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Route de la Glane 35 1700 Fribourg Tél

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M -./? *

No 290 - Mars 1972 27e année - Fr. 1.80

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2 r

ILLUSTRE REFLETS FRIBOURGEOIS 27e année Mars 1972 No 290 11 000 tirages Fr. 1.80 Edition, impression, administration:

Imprimerie Fragnière S. A.

Route de la Glane 35

1700 Fribourg Tél. (037) 24 75 75 Rédaction :

Max Jendly

Régie des annonces:

Annonces Suisses S. A. ASSA Pérolles 8 1700 Fribourg Tél. (037) 23 24 24 Abonnements:

Suisse: Fr. 18.90 par an.

Etranger: Fr. 21.60 par an.

Compte de chèques postaux 17-2851

Il n'est pas trop tard pour s'abonner au FRIBOURG-IUUSTRÉ Je souscris un abonnement jusqu'à la fin 1972

Fr. 13,20 montant qui sera payé

* par remboursement

* par bulletin de versement

* Biffer ce qui ne convient pas

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Rue et N°:

A découper et à retourner à Imprimerie Fragnière SA, Route de la Glâne 35, 1700 Fribourg

^ )

Memento des manifestations FRIBOURG-ILLUSTRE publie chaque mois

avec le gracieux concours de l'UFT et de la Société de Développement, la liste des prin¬

cipales manifestations, annoncées suffisam¬

ment tôt. Les organisateurs sont priés de joindre Fr. 5.— en timbres-poste, pour la

couverture des frais d'administration. Der¬

nier délai pour la remise des manuscrits:

le 1er jour du mois précédant celui au cours duquel FRIBOURG-ILLUSTRE paraît. Les envois sont à adresser à la rédaction du jour¬

nal.

FRIBOURG

14 avril au 21 mai Musée d'Art et d'Histoire 15/16 avril

20 avril, 20 h. 15 Aula de l'Université 19 avril, 20 h. 30 Auditoire B de l'Université

21 avril, 20 h. 30 Salle B de l'Université

Gérard Bregnard, Jean-Claude Prêtre, artistes jurassiens

Assemblée annuelle du groupe «A cœur joie»

Théâtre allemand «Zur schönen Aussicht» von O. Horvath (Bühne 64 Zürich) Location Office du Tourisme

Conférence du Professeur E.EGGER, Directeur du Centre Suisse de documentation en matière d'enseignement et d'éducation à Genève:

«Les problèmes pratiques de la planification scolaire en Suisse».

Conférence du vulcanologue Haroun Tazieff ESTAVAYER-LE-LAC

Jusqu'au 21 avril Musée MORAT

15 avril Trachtengruppe Bodenmünsi PROMASENS

23 avril

Art populaire régional, collections d'armes, archéologie lacustre, grenouilles naturalisées Tanzabend

Fête des Musiques de la Glâne

TOUTE L'ANNÉE:

FRIBOURG

BULLE ESTAVAYER GRUYERES

Musée d'histoire naturelle Dancings

Cinémas

ouvert de 9 à 12 h. et de 14 à 17 h. (sauf jeudi et dimanche matin et le samedi toute la journée) FOUJI-YAMA, Pérolles 1

PLAZA, place Georges-Python CAPITOLE,

EDEN CORSO, LIVIO, REX, STUDIO, Musée gruérien fermé le lundi et le dimanche matin

Musée historique et folklorique Visite du château

Sommaire Memento des manifestations 2

du No 290 - FI Paysagistes fribourgeois 3

Teddy Aeby (Portrait d'artiste) ... 4 Mars 1972

L'Union instrumentale 7

Salon international ... 8 Fribourg-lllustré Judo (Championnats suisses junior et senior). . . . 11

vous propose ce mois: Carnaval de l'Auge 12

Gaby Marchand . . . 15 Travail-Jeunesse (Cuisiniers) . . . 16

Fribourgeois du dehors _ . 18

Flashes du canton ... 22

Page paysanne 24

Défunts 25

(3)

3

Après avoir présenté au cours de l'été passé une splendide ex¬

position consacrée à la sculpture fribourgeoise du XVIe siècle, puis en hiver un Salon élargi des artistes fribourgeois, le Musée d'Art et d'Histoire offre actuel¬

lement aux visiteurs qui se pres¬

sent déjà nombreux à ses portes, une intéressante rétrospective de cinq peintres qui commencè¬

rent leur activité dans les années 1900-1920 et la poursuivirent jusque vers les années 1940. Dé¬

sirant donner chaque année une place importante à un art de

Certes, la production de cette époque est très riche, preuves en sont les 210 œuvres expo¬

sées. Mais nous n'irons pas jus¬

qu'à dire qu'elle soit toujours égale dans sa qualité. Pourtant les chefs-d'œuvre sont assez nombreux, et ils suffisent à justi¬

fier la place que l'on se doit d'ac¬

corder à ces cinq artistes. Hiram Brulhart, Raymond Buchs, Os¬

wald Pilloud, Anton Schmidt et Henri Schorderet ne constituent pas une école en eux-mêmes.

Chacun possède sa propre origi¬

nalité, par-delà les influences su¬

bies; et même ces dernières ne sont pas dénuées d'intérêt. A leur base, bien sûr l'impression¬

nisme, sous plusieurs de ses for¬

mes: un pointillisme délicat chez Pilloud, tendant vers la techni¬

que d'un van Gogh chez Schor¬

deret; le Jugendstil berlinois chez Buchs; le fauvisme chez Schmidt; enfin, l'intimisme chez Brulhart. Toutefois, aucun de ces artistes ne se tournera vers le cubisme ou le surréalisme, et là, peut-être, se situe une faille dans leur évolution, cette faille qui a peut-être fait que ces cinq pein¬

tres sont devenus des paysagistes fribourgeois plutôt que des ar¬

tiste que la valeur aurait placés au faîte des pléiades internatio¬

nales. Dès leur retour au pays, tous vont se tourner avec plus ou moins de bonheur vers le style hodlérien, lui donnant une tou¬

che de leuroriginalitéseulement suivant la puissance de leur gé¬

nie. Ainsi, un Pilloud sombrera bientôt dans un paysagisme na¬

tional sans grand intérêt, alors que Buchs parviendra à s'en sor¬

tir grâce à l'utilisation systéma¬

tique d'une aquarelle délicate.

Dans le foisonnement des œu¬

vres présentées, il serait difficile

chez nous, le Musée s'est tourné cette fois vers une époque tom¬

bée dans l'oubli, comme le dit si pertinemment M. Michel Terra- pon, Conservateur, dans la riche plaquette accompagnant l'expo¬

sition: «Aucun de nos artistes présents à cette exposition ne figure dans les ouvrages récents consacrés à l'art suisse de ce pre¬

mier demi-siècle, comme si le Fribourgeois, parqué dans sa réserve naturelle et mystique, s'était contenté de traire sa va¬

che dans le silence et la mortifi¬

cation ».

de montrer une préférence pour un peintre en particulier, et d'ailleurs là n'est pas notre tâche.

Il y a Brulhart et ses grandes taches de lumière qui forment des paysages chatoyants; Buchs et ses fines aquarelles dont le charme retient bien souvent le visiteur par leurs nuances subti¬

les; Pilloud que les influences subies, ajoutées à sa veine per¬

sonnelle, ont tourné vers un paysage chaleureux; Schmidt, que le fauvisme a poussé vers des paysages âpres, mais aux cou¬

leurs flamboyantes; Schorderet enfin, dont les personnages pointillistes charmeront cer¬

tains.

Lors du vernissage, M. Terra- pon affirmait que ces artistes étaient les «témoins d'un pays encore sans verrue, sans fausse notes..., nostalgiques, un peu ro¬

mantiques». La remarque est pleinement justifiée, et le visi¬

teur, dans les salles du Musée, trouvera un calme qui s'est per¬

du depuis longtemps, un peu comme ces peintres avaient été oubliés. On se trouve rejeté dans une époque où l'automobile n'avait pas encore envahi nos rues, où le verre et le béton n'a¬

vaient pas encore fait leurs rava¬

ges. En parcourant l'exposition, on sent se dégager la chaleur d'un foyer, qui fait que ces cinq artistes sont peut-être plus les témoins d'un passé que des gé¬

nies totalement originaux. Mais ce fait, à lui seul, suffirait aussi à justifier une présentation de leurs œuvres dans un Musée qui se doit de sauvegarder un patri¬

moine qui est le nôtre, bien fri¬

bourgeois avant d'être mondial.

François Brulhart

Au Musee d art et d histoire

Paysagistes fribourgeois

Anton Schmidt, La Seine aux Hiram Brulhart, Le Lac Lé- environs de Paris, vers 1913, man, vers 1935, huile sur toi- huile sur toile, 28 x 41 cm le, 52 x 60 cm (catal. No 43) (catal. No 173) A Y

(4)

4

L'artiste du mois

Un anti-reportage sur

Teddy Aeby

Photos Pierre-François Bossy Propos recueillis par Claire Nordmann

Teddy Aeby, 43 ans, artiste- peintre, marié, 3 enfants Président de la section de Fribourg de la Société suisse des peintres, sculpteurs et architectes

Président du cercle hippique de Fribourg

Garde-pêche auxiliaire Pour:

un certain ordre, pour la vie, la liberté, les fanfares et pour toutes les formes d'ac- croche-cœur. Pour les loups, les agneaux et les bergères.

Contre:

un certain ordre, contre le bruit, le chewing-gum, le strip-tease et de manière générale tout ce qu'on trouve dans les boîtes.

Contre ceux oui changent toujours d'avis, et contre ceux qui n'en changent ja¬

mais. A horreur enfin, des couteaux mal aiguisés.

Indifférent:

au désordre, aux aventures d'Astérix et au temps qu'il faut à une automobile pour atteindre 100 km/h.

Lectures de chevet:

Tintin et Milou, Tacite, Tim-

mermans, Hesse, ainsi que tous les dictionnaires illus¬

trés, y compris le Larousse médical.

Travail :

Paysage, décorations mu¬

rales, vitrail, illustration.

Chapeaux:

de paille: 2, sombrero: 1, haut de forme: 2, casquette de premier lieutenant: 3, toque renard: 2, lapin: 2, Astrakan: 1, avec cache- oreilles: 2, bombe de chasse:

1, casques: 2, plus 7 bonnets en laine non dégraissée.

Manteaux d'hiver: néant.

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5 F.-I. — Teddy Aeby, c'est

aujourd'hui votre tour d'être mis sur la «sellette», selon notre formule qui tend àfaire connaître chaque mois un au¬

tre artiste fribourgeois. Par- lez-nous peut-être davantage de l'homme que de l'œuvre, que nous connaissons déjà.

T. — Je veux bien, mais je doute que votre interviewsusci- te un grand intérêt parmi les lecteurs de Fribourg-lllustré: je ne fais partie d'aucune associa¬

tion abbé Bovet, je n'aurai jamais la médaille «Bene merenti», et la photo de mes noces d'or n'est pas pour demain.

Mais justement! nous vou¬

lons faire remarquer à nos lecteurs qu'avant de figurer dans la page des défunts, cer¬

tains fribourgeois ont tout de même réellement vécu.

C'est bien ce qui m'inquiète, et encore de devoir vous dire la vérité; et si celle-ci est parfois bonne à entendre, pour moi, elle ne serait pas toujours bonne à dire. Je crois que je vais adopter pour répondre à vos questions ce ton de modestie de bon aloi qu'on s'attend à trouver chez les artistes et les chiens errants, quand on leur lance un os. (Juste avant qu'ils vous sautent dessus, par derrière.)

Mais vous Teddy, on ne vous lance pas d'os, et vous n'êtes pas errant?

Pour les os, c'est vrai, ça fait un bon bout de temps qu'on ne m'en a plus lancé un à ronger, probablement parce qu'à force d'en avoir des bosses, j'ai appris à les éviter.

Et puis tant pis, je l'avoue:

j'aime mieux la viande, et j'en mange. A une certaine époque, il est vrai, ce n'était que sur invita¬

tion; mais avec un appétit égal à ma sérénité, lorsqu'il n'y a que de la semoule. Et de ne pas man¬

ger ce que je n'aime pas, même s'il n'y a rien d'autre, ne me rend pas de méchante humeur. Aucun mérite d'ailleurs, je n'ai jamais faim, et je dis comme le renard de la fable. Ce que je n'avoue pas, c'est combien de fois j'ai trouvé les raisins trop verts.

Et l'amour, c'est pareil?

Oui, oui, oui. Et puis il y a l'amour que moi j'éprouve pour les autres et pour les choses, et dans ce domaine-là, on ne peut ni me forcer, ni m'empêcher. Il est bien sûr important d'être aimé quand on aime, mais l'essentiel est bien d'être soi-même capa¬

ble de le faire entièrement, et même gratuitement.

Mon Dieu, mon Dieu, mais vous voulez nous faire croire que vous avez l'étoffe d'un vrai petit cistercien?

Même pas celle d'un moine du St-Bernardin. Ce qui joue, c'est un espèce de réflexe dicté par l'instinct de conservation. Je ne me suis jamais mis au pain sec et à l'eau volontairement, mais si je dois renoncer à telle chose ou telle personne, je le supporte sans trop de dommage. Après tout, on peut vivre heureux avec 2 ou 3 doigts en moins. Je pour¬

rais apprendre à dessiner de la main gauche. Quand vous avez les bras chargés de paquets, vous ouvrez la porte du pied. Ce qui qui est essentiel, c'est de nager toujours et de ne jamais se lais¬

ser couler; qu'on soit dans l'eau ou dans la m.... En ce qui me concerne, j'ai toujours été sauvé

«in extremis» par un bateau qui passait par là.

D'accord, mais pas quand vous nagiez...

Si, si, là aussi, mais c'était un hélicoptère.

Une sorte de petit Moïse alors, sauvé des eaux?

Si vous voulez, d'autant plus qu'à l'heure actuelle, il y a bien de la difficulté à différencier un liquide d'un autre. Et ce n'est plus affront de dire de quelqu'un qu'il nage en eaux troubles. Mais là devraient s'arrêter vos flat¬

teuses comparaisons: je serais disposé à les conduire, je ne vois personne pour me suivre sur le chemin de la terre promise.

Mais puisque vous aimez les comparaisons, vous ne trouve¬

rez peut-être des points com¬

muns avec l'une ou l'autre bête sauvage, aujourd'hui exterminée ou en voie de disparition. Pas l'ours, ni la marmotte par exem¬

ple, ils dorment tout l'hiver, et la crainte des piqûres est plus grande que mon goût pour le miel. Ni le brochet non plus, parce que les poissons sont muets. Le rat me plairait assez, individualiste qui vit en grandes colonies hiérarchisées. Le loup

d'Ariane quand je m'égare dans les forêts de Nuithonie.

Nuithonie, c'est un nom que vous aimez bien?

Oui, et encore mieux le mot allemand «Üchtlandt.» Je l'aime parce qu'il décrit en un seul mot tout mon pays.

Et l'image que s'en est faite mon cœur rétrécit de jour en jour, telle une peau de chagrin.

Nous voyons ce que c'est.

Vous souffrez de la«sinistro- se», vous êtes ennemi du pro¬

grès. Pourtant, tout va pour le mieux, nous «comblons notre retard», nous com¬

blons les trous sur nos routes au printemps, et nos femmes aussi sans doute, puisque malgré la pilule, la popula¬

tion augmente.

Apprenez, cher F.-l., qu'on peut être opposé aux idées de M. Pauwels sans être malade, et aimer les petits oiseaux sans être opposé aux progrès de l'aéronautique.

encore, qui coupe, avec ses dents sa propre patte prise au piège.

La belette aussi peut-être, avec ses yeux féroces et effrayés, qui tue pour le plaisir. Quoiqu'il me semble que le spectacle de ces jolis poussins jaunes étranglés me donnerait la nausée.

Délicat, sensible?

Comme un veau!

Voilà, encore, une bête de plus, et des contradictions.

Comment, par exemple, con¬

ciliez-vous votre amour de la liberté avec les exigences de la vie familiale? N'est-ce pas là un piège dans lequel vous êtes bien pris, n'est-ce pas un fil à la patte?

S'il s'agit d'un piège, je ne sau¬

rais vous dire qui l'a tendu, mais je constate que ses mâchoires ne me font pas mal. Et, puisque, j'ai 3 louveteaux, et leur maman, je parlerai plutôt d'une chaude tanière qui est un sûr refuge et que je quitte à mon gré. Quant au fil à la patte, il fait office de fil

Quant aux enfants qui nais sent, on aurait tort de ne pas s'inquiéter de les savoir nourris de petits pains blancs au mercu¬

re et de lait de vache gavée de silo jusque par-dessus les cornes, (si on ne les a pas coupées) écré¬

mé X fois et berlingofricoté; de boeuf argentin congelé et de mouton néozélandais qui ne l'est plus. Et tout ça, servi dans une vaisselle qu'on n'est plus obligé d'essuyer, parce que le produit utilisé est aussi doux et efficace que celui qui sert à déboucher les cabinets...

Mais vous...

Taisez-vous, ... et encore logés dans ces HLM, orgueil de nos villages. N'en reproduisez- vous pas parfois la photo, entre la bénédiction de la nouvelle fa¬

brique de salopettes (faudra bien les occuper), et celle d'un nou¬

veau tea-room (faudra bien les distraire)?

Mais vous...

Vous avez raison de m'inter- rompre, je me tais. Sans quoi

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6

j'aurais encore parlé des émis¬

sions de Télé, (faut bien qu'ils s'instruisent), des hérissons sur la route, des tracteurs qui se renversent, et, enfin, du faucon pèlerin. (Disparu, tous empail¬

lés).

Vous êtes resté couché trop longtemps dans l'herbe, l'acide carbonique qui traîne au ras du sol vous a tourné la tête.

Pas du tout, je me suis coupé un orteil sur un tesson de bou¬

teille en traversant la Petite Sarine. C'est pourquoi peut- être, je suis aujourd'hui un peu plus sensibilisé à certains aspects de notre civilisation. Vous vou¬

liez que je parle de moi, com¬

ment le faire sans parler de ce qui m'entoure? Je suis fribour- geois moi, jusqu'au trognon, et pas du Tiers-Monde, ni Jivaro.

Sans quoi je vous aurais expliqué la manière de réduire les têtes, ou donné la meilleure recette pour apprêter les restes.

Certainement, certaine¬

ment, cela aurait incontes¬

tablement intéressé nos lec¬

teurs. Mais, pour l'heure, nous sommes à Fribourg, le 20 octobre 1928, à quelle heure exactement?

Alors ça, vous m'en demandez trop, j'avais assez à faire pour trouver mon souffle, et à hurler parce qu'on venait de couper le cordon ombilical qui me reliait encore à ma mère.

Votre mère...?

Elle était très belle, avec de beaux cheveux roux très soyeux ; des yeux noisette brillant. Je ne me souviens pas du contact de sa peau. Cela me manque parfois, car j'aurais bien aimé savoir si c'était chaud et doux, ou bien très frais comme on aime quand on a couru très vite. Mais j'ai le

L'artiste du mois Teddy Aeby

souvenir de belles pommettes roses, haut placées, et puis d'un escalier en simili sur lequel j'étais assis: je ne devais pas voir quand on lui faisait des «piqûres d'or». Je l'entends encore, ce mot allemand «Goldspritze».

C'est le seul dont je me souvien¬

ne et qui concernait ma mère.

Et puis j'ai mis, dans ce mot-là, tous les autres, longtemps après, quand j'ai compris que ma mère était morte. A 28 ans, alors que j'en avais deux et demi.

...!

Ouais, si je vous dis ça, c'est pour vous permettre d'en tirer des conclusions hâtives.

Concernant certaine agres¬

sivité peut-être, n'est-ce pas vrai?

Comment voulez-vous que je le sache? Mon père avait repris ses études, et dans la ferme où j'étais placé, il paraît qu'on trou¬

vait très drôle ce petit orphelin, qui, tous les matins, s'emparait des œufs du poulailler pour les fracasser contre les murs.

Mon père s'étant remarié par la suite, ce genre d'exploit n'a pas du tout été apprécié dans ma nouvelle famille.

Cela c'est bien arrangé par la suite, grâce à la gentillesse et à la patience infinie de ma nouvel¬

le maman.

Et puis, j'ai rapidement appris à lire, l'allemand à l'école, et le français tout seul. J'ai ingurgité l'inventaire complet de la biblio¬

thèque paternelle, en passant de

«Mozarts Reise nach Prag», aux aventures du «roi Pausole»

fauché dans une table de nuit.

Plus tôt qu'il n'était d'usage à cette époque, je tentai toutes expériences. En filant la nuit par les toits de la rue de Lau¬

sanne, au péril de ma vie.

Comme Brassens, j'en garde un souvenir flou et ébloui, mais aussi la crainte de voir, un jour, mes gosses se casser tête et pattes, en quittant précipita- ment une mansarde ancillaire.

Pour prévenir tant soit peu cette éventualité, j'ai muni la maison que nous habitons de grands toits qui descendent jusqu'à terre, et j'ai habitué mes enfants à l'usage de l'espa¬

drille anti-dérapante, rêve in¬

assouvi de ma jeunesse.

En raison d'une esthétique que je ne partageais pas, mon père ne tolérait que la chaus¬

sure noire avec plaque avant et arrière. Pour des raisons d'éco- mie, ces godasses étaient re- semelées autant de fois que possible, mais elles restaient toujours mortellement glis¬

santes. En courant un peu vite, il fallait négocier tous les vira¬

ges à la Charlie Chaplin. Elles ont été ma bête noire jusqu'à la guerre, et jusqu'à ce qu'il n'y eut plus de cuir. On a fa¬

briqué à cette époque des san¬

dales dont les semelles étaient faites de vieux pneus de vélo,

«formid».

Mais la bête noire a été rem¬

placée par Monsieur Schiller et son interminable «Glocken- guss», par «Hermann et Doro¬

thée», et par les déclinaisons latines. Qu'il vous suffise de savoir que j'étais assez terne, et étonnez-vous de ce que j'y pense parfois, c'est bête, avec nostalgie. C'est peut-être que je m'ennuie de mon père et que j'aimerais absolument lui de¬

mander de me répéter quelque chose que je n'avais pas écouté.

Quelque chose qu'il me faut à tout prix et que lui seul pourrait me donner.

Mon père était fermé, hermé¬

tiquement, à toute forme de sport, sauf la marche à pied. De temps en temps, tous les deux

mais contre mon gré, on pre¬

nait le train ou le car pour une destination de moi inconnue.

C'était Neyruz, Tinterin ou Arconciel, et on faisait un im¬

mense tour à pied, par bois et chemins qui tous, invariable¬

ment, aboutissaient à une église.

Mon père alors grimpait à l'orgue et essayait l'instrument.

Il connaissait toutes les épi- nettes, tous les coucous, tous les harmoniums de toutes les chapelles et églises du canton.

Il savait que le fa dièze deWal- lenried ne donnait pas tout à fait un si bémol, et que les trompettes célestes étaient bou¬

chées à Villars-sous-Mont. Il connaissait les noms et les his¬

toires des saints, même sur les vitraux les plus horribles, et par lui j'ai tout de même appris la différence qu'il y a entre une statue de Sainte Thérèse en plâtre et un angelot baroque.

Comme bien vous pensez, cela m'ennuyait considérable¬

ment, et j'aurais bien aimé être à cent lieues de là, missionnaire et tuer des lions. Ou, tout au moins être, à Fribourg, en train de jouer aux «poletz» ou à Tarzan dans le jardin du Funi.

Heureusement que Monsieur le doyen ne tardait jamais trop à arriver, et que nous étions bien vite invités dans la fraî¬

cheur de sa tonnelle, à goûter le bon vin de sa cave. La bouteille était tout embuée, tandis que mon sirop était tiède, mais la tartine alors! ronde comme la lune. Et puis, il y a encore l'odeur de la pipe qui est diffé¬

rente au soleil, et le crissement du gravier quand on bouge un peu sur sa chaise pour mieux sentir comme on est bien. Et puis le ronron de cette conver¬

sation heureuse, l'éclat d'une seconde bouteille débouchée, le verre de sirop vide et la guêpe qui s'y noie. Et, encore, une tartine, (moins de beurre si la servante est avare). Et le regard tellement discret d'un papa, que les petits garçons ne s'en souviennent que lorsqu'il est éteint.

Je vois, je vois, mais vous finissiez tout de même par

rentrer à la maison?

Evidemment, quelle drôle de question. Pour mon père, il y a près de vingt ans. Mais j'ai un frère qui de temps en temps, s'assied à sa place aux orgues de St-Augustin. Comme lui, il caresse les touches d'ivoire ou leur fait éclater les poumons.

Mais les orgues, aujourd'hui, sont régulièrement dépoussié¬

rées et électriques. Les diman¬

ches après-midi de juillet, aux vêpres, on n'a plus besoin de moi pour sauter sur les souf¬

flets. Je devrais en profiter pour expliquer à mes gosses que Ste Thérèse en plâtre de l'en¬

fant Jésus ne s'est pas améliorée avec l'âge. Heureusement qu'il y aura toujours du bon vin dans la cave du curé. Dommage qu'il ait coupé les arbres de son jar¬

din, et qu'à la place de la ton¬

nelle il y ait un garage.

On n'arrête pas le progrès!

C'est moi qui m'arrête, avant d'en dire trop ou pas assez.

Pour votre reportage, faites donc quelques photos, secouez fort et mettez en pages, vous avez l'habitude.

Pour vous dire sincèrement ce qu'ils pensent de la politique culturelle en pays de Fribourg et pour vous faire croire qu'ils ne pensent qu'à leur art, vous trouverez en abondance des artistes qui aiment et qui ont choisi de vivre ici malgré tout.

Nous sommes bien une tren¬

taine, tous vivants ou survivants.

(7)

MUSIQUE

M. Hans-Peter Arpagaus, di¬

recteur de l'Union instru¬

mentale ^

L'Union instrumentale vue par son directeur Propos recueillis par François Brulhart - Photos Pierre F. Bossy

Le samedi 4 mars, l'Union Instrumentale donnait à l'Aula de l'Université son concert an¬

nuel. Dans un programme assez éclectique, mais ne manquant pas d'intérêt, les musiciens de cet ensemble nous ont montré un aperçu de leurs nombreuses possibilités. Le concert était diri¬

gé par M. Hans-Peter Arpagaus, à qui nous avons posé quelques questions.

Depuis combien de temps êtes-vous à la tête de l'Union Instrumentale?

J'ai pris la direction de cette fanfare en automne 1970. Je pen¬

se y rester jusqu'à la fin de mes études au Conservatoire, c'est-à- dire en 1975 au moins. J'ajoute¬

rai que je ne suis pas Fribour- geois, mais Grisonnais. En arri¬

vant à la tête de l'Union Instru¬

mentale, j'ai trouvé une compa¬

gnie qui m'a ouvert le chemin de l'esprit fribourgeois, que je n'au¬

rais peut-être pas trouvé dans un autre groupement, et cela grâce à l'excellente ambiance qui règne au sein de la fanfare. Pour¬

tant, le problème des langues pourrait exister, puisque les membres sont pour moitié ro¬

mands et pour moitié alémani¬

ques: malgré cela, il n'y a aucu¬

ne difficulté d'entente.

Quelles sont les difficultés qui peuvent se poser à un en¬

semble tel que le votre?

Un premier problème est celui du recrutement: la plupart des Fribourgeois qui désirent entrer dans une fanfare sont attirés d'a¬

bord par la Concordia et la Landwehr. De ce fait, nos mem¬

bres viennent en grande partie de la campagne. Une deuxième difficulté est celle de la forma¬

tion: les musiciens sont tout d'abord formés au sein de la fan¬

fare, où ils peuvent recevoir les bases de leur instrument. Ceux qui désirent compléter leur for¬

mation entrent ensuite au Con¬

servatoire. J'ajouterai encore que, cette année, pour la pre¬

mière fois, des filles font partie de l'Union: il s'agit d'une cornis¬

te, qui jouera déjà ce soir, et de deux tambours, qui se produi¬

ront dès le prochain concert.

Quels sont les critères qui président au choix de votre programme?

Nous avons voulu cette année axer notre programme sur une musique essentiellement popu¬

laire, qui puisse toucher un pu¬

blic aussi large que possible.

Nous évitons dans l'ensemble les pièces modernes, qui sont sou¬

vent trop difficiles pour nos mu¬

siciens, cela d'autant plus que nous désirons avant tout travail¬

ler la sonorité de ces pièces. Ce programme est choisi par la commission de musique et par moi-même, en collaboration.

Lors du concert de l'autre soir, nous avons remarqué dès l'abord que les musiciens étaient plus à l'aise dans les pièces lentes que dans celles requérant une trop grande virtuosité. Cette difficulté présenta au moins l'a¬

vantage d'un programme varié, qui ne soit pas entièrement con¬

sacré aux prouesses techniques.

C'est ainsi que le choral « Abery- stwyth» de Joseph Parry et l'élégie «Nimrod» de Sir Ed¬

ward Elgar, que l'on entendit dans la première partie, furent plus satisfaisants que le «Prelu- dio marziale» de Wright et le

«Marching Trumpets» de Sey¬

mour, où toutefois les quatre trompettes solo tinrent leur partie avec beaucoup de bon¬

heur. La «Rhapsodie de con¬

cert» de Jean Daetwyler, qui concluait la première partie, nous parut un peu moins con¬

vaincante: en effet, le traite¬

ment successif des différents registres en soliste ne va pas sans quelques difficultés, dont les musiciens ne parvinrent pas tou¬

jours à se rendre maîtres.

La seconde partie devait, elle aussi, nous apporter quelques pages de qualité. Si l'on peut contester toute transcription en elle-même, constatons toutefois que l'exécution de la «Marche du Couronnement» de Meyer¬

beer et de «Finlandia» de Sibe¬

lius n'enlevèrent pas beaucoup aux oeuvres originales. Satisfac¬

tion aussi pour «L'Empereur»

de Percy Code, où le solo d'eu- phonium, tenu par M. René Richard, fut mené, malgré quel¬

ques défaillances mineures, avec beaucoup de goût. La soirée s'achevait par deux pièces de prestige: «Espana Cani» de Marquina, qui nous plongea dans l'ambiance endiablée de la corrida, et la «Wettstein- Marsch» de Suter, dont les tam¬

bours firent vibrer la salle, aux sens propre et figuré.

L'accueil chaleureux que le public fit à l'Union Instrumentale fut amplement mérité, tant par l'enthousiasme dont firent preu¬

ve les musiciens, et cela malgré quelques imperfections techni¬

ques bien pardonnables, que par la précision et la subtilité du chef M. Hans-Peter Arpagaus dans ses interprétations.

François Brulhart

(8)

Pour une coiffure moderne

(mj) Cheveux longs, cheveux courts? Calvitie franche ou pudiques postiches? Les ten¬

dances actuelles de la coiffure moderne sont diverses, mais toutes se rejoignent dans un principe: une chevelure saine dans une présentation esthé¬

tique et pratique.

Nous avons interviewé à ce sujet M. Erwin G. Berger, maître-coiffeur, à Fribourg, qui a bien voulu nous exposer l'évolution de son métier, liée à sa propre expérience.

Photos Max Jendly-FI Publi-reportage ASSA-FI

FI — M. Berger, avant de passer à la situation de la coiffure moderne, pouvez- vous en deux mots vous pré¬

senter à nos lecteurs?

EB — J'ai 32 ans, et suis pro¬

priétaire de deux salons de coif¬

fure: Le Salon international, situé à l'avenue de la Gare (à côté des Grands Magasins), et le Special Hair Shop qui se trouve à l'Hôtel Terminus à la place de la Gare (au 1er étage).

FI — Pourquoi 2 salons?

EB — En 1962, j'ai ouvert le Salon international qui ne conte¬

nait que 2 sièges; je l'ai rénové en 1967 et y ai ajouté 1 siège.

Mais, soucieux de me tenir au goût du jour, je oassé de la coiffure conventionnelle à la coiffure moderne qui, elle, de¬

mande des services complé¬

mentaires. C'est à cet effet que j'ai inauguré, en janvier 1972, le Special Hair ShoD, dépendance du Salon International.

FI — Les deux salons sont réservés à la coiffure oour hommes?

EB — Non. Au Salon interna¬

tional, je pratique éaalement la coiffure Dour dames, mais seu¬

lement celle qui tend à s'iden¬

tifier à la coiffure messieurs tra¬

ditionnelle (coiffure courte et simple). Au Special Hair Shop, par contre, j'exécute toutes coiffures et soins capillaires pour dames.

FI — Mais le Special Hair Shop est avant tout réservé

Chevelure

saine dans une présentation pratique

Le Special Hair Shop ▼

(9)

Salon international - Special Hair Shop

aux soins de la coiffure hom¬

mes?

EB — Admettons que sa des¬

tination est très partagée.

FI — Etes-vous pour ou contre les cheveux longs?

EB — Je suis personnellement très favorable à cette évolution de la coiffure. La jeunesse laisse pousser ses cheveux et c'est très bien ainsi. Certains coiffeurs assistent à cette tendance avec crainte, mais il est heureux de constater que l'Association fri- bourgeoise des Maîtres-coiffeurs a suivi le mouvement et se tient au courant, par des démonstra¬

tions telles que celle de l'impor¬

tateur des produits MAGIC, M. C. Abul de Genève (voir photo), des coiffures nouvelles adaptées à cette mode.

FI — Le problème de la nouvelle mode des cheveux

Démonstration par le cham¬

pion d'Europe de coiffure, à l'attention des maîtres-coif- feurs de Fribourg. A longs réside-t-il uniquement dans la présentation?

EB — Non, car les cheveux longs sont relativement assu¬

jettissants; il s'agit de donner une forme moderne à la coiffure, tout en cherchant à la maintenir saine dans une présentation pratique (une coiffure longue bien exécutée ne tombe pas sur le visage!). Cette évolution est pour nous un bienfait, car le coiffeur est devenu un véritable

«cultivateur» de la chevelure et il trouve ainsi un renouveau de satisfaction et un rajeunissement merveilleux de son métier.

FI — Partant de ce principe, vous avez opté pour un éven¬

tail complet de spécialités?

EB — Oui, et la première s'applique donc logiquement au cheveu long. Il est bon de pré¬

ciser, au départ, que le coiffeur ne traite pas le cheveu de l'hom¬

me pareillement à celui de la femme; l'homme, par sa morpho¬

logie, perd plus facilement ses cheveux dans la partie supérieu¬

re du crâne. De ce fait, il doit la laisser respirer en exécutant des coiffures aérées et souples.

FI — Comment se présente alors la coiffure longue de l'homme?

EB — Les cheveux doivent être courts et bien effilés dans la partie supérieure du crâne en devenant de plus en plus longs vers le bas. Pour y parve¬

nir, le coiffeur exécute une coupe dite «mèche à mèche»

en effilant les cheveux, mèche après mèche, de telle sorte que la coiffure, répartie plus saine¬

ment et plus esthétiquement, paraisse plus longue bien qu'ef¬

filée.

FI — Ce système suppri- me-t-il la calvitie?

EB — Non, elle la prévient, mais ne la supprime pas. C'est pourquoi je me suis lancé dans la deuxième spécialité; les pos¬

tiches et perruques. En effet, à l'heure où l'homme, comme la femme, est à la recherche de la beauté, il est regrettable de constater encore beaucoup de calvities non dissimulées. Au¬

jourd'hui, on n'attend plus la calvitie, on la prévient. Les postiches sont donc destinés

aux hommes chauves ou en passe de le devenir.

FI — Car il y a plusieurs sortes de postiches?

EB — Oui, il y en a trois fon¬

damentales; le postiche, la de¬

mie-perruque et la perruque entière, selon le degré de cal¬

vitie:

La différence entre ces trois sortes est la suivante;

— le postiche couvre la partie supérieure du crâne, pour la calvitie partielle en-dessus des oreilles; il se mêle alors aux cheveux — encore nombreux — existants;

— la demie-perruque, nouveau¬

té récente des ateliers V. Beusch, à Lucerne, couvre également le crâne en-dessous des oreilles, en cas de calvitie avancée, et épouse ainsi la forme du crâne tout en permettant des coiffu¬

res modernes égales au mèche à mèche;

— la perruque entière s'appli¬

que à la calvitie totale et se pré¬

sente sous toutes sortes de coif¬

fures modernes.

Je précise que tous ces posti¬

ches sont à même d'être modi¬

fiés, selon la coiffure désirée par le client.

FI — Le postiche, une fois posé, peut-il être soigné par le porteur même?

EB — Oui, le client peut soi¬

gner ce «cheveu adapté», mais il est bon cependant de soumet¬

tre le postiche à l'examen pério¬

dique du spécialiste avisé.

(10)

10

Je me suis occupé

de ma tête avant de m'occuper de la vôtre!

Mais permettez-moi d'abord de me présenter. Mon nom est Erwin G. Berger. Je tiens un salon de coiffure - le « Salon international » - qui, sous des apparences modestes, offre de vastes services à ma clientèle.

Vous le trouverez facilement, puisqu'il se situe à deux pas de la gare.

Voyez donc: ci-dessus, mon portrait, avant que je découvre les bienfaits des « cheveux adaptés » (ordinairement ap¬

pelés « postiches».) Ci-dessous, jugez vous-mêmes du résultat...

/Y

\ V

%

Les cheveux adaptés peuvent changer la vie d'un homme.

Mais ils nécessitent, au préala¬

ble, un choix approprié à votre personnalité et, par la suite, des soins que vous pourrez facile¬

ment leur apporter vous-mêmes (à moins que vous n'en préfé¬

riez le traitement par le spé¬

cialiste); comme vous avez pu le constater, j'ai effectué toutes les recherches sur moi-même et les résultats sont concluants. Je suis donc en mesure de vous redonner et de vous soigner la coiffure de vos vingt ans.

N'hésitez plus: demandez-moi des conseils sans engagement par téléphone (No 22 88 80) ou pas¬

sez me voir, au Salon interna¬

tional, av. de la Gare 30, à Fribourg.

Erwin G. Berger

Coiffure moderne = Coiffure soignée

FI — Quels sont les soins

"apportés par le spécialiste?

EB — Un postiche doit être lavé, parfois nuancé, c'est-à- dire qu'il faut lui redonner sa teinte d'origine, ternie à la lon¬

gue par le soleil et les intem¬

péries. Puis, il est nécessaire, périodiquement, de fournir au postiche (comme au cheveu vivant) la somme de matières grasses sécrétées généralement par les glandes sébacées. Enfin, il y a parfois lieu de remettre en état les cheveux adaptés.

FI — Combien de temps dure un postiche?

EB — C'est difficile à préciser;

un postiche peut rester en excellent état durant de lon¬

gues années, pour autant qu'il soit bien soigné.

FI — Passons aux soins complémentaires que peut pratiquer un coiffeur mo¬

derne.

EB — Oui. En effet, rien ne sert de s'escrimer à exécuter une coiffure soignée sur un cheveu qui ne l'est pas. Le Salon inter¬

national et le Special Hair Shop pratiquent le «Sing-Sing».

C'est un traitement par brûlure des pointes fourchues (le cheveu qui a atteint une certaine lon¬

gueur a tendance à se dessécher et à se fendre — pointes four¬

chues).

De plus, nous effectuons tou¬

tes teintures de barbes et che¬

veux. Enfin, des massages mécano-manuels réalisés à l'ai¬

de du stimulax revitalisent et stimulent le cuir chevelu et le visage.

FI — Vous alliez donc les soins des cheveux à ceux du visage?

EB — Oui, c'est pourquoi nous allons introduire letraitementde la peau par des produits d'es¬

thétique, étudiés tout spécia¬

lement pour les hommes par la maison Alcina-Laboratoires, Ro¬

ger Bertschy, 3122 Kehrsatz (Berne).

FI — Pour conclure, M.

Berger, que vous apporte votre profession de coiffeur?

EB — Grâce à la coiffure mo¬

derne et aux postiches, j'ai l'énorme satisfaction de donner à l'homme une nouvelle person¬

nalité, plus esthétique, plus belle et rajeunissante.

Soins

complémen taires

Propos recueillis par Max Jendly — Publi-reportage ASSA-FI

(11)

11

JUDO Finales des championnats suisses Pour la troisième fois en moins

de quatre ans, l'organisation des finales des championnats suisses de Judo, juniors et seniors en individuel, revenait au dynami¬

que Judo et Aikido Club Fri- bourg, sous l'experte direction technique de M. Pascal Tissot, président, et de M. J.-P. Paillard, directeur de l'école, assistés de quelques membres dévoués et bénévoles. C'est grâce à une ai- maible attention de la Ville de Fribourg et de ses services com¬

pétents, ainsi qu'à la compréhen¬

sion de M. André Wuilloud et des maîtres de sport de l'école secondaire, que les organisa¬

teurs de ces championnats, édi¬

tion 72, ont pu disposer de la superbe halle des sports de la Ville de Fribourg.

Après divers problèmes rapi¬

dement élucidés, les organisa¬

teurs purent ouvrir officielle¬

ment ces Championnats 1972 avec une demi-heure d'avance sur le programme, fait fort rare dans ce genre de manifestations.

L'après-midi fut consacré aux quarts de finales et demi-finales, juniors et seniors. L'enjeu de cet après-midi, trop lourd de conséquences, ne permit qu'à très peu de judokas de s'expri¬

mer.Il est à relever lasuperbe dé¬

monstration sur Uchi-Mata du welters Goldschmid du JC AII- schwil. C'est avec une exactitude exemplaire que les finales débu¬

tèrent à 20 h., démontrant la parfaite organisation du JAC Fribourg. Seul point noir de cet¬

te journée, la lamentable dé¬

monstration d'arbitres pour la plupart incompétents et allant jusqu'à refuser d'arbitrer cer¬

tains combats, ce qui fit dire à certains chroniqueurs suisses alémaniques: «Schlecht organi¬

sierte Schweizer Judo Mei- stereschaften in der Freiburger Sporthalle». Les arbitres étant convoqués par la commission technique de l'Association suisse de Judo, il est erroné de s'en prendre aux organisateurs nulle¬

ment en cause dans ce cas-là.

Lors des finales des juniors, les premières places furent assez bien partagées entre les différen¬

tes régions de la Suisse, mais il n'en fut pas de même en ce qui concerne les seniors, à part la prmière place du Zurichois Willi Meili, toutes les autres mé¬

dailles d'or prirent le chemin de la capitale vaudoise, avec Marco Trippi, champion suisse welters;

Phlippe Aubert, champion suis¬

se moyens; Frédéric Kyburz, champion suisse mi-lourds et, pour finir, Pierre Paris, champi¬

on suisse toutes catégories. Ces quatre combattants étant du JK Lausanne, c'est avec une fierté mêlée de joie que leur entraîneur, maître Mikami quit¬

ta samedi soir la halle des sports.

Un bref historique du judo fribourgeois s'impose au lende¬

main de ces finales.

En 1953, M. Pascal Tissot, pré¬

sident actuel du JAC Fribourg, fondait le permier club de judo du canton, avec l'aide de quel¬

ques pionniers en la matière, MM. Baeriswyl, Dévaud et Du- rieux. Les cours étant donnés par M. J.-P. Paillard, ceinture noire de Ju-Jitsu, ce dernier al¬

lant se perfectionner en Judo aux quatre coins de la Suisse, parfois avec les maîtres Japonais de passage dans le pays, ou le plus souvent à Berne, faisait deux fois par semaine le trajet en vélo, époque héroïque!

En 1955, suite à une inonda¬

tion du Dojo situé à la Route Neuve, le club fut dissous par manque de finance, pour la réparation des dégâts. En 1956, M.Paillard reprenait le flambeau en créant l'actuel Judo et Aïkido- Club Fribourg. Après bien des pérégrinations et de nombreux changements de locaux, ce der¬

nier commença à prospérer sous les conseils avisés de M. Paillard, directeur de l'école incorporée quelques années après au club, et de M. F. Giroud, entraîneur du club, sans oublier les divers pré¬

sidents qui aidèrent M. Paillard tout au long de ces années, pour ne citer que le regretté Emile Panchaud ou encore Gilbert Guinchard n'ayant quitté le club que pour voler vers une plus lourde tâche, celle de diriger la commission technique de l'Asso¬

ciation suisse de Judo.

Lors d'un prochain article une étude plus détaillée de la compo¬

sition actuelle du club, de ses problèmes, de ses souhaits et de ses objectifs futurs, sera faite.

Texte J. Morin Photos Pierre-F. Bossy

(12)

12

Carnaval 1972

Son origine

5e Carnaval de l'Auge 1972.

Un fort bel insigne souvenir marquait cet anniversaire. Et pourtant, le carnaval de l'Auge est bien plus ancien. A l'origine, il était l'affaire des Corporations.

Les plus anciens du quartier s'en souviennent encore. La fête commençait le dimanche après les Rois et durait jusqu'au Mardi Gras. L'Auge était autre¬

fois le quartier industriel de Fribourg. C'est là qu'au rez-de- chaussée des riches demeures gothiques travaillaient forge¬

rons, tanneurs, chamoiseurs, drapiers, boulangers, meuniers et j'en passe. En ces temps de liesse carnavalesque, compa¬

gnons et apprentis manifestaient leur joie de vivre et leur ironie mordante à l'égard du bourgeois et de l'aristo qui riaient sous cape (jaune parfois), bien sûrs qu'ils étaient de se rattraper par la suite.

Les journaux satiriques Des journaux de carnaval paraissaient, imprimés dans le quartier. Nous en avons sous les yeux. Et mordants, je vous f>romets. Avait-on en ce temps- à, mieux qu'aujourd'hui le sens de l'humour, de la truculence?

Le «Rababou» a pris, depuis quatre ans, la relève. Le moins qu'on puisse dire est qu'il pro¬

voque des réactions.

Carnaval disparaît, mais l'esprit reste

Les Corporations disparurent.

Les industries émigrèrent et avec elles, les fameux carnavals.

On leur connut une brève rémi¬

niscence dans la haute ville, mais l'esprit n'y était pas. Il était resté précisément en l'Auge, flamme entretenue par une jeu¬

nesse ardente et par la gent écolière qui prenaient l'une et l'autre malin plaisir à se jouer des règlements et de la police.

Les Rababous surgissaient, tête encartonnée, en commandos effrayants, hurlant le fameux cri

de guerre: «Saïdi, Saïda, les fous sont là». En effet, on ne s'aventurait pas trop dans ce fief terrifiant où la matraque géné¬

reuse d'un bas de femme solide¬

ment rembourré et la poussette où il était dangereux de prendre place éloignaient du quartier les bien-pensants de la haute ville dédaigneux et pourtant friands de telles mascarades.

Un Carnaval humanisé Ce quartier dont la devise reste: «Je rouspète, donc je suis» a précédé Fribourg et son fondateur puisque le duc de Zähringen a dû demander l'aide du passeur installé à cet endroit.

Tout en gardant son esprit fron¬

deur, il a su humaniser son Car¬

naval. Il en a banni toute vio¬

lence pour en faire une fête populaire, une vraie frairie du samedi au mardi soir. Ses bis¬

trots sympathiques, ses venelles mystérieuses, ses places aima¬

bles, ses caves où l'on retrouve ce côté coloré, caustique, n'ont de pareils nulle part, sinon dans le Midi.

Les écoliers s'expriment Quel cadre se prêterait mieux à une telle manifestation? Et comment humaniser une telle fête sans trahir l'esprit caustique et frondeur de ses habitants?

Sous l'impulsion de leurs maî¬

tres à l'esprit généreusement ouvert, les écoliers ont su opé¬

rer cette difficile transition. Ils sont appelés chaque année à s'exprimer d'une manière origi¬

nale. Ce fut d'abord un concours de dessins carnavalesques qui fit flores. Puis, chacun fut appelé à confectionner son masque, d'où des trouvailles extraordinaires.

L'année dernière, il s'agissait, avec un bloc de sagex, de faire surgir un rababou digne du passé.

Cette année, la verve écolière se donnait libre cours pour illustrer le thème: «Les Raba¬

bous aux Jeux olympiques». Les commerçants du quartier cèdent

Les confessions du Rababou de service

(13)

«Carnaval a

13 disparu, mais l'esprit reste»

leurs vitrines pour ces exposi¬

tions aussi originales qu'inat¬

tendues.

Le cortège de 1972

Il se voulait soigné et la mani¬

festation bien organisée. Ces deux buts furent largement atteints. Le public a bien répon¬

du à l'appel des organisateurs puisque 18 à 20 mille specta¬

teurs ont été dénombrés malgré quelques bourrasques de neige.

Trente groupes, chars, dont six musiques et 480 participants, animaient le cortège.

Là encore, les classes fran¬

çaises, sous la direction de leurs maîtres rivalisèrent d'ingénio¬

sité et de talent pour présenter des chars et des groupes: tels ce serpent de Soixante-dix mètres, ce «Choc du Futur», ces «Ra- babous en échappement libre»

qui obtinrent la faveur du public et du jury. Les Grands Magasins

«Aux Trois Tours» avaient généreusement patronné ces réalisations.

Les sociétés et les groupements

Ici encore règne l'émulation.

On avait épluché la grande et la petite histoire du quartier, de la ville, du canton, voire de la poli¬

tique internationale avec la fameuse « Détente Nixon-Mao», création particulièrement re¬

marquée du Théâtre de la Cité.

Des chars gorillèrent tels per¬

sonnages politiques, évoquè¬

rent des faits tout récents: vraie corrida. Revanche des matra¬

qués sur les matraqueurs habi¬

tuels.

Collaborations extérieures Le Carnaval de l'Auge ne veut pas vivre en vase clos. Certains de ses chars ou groupes partici¬

pent avec bonheur au Carnaval de Morat ou aux Brandons de Payerne. Morat nous délègue depuis deux ans sa fameuse

«Ringmure Chutze», Lucerne une Guggenmusik qui, à grand bruit, créa, l'an dernier, une joyeuse ambiance. Les Paras

Brandons de Payerne, avec leur «Grand Cirque», et leur 100 km/h montrèrent l'humour welsche allié à une imagination fertile.

Une royauté éphémère Et la fête se poursuit. Sur la place du Petit-St-Jean, le Grand Rababou trône depuis son intro¬

nisation, le matin par un membre du Conseil communal. Une mu¬

sique ambulante avait, dès 5 h., réveillé la population sans mé¬

nagement.

Royauté bien éphémère qui se termine par un jugement sommaire et son exécution par le feu. Le Grand Rababou n'est-il pas l'auteur de tous les maux et tracas du quartier, y compris les impôts.

Journée des enfants

Mardi gras: journée des en¬

fants. Un cortège plein de fraî¬

cheur sous les yeux attendris des parents. Exhubérance juvénile se traduisant par des farandoles à la rue de la Samaritaine rendue à sa désignation première de

«Rue de la Danse». Puis, jus¬

qu'au soir, bal pour toute cette jeunesse dans les cafés du lieu.

Et je vous jure qu'on s'y amuse joyeusement et sainement sous les yeux bienveillants du Préfet de l'Auge.

Création spontanée?

Carnaval n'est pas une réali¬

sation spontanée. Avant d'ex¬

ploser, il se prépare longuement, se discute, se mûrit, lentement, connaît enfin une poussée de fièvre que seul comprend et ressent le «Bolze» d'ici, qui habite peut être d'autres quar¬

tiers, voire Genève, mais qui a d'abord mangé son sac de sel à la Basse.

Ce Bolze, donc, subit ce mal chronique et n'y échappe guère.

Chacun est concerné, toutes les bonnes volontés mobilisées et elles ne se comptent pas. L'épi¬

démie se répand de la Station d'épuration au Pont du Milieu,

du Gotteron au haut du Stalden.

Ça va du petit moutard à la grand-mère en passant par tout ce que ce quartier compte de sociétés, de groupements, de particuliers enthousiastes, d'amis prêts à se dévouer, à travailler, à réaliser pour le plaisir gratuit de rire un bon coup.

Le souhait du quartier Il est, bien sûr, de continuer afin que «Rire» ne se perde pas à Fribourg. Il souhaite aussi que les milliers de spectateurs qui lui font l'honneur de leur visite, enchantés bien que parfois fri¬

gorifiés, reviennent dans nos vieux murs où il fait bon vivre.

Dansce quartierqui méritequ'on s'y arrête plus longtemps et qui vaut mieux que la réputation qu'on lui a injustement prêtée autrefois.

P. Morel Rababou de service Photos Eliane Laubscher et P.-F.

Bossy.

(14)

u

La profession d'aide médicale

MEUBLES

Leibzig-Biland Tél. (037) 4615 25

L'aide médicale a pour tâche de seconder le médecin en lui offrant une assistance efficace et précise. Son travail est extrême¬

ment varié. C'estàellequ'incom- bent tous les travaux de bureau, de laboratoire ainsi qu'un cer¬

tain nombre de soins à donner aux malades selon les spécialités du médecin. En contact perma¬

nent avec les patients, elle est véritablement la collaboratrice directe du médecin.

Cette profession vivante, en¬

richissante, est désormais acces¬

sible aux jeunes filles de notre canton. En effet, dès l'automne 1971, l'école Panarama de Bien- ne, dirigée par un Fribourgeois, P?ul Thierrin, a ouvert une suc¬

cursale à Fribourg même.

M. Thierrin, directeur da l'é¬

cole d'aides médicales à Fri¬

bourg.

Photos Max Jendly-FI

Au moment de son admission à l'école d'aides médicales, l'élè¬

ve doit avoir terminé sa scolarité obligatoire, primaire ou secon¬

daire. Les qualités nécessaires sont: bon état de santé général, compréhension, mémoire, facili¬

té de concentration, discrétion, patience et savoir-vivre.

Le programme prévoit une formation à l'école d'une année et demie portant sur les disci¬

plines suivantes: langues, secré¬

tariat, branches médicales (ter¬

minologie, technique des pan¬

sements et aide à la consulta¬

tion, connaissance de base en physique, chimie, anatomie, pa¬

thologie, pharmacologie) et près de 500 heures de laboratoire dans le laboratoire de l'école.

Cet enseignement scolaire d'une année et demie, sanctionné par un examen de diplôme (1re par¬

tie), est suivi d'un stage pratique de douze mois dans un cabinet médical, stage qui est partielle¬

ment rémunéré. A l'issue de ce stage, l'élève revient à l'école pour subir, devant des experts de la Fédération des médecins suisses, l'examen final de diplô¬

me d'aide médicale qui lui ouvre les plus belles perspectives.

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(15)

15

(mj) Gaby Marchand. Est-il encore nécessaire de le présen¬

ter? Chanteur, ancien lauréat de La Grande Chance, Fribourgeois à deux cents pour cent, amou¬

reux deson pays natal, Fribourg, l'Auge, poète à ses heures, il s'est acquis une renommée cer¬

taine dans nos districts et, petit à à petit, à l'extérieur de nos fron¬

tières cantonales.

Le chanteur des années soixan¬

te a évolué. Amoureux de son environnement, il est ensuite passé à l'engagement «politi¬

que» et social, s'attachant parti¬

culièrement à la cause ouvrière et à l'objection de conscience, sans pour autant tomber dans le piège de fadeur et de gratuité rencontrées souvent dans la chanson engagée, volontaire¬

ment politique, elle. Un stage de 4 mois à la montagne l'a ramené à l'amour de la terre et ses chan¬

sons, certaines en patois, ont re¬

trouvé une fraîcheur presque naïve dans une contemplation quasi agreste de la nature et de la paysannerie.

Sa chanson semblant se trou¬

ver momentanément essouf¬

flée, Gaby Marchand s'est tour¬

né cette année vers un mode de spectacle nouveau (pour lui): le cabaret poétique (voir photos ci-contre). Depuis janvier, il tourne en Suisse romande avec un récital de poésie romande intitulé«Lagueule dans les étoi¬

les». En compagnie d'Edmée Croset, comédienne lausannoise de talent, il a réussi à diffuser auprès d'un nombre impression¬

nant de spectateurs des pièces d'auteurs suisses romands peu connus du grand public, poèmes qu'il a auparavant mis en musi¬

que.

Cet élargissement de ses pos¬

sibilités d'expression a poussé Gaby Marchand à persévérer dans la voie de cet éclectisme providentiel, dont il vient de nous révéler l'une des nombreu¬

ses facettes: le livre. C'est au cours d'une nouvelle soirée ca¬

baret, «Au Soleil Blanc», qu'il a présenté au public son ouvrage récemment sorti de presse:

«Première lettre d'explication à mon ami Joël pour lui indiquer le chemin du Café de l'Ange où il pourra me payer une pomme»,

«lettre» réalisée en collabora¬

tion avec le jeune Philippe Prê¬

tre. Produit par les Editions Le Cassetin Fribourg, ce livre est une glorification des vieux quar¬

tiers de la ville, et plus précisé¬

ment l'Auge, ses habitants, ses traditions et ses mœurs.

D'une présentation originale, très graphique, cette plaquette de 60 pages, de format 21 x 29 cm, réunit quelque 20 photogra¬

phies originales conduisant le

lecteur à travers Fribourg, de la Gare jusqu'à l'Auberge de l'An¬

ge, à la rue des Forgerons. Préfé¬

rant l'écriture manuscrite au sévère signe typographique, Ga¬

by Marchand fait redécouvrir la ville qu'il aime à travers un texte plein de saveur, non dépourvu de sens critique... parfois un peu gauche. Préfacé par le «préfet de l'Auge», M. Paul Morel,«Pre¬

mière lettre d'explication...

etc» passe en revue les rails du tram, la pollution, le Tilleul mourant, la dépigeonnisation, la «nouvelle rue des Bouchers»

(«La Sarine, en passant près du Grabsal, se prend un peu pour le Rhin, maintenant, en regardant la vieille rue des Bouchers re-

Nouveau tournant

pour Gaby Marchand

construite ou alors la nouvelle rue des Bouchers vieillie-te, comment dire?... enfin»), le carnaval et ses rababous, « Mada¬

me Soleil» et ses fondues mar¬

seillaises, le Théâtre au Stalden et tous les établissements de l'Auge dans lesquels il aime re¬

trouver ses copains et tous les

«vrais» du Quartier: «Seppo le shériff de l'Auge» et autres «Al¬

bert et Polet». Les habitudes, les rites du Vieux-Fribourg sont évoqués presque religieusement par le chanteur qui tente de nous transmettre la vision d'enfant qu'il en a gardée. La deuxième partie du livre, typographique celle-ci, reproduit huit «poè¬

mes» de Gaby Marchand, ré¬

flexions diverses dont nous dou¬

tons un peu de l'opportunité;

la première partie aurait été suf¬

fisamment explicite.

Quant aux photos, relative¬

ment sombres, leur graphie est parfaite, les sujets bien choisis, mais le processus de leur auteur tend à se répéter trop souvent.

Philippe Prêtre est un bon pho¬

tographe. Il serait même poète;

la lumière triste de ce dernier hiver rigoureux ne l'a malheu- ruesement pas aidé à nous trans¬

mettre l'aspect de loin plus riant du Vieux-Fribourg.

Le premier livre de Gaby Marchand sort au début de l'«année du livre» patronnée par l'Unesco. Cette période bé¬

néfique est de bon augure pour le départ de notre chanteur fri¬

bourgeois vers d'autres hori¬

zons artistiques. Nous pouvons nous attendre à d'autres réali¬

sations, peut-être du chanteur, que nous applaudissons d'avance.

Photos Max Jendly-FI

Fribourg par le texte et par l'image...

# Une promenade à travers Fribourg, de la gare jusqu'à l'auberge de l'Ange, sans oublier la nouvelle rue des Bouchers.

Les lecteurs de Fribourg-lllustré ont la possibilité de réserver cet ouvrage en envoyant ce coupon à:

Editions Le Cassetin, 19, route Louis Braille, 1700 Fribourg, ou chez un libraire.

Veuillez m'adresser ex. d'album de Gaby Marchand, à Fr. 14.—

(+ port).

Nom: Prénom :

Adresse: Signature:

No postal: Localité:

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(mj) Nouveau volet de no¬

tre «Petite orientation pro¬

fessionnelle»: le cuisinier.

Profession de prestige, elle nécessite une formation très éclectique que les ensei¬

gnants fribourgeois surveil¬

lent minutieusement. Nous avons interviewé M. Louis Maendly, président de la commission d'apprentissage de cuisinier à Fribourg, qui nous a révélé les exigences d'un métier riche en variétés.

F.l. — M. Maendly, pouvez- vous en quelques mots nous expliquer comment s'effec¬

tue l'apprentissage de cuisi¬

nier?

L. M. — Les jeunes qui ont ac¬

compli leur scolarité obligatoire entrent en apprentissage chez des hôteliers ou restaurateurs au bénéfice du certificat de capa¬

cité de cuisinier, ou disposant d'un chef de cuisine ayant plus de 5 années de pratique.

L'apprentissage dure 2]/2 an¬

nées au cours desquelles ont lieu, chaque année, des examens intermédiaires.

L'apprenti est donc voué entièrement aux bons soins du patron qui l'aura engagé?

Non, nous avons une grande part à sa formation. L'Office can¬

tonal pour la formation profes¬

sionnelle, et plus précisément la commission paritaire d'appren¬

tissage de cuisinier, a un droit de surveillance tout au long des 2/z ans.

Qui siège au sein de cette commission d'apprentissage?

Elle est composée de profes¬

sionnels (cuisiniers et somme¬

liers) nommés pour une durée de 4 ans sur proposition des asso¬

ciations professionnelles des ca¬

fetiers, restaurateurs et hôte¬

liers d'une part, et des employés d'autre part. Le rôle de la com¬

mission paritaire consiste en la surveillance du déroulement de la formation, en l'organisation des examens intermédiaires et finaux.

L'Ecole professionnelle or- ganise-t-elle des cours paral¬

lèles aux stages pratiques?

Oui, comme pour toutes les autres branches d'apprentissage.

Les futurs cuisiniers suivent, une fois par semaine, des cours d'une journée au Centre professionnel de Fribourg, pour les intéressés de langue française, et de Berne pour ceux de langue allemande.

Ces cours comprennent l'ensei¬

gnement des branches généra¬

les et de la technologie cuisiniè¬

re; à Fribourg, 2 professionnels, chefs de cuisine, en sont chargés.

Photos Max Jendly - FI

Quel est le déroulement théorique et pratique de l'ap¬

prentissage de cuisinier?

L'apprenti suit plusieurs sta¬

des de formation, dont le pre¬

mier est celui de l'entremêtier.

C'est la confection des potages, des légumes et des pommes de terre. Il a ensuite part aux se¬

crets du saucier, du rôtisseur, du garde-manger (qui prépare les viandes et les mets froids; en quelque sorte, la boucherie de la cuisine) et enfin du pâtissier (du moins l'apprêt de tartes, flans, crèmes et autres crêpes).

Et les examens?

Les examens finaux compor¬

tent une part théorique (/t jour¬

née pour les branches générales) et une part pratique s'étalant sur V/t journée. L'examen pra¬

tique, lui, comprend 3 phases.

Une première phase consiste en l'examen des connaissances des candidats dans les domaines spécifiques du cuisinier: désos- sage et viandes (au laboratoire de l'Ecole professionnelle), vo¬

lailles et poissons (chez un com¬

merçant de comestibles de la place); une demi-journée y est consacrée.

Le deuxième volet de l'exa¬

men pratique couvre une jour¬

née entière. Le matin, l'apprenti est astreint à la préparation des légumes et des pommes de terre, et à la mise en place (prépara¬

tion de tout ce qui est nécessaire à la confection des mets); il doit ensuite préparer un menu com¬

plet pour U personnes (potage, entrée, viande, pommes de ter¬

re, légumes, salade, dessert).

Le repas est alors dégusté par des experts professionnels et des

représentants de l'Office de la formation professionnelle. L'a- près-midi est consacré enfin à la calculation d'un menu pour 10 personnes, à l'élaboration de menus à budgets divers et à une interrogation orale d'une durée de 2 heures sur les connaissan¬

ces culinaires et les marchandi¬

ses.

Avez-vous de la peine à re¬

cruter des apprentis cuisi¬

niers?

Non, pas tellement. En effet, l'apprentissage ne coûteque très peu à l'interessé; il ne doit se munir que de quelques habits et des couteaux de travail. De plus, l'apprenti est nourri et logé par l'établissement qui l'occupe. Enfin, pour ceux qui éprouveraient tout de même quelque difficulté financière, il existe des bourses d'apprentis¬

sage allouées par le canton.

L'apprenti touche-t-il un salaire?

Oui, la première année, il reçoit 100 francs par mois, la deuxième année 150 francs, et au dernier semestre 200 francs.

Pourquoi pensez-vous qu'un jeune choisit la profes¬

sion de cuisinier?

En plus du propre attrait de la cuisine, la profession de cuisi¬

nier offre de vastes possibilités d'avenir. Plus que dans tout au¬

tre métier, le jeune homme sorti d'apprentissage peut voyager dans tout le monde lors de sta¬

ges pratiques. S'il sait choisir les bons établissements hôteliers (avec une option pour la carriè¬

re, plus que pour le salaire!), s'il

«fait» quelques saisons dans les stations touristiques, s'il se met en permanence au goût du jour, s'il emmagasine toutes les tech¬

niques nouvelles du métier, bref, s'il devient un cuisinier complet, il lui sera très rapidement offert une promotion enviable de chef de cuisine et il pourra, plus tard, devenir même propriétaire d'un établissement hôtelier.

Les cuisiniers sortis d'ap¬

prentissage persévèrent-ils tous dans la même direction?

En général, ils se spécialisent dans les diverses branches de la cuisine ou continuent dans l'exercice général du métier.

Nous déplorons, hélas, des dé¬

parts: les apprentis qui quittent la profession pour entrer dans des administrations exigeant un certificat d'apprentissage; les responsables de leur formation le regrettent et en éprouvent une profonde déception.

Combien y a-t-il d'appren¬

tis dans le canton, en 1972?

On en compte 30 à 35 par année de cours, soit un total de quelque 70 pour cette année.

Pour conclure, quelle est la position de la profession de cuisinier dans la conjoncture actuelle?

La demande est plus que sta¬

ble; elle est très forte, plus parti¬

culièrement pour les cuisiniers ayant une formation complète.

Mais les chefs de partie trouvent également des débouchés sans difficultés. De plus, le cuisinier suisse jouit d'une solide réputa¬

tion. Que les jeunes en profitent!

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Renseignements Pour tous renseignements concernant l'apprentissage de cuisinier, s'adresser à l'Of¬

fice cantonal de la formation professionnelle, Derrière-les- Remparts 5, 1700 Fribourg (téléphone 037/23 14 14) ou à M. Louis Maendly, président de la commission d'appren¬

tissage de cuisiniers et som¬

meliers (tél. 037/23 20 40).

Lorsque la formation pro¬

fessionnelle, la gastronomie et le délassement vont de pair

La Sté des cafetiers, restau¬

rateurs et hôteliers, section de Fribourg ville, grâce à l'initia¬

tive de son président, Monsieur Gaston Clivaz, eut l'heureuse idée d'organiser une soirée ré¬

créative, pas comme les autres, c'est-à-dire en présentant à ses membres un magnifique buffet froid. Il s'assura pour ce faire de la collaboration de la commis¬

sion d'apprentissage pour l'hô¬

tellerie et plus particulièrement des membres de la place de Fribourg. Monsieur Louis Maendly, président et ses col¬

lègues se dépensèrent sans comp¬

ter et rivalisèrent d'adresse et d'imagination afin de présenter des plats: jambon en croûte,

galantine, terrine, pâtés, roast- beef et j'en passe, qui firent l'admiration de tous et qui mi¬

rent rapidement l'eau à la bou¬

che des convives qui s'étaient assemblés, cesoir-là, à l'Hôtel du Jura. Ces délices gastronomi¬

ques accompagnés des meilleurs crûs eurent tôt fait de créer une sympathique ambiance et, avec la complicité d'un duo de circonstance, chacun put s'en donner à cœur joie.

Ajoutons que ce buffet froid fut servi par nos apprentis cui¬

siniers et cuisinières de la place qui s'en tirèrent ma foi fort bien: ce qui laisse augurer que nos marmitons seront un jour dignes de leurs aînés.

Félicitations aux organisa¬

teurs de cette soirée. Pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître. p.b.

CUISINIER

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tion précise sévère à laquelle ils auront à se plier, pour le plus grand bien de la collectivité et, avant tout, des handicapés mo¬.

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