Université de Marseille
Licence de Mathématiques, 3eme année, analyse numérique et optimisation Examen du 22 juin 2017
Le polycopié du cours et les notes personnelles sont autorisés.
L’examen contient 3 exercices. Le barème est sur 22 points, il n’est donc pas demandé de tout faire pour avoir 20.
Exercice 1(Déterminant d’une matrice sous forme de blocs, barème 6 points).
SoientA∈Mn(IR)(n >1),b, c∈IRnetλ∈IR. On s’intéresse à la matriceA¯∈Mn+1(IR)définie sous forme de blocs de la manière suivante :
A¯=
A b
ct λ
(1) On montre dans cet exercice que les deux assertions suivantes sont, sauf cas particuliers, fausses :
A1 det( ¯A) =λdet(A)−det(bct), A2 det( ¯A) =λdet(A)−ctb,
1. Dans cette question, on prendn≥2,A= 0,b=cet on suppose queb6= 0.
(a) Montrer querang( ¯A)≤2et en déduire queA¯n’est pas inversible.
(b) En déduire que l’assertion A2 est fausse pour cet exemple.
2. Dans cette question, on suppose queAest symétrique définie positive,λ= 0,b=cet queb6= 0.
(a) Montrer queA¯est inversible et querang(bbt) = 1.
(b) En déduire que l’assertion A1 est fausse pour cet exemple.
Exercice 2(Vitesse de convergence pour la méthode de Jacobi, barème 8 points).
SoitAune matrice carrée d’ordren, inversible, etb∈IRn,n >1. On posex¯=A−1b. On noteDla partie diagonale deA,−Ela partie triangulaire inférieure stricte deAet−Fla partie triangulaire supérieure stricte deA.
On suppose queDest inversible et on noteBJla matrice des itérations de la méthode de Jacobi, c’est-à-direBJ = D−1(E+F). On rappelle que la méthode de Jacobi sécrit
Initialisation :x(0) ∈IRn,
Itérations :pour toutk≥0,Dx(k+1)= (E+F)x(k)+b.
On munitIRnd’une norme notéek · k. On noteρle rayon spectral deBJ.
1. On suppose queBJ est diagonalisable dansIR (c’est-à-dire qu’il existe une base deIRn formée de vecteurs propres de BJ). Montrer qu’il existeC > 0, dépendant deA,b,x(0) et de la norme choisie sur IRn, mais indépendant dek, telle que
kx(k)−xk ≤Cρkpour toutk≥0.
2. On suppose queBJ est diagonalisable dansCl (c’est-à-dire qu’il existe une base deCln formée de vecteurs propres deBJ). Montrer que la conclusion de la question 1 reste vraie.
3. On ne suppose plus queBJest diagonalisable. Montrer que pour toutε >0, il existeCε>0, dépendant deA, b,x(0),εet de la norme choisie surIRn, mais indépendant dek, telle que
kx(k)−xk ≤Cε(ρ+ε)kpour toutk≥0.
Dans la suite de cet exercice on prendn= 2etA=
2 −1
−1 2
.
4. Dans cette question, on choisit, pour norme dansIR2, la norme euclidienne, c’est-à-direkxk2 = x21+x22 si x=
x1
x2
. Montrer qu’il existeC(dépendant debetx(0), mais non dek) telle que
kx(k)−xk=Cρkpour toutk≥0. (2)
5. Montrer qu’il existe des normes dansIR2 pour lesquelles la conclusion de la question 4 est fausse (c’est-à- dire pour lesquelles la suite(kx(k)−xk/ρk)k∈INn’est pas une suite constante).
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Exercice 3(Algorithme de Newton pour calculer une racine cubique, barème 8 points).
Soientn≥1etA∈Mn(IR)une matrice symétrique définie positive. On note{e1, . . . , en}une base orthonormée de IRnformée de vecteurs propres deA. On a doncAei =λiei, avecλi>0,ei·ej = 0pouri6=jetei·ei= 1.
PourB∈Mn(IR), on poseF(B) =B3−A.
1. Montrer que la matriceXdéfinie parXei=µieipouri= 1, . . . , n, avecµ3i =λi, est une racine cubique deA (c’est-à-dire une solution deF(X) = 0). Montrer queXest symétrique.
Dans la suite de l’exercice, on s’intéresse à l’algorithme de Newton pour calculerX.
2. SoitB ∈Mn(IR). La différentielle deFau pointB, notéeDF(B), est donc une application linéaire deMn(IR) dansMn(IR). Donner, pour toutH ∈Mn(IR), l’expression deDF(B)H.
3. Montrer queDF(X)est une application inversible.
[On pourra, par exemple, calculerDF(X)Hei·ejet montrer queDF(X)H = 0impliqueH= 0.]
4. Donner l’algorithme de Newton pour calculerXet montrer que l’algorithme de Newton donne une suite conver- gente versXsi l’initialisation de l’algorithme est faite avec une matrice suffisamment proche deX.
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