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Dépôt Institutionnel de l’Université libre de Bruxelles / Université libre de Bruxelles Institutional Repository
Thèse de doctorat/ PhD Thesis Citation APA:
Poppe, K. (1993). Synthèse et réactivité de dérivés disubstitués du phénazine-N5-oxyde (Unpublished doctoral dissertation). Université libre de Bruxelles, Faculté des sciences, Bruxelles.
Disponible à / Available at permalink : https://dipot.ulb.ac.be/dspace/bitstream/2013/212787/1/1ff34bbd-1072-4a42-8092-ed71e34053bf.txt
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Université Libre de Bruxelles Faculté des Sciences
Service de Oiimie Organique
^02^ la
Syntfièse et réactivité de dérivés disuBstitués du pfiénazine-9{^-o?(yde.
Thèse présentée en vue de l’obtention du grade légal de Docteur en Sciences.
POPPE Katia
1993
Université Libre de Bruxelles
Faculté des Sciences
Service de Chimie Organique
Syntfièse et réactivité de dérivés disuSstitués du pfiénazine-9{t-o?(yde.
Thèse présentée en vue de l'obtention
du grade légal de Docteur en Sciences.
Je dédie cette thèse
SI üdatvine,
mapCus Bette réussite.
Cette thèse a été suggérée par Ce (Prc^esseur^. 9{gsieis(çi, que je remercie pour ['auueUqu 'U m'a réservé dans son service.
Les spectres Üiÿd7j_ont été relevés par “Madame A. Ottinger et Monsieur Ui, Ottinger, et Ces spectres de masse par Monsieur C. Moutard; Je tiens à Ceur eTQprimer ma profonde gratitude.
Que Ce professeur “T. VaseCCa, qui m'a permis de rédiger cette thèse dans de très Sonnes conditions, trouve ici Ce témoignage de ma reconnaissance.
Ma reconnaissance s'adresse également à Monsieur d(.“P. IFig^ys qui m'a octroyé une place dans son laSoratoire afin de me permettre de terminer ma phase e?q)érimentale.
je tiens également à remercier Madame “l{emacle et Monsieur M.
“Hèmer pour leur disponiSilité et leur gentillesse.
je remercie invcmcnt Carine, ^François, Véronique, “Didier et les deus;
“iJncent(s) qui se sont révélés être de véritaSles amis toujours prLsents lorsqu 'on a Besoin d'eu\, Leur aide m'a Beaucoup encouragée.
C'est avec un réel plaisir quej'e?(prime toute ma reconnaissance à mes parents, qui par leur soutien ont permis que cette thèse voie le jour.
De plus, je ne peu?couBlier mon frère, “Eric, nos nomBreuses discussions sont pour moi un Bienfait nécessaire.
Enfin, je remercie sincèrement Eric, mon mari, pour la compétence et le
dévouement dont il a fait preuve même dans les moments les plus
l^aBCes des rmtières.
Ü(^utné ... 1
Introduction ... 3
I, Synthèse des N-oxydes...5
I. 1. Synthèse des N-oxydes par N-oxydation...5
I. 2. Synthèse des N-oxydes par cyclisation... 8
IL Réaction des N-oxydes... 9
II. 1. Substitution électrophile...10
II. 2. Substitution en a de chaînes alkyles... 1 1 II. 3. Désoxygénation des N-oxydes... 12
II. 3. 1. hydrogénation catalytiqiu...12
II. 3. 2. ^duttion par Ces métau\_ de transition...13
II. 3. 3. Réduction par Ces dérives trisubstitués du pfiospfwre... 14
III. Substitution nucléophile aromatique...17
in. 1. Départ d'un nucléofuge... 17
in. 2. Départ d'un atome d'hydrogène... 20
III. 2. 1. ‘Emploi dun cfdorure dacide en présence dun nucCéophiCe... 20
III. 2. 2. Emploi dun réactif E-Ofu... 22
IV. Substitution nucléophile aromatique sur les systèmes polycycliques... 23
IV. 1. En présence d'oxychlorure de phosphore... 23
IV. 2. En présence de chlorure de paratoluènesulfonyle...28
(Description du travait...32
I. Synthèse de phénazines substituées et de leurs N-oxydes... 35
I. 1. Généralités... 35
I. 1. 1. Synthèse des ortho nitrodiphényCamines... 36
/. 1. 2. Cydisation des ortho-nitrodiphényCamines en phénazines... 38
I. 1.3. Cydisation des ortho-nitrodiphényCamines en phiénazine-9^y-07çydes... 42
a) Par le trioxyde de soufre... 42
b) Par le chlorure de thionyle... 43
I. 2. Synthèse de la 3 , 7 -diméthylphénazine-N 5 -oxyde... 44
/. 2.1. Synthèse de Ca 4,4'-diméthyC-2-nitrodiphényCamine...44
I. 2. 2. Synthèse du 3,7■diméthy(phénazine-9(^-07Qjde par cydisation... 45
I. 3. Synthèse du 3 , 7 -diméthoxyphénazine-N 5 -oxyde... 48
/. 3. 1. Synthèse du 3-fCuoro-7-métho:^phénazine-0^-o?qjde... 48
I. 3. 2. Synthèse du 3,7-difCuorophénazine-7{^-oxyde...49
I. 3. 3. Synthèse du 3,7-dimétho?Qjphéruizine-9{^-OPQjde...49
I. 4. Synthèse du l, 9 -diméthylphénazine-N 5 -oxyde... 50
I. 4. 1. Synthèse de Ca 6-carbopçy-2'-méthy[-2-nitrodiphényCamine...50
I. 4. 2. Synthèse de Ca l-carBo^-9-phénazine... 52
/. 4. 3. Synthèse de Ca l-hydro!(ymèthyC-9-méthyCphènazine...53
I. 4. 4. Synthèse de Ca 1 -chdorométhyC-9-méthyCphénazine... 55
/. 4. 5. Synthèse de Ca 1,9-diméthyCphénazine... 57
II. Réaction du chlorure de paratoluenesulfonyle sur les phénazine-Nj-oxyde substituées...60
II. 1. Réaction du chlorure de paratoluènesulfonyle sur le phénazine-N 5 *oxyde...61
II. 2. Réaction du chlorure de paratoluènesulfonyle sur le 3 , 7 -diméthylphénazine-N 5 -oxyde...63
II. 3. Réaction du chlorure de paratoluènesulfonyle sur le 3 -fluorophénazine-N 5 -oxyde... 65
II. 3. 1. Syntfièse de Ca 2-chCoro-8-fCuorophénazine... 68
a) Synthèse de la 4-fluoro-4'-chloro-2-nitrodiphénylamine... 68
b) Synthèse du 3 -chloro- 7 -fluorophénazine-N 5 -oxyde... 68
c) Synthèse de la 2-chloro-8-fluorophénazine... 69
II. 3. 3. Synthèse de Ca 2-f[uoro-8-tosyCo}çyphénazine... 71
a) Synthèse de la 4-fluoro-4'-tosyloxy-2-nitrodiphénylamine...71
b) Synthèse du 3 -fluoro- 7 -tosyloxyphénazine-N 5 -oxyde... 72
II. 3. 4. Synthèse de Ca 3,7-diméthc^phiénazine... 72
II. 3. 5. Synthèse de Ca 2,7-dimétho?çyphénazine... 73
II. 3. 6. Synthèse de Ca l,8-dimétho7çyphiénazine... 73
II. 3. 7. Structures du dérivé chCoré et tosyCoQjCé de Ca 2-fCuorophénazine... 74
a) Dérivé chloré... 74
b) Dérivé tosyloxylé... 75
ni. Détermination des structures par résonance magnétique nucléaire du proton...77
III. 1. Comparaison des spectres RMN de la phénazine et de ses N-oxydes...77
III. 2. Spectres RMN des dérivés monosubstitués de la phénazine et du phénazine-N 5 'Oxyde... 79
in. 3. Spectres RMN des dérivés disubstitués de la phénazine et du phénazine-N 5 'Oxyde... 83
III. 3. 1. Spectres des 1 ■carSo?y-9-méthyC, 1 -cCdorométhyC-d-méthyC et 1,9-diméthyCphénazines... 83
III. 3. 2. Spectre9(i\C9\i^9{des 3,7-diméthyC; 3,7-dimétho?Qjphénazines et des 3,7-diméthyC; 3,7-dimétho^; 3,7-difCuürophénazine-7{^-o?Qjdes...87
III. 3. 3. Spectreü^{9{_^9{des 2-chCoro, 3-chCoro et 4-cfiCoTO-7-fCuorophénazine-9{^ o?;jjde... 92
III. 4. Conclusion... 96
Condusion ... 97
CPartie eTçpérimen tafe ... i o i I. Synthèse des dérivé de la 2-nitrodiphénylamine... 102
I. 1. Synthèse de la 4,4'-diméthyl-2-nitrodiphénylamine... 102
1. 2. Synthèse de la 4-fluoro-4'-méthoxy-2-nitrodiphénylamine... 103
I. 3. Synthèse de la 6-carboxy-2'-méthyl-2-nitrodiphénylamine...104
I. 4. Synthèse de la 4-fluoro-4 -chloro-2-nitrodiphénylamine...107
I. 5. Synthèse de la 4-fluoro-3'-chloro-2-nitrodiphénylamine... 108
I. 6 . Synthèse de la 4-fluoro-4'-tosyloxy-2-nitrodiphénylamine...108
I. 7. Synthèse de la 4,4'-difluoro-2-nitrodiphénylamine... 110
II. Réactions de cyclisation des 2-nitrodiphénylamines... 110
II. 1. Cyclisation de la 6-carboxy-2'-méthyl-2-nitrodiphénylamine... 110
II. 2. Cyclisation de la 6-éthoxycarboxyl-2'-niéthyl-2-nitrodiphénylamine...112
II. 3. Synthèse du 3 , 7 -diméthylphénazine-N 5 -oxyde...112
II. 4. Synthèse du 3 -chloro- 7 -fluorophénazine-N 5 -oxyde... 113
II. 5. Synthèse des 2-chloro et 4 -chloro- 7 -fluorophénazine-N 5 -oxyde... 114
II. 6 . Synthèse du 3 , 7 -difluorophénazine-N 5 -oxyde... 114
III. Méthanolyse... 115
III. 1. Synthèse du 3, 7 -diméthoxyphénazine-N 5 -oxyde... 115
III. 2. Synthèse du 2 , 7 -diméthoxyphénazine-N 5 -oxyde... 116
111. 3. Synthèse de la 1,8-diméthoxyphénazine... 117
IV. Désoxygénation des phénazine-N 5 -oxydes...117
V. Réduction de la l-carboxy-9-méthyIphénazine en 1,9-diméthylphénazine... 119
V. 1. Synthèse de la l-hydroxyméthyl-9-méthylphénazine... 119
V. 2. Synthèse de la l-chlorométhyl-9-méthylphénazine...121
V. 3. Synthèse de la 1,9-diméthylphénazine... 122
VI. Réaction du TsCl sur les phénazine-N 5 -oxydes... 122
VI. 1. Réaction du TsCl sur le 3 , 7 -diméthylphénazine-N 5 -oxyde...122
VI. 2. Réaction du TsCl sur le 3 -fluorophénazine-N 5 -oxyde... 123
VI. 3. Identification de la l-tosyloxy- 8 -fluorophénazine... 124
Spectres ... 126
^iStiograpfiie ...130
^marque.
Afin de permettre une comparaison plus aisée des 3,7-diméthyl- et 3 , 7 -diméthoxyphénazine-N 5 -
oxydes et de leurs phénazines correspondantes, nous n'avons pas respecté la nomenclature
d'usage. Au lieu de les nommer 2,8-diméthyl- et 2,8-diméthoxyphénazines, nous les avons
appelées 3,7-diméthyl- et 3,7-diméthoxyphénazines.
Résumé.
Introduction.
Introduction,
Bien que le premier N-oxyde hétéroaromatique ait été synthétisé en 1870<’>, l'étude de cette classe de composés ne s'est étendue qu'à partir de 1940'^^.
Depuis la mise en évidence du pouvoir activant de la fonction N-oxyde, en substitution électrophile et nucléophile, la réactivité des hétérocycles azaaromatiques 7t-déficitaires a fait l'objet de nom
breuses études que ce soit à des fins synthétiques ou théoriques.
L'activation du cycle aromatique en substitution nucléophile ou électrophile s'explique par la ca
pacité de la fonction N-oxyde à se comporter comme capteur ou donneur d'électrons selon la na
ture du réactif attaquant. Cette dualité de comportement peut se comprendre grâce aux formes de
résonance suivantes :
Cette description des effets électroniques par les formes de résonance permet de visualiser la ré
giosélectivité de l'activation : les positions ortho et para sont plus réactives que la position méta pour la majorité des réactifs. La présence des sommets ortho et para simultanément n-excéden- taires et 7i-déficitaires peut sembler incompatible avec le phénomène d’activation du cycle vis-à-vis de réactifs électrophiles et nucléophiles; cependant cette ambigüité peut être levée lorsqu'on envisage les intermédiaires réactionnels issus d'une attaque électrophile ou nucléophile en ortho et para de la fonction N-oxyde. En effet, seul le caractère capteur mésomère de l'atome d'azote sta
bilise l’intermédiaire provenant d'une attaque nucléophile, ainsi que le montre la forme de réso
nance qualifiée de "favorable".
Dans le cas d’une attaque électrophile en ortho et para, seul l’effet donneur mésomère de l’atome d'oxygène stabilise l'intermédiaire.
4
I. Syntfièsc des 9(:0?(ydes aromatiques.
D existe deux méthodes de synthèse pour les N-oxydes aromatiques. La première consiste en une oxydation de l'hétérocycle parent et la seconde en une réaction de cyclisation qui conduit à l’hétérocycle N-oxydé.
/. 1. Synthèse des 9d-oxydes par oxydation.
Les réactifs les plus fréquemment utilisés pour accéder aux N-oxydes hétéroaromatiques sont les peracides.
Du point de vue mécanistique, l'accélération de la réaction en présence de groupements donneurs'^' soutient l'hypothèse d'une attaque nucléophile du doublet non-liant de l'atome d'azote de la pyri- dine sur l'atome d'oxygène hydroxylique du peracide. L'intermédiaire N-hydroxylé obtenu se déprotone aisément en présence de l'ion carboxylate, fournissant ainsi le N-oxyde.
Cela peut sembler singulier que l'atome d'oxygène d'un peracide se comporte comme un site élec- trophile, mais le fait qu'il pone un bon groupe partant (l'ion carboxylate) en est certainement la rai
son, plutôt qu'une éventuelle déficience électronique de cet atome.
L'oxydation des diazines peut donner deux régioisomères mono N-oxydés et éventuellement une double oxydation. La régiosélectivité de la réaction de N-oxydation dépend également des effets stériques et électroniques des substituants.
La réaction d'oxydation des p>Tazines par les peracides peut se corréler avec la basicité relative des deux atomes d'azote.
TaBCcau 1 : 'Effets ékctroniqius et stériques sur [a ffosQjdation des pyrazines.
Ù 4
R N 1 -oxyde N 4 -oxyde
2 -chloro<‘*> 0 1
2 , 6 -dichloro<‘’> 0 1
2,3-dichloro('’> 0 0
2 -amino<^^ I 0
2 -méthyl(®> 3 2
2 -phényl«') 0 1
6
De manière similaire aux substituants en ortho de l'azote dans la pyrazine, les substituants de l'homocycle situés en péri de l’azote peuvent exercer des effets stériques.
TaèUau 2 : "Effets éCectroniques et stériques s
:
UT Ca ff:0!Qjcùitwn des quinoPtioCines.
â:3
5 4
R N 1 -oxyde N 4 -oxyde
2,3-diisopropyF> 0 0
5,8-dichloro'*’ 0 0
5-méthyh*> 1 0
Durant des décennies, l'eau oxygénée ou l'acide peracétique formé in situ ont été des réactifs de choix pour l'oxydation directe des cycles hétéroaromatiques^^-’). Bien que la plupart se dégradent rapidement, certains peracides de nature cristalline peuvent être stockés. Ainsi, l'acide méta- chloroperbenzoïque''°>(AMCPB) est un oxydant fréquemment utilisé et plus récemment d'autre.s oxydants plus stables ont été employés, tel que le perborate de sodium^'» (NaB 03 )ou le monoper- phtalate de magnésium''^).
Cependant, la tendance actuelle à remplacer l'acide méta-chloroperbenzoïque par des peracides plus stables tel que le perborate de sodium ou le monoperphtalate de magnésium ne s'avère pas positive dans tous les cas car le caractère ionique de ces réactifs implique souvent une solubilisa
tion dans un solvant polaire tel que l'acide acétique et l'éthanoh’^).
Lorsque les effets électroniques sont défavorables, les peracides habituels s'avèrent généralement
inefficaces, mais on peut tout de même obtenir des N-oxydes par l'utilisation d'oxydants plus
puissants tel que l'acide pertrifluoroacétique ou l'acide de Caro. Par exemple, l’oxydation de la 2-
chloropyrazine par l'acide de Caro donne le 2-chloropyrazine-Ni-oxyde<^>, avec une régiosélectiv
D'après Mixan et PewsW, ce résultat s'explique de la manière suivante : grâce à l'effet capteur in
ductif du chlore, l'azote en position 4 est plus nucléophile que l'azote en position 1; cependant le milieu fonement acide protone certainement d'avantage l'azote en position 4, lequel est plus basique, le protégeant ainsi de l'oxydation.
Remarquons que l'acide peracétique^'*^ et le perborate de sodium('’)dans l'acide acétique oxydent uniquement l'azote en position 4, ce qui confirme le rôle de l'acidité du milieu dans la régiosélectivité de l'oxydation.
/. 2. Synthèse des 9sf-oxydes par cucCisation.
Lorsqu'une réaction de condensation s'effectue sur une fonction contenant une liaison N-0, il est possible d'obtenir un hétérocycle N-oxydé<^\
Il est difficile de décrire la synthèse de N-oxydes par cyclisation de manière générale puisque plusieurs groupes sont précurseurs du groupe N-oxyde : oximes, hydroxylamines, nitro, nitroso.
8
Par exemple, la réaction illustrée dans le schéma implique la formation d'une oxime intermédiaire par attaque nucléophile de l'hydroxylamine sur le groupe carbonyle<'^>.
Dans l’exemple suivant, la réduction du groupe nitro génère une phénylhydroxylamine intermé
diaire qui fournit ensuite la fonction N-oxyde par cyclisation''*).
Contrairement aux réactions de N-oxydation directe des diazines où il existe la possibilité que deux mono N-oxydes isomères soient présents, les réactions de cyclisation permettent de synthétiser de manière indépendante et univoque l'un ou l’autre isomère''*).
Bien sûr, cette méthode rencontre certaines limitations liées à la disponibilité des précurseurs et à la nature des substituants souhaités. Cependant, dans le domaine des diazines, la synthèse de N'
oxydes par cyclisation s'avère souvent plus fructueuse que l'oxydation directe.
IL ‘Exactions des 9^-o?(ydes.
La synthèse de dérivés hétérocycliques via un N-oxyde permet de contourner efficacement cer
taines difficultés rencontrées en chimie hétérocyclique, car l’activation induite sur le cycle aroma
tique grâce à la présence de la fonction N-oxyde facilite à la fois la réaction de substitution élec- trophile et nucléophile.
Seules les réactions chimiques importantes engendrées par la fonction N-oxyde seront brièvement illustrées.
Les réactions de substitution nucléophiles aromatiques seront quant à elles envisagées de manière
II. 1. SuSstitution éfectropfiife.
La nitration du pyridine-N-oxyde effectuée indépendamment par Ochiait''^) et Den Henog(’*>est l'un des premiers succès de la chimie des N-oxydes. Alors que la pyridine se nitre uniquement et avec beaucoup de difficulté, en méta<”\ cette même réaction donne d'excellents rendements et une ré
giosélectivité différente lorsqu'elle est effectuée sur le pyridine-N-oxyde<^\
De nombreuses études mécanistiques'^') tendent à montrer que la régiosélectivité de la réaction de nitration dépend de l'acidité et de la température du milieu. En effet, la nitration en para de la fonction N-oxyde semble contraster avec la sulfonation en méta'^") de la fonction N-oxyde du pyridine-N-oxyde. Cette ambigüité s'explique aisément lorsqu'on considère que l'attaque élec-
10
trophile sur le N-oxyde non protoné fournit le produit substitué en para, tandis que l'attaque élec- trophile sur l'acide conjugé donne le produit substitué en méta.
La substitution électrophile en méta s'observe également lorsqu'on introduit un réactif électrophile tel qu'un halogénure d'acyle®
IL 2. SuSstitution en g cfc chaînes aCHiiCes.
En plus de l'attaque des atomes de carbone de l'hétérocycle, les réactifs électrophiles et nu- cléophiles peuvent substituer un atome d'hydrogène situé en position a d'un groupement alk> le situé en onho ou para de la fonction N-oxyde.
De même que pour les ortho et para alkylpyridines, l'électrophile réagit sur l'anion obtenu lors de
la déprotonation de la position a de la chaîne latérale :
Pour le N-oxyde, les hydrogènes a sont plus acides que ceux de la pyridine car le N-oxyde a un effet capteur mésomère plus puissant que l'azote pyridinique.
Dans le cas d'une attaque par un nucléophile, on perd l'atome d'oxygène de la fonction N-oxyde qui avait préalablement été transformée en un bon groupe partant par association avec une entité électrophile.
//. 3. (Disori^énation des 9\f-o?rucfes.
La réduction de la fonction N-oxyde s'effectue de manière aisée et efficace par un ensemble de ré
ducteurs bien que le caractère mésomère donneur de l'atome d'oxygène rend la rupture de la liai
son N-0 plus difficile que pour les N-oxydes aliphatiquest^o).
Parmis les différentes méthodes existantes, l'hydrogénation catalytique est certainement la plus utilisée. Cependant d'autres réducteurs sont aussi performants et permettent la réduction sélective d'hétérocycles portant des atomes d'halogène^^^^ des groupes nitro^^'*' ou des groupes carbonyles(25).
II. 3. 1. !Xydro£énatwn catalytique.
L'hydrogénation catalytique est souvent utilisée pour désoxygéner les N-oxydes car en plus d'une facilité expérimentale, elle offre d'excellents rendements. Cependant son manque de sélectivité lors de la présence d'un substituant nitro ou chloro constitue un problème. En général, l'hydrogé
nation catalytique en présence de palladium provoque une réduction de la fonction N-oxyde à condition que des groupements facilement réductibles ne soient pas présents<^\
12
TaèUau 3 : ^Hydrogénation catalytique du pyridint-9{:OPçyde en présence de palladium sur carSone dans Céthanol (température amSiante et pression atmospfiérique en Hydrogène).
Pyridine-N-oxyde produit rdt (%yz^)
4-méthyl 4-méthylpyridine 82
2 -amino 2 -aminopyridine 85
4- chloro pyridine 85
4-nitro 4-aminopyridine 90
Lorsqu’un atome de chlore est présent sur l'hétérocycle, il s'avère difficile d’hydrogénolyser sélectivement le chlore ou de la fonction N-oxyde. Récemment, l'utilisation de palladium tétrakis- triphénylphosphine a permis d'effectuer l'hydrogénolyse sélective d'un atome de chlore même lorsqu'un groupement nitro était présent'^'.
En ce qui concerne le groupe nitro, sa réduction par hydrogénolyse semble plus rapide que pour la fonction N-oxyde, mais il est souvent difficile de réduire totalement le groupe nitro sans altérer la fonction N-oxyde.
Contrairement au palladium, le nickel de Raney n'entraîne pas l'hydrogénolyse d'un atome de chlore présent, mais la fonction nitro est simultanément réduite avec la fonction N-oxyde'^\
TaèUau 4 : Hydrogénation catalytique du pyridine■C\C-o?Q/de en présence cU nicHief de 3(aney.
Pyridine-N-oxyde catalyseur produit rdt (%)
4- chloro Ni (Ra) 4-chlorop>Tidine 88(27)
4-nitro Ni (Ra)/MeOH 4-aminopyridine 55(28)
II. 3. 2. ^duction par Us métaw{_de transition.
Les principaux réducteurs métalliques utilisés sont le zinc, le fer(O), les ions ferreux et les ions stanneux. Ceux-ci donnent lieu à une réduction simultanée de la fonction N-oxyde et de la fonc
tion nitro. Cependant, le chlore et le brome ne sont pas affectés dans ces conditions de réduction.
TaèCeau 5 : !J(fdiution du pyridim-0\[:O!Qfde en présence de fer (0) dans ['acide acétique .
Pyridine-N-oxyde produit rdt (%)
4-chloro 4-chloropyridine bon rdt<^’>
2-méthyl-4-nitro 4-amino-2-méthylpyridine 95-l(X)(3<»
2-bromo-4-nitro 4-amino-2-bromopyridine 95-l(X)f30)
2-méthoxy-4-nitro 4-amino-2-méthoxypyridine 85-90<3')
Plus récemment Malinowski^^^) g utilisé le Ti(0), obtenu par réaction du tétrachlorure de titane (TiCl 4 ) avec de l'hydrure de lithium aluminium (LiAlH 4 ) dans le tétrahydrofurane (THF), afin de réduire les N-oxydes hétéroaromatiques. D'autres réducteurs, tels que le magnésium'^^) gj jg chlorure stanneux^^), ont été utilisés pour générer le titane(O). D'une manière générale, le titane(O) permet d'atteindre des rendements supérieurs à 90% tout en n'affectant ni le chlore, ni le brome.
L'effet de ce réactif n'a pas encore été étudié lorsqu'il y a un groupe nitro.
Du point de vue du mécanisme de la désoxygénation par les métaux de transition, on peut sup
poser qu'il est comparable au mécanisme de la réduction électrolytique des N-oxydes aromatiques dans un solvant protique'”^.
Cette hypothèse est étayée par le fait que les métaux de transition réalisent des transferts électroniques et ce en présence d'eau ou d'acide (HCl ou AcOH). Mais aucune étude approfondie n'a été menée jusqu'à présent.
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Dans le cas de la désoxygénation effectuée au départ de tétrachlorure de titane, un mécanisme où l'oxygène s'élimine sous la forme d'une molécule d'eau (voir schéma 13) semble impossible car la réaction se déroule en milieu aprotique. En fait, l'oxygène se retrouve sous la forme d'oxyde de titane.
II. 3. 3. miduction par Us dérivés trisuBstitués du plwspfwre.
Les dérivés trisubstitués du phosphore sont des agents de réduction particulièrement utilisés pour les N-oxydes hétérocycliques car ils sont particulièrement sélectifs vis-à-vis de la fonction N’
oxyde par rapport à un groupe nitro ou encore un halogène et de plus offrent des rendements excellents.
Néanmoins, lors de l'utilisation de PCI 3 ou PBr 3 , il arrive que l'on obtienne des réactions secondaires indésirables telles que la subsritution nucléophile d'un groupe nitro par un groupement chloro ou bromo^^^).
NOo Cl
rS CHCI PCI
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