Université Paris Dauphine Année universitaire 2016-2017
Deuxième année du DE MI2E TD de MR. BEY
Probabilités multidimensionnelles et théorèmes limite Groupes 2 & 3
TD 11 : 08/03/2017
Correction suite Exos Vecteurs aléatoires
Solution Exercice 34
Soient X et Y deux variables aléatoires indépendantes de lois Γ(α1, β) et Γ(α2, β) respec- tivement. On rappelle que la densité de la loi Γ(α, β)(α, β >0) est donnée par
f(x) = βα
Γ(α)xα−1e−βx1x>0
et que la densité de la loi B(a, b)(a, b >0) est donnée par g(x) = Γ(a+b)
Γ(a)Γ(b)xα−1(1−x)b−110<x<1. 1. Calculer la loi du couple (S, T) oùS =X+Y et T =X/(X+Y).
Soitϕ:R×R−→Rune application continue bornée. Lesv.a. X etY étant indépendantes on a
E[ϕ(X+Y, X
X+Y )] = Z
R∗+×R∗+
ϕ(x+y, x
x+y) βα1
Γ(α1)xα1−1e−βx βα2
Γ(α2)yα2−1e−βydxdy.
On va utiliser la formule du changement de variable en reprenant les notations du cours.
L'application
g : G=R∗+×R∗+ −→H =R∗+×]0,1[
(x, y) 7−→(u, v) = (x+y, x x+y) est une bijection de classe C1 de réciproque
g−1 : H =R∗+×]0,1[−→G=R∗+×R∗+
(u, v) 7−→(x, y) = (uv, u(1−v)).
Il faut faire attention à prendre le bon ensemble H ! Le jacobien de g est donné par
Jg(x, y) =
1 1
y
(x+y)2 − x (x+y)2
=− x+y
(x+y)2 =− 1
x+y, donc |Jg(x+y)|= 1 x+y.
1
Le jacobien de g ne s'annule jamais sur G. Il découle de la formule du changement de variable que
Z
R∗+×R∗+
ϕ
x+y, x x+y
βα1
Γ(α1)xα1−1e−βx βα2
Γ(α2)yα2−1e−βydx dy
= Z
R∗+×R∗+
ϕ
x+y, x x+y
βα1+α2
Γ(α1)Γ(α2)e−β(x+y)xα1−1yα2−1x+y x+ydx dy
= Z
R∗+×]0,1[
ϕ(u, v) βα1+α2
Γ(α1)Γ(α2)e−βuuα1+α2−1vα1−1(1−v)α2−1du dv.
Ceci étant vrai pour toute application ϕ: R×R−→R continue et bornée, on en déduit que (S,T) admet
f(S,T)(u, v) = βα1+α2
Γ(α1)Γ(α2)e−βuuα1+α2−1vα1−1(1−v)α2−11R∗+(u)1]0,1[(v).
pour densité.
2. Montrer que S et T sont indépendantes et calculer leurs lois respectives.
La densité marginale de S est donnée par fS(u) =
Z
R
f(S,T)(u, v)dv
= βα1+α2
Γ(α1)Γ(α2)e−βuuα1+α2−11R∗+(u) Z 1
0
vα1−1(1−v)α2−1dv
= βα1+α2
Γ(α1+α2)e−βuuα1+α2−11R∗+(u) La densité marginale de T vérie
fT(v) = Z
R
f(S,T)(u, v)du
= βα1+α2
Γ(α1)Γ(α2)vα1−1(1−v)α2−11]0,1[(v) Z
R∗+
e−βuuα1+α2−1du
= Γ(α1+α2)
Γ(α1)Γ(α2)vα1−1(1−v)α2−11]0,1[(v)
Par conséquent fS ×fT est une densité pour le couple(S, T) donc S et T sont indépen- dantes.
3. Déterminer la loi de XY et calculer son espérance si elle existe. Cette variable aléatoire est-elle indépendante de S ?
On calcule la loi du couple (S, T) oùS =X+Y et Q=X/Y.
Soit ϕ : R× R −→ R une application continue bornée. Les v.a. X et Y étant indépendantes on a
E[ϕ(X+Y,X Y )] =
Z
R∗+×R∗+
ϕ(x+y,x y) βα1
Γ(α1)xα1−1e−βx βα2
Γ(α2)yα2−1e−βydxdy.
2
On va utiliser la formule du changement de variable en reprenant les notations du cours.
L'application
g : G=R∗+×R∗+ −→H =R∗+×R∗+
(x, y) 7−→(u, v) =
x+y,x y
est une bijection de classe C1 de réciproque
g−1 : H =R∗+×R∗+ −→G=R∗+×R∗+
(u, v) 7−→(x, y) = uv
v+ 1, u v+ 1
.
Il faut faire attention à prendre le bon ensemble H ! Le jacobien de g est donné par
Jg(x, y) =
1 1
1
y −x
y2
=−x y2 − 1
y =−(x+y)
y2 , donc |Jg(x+y)|= (x+y) y2
Par suite,
du dv=|Jg(x+y)|dx dy= (x+y) y2 dx dy où alors,
dx dy = u
(v+ 1)2 du dv
Le jacobien de g ne s'annule jamais sur G. Il découle de la formule du changement de variable que
Z
R∗+×R∗+
ϕ
x+y,x y
βα1
Γ(α1)xα1−1e−βx βα2
Γ(α2)yα2−1e−βydx dy
= Z
R∗+×R∗+
ϕ
x+y,x y
βα1+α2
Γ(α1)Γ(α2)e−β(x+y)xα1−1yα2−1dx dy
= Z
R∗+×R∗+
ϕ(u, v) βα1+α2
Γ(α1)Γ(α2)e−βu uv
v+ 1
α1−1 u v + 1
α2−1
u
(v+ 1)2 du dv.
= Z
R∗+×R∗+
ϕ(u, v) βα1+α2
Γ(α1)Γ(α2)e−βu uα1+α2−1 vα1−1
(v+ 1)α1+α2 du dv.
Ceci étant vrai pour toute application ϕ : R×R−→ R continue et bornée, on en déduit que (S,T) admet
f(S,Q)(u, v) = βα1+α2
Γ(α1)Γ(α2)e−βu uα1+α2−1 vα1−1
(v+ 1)α1+α2 1R∗+(u)1R∗+(v).
pour densité.
3
La densité marginale de Qvérie fQ(v) =
Z
R
f(S,Q)(u, v)du
= βα1+α2
Γ(α1)Γ(α2)vα1−1(1 +v)−α1−α21R∗+(v) Z
R∗+
e−βuuα1+α2−1du
= Γ(α1+α2)
Γ(α1)Γ(α2)vα1−1(1 +v)−α1−α21R∗+(v) On remarque que Qsuit la loi Beta prime β0(α1, α2). Espérance deQ :
E(Q) = Z
R
v.fQ(v)dv= Γ(α1+α2) Γ(α1)Γ(α2)
Z
R∗+
vα1(1 +v)−α1−α2dv
Au voisinage de +∞, on remarque que vα1(1 +v)−α1−α2 6 (1 + v)−α2. Par suite l'espérance deQ existe si et seulement si α2 >1. En utilisant la fonction desnité de la loi Beta prime β0(α1, α2), on montre que
Z
R∗+
vα1(1 +v)−α1−α2dv= Γ(α1+ 1)Γ(α2−1) Γ(α1+α2) Par conséquent, E(Q) = Γ(αΓ(α1+1)Γ(α2−1)
1)Γ(α2) .
Nous avons fQ(v).fS(u) =f(S,Q)(u, v), donc S etQ sont indépendantes.
4