L31B Topologie 1er semestre 2006/2007
Contrˆ ole continu n
o2, correction succinte
Exercice 1 : Voir cours.
Exercice 2 : Soit `∞(N) l’espace vectoriel des suites (un)n∈N r´eelles et born´ees muni de la norme k.k∞. On consid`ere l’op´erateur
∆ :
`∞(N) −→ `∞(N) (un) 7−→ (vn)
o`u vn=un+1−un . On v´erifie facilement que ∆ est lin´eaire. De plus,
k(∆un)k∞= sup
n∈N
|un+1−un| ≤sup
n∈N
|un+1|+|un| ≤2 sup
n∈N
|un|= 2k(un)k∞ .
Donc, ∆ est lin´eaire continue et |||∆||| ≤ 2. Montrons que |||∆||| = 2, c’est-`a-dire exhibons une suite (un) telle que k(∆un)k∞= 2k(un)k∞. Pour cela, on prend (un) = ((−1)n), on a k(un)k∞= 1 et ∆un= 2(−1)n+1, et donc k(∆un)k∞= 2.
Exercice 3 : On munit Rde sa topologie usuelle. Soient a, b, a0 et b0 quatre nombres r´eels.
1) Les segments [a, b[ et ]a0, b0] sont hom´eomorphes. En effet, posons h:
[a, b[ −→ ]a0, b0] x 7−→ bb0−a0
−a(a−x) +b0
La fonction h est affine, donc continue, et bien d´efinie de [a, b[ dans ]a0, b0] par construction. En outre, h est bijective et son inverse est donn´e par
h−1 :
]a0, b0] −→ [a, b[
y 7−→ bb0−−aa0(b0−y) +a
Son inverseh−1est bien sˆur affine, donc continu, et bien d´efini de ]a0, b0] dans [a, b[. Donchest un hom´eomorphisme et les segments [a, b[ et ]a0, b0] sont hom´eomorphes.
2) Le segment [a, b] n’est pas hom´eomorphe au segment ]a0, b0], car sif est continue de [a, b] dansR,f est born´ee et atteint ses bornes, et donc f([a, b]) = [minf,maxf] (l’image d’un compact est un compact). Le segment ]a0, b0] ne peut donc ˆetre l’image de [a, b] par une fonction continue.
ATTENTION : le raisonnement suivant est faux.
[a, b] est un ferm´e de R et ]a0, b0] n’en est pas un, donc ils ne peuvent ˆetre hom´eomorphes.
En effet, cela serait correct si on cherchait un hom´eomorphisme de Rsur Rqui envoie [a, b] sur ]a0, b0]. Mais, ici, rien ne dit que l’on peut prolonger un hom´eomorphisme de [a, b] dans ]a0, b0] en un hom´eomorphisme de Rsur R qui envoie [a, b] sur ]a0, b0]. Contre-exemple `a ce raisonnement : ]−1,1[ est hom´eomorphe `a R, et pourtant Rest un ferm´e de Ralors que ]−1,1[ n’en est pas un.
Exercice 4 : Id´ees : pour obtenir un ensemble tel que demand´e, on peut commencer par prendre Ani ouvert, ni ferm´e : il sera donc diff´erent de tous les autres ensembles. Prendre un point isol´e dans A permet de nettement s´eparer son int´erieur et son adh´erence. On va aussi prendre un point isol´e dans le compl´ementaire de A. Cela nous am`ene au choix suivant :
A= [0,1[∪]1,2]∪ {3} . Cet ensemble r´epond `a la question puisque :
A= [0,2]∪ {3} , A=]0,o 1[∪]1,2[ ,
o
A=]0,2[ , et Ao = [0,2] .
1
Exercice 5 :
• A= [0,1[×]1,+∞[
A est ni ouvert ni ferm´e et A= [0,1]×[1,+∞[, A=]0,o 1[×]1,+∞[ et ∂A={0,1} ×[1,+∞]∪[0,1]× {1}.
• B ={(x, y), inf(|x|,|x−y|)≤1}
Soit f : R2→R d´efinie parf(x, y) = inf(|x|,|x−y|). Commef est continue (inf de deux fonctions continues) et B =f−1(]− ∞,1]), B est un ferm´e. On en d´eduit queB =B. Montrons que B=o {(x, y), inf(|x|,|x−y|) <1}
(et donc B n’est pas ouvert et∂B ={(x, y), inf(|x|,|x−y|) = 1}). En effet, cet ensemble est un ouvert contenu dans B. De plus, soit (x, y) tel que inf(|x|,|x−y|) = 1, alors, pour tout ε >0, soit x0 =x+ε soit x0 =x−εest tel que |x0|=|x|+ε. De mˆeme, on peut choisir y0 proche de y tel que |x0−y0| >|x−y|. On a donc des points (x0, y0) aussi proches que l’on veut de (x, y) qui ne sont pas dansB. Un point (x, y) tel que inf(|x|,|x−y|) = 1 ne peut donc ˆetre dans l’int´erieur de B. Au final, on a bien montr´e que Bo={(x, y), inf(|x|,|x−y|)<1}.
ATTENTION :
o
f−1(A)
6=f−1o A
!!!!!! Contre-exemple : f(x)≡0,R=f−1({0}) etf−1 o
{0}
=∅.
• C ={(0,0)} ∪ {(0, n+11 ), n∈N}
C est un ferm´e car son compl´ementaire est ouvert. En effet, son compl´ementaire peut s’´ecrire Cc= (]− ∞,0[×R)∪(]0,+∞[×R)∪(R×]− ∞,0[)∪ [
n∈N
R× 1
n+ 2, 1 n+ 1
!
∪(R×]1,+∞[)
qui est une union d’ouverts. En outre, C est un ensemble qui ne contient qu’un nombre d´enombrable de points, il est donc d’int´erieur vide. En effet, toute boule non vide de R2 contient un nombre ind´enombrable de points et ne peut donc ˆetre incluse dans un ensemble d´enombrable. Donc C n’est pour ouvert et ∂C =C.
• D =Q2∪ {(x, y), x+y <1}
Q2 est dense dansR2, donc, commeDcontientQ2,D est dense dansR2 etD =R2. En outre,D=o {(x, y), x+y <
1} car il s’agit d’un ensemble ouvert contenu dans D (image r´eciproque de ]− ∞,1[ par l’application continue (x, y)7→ x+y) et c’est le plus grand possible. En effet, si (x, y) est tel que x+y ≥1 et (x, y)∈Q2, alors toute bouleB((x, y), ε) contient des points du type (x+√22ε, y) qui n’appartiennent pas `aD (l’abcisse est irrationnelle et (x+ √22ε) +y > 1). Comme D est diff´erent de son adh´erence et de son int´erieur, alors D n’est ni ouvert, ni ferm´e. De plus, ∂D={(x, y), x+y≥1}.
Exercice 6 : Soit X =C0([0,1],R) muni de la normek.k∞ et soit A d´efini par
A={f ∈X, ∃(x−, x+)∈[0,1]2, f(x−)<0 et f(x+)>0}.
L’ensembleAest ouvert dansX. En effet, sif ∈A, alors toute fonctiongdans la bouleB(f, 12min(|f(x−)|,|f(x+)|)) v´erifie encore g(x−)<0 et g(x+)>0 et appartient donc `aA.
Montrons que l’ensemble
B ={f ∈X, ∃x0 ∈[0,1], f(x0) = 0}
est l’adh´erence de A. Il est clair que B contient A car toute fonction de A s’annule par le th´eor`eme des valeurs interm´ediaires. De plus, B est un ferm´e : soit (fn) une suite de fonctions de B convergeant vers une fonctionf. Pour chaque n, il existe xn tel que fn(xn) = 0. On a alors |f(xn)|=|f(xn)−fn(xn)| ≤ kf−fnk∞ −→0. Or on peut extraire une sous-suitexϕ(n) qui converge versx∈[0,1] car [0,1] est un compact. Comme f est continue, on obtient que f(x) = 0 et donc f appartient `a B qui est donc un ferm´e de X. Pour montrer que B est l’adh´erence de A, il reste `a montrer que tout point deB est limite d’une suite de points de A. Prenonsf dansB qui n’est pas dansA (sif ∈A, il suffit de prendrefn=f), c’est-`a-dire une fonctionf qui s’annule mais qui est soit positive ou nulle, soit n´egative ou nulle. Il y a trois cas :
- si f ≡0, la suite fn= n+11 (x−12) r´epond au probl`eme.
- si f ≥0 et il existe x0 et x+ tels que f(x0) = 0 et f(x+)>0, il suffit de prendre la suitefn(x) =f(x)− f(x2n+1+) car par construction fn(x+) = 2n+12n f(x+)>0 etfn(x0) =−f(x2n+1+) <0.
- le cas f ≤0 est sym´etrique du pr´ec´edent.
Au final, A=B.
Il nous reste `a en d´eduire que la fronti`ere de A est l’ensemble des fonctionsf qui s’annulent sur [0,1] et qui sont soit positives ou nulles, soit n´egatives ou nulles.
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