Un th´eor`eme de Wolstenhome ∗
Gilles Auriol - auriolg@free.fr http ://auriolg.free.fr
4 aoˆ ut 2003
Th´eor`eme 1. Soit p>5 un nombre premier et
p−1
X
k=1
1 k = A
B ´ecrit sous forme irr´eductible. Alors p2 divise A.
D´emonstration. Pour tout tout k ∈ [[1, p−1]], on pose pk = Y
16i6p−1 i6=k,i6=p−k
i = (p−1)!
k(p−k). Une astuce classique permet d’´ecrire
A B =
p−1
X
k=1
1 k = 1
2
p−1
X
k=1
1
k + 1 p−k
= 1 2
p−1
X
k=1
p
k(p−k) = p 2
p−1
X
k=1
1
k(p−k) = p 2(p−1)!
p−1
X
k=1
pk
Par cons´equent on arrive `a
pB×
p−1
X
k=1
pk= 2A(p−1)! (1)
Pour k ∈ [[1, p−1]], on a k(p−k)pk = (p−1)! ≡ −1 [p] par le th´eor`eme de Wilson1, d’o`u
−k2pk ≡ −1 [p], c’est-`a-dire que dans Z/pZ, pek = ek−2 (k ´etant inversible puisque Z/pZ est un corps). Par suite
p−1
X
k=1
pek =
p−1
X
k=1
ek−2 =
p−1
X
k=1
ek−12
=
p−1
X
k=1
ek2 (2) la derni`ere ´egalit´e r´esultant du fait, ´evident, que l’application ek 7→ ek−1 est une permutation de Z/pZ− {0}.
Dans N, on a
p−1
X
k=1
k2 = p(p−1)(2p−1)
6 . Or pgcd(p,6) = 1 car p> 5 est premier. Ainsi 6 divise (p−1)(2p−1) etpest un diviseur du membre de droite, donc p divise
p−1
X
k=1
k2, et d’apr`es l’´egalit´e (2) il divise aussi
p−1
X
k=1
pk et il existe k ∈ N tel que
p−1
X
k=1
pk = kp; par suite l’identit´e (1) s’´ecrit p2 ×kB =A×2(p−1)! et le th´eor`eme de Gauss assure alors que p2 diviseA puisque p (donc p2) est premier avec 2(p−1)!.
∗Joseph Wolstenhome, math´ematicien anglais (1829-1891).
1Rappel du th´eor`eme deWilson. Soitpun entier naturel,ppremier⇔(p−1)!≡ −1 [p].
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