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Route de la Glâne 35 1700 Fribourg Tél

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:LETS FRIBOURGEOIS

-i.

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it <

^ % » '5t-

DANCING

Ouvert de 21 h. à 2jh.

Attractions internationales Grand Restaurant Snack «Express»

Bar

Jeux de quilles

Vme. aaosl des draps oui?.-

fr-*

■ * .

(2)

2

Memento des manifestations

REFLETS FRIBOURGEOIS 26e année Février 1971 No 279 11 000 tirages

Edition, impression, administration:

Imprimerie Fragnière S. A.

Route de la Glâne 35

1700 Fribourg Tél. (037) 24 75 75 Rédaction :

Max Jendly Tél. (037) 24 75 75 Régie des annonces:

Annonces Suisses S. A. ASSA Pérolles 8 1700 Fribourg Tél. (037) 23 24 24 Abonnements:

Suisse: Fr. 16.80 par an.

Etranger: Fr. 18.60 par an.

Compte de chèques postaux 17-2851

Photo de couverture:

NN. SS. Mamie et Bullet, les nouveaux évêque et évêque auxiliaire du diocèse de Fribourg-Lausanne-Genève, à la sortie de la messe pontificale au cours de laquelle Mgr Bullet fut ordonné évêque auxiliaire.

Voir notre reportage en page 7.

(Photo Benedikt Rast)

Il n'est pas trop lanl pour s'abonner au

FRIBOURG-IIIUSTRÉ Je souscris un abonnement à «Fribourg- 11lustré jusqu'à fin 1971, dès le mois de mars au prix de Fr. 12.40

montant qui sera payé

* par remboursement

* par bulletin de versement

* Biffer ce qui ne convient pas Nom:

Prénom:

Profession:

Localité:

Rue et No

A découper et à retourner à Imprimerie Fragnière SA, Route de Glâne 35, 1700 Fribourg

V )

FRIBOURG-ILLUSTRE publie chaque mois avec le gracieux concours de l'UFT et de la Société de Développement, la liste des prin¬

cipales manifestations, annoncées suffisam¬

ment tôt. Les organisateurs sont priés de joindre Fr. 5.— en timbres-poste, pour la FRIBOURG

25 février Théâtre au Stalden 27 février

5 et 6 mars

26 février Aula de l'Université 26 février Théâtre au Stalden 2 mars Aula de l'Université

2 mars Conservatoire

7 mars Aula de l'Université 11 mars Aula de l'Université 15 mars Théâtre Livio 13 mars Halle des sports 14 mars Stade St-Léonard EXPOSITIONS

Du 13 mars au 18 avril Musée d'art et d'histoire Jusqu'au 13 mars Art Factory Gallery

(Place du Tilleul) Jusqu'au 20 mars Galerie du Midi

GRUYERES

7 et 13 mars Salle St- Georges

Institut d'études sociales

Genève

Professions enseignées par écoles spécia¬

lisées:

ASSISTANT(E) SOCIAL(E) ANIMATEUR - ANIMATRICE ÉDUCATEUR - ÉDUCATRICE BIBLIOTHÉCAIRE

LABORANTINE MÉDICALE ASSISTANTE DE MÉDECINE Programmes et renseignements:

28, r. Prévost-Martin, 1211 GENÈVE U Tél. (022) 25 02 53

couverture des frais d'administration. Der¬

nier délai pour la remise des manuscrits:

le 1er jour du mois précédant celui au cours duquel FRIBOURG-ILLUSTRE paraît. Les envois sont à adresser à la rédaction du jour¬

nal.

«La Voix humaine» de J. Cocteau et « Ohé ! là-bas» de W. Sarroyan, par la troupe fran¬

çaise du Théâtre au Stalden

Finale du Championnat fribourgeois des variétés, avec Gaby Marchand et Bernard Haller

Quatuor Arcade, Lucerne Les Compagnons de la Chanson

Quatuor de flûte romand, dir. M. Haering, avec la participation de Juliette Bise

Gala du Ballet-Théâtre, G. Gremaud

«Alaska», conférence «Connaissances du Mon¬

de» par M. Jean-Claude Benier

«Un jour dans la mort de Joe Egg»

de Pierre Nichols, par les Spectacles de Jacques Vielle, avec Jean Rochefort

Fribourg-Olympic BBC — Pully FC Fribourg — FC Bellinzone Jean Marc Besson, peintre vaudois

Duarte, avant-garde

Madeleine Corbaz, huiles, aquarelles

Concert annuel de la Société de musique de Gruyères «L'Appel du Manoir»; concert et théâtre

Extrait du calendrier:

«La Voix humaine» (Photo Max Jendly) La troupe d'expression française du Théâtre au Stalden présente, le 25 février à 20 h. 30, la Première de son nouveau spectacle composé de deux pièces en un acte: «La Voix humaine» de Jean Cocteau et «Ohé ! là-bas» de William Sarroyan.

Cette troupe se trouve ainsi à sa 5e réali¬

sation; un spectacle-cabaret, en prépara¬

tion, sera présenté en avril prochain.

LA VOIX HUMAINE et OHE ! LA-BAS au Théâtre au Stalden, les 25 et 27 février, et 5 et 6 mars prochains.

BELLEGARDE

6 et 7 mars Concert par la fanfare «Alpenrose» de Bellegarde CHATEL-ST-DENIS

7 mars Derby du Pralet

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Oui, elles l'ont, ce droit de vote si légiti¬

mement convoité et que les braves confédé¬

rés à l'esprit aussi noueux que les bras, leur avaient pendant longtemps refusé. Les Suis¬

sesses pourront donc se prononcer cette année déjà sur le renouvellement du Conseil natio¬

nal et, un mois plus tard - soit en novembre - du Grand Conseil et du Conseil d'Etat.

Il aura ainsi fallu attendre 1971 (presque le 2e millénaire de notre ère) pour que la Suisse se soustraie du «groupe des trois»

opposés au suffrage féminin, dont deux pays africains ! La presse romande a parlé de

«progressisme» du Canton de Fribourg dont la participation au scrutin était déterminante;

permettez-nous, chers confrères, de mettre ce terme entre guillemets, tant il nous sem¬

ble aberrant de considérer ce dernier «oui»

comme une preuve d'avant-gardisme alors qu'il s'intégrait en fait logiquement aux Droits de l'Homme (avec un grand H). Enfin, le principal est que notre canton ait appuyé favorablement la votation; au cas contraire, nous n'aurions plus jamais osé décliner notre origine sans crainte de nous couvrir de ridi¬

cule. Certaines communes fribourgeoises ont pourtant repoussé le remaniement de la Constitution et certain journal broyard a proclamé vaillamment et jusqu'au bout son anti-féminisme, voire sa misogynie, en appe¬

lant à Hervé Lauwick pour donner plus de poids à son argumentation boiteuse. Mais cela n'aura été que coup d'épée dans l'eau puis¬

que le district de la Broyé, comme tous les autres, a dit oui avec une majorité très con¬

fortable.

L'hallali de l'infériorité féminine en Suisse a donc sonné, du moins^sur le plan politique;

EDITORIAL

l'équilibre dans les domaines économiques et sociaux est encore à rétablir, mais mainte¬

nant que les femmes ont leurs droits au jeu démocratique, elles ne vont pas tarder à en mettre en branle toute la machine pour y parvenir. Avec raison.

Le OUI de février 1971 est une grosse épine que se sont extraits les citoyens suisses; enfin ils respirent; car s'il était vrai que le ridicule tue, ils seraient déjà tous morts depuis long¬

temps. Pauvres Suisses !

Max Jendly

ELLES L'ONT

Les affichettes de novembre 1969 ont tenu jusqu'en février 1971.

Photo Max Jendly-FI

Sommaire

Fribourg-lllustré, vous propose ce mois :

Fribourg-lllustré vous présente ce mois:

Memento des manifestations, du 24 février au 15 mars 2 Editorial de février 1971, «Elles l'ont!» (Suffrage féminin);

sommaire du No 279 3 L'économie fribourgeoise en Suisse; exposé du profes¬

seur Gaston Gaudard 5 Hommage aux défunts de la ville de Fribourg 6 Fribourg honore ses nouveaux évêques; sacres de NN.

SS. Pierre Mamie et Gabriel Bullet 7 Fribourg-Olympic Basket fait le point; 1re série de pré¬

sentation de l'équipe fribourgeoise au début du 2e tour du championnat 8 Flashes de Fribourg 9

«Chez Léon» ou le sympathique Hôtel du Paon, fraîche¬

ment rénové 11

«La Maison de France» à Fribourg; plaidoyer pour la décoration intérieure 12 HC Fribourg; présentation des joueurs 13 Sahara 70; suite du reportage africain de Roland Dougoud 14

«La Fribourgeoise» aux Fribourgeois; la seule

compagnie d'assurances qui a son siège central à Fribourg 16 Expositions dans les galeries fribourgeoises 18 Musique et livres 19 Restaurants et cafés de la ville et du canton de Fribourg;

campagne touristique lancée par FI en parallèle à la nou¬

velle Commission touristique de la ville de Fribourg . . 21 SOS Enseignes; suite de notre inventaire des enseignes

du canton de Fribourg. Ce mois: BULLE (1re partie). . U Hommage aux défunts du canton de Fribourg .... 26 Flashes du canton de Fribourg 27 L'Ombre de la cathédrale; rubrique des Fribourgeois

hors-les-murs 30

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FI se fait un devoir de publier intégrale¬

ment l'exposé brillant de M. Gaston Gau- dard, professeur à l'Université de Fribourg, présenté le 4 février au Groupement indus¬

triel fribourgeois, au restaurant Le Vieux Chêne à Fribourg.

En ce début de 1971, l'économie suisse con¬

tinue à témoigner d'une grande prospérité.

Cette donnée apparaît à de nombreux titres:

- au niveau de la richesse, le produit national brut enregistre une augmentation réelle de l'ordre de 7%. En 1970, il s'est élevé à quelque 87 milliards de francs, soit, au prix courant, à troisfois plusqu'en 1958 et, en monnaie stable, à deux fois plus qu'il y a douze ans;

- au plan de l'activité, le plein-emploi est largement dépassé. En novembre 1970, cha¬

cun des 74 chômeurs complets recensés dans le pays avait théoriquement le choix entre 52 postes de travail à repourvoir. L'intensité, de l'activité économique se répercute sur le volume des transports-marchandises, qui ont dépassé de 7% en novembre 1970 leur chiffre du même mois de 1969;

- dans le domaine des tensions, le développe¬

ment très poussé de l'économie helvétique suscite de l'inquiétude. Au troisième trimestre de 1970, la production industrielle n'a progres¬

sé que de 2% par rapport aux mêmes mois de 1969, alors qu'elle s'accroissait précédem¬

ment de 6 à 11 %. Un certain plafond se dessine donc du côté de l'offre nationale, tandis que la demande demeure intense. En 1970, l'indice des prix à la consommation est monté de plus de 5%, ce qui dépasse nettement le renché¬

rissement des années précédentes, et l'infla¬

tion continue à sévir trop fortement.

Dans l'ensemble, la Confédération dégage, en ce début de 1971, une impression d'opulence très marquée, et un sentiment de surexpansion économique, qui incitent plus à la modération qu'à des actions nouvelles de promotion. Pour¬

tant, une faiblesse grave de l'économie helvé¬

tique ne doit pas être sous-estimée; c'est que la croissance économique s'est manifestée d'une façon déséquilibrée au sein de l'espace suisse. Or, le bien-être optimum de la population demande, au contraire, que le développement soit réparti sur le territoire. A cet égard, le cas du canton de Fribourg - qui constitue une zone en retard de ce pays - est significatif et mérite d'être exa¬

miné avec quelques détails dans son contexte du début de 1971. C'est précisément l'objet de cette petite étude, qui comporte trois parties consacrées respectivement à la mesure de la place relative de Fribourg, aux dangers qui me¬

nacent plus particulièrement l'économie du can- nton et aux solutions qu'il serait souhaitable de mettre en œuvre.

§ I / La mesure de la place de Fribourg La force économique des cantons peut être appréciée à l'aide de nombreux critères. Dans le cadre d'une recherche conduite actuellement à notre Université, avec l'aide du Fonds national suisse et de l'Institut pour l'automation, on a pu récolter des données sur plus de 100 indi¬

cateurs. L'état d'avancement de ce travail per¬

met de dire qu'une trentaine de critères fournis¬

sent des renseignements dignes d'une attention particulière.

Mais, depuis quelques années déjà, trois sortes d'indications sont couramment retenues.

D'abord, il s'agit de la démographie qui rensei¬

gne par la densité et par les flux. A ce propos, Fribourg reste en 1971, en-dessous du chiffre national de la densité et, si le dernier recense¬

ment a décelé une légère immigration nette, qui contraste heureusement avec le sérieux déficit migratoire de la période 1950/1960, le canton n'est pas un pôle d'attraction humain bien con¬

sidérable. C'est pour cela que - en dépit de l'accroissement de 13,4% de sa population durant la dernière décennie - sa part relativement à l'ensemble des habitants du pays a continué à diminuer. Ensuite, la structure socio-économi¬

que est un critère important. En 1965, le canton de Fribourg comptait encore plus de 26% de ses actifs dans le secteur primaire, alors que cette proportion n'était plus que de 9 % pour la moyen¬

ne nationale. Enfin, le produit social cantonal est sûrement un indice très complet de la richesse des cantons. Les données disponibles pour 1965 indiquent qu'il était de Fr. 7190.- par habitant pour le canton de Fribourg, alors qu'il était de Fr. 8430- pour la moyenne suisse.

Fribourg figurait ainsi en vingtième position des vingt-cinq Etats confédérés.

Il convient encore de formuler une remarque quant à la comparaison des produits sociaux cantonaux par habitant. L'image est en effet faussée par des différences dans l'évolution

La place de l'économie fribourgeoise

dans la Suisse de 1971 par M. le Prof. G. Gaudard ■— Suite en page 9 démographique. Il est évident que, par exemple pour le canton de Zurich, l'augmentation du revenu par tête porte sur une population elle- même en forte expansion, ce qui signifie que le produit social global zurichois s'accroît beau¬

coup; en revanche, pour Fribourg, l'augmenta¬

tion du revenu par tête concerne une population en plus faible essor, ce qui correspond dès lors à un accroissement plus modéré du produit social global fribourgeois. En conséquence, même si les statistiques démontrent que, de 1950 à 1965, l'écart du produit social par tête a diminué entres les cantons, la réalité est pour¬

tant bien que la différence des produits sociaux cantonaux globaux a augmenté. La preuve en est par exemple, que, en 1950, le produit social global fribourgeois représentait le 13% de celui de Zurich et qu'il n'en a plus constitué en 1965 que le 10% (à prix constants).

Au total, tous les indicateurs débouchent donc clairement sur la même conclusion: Fribourg - malgré les progrès récents de son économie - demeure un canton faible. Le fort développement d'autres parties de la Confédération conduit même à une dégradation relative de la position fribourgeoise.

§ Il / Les dangers pour l'économie fribour¬

geoise

L'évolution en cours suscite de l'inquiétude pour l'avenir de l'économie fribourgeoise et pour le destin du canton en général, car il faut rappeler nettement qu'il ne peut subsister une indépen¬

dance politique véritable sans une certaine indé¬

pendance économique.

Au plan strictement économique, on constate une tendance marquée à l'agglomération spatiale de l'économie suisse. Deux zones fortes s'affir¬

ment de plus en plus solidement en Suisse: celle du vaste triangle industriel Bâle-Soleure-Win- terthour d'une part et celle du croissant léma- nique d'autre part. Ces régions sont d'abord privilégiées par la nature. Les grands itinéraires entre la Rhénanie et la lombardie, entre la France et l'Autriche et entre Lyon et Munich se coupent à l'intérieur du triangle suisse alé¬

manique, qui se trouve en outre au débouché normal des grandes vallées. La zone lémanique est aussi située à une croisée importante. Or, les travaux récents en économie des transports expli¬

quent que, si les axes de communication ne sont pas une condition suffisante de prospérité, l'intersection des axes entraîne en revanche un processus fructueux de multiplication des inves¬

tissements.

Ensuite, les deux zones fortes du pays profitent du mécanisme des économies externes. Dans l'économie moderne, en système libéral comme en régime planifié, il y a incontestablement de sérieux avantages techniques et pécuniaires à localiser une activité à proximité d'une autre à

laquelle elle est liée. Dans de multiples cas, l'in¬

dustrie attire ainsi l'industrie et le commerce appelle le commerce. Les entreprises ont inté¬

rêt à être sises dans un centre où elles ont des fournisseurs, un nombre important de consom¬

mateurs, une infrastructure commerciale et ban¬

caire, des activités complémentaires ou dépen¬

dantes, des corps de métier dont elles peuvent avoir besoin pour les réparations. Elles en retirent à la fois un profit au niveau des coûts (moins de frais de transports, par exemple) et sur le plan du temps (livraisons plus promptes).

Face à cette concentration spatiale de l'éco¬

nomie suisse, le canton de Fribourg comporte des points faibles. Il ne peut pas compter sur plusieurs siècles de tradition industrielle ou com¬

merciale ininterrompue, qui auraient assuré une formation précieuse de la population. Malgré un secteur industriel qui lui fait honneur, le canton de Fribourg souffre encore en général, dans sa population, d'un manque d'esprit d'entreprise.

Beaucoup de nos promoteurs industriels ne sont-ils du reste pas venus de l'extérieur?

D'ailleurs, l'observation enseigne que, souvent, la faiblesse économique se retrouve au niveau du dynamisme des habitants. Deux menaces psy¬

chologiques sont à écarter en ce début de 1971.

D'une part, la redoutable concurrence des zones riches de Suisse ne doit pas pousser les Fribour¬

geois au découragment, car ils disposent encore de quelques dernières chances1. D'autre part, les résultats positifs mais encore modestes obte¬

nus dans l'expansion économique fribourgeoise depuis une décennie ne sont pas à interpréter comme un acquis suffisant qui dispenserait de tout effort supplémentaire.

En résumé, la position fribourgeoise dans l'économie suisse est compromise par l'essor indéniablement plus rapide des deux zones fortes du pays. Le canton de Fribourg est particulière¬

ment exposé à cette concurrence, car il est placé dans la région intermédiaire, entre la Suisse du Nord-Est et le croissant lémanique. S'il ne se renforce pas, au moment où, par ailleurs, le réseau des communications s'améliore2, il court le risque de voir s'accroître le nombre des pen¬

dulaires vers l'extérieur. Or, de nombreux exem¬

ples prouvent que le statut de migrant alternant prépare celui d'émigrant. Pour Fribourg, disposer ces prochaines années de suffisamment d'activi¬

tés sur son territoire pour y retenir les bras dé¬

gagés par l'agriculture et ceux qui résulteront de l'excédent naturel constitue le seul moyen d'éviter le destin d'une simple zone de soutien au béné¬

fice des pôles extérieurs.

§ III / Les solutions

Il faut remarquer d'abord que, malgré la surexpansion générale de l'économie suisse, il n'est pas déraisonnable de songer à promouvoir un plus grand développement du canton de Fri¬

bourg. Une telle perspective correspond à un objectif d'équilibre spatial qui est nécessaire au pays. Il ne vise évidemment pas à dépouiller les zones riches des activités qu'elles ont déjà acqui¬

ses, mais à orienter vers certaines zones en retard les productions nouvelles qui continuent à s'installer en Suisse.

Au reste, une considération économique milite en faveur d'une décentralisation concentrée de l'économie nationale. En effet, à partir d'une certaine dimension, la concentration est oné¬

reuse. Les espaces surdéveloppés sont alors victimes des déséconomies externes, parce que l'encombrement y suscite des charges supplé¬

mentaires. Ces nuisances devraient à elles seules, semble-t-il, rejeter automatiquement les activités nouvelles vers des zones périphériques. Cepen¬

dant, ce phénomène de rejet joue malheureuse¬

ment mal dans notre pays, parce que, souvent, les coûts sociaux qui résultent de la trop forte concentration spatiale ne sont pas répercutés sur les entrepreneurs qui les causent, mais sont pris en charge par l'Etat. Cette intervention publique des cantons riches, parfois avec l'aide de la Confédération, va à rencontre d'une localisation vraiment économique des firmes nouvelles et elle entrave une certaine tendance au rééquilibre spontané au sein du territoire.

La décentralisation de l'économie suisse doit être défendue, mais elle ne peut l'être rationnelle¬

ment que sous une forme concentrée. Il faut entendre par là que la répartition de l'industrie dans toutes les communes du pays serait un gaspillage encore plus grand que sa concentration en un seul pôle. Cela signifie que la solution

1 La rationalisation de l'agriculture, qui continue, dégagera encore, par exemple, des forces qu'il serait regrettable de laisser partir vers les cantons riches.

• L'ouverture des routes nationales — notamment la mise en service anticipée de la route nationale 12 — peut entraîner des effets bénéfiques pour l'économie cantonale, si les dispositions de politique économique que ce chan¬

gement des communications demande sont prises assez tôt.

(6)

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Membre d'honneur de la Société des commerçants et artisans, le défunt avait également assumé la présidence de l'association cantonale des horti¬

culteurs et du groupement des horti¬

culteurs de la ville. Il fut membre du comité de la Fédération romande des Horticulteurs pendant 25 ans. Sa famille qui le vénérait pleure la mort de ce bon père.

Gaston Thévenaz FRIBOURG

Agé de 82 ans, le défunt avait prési¬

dé durant plusieurs années les orga¬

nisations ouvrières en Gruyère. Il avait également occupé le poste de conseiller communal pendant 2 légis¬

latures à la Tour-de-Trôme, ainsi que celui de député nu Grand-Conseil.

Firmin Esseiva MARI,Y

Il est décédé à 84 ans après une se¬

maine de maladie. C'était un homme simple et bon, travailleur et servia- ble. Il faisait partie des « Amis du Rurgenwald ». Veuf depuis sept an¬

nées, il laisse dans la peine, une soeur et de nombreux amis.

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Décédé accidentellement ù l'âge de 73 ans, le défunt était un homme intè¬

gre et pieux. Sobre et travailleur, il avait su gagner la confiance de ses em¬

ployeurs et l'amitié de ses collègues.

Il laisse dans l'affliction une veuve et des enfants qui pleurent un époux et un père trop tôt disparu.

Césarine Gaillard LE LOCLE

La défunte passa la presque totalité de son existence dans le canton de Fribourg.

Devenue veuve en 1962, elle se retira au Locle où elle se consacra au service de la cure catholique. Elle était esti¬

mée de tous les prêtres et paroissiens.

Dévouement sans limite â son pro¬

chain, tel fut le principe qui la guida tout au long de sa vie.

Léon Schaerer FRIBOURG

Gravement atteint d'une douloureu¬

se maladie, il quitta les siens à l'âge de 64 ans seulement. Il était membre d'honneur de l'Union Instrumentale.

Il avait également le grade de sergent chez les sapeurs-pompiers. Ses pro¬

ches garderont de lui le meilleur sou¬

venir.

Jean Sauterel FRIBOURG

Décédé à l'âge de 51 ans, après une longue et cruelle maladie supportée avec courage, il fut tendrement aimé des siens et estimé de ses supérieurs.

Il était jardinier de la ville de Fri¬

bourg. Chacun gardera le souvenir de cet homme gai et serviable.

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7

Imposition des mains par Mgr Mamie et son Em. le cardinal Journet lors de l'ordination épiscopale de Mgr Bullet. A

Mgr Bullet, au sol; devant lui, Mgr Char- rière, son parrain spirituel, et Mgr Mamie, nouvel évêque du diocèse. ^

Diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg

NOUVEAUX ËVÊQUES Photos Max Jendly - FI

Par suite de la démission de Mgr François Charrière, évêque de Lausanne, Genève et Fri¬

bourg, SS. le Pape Paul VI a nommé son succes¬

seur en la personne de Mgr Pierre Mamie, aupa¬

ravant évêque-auxiliaire dudit diocèse. Pour remplacer ce dernier, le Saint-Père a appelé le vice- recteur du Grand Séminaire de Fribourg, l'abbé Gabriel Bullet, et l'a promu simultanément évêque de Galvinizza.

Le gouvernement du diocèse était devenu très lourd pour son titulaire, si l'on songe qu'il compte actuellement près de 550000 catholiques grou¬

pés en 261 paroisses; il est heureux, dès lors, que le choix du Pape se soit porté sur Mgr Mamie qui, depuis deux ans, secondait activement Mgr Charrière et avait ainsi été introduit dans la grande mission de chef de diocèse. La nomination de Mgr Mamie, il y a deux ans, avait alors provoqué des remous dans la jeune génération des prêtres fribourgeois, mais ceux-ci s'étaient très vite rendu compte de ses grandes connaissances et de l'effi¬

cacité de sa pastoration dans les milieux urbains.

Et c'est avec un accord unanime que cette der-

Mgr Mamie (au centre), Mgr Bullet (à sa droite) et Mgr von der Weid (à sa gauche), lors de la première cérémonie en la cathé¬

drale de St-Nicolas. A nière nomination fut accueillie dans le canton.

De plus, devant la diversité des courants d'idées et des problèmes qu'implique un diocèse d'aspect apparamment hybride, le poste d'évêque-auxi- liaire fut maintenu et repourvu par un Staviacois bien connu, l'abbé Gabriel Bullet. Nul doute que cette collaboration ne pourra que servir les catho¬

liques - et non-catholiques - genevois, vaudois et fribourgeois, tant il est vrai que les deux nouveaux élus s'avèrent ouverts aux préoccupations pro¬

gressistes des fidèles romands.

Fribourg-lllustré a assisté à la prise de posses¬

sion par Mgr Mamie de sa charge d'évêque du diocèse ainsi que, un mois plus tard, à l'ordination épiscopale de Mgr Bullet, en la cathédrale de St-Nicolas, et peut ainsi présenter à ses lecteurs quelques instantanés de ces impressionnantes cérémonies que les participants ne sont pas prêts d'oublier. Outre les membres des hautes autorités civiles du canton, du district, de la ville, des auto¬

rités paroissiales et universitaires, des délégués des cantons diocésains, des communautés réfor¬

mée, catholique-chrétienne et israélite, des re¬

présentants de l'Action catholique et de la frater¬

nité des malades dont Mgr Bullet est le nouvel évêque, une foule de fidèles participaient à la céré¬

monie dont la solennité était encore relevée par les exécutions des divers groupes vocaux de St-Nicolas dirigés par l'abbé Pierre Kaelin.

Fribourg-lllustré et tous ses lecteurs présentent aux nouveaux évêques leurs vœux très sincères dans la lourde charge épiscopale qu'ils ont à af¬

fronter aujourd'hui, et les assurent de leur plus profond soutien spirituel. mj

(8)

=!■]=*!

Eclosion du basket en Suisse:

De tous temps, le football et le hockey sur glace ont été les sports les plus populaires en Suisse. Mais depuis quelques années,un sport obtient de plus en plus l'audience des specta¬

teurs helvétiques: le basketball. Premier sport au monde (eh ouil), le basketball n'était jusqu'à ces dernières années pratiqué d'une manière intensive et spectaculaire que par les formations américaines et celles des pays de l'Est. Heureu¬

sement la masse des sportifs s'intéresse main¬

tenant à ce sport si complet et l'on peut dire actuellement que le basket a conquis ses lettres de noblesse.

Il y a quelques saisons seulement, le basket¬

ball suisse était l'apanage presque exclusif des Genevois, puisque sur les 37 titres nationaux qui ont été attribués dans le cadre du champion¬

nat masculin de ligue national A, 33 ont été conquis par des formations de la cité de Calvin, seuls UNI Berne en 1932, Sanas Merry Boys en 1951 et 1963, et Fribourg-Olympic en 1966 parvenant à arracher le titre suprême aux équipes du «bout du lac».

Actuellement, il se produit un certain nivelle¬

ment, ce qui est réjouissant pour l'évolution du basket en Suisse: en effet, si l'on tient compte de la force des équipes en présence et du nombre de spectateurs qui viennent encourager leurs favoris, nous pouvons remarquer que Genève n'est plus la mecque du basketball helvétique:

Fribourg, Lugano, Vevey, en sont devenus des centres importants.

Le basket-ball et le handball ont été pendant longtemps des sports totalement ignorés des Fribourgeois, fait étonnant si l'on sait qu'ils sont les plus courants dans le monde.

Fort heureusement, ils ont su faire entendre leur voix et, petit à petit, ils s'imposent dans notre canton.

C'est la raison pour laquelle Fri- bourg-lllustré présente, ce mois et dans le prochain numéro, les diffé¬

rentes équipes du Fribourg-Olympic BBC, club qui a largement mérité sa première place au classement du championnat suisse, au terme du premier tour, et qui est décidé à la maintenir pendant toute la saison.

La photo de l'équipe-fanion ayant déjà paru dans notre numéro d'octo¬

bre 1970, nous présentons ci-dessous l'équipe féminine de Fribourg-Olym¬

pic BBC, qui défend vaillamment sa place dans le tour de promotion.

M

Aux premières loges du sport fribourgeois FRIBOURG - OLYMPIC

Fribourg-Olympic, le club le plus important de Suisse

Parmi les formations helvétiques, le Fribourg- Olympic occupe une place de choix puisqu'il est le club le plus important du pays avec 131 licen¬

ciés qui se répartissent dans 11 équipes, neuf masculines et deux féminines, sans compter deux sections de mini-basket groupant garçons et filles. Sur le plan fribourgeois, le Fribourg-Olym¬

pic est le seul club qui puisse rivaliser avec les autres grands teams suisses: en effet, depuis la création d'un groupe unique de ligue nationale A (1955), il s'est toujours maintenu en division supérieure et il a très souvent lutté pour la pre¬

mière place, contribuant ainsi pour une grande part au développement du basketball sur les bords de la Sarine et au renom du sport fri¬

bourgeois en général, au-delà des frontières cantonales et surtout nationales.

Fondé en 1960 par la fusion de l'Olympic (LNA) et du Fribourg-Basket (LNB), le Fri¬

bourg-Olympic Basket a permis aux sportifs fribourgeois de vivre des instants passionnants:

champion suisse en 1966, vainqueur de la coupe en 1967, la formation fribourgeoise est certaine¬

ment l'une des trois meilleures du pays.

A De gauche à droite, MM. M. Gremaud, caissier; M. Rouiller, président technique;

H. Fragnière, président; F. Barras, resp.

1ère équipe; P. Gross, adjoint; A. Pythoud, vice-président; J.-C. Pasquier, délégué à la presse; P. Bovet, adjoint; B. Brunsch- wig, adjoint; B. Galley, adjoint; et Mlle Marinette Rossier, secrétaire.

Manquent sur la photo : MM. Gérard Ufholz, président des finances, et Marcel Thomet, président des supporters.

Texte: Charles Geissmann Photos Max Jendly-FI

Entraîné par Michel Rouiller - un authentique produit du club -, puis durant sept ans par le Libanais Hagop Tutundjian sous l'égide duquel il connut ses plus glorieux moments, le Fribourg- Olympic est maintenant sous la férule du Slo¬

vaque Robert Koller. Cela semble ne pas trop mal lui réussir, puisque les «Bleus et Blancs»

sont, à l'issue du 1er tour de la présente saison, les leaders de la LNA, à égalité de points avec Stade-Français de Genève.

Equipe très jeune - moyenne d'âge: 23 ans -, le Fribourg-Olympic possède deux «étrangers»

dans son contingent, l'entraîneur Slovaque Koller, ex-capitaine du Slovan Bratislava, et le Libanais Tutundjian, toujours jeune malgré ses 34 ans et qui est le vétéran de la formation fribourgeoise.

Hormis Eric Kund, pivot bernois de l'équipe natio¬

nale, tous les autres basketteurs sont fribourgeois, ce qui est tout à l'honneur de l'ex-entraineur Tutundjian qui a su, grâce à son enthousiasme légendaire et à un labeur incessant, faire du Fribourg-Olympic une merveilleuse pépinière de jeunes talents capables d'évoluer dignement en LNA.

Les espérances fribourgeoises

Au début de la saison 1970/71, les dirigeants fribourgeois n'ont pas fait de pronostics sur l'issue du championnat actuel: en effet, le changement d'entraîneur et l'arrivée de Kund né¬

cessitaient une période d'adaptation qui pouvait se réveler plus ou moins longue; malheureuse¬

ment pour les adversaires du Fribourg-Olympic, cette acclimatation fut plus brève que prévu et, dès le premier tour, les Fribourgeois «firent des étincelles»... Huit victoires contre une défaite, concédée au Tessin face à l'étonnant Federale, le bilan est positif et il est d'excellent augure pour la suite du championnat. Bénéficiant de la meilleure défense du pays et de la deuxième attaque (score moyen par match: 86-65), le Fribourg-Olympic peut très bien s'adjuger le titre suprême cette année déjà. Bien qu'ils s'en défendent, c'est certainement le vœu le plus cher des basketteurs fribourgeois, car comment fêter plus dignement le 10* anniversaire de la fusion, sinon en ramenant sur les bords de la Sarine un titre de champion suisse, titre que les sportifs fribourgeois ont si rarement l'occasion de faire valoir!

(9)

9 LA PLACE DU CANTON DE£|FRIBOURG

DANS L'ECONOMIE SUISSE DE 1971 (suite de la page 5)

réside dans une formule à trois ou quatre zones économiques suisses fortes, qui évitent tout à la fois les inconvénients du trop petit et ceux du trop grand. Par leur bonne connectivité réci¬

proque, ces zones fortes retireraient toutes, de leur interdépendance, un supplément d'écono¬

mies externes. Ainsi organisée, l'économie suisse pourrait affronter la concurrence du grand mar¬

ché européen unique en voie de formation et avec lequel la Confédération est en train de né¬

gocier sa participation à Bruxelles.

Pour le canton de Fribourg, la conception directrice qui présidera à l'aménagement du territoire en Suisse jouera donc un rôle im¬

portant. Ces principes sont actuellement en voie d'élaboration au plan fédéral et, pour l'essentiel, les publications déjà parues laissent encore le choix entre un développement futur axé surtout sur les régions helvétiques déjà très avancées et une organisation spatiale qui consisterait en une décentralisation concentrée.

Les Fribourgeois doivent évidemment porter tous leurs efforts pour faire aboutir la seconde variante, même si certains milieux puissants du pays préféreraient voir appliquer la première formule. Dans le cadre d'une décentralisation concentrée de l'économie suisse, un atout considérable pourrait être mis à profit par le canton de Fribourg, en collaboration avec ceux de Berne et de Neuchâtel. Il s'agit du développe¬

ment concerté de la région des trois Lacs, com¬

prise entre les villes de Fribourg, Berne, Bienne et Neuchâtel, et qui présente des qualités spé¬

cialement intéressantes pour devenir une zone forte de la Confédération. Sur l'initiative des Chambres de commerce des trois cantons, les Universités de Berne, Fribourg et Neuchâtel ont rédigé l'année passée un volumineux rapport consacré à cette zone. Ce document est main¬

tenant à exploiter.

Un deuxième appui à l'expansion économique fribourgeoise serait une revision des mesures de péréquation intercantonale, qui devraient pren¬

dre une ampleur nettement plus marquée. Fri¬

bourg, qui fournit aux cantons riches une main- d'œuvre et des cadres formés souvent aux frais des collectivités de départ et qui contribue à la prospérité des grandes entreprises dont les sièges sont regroupés dans les principales villes du pays, ne reçoit sûrement pas cette aide sans des contreparties sérieuses. Les dispositions actuelles de péréquation seraient entre autres à compléter par un fonds d'investissement fédéral pour les cantons pauvres: ceux-ci manquent en effet des capitaux de base pour entreprendre des réalisations, même lorsque ces dernières sont subsidiées par la Confédération à un taux diffé¬

rencié.

Enfin et surtout, le canton de Fribourg doit compter sur lui-même. Il est nécessaire qu'il conduise une politique systématique de développement économique. La modicité de ses ressources exige que les moyens investis à ce titre le soient avec le maximum d'efficacité, selon un programme précis qui tienne compte des nombreuses contributions récentes parues en Suisse et à l'étranger en matière de promotion régionale. Trois échéances rendent la nécessité d'une telle action particulièrement pressante en ce début de 1971. D'abord, l'ouverture relativement prochaine des routes nationales sur le territoire fribourgeois modifiera les conditions de la concurrence dans l'espace. Ensuite, plusieurs autres cantons faibles sont en train de préparer des programmes de développement; il ne servira plus à beaucoup à Fribourg d'intervenir lorsque les décentralisations raisonnablement réalisables en Suisse auront déjà été effectuées ailleurs.

Enfin, les progrès de l'intégration européenne ne seront pas sans revers: dans le cadre des politiques régionales qui seront peut-être une fois décidées à Bruxelles, le canton de Fribourg, qui fera figure de zone riche relativement à beaucoup de régions européennes, aura assez peu d'espoir d'être soutenu.

A notre temps, on assiste à un certain réajuste¬

ment des forces en présence au sein des nations.

Deux pouvoirs - l'économie et l'information - gagnent en importance et deviennent de solides groupes de pression au détriment des forces traditionnelles. Pour s'assurer une place conve¬

nable dans la Confédération, Fribourg ne peut pas simplement dépendre des puissances exté¬

rieures qui commandent ces deux ordres en expansion. En ce début de 1971, le canton tout entier doit donc entre autres se convaincre que son rôle futur dans le pays sera largement fonction des efforts qu'il est prêt à consentir aujourd'hui pour son développement économique.

Gaston Gaudard

Photos Max Jendly - FI

Le feu ravage la Maison BOXAL à Fribourg

Le début de l'année a été désastreux pour l'entreprise Boxai, fabrique d'emballages en aluminium de Fribourg. En effet, dans la nuit du 5 au 6 janvier, un énorme incendie a ravagé l'aile droite de la fabrique sise à proximité de la brasserie du Cardinal, anéantissant un dépôt dans lequel étaient stockées plus de 1 500000 boîtes. Fort heureusement, les machines de pro¬

duction n'ont pas été touchées et le travail a pu ainsi continuer normalement pour les quelque

350 ouvriers que compte la fabrique. Par contre, la destruction de nombreux papiers et classeurs exigera une reconstitution des dossiers, travail d'un an au moins.

Filiale d'Alusuisse, la Maison Boxai avait déjà connu un incendie du même genre, il y a une dizaine d'années.

Nos photographies peuvent démontrer l'étendue des dégâts qui s'élèvent à plus de 3500000 francs.

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11

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Café-restaurant-hôtei typique de la Neuveville

LE PAON Au bas du Court-Chemin, peu avant le pont de St-Jean, nos lecteurs feront connaissance avec surprise d'un petit centre gastronomi¬

que encore peu connu et qui mérite pourtant une fréquentation répétée: LE PAON.

La maison date de plus de 300 ans et est intégrée à cet ancien quartier de la Neuveville qui, à l'image de l'Auge, reconnaît un nouvel essor. Fief des tanneurs, la Neuveville a sui¬

vi le développement de la brasserie du Car¬

dinal qui, plus tard, s'est déplacée pour des raisons de surface; de plus, le Théâtre de la Cité permet des espoirs culturels certains.

C'est dans cette ambiance de renaissance de la vieille ville que se situe Le Paon. On s'y sent chez soi, et l'ambiance de travail reste familiale, dans les meilleures traditions du quartier.

Mais Le Paon a repris un nouvel aspect de¬

puis sa reprise, en juillet 1969, par M. Léon Kolly. Sa tâche première a été de rénover toute la maison, travail considérable si l'on sait qu'elle abrite le café, 2 salles et un hôtel.

L'HOTEL

Installant les indispensables chauffages, eau chaude et sanitaires dans les chambres, M.

Kolly a aménagé 10 jolies chambres à 2 ou 3 lits, où habitent des habitués, selon les sai¬

sons, et évidemment une clientèle de passage.

Ces chambres donnent toutes sur un coin de quartier encore si riche en témoins d'un beau passé architectural.

LA GRANDE SALLE

Le Paon est ouvert aux activités des so¬

ciétés du quartier et de la ville. Local officiel du FC Central depuis 1910, la grande salle permet à des assemblées de 50 personnes d'organiser leurs banquets et autres manifes¬

tations d'ensemble, mariages et toutes réu¬

nions et fêtes de familles.

LE CAFÉ-RESTAURANT

L'agencement du café et du restaurant a changé, lui aussi. Un entourage, le bar et le comptoir clairs contribuent à donner au café une ambiance agréable et saine, tout en gar¬

dant l'aspect «bistrot» si sympathique. Mais la grande innovation, le grand atout du Paon est la restauration. M. Kolly, familière¬

ment appelé LEON, est un fin gastronome et ses qualités de saucier (un don, et non pas un métier qui s'apprend !) relèvent une cuisine ralliant les suffrages des plus fins gourmets.

Léon a fait son apprentissage de cuisinier en 1927, à Fribourg, et a fait depuis de nom¬

breux stages dans les cuisines de grands hô¬

tels dans les stations d'été et d'hiver, parti¬

culièrement dans les Grisons.

Le Paon offre quelques spécialités: les gril¬

lades et la chasse (en saison, il va de soi), à toute heure, et quelques plats économiques, mais quelle qualité !...

Les photographies présentées dans cette page permettront à nos lecteurs de se rendre compte de l'ambiance particulière du Paon;

mais une visite est encore plus payante... et alléchante. mj

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= 1 =<=1-1=11^^

6.Plaidoyer

pour la décoration et l'architecture

d'intérieur

Située à la place du Tilleul, sous les arcades du lieu dit la «Plate-Forme», la MAISON DE FRANCE avait auparavant son siège à la Grand-Rue 53. C'est vers la fin 1970 que le magasin fut transféré dans ses nouveaux lo¬

caux du Tilleul où MM. Philippe Hubert et Camille Maendly présentent au public fri- bourgeois un vaste choix d'articles d'agen¬

cements intérieurs. Dans tous les styles, du plus pur classique au plus moderne, un vaste choix de tissus, meubles, tapis, bibelots et lampes permettent au client de concevoir à son idée la décoration de son intérieur.

C'est particulièrement sur ce problème de décoration que la Maison de France insiste auprès de ses visiteurs. En effet, depuis un certain temps, le public suisse a recours aux décorateurs qui sont, nous le rappelons, des ARCHITECTES d'intérieur. C'est à ce titre qu'ils devraient être consultés lors de l'éla¬

boration des plans de magasins, restaurants, édifices publics, et — bien sûr — des apparte¬

ments. Il est regrettable, souvent, de voir de beaux intérieurs gâchés par une décoration discutable, de belles tapisseries ou tapis mêlés à des meubles mal imités (le décorateur déconseillera souvent les copies), ou enfin des appartements merveilleusement aménagés mais mal éclairés. Ces impairs, le décorateur peut les éviter, comme il pourra trouver la solution la plus économique pour un ammeu- blement de classe; le décorateur «hors de prix» est un mythe.

Le travail du décorateur consiste à étudier, d'après les plans de construction ou sur la base de locaux déjà existants, et selon les vœux du client, l'aménagement intérieur qui dénotera le plus fidèlement de la personnalité de l'intéressé. En surmontant tous les tabous de la décoration, il élaborera un éclairage agréable et rationnel dans des pièces où le

«style» n'excluera pas le moderne, et qui ne seront pas des chambres de musée mais bien (pour reprendre une traduction judi¬

cieuse de l'anglais) des «vivoirs». La dispo¬

sition coordonnée des meubles, anciens et modernes, (à l'extrême, des meubles anciens

Maison

de France recouverts de tissus modernes), des bibelots,

fleurs ou plantes, et des éclairages aboutira à un intérieur à la fois fonctionnel et esthétique où régnera une véritable AMBIANCE.

La «Maison de France» met au service de sa clientèle ses conseils en décoration, en même temps qu'elle assure tous les travaux annexes confiés aux soins de spécialistes tels que courtepointières, restaurateurs de ta¬

bleaux, ébénistes, menuisiers, tapissiers, Photo Max Jendly-FI

peintres et paysagistes.

Enfin, dans le cadre de la «Maison de Fran¬

ce» s'est ouverte une galerie d'art moderne, l'ART FACTORY GALLERY, que notre jour¬

nal a présentée dans l'édition de janvier 1971, No 278.

Avocat du bon goût, la Maison de France attend votre visite et concevra avec vous l'appartement que vous ne voudrez plus

jamais quitter. mj

ART FACTORY GALLERY

(13)

' râl

Peter Schmidt,entraîneur Joseph Etienne, capitaine

Gilbert Aeby

4

Daniel Jonin

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Joseph Böschung

A

A

Richard Lavoie

♦ - *

Michel Moulin LîL

Charly Piota

? Ulrich Burki

Joseph Lehmann

André Dick

VU L

Michel Mayor

Daniel Waeber, anc. cap

Joseph Jenny

T hv i

Robert Meuwly

Joseph Purro 4

Alex Vonlanthen J.-Marc Waeber

Marc [orson Photographe

Rue St-Pierre 26 Fribourg Tél. 037/22 48 80

vous présente le

H.C. FRIBOURG

Exclusivité F-l

et félicite - avec et par le truchement de FRIBOURG-ILLUSTRÉ - les joueurs, les entraîneurs et les dirigeants du club, pour leur grande sportivité au cours de cette dernière saison.

(14)

u

Mercredi 16.9.70, 35" jour, +43°

Grâce matinée! On reste au lit jusqu'à 7 h. I...

La piste est courte aujourd'hui. Il ne reste que 80 km. et nous serons en Libye. Mais hélas, tout ne va pas si facilement. Après 30 km. de route, subitement la chaussée est emportée par un oued.

De là, nous poursuivons sur une piste en très mauvais état. Tout à coup, un gros trou, puis un énorme tas de cailloux et voilà mes deux roues côté gauche crevées. Nous arrivons tout-de-mê- me au poste militaire de Deb Deb. Là, les choses vont se gâter. Les militaires qui «contrôlent» la région nous demandent un visa de sortie d'Algé¬

rie. Personne jusqu'alors ne m'a parlé d'un tel visa de sortie. Même le douanier nous a dit que tout était en ordre. Nous engageons ce que j'appelle la «palabre dans le vide». De 9 h. à 20 h.: palabreI palabreI mais le soleil a trop tapé sur ces crânes têtus et bornés. Impossible, on en sortira rien de bon.

J'ai appris par la suite que les «Militaires de Debdeb» sont des refoulés de toutes les autres casernes, ce sont des «difficiles à tenir» qu'une fois pour toutes on a reculé au fond du Sahara, dans une région absolument déserte où un soleil généreux leur distribue quotidiennement ses 39 à 48° sous abri. Les pauvres, il faut bien le reconnaître, ils ne sont pas gâtés... Ainsi c'est pour eux une sorte de vengeance que de pouvoir s'attaquer à des «touristes», et c'est heureux que ces derniers ne soient pas trop nombreux à passer par là.

La politique de l'attente est parfois payante en Afrique, mais ici pas question I Je veux aller à Ghadamès en Libye, et d'autant plus que d'ici à Ghadamès en ligne droite il n'y a que 14 km. Ah nonl ils ne vont tout-de-mSme pas me faire ce coup-là!

Vers midi, après plus de 2 heures de difficiles pourparlers, ces militaires m'obligent à retourner à In Aménas pour y chercher ce fichu visa. Je refuse de refaire cette piste en très mauvais état sur 60 km. Deb Deb - In Amenas et retour, envi¬

ron 540 km. Tout ça pour un papier. Nonl D'au¬

tant plus que je suis certain du non-fondé de leur histoire. 14 h., j'arrive à les faire télégraphier à In Aménas. Mais ils ne l'ont pas fait. A16 h. l'on m'apporte les réponses «bidon» du poste d'In Aménas. Un papier fait de la main d'un militaire du coin, criblé de fautes, dont le texte court et bon disait simplement: «Prière faire évacuer tous les touristes sur In Aménas», signé par un lieutenant X. Entretemps j'ai pris mon véhicule et je suis allé chercher des pointes de flèches dans la région. Une landrower de l'armée nous a suivis et gardés à vue. Sommes retournés au camp, et là je prétexte qu'il m'est impossible de rejoindre In Aménas, 2 pneus crevés et surtout plus d'essence et plus d'eau... Ce n'était pas le cas, mais il fallait tout essayer.

Alors gentiment un militaire se propose de me réparer les deux roues. Il vient lui-même les prendre dans la voiture et les met sur une land¬

rower de l'armée. A 18 h. les discussions n'ont toujours rien donné. Je ne capitule pas encore.

Ça énerve les gars du camp. Le ton monte. On m'apporte les deux roues. Par politesse, je demande combien je lui dois. «50 Dinars Missié»

^ Le désert...

- Pardon! - 50 Dinars Missié - Ça va la tête?

Ace coup-ci, j'explose! Et quand j'explose, ça fait du bruit... Je demande qu'on me conduise au¬

près du lieutenant de la base. L'on fait venir un individu qui a triste mine, et, fait étonnant ne sait pas un seul mot de français. Un interprète s'im¬

pose. Les heures passent... Je refuse de payer cette somme, mais je suis d'accord de payer le tarif civil de 5,3 Dinars par roue. Le quartier géné¬

ral refuse. Pour finir, j'arrive à ce qu'ils acceptent un billet de 10 Dinars, environ Fr. s. 9.-. Ainsi je ne peux pas être poursuivi pour ne pas avoir payé une facture. Et pour être débarrassé de cette bande de «pirates» en uniforme, je capitule, en quittant les lieux à 20 h. 30, en donnant une fausse direction, celle d'In Aménas. On nous redonne nos passeports tout en espérant nous revoir ici 2 à 3 jours plus tard avec notre «visa de sortie».

Ma décision est prise. Par n'importe quel moyen j'atteindrai la Libye, et sans aller à In Aménas. De nuit, nous reprenons cette épouvan¬

table piste; je roule au 10-15 km./h. sur environ 20 km., puis, à la boussole, en plein désert, je coupe à travers la nature pour tomber 35 km.

plus loin, sur le terminus du pipe-line. Point de repère important. Nous y arrivons sans trop de difficultés, très tard dans la nuit. Montons le camp; nous sommes ici déjà en territoire Libyen.

Jeudi 17.9.70, 36e jour, +43°

On se lève très tôt, 03 h. 30, petit déjeuner.

Contrôle de notre position. Contrôle de l'azimut en direction de Ghadamès. Et roulons très lente¬

ment à travers le désert. Tous les km., nous nous arrêtons pour faire une balise en vue du retour par le même chemin. Le terrain est difficile, il faut contourner des collines aux petites falaises verticales, de nombreuses dunes, et des lits d'oueds en sable pourri «fech-fech». Au km 14, je fais une correction de direction, en tenant compte des indications que me donne Martine, correction due aux nombreux décallages sur la gauche pour éviter les obstacles. Jacques, de son côté, contrôle le terrain en loin, et pose les balises. Quant à moi, je regarde à 3 m. devant mon capot, pour éviter tant que possible les cailloux. D'après mes calculs, au km. 19 nous devrions apercevoir la ville de Ghadamès. Mais rien ! De toutes façons, on s'est assuré le retour par la fixation de balises, amoncellement de cailloux, et au sommet un fanion de plastic rouge

«Parisienne Super». Montons sur une colline et trouvons sur l'autre versant la grande tache blanche tant attendue... Ghadamès. C'est gagné, la ville n'est plus qu'à 4 km. Au km. 25, nous entrons dans la ville. Ouf! Ça n'a pas été de tout repos. Formalités de douane. Pour le côté Libyen, tout est en ordre, nous sommes tous trois vaccinés contre le choléra, et avons le tampon de la douane algérienne. Fait étonnant, on ne nous demande pas le prétendu visa de sortie algérien. C'était effectivement du «bidon».

La Libye, avec son régime militaire fraîchement instauré, nous offre un spectacle que l'on n'a pas l'habitude de voir en Afrique. Son système doua¬

nier marche à la perfection: un premier douanier nous demande nos passeports et contrôle nos visas, un 2® nous enregistre en Arabe, un 3"

Dans Djanet, un Touareg veut construire une maison. T

SAHARA 70 Carnet de route de Roland Dougoud, explorateur et photographefribourgeois 3e partie

(Voir 1re et 2e parties dans FI N°s 276 et 278)

contrôle nos vaccinations, un 4e nous fait rem¬

plir nos fiches d'entrée, un 5° vise ces fiches, contrôle le n° des passeports et découpe le talon de ces fiches; un 6e nous souhaite la bienvenue en Libye (ce doit être le chef du poste de douane) ; un 7e nous enregistre en français et en anglais, enfin un 8° douanier s'occupe de mes papiers véhicules, carnets de passage, assurance, etc... A noter: pas de contrôle des bagages. Tout ceci se déroule lentement, entrecoupé de nombreuses questions. D'où venez-vous? Où allez-vous? Que venez-vous faire en Libye? etc... En quittant le poste, le chef nous dit: «he bien maintenant, faites comme chez vous». Accueil aussi chaud et sympathique que celui des habitants de la région.

Le reste de la journée est réservé à visiter la ville et à repérer les endroits susceptibles d'être photographiés le lendemain. Ghadamès est une très vieille ville (plus de 200 ans nous a-t-on-dit).

Le vieux Ghadamès est construit très serré, les rues sont intérieures, tous les 50 m. une grande baie s'ouvre vers le ciel donnant une faible lumière dans les ruelles étroites. Dans ce dédale de rues, nous lions conversation avec l'indigène, tantôt en français, tantôt en anglais, voire même en italien. Le Libyen est accueillant, très ouvert, calme et fort sympathique. Le soir, nous jouons au domino à la terrasse d'un petit «troquet».

Montons notre camp en dehors de la ville.

Deux gendarmes viennent voir notre lumière, nous souhaitent bonne nuit, et retournent en ville.

Vendredi 18.9.70, 37e jour, + 43°

De peur que du côté algérien l'alarme soit donnée, nous décidons d'abréger notre séjour en Libye, et de reprendre la route ou la pleine nature vers 15 h.

14 h. 30, formalités de douane, en simplifié cette fois-ci, car c'est le jour de la prière. Puis, cap sud-ouest. Sommes très chargés, avons fait le plein d'essence 751., et 501. d'eau. Ici, l'essence ne coûte que 40 et. le I. Très vite, nous repérons notre première balise. Par endroits nous repérons nos uniques traces. Il fait jour, la navigation est plus aisée, mais malgré cela chacun est à son poste: Martine à la boussole, Jacques au repéra¬

ge des balises, et moi-même aux cailloux. Au km. 14, une énorme montée. A mi-pente, le moteur câle; en roue libre, je dévale la pente et au fond, je répare. Température ambiante +43°

sous abri... et nous sommes en. pleine nature.

Je démonte le filtre à air, carburateurs, pompe à essence... et remonte le tout. L'essence en Libye n'est pas chère, mais pas très propre non plusl Une fillette de Djanet. y

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J'ai dû bénéficier d'un fond de citerne à Ghada- mès. Bref, de toutes façons ça marche, et c'est l'essentiel. Martine respire!... Je prends l'élan, et j'arrive au sommet, après avoir entendu un grand bruit dans le moteur. Le levier de vitesse est bloqué; je crains le pire. J'arrête le véhicule au plat et j'ouvre le capot. Je trouve le moteur en travers dans sa cage. Cette fois-ci, c'est du sérieux. De plus, un cardan est déboîté. Martine et Jacques fixent le carré militaire pour se mettre à l'ombre. Le soleil tape très fort. II est 17 h. Nous avons de l'eau pour 2 jours. Mais ici nous som¬

mes certains qu'aucun véhicule ne passera, nous sommes en zône absolument désertique. Etu¬

dions les maigres possibilités qui nous sont offertes. Attendre la nuit et marcher sur Ghada- mès, 14 km. Inutile, là-bas il n'y a pas de garagiste, et surtout nous ne sommes pas sur la piste réglementaire qui indubitablement devrait nous faire passer par Deb Deb. Aller à Ghadamès, c'est nous mettre dans la gueule du loup. Partir à deux à pied sur le poste frontière algérien, il reste 36 km. Une folie! C'est impossible, la loi du désert nous l'interdit, c'est aller directement à une mort certaine. De nuit, marcher dans les cailloux, l'allure est faible, de jour, le soleil tape trop fort, il faudrait plus de 2 jours pour couvrir la distance. Manque d'eau! Martine est déjà en proie à un début de panique; elle veut partir à l'aide, et son inséparable ami veut la suivre. Je refuse. Et finalement, je trouve une astuce. Il faut d'abord essayer de réparer. Pour le reste, atten¬

dons la nuit. Et pour remettre en place le moteur, j'ai besoin d'un bras de levier. Alors, vous allez me chercher une montagne de gros cailloux que vous m'entassez contre la carrosserie. Avec mon cric et mes pelles, je me ferai un bras de levier. Pen¬

dant qu'ils m'apportent les cailloux, je démonte le support de la roue de secours qui me bloque le levier de vitesse, réemboîte mon cardan. Lorsque le tas de cailloux est assez grand, mes deux amis seront «crevés», et surtout le but est atteint. Ils n'auront plus du tout envie d'aller chercher de l'aide ! Et sans affolement, on s'occupe à remettre ce fichu moteur en place. Par miracle, nous y parvenons. La nuit depuis longtemps est descen¬

due. Au bruit du moteur tombant dans ses câles, sur nos visages se dessinent des larmes de joie, ou peut-être simplement le début de la réaction nerveuse. Pendant deux jours, je ne mangerai plus...

Le désert est redoutable. La plupart des acci¬

dents où la mort finit par avoir le dessus sont semblables au «pépin» que nous avons vécu.

A 10 km./h. nous poursuivons sur le point de repaire du pipe-line, et tombons à 200 m. en aval de la dernière balise. A partir de maintenant, nous n'avons plus qu'à suivre le pipe-line jus¬

qu'au poste de douane algérien. Passage de la douane sans difficulté. Le douanier me remet mes 450 Dinars. Nerveux, je n'ai pas sommeil et je poursuis sur In Aménas. Après 125 km., nous montons le camp au « PK 60», point kilométrique 60 du pipe-line, c'est-à-dire à 60 km. d'In Aménas.

L'on se fait un thé, et nous dormons. En fait, je ne ferme pas l'œil de la nuit. Je vois un chacal tourner plusieurs fois autour du camp.

Samedi 19.9.70, 38" jour, + 42°

04 h. 30, je marche dans la nature, cherche des pointes de fléchettes, et trouve de très beaux cailloux.

A 09 h., je me mets en route. 10 km. Plus loin, je tombe en panne! Même panneI Mais cette fois-ci, impossible de remettre le moteur en place, un cylindre bloc a cassé, et je n'ai plus de fil defer.

En remorque, tiré par une R4, j'entre dans In Aménas.

Mets ma voiture sur la fosse d'un entrepreneur, et répare moi-même, car ici ce ne sont que des bases de pétrole privées, et nul n'a le droit de dépanner le touriste.

Lundi 21.9.70, 40e jour, +42°

Le véhicule est réparé. Partons pour deux jours dans les régions de Zarzaïtine, Edjelet (premier centre de forage dans le sud), maison rouge. Trouvons des pointes de flèches, et j'y fais moisson de photos.

Mercredi 23.9., passons à la mairie d'In Amé¬

nas pour nous annoncer partants pour Djanet.

On me refuse de prendre la piste seul, il faut attendre un autre véhicule. Et à cette saison il en passe un par semaine ou même un par quinzaine.

Je désire tout-de-même faire un essai de piste;

mais je suis beaucoup trop chargé (réserve d'eau et d'essence, + tous mes bagages). Je vais jusqu'à El Abdel Larrache et environ 60 km.

au-delà en direction de lllisi. Fais demi-tour et reste 4 jours à vivre tout seul dans le grand Erg Bourharet. Chaque jour, je parcours les dunes, et jalonne ma route de petits fanions «Parisiennes Super». Trouve encore des pointes de flèches. Je vis à l'écart de toute vie humaine. J'ai ma réserve d'eau pour 5 jours, et suffisamment de vivres.

Le désert dans cette région est particulièrement

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beau. Je me promène et je pense beaucoup. Et finis par prendre une sage résolution: je juge avoir fait suffisamment de piste dans ce désert pour m'offrir un autre moyen de transport. Je décide donc de remonter à In Aménas, d'y acheter un billet d'avion et d'aller par cette voie sur Djanet.

Lundi 28.9.70, 46e jour, +41°, tempête de sable.

Je retourne chez mon ami entrepreneur qui m'accorde de passer la nuit dans son atelier.

Mais à 19 h. le lieutenant de gendarmerie et son adjoint arrivent et nous embarquent au poste.

Motif: mon ami n'a pas le droit de m'héberger chez lui sans en avoir fait préalablement la demande à la gendarmerie locale. Le gendarme me prie d'aller dormir «dans la nature» et me garde mon passeport. Quant à mon ami, il craint les pires ennuis.

Mardi 29.9.70, 47e jour.

A 11 h. 30, l'avion décolle.

9 h. 30 je n'ai toujours pas pu obtenir mon passeport. Je suis malheureusement tombé une nouvelle fois en face d'un «illuminé» (détesté Les grandes gravures rupestres de Taha- rate. ▼

Merveilleux mélange de sable et de roche...

c'est le Tassili. 4 dans tout le secteur) qui est porteur d'une belle casquette et qui se fait un malin plaisir à semer la «pagaille» sur son passage I II m'interdit mê¬

me de laisser ma voiture en ville durant mon séjour à Djanet. Pour finir, j'obtiens mon passe¬

port et je camouffle mon véhicule derrière l'aéroport. Il me reste 15 min. pour prendre l'avion.

Je précise que durant tout mon long séjour en Algérie, je n'ai eu à subir que deux rencontres désagréables, celle des militaires de Deb-Deb, et celle du flic d'In Aménas. Partout ailleurs l'Algérien est très ouvert, fort sympathique et de toute bonne foi. J'ai de très nombreux amis Algériens, et je puis recommander ce pays à tout touriste. Je reviendrai en Algérie I

Mardi 29 septembre, 47e jour.

11 h. 30, le Convair 640 d'Air Algérie décolle.

D'In Aménas nous faisons route sur Djanet, par un vol qui très vite devient mouvementé. En effet, le ciel s'est brusquement chargé d'énormes nuages, fort menaçants. Traversons d'impres¬

sionnants «trous d'air», en cours de vol on nous oblige d'attacher nos ceintures. Dans le couloir de l'avion, les stewards font la navette pour vider les cornets!... Il est bien vrai que les turbulences sont violentes. Quant à moi, je reste les yeux braqués vers le sol, où j'aperçois les zônes pé¬

trolières d'In Aménas, Edjeleh, Ouan Taredert;

j'admire les grandes torchères qui brûlent un peu partout dans les sables. Nous survolons ensuite le grand Erg Bourharet, cette extraordinaire étendue de sable jaune-roux, où je viens de passer quelques jours en parfait solitaire; les dunes vues du ciel offrent un décor absolument irréel. Et déjà les premiers contreforts rocheux du Tassili N'Ajjer sont à la perpendiculaire de l'appa¬

reil. De ses collines aux rochers noirs, descendent une multitude de petits oueds, pour la plupart desséchés. Je change de siège, et sur la gauche j'aperçois le spectaculaire plateau du Tassili, à 15 km. au sud-est de Djanet; une énorme falaise absolument verticale, haute de 350 à 400 m.

sépare la vallée de Djanet au plateau du Tassili N'Ajjer, paradis des gravures et peintures ru¬

pestres.

Entretemps nous avons aterri. A ma descente d'avion, je suis surpris par les installations techni¬

ques de l'aéroport. La piste: large bande de terre battue, entourée de sables et de montagnes sur ses deux côtésI L'aéroport: un ancien hangar totalement dépourvu de toiture et presque en¬

tièrement désafecté. On doit juste pouvoir y entreposer quelques marchandises sans grandes valeurs... Sur ma gauche, un grand nombre de fûts devant très probablement servir à ravitailler l'avion «en détresse», car la véritable escale technique doit à mon avis se faire soit à Tamann- rasset, soit à In Aménas. Sur ma gauche, un manche à air qui reste désespérément vide d'air et tombe misérablement le long de son support, faute de vent. Tout autour de l'aérogare, un im¬

posant réseau de barbelés a été minutieusement déroulé, il y a de cela déjà bien des ans I...

(A suivre) Photos Roland Dougoud.

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