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thermocautère de Paquelin ou un caustique chimique. L'impos¬

sibilité de surveiller et guider le thermocautère

dans

la

profon¬

deur du kyste me fit donner la préférence au

chlorure

d'anti-Faure 5

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moine, dont, avec dilution, il mesemblait plus

aisé de limiter

les effets.

Observation XVIII

D''Mazet,Marseille médical, 1898,p.392.

Gommepériostéetuberculeuse du bordsupêro-externedel'orbit9.

Ostéite consécutiveavecséquestre. Interventionchirurgicale.Guérison.

Rose G..., 3 ans,est amenée àma clinique pour une tuméfaction

apparue spontanément,etpetit à petit,souslaqueuedu

sourcil droit.

Les antécédents de la petite malade ne nous apprennent pas

grand'chose au point devue diathésique. Les parents se portent

fort

bien ; il ont eu cinq enfants, deux sont morts en bas âge,l'un de la diphtérie et l'autre d'accidents dus à la dentition: les deux autres

vontfortbien.

La petite Rose a été allaitée par samèrejusqu'à l'âge de vingt

mois. Cette enfanta eu une santé florissantejusqu'àhuitoudixmois,

puis, avecles premières dents, ont apparu quelquesaffections légè¬

resetsans gravité. A partir de cette époque, son tempérament se

modifie profondément, devient fragileetmaladif. Malgré tout, cepen¬

dant, l'appétita toujours été conservé et la santé est relativement

bonne. L'enfant n'ajamaistoussé et n'aprésenté en aucun moment d'engorgement ganglionnaire, comme on en rencontre souvent

chez

les lymphatico-strumeux.

Sans autres phénomènes locaux ou généraux qu'un peu de fièvre

et d'inappétence, ses parents ont vu apparaître, il y a

environ

quinze jours, au-dessus de l'œil, une petite tuméfaction qui

leur

a

paru augmenter légèrement peu à peu. C'est dans ces

conditions,

presque au début de l'affection, que nous avons l'occasion de

l'exa¬

miner.

On constate, dans les deux tiers externes de la région sourcilière,

une petite tuméfaction arrondie, fluctuante, assez bien

limitée et

soulevant le sourcil, surtout au niveau de sa portion médiane. Le

bord supérieur dela paupièreest légèrementœdématié, de sorteque

lapetite malade ne peut ouvrir facilement son œil; on

constate

cependant qu'il neprésente rien d'anormal.

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Bien que très nettement fluctuante, cette tuméfaction n'est pas absolument sous-cutanée, et la palpation attentive permet d'appré¬

cierune certaine épaisseur entre cette tumeur liquide de la peau, que l'on peut très bien mobiliserpardessus. Au point de vue local,

on ne constate pas le moindre symptôme inflammatoire, pas de

rougeur de l'épiderme, pas d'élévâtion locale de la température.

Les phénomènes généraux font égalementdéfaut, et en dehors d'un peu d'inappétence, on ne constate ni fièvre, ni symptôme grave d'affection générale. On trouve quelques petits ganglions sous-maxillaires et cervicaux. Rien du côté des sinus ou des fosses nasa¬

les. Rien àl'auscultation pulmonaire.

Etant donnéel'apparition récentedecette tuméfaction etl'absence detout traumatismeantérieur,j'éliminai successivement,aupoint de

vue diagnostic, les diverses affections congénitales de la région,

ainsique l'hématome, pour ne penser qu'à une gomme très proba¬

blement tuberculeuse de l'orbite. La ponction pratiquée séance tenante, avec uneseringue de Pravaz, donnaissue à du pus blan¬

châtre, sans grumeaux, assez bien lié. Ce pus, injecté quelques minutesaprès dans la cuisse d'un cobaye, évoluasans inflammation phlegmoneuse consécutive etdonna en quinze jours une tubercu¬

loseganglionnaire, je pus constaterle bacille tuberculeux.

J'intervins donc chirurgicalement, persuadé queje devais trouver de l'ostéite du rebord orbitaire. Après incision longitudinale de

3 centimètres, immédiatement au-dessous du sourcil légèrement

relevé etsection desparties molles, j'arrive sur lapetite poche for¬

méeparle périoste épaissi et dédoublé. Quoique sur une petite étendue, on constate que le rebord orbitaire est absolument sain : l'os est dur, non écaillé et ne présente d'altération en aucun des points qui me sont accessibles.En revanche, le périoste estépaissi, lardacé, faisant corps avec les tissus immédiatementjuxtaposés.

Après râelage et incision de la plus grande portion des tissus malades, nous touchons la plaie avecla solution de chlorure de zinc

au1/10 et saupoudrons d'iodoforme. On place quelques points de

suture pourdiminuer la plaie cutanée.

Les suites opératoiresfurent des plus simpleset évoluèrentsans la moindre réaction inflammatoire. Huitjours après, en renouvelant le

pansement, les fils sont enlevés; les

extrémités de la plaie

sont par¬

faitementréunies, il ne resteplus dans le milieu que le petit oritice

que nous avions laissé àdessein etpar

lequel

nous

pratiquons

tous

lesquatre jours des attouchements au chlorure de zinc et des injec¬

tions d'élher iodoformé.

Ces soins régulièrement pratiqués amenèrent pour peu de temps

l'occlusionde cepetit orifice,car,un mois après,onvoyaitapparaître

en cet endroit une petite fistule par où s'échappait un peu de pus vitedesséché; les caustiques etles antiseptiques les plus divers ne purent faire disparaître ce conduit fistulaire. Cinq mois après, nou¬

velle intervention souschloroforme, persuadéquecettefistule devait

être entretenue par unealtération osseuse secondaire qu'un stylet

me permitde percevoir.

Incision sur le trajet dela première,en la faisant passer parla fis¬

tule. J'arrive sur un os sanieux, friable eten cherchant à merendre compte des limites de la lésion, je n'ai pas de peine à faire

sortir

avecla sonde cannelée unséquestredéformé lenticulaireet d'un cen¬

timètreet demi dediamètreenviron. Ceséquestreenlevé laissevoir,

sur le rebord orbitaire, une véritable capsule servant à le loger.

Cureltage soigné de l'os et des tissus malades, excision du

conduit

fistulaire, attouchement au chlorure de zinc, quelques points de

suture sontplacés sur les extrémités, drainage avec la gaze

iodo-formée.

Pasde réaction post-opératoire: les pansements sont

renouvelés

tous les huitjours. Un mois après, la guérison était complète et

elle

s'est maintenue intactedepuiscette époque.

Malgré ces deux interventionssuccessives, le releveur dela pau¬

pière n'a pas été trop lésé et aujourd'hui la fillette, complètement guérie, jouit intégralementdes mouvements d'élévationet d'abaisse¬

ment de lapaupière supérieure.

J'ajoute, en terminant, que le traitementgénéral reconstituant

n'a

jamais été négligé, thérapeutique interne, hydrothérapie, bains

de

mer,etc. Mais malgré toutcela, le rétablissementcomplet dela

santé

etl'appétitne se sontmontrés qu'après la complète guérison de son

affection locale.

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Observation XIX

F. Terrier, Archivesd'ophtalmologie, 1888, p. 169.

Remarques à propos de deux abcès profonds de l'orbite.

Obs. 1. Abcès superficiel,puis profond, du tissu celluleux de l'orbite.

Guêrison après ouverture et drainage.

Laurent R..,, 34ans, journalier, entre, le 3 avril 1886, dansmon service dechirurgie à l'hôpital Bichat.

Quelques jours auparavant, le malade aurait eu un petit abcèsou furoncle àl'extrémité externe du sourcil gauche, lésion qui aurait guéri spontanément. Lors de son entréeà l'hôpital, R... présente, à l'angle interne de l'œil droit, une tumeur rouge, fluctuante, parais¬

sant surlepoint de s'ouvrir spontanément.Cette tumeur offre à peu prèslessymptômes d'une dacryocystite aiguë suppurée. Il y a, en outre, une vascularisation avec œdème de la conjonctive oculaire;

pasde troubles visuels, douleurs assez vives.

Une incision donne issue à une grande quantité de pus crémeux, jaunâtre; un drain est laissé dans la plaie; pansementavec l'acide borique.

4avril : grande amélioration; toutefois la conjonctive est toujours

œdématiée et congestionnée.

7 avril : L'incision estcicatrisée et tout semble guérir.

8 avril : En enlevant le pansement, on consLate de nouveau, à l'angle interne de l'œil, une tumeur rouge, fluctuante, avec une petite perforation qui donne issue à du pus crémeux. En outre, il

existe un peud'exophtalmieet unchémosisconsidérable.La cornée,

dont la sensibilité est très diminuée, est dépolie dans presque toute

sapériphérie; la vue est troublée; douleurs peu vives. Tempéra¬

ture : 38°3.

Un stylet, introduit dans le petit orifice fistuleux, pénètre dans

l'orbitejusqu'à2 à3 centimètres,et un pus épais, jaunâtre, inodore

s'écoule lentement autourdu stylet. Le conduit fistuleux est dilaté

aveclapince de Lister, et un drain y est placé aussi profondément

quepossible. Pansement boriqué.

10 avril : L'exophtalmiepersiste très accusée. La cornéea perdu

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satransparence et, dans presque tonte son étendue, elle est terne et

dépolie; il semble qu'elle va se sphacéleren certains points.

14 avril : Amélioration évidente dans les symptômes du côté de la cornée et du globe oculaire.

15 avril : L'exophtalmie tend à disparaître, la cornée est toujours

blanche etopaque, si bien que le malade ne voit les objets qu'à tra¬

vers un épais brouillard. Les douleurs sont calmées, le drain fournit moins de pus. Il y a toujours de la fièvre : 38° à38,5.

18 avril : L'amélioration continue, la vision est meilleure, le ma¬

lade commence à distinguer les doigtset à les compter. La suppu¬

ration continue.

27 avril : Amélioration lente. On prescrit un collyre à l'atropine

pour dilater la pupille qui parait contracturée.

14 mai : L'abcès de l'orbite est totalement guéri et il n'y a plus

trace d'exopbtalmie. Quant à l'opacité cornéenne, elle est beaucoup

moins épaisse etlavision devient de plus en plus nette.

25 mai : La cornée a recouvré presquetoute sa transparence.

27 mai : R... quitte l'hôpitaltout à fait guéri.

Dans ce fait, on peut noter deux stades dans l'évolution du mal : une première période est caractérisée par une tumeur inflammatoire del'angle interne de l'œil, tumeur superficielle rappelant un peula dacryocystite aiguë. Incision de l'abcès et rapide tendance à la

gué-rison. Puis, dans une deuxième période, les phénomènes inflamma¬

toires réapparaissent, mais alors profonds, et s'accompagnent d'exophtalmieetde troubles trophiques sérieux ducôtéde la cornée.

On s'aperçoit alors, quele pus s'estdéveloppé profondément etqu'il

faut drainer le trajet dans une étendue de 2 à 3 centimètres. Après

un temps assez long, la suppuration se tarit, l'exophtalmie disparaît

et les troubles cornéenss'amendent, si bien quele maladesort guéri

Nous reviendrons sur cette observation en la comparant à la sui¬

vante.

Obs.2.Ostéo-périostite de la paroi interne de l'orbite. Abcèsaigu.

Ouverture. Eliminationdeséquestre. Guérison.

Ernest G..., 25 ans, garçon boucher, entre à l'hôpital Bichat, le

12janvier 1888, salle Jarvavay, n. 14.

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-Ce malade, qui n'offre pas d'antécédents héréditaires ou acquis, reçut, le 15 décembre 1887, un violent coup sur la partie antéro-supérieure de la tête. Pas de plaie, mais bosse sanguineassezconsi¬

dérable qui se résorbe vite.

Au commencementdejanvier1888, G... ressentit de vivesdouleurs dentaires, avec irradiations du côté de l'œil droit et de la région péri-orbitaire correspondante. Bientôt, apparut de la fièvre, avec insomnie, produitepar des douleurs d'abord sourdes, puis aiguës, siégeantversle rebord de l'orbite droitetexaspéréesparlapression : sensation de tension oculaire très accusée; photophobie; chaleur

dans toute larégion orbitaire.

Lors de l'entrée du malade, il existeune exophtalmie très accusée de l'œil droit, le bulbe est dévié en dehors et un peu en bas. La conjonctive bulbaire est rouge, œdématiée, et le chémosis fait une saillie assez notable entre lespaupières, quand le malade les ferme.

L'iris estpeu mobile, mais dilatable parle sulfate d'atropine; lavue estabolie, l'examen ophtalmoscopique montre uneopacitédumilieu

oculaire profond, aussi lavision est-elle nulle.

Laconjonctivebulbaire esttrèsdouloureuse autoucher, surl'angle

internede l'œil, la cornée un peuanesthésiée.

Ondiagnostique une collection profonde de la partie interne de l'orbite,et un bistouri à lame étroite estenfoncéprofondément dans

cette région. Il s'écoule aussitôt un peu de sang mêlé de pus. Cette

ouverture estagrandie à l'aide de la pince porte-drain de Lister et

une quantité assez considérable de pus s'écoule alors au dehors. Un drain estplacé dans ce trajet, où il pénètre à près de 5 centimètres.

Pansementavec la gaze et l'ouate iodoformée.

A part cette intervention, les phénomènes s'amendèrent assez rapidement.

Le 15 janvier, les douleurs étaient presque nulles et il n'y avait plus d'accidents fébriles. La vision commence seulementà se réta¬

blir,en ce sens que le malade distingue un peules objets qui l'envi¬

ronnent. Toutefois il y a encore exophtalmie ainsi qu'œdème de la paupière supérieure.

Vers le 20janvier, l'amélioration continue, la vision est meilleure, 1œdème et l'exophtalmie s'amendent, les douleurs sont presque

nulles. Le drain laisse toujours couler un peu de pus." Par le cathé-térisme du trajet avec un stylet, on sent profondément une surface

osseuse dénudée.

Au commencementde février, on retire du trajet un petit frag¬

ment de tissu compact, provenant de la paroi interne de l'orbite.

Après cette expulsion, la suppuration diminue beaucoup, ainsi que l'œdème et l'exophtalmie. Enfin la vision devient meilleure et le

malade compte facilement les doigts à distance.

Vers la fin de février, l'amélioration est telle, que la fistule ne

donne plus que quelques gouttes de pus mêlé au sang. L'œdème et l'exophtalmieontpresque disparu; la vision s'amélioretouslesjours;

on retire le drain.

Le malade sort le 3 mars 1888; il doit revenir se faire examiner à l'opbtalmoscope; à sa sortie, la fistule paraissait tout à fait guérie.

Le 7 mars, la fistule est tout à fait tarie, il reste encore un peu d'induration de la paupière et l'œil est encore un peu dévié en dehors.

Agauche, la papille est normale et la vision normale. A droite, la papilleest blanche,les vaisseaux atrophiés, etil existeunehypermé¬

tropie notable. Dececôté, le malade voit nettement les caractèresde

3 centimètres à 60 centimètres de distance, et ceux de 1 centimètre

à 15 centimètres.

Nous avons revu le malade au commencementd'avril, il est par¬

faitement guéri et savision estnormale.

Commeonpeutleremarquer,cetteseconde observation

d'abcès profond

de

l'orbite

est en

quelque

sorte

classique, l'abcès résul¬

tant d'une ostéo-périostite de la paroi interne de l'orbite;

elle

diffère donc totalement de lapremière observation, dans

laquelle