LA FÉDÉRATION HORLOGERE SUISSE

Dix-huitième Année. — N° 32 P r i x d u n u m é r o : 1 0 centimes

P A

Jeudi 23 Avril 1903.

Bureaux : R u e de l a S e r r e , 58

MIMMOMORMMRE

S U I S S E

ABONNEMENTS

Un an Sil mois:

Suisse . . . . Fr.6»— Fr.3»—

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On s'abonne a tous les bureaux de poste. Paraissant le Jeudi et le Dimanche à 11 Coaei-de-Fonds

ANNON6ES

saisies 20 ct., étrangères 25 et. la ligne Offres et demandes de place

10 centimes la ligne.

Les annonces se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .

Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

Chambre suisse de l'Horlogerie L'assemblée générale de la Chambre suisse de l'horlogerie, qui a eu lieu lundi, à Neuchâlel, a pris connaissance du compte-rendu financier de l'exercice 1902, déjà adopté par le Comité Central et communiqué aux Sections; elle l'a adopté à son tour.

Il a été donné lecture d'un rapport écrit de M.

le conseiller national J. Calame-Colin, complété par des renseignements verbaux de M. F. Rey- mond, tous deux membres de la commission des traités de commerce, sur la conférence qui a eu lieu à Berne avec le Département fédéral et les négociateurs des traités. Les vœux précis de l'hor- logerie y ont été exposés et l'assurance a été don- née qu'on les prendrait en sérieuse considération !

L'enquête faite sur une participation éventuelle de l'horlogerie suisse à l'exposition de St. Louis en 1904 a donné un résultat plutôt négatif. Les avis sont très partagés, la plupart de nos plus importantes maisons s'abstiennent, et les quel- ques fabricants qui ont manifesté l'intention d'ex- poser, y mettent des conditions qui ne pourraient être réalisées que pour une participation officielle de la Suisse. Or, celte participation officielle est plus que problématique, aucun mouvement favo- rable ne se produisant dans d'autres industries.

On sait que, dans le courant de mars, M. Rös- sel, Locher, Gobât, Dinichert, Fazy, Gugelmann, Hirler, Will, Bally, Calame-Colin, Mosimann, Sulzer, Vincent, Ador, Wild et Décoppet, ont dé- posé, au Conseil national, la motion suivante:

« Le Conseil fédéral est invité à reprendre l'examen de la question de la représentation de nos intérêts commerciaux à l'étranger et à re- chercher, en particulier, comment celte représen- tation pourrait être organisée et complétée de ma- nière à développer notre exportation, — consuls de carrière, agents commerciaux, etc. »

Une intéressante discussion a eu lieu sur les moyens les plus efficaces à employer pour déve- lopper nos affaires d'exportation : elle a abouti à un vœu unanime, en faveur de la motion Rössel et consorts.

Nous aurons l'occasion de revenir prochaine- ment sur la question si importante pour l'horlo- gerie, de la revision des traités de commerce et de leur renouvellement. Contentons-nous, pour aujourd'hui, de dire que l'on déplore que les dé- marches faites jusqu'ici, pour introduire, parmi les négociateurs, un représentant de l'horlogerie, n'aient pas abouti. Ces démarches seront renou- velées.

Sans mettre le moins du monde en doute la bonne volonté des négociateurs choisis par le Conseil fédéral, on est bien obligé de reconnaître que leur ignorance des questions horlogéres et des besoins de cette industrie, est un gros danger pour nous. L'exclusion de représentants de l'hor- logerie, parait être l'un des résultats déplorables de la votation du 15 mars et accentue la tendance

protectionniste qui parait devoir présider aux né- gociations, pour le plus grand malheur de nos industries d'exportations.

Information

Les intéressés peuvent demander des renseignements sur la maison

L u d w i g T r a p p , fabricant d'horlogerie.

G l a s h ü t t e (Saxe)

au Secrétariat général de la Chambre can- tonale du Commerce, à la Chaux-de-Fonds.

La Chambre de Travail de Genève Nous avons sous les yeux le rapport sur l'activité de cette institution pendant l'an- née 1902. Nous en reproduisons aujourd'hui la première partie, qui forme le rapport du Conseil d'administration.

L'initiative prise récemment par le chef de notre Département d s l'Intérieur et qui aura pour effet l'organisation de la pré- voyance en vue de parer aux effets des crises, donne, au rapport de la Chambre de Travail de Genève, un intérêt tout parti- culier.

«La question du marché de travail pour les ouvriers de campagne et la fixation des prix moyens suivant les saisons de travail a occupé à plusieurs reprises le Comité, le- quel a chargé M. Schœfer, secrétaire per- manent, de faire des conférences, soit à la Chambre de Travail, soit dans les commu- nes, pour arriver à supprimer ce marché de travailleurs, qui ressemble fort à un marché d'esclaves et qui ne cadre plus avec notre époque. Aussi une très grande partie des intéressés est-elle d'accord d'utiliser la Chambre de Travail pour les engagements et l'établissement de prix de saison.

Nous espérons malgré l'opposition de quelques personnes timorées, s'épouvantant du plus petit progrès, arriver à un résultat satisfaisant.

Nous protestons aussi énergiquemenl contre l'accusation voulant faire croire que l'initiative du Comité de la Chambre de Travail ait un but politique. La Chambre de Travail s'est toujours placée sur le terrain de la stricte neutralité, et son Comité ne poursuit que des œuvres d'humanité.

Depuis fort longtemps le Comité et M.

Schalter cherchaient à savoir les raisons qu'avaient le Comité de la Fédération ou- vrière ainsi qu'un grand n o m b r e de syndi- cats, à se tenir en dehors de la Chambre de Travail et à maintenir leurs assemblées dans différents cafés, malgré tous les avantages et facilités qu'ils trouvent dans nos locaux.

Le Comité de la Fédération critiqua et at- taqua même, dans ses rapports et dans les journaux, la Chambre du Travail. Pourtant c'est la Fédération ouvrière qui, la pre- mière, proposa la création d'une Bourse ou Chambre de Travail. Déjà en 1891, une Commission de la Fédération élabora un projet de statuts dans ce but, qui dut atten- dre que le regretté ami Louis Héritier le présenta au Grand Conseil, pour aboutir en 1895.

Désirant s'entendre avec le Comité de la Fédération, nous l'avons convoqué à une assemblée. Aussi étions-nous fort surpris de constater le peu de griefs, que la discussion faisait même tomber, adressés à notre ins- titution.

1. On prétendait que les salles étaient trop petites, pourtant on peut facilement placer 200 personnes assises dans la grande salle du premier. La dite salle peut se di- viser en deux par un cloison mobile. Sur le même palier se trouvent encore deux petites salles pouvant contenir une quarantaine de personnes chacune. De plus il y a une salle au 2m e étage à part le bureau et la salle de lecture.

Notre budget ne nous permet pas de louer davantage, il faudrait pour cela que l'allo- cation de l'Etat soit plus forte ou que la Fédé- ration fasse le surplus.

2. On demandait de pouvoir tenir des assemblées le dimanche matin, et pourtant la Fédération soutient la lutte pour le repos hebdomadaire. Les employés de la Chambre de Travail devraient consacrer leur diman- che au service de notre institution après une semaine de travail, qui les retient des fois jusqu'à 11 h. '/a du ^{s o u}' P^{o u r} ^^a f'^L'^rmt;- ture des locaux après les assemblées. Celte demande est absolument inamissible. D'un côté on lutte pour le repos du dimanche et de l'autre on veut en abuser.

200

3. On demandait de pouvoir prolonger les assemblées jusqu'après 11 h. '/* du soir.

Celle demande a été t'aile par le représen- tant d'un syndicat qui commence ordinai- rement ses assemblées après 9 h. '/a. Pour- tant, avec un peu de bonne volonté, ce syndicat pourrait se réunir facilement à 8 heures et avoir uni à 11 h. '/2- Il ^{e s t} indis- pensable que l'employé qui est chargé de la fermeture des locaux ait aussi ses heures de repos. Une assemblée qui dure trop tard ne peut plus discuter avec toute la lucidité voulue.

4. O n reprochait au Comité de la Cham- bre de Travail d'être composé d'hommes dépendant du gouvernement (sic) et qu'on n'en voulait pas du gouvernement.

Le Comité de la Fédération voudrait que le Comité de la Chambre de Travail fût composé des délégués des syndicats nom- més directement par ceux-ci et non par des délégués p r u d ' h o m m e s . Ces Messieurs ou- blient que les juges p r u d ' h o m m e s sont gé- néralement désignés par les organisations ouvrières et que, par conséquent, les mem- bres du Comité de la Chambre de Travail sont bien les représentants des syndicats.

Le Comité n'a jamais outrepassé ses de- voirs, qui sont bien indiqués dans la loi instituant la Chambre de Travail et dans le règlement élaboré par la Commission cen- trale des P r u d ' h o m m e s . Aussi élions-nous fort élonnés, lorsqu'on a osé nous dire que la Chambre de Travail devrait disparaître pour faire place à une Maison du Peuple créée par la Fédération ouvrière. Nous étions surtout élonnés d'entendre ces ré- clamations et discuter l'organisation d'une Chambre de Travail à Genève, par des étrangers au pays.

Nulle part, à notre connaissance, les étran- gers ne peuvent faire partie des conseils des Bourses de Travail. Le Comité d'adminis- tration a, sur cette entrevue, envoyé M- Schœfer visiter les différentes institutions qui existent en Suisse, et même en Italie, pour introduire, s'il y a lieu, des réformes dans le rouage de la Chambre de Travail ; mais, d'après le rapport de M. Schœfer, qui est annexé à celui-ci, nous avons du cons- tater cpie notre institution est encore une des mieux organisées et où la classe ou- vrière est servie le mieux. Par conséquent, nous tâcherons de marcher toujours de l'a- vant, en cherchant à faire le possible sui- vant nos moyens et notre conviction.

Voyant l'augmentation toujours plus grande des personnes utilisant notre Bureau de placement, le Comité a engagé, pour entrer en fonction le I^e1' janvier 1903, une secrétaire femme, pour le placement fémi- nin. P o u r ces motifs, il a dû modifier les heures de bureau pour que la réception des hommes et des femmes n'ait pas lieu en môme temps.

Le Comité, d'accord avec le secrétaire permanent, a eu à s'occuper des ouvriers sans travail, une tache qui n'était pas facile, vu leur grand n o m b r e et le peu de travail à leur offrir. Nous faisons ici les vœux les plus ardents p o u r que le gouvernement veuille bien prendre, à l'avenir, des mesu- res assez tôt pour pouvoir procurer à ces malheureux quelque travail.

Le Comité a aussi modifié le règlement intérieur de la Chambre de Travail, qui n'était plus conforme avec l'extension qu'a prise celle-ci.

Nous attendons toujours la réponse que le Conseil d'Etat veut donner à noire

F É D É B A T I O N H O R L O G È R E S U I S S E projet de règlement sur les Bureaux de placement payants. Malgré les démarches i'ailes et les indications données depuis 1899 nous n'avons reçu que des promesses.

Dans ce domaine, Genève est beaucoup en arrière vis-à-vis d'autres villes suisses.

Notre Bibliothèque est toujours très fré- quentée, surtout en hiver; la salle de lec- ture est souvent trop petite pour contenir tous les lecteurs. Nous avons fait l'acquisi- tion de plusieurs traités pour différents métiers, de plus nous avons reçu des dons, faits par des particuliers ou des sociétés.

Qu'ils reçoivent ici nos sincères remercie- ments.

Le Bureau de placement fontionne b i e n ; je laisse ici la parole à notre secrétaire M.

Schœfer qui l'explique dans son rapport et ses statistiques annexés. Nous ne pouvons que nous réjouir de ces résultats qui nous prouvent que l'institution a bien sa raison d'être et que la menace de disparition n'a pu germer que chez quelques personnes hostiles à notre institution.

Notre budget a été augmenté à la suite d'une allocation de fr. 2000 faite par la ville de Genève. Ceci nous prouve, une fois de plus, que notre institution rend des services bien reconnus. Cette allocation nous a permis d'engager une secrétaire femme, dont je parle plus haut, et de compléter notre Bi- bliothèque, sans avoir de nouveau recours à l'Etat. Il serait à désirer que d'autres com- munes fassent autant pour nous permettre d'agrandir nos locaux.

Grève en Hollande

Pour faire suite à la communication parue dans le n° 152 de notre Feuille, nous informons les cercles suisses intéressés que le travail a été re- pris dans le port d'Amsterdam le 20 de ce mois, à G heures du malin. Les envois destinés aux Indes néerlandaises peuvent, en conséquence, être ache- minés de nouveau via Amsterdam.

(Feuille officielle suisse du commerce).

Navigation maritime sur le Rhin Les deux derniers ports qui ont été construits sur le Rhin sont ceux de Dusseldorf et de Cologne.

L'idée qui avait présidé à la création de ces éta- blissements considérables était d'affranchir les navires naviguant sur le Rhin de l'obligation de transborder leurs marchandises dans le port de mer de Rotterdam. En un mot, de rendre le Rhin une voie maritime navigable jusqu'à Cologne et même au-delà et de mettre les nombreuses usines de la province du Rhin en communication directe avec le reste du monde.

Dans un article qui a été inséré dans le Bas- Rhin, organe de la navigation, le docteur Nasse, de Cologne, examine si le problème a été résolu et conclut par la négative. Il établit par des chif- fres que la navigation maritime du Rhin ne re- présente que 3 '/s % de l'ensemble du trafic sur ce Meuve, et que les ports de Cologne, de Düsseldorf, de Duisbourg, etc., ne reçoivent pas plus de na- vires que les plus petits ports allemands de la mer du Nord.

Les origines du journalisme en Europe Celte question à laquelle nous avons déjà con- sacré antérieurement des articles (v. Droit d'Au- teur, 1892, p. 139 et 140, et 1895, p. 66) préoc- cupe de nouveau les chercheurs. La priorité accordée assez généralement à Abraham Verhoe- ven qui a commencé à publier en 16G5 une ga- zette à Anvers sous le titre Nieuwe Tjidingen, lui a été contestée récemment, non plus, il est vrai, par les partisans de ThéophrasteRenaudot, lequel n'a fait paraître sa Gazette de France qu'en 1681, mais par d'autres pays, l'Angleterre, la Hollande et l'Allemagne. Toutefois le Englihs Mercurie, qui aurait été publié déjà en 1588, fut démasqué par M. Mason Jackson dans YIllus- traded London News comme une supercherie bibliographique: la plus ancienne gazette pério-

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dique d'Angleterre, le Weekly News, ne parut qu'en 1619. En Hollande on ne parvint pas à prouver que Broer Janz, couranlier dans l'armée hollandaise, eut publié une gazette périodique avant Verhoeven, et le premier journal hollan- dais semble avoir vu le jour à Amsterdam en 1620. Mais la Bibliothèque de l'Université de Hei- delberg possède presque toute l'année 1609 d'un journal hebdomadaire que publiait à Strasbourg Jean Carolus, sous le titre Ordinarij Avisa.

D'autre part M. F. van der Haeghen, bibliogra- phe gantois, a exposé dans la Bibliotheca Ëel- gica que les Nieuwe Tijdingen de Verhoeven n'ont commencé a paraître régulièrement que le 27 février 1620, tandis que les brochures publiées par Verhoeven avant celte date n'auraient cons- titué que «des publications isolées n'ayant aucun caractère de périodicité ».

Ce point controversé resle donc encore à élu- cider. Les plus anciens journaux publiés après la découverte de l'imprimerie, c'est-à-dire les plus anciens si nous faisons abstraction des Acta diurna des Romains, des Epliémérides des Grecs, de la gazelle officielle chinoise Kin-Pan, fondée en 911, seraient, après les journaux de Verhoeven et de Carolus, les suivants: Frank- furter Oberpostamtszeitung, 1615; Weekly- News, à Londres 1619 ou 1622; la Gazette de France, 1631; la London Gazette, publiée à Londres en 1642, etc.

La Société des imprimeurs russes a fêlé, ces jours-ci, le deuxième centenaire de la presse pé- riodique russe; en effet, dès 1703 fat publiée la Gazette de Saint-Pétersbourg par l'Académie des sciences.

Ce jubilé deux fois séculaire pourra être suivi par celui de la presse américaine. Le premier journal américain, The Boston News Letter vit le jour à Boston le 24 avril 1704 ; d'après quel- ques-uns, il aurait, cependant, eu un prédécesseur dans les Public Occurrences, publiées dans la même ville dès 1690. The Boston Gazette parut en 1704. The News England Courant fut édile par le frère aine de Franklin en 1721. The Ga- zette de New-York et le Mercury de Philadel- phie furent publiés en 1725.

Déjà auparavant, en 1701, avait paru à Lon- dres le premier journal proprement dit, quotidien, sous le titre de Daily Courant ; il était imprimé d'un seul côté sur une demi-feuille. En France, le premier journal quotidien ne parut qu'en 1776 sous le titre: Journal de Paris.

Le Droit dAuleur.

Variété

L'expérience de Foucault en chambre.

— L'intérêt qui s'attache, au point de vue péda- gogique, à reproduire certaines expériences des- tinées à frapper l'imagination des élèves, a fait désirer que la démonstration de la rotation de la terre put avoir lieu au moyen d'un pendule de longueur réduite et facile à installer dans un local quelconque.

M. Cannevel, ingénieur, a construit en vue de répondre à ce désir, un petit bagage contenant tout ce qu'il faut pour renouveler dans une classe ou à domicile l'expérience de Foucault.

L'installation est facile à préparer et avec un pendule de 2";,50 de longueur, oscillant libre- ment, on constate un déplacement de 2 centimè- tres, sous la latitude de Paris après un quart d'heure de marche.

Le matériel préparé par M. Cannevel se com- pose d'une boite ayant pour dimensions 15 X 20 X 6 centimètres, renfermant une sphère métal- lique du poids de 1250 grammes et de cordes en acier de 0"',035 de diamètre pour constituer le pendule. Un auget à table, un cadran gradué pour servir à la mesure de déviation, des bou- lons, deux attaches de suspension et une clef de serrage complètent ce matériel d'expérience.

Le système d'attache, qui a une grande impor- tance, consiste dans un anneau de métal traversé par un trou venu de fonte et d'un diamètre infé- rieur à celui du fil de suspension. Ce dernier est introduit de force dans son logement, puis rivé de manière à le rendre solidaire de l'anneau.

En résumé on peut ainsi, à peu de frais, répé- ter l'expérience de Foucault et la mettre sous les yeux de tous ceux, grands et petits, qu'elle est susceptible d'intéresser.

On sait que le déplacement circulaire du pen- dule ne démontre pas directement que la terre tourne sur elle-même, mais que ce déplacement est la résultante du mouvement de rotation com- biné avec la position du lieu où l'on opère.

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LA FÉDÉRATION HORLOGERE SUISSE

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Nous avons déjà dit1) que l'expérience de Fou- cault est fondée, sur cette constatation matérielle que le plan d'oscillations d'un pendule reste in- variable lorsqu'on fait tourner dans certaines conditions le point de suspension du pendule.

Avec un peu d'imagination on comprend com- ment aux pôles de la terre l'expérience pourrait être disposée pour démontrer la rotation du globe.

Mais en tout autre lieu la question se compli- que parce que la verticale d'un lieu quelconque qui contient le point d'attache du pendule ne se confond plus en ce lieu avec la ligne des pôles : elle décrit un cône autour de cette ligne en par- ticipant au mouvement diurne de la planète.

Le plan d'oscillation du pendule, assujetti par l'action de la pesanteur à passer constamment par la verticale ne peut donc pas, en somme, garder une direction invariable dans l'espace, et Foucault a lui-même indiqué la loi du déplace- ment apparent du plan d'oscillations en démon- trant que ce déplacement est proportionnel au sinus de la latitude du lieu.

P o u r P a r i s dont la latitude est, au Panthéon, 48° 50' 49", on a :

sin 48° 50' 40 = 0,7529543,

ce qui donne pour déviations en une heure sidérale :

15" X 0,7529543 = 11° 17' 39"

et dans un jour sidéral :

360° X 0,7529543 = 271° 3' 48" 8.

Le temps nécessaire pour faire un tour com- plet se trouve exprimé par

24

0 75-^9543 = 5~ " 2~s 9 l e mPs sidéral, et 31h 47m 14s 5 tempsjmoyen.

La Reçue chronométrique a publié en 1869 un article de M. Lecoq 2), horloger à Argenteuil, dans lequel il est dit que, dans des conférences faites sur l'astronomie à la Sorbonne et daDS un observatoire à Montmartre, on a pu constater que le pendule libre dont on se servait ne passait jamais une deuxième fois par le centre corres-

') Revue chronométrique, nos 546 et 554, année 1902.

2) Vol. V I I , -15e année.

pondant à la verticale du point d'attache et qu'il avait un parcours elliptique.

Notre pendule de 1"',S0, dit M. Lecoq, opérait un déplacement prodigieux et des changements alternatifs de directions. Ainsi, après avoir par- couru circulairement un angle de 40° autour du cercle servant à mesurer les déviations, le pen- dule revenait en sens inverse, traversait le plan vertical de départ qu'il dépassait, puis retournait vers sa direction première. Pendant la durée de cette marche circulaire horizontale, l'amplitude des oscillations diminuait au profit du petit axe de l'ellipse qui augmentait progressivement.

Finalement, au voisinage de l'époque d'arrêt, les oscillations devenaient circulaires jusqu'au repos complet du pendule.

M. Lecoq ajoute que ces expériences, que cha- cun peut répéter, doivent appeler l'attention des horlogers sur ce qui doit se produire d'efforts, de torsions continues dans les suspensions en usage entre la masse en mouvement qui ressent ce besoin de déviations et le point rigide de la sus- pension qui résiste continuellement à l'influence dévialrice du mouvement de la terre.

L'auteur termine en disant qu'il y a là un ter- rain d'observations sur lequel ses confrères pourront faire des recherches et des découvertes profitables au bon renom de là science horlo- gère.

Il nous a paru intéressant de rappeler la par- lie essentielle de l'article de M. Lecoq, à l'heure où des expériences publiques ont lieu au Pan- théon avec un pendule pour l'installation duquel on a apporté des soins particuliers et qui se prête admirablement aux observations de toute nature.

(Revue chronométrique,)

Cote de l'argent

du 32 Avril igo3

Argent fin en grenailles . . fr. 89.— le kilo A r g e n t fin l a m i n é , devant servir de base pour

le calcul des titres de l'argent des boites de montres fr. 9 1 , — le kilo.

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