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Submitted on 1 Jan 1935
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Spectre du sélénium dans l’ultra-violet lointain
Georges Goudet
To cite this version:
SPECTRE
DUSÉLÉNIUM
DANSL’ULTRA-VIOLET LOINTAIN
Par GEORGES GOUDET.Sommaire. - Nous avons étudié le spectre du sélénium entre 1 294 et 332 Â en employant comme source en tube sans électrodes illuminé par une décharge de haute fréquence. Le spectrographe est à réseau
tangent dans le vide; sa dispersion varie dans le domaine étudié de 7 à 4 Å/mm.
Nous avons retrouvé la plupart des raies signalées par nos prédécesseurs dans le spectre de l’étincelle
chaude, obtenu un certain nombre de raies nouvelles, et étendu sensiblement le spectre au delà de la limite atteinte jusqu’ici.
L’absorption
des radiations de courtelongueur
d’onde par les milieuxréfringents
et par les gaz rendindispensable
pour l’étude de l’ultraviolet lointainl’emploi
d’unspectrographe
à réseau par réflexion dans le vide. C’est avec unappareil
de cetype et en
employant
comme source l’étincelle dans le vide que Rao et
Badami d’une
part,
Sawyer
etHumphreys
d’autrepart
ont obtenu etparliellement analysé
lesspectres
d’étincelles du
sélénium,
jusqu’à
lalongueur
d’onde500À environ
(1).
Nous nous sommes
proposé
decompléter
leurs résultats et de les étendre vers leslongueurs
d’ondesplus
faibles en illuminant la vapeur de Se par exci-tation en hautefréquence.
Appareillage. -
I.Spectrographe. -
Lespectro-graphe
dont nousdisposions
etqui
adéjà
été utilisé pour d’autres recherches par MM. L Pt E Blochpossède
un réseaumétallique
concave de 1 m de rayon et de ~71 traits par millimètre.Ce réseau est utilisé sous incidence rasante
(i9°j
selon leprocédé
d’Edlen etEricson,
et dans lepremier
ordre.Sa
dispersion
varie de6,6 À
par mm auvoisinage
de lalongueur
d’onde id00 1, à4,4 Â
par mm vers 400 Á.L’appareil
est vidé par une pompe Holweck amorcée par une pompe double à huile,IL Source lumineuse. - Pour illuminer la vapeur de sélénium on
charge
un condensateur parl’intermé-diaire d’un transformateur alimenté par le secteur
alternatif,
et suivant une méthode bien connue ondé-charge
le condensateur à travers une étincelle de lon-gueurréglable
et une self dequelques spires
de fil de cuivre enroulée sur le tube à sélénium. Onpeut
faire varier l’excitation en modifiant lalongueur
de l’étin-celle dedécharge.
La
fréquence
généralement
utilisée est d’environ ~00 000cycles
par seconde.Le tube de sélénium a environ 60 cm de
long.
Son diamètre est de 3 cm. Le vide étant obtenu dansl’appa-reil,
il suffit pourproduire
l’illumination de chaufferlégèrement
quelques grains
de séléniumplacés
au fond dutube;
pour maintenir dans lespectrographe
le videnécessaire,
il fautcondenser,
aussitôtqu’elle
a traversé laself,
la vapeur formée. Ce résultat est obtenu au(1) Voir références bibliographiques à la page 438.
moyen d’un manchon à air
liquide (figure 1)
formantvase de Dewar horizontal
(1).
Fiâ. 4.
III.
Plaques
photographiques. -
Lesplaques
utili-sées sont desplaques
Schumann de la maisonHilger.
Leur faibleépaisseur qui
nedépasse
pas0,5
mm per-met de les courber dans un chassisapproprié,
de manière à lesplacer
sur le cercle de Rowland du réseau.Malheureusement elles
présentent quelques
irrégula-rités de surfacequi
nuisent à laprécision
des mesures.Expériences. -
Lepoint
expérimental
leplus
im-portant
est l’obtention d’un très bon vide. Si lapres-sion
dépasse quelques
centièmes debarye,
l’air restant dansl’appareil,
même s’il n’absorbeplus
notablement le faisceaulumineux, peut pendant
la pose s’illuminer à l’intérieur duspectrographe
sous l’action duchamp
électromagnétiques
de hautefréquence.
Lamultiplica-tion des
prises
de terre estimpuissante
àsupprimer
cet inconvénient. Il résulte de cesdécharges parasites
un voilegénéral
de laplaque, qui
laisse seulement appa-raitre audéveloppement
les raies lesplus
intenses duspectre.
Cesphénomènes disparaissent complètement
si le vide est suffisant et si le vase de Dewar destiné à arrêter les vapeurs est mis en action.Le
temps
de poseoptimum
est de 2 à 10 min.La manière dont est effectué le
développement
a unegrande
influence sur laqualité
du cliché. Lesplaques
Schumann se voilent très facilement. - Si l’on veutéviter
l’emploi
d’un révélateur surbromuré et d’action encoretrop
rapide (1 min),
il faut ’maintenir le bain à unetempérature
voisine de 0°. Cette condition étantréalisée,
laplaque
peut
rester unquart
d’heure dans un révélateur aumétol-hydroquinone
àâ g
de bromure parlitre,
sansqu’il apparaisse
la moindre trace de voileparasite.
Une telle durée de
développement
fournit des raies intenses et des clichéspoussés.
(~) Cette méthode a déjà été utilisée par L. et E. BLOCH pour l’étude des spectres de Zn, Cd. Hg. (C. R., 1935, t. 207,
p. 137).
29.
438
Détermination des
longueurs
d’onde. --Chaque
cliché estpassé
trois fois à la machine à diviser. Les trois nombres trouvés différent de 1 millième de mm,dans les cas les
plus
favorables. L’écart nedépasse
d’ailleursjamais
1 centième de mm.Pour calculer les
longueurs
d’onde onrepère
sur lecliché un certain nombre de raies connues, pas
trop
espacées,
et oninterpole
au moyen d’une formulepara-bolique.
Pour les métauxdéjà
étudiés antérieurement(Voir
note1, p.
433),
les tracesprésentes d’oxygène,
d’azote et de carbone fournissent un réseau suffisam-ment serré de raies étalons.Au contraire l’examen d’une
première
série de clichésdu sélénium montra que ces raies y faisaient presque
totalement défaut. Ces clichés ne
pouvaient
donc être calculésqu’en
prenant
pour raies étalons les raies dusélénium lui-même
déjà
trouvées par Rao et connues àquelques
centièmesd’angstrôm
près.
Pour nous libérer de cette
dépendance
et nousrappor-ter aux raies de
l’oxygène
connues avec uneprécision
bien
plus grande
(I(J-3
À,
liste donnée parEdlen)
nous avons muni le tube à sélénium d’un
appendice
vertical(fig. 2)
destiné à recevoir dupermanganate
finementpulvérisa.
Fig. 2. ,
Par
légar chauffage
ce corps sedécompose
en libé-rant del’oxygène.
Il est
possible
derégler
lechauffage
de manière que lapression
d’oxygène
soit suffisante pour l’illumina-tion de ce gaz dans laself,
et que toutefois le débit des pompes maintienne dans lespectrographe
le videindis-pensable.
On
peut
ainsi obtenir successivement surchaque
plaque
des raies del’oxygène, puis
des raies dusélénium,
et aucun
déplacement
relatif des deuxspectres
n’est àcraindre,
puisque
la source lumineuse estplacée
en unpoint
fixe del’appareil.
Précision. -Les différents clichés
présentent
entreeux des écarts en
générale
inférieurs maisattei-gnant
quelquefois
0,2
à0,3
À,qu’ils
aient été calculés àpartir
de raies dusélénium,
ou àpartir
de raies del’oxygène.
Pour dresser la listeclelongueurs
d’ondequi
suit on apris
la moyenne entre tous les clichés. Par l’effet decette moyenne,
nouscroyons pouvoir
répondre
du0,1 À
en valeurabsolue;
l’écart entre deux raies voisines est sans doute connu avec uneprécision
plus
grande
(quelques
centièmesd’angstrom).
Laprécision
despointés
permettrait
d’espérer
une erreur absolue del’ordre de 0,01 À. Il semble que la source
principale
d’incertitude réside dans les défauts
superficiels
desplaques (manque
deplanéïté,
soufflures etpiqures
locales)
les défautspouvant
empêcher
laplaque
d’épou-ser exactement la courbure duchassis;
deplus
ilscorrespondent
à deschangements
d’incidenceappré-ciables
qui
influent localement sur ladisposition.
L’em-ploi
de moyennes n’arrivequ’à
réduire un peu leserreurs
qui
résultent de ce fait.Liste des raies. - Nous
joignons
à nos résultats(ire
et 3"colonnes),
la listecomplète
des raies dusélénium
déjà publiées
par d’autres auteurs(~e
et 4ecolonnes)
dans les mémoires suivants :Se II. RAo. Prac.
Roy.
Soc., 1935, 149, 66.
Se III. RAO.
1933,
140, 387, 1934, 145, 681.
Se IV. RAO et BADAMI.Ibid, 193 i, 131,
161.Se V. RAO et BADAbiI.
lbid, 1931, 131, 168.
Se VI. SAWYER et HUMPHREYS.
Phys.
Rev.,
1928, 32,
583.Se. VII. RAD et MURTY Roc. Soc.
1934,
’145,
698;
LACROUTE. J.Phys.,
1928.9,
181.(Raies
signalées
dans la liste ci-dessus par la lettreL.)
Ce travail a été exécuté au laboratoire de
physique
de l’Ecole normalesupérieure
sous la bienveillante direction de M.Eugène
Bloch. Je suis heureux de lui adresser ici mes sincères remerciements.Je remercie
également
M. Léon Blochqui
a bien voulu m’accorder en maintes circonstances le secoursde ses conseils et m’a aidé à mesurer les clichés.