinus affectent avec l'orbite qu'ils enserrent, toujours

pour arriver à mieux connaître les conditions de compression

ou d'infection de l'orbite. Nous noierons ensuite ce que l'on a

vu sur l'orifice ou le canal de communication qui la réunit aux cavités nasales, afin de mieux suivre le mode de propagation

inflammatoire.

« Les dimensions des sinus frontaux sont très variables. On

peut dire d'une façon générale, qu'ils sont d'autant plus déve¬

loppés, que le sujet est plus Agé. Ils sont plus grands chez l'homme que chez la femme. Chez l'homme, ils mesurent en

moyenne trois centimètres- dans toutes leurs dimensions. Chez la femme, ils n'ont guère plus de 12 à 15 millimètres.

» On peutdire quechez l'homme,les sinus frontauxs'étendent à trois centimètres au-dessus de la racine du nez, tandis que chez la femme,ils dépassent rarementdeuxcentimètres : latéra¬

lement, ils ont la même étendue. C'est sur ces dimensions moyennes que doit se guider le chirurgien pour la trépanation

de ces cavités.

(1)Mercredi médical, 1890,n. 19.

(2)Etudes sur les abcès des sinus frontaux;leurs complications orbilaires;leur diagnostic, leur traitement. In Archivesd'ophlalm.,1891.

(3)Courlaïx, Relationspalholoqiqnesde l'œilet des dénis. Paris,1891.

(15)

»Parfois, ils s'étendent

beaucoup

plus loin: onles a vus se pro¬

longer en liautjusqu'aux bosses frontales et même

jusque

clans

les pariétaux

(Ruysch)

et en dehors, jusqu'aux apophyses orbi-

taires externes du frontal.

» Je les ai souvent vus dédoubler la moitié antérieure de la voûte orbitaire, et, comme en ce point la paroi osseuse est très mince, il suffisait d'un léger coup d'ongle pour ouvrir le sinus,

soit par l'orbite, soit par la base du crâne.

»A côté de ces cas, où les sinusprésentent undéveloppement exagéré, il en faut noter de plus rares, où les sinus manquent complètement. Sur les 30 cadavres qui ont servi à celte élude,

les sinus ont manqué deux fois »

(Poirier)

(t).

Ces lignes, que nous avons empruntéesau professeur Poirier,

nous paraissent fort explicites sur l'étendue des rapports du

sinus frontal avec la voûte orbitaire, qui,en ce point, est réduite

â une mince lame de tissu osseux.

Quant aux rapports proprement dits, la paroi osseuse et le périoste ont surtout des relations de contiguïté avec les vais¬

seaux et les nerfs sus-orbitaires, la poulie et le tendon du grand oblique, les veines de la région, qui vont s'aboucher dans la veine ophtalmique, et même plus bas, lecommencement du sac

lacrymal.

Le sinus maxillaireprésente, avecle plancher de l'orbite, des rapports entièrement étendus. Il suffit de considérer un maxil¬

laire supérieur sec, pour s'apercevoir que l'antre d'Ilighmore

s'étend du rebord orbitaire

jusqu'à

l'extrême limite postérieure

du plancher de l'orbite, la fente sphéno-maxillaire. La paroi,

traversée par le canal sous-orbitaire, est extrêmement mince.

Nous avons ici le contenu inférieur de l'orbite, la région du

canal nasal et du sac lacrymal. Il nous faut noter, à propos du

sinus maxillaire, la pénétration fréquente des racines dentaires

dans sa cavité, ce qui a une très grande importance.

« La situation du sinus

sphénoïdal

lui donne des rapports importants à connaître. En haut, il est en relation avec la gout¬

il)Poirier, Traité cl'Analomie.

Faure

2

(16)

J8

tiôre du chiasma optique ;

latéralement,

avec

les gouttières

caverneuses et tout leur contenu

vasculo

nerveux » :

le reten¬

tissement surle nerf

optique

et sur

le

groupe

des vaisseaux et

des nerfs qui vont à

l'orbite est donc immédiat.

» Les

parois

mêmes

du sinus,

en somme

fort minces, inter¬

rompues en

avant

par une

ouverture du sinus, de la dimension

d'une lentille

(Moldenbauer) peuvent, du reste,

en

se résorbant,

établir des communications avec les différentes

parties du sphé¬

noïde, grandes et

petites ailes,

avec

les cellules postérieures de

l'ethmoïde, avec les os de

l'orbite

et

même

avec

la cavité crâ¬

nienne, par

déhiscence directe de la paroi supérieure

»

(Guille-

main et Terson).

« Nous venons de voir l'orifice de

communication du sinus sphénoïdal

avec

les fosses nasales.

» L'orifice de communication du sinus maxillaire est

double

:

un des deux orifices est constant, « c'est

l'orifice antéro-supé-

ricur

qui

est

placé au-dessus de l'apophyse unciforme. C'est à

son niveau que la muqueuse se

réfléchit

pour

aller tapisser le

sinus et c'est lui qui, sur le

sujet revêtu de

ses

parties molles,

établit une communication entre le sinus et le

méat. Il est

arrondi ou ovalaire, mesure 3 à 4

millimètres de diamètre et

s'ouvre dans la gouttière de

l'infundibulum, au-dessous du

pro¬

montoire de Zoja qui le

surplombe,

un peu au

dessous et

en

arrière del'orifice du sinus frontal.

» Cet orifice est généralement

le seul qui fasse communiquer

la cavité du sinus maxillaire avec les fosses nasales.

Exception¬

nellement, il en existe un

second, beaucoup plus petit et situé

un peu en

arrière. On le rencontre

une

fois environ

sur

10 ou

15 sujets. Il siège sur

la partie

moyenne

du méat

moyen » (Teslut,

Traité (Vanatomie, tome III).

Le sinus frontal s'ouvre en bas dans l'infundibulum de l'ethmoïde, par un

canal

creusé

dans les cellules antérieures de

cet os. M. le professeur

Poirier lui donne le

nom

de canal fron¬

tal, réservant le nom

d'infundibulum

à

la partie évasée

par laquelleil

s'ouvre dans le méat

moyen.

Des recherches de Poi¬

rier et Guillemain,il résulte que sa

longueur

est en moyenne

de

(17)

19

15 millimètres chez l'homme et de 10 millimètres chez la femme. Son diamètreestde 2 à 3 millimètres.

L'orifice inférieur s'ouvre par l'infundibulum dans le méat moyen : mais comme une gouttière prolonge l'infundibulum jusqu'à l'ouverturenasale du sinus maxillaire, les

liquides,

ver¬

sés dans le sinus frontal, pénètrent en grande partie dans le

sinus maxillaire. On voit que les rapports

des

trois sinus sont

surtout dirigés vers les parties internes de l'orbite.

Dans les masses latérales de l'ethmoïde, qui, par leur face externe, fontpartie de l'orbite (os planum ou lame papyracée)

et, par leur face interne, constituent la paroi externe des fosses nasales, « on rencontre un système de cavités plus ou moins anfractueuses, connues sous le nom de cellules elhmoïdales. Ces cellules forment deux groupes parfaitement distincts l'un de l'autre, un groupe antérieuretungroupe postérieur : le groupe antérieur s'ouvre,par l'intermédiaire de l'infundibulum, dans le

néat moyen des fosses nasales; le groupe postérieur, dans le

méatsupérieur ».

Voilà ce que nous possédons surl'anatomie qui se rapporte à

notre sujet.

Il est aisé de saisir, avec les données qui précèdent, la con¬

vergencevers l'orbite et l'œil, des affections inflammatoires des sinus péri-orbitaires et leurs conséquences au double point de

vue

chirurgical

et

ophtalmologique.

Nous étudierons plus spé¬

cialement les abcèsenkystésdel'orbite, qui peuventen résulter.

L'empyème

du sinusfrontal ou sus-orbitaire n'est pas le plus

fréquent,

mais c'est lui qui

s'accompagne,

le plus souvent, de manifestations orbito-oculaires et, par conséquent, d'abcès de l'orbite. Comme l'a démontré Panas, il est souvent méconnu et confondu avec d'autres maladies ayant l'orbite pour siège.

C'estune affection exclusive à l'adulte, ce qui se comprend,

le sinus n'existant pas encore chez l'enfant. L'homme, dont les sinus sont plus

développés,

y est beaucoup plus exposé que la femme. Sur 31 cas,Guillemain et Terson ont trouvé 19 hommes et 12femmes. Latuberculose etlasyphilis nesemblent pas, quoi

qu on en ait dit, engendrer, de toutes pièces, un empyème du

(18)

20

sinus frontal, elles peuvent tout au

plus produire des ostéo- périostites du rebord orbitaire, qui ont de la tendance à envahir

la région opposée au

sinus

:

l'os malaire.

Celte maladie, essentiellement

infectieuse, reconnaît toujours

pour cause

la pénétration de microbes pyogènes dans le sinus.

« Souvent elle est précédée

d'un érysipèle et les recherches de

Luc et de Ledoux-Lebard, sur l'cmpyème

du sinus maxillaire,

nousautorisent à conclure que,

dans

ce cas,

le streptocoque est

enjeu. La

scarlatine, la fièvre typhoïde peuvent aussi envahir

le sinus frontal »

(Guillemain).

Dans tous les cas, les fosses nasales sont

indemnes. D'autres

fois, au contraire, c'estpar

elle

que

débute l'infection. Le

coryza aigu, le coryza

lié

à

l'influenza, le

coryza

chronique, l'ozène

comme l'a montré Fauvelle

(Gazelle hebdomadairer 1886)

se propagent

facilement

au

sinus

en

suivant l'infundibulum et en

amènent la

suppuration.

Dès que

l'inflammation

a

envahi le sinus,

sa muqueuse se gonfle et

l'orifice de communication

avec

les fosses nasales s'obli¬

tère. Il y a donc deux causes

indispensables

:

occlusion de l'in¬

fundibulum et infection. L'agent infectieux ouvre

la marche et

l'occlusion peut ne se

produire

que

longtemps après, chez des

malades présentant,

depuis plusieurs années,

un

écoulement

purulent

d'une narine, indice de la suppuration du sinus.

A un moment donné, parfois sans cause,

d'autres fois à la

suite d'un simple coryza,

l'orifice de communication s'oblitère,

les phénomènes

de rétention éclatent et la maladie entre dans

sa période

d'état. Le premier symptôme apparaît, c'est

une

dou¬

leur névralgique

sus-orbitaire,

très

intense

et

qui résiste à tout

traitement. Bientôt le sinussedistend. La paroi

orbitaire, qui est

la plus fragile, se

laisse forcer la première, elle bombe dans

l'orbite, et nous avons alors tous les

principaux

symptômes

de

l'abcès enkystéde

l'orbite,

que nous trouverons

plus développés

dans l'article symptomatologie.

L'ouverture dans l'orbite peut être

considérée

comme

la ter¬

minaison habituelle des abcès du sinusfrontal.

Pour le sinus maxillaire, le mécanisme est analogue.

Suppo-

(19)

21

sons une inflammation du sinus maxillaire, consécutive à une

périostite alvéolo-dentairo

ou à un coryza chronique. La mu¬

queuse du sinus suppure, s'ulcère, la lamelle osseuse qu'elle

double à la paroi

supérieure

du sinus et qui n'est autre que le plancher de

l'orbite,

s'enflammeà sontour et bientôt on aura un abcès sous-périoslé qui fera saillie dans la cavité orbilairc.

Il en est de même pour les sinus ethmoïdaux. Cette question

concernant les cellules clhmoïdales a été mise au point par le

travail de Rohmer (de Nancy), que nous avons consulté dans la

Revue médicale de l'Est de 1895 (Obs.

XV).

Nous n'avons trouvé aucun cas d'abcès de l'orbite, dû aux sinusites sphénoïdalcs.

Parfois,

l'empyème

dos sinus donne lieu, parinflammation de voisinage, à la formation d'un abcès orbitaire, indépendant du

sinus et dont l'ouverture estnaturellementimpuissantecontrela

maladie initiale. Ce sont des abcèscirconvoisins

(Panas).

m

(20)

SYMPTOMATOLOGIE

Les abccs de l'orbite présentent une

marche variable. Quand

ils sont primitifs, ou

mieux quand leur origine est inconnue, le

débutes!habituellement brusque.

Le sujet

estentrès

bonne santé.

Subitement, éclatent des phénomènes généraux

d'une impor¬

tance assez grande, tels

qu'assoupissement, rejet des aliments,

langue

saburrale, constipation, fièvre vespérale (ob. Cabannes

et

Lamarque), convulsions violentes

avec

léger

coryza

(A. Trous¬

seau). D'autres

fois

ces

phénomènes généraux sont à

peu

près

nuls (Dujardin,

obs. II), peuvent même faire complètement

défaut (Leplat, obs.

III), la maladie

ne se

manifeste

que par

de

légères modifications

du

côté

des paupières, qui sont

rouges, tuméfiées, luisantes, œdématiées; et du côté de la

conjonctive

qui est injectée,

cliémotique.

En un laps de temps,

qui

peut

varier de deux

à

huit jours,

d'autres phénomènes nouveaux se montrent

du côté de l'appa¬

reil de la vision et de ses annexes, et on constate les symptô¬

mes communs à tous les abcès de l'orbite, quelle que

soit

leur nature, symptômes sur

lesquels

nous

reviendrons plus loin.

Les abcès orbitairessecondaires, dus à une cause quelconque,

que celte cause

soit

un

traumatisme,

un corps

étranger, la tuber¬

culose, la syphilis ou encore une

affection purulente des divers

sinus qui entourent

l'orbite,

ont une

marche beaucoup moins

rapide. Leur développement se

fait d'une façon

très

lente et très

variable. Il exige plusieurs semaines,

plusieurs mois

et

jusqu'à

plusieurs années (six ans, obs. de

Qucrenghi, XIX), aussi

ce

der¬

nier auteur a-t-il donné à cet abcès, le nom d'abcès chronique.

(21)

A mesure que leur

volume augmente, plusieurs symptômes

font leur apparition et

viennent dès lors fixer le médecin.

Le

premier de

tous est

la douleur.

Autour de l'orbite et du côté de la face correspondante à la lésion, le malade éprouve, en général, des

douleurs plus

ou moins violentes et de nature variable. Rebelles, très intenses,

elles résistent à tout traitement. L'évacuation du pus seule les

faitdisparaître. Ce sont tantôt

des névralgies faciales qui s'éten¬

dent à toute la tête et qui se montrent plus

particulièrement le

soir en s'accompagnant d'un peu

de fièvre (R. Jocqs, obs. VII),

tantôt de violentes douleurs au niveau d'une bosse frontale, très limitée,avecléger empâtement et un peu

d'élévation

de la tem¬

pérature (de Lapersonne). D'autres fois, elles sont presque nulles (Antonelli, obs. XI). Ce symptôme, constaté

seul,

sans autres manifestations du côté de l'œil et des paupières, rend le diagnostic très difficile, jusqu'à ce que se soient manifestés

les phénomènes suivants, qui, seuls, sont capables de fixer le chirurgien sur lavraie nature de la maladie.

Paupières. Par suite de la protrusion de

l'œil,

les pau¬

pières sont tendues, tuméfiées, gonfléeset présentent un œdème plus ou moins considérable, suivant le degré de compression

exercée sur leurs vaisseaux sanguins; leur conjonclive peutêtre parsemée de taches grises (Leplat). Elles peuvent être agglu¬

tinées par du pus, comme dans le cas de MAI. Cabannes et

Lamarque.

La paupière supérieure est atteinte de ptosis dans

certains cas. On a rencontré de l'ectropion de la paupière infé¬

rieure

(Mackenzie).

Globe oculaire. Mais l'organe le plus affecté est, sans con¬

tredit, le globe oculaire. Séparé de la paroi orbitaire par la

collection purulente, il tend à être chassé hors de sa loge natu¬

relle; il est propulsé, tantôt directement en avant, tantôt latéra¬

lement.

La direction de celte exophtalmie dépend directement du point

qu'occupe

l'abcès sur la paroi orbitaire. Est-ce la voûte?

L œil sera projeté directement en bas, si l'abcès est situé à la partie moyenne de cette voûte, et, latéralement, si la collection

(22)

24

purulente

enkystée

se

trouve à la partie interne, collée contre

la racine du nez, ce qui

constitue le

cas

le plus ordinaire,

et

le

malade présentera

du strabisme divergent.

L'exoplïtalmie

est en

raison directe du volume de l'abcès de

l'orbite. Elle présente, par

conséquent, plusieurs degrés. Dans

certains cas, la gêne qu'elle apporte à

l'occlusion des paupières

est de peu

d'importance, mais,

par

contre, d'autres fois, elle est

poussée à un

degré tel,

que

le malade est dans l'impossibilité

absolue de recouvrir son globe oculaire en entier : aussi la

cornéeest-elle, dansces cas,constamment à découvertet exposée

à des ulcérations plus ou moins

étendues. Témoin l'observation

rapportée par

Mackenzie, concernant le maréchal Radelsky.

«

L'exoplïtalmie était si forte, dit

cet auteur,que

si les paupières

avaient pu se fermer,

elles

se

seraient rencontrées derrière le

globe de l'œil ». De plus,

dans

ce cas,

la caroncule

et

le

sac

lacrymal étaient très

volumineux,

et

il existait de l'épiphora.

Mais ces cas sont rares dans les abcès de l'orbite.

Au milieu de ces désordres, une autre question se pose. Que

deviennent les mouvements du globe oculaire par suite de l'exoplïtalmie? Sinous passons en revue toutes nos

observations

à ce point devue, nous trouvons

dans huit

cas ces mouvements

très bien conservés. Peut-être s'en trouve-t-il davantage? mais, parmi les auteurs à qui nous avons emprunté nos

observations,

beaucoup ont passé sous silence ce qui a trait à la mobilité du globe de l'œil.

Dans les autres cas, cette mobilité est ou abolie, ou considé¬

rablement gênée. Dans l'observation II, le sujet dont nous entretient Dujardin, a l'œil absolument fixe. Dans l'observation

XXY1I de Lyder Borthen, les mouvements du globe oculairesont

presque nuls. Risley (obs. XVIII), note la « presque immobilité,

sauf une légère rotation en dedans ».

Jusqu'à présent, nous ne nous sommes occupé que des gros symptômes qui sautent aux yeux : œdème plus ou moins consi¬

dérable, rougeur, tuméfaction des paupières et protrusion

du

globe oculaire. Il nous reste àexaminer l'état de l'œil lui-même,

au point de vue anatomique et fonctionnel, à la suitedes modi-

(23)

fications de position qu'il a subies du fait de l'exophtalmie.

L'apparition des abcès orbitaires

s'accompagne,

du côté de l'œil, de phénomènes compressifs de la plus haute importance,

lis sont d'ordre purementmécanique. C'est presque toujours un chémosis séreux qui apparaît, à travers la fente palpébrale rélrécie, sous forme d'un bourrelet rougeâtre qui empiètesur la

cornée et encadre la pupille. Nous l'avons rencontré dix fois

dansnos observations; il s'accompagne, dans certains cas, de

sécrétion purulente modérée (Cabannes, Rohmer), d'autres fois,

la conjonctive est injectée, œdémaliée, rouge, douloureuse;

elle était pâle et unie chez le malade de Querenghi (obs.

XIX).

La diplopie est assez fréquente et en rapport avec le dépla¬

cement du globe de l'œil. Leber (l), qui l'a observée sans stra¬

bisme apparent et sans exophtalmie, l'a attribuée à une com¬

pression du grand oblique. D'ordinaire passagère, elle peut

survivre à l'affection, quand une cicatrice exubérante gêne l'excursion de l'œil. Elle n'a été constatée que cinq

fois

dans

nos observations.

« Le fond de l'œil, ordinairement normal, peut présenter des signes de compression vasculaire, se traduisant par l'œdème de

la papille, une dilatation serpentine de ses veines. Lyder Bor-

then a observé de la choroïdite ». Dans nos observations, nous trouvons onze fois l'œil avec toute son intégrité. A noter le cas de

Jocqs

où l'œil était atteint d'astigmatisme

hypermétropique

composé.

L'ophtalmoscope

montrait un fond normal.

Rohmer signale de l'amaurose passagère, qui

disparut

avec les autres symptômes. Terrier (obs.

XXI)

note également chez

son malade, « la visionnulle, de la photophobie intense, uniris

peu mobile et, à l'examen

ophtalmoscopique,

l'opacité du milieu

oculaire ». La cornée était anesthésiée dans un cas de Macken- zie. L'abcès de l'orbite dont il est question dans l'observation

de leillais (obs.

XXVI) s'accompagnait

de cellulite.

On observe quelquefois du larmoiement, par compression du

sac

lacrymal,

comme dans le cas de Mackenzie (obs.

XXIV).

(1)Leber,Deobacht. iiberEmpyemdersin.fronl.Archives de Grsefe, 1880.

(24)

Les signesgénéraux

manquent très souvent, sauf lorsque l'ab¬

cès est dû à une maladie infeclieuse : tuberculose

(Querenglii),

influenza (Lyder

Borthen).

Cet ensemble

symptomatique peut, quelquefois, être très

embarrassant et exposer à

des

erreurs

grossières. Souvent

l'ouverture de l'abcès suffit à lever tous les doutes, que celle

ouverture soit pratiquée par

le chirurgien

ou

qu'elle ait lieu

spontanément.

(Jœger avait diagnostiqué

une

tumeur maligne

de l'orbite,alors qu'il

n'existait qu'un abcès enkysté, dont l'éva¬

cuation amena la

guérison).ll s'en écoule

un pus

très consistant

à cause de son mélange avec le mucus.

Dès qu'il est évacué, il

se prend comme

de la gelée. La quantité varie entre deux et

quatre cuillerées à

café. Il est d'une coloration qui varie du

verdàlre aubrun « son odeur est très fétide, s'il y a eu commu¬

nication avec les fossesnasales »

(Panas).

Une fois évacué, on constate assez souvent un

orifice de

com¬

munication avecles sinus, dans les cas d'abcès

secondaires

aux affections sinusiennes. On peut y enfoncer un

stylet qui pénètre

à deux et quatre

centimètres de profondeur.

Dans certains cas, l'examen le plus

minutieux

ne

fait décou¬

vrir aucune

perforation, c'est qu'il n'en existe

pas. «

L'abcès

orbitaire s'est alors développé soit par

propagation inflamma¬

toire à travers la paroi osseuse, soit par

voie lymphatique. Ce

sont des abcès circonvoisins ». (Panas, Mercredi

médical, 1890).

Variétéscliniques.

Quand l'abcès de l'orbite s'est déve¬

loppé, secondairement à une

affection des sinus, il

se

traduit

par

l'apparition d'une petite

tumeur

d'abord dure, fluctuante

plus tard, qui occupe le

point de la paroi orbitaire

correspon¬

dant àla perforation de la cloison

du sinus.

Dans l'empyème du sinus

frontal, la perforation siège d'ordi¬

naire à la partie interne du

rebord sus-orbitaire, mais peut

occuper la

partie

moyenne et même

la partie externe de

ce rebord, quand le sinus est

anormalement développé (1). L'abcès

occupedonc

d'ordinaire l'angle supéro-interne de l'orbite. Il est

(1) Kœnig, Ueber Empyem unilhydrops derslivnliœhle. Thèse deBerne,1882,

(25)

comme

suspendu

à la voûte orbitaire et collécontre la racine du

nez. La peau est normale, quelquefois rouge et tuméfiée. Si on cherche à réduire la tumeur, on provoque de la douleur, et en arrivant sur Los, « le doigt peut sentir l'orifice de communica¬

tion avec le sinus, sous forme d'une dépression à contours

rugueux, signe

indiqué

par Lyder Borthen » (Guillemain et

Tcrson).

Si l'abccs est consécutifs une sinusite maxillaire, la tumeur

a les mêmes caractères de duretéau début etde fluctuation dans la suite, mais occupe le plancher de l'orbite dans un point cor¬

respondant également au siège de la perforation au-dessus du

rebord orbitaire

(Deschamps).

Mais il est des cas où l'abcès de l'orbite consécutif à une sinusite maxillaire siège aussi dans la région supéro-interne de l'orbite.

Pour la symptomatologie des abcès produits par la sinusite ethmoïdale, nous ne pouvons mieux faire que citer le travail de Rohmer, de

Nancy

(1).

La distension du sinus ethmoïdal se traduit, avant son ouver¬

ture,par unesaillie ducôté dela paroi interne de l'orbite, saillie qui peut être plus ou moins sensible, voire même douloureuse, qui peut acquérir le volume d'une noisette ou davantage et se

prolonger le long de la paroi interne de l'orbitejusque versle

fond de la cavité : à la rigueur, une pression vigoureuse du doigt

permettra de sentir la crépitation parcheminée, ce qui, jointaux

signes suivants, autorisera à éliminer l'idée de tumeur vraie de l'orbite.

L'œdème de voisinage siégera surtout sur la paupière infé¬

rieure et vers les régions malaire et temporale, à cause de la compression de la veine

ophtalmique,

qui, après avoir suivi la paroi interne de l'orbite, traverse la fente sphénoïdale pour se

jeterdans le sinus caverneux.

Les

lésions,

par inflammationde voisinageou parcompression

dunerfoptique, seront très tardives, en casde maladie des sinus elhmoïde et frontal, tandis qu'elles apparaîtront relativement

(i) Revue médicaledel'Est, Nancy, 1895,p.385,

(26)

28

vite

quand il s'agira d'une distension du sinus sphénoïdal. La

saillie de la paroi

ethmoïde de l'orbite

aura

simplement

pour

effet de repousser

l'œil

en masse vers

l'angle inféro externe de

la cavité orbitaire, tandis que le

nerf optique

sera

longtemps

épargné et que

l'acuité visuelle restera longtemps relativement

bonne. Ajoutons

aussi

que

les accidents méningitiqucs, ainsi

que les

inflammations du sinus

caverneux

et de la veine ophtal¬

mique seront

beaucoup plus fréquents aussi,

en

cas de lésions

des cavités du

sphénoïde.

L'ouverture large du côté de

l'orbite, aidée

encore,

s'il est

nécessaire, du calhétérisme nasal,

trancheront la question et

permettront

de préciser davantage la localisation des lésions.

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