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Or, peu après, à l'angle/interne de l'œil droit, on constate

l'existence d'un foyer enflammé. Sans aucun doute, il y a eu ino¬

culation faite par les doigts du malade, du furoncle sourcilier gauche à

l'angle interne de l'œil droit;

celte

inoculation déter¬

mina un petit abcès

qu'on ouvrit

et tout parut

s'amender.

Mais

les accidents inflammatoires, dus à l'inoculation, ne se sont pas arrêtés et, de superficiel,

l'abcès

est devenu profond, si bien qu'après ouverture, un drain pénètre

jusqu'à trois

centimètres

deprofondeur dans le tissu cellulaire de l'orbite. Cet envahisse¬

ment profond est encore accusé par les troubles trophiques qui

surviennent du côté de la cornée et par l'exophtalmie.

Dans l'observation suivante, il parait ne plus être question d'inoculation, l'abcès étant de suite profond et semblant dû à

une lésion osseuseprimitive.

Mais notre malade n'a pas d'antécédents acquis ou héréditai¬

res, il n'y a pas d'accidents strumeuxou syphilitiques apprécia¬

bles; seulement, quinze jours avant son entrée à l'hôpital, il a reçu sur la tête et en avantune violente contusion.

Or,cette contusion amena un

cpanchement

sanguin abondant,

suivi de douleurs vives s'irradiant dans les dents.

Il n'est pas douteux que la contusion, subie par le malade,

n'aitproduit une lésion de la muqueuse nasale, au niveau de la paroi orbito-nasale; de là inoculation possible de la plaie par suite de son contact avec l'air extérieur par les cavités nasales.

De là aussi suppuration et séquestreosseux qui fut éliminé.

En fait, dans ces deux cas, il parait y avoir eu inoculation

pour déterminer les accidents de suppuration orbitaire, maison

voit combien semblent différents ces deux modes d'inoculation

septique.

Observation XX

W.Mackensie, in Traité pratique des maladies de l'œil, I,p. 446.

Mn,e II..., 56 ans, vint seconfier aux soins de M. Espie, le 16 avril 1336, pour une affection de l'orbite droit. Elle racontait que. douze

ans auparavant, elle s'était heurté violemment le dessus du sourcil

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droit contre unreverbère. Quatreans aprèsl'accident, on remarqua

une différence dans l'aspectdes deux yeux, mais, quant à elle, ilse passa encore quatre ansavant qu'elles'aperçût de rien; elle remar¬

qua alors seulement que l'œil droit commençait à faire saillieen avant, sans qu'il existât aucun autre symptôme désagréable. La saillie de l'œil s'accrut graduellementets'accompagna de photopsie, de diplopie, d'obscurcissement de la vue et de la sensation d'une forte tension. De forts tiraillements se faisaient sentir dans l'orbite»

M. Espie trouva l'œil droit refoulé en bas et en dehors. Il semblait appuyé sur l'os malaire. Il découvrit à la partie supéro-interne du

devant de l'orbite une tumeur légèrement saillante, à fluctuation

obscure. La malade n'avait jamais ressenti de douleurs dans la partie siégeait cette tumeur. Les paupières, la supérieure sur¬

tout, étaient fortement distendues. Lapeauétait normale. Lamalade

n'avait jamais éprouvé de frissons, depuis le coup qu'elle s'était

donné. La santé générale était bonne. Je vis la malade à cette épo¬

que et, pensant qu'il s'agissait d'une tumeur enkystée, je conseillai

une ponction.

Le 22 avril, ponction dans le point le plus saillant qui donne

issue à une grande quantité de pus, d'abord grumeleux, puis de

bonne nature. La sensation de tension et de tiraillementdisparut aussitôt, ainsi que la diplopie et les autres symptômes. Le globede

l'œil rentra lentement dans l'orbite; on introduisit une tente dans

laplaie, on appliquaune compresse au-dessous de l'orbite et une bande roulée destinée à maintenir le globe de l'œil. Cette malade

resta six mois en traitement. Pendant la plus grande partie de ce temps, chaque fois qu'on introduisait une sonde, le pus s'échappait

par la plaie, dont on fut obligé de dilater plusieurs fois l'entrée.

Une fois que l'on futobligé d'élargir laplaie, parce qu'elledevenait

fistuleuse, l'œil fut pris de nystagmus pendant une grande heure.

Pas de carie des os. L'œil reprit complètement sa place et la

gué-rison futcomplète.

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Observation XXI

InIbid.,p. 447.

Le maréchal comte H..., 70 ans, d'une constitution vigoureuse,

mais sujet aux affections catarrhales et rhumatismales, fut pris, aprèss'être exposé à des alternatives de chaud et de froid, d'une

douleur intenseoccupant lefront et les tempes, et d'une inflamma¬

tion de l'œil droit, qui, depuis quelque temps, était atteint d'épi-phoraet d'un renversement partiel en dehors de la paupière infé¬

rieure. La vive douleur disparut bientôt; mais la rougeur des paupières et le gonflement de la conjonctive persistèrent. Bientôt,

une tumeur, perceptible à lavue etau toucher, poussa l'œil hors de

l'orbite. Lorsque le professeurJseger examina le malade, à Milan, il

trouvaune tumeur qui, non seulement tenait l'orbite, mais

s'éten-daitaudelà; l'exophtalmieétait si forteque,si les paupières avaient

pu se fermer, elles se seraient rencontrées derrière le globe. La tumeur, surlaquellel'œil reposait, était douloureuseautoucher, iné¬

gale etbosselée. Les paupièresétaient trèsdistendues en tous sens, gonflées et immobiles. La peau était livide et parcourue par des vaisseaux variqueux. La glande lacrymale était déplacée comme le globede l'œil; elle était pousséeentre les lames de la paupièresupé¬

rieure. La caroncule et le sac lacrymal étaient aussi fortement aug¬

mentés devolume, durset douloureux autoucher.Jœger parait être

resté dans le doute sur la nature de la maladie et sur la question de

savoir s'il s'agissait d'une inflammation de l'orbite pouvant se ter¬

miner parabcès, ou d'une tumeur cancéreuse derrière le globe de lœil. Il semble cependant qu'il finit par être de l'avis des deux mé¬

decins traitants, qui croyaient à une tumeur maligne. Heureuse¬

ment pour lemalade, cette opinion était erronée; il s'agissait d'un abcès, et, dès qu'il se fut ouvert, l'œil alla bien et la guérison fut-complète(1).

(1) BulletindeVAcadémieroyalede médecine deBelgique,t. IX,n.9.

Observation XXII In Ibid.

Chez un homme, queje ne vis que quelquefois, la maladiedébuta

par une douleur d'apparence névralgique sus-orbitaire, quise mon¬

trait vers huità dix heures du matin. Il y eut diplopie et l'œil fut

refoulé en bas. La conjonctive n'étaitpointaffectée, mais la paupière supérieure était distendue. Cessymptômes persistèrent de décembre

1840 àdécembre 1841. On appliquaun cataplasme etun abcès sefit jour à travers la paupière supérieure, contre le rebord de l'orbite.

L'ouverture se ferma, lapaupière fut denouveau soulevée; six mois après qu'elle se fut ouverte spontanément,j'y plongeai unelancette,

et maintenant écartées les lèvres de l'incision à l'aide d'une sonde, j'en fis sortir une grande quantité de pus. La cavité s'étendaiten arrière au-dessus de l'œil,jusqu'à la profondeurd'un pouce etdemi.

Observation XXIII

Teillais(deNantes), Annales d'oculistique. Paris, 1893,p. 454.

Traumatisme de l'orbite.

Il y a cinq ans, un enfant reçut un coup de pierre qui luifitàla

tempe droiteuneplaieassezprofondeetlongue de deuxcentimètres.

Le lendemain, une tuméfaction notable envahissait le pourtourde.

l'orbite, lespaupières etla joue. La cornée, entourée d'un chémosis,

est intacte. Un abcès retarde la cicatrisation de la plaie temporale, cependant, au bout de dix jours, touts'apaise et la guérison semble complète, lorsque tout àcoup se manifestentles signes d'une inflam¬

mationprofonde de l'orbite, dueàla propagationdegermesinfectieux: prostration, céphalalgie, fièvre, œdème des paupières,

exophtalmie.

La cellulite était née sansdoute de cette blessure à peine fermée et qui avait été le sièged'un abcès, nouvelle preuve de la coïncidence

des abcès de l'orbite avec les abcès des régions temporales et

crâ¬

niennes qui s'explique par la disposition anatomique des vaisseaux.

Notonsune terminaison rapide et rare de la cellulite sans abcès,

il

sanslésion du bord de l'œil, ni altération fonctionnelle. Après cinq

ansde tranquillité absolue, nouvelle cellulite plus violente àla suite

d'unelégère contusion. En ponctionnant un abcès, je livre passage à

unfragment d'ardoise, long de deux centimètres, quiaséjournécinq

ansdans l'orbite. Je maintiens, quand même, quela plaie temporale

était la véritable cause de la première atteinte de phlegmon de l'or¬

bite. Sinon il faudrait admettre quelacontusion a réveillé le pouvoir

infectieux du corpsétranger. La vision est restée normale.

Observation1 XXIV

L. Bortiien, Nork Magasin forLœgericlurskahm, 1891,p. 20.

Abcèscirconscritde l'orbitecommecomplication de l'influenza.

Un garçon de 14 ans, atteint depuis huit jours de l'influenza, s'aperçutd'unesensibilité dans lajoue droite et derrière l'angle de

la mâchoireavec salivation et quelque gêne dans les mouvements de la mâchoire. Puis survint un gonflement des paupièresàdroiteet

uneprotrusionlégère de l'œil. Quand l'auteur le vit, le quatorzième jour, l'œil droit était un peu déplacé en avant et en dehors etpres¬

queparfaitement immobile. La conjonctive était faiblement injectée

etgonflée au niveau de la caroncule lacrymale. Vision et pupilles

normales. Quelquesjours plus tard, il se forma une tumeurun peu dure et sensible au toucher dans la moitié interne des deux paupiè¬

resdroites, et, troisjours après, la fluctuation étant indubitable, un peude pusfutévacué par une incision pratiquée dans la paupière inférieure. La guérison fut parfaite au bout de quelques jours.

Lauteur

pense avoir eu affaire à un abcès circonscrit et non pas à

une ténonite, parcequ'il n'y eutpas de chémosisetquela fluctuation

semontravers laparoi interne de l'orbite, en dehors du territoire de lacapsule de Tenon,

DIAGNOSTIC