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Submitted on 1 Jan 1908
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Osmose et tension superficielle - (Réponse à la note précédente de MM. Battelli et Stefanini)
G. Flusin
To cite this version:
G. Flusin. Osmose et tension superficielle - (Réponse à la note précédente de MM. Battelli et Stefanini).
J. Phys. Theor. Appl., 1908, 7 (1), pp.949-952. �10.1051/jphystap:019080070094901�. �jpa-00241430�
niquée à M. Flusin ; il n’en persista pas moins dans ses objec-
tions.
Nous ne jugeons pas opportun de prolonger cette discussion ; mais nous tenons à déclaier que la relation que nous avons établie
entre la tension superficielle ou la tension de vapeur et la pression osmotique n’est applicable qu’au cas où une membrane semi-per-
méable sépare une solution diluée du solvant pur. La relation est aussi valable si la membrane semi-perméable sépare deux solutions diluées de poids spécifique égal, pourvu que le solvant seul puisse
passer à l’état de vapeur. Cela ressort clairement de nos études dans lesquelles, pour arriver au cas idéal des membranes semi-per- méables, nous avions aussi examiné ce qui arrive lorsqu’on
n’exclut ni la diosmose ni l’imbibition.
Il nous semble qu’avec cette limitation on peut aussi résoudre les objections que M. Flusin déduisit dernièrement des deux nou-
veaux cas qu’il cite, savoir de l’alcool méthylique et de l’oxyde d’éthyle, qui présentent une osmose différente suivant la membrane
qui les sépare, et des solutions de glucose et de salicine, qui, bien qu’étant isosmotiques, ne sont pas isocapillaires.
Dans le premier cas, il ne s’agit pas de solutions, mais de liquides purs et, de plus, tous deux volatils ; dans le second cas,
on ne sait pas si les deux solutions, lorsqu’elles sont isosmotiques,
ont aussi la même tension de vapeur.
Nous considérons maintenant close la discussion et nous lais-
sons aux lecteurs du Journal le soin de juger si les objections de
M. Flusin suffisent à infirmer nos déductions.
OSMOSE ET TENSION SUPERFICIELLE
(Réponse à la note précédente de MM. Battelli et Stefanini);
Par M. G. FLUSIN.
J’éprouve quelque gêne à user encore de la bienveillante hospita-
lité du Journal de Physique, pour répondre, aussi brièvement que
possible, aux observations précédentes de MM. Battelli et Stefanini.
Je pense cependant que l’importance du sujet justifiera, aux yeux du
lecteur, une dernière intervention de ma part.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019080070094901
J’ai formulé antérieurement (1 ) un certain nombre d’objections
contre la théorie proposée par MM. Battelli et Stefanini et envisagée
par moi comme devant rendre compte du cas général de l’osmose de deux liquides quelconques séparés par une membrane quelconque.
Je savais que mes savants contradicteurs prétendaient « écarter
toute équivoque », en affirmant que leurs considérations n’étaient valables que pour les membranes semi-perméables et les solutions
diluées ; mais je crois avoir montré à l’évidence que cette déclara-
tion, purement formelle, laissait subsister en fait une équivoque dangereuse.
J’ai tenu à dissiper définitivement cette équivoque en soulevant des
objections sur lesquelles je ne reviendrai pas et à l’ensemble des-
quelles MM. Battelli et Stefanini opposent uniquement cette fin de non-recevoir, que les cas visés sortent du cadre de la théorie.
J’y consens; mais ces cas rentrent cependant dans la catégorie
des phénomènes osmotiques, dont nous cherchons précisément une explication aussi générale que possible. Nous savons maintenant que cette explication ne nous est pas fournie par la théorie de MM. Bat- telli et Stefanini ; il m’a paru utile de l’établir nettement.
Nous admettons donc désormais, avec ces auteurs, que la doc- trine considérée n’est applicable qu’au cas, très spécial, de mem-
branes semi-perméables et de solutions diluées, de même poids spécifique, dans lesquelles le dissolvant est volatil et la substance dissoute fixe.
Or, le problème, même pour des conditions aussi restrictives, a
reçu successivement de MM. Battelli et Stefanini deux solutions qui
sont, à mon sens, incompatibles l’une avec l’autre.
En 1907, MNI. Battelli et Stefanini (2) prétendent que deux disso- lutions (de sucre et de mannite) de même tension superficielle, et
par suite de même pression osmotique, ne sont pas équimoléculaires
et par suite n’ont pas la même tension de vapeur. Dans leur esprit,
ce résultat auquel ils attribuent une importance capitale est de
nature à ruiner la théorie de Van’t Hoff et en particulier la relation
qui lie la pression osmotique à la tension de vapeur.
En 1908, MM. Battelli et Stefanini (~) soutiennent au contraire (1) Du rôle chi1nique cle la Jnembl’ane dans les phénoJnènes osrnotiques, 190 î (Paris, Gauthier-Villars, p. 9 et 169) ; - f. de Phys., 4e série, VII, p. 29~1; 1908.
Phys., 41 série, t. VI, p. 406; 1907.
(’&) J. de Phys., ~.e série, t. VII, 1908, p. 150, ligne 20, et p. 15J, ligne 9.
que deux solutions de même tension superficielle, et par suite de même pression osmotique, ont forcément la même tension de vapeur.
Ils ajoutent, il est vrai, cette phrase, de sens obscur, qu’en général
les solutions n’ont pas besoin d’être équimoléculaires pour être iso-
toniques. Par ces mots, entendent-ils nier, sans plus, la relation expérimentale qui lie l’abaissement du point de congélation, la dimi-
nution de tension de vapeur et la pression osmotique? Je ne crois
vraiment pas que telle soit la pensée des auteurs italiens, qui visent
vraisemblablement le cas des électrolytes, dans le calcul de la con-
centration moléculaire desquels il faut faire intervenir le coefficient d’ionisation. Mais alors il est clair que leur doctrine a revêtu, en
1907 et en 1908, deux formes qui sont inconciliables.
Sous sa forme la plus récente, cette doctrine tend, en dernière analyse, à faire entrer les phénomènes de tension superficielle dans
le cadre de la théorie moderne des solutions. Ce n’est point une ten-
tative nouvelle; de nombreuses recherches expérimentales entre- prises dans cette voie ont échoué jusqu’ici et cet insuccès permet de
penser que le matériel expérimental, apporté par MM. Battelli et Stefanini à l’appui de leur thèse, est peut-être insuffisant pour tran- cher une question aussi grave et aussi controversée.
Je voudrais enfin montrer pourquoi la doctrine en question, même
dans les limites de validité que lui assignent ses auteurs, ne me paraît pas correspondre à la réalité des faits. Je résume l’argument expérimental que j’ai déjà présenté à cet égard. Séparons par une membrane de ferrocynanure de cuivre deux solutions diluées, de
même concentration moléculaire, de saccharose d’une part, de sali-
cine d’autre part. L’expérience montre que la membrane est imper-
méable à chacun des corps dissous et que les deux solutions sont en
équilibre osmotique. Elles devraient donc aussi avoir une même tension superficielle : or la salicine ccbaisse et le saccharose élève la constante capillaire de l’eau.
Cet argument ne constituerait qu’une exception apparente, car on
ne sait pas, disent MM. Battelli et Stefanini, si les deux solutions
(isosmotiques) de saccharose et de salicine ont aussi la même tension de vapeur.
Je ne me souviens pas, en effet, d’avoir vu, dans la littérature
physico-chimique, de données tonométriques concernant les solu-
tions de salicine. Mais, en l’absence de pareilles données, le prin-
cipe même de la méthode inductive m’autorise à affirmer que deux
solutions isosmotiques de saccharose et de salicine sont aussi isoto-
niques.
En effet, la salicine et le saccharose, dissous dans l’eau, sont tous
deux des substances fixes, ne subissant aucun dédoublement, même
à l’ébullition. D’ailleurs l’expérience directe a prouvé que, pour ces deux corps, l’abaissement du point de congélation (’) est normal et
que la pression osmotique (2 ) est, elle aussi, normale. J’ai le droit de conclure que deux solutions équimoléculaires de saccharose et de salicine ont la même tension de vapeur, comme elles ont le même
point de congélation et la même pression osmotique.
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