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Route de la Glâne 35 1700 Fribourg Tél

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Academic year: 2021

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Dans ce numéro vous lisez:

Lutte suisse 8

Un artiste de chez nous 12 Entre l'église et trois décis 17 Ombre de la cathédrale 18 Un Fribourgeois au Kenya 19

Centre-Avry 23

A bas les barricades 2U Monuments historiques 29

Les défunts 38

ILLUSTRE REFLETS FRIBOURGEOIS

armand niquille

Septembre 1972 No 295 27e année 40 pages Fr. 1.80

FRIBOURG Pl. Georges Python

fjjß M

DANCING

Ouvert de 21 h. à 2 h.

Attractions internationales Grand Restaurant Snack «Express»

Bar

Jeux de quilles Parking

ZÊlPR&NUPTIA DE PARIS

m m habille la mariée

et ses invitées Plus de 200 modèles exclusifs de robes de mariées dès Fr. 189.—

et tous les accessoires GENÈVE, rue Paul-Bouchet 2 BALE, Steinenvorstadt 63 ZURICH, Löwenstrasse 29 WINTERTHOUR, Marktgasse 28 BERNE, Aarbergergasse 5 LAUSANNE, rue de Bourg 35

(2)

2 r~

REFLETS FRIBOURGEOIS 27e année Septembre 1972 No 295 11 000 tirages Fr. 1.80 Edition, impression, administration:

Imprimerie Fragnière S. A.

Route de la Glâne 35

1700 Fribourg Tél. (037) 24 75 75 Rédaction:

Gérard Bourquenoud

Collaborateurs du journal:

Gilbert Fleury - Pierre Bossy Régie des annonces:

Annonces Suisses S. A. ASSA Pérolles 8 1700 Fribourg Tél. (037) 23 24 24 Abonnements:

Suisse: Fr. 18.90 par an.

Etranger: Fr. 21.60 par an.

Compte de chèques postaux 17-2851

Photo de couverture:

La valeur esthétique de l'objet est en étroite connexion avec son exécution, comme le démontre dans ce numéro, Armand Niquille, un artiste-peintre de chez nous.

Il n'est pas trop lard pour s'abonner au FRIBOURG-ILLUSTRÉ Je souscris un abonnement jusqu'à la fin 1972

Fr. 6.-

montant qui sera payé

* par remboursement

* par bulletin de versement

* Biffer ce qui ne convient pas Nom:

Prénom:

Profession:

Localité:

Rue et N°:

A découper et à retourner à Imprimerie Fragnière SA, Route de la Glâne 35, 1700 Fribourg

Memento des manifestations

FRIBOURG-ILLUSTRE publie chaque mois couvrir les frais d'administration,

avec le gracieux concours de l'UFT et la Dernier délai pour la remise des manus- Société de Développement, la liste des prin- crits: le 1er jour du mois précédant la pa- cipales manifestations annoncées suffisam- rution du journal. Les envois sont à adresser ment tôt. Les organisateurs sont priés de à la rédaction de Fribourg-lllustré, rte de joindre Fr. 5.— en timbres-poste, pour la Glâne 35, 1700 Fribourg.

FRIBOURG Jusqu'au 24 septembre

3 septembre à U h.

30 septembre

Musée d'Art et d'Histoire Galerie de la cathédrale Hôtel Duc Berthold Piscine de la Motta Rue Pierre Aeby CHARMEY

2/3 septembre Cibles chamois et chevreuils 9 au 24 septembre Chalet d'alpage de Vounetz

Sculptures médiévales, ivoires gothiques et émaux limousins en provenance de Nantes.

Exposition annuelle des jeunes artistes

«Impressions» ou comment des jeunes de 16 ans se représentent la vie de l'hôtel, exposition de la collection de M. Scardigno, expressioniste.

Championnat fribourgeois de natation, jeu¬

nesse et junior.

Braderie d'automne.

Tir des Dents-Vertes

Exposition des artistes fribourgeois MORAT

16 septembre

FRIBOURG 7 octobre

Frauenchor und Orchester¬

verein Murten

Aula de l'Université

Konzert

Soirée et concert du XXe anniversaire de la Chanson de Fribourg.

TOUTE L'ANNÉE:

FRIBOURG

BULLE ESTAVAYER GRUYERES PRINGY- GRUYERES

Musée d'histoire naturelle Galerie de la Cathédrale Dancings

Cinémas Musée gruérien Musée historique et folklorique

Château Fromagerie

Ouvert de 9 à 12 h. et de 14 à 17 h. (sauf jeudi et dimanche matin et le samedi toute la journée) Ouvert tous les jours de 14 h. 30 à 18 h. 30, dimanche de 11 à 12 h. Fermée le lundi.

FOUJI-YAMA, Pérolles 1.

PLAZA, place Georges-Python.

CAPITOLE, CORSO, LIVIO, REX, STUDIO, EDEN.

Fermé le lundi et le dimanche matin.

Ouvert tous les jours de 9 à 12 h. et de 14 à 18 h.

Jusqu'au mois de novembre, ouvert de 8 h. 30 à 19 h.

Démonstration de la fabrication du fromage de 7 à 10 h. chaque jour. Visite et projection et films chaque jour de 11 à 18 h.

Pique-nique d'automne C'est faire, souvent à la campagne ou à la montagne et sur l'herbe, à la belle saison, ce que nos ancêtres appelaient un «repas de plaisir» où chaque convive paie son écot ou apporte l'un des mets. Cela peut être une côtelette, du jambon roulé, un gigot, un rôti de veau, de bœuf, de mouton ou de porc à la «broche». L'origine du mot pique-nique est assez obscure. Elle remonte à 1672. Si l'on en croit les lexicographes d'outre-Manche sa définition exacte est de manger hors de chez soi et en plein air, une spécialité cuite à la chaleur du charbon.

Texte et photo Bd

(3)

Pour une meilleure information touristique de notre

beau canton

Texte Bd — Photo Fleury

Une image pittoresque du pays de Fribourg. ^

La dernière initiative de l'Union fribourgeoise du tou¬

risme qui a été présentée à la presse par son président, M.

Bernard Morand, est fort ré¬

jouissante. En effet, il est abso¬

lument nécessaire de rensei¬

gner le touriste d'une manière objective, sans vouloir procéder à une publicité alléchante. Pour ce faire, 22 panneaux d'infor¬

mations diverses ont été placés à l'entrée des localités qui sont reconnues comme touristiques, soit Broc, Charmey, Châtel- St-Denis, Les Paccots, Estavayer- le-Lac, Fribourg, Gruyères-Mo- léson et Morat.

Nature de cette documenta¬

tion...

Il s'agit d'un grand panneau dont la dimension varie en fonction des possibilités tou¬

ristiques de la localité où il est apposé. Ce panneau comprend le nom de la ville ou du village, ses armoiries et plusieurs petits panneaux 50/50 cm. comportant la représentation symbolique des possibilités touristiques. Il est à remarquer qu'aucun symbole n'est accompagné d'un nom d'établissement privé étant bien entendu qu'il s'agit de panneaux d'information et non de publicité. Il faut noter, enfin, que plusieurs panneaux 50/50 cm., seront blancs pour l'instant puisque prévus pour signaler des équipements futurs.

Que peut-on découvrir?

Les éléments symbolisés sont:

hôtel-motel-restaurant, remon¬

tée mécanique suspendue, ski, camping-caravaning, château, site historique, pêche, tennis, piscine, musée, minigolf, sports nautiques, information, plus quelques particularités. Tout cela permet au touriste de pas¬

sage dans notre canton de bénéficier et de choisir ce qu'il désire.

Rien ne peut être réalisé sans argent...

Sur le plan financier, le coût de cette première phase est

supporté de la manière suivante:

L'UFT paie le 60 pour cent du coût de toutes les installations au titre d'un investissement touristique. Les Sociétés de développement acquittant le U0 pour cent des frais occasionnés par les panneaux qui concer¬

nent leur commune. De plus, les communes intéressées par¬

ticipent également à l'effort en supportant les frais de pose et spécialement d'encrage des pan¬

neaux. L'investissement de cette réalisation se monte à plusieurs dizaines de milliers de francs.

Une véritable promotion du tourisme...

Au moment où la première tranche de la signalisation tou¬

ristique fribourgeoise a été mise en service (juillet 1972), et qui est l'une des premières à être conçue globalement à l'échelle du canton, il est per¬

mis de formuler des souhaits, a ajouté M. Morand. Le premier sera réservé à nos hôtes pour qui cette signalisation est faite et à qui les milieux touristiques fribourgeois ont l'espoir de rendre service. Le deuxième

souhait de l'UFT est adressé à la population qui doit être consciente qu'elle sera appelée à indiquer le cheminement à suivre pour parvenir à tel ou tel équipement et qu'elle peut con¬

tribuer efficacement à la pro¬

motion touristique fribour¬

geoise en donnant des rensei¬

gnements précis avec le sourire.

En troisième lieu, l'UFT et les Sociétés de développement for¬

mulent le vœu que le public en général aura à cœur de respec¬

ter cette signalisation et que celle-ci ne sera pas l'objet

«d'agressions» bêtes, coûteuses et inutiles.

A cette initiative de l'Union fribourgeoise du tourisme, il convient d'ajouter un motif supplémentaire. Le Pays de Fribourg possède d'innombra¬

bles atouts et curiosités que ses hôtes souhaitent découvrir.

Ils ne sont toutefois pas tou¬

jours situés en bordure immé¬

diate de la route ou du chemin emprunté par les touristes suis¬

ses et étrangers, raison pour laquelle, la collaboration de la population sera très appréciée.

Fribourg-lllustré s'associe au vœu de M. Bernard Morand et ose espérer qu'il sera récom¬

pensé pour son beau travail.

(4)

4

Slalom automobile de Romont

Organisé par l'écurie Spor¬

ting de Romont, le deuxième slalom automobile du chef-lieu glânois s'est déroulé au coeur de la nouvelle place d'armes de Drognens. Plus de 2000 specta¬

teurs étaient massés sur les bords du parcours.

Bien que le nombre des cir¬

cuits automobiles ait plutôt tendance à se restreindre de plus en plus en Suisse, Romont inaugurait, l'an dernier, un nou¬

veau parcours pour la compéti¬

tion automobile. Il avait pris pour cadre l'enceinte de la place d'armes de Drognens, laquelle

offre de nombreuses possibilités pour la mise sur pied d'une ma¬

nifestation de ce genre.

En effet, ce parcours a été, l'an dernier comme cette année, très apprécié des coureurs, car il se présente comme un circuit très complet: un départ sembla¬

ble à celui d'une course de côte, quelques tronçons rectilignes permettant d'atteindre des vi¬

tesses élevées et, bien entendu, de multiples portes et chicanes, exigeant de la part des pilotes une parfaite maîtrise de leur véhicule.

Suivant l'exemple de leur

compatriote Joseph Siffert, les Fribourgeois se sont classés plus qu'honorablement: Pierre Schmit, premier en GT de série; Claude Jeanneret, premier en tourisme spécial de plus de 1300 cm3; Marc Antiglio, pre¬

mier en GT spécial jusqu'à 1300 cm3.

C'est le Valaisan Edgar Richoz, au volant d'une Brabham, qui a réalisé le meilleur temps de la journée.

B. C.

Le Fribourgeois Marc Anti¬

glio, vainqueur en GT spécial.

^ Le Fribourgeois Pierre Schmit, vainqueur de la caté¬

gorie tourisme spécial.

tccei

"IM Bionnens

Un bel anniversaire de mariage

Entourés de douze enfants et vingt-cinq petits-entants, M. et Mme Oscar Gavillet-Conus ont fêté leurs 40 ans d'existence commune. Cette étape de la vie à deux a été marquée d'une belle ambiance familiale. Une messe a été célébrée à la cha¬

pelle de Notre-Dame des Mar¬

ches à Broc, puis un repas a réuni toute la famille dans un restaurant de la Verrerie. M.

Oscar Gavillet qui fut de nom¬

breuses années syndic de Bion¬

nens et Madame, présidente du groupement des dames, ont été gratifiés de cadeaux et de gen¬

tilles paroles. La rédaction du FI souhaite longue vie à ce couple paysan.

Photo Glasson-Bulle

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Double anniversaire à Neyruz

A Ceux qui ont été la cheville ouvrière de ces manifestations.

La population de Neyruz a vécu au mois de juin de belles manifestations marquant le 35e anniversaire de la société de musique «La Cordiale» et les 25 années du Football-Club.

Ces deux sociétés s'étaient mi¬

ses d'accord pour fêter cet évé¬

nement. Bénéficiant d'un temps magnifiquement beau et chaud à chaque week-end, ces mani¬

festations et joutes sportives ont obtenu un très grand succès.

Elles ont été organisées par un comité dynamique composé de MM. Gérard Rossier, président;

Laurent Mettraux et Louis Char- donnens, vice-présidents; Gil¬

bert Chammartin et Mlle Sabine Zamoflng, secrétaires; Jean- Pierre Sciboz, Jean-Claude Oberson et Charles Gendre, finances; Gilbert Mettraux-Car- rel, Carlo Gabaglio et Georges Brugger, festivités et cortèges;

Georges Rolle, Gérard Gendre et Raphaël Sepulveda, construc¬

tions et cantines; Joseph Odin, Albert Chammartin, restaura¬

tion et boissons; Charles Gros- set, tombola et jeux; Jean- Pierre Sciboz, presse et pro¬

pagande; Bernard Rossier, po¬

lice et sanitaire; Jean-Claude Morel et Louis Mettraux, chefs de service; Marc Morand, chef de cuisine. Nous n'oublierons pas tous les collaborateurs qui ont permis le montage de la cantine de 2500 places et l'amé¬

nagement de la place de fête.

Un programme qui était vraiment alléchant...

Ont participé à ces réjouis¬

sances de Neyruz, la fanfare

d'Ursy et ses majorettes. Les Sœurettes de Château-d'Oex, La Chanson du Lac, le Jodler- Club Alpenrösli de Fribourg, le choeur, le duo des Frères Böschung, le lanceur de dra¬

peau, deux sonneurs de cors, les costumés bernois, la fan¬

fare de Fétigny, le groupe fol¬

klorique «Correbrots-Vaudes»

de Corravilliers/France, la fan¬

fare de La Roche, Les armaillis de La Roche, l'ensemble de cuivre «Les Pierrafeu» et l'or¬

chestre Alain Moro. Ces grou¬

pes et sociétés ont animé bril¬

lamment les soirées organisées sous la cantine où chacun pou¬

vait déguster du bon jambon et de la raclette. Un grand nombre de jeunes gens et jeunes filles était présent chaque soir. Et quelle ambiance avec un petit coup de blanc fribourgeois!

Historique

de la société de musique...

C'est dans une chambre rus¬

tique de M. Joseph Dafflon du Carroz, syndic, que la «Cor¬

diale» vit le jour en 1937. Les membres fondateurs étaient MM. Albert Gumy d'Avry-sur- Matran (premier directeur), Michel Mettraux, Eloi Dafflon, Pierre Papaux, Joseph Gumy et Michel Dafflon. Le 20 juin 1946, elle inaugurait ses uniformes et en 1947, sa bannière. En 1949, elle recevait dans son village, les musiques de la rive gauche et en 1956, c'était l'inaugura¬

tion des uniformes actuels. En 1961, Neyruz accueillait le Gi¬

ron de la Sarine. Ont été direc¬

teurs de la «Cordiale», MM.

Albert Gumy, Simon Raemy, Joseph Sciboz, Michel Ayer, François Joye, Marcel Rossalet et l'actuel, le dévoué Roland Chavaillaz. Ajoutons que grâce au développement réjouissant de la localité, l'effectif de la société a augmenté. La jeunesse de Neyruz s'intéresse encore à la musique de cuivre, ce qui lui vaut un coup de chapeau, car c'est elle qui fera l'avenir de cette fanfare dont le village ne peut s'en passer. Elle compte à ce jour 51 membres et dix tambours (dont 7 filles). Der¬

nièrement, elle a participé au Corso fleuri de Dignes. Bon vent à cette société de musique pré¬

sidée par M. Laurent Mettraux.

...et du Football-Club Neyruz Il faut reconnaître et savoir gré à la population neyruzienne de l'avoir soutenu tant matériel¬

lement que moralement. Le Football-Club a aussi fêté un anniversaire. Il s'agissait d'un quart de siècle d'existence.

C'est déjà une étape pour une équipe telle que celle de Neyruz.

Celle-ci compte actuellement 35 membres et de petites équipes de juniors B. Ce sport a ses servitudes. Il faut s'entraîner, garder une certaine forme phy¬

sique et parfaire les connais¬

sances tactiques. Avec la volonté des joueurs, le F.C. Neyruz fut proclamé vainqueur de la Coupe fribourgeoise en 1965. A sa fondation en 1947, il était com¬

posé de MM. Marcel Roux, Ernest Rotzetter, Louis Julmy,

Eloi Dafflon, Marcel Gendre, Marius Berger, Joseph Raemy, Charles Perroud, Paul Dafflon, Jean Magnin, Simon Raemy, Gilbert Grosset. Aujourd'hui, ce club est encore plus vivant et les joueurs de la première équipe sont: Georges Rolle, Nicolas Dafflon, Léonel Rossier, Bernard Gendre, Hubert Wae- ber (entraîneur), Gérard Mory, Brugger Michel, Joseph Odin, Pascal Gendre, Romain Cham¬

martin, Jean-Daniel Nicolet, Louis Odin, Gérald Gendre.

Nous reparlerons à une autre occasion des autres équipes, dont leurs membres permet¬

tront la relève de leurs aînés ces prochaines années. M. Louis Chardonnens, président et res¬

ponsable du F.C. Neyruz, a fait part de sa satisfaction sur la vitalité des jeunes dans son village, lors du match de foot¬

ball féminin Suisse A - Suisse B qui a été joué sur le terrain du club local et qui a attiré un très nombreux public. Il est néces¬

saire, a-t-il ajouté en qualité de syndic que les sociétés cultu¬

relles et sportives de la com¬

mune, puissent bénéficier d'une ère nouvelle qui permette leur développement. Le même vœu a été formulé par M. René Pillonel, président des Musiques fribourgeoises, lequel a été enthousiasmé de connaître une telle activité dans une localité qui n'a que 700 habitants.

Que vivent le Football-Club Neyruz et sa fanfare.

Texte et photos Bd.

(6)

6

Flashes du canton

Un nouveau

central téléphonique à Schmitten

Au mois de juin dernier, un nouveau central téléphonique a été inauguré à Schmitten. Ce bâtiment fort bien conçu, ré¬

pond à toutes les exigences de notre époque. Il a été mis en service à la même date et en¬

globe les communes de Wiin- newil et Schmitten. Occupé actuellement par un millier d'abonnés, il pourra contenir 3000 raccordements, soit envi¬

ron 2000 qui sont à disposition

Le bâtiment inauguré

en cas de développement de la région. M. Alphonse Progin, buraliste postal, a été le dernier à manipuler les fiches du central manuel. La technique moderne a remplacé le cerveau et la main de l'homme dans les télécom¬

munications.

Assistaient à cette inaugura¬

tion, MM. Anton Brulhart et Joseph Ducrey, respectivement syndics de Schmitten et Wün- newil. Après la visite de ce nouveau central téléphonique singinois, une agape a été servie aux invités, au cours de laquelle M. G. Felder, directeur de l'arrondissement, remercia tous ceux qui se sont intéressés à

cette réalisation. Le sport handicap Fribourg, brillamment représenté

à Courchevel

La presse écrite et parlée, tout comme la télévision ont récemment souligné la réussite des Premiers Jeux Mondiaux d'Hiver pour Handicapés phy¬

siques qui ont eu lieu à Cour¬

chevel (France). L'équipe natio¬

nale suisse, forte d'une vingtaine de concurrents, se distingua particulièrement en récoltant plus de trente médailles dans les épreuves inscrites au pro¬

gramme, soit le ski alpin et le ski de fond, ainsi que le pati¬

nage.

Deux membres de la dynami¬

que section du Sport Handicap Fribourg, Denise Fragnière et Michel Schnarrenberger, ont contribué à la moisson helvé¬

tique.

Denise Fragnière (amputée supérieure simple) se classa au

Denise Fragnière et Michel Schnarrenberger.

deuxième rang du slalom géant et occupa la même place à l'issue du slalom spécial. Avec la distinction que lui a valu sa deuxième place au combiné, ce n'est en définitive pas moins de trois médailles d'argent qui garnirent son escarcelle.

Appelé à disputer la finale du patinage de vitesse, Michel Schnarrenberger (également amputé supérieur simple) rem¬

porta une superbe médaille d'or, conséquence directe de sa vic¬

toire sur son concurrent de l'Allemagne de l'Ouest.

Nous ne pouvons que nous associer aux félicitations déjà adressées à l'égard de ces sportifs, car le fait de retrouver deux membres d'une société sportive de notre ville au pal¬

marès final a réjoui chacun, malgré qu'ils ne s'intéressent au sport que d'une manière secondaire.

Texte: Marcel Brodard Photos: René Monney.

Anniversaire de mariage

Dimanche 4 juin, les enfants, petits-enfants et arrière-petits- enfants de M. et Mme Olivier Girard-Descloux à Prez-vers- Siviriez, ont fêté dans la joie leurs noces d'or. Une messe a été célébrée par l'abbé Marcel Broillet à la chapelle du village, avant qu'un repas réunisse toute la famille. Les jubilaires ont élevé avec courage et fermeté 14 en¬

fants, lesquels leur ont donné 49 petits-enfants et deux arrière- petites-filles. Tous nos vœux accompagnent ce couple dans sa retraite.

Photo J.-R. Seydoux, Bulle

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Charmey inaugure le tea-room du Parc

En attendant un nouveau téléski, une piscine couverte, Charmey inaugure le tea-room du Parc, non évocateur qui rappelle aux visiteurs le vaste enclos où s'ébattent, en toute quiétude, les gracieux cervidés.

Un nouveau tea-room, un nouveau lieu de rencontre, au centre du village, d'où l'on admire les façades rénovées et entretenues avec soin et qui laissent deviner, derrière leurs meneaux, des habitants sou¬

cieux de conserver de précieux souvenirs.

La maison est accueillante, rénovée avec un goût parfait, et fait honneur à ses proprié¬

taires, M. et Mme Raemy, et à son architecte, M. Michel Mail¬

lard. Ce lundi 17 juillet, des félicitations et des vœux de prospérité furent adressés par M. le préfet Robert Menoud, M. Albert Repond, syndic, et M. Auguste Robadey. Nous sommes persuadés que M. et Mme Roland Demierre, les gérants, donneront à leur éta¬

blissement un bel essor, Dans un avenir plus ou moins proche, le premier étage sera aménagé en restaurant où l'on pourra déguster les délices du fromage. Pour l'instant, une galerie d'art, gérée par M.

François Brunisholz, y est amé¬

nagée et les artistes de chez nous peuvent y exposer leurs œuvres pour le plus grand plaisir des estivants et des amateurs.

Le tea-room du Parc vous attend et vous retiendra cer¬

tainement par son cachet parti¬

culier.

Texte et photos: Pierre-Fran¬

çois Bossy.

Lorsque la fanfare du régiment 1 donne concert à la troupe

Une tradition veut que lors d'un cours de répétition, la fanfare du régiment 1 donne concert dans chaque village où se trouve stationnée la troupe.

Par un beau soir d'été, elle s'est déplacée à Marly où l'Etat- Major avait ses cantonnements.

Le colonel Hayoz, commandant du Régiment 1 était entouré des Autorités communales de ce village. Cette fanfare mili¬

taire qui a joué une dizaine de partitions, fut très applaudie par la population de Marly.

Texte et photos Bd

Le colonel Franz Hayoz, cdt du rgt inf 1 ^

Flashes du canton

(8)

Une vue de la Fête à Molé- son-Village.

M. Maurice Ecoffey, prési dent du Club de la Gruyère.

La fête cantonale de

lutte suisse à Moléson- Village

en images

Un sport qui intéresse les jeunes...

Un lanceur de pierre.

(Bd) — Le cœur du pays de Fribourg s'était ouvert aux fervents d'un sport na¬

tional très populaire chez nous: la lutte. C'était le di¬

manche 16 juillet, une jour¬

née ensoleillée et riche en folklore. Il y avait foule à Moléson-Village où était or¬

ganisée la 8e Fête de lutte suisse qui coïncidait avec la 48e compétition fribour- geoise des lutteurs. Cette manifestation sportive fut d'une éblouissante beauté.

Comme la presse de notre canton a déjà diffusé de nom¬

breux commentaires et ré¬

sultats sur cette manifesta¬

tion, Fribourg-lllustré se fait une joie de vous la présenter en images.

Les tambours de la fanfare de Gruyères.

(9)

\

m

Ernest Scnlaefh de Fribourg,

champion cantonal. Arrivera-t-il à gagner cette passe?

2

De jolies filles dans de beaux costumes.

6

Les jeunes jodleurs de Belle- garde.

3

De jeunes lutteurs aux prises 7

Gérard Genoud de Châtel- St-Denis, finaliste.

' '• 4

■ ' '*"■ Paul Dafflon d'Epagny, jou-

ant le cor des Alpes. Reportage-photos: G. Bd. - FI

(10)

10

Rions,

chantons, dansons

Voici

la Bénichon

(suite page 16)

NEYRUZ Hôtel de l'Aigle-Noir Dimanche 10 et lundi 11 septembre

Grande Bénichon conduite par l'orchestre «Alain Morro» — Tir à fleurs — Concert apéritif — Bar — Grande salle

et cantine chauffée.

Menus de Bénichon Tél. 037/37 11 51 Invitation cordiale: Famille Dousse-Bîrgognon Recrotzon: dimanche 24 septembre.

ROSE Hôtel de la Gare Grande Bénichon Spécialités de la borne — Gigot d'agneau.

Dimanche: concert apéritif

Bal et ambiance avec l'orchestre «Calanda»

Se recommande: Famille Pius Schafer. Tél. 30 12 98 Recrotzon: dimanche 24 septembre, orchestre «Sensegrus»

VILLAZ-ST-PIERRE Hôtel du Gibloux Dimanche 10 et lundi 11 septembre

Grande Bénichon conduite par l'orchestre «Les Galaxis»

Menus de Bénichon

Réservez vos places au 037/53 11 87

Se recommande: Famille Fernand Repond

Auberge-restaurant des ARBOGNES Dimanche 10 et lundi 11 septembre

Grande Bénichon Excellent orchestre Danse libre Menus de bénichon — Ses spécialités Famille Stern Recrotzon: dimanche 24 septembre

CORSEREY Hôtel du Châtaignier Rendez-vous des amis Jambon à l'os — Ambiance sympathique Une visite à Eugène lui fera plaisir.

Se recommande: Famille Eugène Macherel Tél. 037/30 11 34.

BARBERECHE Hôtel St-Maurice Dimanche 10 et lundi 11 septembre

Grande Bénichon Dîners et soupers de bénichon.

Ambiance et invitation cordiale:

Famille G. Schmid-Meyer Recrotzon: dimanche 24 septembre.

CHEYRES Hôtel de la Grappe Samedi 9 et dimanche 10 septembre

Grande Bénichon De bons orchestres conduiront la danse.

Vins de 1er choix - Dîners et soupers de Bénichon

«La Charbonnade» une spécialité de la Maison Se recommande: Famille Monney-Rappo Recrotzon: dimanche 24 septembre

ORSONNENS Hôtel du Cheval-Blanc

Grande Bénichon

Concert-apéritif Menus de bénichon Bal avec l'orchestre Roland Bernard

Se recommande: Famille Rossier PREZ-VERS-NOREAZ Hôtel de la Cigogne

Dimanche 10 et lundi 11 septembre

Grande Bénichon Une ambiance du tonnerre avec l'orchestre «The Flamingos» Concert apéritif le dimanche Menus soignés de Bénichon et ses spécialités.

Invitation cordiale: Joseph Brulhart-Schorro Recrotzon: dimanche 24 septembre.

MARLY-LE-GRAND Hôtel de la Croix-Blanche Dimanche 10 septembre

Grande Bénichon

Ambiance - Vins de 1er choix - Dîners de bénichon Tél. 037/46 13 98

Se recommande: Famille Jungo Recrotzon: dimanche 24 septembre

ROMONT Hôtel de la Belle-Croix Dimanche 10 et lundi 11 septembre

Bénichon gastronomique Rendez-vous des gourmets — Spécialités fribourg.

Se recommande: Famille Gérard Dorthe-Ecoffey Recrotzon: dimanche 24 septembre

VILLAZ-ST-PIERRE Hôtel du Guillaume Tell

Rendez-vous des gourmets

Dimanche 10 septembre Menus de bénichon Spécialités fribourgeoises — Tél. 037/53 11 04 Se recommande: Famille Dumoulin-Fragnière

(11)

11 Le public dans les ateliers de

la fabrique Boxai.

Boxai

Fribourg SA a ouvert

ses portes au public

Le 6 juillet dernier, l'usine de Boxai Fribourg a ouvert ses portes aux autorités de la ville et du canton, au Conseil com¬

munal de Belfaux, aux repré¬

sentants des banques de la place, des services communaux et cantonaux, compagnies d'as¬

surances, de la presse, amis et connaissances. Tout ce monde a eu la joie de parcourir les ateliers des usines de Fribourg et Belfaux et de mieux com¬

prendre ce qu'est exactement ce genre d'industrie. Celle-ci occupe actuellement 350 per¬

sonnes, employés et travailleurs, dont 30 pour cent de femmes et 35 pour cent d'étrangers.

Un brin d'histoire...

1935, l'usine de Boxai Fri¬

bourg SA est fondée sous le nom de Fabrique d'emballages métalliques SA. Les premières boîtes fabriquées le furent en fer-blanc et étaient destinées principalement aux produits lai¬

tiers.

1942, l'entreprise abandonne le fer-blanc et se lance résolu¬

ment dans l'emploi de l'alumi¬

nium pour ses fabrications et ne tarde pas à jouer un rôle de pionnier dans ce domaine. A cette époque, la boîte alumi¬

nium était quasi inexistante.

Aussi, toutes les méthodes et les machines de fabrication étaient à créer.

1963, l'usine, Boxai et ses sociétés sœurs à l'étranger sont rattachées au groupe Alusuisse.

Il existe aujourd'hui trois autres société sœurs, toutes issues de Boxai Fribourg, réparties en France, Hollande et Allemagne.

1964, mise en activité de la fonderie de Belfaux.

Une étonnante production...

1971, Boxai Fribourg SA a fabriqué 48 millions de boîtes diverses, alors que l'ensemble du Groupe Boxai qui compte 2000 employés, a produit 250 millions de récipients.

Cette industrie a utilisé 3600 tonnes de gueuses d'aluminium, 200 tonnes d'aluminium en ban-

techniques, etc. Le chiffre d'af¬

faires en 1971 s'est élevé à plus de 25 millions.

A l'usine de Belfaux, l'alumi¬

nium brut est fondu et coulé en bandes qui sont laminées, puis découpées en pastilles. Celles- ci sont, soit vendues telles quelles aux clients suisses et étrangers, soit utilisées à Fri¬

bourg pour la fabrication des boîtes.

L'usine du chef-lieu fribour- geois abrite les chaînes de fa¬

brication de boîtes, faites à partir des pastilles en prove¬

nance de la fonderie de Belfaux, l'administration, les ateliers au¬

xiliaires, les services techniques et de recherches.

Organes de la société Cette importante industrie fribourgeoise est sous la res¬

ponsabilité d'un conseil d'admi¬

nistration qui est composé de MM. Louis Guigoz, président;

Antonio Poretti, directeur;

Walter Hottinger, sous-direc¬

teur; Roland Chappuis, Jean Michel, René Schupisser (Alu¬

suisse) et Mlle Marie Rey, fondés de pouvoir; Pierre Benz, Bernard Chassain, Paul Wiek et Mme Marie-Thérèse Zbinden, mandataires commerciaux.

des, 100 tonnes de fer-blanc, 75 tonnes de vernis et une tonne d'encre. La production a été de 1500 tonnes de pas¬

tilles de filage pour revente et 2100 tonnes pour son propre usage. Les boîtes fabriquées sont destinées au condition¬

nement de produits alimen¬

taires, boissons, bière, déo¬

dorants, insecticides, produits

Photos Fleury Texte Bourquenoud

Un exemple à suivre...

En ouvrant ses portes au public, Boxai Fribourg a permis à ses employés et collaborateurs d'inviter leurs familles, amis et connaissances. Ceux-ci ont pu se faire une idée de la fabrica¬

tion des boîtes métalliques qui sont utilisées chaque jour dans le commerce et qui sont jetées à la poubelle par chaque foyer.

Les autorités ont également fait part de leur satisfaction à la direction de cette entreprise qui a donné l'exemple en pre¬

nant une telle initiative qui fut très appréciée.

Fribourg-lllustré qui a eu la joie de visiter Boxai Fribourg en ce lieu et à Belfaux félicite chaleureusement M. Michel pour tous les renseignements qu'il a bien voulu nous remettre à cette occasion. Et que vive cette industrie fribourgeoise déjà florissante.

Quelques explications sur la forme de la boîte.

<

L'entrée de

Fribourg. la fabrique à

(12)

Une interview

de Claire Nordmann Je monte quatre étages d'un seul trait. Il plane sur les paliers une odeur de cuir neuf. En effet, Armand Ni- quille a installé son atelier au-dessus d'un magasin de chaussures. L'homme qui m'ouvre la porte est ennuyé par ma visite, qu'il attendait mais n'espérait pas. L'ate¬

lier est constitué d'une vaste pièce ou le jour pénètre par deux petites fenêtres. Mais les dimensions de l'atelier ont singulièrement rétréci depuis le temps que l'artiste y entasse pêle-mêle ses œu¬

vres et les dessins que des enfants lui ont donnés. Il reste juste assez de place pour le chevalet et le magné¬

tophone qui diffuse à lon¬

gueur de journée de la musi¬

que classique. De simples ampoules pendent du pla¬

fond, entourées d'un carton plié en guise d'abat-jour.

Voilà pour le décor. L'hom¬

me, lui, sera révélé au cours de cette interview. La partie n'a pas été aisée, l'artiste tentant sans cesse de se re¬

biffer. Nous nous gardons de vous donner sa fiche signalé- tique, mais si vous apercevez un dandy, grande taille, à l'allure altière, déambuler sur le trottoir de la rue de Romont, invariablement af¬

fublé des mêmes «frusques», vous avez trouvé, c'est Ar¬

mand Niquille, notre proie de ce jour!

FI — Armand Niquille, je sais que je vous importune en faisant un reportage sur vous. Vous êtes connu de tous à Fribourg et ailleurs, et cependant j'ai l'impres¬

sion que l'homme se cache sous une carapace!

A. N. — C'est vrai, ce côté don Quichotte que j'ai, c'est une cuirassa. Au fond, j'en ai besoin pour conserver mon équilibre, surtout en vivant dans une petite ville. L'art pousse au narcissisme, et il m'en est resté un côté secret, ou discret. L'art est fait de tranquillité et de paix. Sans cela, on doit se montrer, com¬

mencer à faire le clown. Ce n'est pas mon genre.

Vous êtes donc un soli¬

taire?

Oui, mais un solitaire qui vit sur une île en regardant les autres avec sympathie. La seule façon de les aimer consiste peut-être à ne pas les contem¬

pler de trop près. Les seuls que je voie de près sont mes élèves.

Ma solitude n'est pas un choix délibéré, ni une position de repli, c'est une forme de sa¬

gesse. Evidemment, lorsqu'on est jeune, on veut bousculer le monde et on n'a pas cette atti¬

tude.

Armand Niquille, nous avons fêté le 30 mars votre anniversaire et nous nous permettons de vous féliciter au nom de Fribourg-lllustré et de la population fribour- geoise. Est-ce que l'enfant que vous avez été était desti¬

né à la peinture?

(13)

Oh non! J'étais un gosse heu¬

reux comme on peut l'être à cet âge-là. Nous avions des joies simples: à la confirmation, on recevait une montre avec chaîne en argent, et à la pre¬

mière communion des souliers neufs. J'en avais reçus des jau¬

nes, qui me faisaient horrible¬

ment mal aux pieds. Ce jour-là on mangeait également des meringues. On jouait au foot¬

ball n'importe où, comme tous les gosses. Lorsqu'on voyait une automobile arrêtée, on attendait qu'elle parte pour aller mettre nos narines des¬

sous au-dessus de la flaque d'essence qu'elle laissait parce que l'odeur de benzine avait à cette époque-là un parfum ini¬

maginable. On était heureux parce que tout était neuf, plein de fraîcheur. Vous voyez, je ne ressortais pas du lot. J'ai eu du génie vers l'âge de dix ans, car j'avais presque tout lu. J'ache¬

tais des livres sur le dix-hui- tième siècle pour deux sous chez la mère Cotting. Un jour, j'ai acheté un livre de Voltaire.

Apprenant par la suite qu'il était à l'index, je l'ai jeté par¬

dessus le pont de Zaehringen avec un grand geste ...et je l'ai toujours regretté. Après, il y a eu un certain passage à vide.

Je pense qu'il y a comme cela des temps morts dans la vie.

L'enfance est une période mer¬

veilleuse, l'adolescence et la jeunesse, des temps d'expé¬

rience et de recherche qui ne porteront leurs fruits qu'à l'âge adulte. Nous vivions enfermés dans une religion janséniste.

On s'en évadait en prenant des

«cuites». Nous préparions la cérémonie de façon scientifique:

nous prenions plusieurs bou¬

teilles d'alcool dont nous égali¬

sions les contenus, puis nous mélangions toutes ces boissons, systématiquement. Nous allions siroter cet infâme breuvage dans les buissons des Grand- Places, où nous avions pris soin de cacher nos verres. Les len¬

demains étaient un peu péni¬

bles.

Les divertissements? simples et sains à la fois. Pendant les vacances, on se baladait à pieds, dix ou quinze jours. Plus tard, j'ai voyagé deux à trois mois par an en tout cas. Comme repas, une poignée de pistaches. Je

marchais beaucoup la nuit.

J'allais au hasard, sans carte, me fixant vaguement comme but Bordeaux ou Nantes. En chemin, quelques Allemands en bas blancs et souliers à clous me saluaient. Parfois, je grim¬

pais sur un camion de charbon.

Les hippies n'ont rien inventé.

Quand avez-vous com¬

mencé à peindre?

J'avais dix-sept ans lorsque j'ai fait ma première peinture à l'huile. Je signais avec un grand N comme Napoléon. A l'épo¬

que, j'étais au Technicum, en section «arts graphiques». Il y avait alors un professeur admi¬

rable, M. Pilloud. J'avais beau¬

coup de peine à dessiner les tours de la cathédrale. Il me disait; «C'est très bien, vos tours penchées rendent bien l'esprit de Fribourg». J'ai ter¬

miné le Technicum, mais je n'ai jamais été un excellent élève. C'est pourtant là que j'ai connu les artistes fribour- geois. Ils vivotaient et pour ne pas crever de faim, donnaient quelques heures de cours. Il y avait là: Catani, Pilloud, Ro¬

bert, Hiram Brülhart, qui a dépensé sa fortune et celle de sa femme. J'ai en somme suivi la filière normale, sauf que j'enseigne au Collèg, où je suis un humble professeur-auxiliaire depuis vingt-cinq ans. Mais l'éti¬

quette me laisse indifférent.

Et après vos examens au Technicum?

J'ai traîné ma bosse. La peinture ne se vendait pas. Je peignais sur des cartons, de vieilles toiles cirées retournées, de vieux draps, du pavatex ou du calicot à 0,70 Fr. le mètre, tout était bon.

Vos thèmes préférés?

Comme maintenant, j'ai tou¬

jours tourné autour d'une di¬

zaine de sujets. J'esquissais des

«Fribourg», sans la cathédrale de St-Nicolas bien sûr, je m'atta¬

chais aux coins pittoresques, aux maisons. Et puis des Christ, des compositions, des sujets d'inspiration mythique. Comme

je ne suis jamais arrivé à quel¬

que chose de bien, je continue encore maintenant dans cette voie.

Pourquoi peignez-vous des Christ. Etes-vous un mysti¬

que?

Non, mais j'aime le Christ. Il me fascine. Je le vois chaque fois différent. Pendant la guerre, il était très saignant. Par exem¬

ple, il y a un tableau que je n'ai jamais osé montrer, qui repré¬

sente un Juif cloué sur la croix, revêtu des mêmes habits que ses frères des camps de con¬

centration. Si je n'ai pas osé le montrer, ce n'était pas à cause des Juifs, mais des Chrétiens, à l'époque. J'ai des séries de tableaux du même genre.

A Paris, je suis entré dans quelques ateliers, juste pour y mettre le nez. Je ne m'y sentais guère à l'aise et je repartais.

J'étais d'abord un paysagiste et je préférais le plein air. Je clouais les toiles aux arbres et je peignais par quinze degrés au-dessous de zéro. A la maison, la couleur fondait lorsque le tableau dégelait. Cela donnait des compositions assez bizarres.

Faut-il être un peu fou pour peindre?

Dans le sens où Erasme en parlait, oui. Ce grain d'origina¬

lité qui nous rattache à la divi¬

nité est nécessaire. Jacques Thévoz m'a dit un jour: «Il faut avoir les pieds sur terre et la tête dans les nuages». Moi j'en viens à avoir la tête plus haut que les nuages, parce que les nuages, c'est encore trop bas.

Quand êtes-vous venu au portrait?

Je n'ai jamais été un portrai¬

tiste. Le portrait m'échappe.

Je suis très angoissé lorsque j'esquisse un portrait: un visage est tellement mouvant, plein de mystère que je crains de le figer sans restituer l'étincelle qui l'anime. Cela provoque en moi un déchirement. Un paysage est moins changeant. Et je ne tiens pas du tout à brosser un

(14)

14

portrait de la même manière qu'une nature-morte. J'ai «cro¬

qué» une fois le cardinal Jour- net, mais d'après une photo.

J'essaie d'atteindre une cer¬

taine stabilité qui se retrouve¬

rait dans mes toiles.

Comment parvenir à cette sagesse?

Jouir de chaque jour, en se disant sans cesse que demain on n'existera peut-être plus. Le

«carpe diem» en somme. J'ai vécu à l'ombre de la mort, depuis tout petit. Et ce senti¬

ment me rattache paradoxale¬

ment à la vie, à l'amour, à toutes choses grandes et belles, à la terre.

Que recherchez-vous?

Le bonheur, comme tout le monde. J'essaie de m'accomplir par la peinture, en lui donnant le meilleur de moi-même. Et puis, j'ai mes cours. J'aime beaucoup les gosses. Ils sont pleins d'esprit, de génie. Je dispense mes conseils aux plus jeunes. Les adolescents ont perdu en route des qualités qu'ils retrouveront plus tard.

Si un élève émet une opinion différente de la mienne, c'est qu'il a acquis une personnalité.

J'ai fait mes premières armes avec ma femme, si j'ose dire.

Je lui ai montré l'art de la res¬

tauration.

Restaurez-vous encore des églises ou des objets anciens?

J'ai restauré beaucoup d'au¬

tels baroques, pleins d'or, de couleurs. La restauration né¬

cessite une longue patience, un métier sûr, une technique affir¬

mée. C'est un art bien différent de la peinture. Mon activité de restaurateur m'a poussé à ne pas méconnaître le détail ma¬

tériel. Le fait d'avoir palpé chaque contour d'une statue, d'avoir sondé le secret des cou¬

leurs et des formes m'a donné le ressourcement dont j'ai con¬

tinuellement besoin. L'impor¬

tance que j'accorde au sacré vient certainement de mon contact permanent avec l'art religieux.

Ne craignez-vous pas de ne pas restituer l'objet tel que son auteur l'avait con¬

çu?

Il faut laisser l'objet tel qu'il était et retoucher les parties endommagées. Pour les statues, on retrouve souvent des poly¬

chromies, éventuellement des esquisses du sculpteur. Le res¬

taurateur doit montrer suffi¬

samment d'humilité pour dis¬

paraître derrière l'objet; en d'autres termes, la partie res¬

taurée doit cohabiter avec la partie ancienne sans choquer l'œil.

La cohabitation avec l'an¬

cien vous a-t-elle donc telle¬

ment marqué?

Incontestablement. J'ai appris à travailler à la caséine. En peinture, jusqu'au seizième siè¬

cle inclus, et dans la décoration (par exemple les armoires pein¬

tes) jusqu'au dix-huitième siè¬

cle, on ne peignait pas à l'huile, mais à l'oeuf mélangé à du vernis.

C'est ainsi qu'a été exécuté le

| Tryptique de l'Eglise des Cor¬

deliers. Il en va de même pour les icônes. J'ai adopté moi- même cette technique pour ma

«Vierge des pauvres». Mais la peinture à l'huile garde l'avan¬

tage de se patiner. La toile semble moins rigide, moins fixe. Les Rembrandt, au fil du temps, se sont cuits, le vernis et l'huile ont macéré et les tableaux n'en sont devenus que plus mystérieux. Van Eyck fut parmi les premiers à essayer cette méthode, mais ajoutait passablement de vernis au mé¬

lange.

Je vous disais tout à l'heure que la cohabitation avec l'an¬

cien marque son homme. Elle influence aussi la méthode de travail. Je recommence par exemple dix fois un tableau, je peine, m'acharne parfois pen¬

dant plus d'un mois. Je ne suis point satisfait si le détail n'est pas soigné, même si l'esquisse est belle.

Parlez-nous de vos tech¬

niques!

J'ai d'abord exécuté des ta¬

bleaux en épaisseur, puis d'au¬

tres plus lisses. J'ai donné dans le réalisme, le surréalisme, ra¬

rement dans l'abstrait. Comme je vous l'ai déjà exposé, je tra¬

vaille à l'œuf. La recette est simple: vous prenez un œuf entier, un peu de vernis, d'huile, de vinaigre, vous faites en som¬

me une mayonnaise que vous mélangez à la couleur (et que vous ne mangez pas). Le même procédé est utilisé pour la tempera mais sans vernis ulté¬

rieur.

J'oubliais le «blanc d'argent», mot poétique pour «blanc de plomb». Plus personne, sauf moi et quelques autres farfelus, ne l'emploie, car il est véné¬

neux. Je commence une toile au blanc d'argent et je la ter¬

mine au blanc titan, plus clair et moins onctueux.

Pensez-vous que nous ayions du retard sur les autres pays dits civilisés?

Nous avons malheureusement perdu cette qualité qui s'accor¬

dait si bien à notre façon de vivre... une certaine lenteur qui n'est point nonchalance!

Maintenant, chacun court après le dernier train et le rate. L'art actuel est destructeur. Le pein¬

tre assène des coups de poing que les spectateurs font sem¬

blant d'encaisser. Le tableau moderne ne doit pas être admiré longtemps, il n'a plus rien d'intimiste.

Etes-vous un peintre inti¬

miste?

Je crois, oui. Ce mot unique¬

ment évoque déjà les méandres de l'âme du poète. J'apprécie les choses tranquilles. J'aime les audaces cachées qui se dé¬

couvrent si l'on prend le temps de se laisser lentement impré¬

gner. Je laisse le bruit et la fureur aux autres.

Vous n'êtes

sionné? pas un pas- Se passionner n'est pas le terme exact. La passion est trop momentanée... une étin¬

celle fugitive. Ma peinture me

«possède» depuis quarante ans, c'est plus que de la passion. On n'échappe pas à cette sorte d'envoûtement.

(15)

15 Qui sont vos peintres pré»

férés ou maudits?

Je ne tiens pas à parler des maudits... Vermeer m'émeut profondément. On a beau se rapprocher de lui, il semble s'éloigner encore. Il y a chez lui une sorte de froideur chaude, de perfection étonnante. Tandis que chez Rembrandt, le sang coule, c'est plus vulgaire. Et puis cette lumière mystérieuse, comme chez la Tour, du reste.

J'avais un grand ami, Balthus, dont j'aime beaucoup les œu¬

vres. Miro? Je l'ai connu: un homme d'une grande naïveté.

Il y a encore le sublime Chagall, Soutine qui tordait les perspec¬

tives comme un torchon. Ce dernier a influencé mes pein¬

tures «nocturnes» (par exem¬

ple «les Prisonniers d'Eros»).

Quel est le rôle de la femme dans votre vie et dans votre œuvre?

Dans la femme il y a en même temps la mangeuse d'hommes, la salvatrice, la mante religieuse et la procréatrice... Elle répand le sang, mais aussi l'amour.

D'un seul regard, elle trans¬

forme, saisit, bouleverse! De¬

puis que le monde est monde, l'homme et la femme jouent au chat et à la souris, cette der¬

nière laissant croire au chat qu'il est le plus fort. Chacun forge la femme à sa manière.

La Renaissance l'a vue ronde, sensuelle, vers 1830 anémique, un siècle plus tard garçonne, mais toujours aussi impéné¬

trable!

Photos Pierre-François Bossy Propos recueillis par

Claire Nordmann Vous rattachez-vous au

point de vue du style à une Ecole?

Etes-vous vraiment «le»

peintre de Fribourg comme Utrillo était celui de la vie parisienne, par toutes vos fibres?

Je suis un réaliste «diurne»

et un surréaliste «nocturne», avec un soubassement impres¬

sionniste. Le jour, je fais des esquisses sévères, aux tons sou¬

vent austères. La nuit, je donne libre cours à ma fantaisie et mes rêves érotiques. Je re¬

prends sans cesse les mêmes thèmes, la femme, le Christ, Fribourg, les arbres, etc..., parce que j'ai l'impression de n'avoir jamais bien réussi à traduire mes émotions. Evidem¬

ment, l'interprétation de ces thèmes varie. Mes Christs n'avaient pas l'air ingénu pen¬

dant la guerre.

Vous n'êtes donc jamais content de vous-même?

Vous savez, en face d'une de mes anciennes peintures, je deviens dénué de tout sens critique et je suis capable de l'apprécier au même titre que les autres toiles. Je l'accepte car elle ne fait plus partie de moi- même. Tandis que lorsque je suis en pleine lutte, je ne par¬

viens jamais à être satisfait de moi-même. L'artiste n'est pas un jouisseur, mais d'abord un critique, un anxieux. Une fois le tableau achevé, j'ai une cer¬

taine lassitude. C'est le prochain tableau, la quête suivante qui m'attirent.

Fribourg est une partie de moi-même. En 1900, il n'y avait que l'école de la Neuveville, l'usine de l'Oelberg et Montor- ge qui la déparaient. Aujour¬

d'hui, on la détruit de plus en plus, c'est bien dommage. Fri¬

bourg est une ville inspirée, sans lac pour l'affadir, une vi¬

sionnaire, un serpent de mer qui monte à l'assaut de la mo¬

lasse, un monstre changeant, délicat dès la première neige.

Une dernière question, Armand Niquille, qu'est-ce que l'artiste?

Je n'ai aucune définition toute prête à vous offrir, je déteste les grands mots qui sonnent faux. L'artiste travaillait d'abord pour Dieu (il lui élevait des cathédrales), puis pour les prin¬

ces et les bourgeois. Les artis¬

tes doivent bien vivre, eux aussi. J'estime que l'artiste doit être utile, sinon il vit en marge de la société dont il est issu.

Mais c'est une utilité sous- jacente. Cela semble paradoxal, mais je trouve l'artiste plus réaliste que la masse du peuple.

Lorsqu'il prévoit si on lui demande conseil, bien sûr beau¬

coup d'espaces verts dans les villes, plutôt que l'implanta¬

tion de nouveaux immeubles, il raisonne déjà en temps d'ave¬

nir.

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LENTIGNY Auberge St-Claude Dimanche 10 et lundi 11 septembre

Grande Bénichon Bonne ambiance avec l'orchestre «Krebs»

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«Alpenrösli»

Menus de Bénichon: Jambon et gigot

Se recommande: Fam. Jean-Claude Morel

Rions, chantons, dansons, voici la Bénichon MEZIERES (Romont) Café de la Parqueterie

Dimanche 10 et lundi 11 septembre

Grande Bénichon Vins de choix — Excellent orchestre — Menus de bénichon.

Invitation cordiale Famille Roch Recrotzon: dimanche 24 septembre

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Dimanche 10 septembre

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Ambiance — Vins de 1er choix

Se recommande: Famille Roger Dousse Recrotzon: dimanche 24 septembre

(Suite et fin de la page 10)

LE CRET Hôtel de la Croix-Fédérale Dimanche 10 et lundi 11 septembre

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Entre l'église...

Le dialogue rédaction-lecteur est une nécessité vitale dans la vie d'un journal.

Malheureusement, la liberté de cet échange s'avère généralement unilaté¬

rale; rares sont, en effet, les lecteurs qui profitent de l'occasion ainsi trouvée d'exprimer leurs opinions.

«Entre l'église et 3 décis», voilà une situation dans laquelle maints Fribour- geois aiment à se retrouver pour donner librement, semi-publiquement, leur avis tout personnel. C'est pourquoi nous avons tenu à baptiser ainsi cette nouvelle rubrique qui ne manquera pas d'obtenir l'approbation de nos lecteurs.

Sortie de la messe dans un village gruérien. ^

Ça été ces vacances à la campagne.

— Pendant les vacances, certains hommes, établis avec leur famille dans un chalet de montagne, ne savent pas comment écraser les heures. Ils font les cent pas entre la cui¬

sine, la cave et le galetas. Aucune initiative ne leur vient au cerveau pour occuper leurs dix doigts. Une telle situation est parfois pénible pour des personnes qui ont l'habi¬

tude du mouvement.

— Ce n'est pas le cas de mon ami Maurice.

Le premier jour de ses vacances, son épouse lui a dit: «Si tu veux faire quelque chose, il te faut repeindre les tabourets de la cui¬

sine».

—Ce travail ne se présente pas comme une joyeuse récréation, mais plutôt comme une corvée, dit-il!

— C'est vrai. Je suis tout à fait de ton avis. Mademoiselle, apportez-nous trois de blanc!

— Maurice qui est un gros travailleur n'avait pas peur de cette besogne. Mais pendant les vacances... Il accepta toutefois, en maugréant. Le lendemain, il est descendu dans la localité la plus proche pour acheter un pinceau et un pot de peinture. Et il s'est mis à peindre les tabourets... Une couche, deux couches, trois couches... Ce travail était si bien fait, que la table de la cuisine avait mauvaise figure au milieu des tabourets redevenus comme neuf. Il lui a fallu quelques minutes de réflexion avant de sortir la table et la repeindre. Avec le nouvel aspect de celle-ci, il constata que la cuisine elle-même méritait aussi d'être rafraîchie. C'est ainsi que Maurice retourna au village une seconde fois, afin d'y acheter un autre pinceau et quelques kilos de peinture. Trois jours plus tard, la cuisine était si belle, que Maurice et son épouse passaient des heures à l'admirer.

«Mon chéri, je te félicite et je t'embrasse...

Après tout, pendant que tu y es, ne penses- tu pas que la salle de bain...»

— Mon sacré Maurice a également repeint la salle de bain... Puis les W. C. et le corri¬

dor. Il a passé une semaine avec le pinceau dans les mains! Il faut reconnaître qu'il est quand même courageux cet homme, pen¬

dant les vacances! S'il n'a pas droit à sa médaille, alors non de pipe...

— Lui qui pensait battre la flemme durant une quinzaine, cela a été foutu. Et comme les gens qui s'ennuient, doivent travailler...

C'est ce qu'il a fait. Ni télévision, ni radio, ni journaux. Rien. En un mot, la bonne solution pour calmer ses nerfs.

— Il n'a pas vécu plus mal. Non. Il aura tout le temps de feuilleter les journaux à sa rentrée. Une chose est certaine, il a aban¬

donné le pinceau pour au moins une année.

Après les tabourets, la table, la cuisine, les W.C., la salle de bain et le corridor, à quoi faut-il encore penser! Oui, mais quand il fera moins chaud. Vous me direz menteur, mais la seconde semaine, Maurice a passé tout l'extérieur de son chalet à l'huile. Il fallait le faire! Pour ma part, c'est un pauvre homme, il a attrapé la maladie du pinceau.

Il me semble pas que le cas soit très grave, mais plutôt triste. J'ai souci qu'à sa rentrée, il ne mette pas à repeindre son appartement.

Un peu de folie et de stupidité pour que ce dernier change de couleur d'ici la fin du mois. Comme son épouse, il est content de son chalet, car c'était du bon travail.

— Tu bois encore un coup Gégé avant d'aller dîner. Mademoiselle, une tournée.

— Comment ose-t-on parler de travail durant les vacances. C'est là une chose que je ne comprends pas, même en sortant de l'église. Il est vrai que le Fribourgeois ne peut pas rester sans rien faire. Enfin, chacun écrase les heures comme il le peut, comme il le veut. Mon ami Maurice a bénéficié de belles vacances au grand air, à la montagne.

Il regrette simplement une chose, de n'avoir pas pensé aux myrtilles, aux framboises et aux champignons. Il aurait bien aimé se croiser les bras et faire ronron au soleil.

C'est probablement ce que je ferai lorsque ce sera mon tour. A moins que j'aie envie de quelque chose de particulier. Qui a tort?

Qui a raison? J'aime mieux ne pas le savoir...

Texte et photo G. Bd

(18)

18

l'ombre

chronique des fribourgeois du dehors

par gérard bourquenoud

Manifestations annoncées par l'Association Joseph Bovet

Genève Cercle fribourgeois 6 au 10 septembre

24/25 septembre Freiburger-Verein 24 au 28 septembre Cercle fribourgeois La Chaux-de-Fonds

23 septembre Yverdon 30/31 septembre Nyon

15 octobre

Amicale «Moléson»

Amicale des Fribourgeois Cercle fribourgeois

Voyage en Hollande Bénichon Voyage en Hongrie Grande Bénichon Bénichon à Grandson Bénichon à Gland

Famille

Yves Genoud-Lampert, Genève

Qui ne connaît pas la nouvelle cité du Lignon à Genève où est organisée tous les deux ans, en automne, la Bénichon du chœur- mixte «La Marjolaine»! Cet ensemble costumé connu au- delà de nos frontières, est pré¬

sidé par M. Yves Genoud que Fribourg-lllustré a la joie de présenter à ses lecteurs. Notre compatriote qui est né en 1940 à Remaufens, sa commune d'ori¬

gine, a fréquenté les classes pri¬

maires de Vevey, puis en Valais.

En 1955, il s'est installé à Genève pour travailler dans l'administration cantonale. Ac¬

tuellement, il est occupé à la

Caisse de compensation du bâti¬

ment. Marié à Ida Lampert, une sympathique hongroise, notre cher ami Yves se plaît dans la cité de Calvin. Il est l'un des 2200 Fribourgeois qui habitent Genève. Il aime aussi retrouver sa terre natale en compagnie de sa fille Clara.

Si Madame adore la musique et la danse, lui passe ses heures de loisirs à la technique électro¬

nique. Président de «La Mar¬

jolaine» depuis 1965, M. Ge¬

noud porte avec fierté le bredzon. Et son épouse qui est également membre de ce grou¬

pement folklorique, porte à chaque manifestation le dza- quillon. Abonnée à notre jour¬

nal depuis le 3e rassemblement de Sales, cette famille dzodzette a bénéficié des vœux de la ré¬

daction du FI.

Sion 21 octobre Monthey 21 octobre Colombier 22 octobre Lausanne 27/28 octobre Le Locle 28 octobre Val-de-Travers 28 octobre Onex-Lancy 28 octobre

Amicale des Fribourgeois Amicale des Fribourgeois Société fribourgeoise Cercle fribourgeois Cercle fribourgeois Société des Fribourgeois Chœur-mixte fribourgeois

Souper de Bénichon Bénichon Match au loto Bénichon Soirée dansante aux Endroits Soirée au Cernil Grand match aux cartes

Y

Mme Dupont-Tercier, LesTuileries/Grandson

On s'y arrête facilement au joli café de la Croix-Blanche aux Tuileries, en bordure de la route Yverdon-Grandson. L'in¬

térieur est accueillant et quel¬

ques clients discutent de leurs affaires. Le rédacteur du FI de passage dans cet estaminet charmant, a fait un brin de causette avec la tenancière qui reçoit son monde avec le sou¬

rire.

Née à Vuadens en 1910 où elle a suivi les classes primaires, Mme Jeanne Dupont-Tercier est originaire de Grandvillard. Elle fréquenta aussi trois ans l'Insti¬

tut Sainte-Croix à Bulle, avant d'effectuer des stages comme

sommelière à Lucerne et Lau¬

sanne. Elle habita Giez où son mari était cordonnier. En 1938, elle s'est installée aux Tuileries/

s I Grandson, afin d'exploiter le café de la Croix-Blanche. C'était un 14 avril. Cette date est his¬

torique pour notre compatriote.

A la suite de son union avec M.

Jean Dupont, décédé en 1965, elle eut un fils. La joie qu'elle partage avec ses deux petits- enfants lui conserve le moral, pas vrai Madame...

Mme Dupont aime jouer au yass et adore les promenades dans la nature. Elle s'offre quel¬

ques loisirs en compagnie d'Huguette Angeloz, sa fidèle sommelière depuis dix ans.

Abonnée à Fribourg-lllustré de¬

puis quelques mois, elle a été gratifiée des souhaits de la rédaction.

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A Notre compatriote a tiré juste...

C'est au domicile de ses parents dans le chef-lieu veveysan que Fribourg-lllustré a eu le privilè¬

ge de rencontrer en toute ami¬

tié, M. René Pilloud qui travaille en Afrique depuis déjà 17 ans. Il était en vacances avec sa famille, ce qui nous a donné la possibilité de bavarder quelques instants sur sa profession et sa vie au Kenya.

F.-l. Qui êtes-vous exacte¬

ment?

Je suis né il y a un peu plus de 40 ans à Châtel-St-Denis, ma commune d'origine. J'ai fré¬

quenté les classes primaires et l'école secondaire pour ensuite accomplir un apprentissage de pâtissier dans un hôtel d'Olten.

Après un stage à La Rochelle, à Genève, j'ai décidé de partir à l'étranger, afin de me perfec¬

tionner dans ma profession. Le 15 octobre 1955, je prenais l'avion à Cointrin à destination de l'Afrique. Huit heures de vol ont suffi pou m'emmener à Nai¬

robi où je me suis engagé com¬

me pâtissier dans un hôtel. Une petite larme a bien coulé sur la joue, mais je voulais absolument voyager et découvrir d'autres horizons.

Votre activité profession¬

nelle vous convient-elle?

Je dois avouer que cela me plaît beaucoup. En 1965, j'étais nommé chef de cuisine à la chaî¬

ne d'hôtels Panafric, à Nairobi, place que j'ai occupée jusqu'en 1969. Par la suite, je suis allé à Lusaka/Zambie. Dans certains établissements où j'ai la respon¬

sabilité de l'ouverture officielle, il m'arrive d'avoir 45 employés sous mes ordres. Ceux-ci (en général tous des noirs) sont à ma disposition pour leur appren¬

dre le métier. Le domaine de l'hôtellerie est grandiose. De¬

puis environ trois ans, je suis chef instructeur en cuisine dans la compagnie «Hallways Ho¬

tels Oversea LTD, Londres», laquelle est propriétaire d'une chaîne d'hôtels dans le monde enti er.

Quel est votre horaire de travail et comment vivez- vous?

Mon horaire de travail est un peu particulier, c'est vrai. Celui qui est le plus régulier s'étend de10h.à15h.Un jour de repos m'est accordé chaque semaine ainsi que quatre mois de vacan¬

ces sur 24 mois de service. C'est pourquoi, je ne reviens en Suisse que tous les deux ans. Et à Châ- tel auprès de mes parents. Pen¬

dant mon travail, les déplace¬

ments sont fort nombreux, rai¬

son pour laquelle, mon épouse, née Kathy Gontier des Iles Séchelles, et mes enfants Jacque¬

line et André m'accompagnent partout. Dans chaque pays ou chaque ville d'Afrique où j'ai l'obligation de m'y rendre, un appartement est mis à ma dispo¬

sition de ma famille par la com¬

pagnie. J'aime cette vie et ma profession, car elles permettent le contact avec beaucoup de monde, des hautes personnali¬

tés, des vedettes et la découver¬

te de choses merveilleuses.

Donnez-nous une image du Kenya!

C'est un pays sous-développé, il est juste de le dire. Les noirs y vivent comme des pauvres. Mais depuis que le tourisme s'est im¬

planté dans de nombreuses par¬

ties du pays, et qu'une univer¬

sité a été ouverte, le Kenya con¬

naît un tournant décisif et ré¬

jouissant. La mécanisation s'est introduite également et de ce fait, les noirs ont la possibilité de cultiver du maïs, de l'orge et bien entendu des fruits en gran¬

de quantité. Il y a toutefois une coutume dans ce pays d'Afrique que l'on peut considérer comme anedocte en Suisse, c'est que l'homme ne travaille pas au Kenya. Et pour quelle raison?

Simplement dans le but d'avoir les mains libres pour intervenir et protéger sa famille.

De plus en plus, dans ce pays, nous mettons les noirs devant leurs responsabilités en leur at¬

tribuant des fonctions impor¬

tantes. Dans la compagnie où je suis occupé, il y a déjà un di¬

recteur africain. Il n'y a pas enco¬

re du travail pour tous les habi¬

tants, mais si des blancs leur donnent une formation, ils sont d'accord de faire quelque chose.

Le français étant inconnu, il est nécessaire de savoir l'anglais. Le gouvernement suisse participe au développement du Kenya qui bénéficie d'un climat ensoleillé et qui ne compte que trois mois de pluie par année.

Quels sont vos loisirs dans ce lointain pays?

Je pratique la petite chasse, la pêche, le golf avec les euro¬

péens. J'adore rendre visite aux animaux qui sont dans les très nombreux parcs de ce pays, où il y a des girafes, des lions, des éléphants et des rhinocéros. La ville de Nairobi possède un ma¬

gnifique zoo national.

Quelle sera votre activité future?

En quittant ma terre nantale pour le Kenya, je reprendrai mon emploi dans l'hôtel où je me trouvais avant mes vacances.

L'an prochain, je serai déplacé à Chypre pour l'organisation d'un grand hôtel actuellement en construction et qui comprendra 1200 lits. Ce n'est pas une petite affaire, bien que je sois le pre¬

mier chef instructeur en cuisine engagé par la compagnie. Il suffit d'être prompt et correct, tout en étant courtois avec tout le monde. Et tout va bien avec les noirs. Les Suisses sont d'ailleurs très respectés dans ce pays.

Vivrez-vous longtemps au Kenya?

Mon plus beau souhait serait de vivre encore de longues an¬

nées en Afrique où j'ai de bons amis et où ma famille se porte bien. Malgré mes stages dans de nombreux pays, le Kenya est celui de mon adoption. Il est évident que je n'oublie pas Châ¬

tel-St-Denis, la Veveyse et la Suisse. J'ai toujours un grand plaisir à retrouver ma patrie, car je suis tout de même resté Fribourgeois...

Une interview de Gérard Bourquenoud

De Châtel- St-Denis en Afrique avec

René Pilloud chef

instructeur en cuisine au Kenya

y René Pilloud affairé à la préparation d'un mets.

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