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CONSEILS ET UTILISATIONS DES HUILES ESSENTIELLES LES PLUS COURANTES EN OFFICINE

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(1)

UNIVERSITE PAUL SABATIER TOULOUSE III

FACULTÉ DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES

ANNÉE 2017 THESE 2017 TOU3 2090

THESE

POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE

Présentée et soutenue publiquement par LAURENT Julia Le 15 décembre 2017

CONSEILS ET UTILISATIONS DES HUILES ESSENTIELLES LES PLUS

COURANTES EN OFFICINE

Directeur de thèse : FABRE Nicolas

JURY

Président : FABRE Nicolas

Professeur à l’université Toulouse 3

1

er

assesseur : VANSTEELANDT Marieke

Maître de conférences à l’université Toulouse 3

2

ème

assesseur : LEJARRE Bénédicte

Pharmacien

(2)

PERSONNEL ENSEIGNANT

de la faculté des Sciences pharmaceutiques de l’Université Paul Sabatier au 17 février 2017

Professeurs Emérites

Professeurs des Universités

(3)

Maître de Conférences des Universités

Enseignants non titulaires

(4)

SERMENT DE GALIEN

En présence des maîtres de la faculté, des conseillers de l’Ordre des pharmaciens et de mes condisciples, je jure :

D’honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes de mon art et de leur témoigner ma reconnaissance en restant fidèle à leur enseignement ;

D’exercer, dans l’intérêt de la santé publique, ma profession avec conscience et de respecter non seulement la législation en vigueur, mais aussi les règles de l’honneur, de la probité et du désintéressement ;

De ne jamais oublier ma responsabilité et mes devoirs envers le malade et sa dignité humaine ; en aucun cas, je ne consentirai à utiliser mes connaissances et mon état pour corrompre les mœurs et favoriser des actes criminels.

Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.

Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y

manque.

(5)

REMERCIEMENTS

Je commencerais par remercier Mr FABRE qui a bien voulu être mon directeur de thèse, alors qu’il venait juste d’annoncer en cours qu’il ne prenait plus personne. Merci pour le stage de Master 1 que j’ai réalisé 3 ans plus tôt, au sein du laboratoire Pharmadev dirigé par Mr FABRE, car cela a joué en ma faveur pour le convaincre. Merci de m’avoir guidé sur la bibliographie et de m’avoir aidé à réaliser cette thèse.

Merci à Marieke VANSTEELANDT d’avoir accepté de faire partie du jury pour ma thèse. C’est un professeur que l’on ne peut pas oublier. Que ce soit en mycologie ou en phytothérapie, elle enseigne de façon ludique et avec une telle passion que l’on ne peut qu’aimer ces matières.

Je remercie également Bénédicte LEJARRE, pharmacien d’officine d’avoir bien voulu être membre du jury. C’est auprès d’elle et de toute l’équipe de la Pharmacie du Parc à Ramonville, que j’ai effectué mon stage de fin d’étude et que j’ai travaillé pendant six mois par la suite. Cette expérience d’un an m’aura, j’en suis sûre, permise d’acquérir des bases solides pour mon exercice futur. Je n’oublierai pas de parler de Mme MATHIEU, titulaire de la Pharmacie, qui m’a accueillie au sein de son équipe et qui m’a aidé et accompagné pour la mise en place des bilans de médication, projet qui me tient à cœur, car il est au centre même de la valorisation de notre métier.

Je tiens également à remercier Mme Françoise COUIC MARINIER, docteur en pharmacie spécialisée en aromathérapie et phytothérapie. J’ai eu la chance de la rencontrer lors d’une formation en juin 2017, elle a pris le temps de m’écouter et m’a donné des pistes de recherche pour ma thèse. C’est un modèle de réussite dans ce domaine et j’espère la recroiser dans le futur. Merci à ses différents ouvrages que j’ai épluchés dans tous les sens et qui ont été cités à plusieurs reprises dans ce travail.

Un grand merci à ma famille, mes parents, mon frère et mes sœurs de m’avoir soutenu

chacun à sa manière pendant ces nombreuses années d’études.

(6)

Mention particulière pour ma petite maman, qui nous a toujours soignées avec des remèdes de sorcières à base d’homéopathie, de phytothérapie et d’aromathérapie. Cela m’a donné le goût de la médecine naturelle et cette façon de soigner fait aujourd’hui partie intégrante de mon conseil officinal.

Merci à mon beau frère Raphaël, d’avoir pris le temps de relire la thèse.

Je ne peux pas oublier de remercier mon compagnon Jean, qui me soutient depuis la PACES. Lorsque je doute ou que je baisse les bras, il est toujours là pour me montrer sa vision positive de la vie et me faire avancer.

Enfin merci à mes amis qui ont été dans la même galère que moi pendant toutes ces

années. On arrive au but !!

(7)

ABRÉVIATIONS

AINS : Anti-inflammatoires non stéroïdiens AFNOR : Agence française de normalisation AVK : Anti-vitamines K (anticoagulant) AG : Acide gras

ATB : Antibiotique

CA : Complément alimentaire CàC : Cuillère à café

CàS : Cuillère à soupe

CEN : Comité européen de Normalisation CPG : Chromatographie en phase gazeuse

DGCCRF : Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes

HE : Huile essentielle

HEBBD : Huile Essentielle Botaniquement et Biochimiquement Définie HECT : Huile Essentielle Chémotypée

HSV : Herpes simplex virus HV : Huile végétale

IAM : Indice aromatique moyen

INCI : Nomenclature internationale des ingrédients cosmétiques ISO: International Organization for Standardization

PA: Principe actif VO : Voie orale

SNC : Système nerveux central

(8)

TABLES DES MATIÈRES

PRÉAMBULE ... - 5 -

INTRODUCTION ... - 7 -

PARTIE 1 : ... - 9 -

GÉNÉRALITÉ SUR LES HUILES ESSENTIELLES ... - 9 -

I. HISTOIRE DE L’AROMATHÉRAPIE ... - 10 -

1.1 Avant Jésus-Christ ... - 10 -

1.2 Après Jésus-Christ ... - 11 -

1.3 La redécouverte des huiles essentielles au XXe siècle ... - 12 -

II. AROMATHÉRAPIE ... - 13 -

III. DÉFINITION D’UNE HUILE ESSENTIELLE ... - 13 -

3.1 Selon la Commission de la Pharmacopée européenne (2008) ... - 13 -

3.2 Selon AFNOR NF T 75-006 (1998) ... - 15 -

3.3 Selon AFNOR ISO 9235 : Matières premières aromatiques d’origine naturelle ... - 15 -

3.4 Statut juridique des huiles essentielles ... - 15 -

3.5 Définition générale ... - 16 -

IV. PLANTES AROMATIQUES ... - 17 -

4.1 Les grandes familles de plantes aromatiques ... - 18 -

4.2 Répartition et localisation de l’huile essentielle ... - 19 -

4.3 Fonction de l’huile essentielle dans la plante ... - 20 -

PARTIE 2 : ... - 21 -

COMPOSITION CHIMIQUE DES HUILES ESSENTIELLES ... - 21 -

I. CLASSIFICATION ... - 22 -

1.1 Les terpénoïdes ... - 22 -

a) Les monoterpènes ... - 23 -

b) Les sesquiterpènes ... - 28 -

1.2 Les alcools ... - 31 -

a) Les monoterpenols ... - 32 -

b) Les sesquiterpenols et diterpenols ... - 32 -

1.3 Les phénols ... - 37 -

1.4 Les aldéhydes ... - 39 -

a) Les aldéhydes aromatiques ... - 40 -

b) Les aldéhydes terpéniques ... - 41 -

1.5 Les cétones ... - 44 -

1.6 Les esters ... - 48 -

1.7 Les lactones ... - 53 -

a) Les phtalides ... - 55 -

1.8 Les coumarines ... - 56 -

1.9 Les phénols méthyl-éther ... - 60 -

a) Éthers-oxydes ... - 62 -

1.10 Les oxydes ... - 64 -

1.11 Les acides ... - 67 -

II. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES DES HUILES ESSENTIELLES ... - 69 -

2.1 Activité antibactérienne ... - 69 -

a) L’aromatogramme ... - 69 -

(9)

b) Indice aromatique ... - 71 -

c) Classification des huiles essentielles ... - 73 -

2.2 Activité antifongique ... - 75 -

2.3 Activité antivirale ... - 76 -

2.4 Activité antiparasitaire ... - 76 -

2.5 Activité anti-inflammatoire ... - 76 -

2.6 Activité antalgique, analgésique ... - 77 -

2.7 Activité spasmolytique ... - 78 -

2.8 Activité calmante et relaxante ... - 78 -

III. COMITÉ POUR LES MÉDICAMENTS À BASE DE PLANTE (HMPC) DE L’EMA ... - 80 -

3.1 Rôle du HMPC ... - 80 -

3.2 Huiles essentielles ayant une monographie au HMPC ... - 81 -

3.3 Huiles essentielles évaluées par l’HMPC, n’ayant pas de monographie européenne . - 84 -

a) Huile essentielle de Sauge officinale (Salvia officinalis L.) ... - 84 -

b) Huile essentielle de Bergamote (Citrus bergamia Risso et Poiteau, aetheroleum) ... - 85 -

PARTIE 3 : ... 86

CRITÈRES DE QUALITÉ D’UNE HUILE ESSENTIELLE ... 86

I. NOMENCLATURE ... 87

1.1 Dénomination botanique ... 88

1.2 Organe producteur d’huiles essentielles ... 89

II. LE CHEMOTYPAGE : UNE CLASSIFICATION CHIMIQUE ASSURÉE ... 90

2.1 Influence de l’origine géographique ... 91

2.2 Influence des facteurs extrinsèques ... 92

2.3 Influence du mode de récolte ou de culture ... 92

2.4 Influence du stade de développement botanique ... 93

2.5 Intérêt du chémotypage ... 94

2.6 Contrôle des huiles essentielles ... 94

III. DIFFÉRENTES QUALITÉS D’HUILES ESSENTILLES ... 97

3.1 Qualité industrielle standard ... 97

3.2 Qualité Chémotypée ... 98

3.3 Normes des Huiles essentielles : les LABELS ... 98

a) Norme AFNOR ... 99

b) Label HEBBD ... 99

c) Label HECT ... 100

d) ECOCERT® ... 101

e) Label AB ... 101

f) Label BIO ... 102

3.4 Étiquetage ... 103

IV. MÉTHODES D’EXTRACTION ... 108

4.1 Par entraînement à la vapeur d’eau ... 108

4.2 Expression à froid ... 111

4.3 Rendement de production ... 113

PARTIE 4 : ... 115

MODES D’EMPLOI DES HUILES ESSENTIELLES ... 115

I. UTILISATIONS ... 116

1.1 Voie olfactive ... 116

a) Diffusion atmosphérique ... 116

b) Inhalation ... 118

1.2 Voie orale ... 119

1.3 Voie rectale ... 123

1.4 Voie vaginale ... 124

1.5 La voie cutanée ... 125

(10)

a) Application cutanée simple ... 125

b) En compresse ... 126

c) En massage ... 127

d) En bain ... 128

II. LES HUILES VÉGÉTALES ... 130

2.1 Le meilleur véhicule pour les huiles essentielles ... 130

2.2 Les principales huiles végétales ... 130

III. CONSERVATION ... 138

PARTIE 5 ... 140

TOXICITE DES HUILES ESSENTIELLES ... 140

I. ACTUALITE SUR LA TOXICITE DES HE ... 141

II. HE DU MONOPOLE PHARMACEUTIQUE ... 143

2.1 Le Code de la Santé Publique article L.4211-1 6° ... 143

2.2 Liste des HE relevant du monopole pharmaceutique ... 143

2.3 Toxicité des Huiles essentielles du monopole ... 144

III. PRÉCAUTIONS D’EMPLOI ... 147

3.1 Précautions d’emploi général ... 147

3.2 Précautions d’emploi des Huiles essentielles les plus courantes ... 148

IV. F

AMILLES DES HUILES ESSENTIELLES À RISQUE

... 150

4.1 Huiles essentielles irritantes pour la peau ... 150

4.2 Huiles essentielles dermocaustiques ... 151

4.3 Huiles essentielles photosensibilisantes ... 152

4.4 Huiles essentielles allergisantes ... 153

4.5 Huiles essentielles hépatotoxiques ... 158

4.6 Huiles essentielles néphrotoxiques ... 158

4.7 Huiles essentielles neurotoxiques ... 159

4.8 Huiles essentielles et grossesse ... 161

a) Les recherches scientifiques : ... 162

b) Huiles essentielles pouvant être utilisées à partir du 2ème trimestre ... 165

c) Mode d’utilisation : ... 165

PARTIE 6 : ... 167

LES INDISPENSABLES DE LA TROUSSE À PHARMACIE ... 167

I. ARBRE À THÉ ... 168

II. CITRON ... 172

III. EUCALYPTUS RADIÉ ... 175

IV. EUCALYPTUS CITRONNÉ ... 178

V. GAULTHÉRIE COUCHÉE ... 180

VI. HÉLICHRYSE ITALIENNE ... 182

VII. LAURIER NOBLE ... 184

VIII. LAVANDE VRAIE ... 186

IX. MENTHE POIVRÉE ... 189

X. RAVINTSARA ... 194

XI. PATHOLOGIE DE LA FEMME ENCEINTE ET ALLAITANTE ... 197

TABLE DES ILLUSTRATIONS ... ERREUR ! LE SIGNET N’EST PAS DÉFINI. TABLE DES TABLEAUX ... 204

BIBLIOGRAPHIE ... 207

ANNEXE N°1 ... 211

ANNEXE N°2 ... 213

(11)

PRÉAMBULE

Le choix de ce sujet fut tout naturel, car il est à l'origine même de mon orientation en filière pharmacie. En effet, j'ai été bercé par la médecine naturelle dite « douce » depuis toute petite. Ma mère a toujours fait le choix de nous soigner par l'homéopathie, l'aromathérapie et la phytothérapie, ce qui ramène mon expérience des médicaments allopathiques et des consultations médicales proche de zéro. À tel point que l'idée même de prendre un médicament, en regard de ce qu'on pouvait entendre à leur propos, m’effrayait. C'est de là qu'une idée un peu surprenante au premier abord m'est venue : pourquoi ne pas faire des études de pharmacie ? En effet, il me semblait que la meilleure façon d'aborder quelque chose qui me faisait peur était de le connaître, pour pouvoir le maîtriser et juger de son intérêt.

Aujourd'hui, les connaissances acquises me permettent de mieux appréhender les logiques thérapeutiques. Également, de comprendre la notion de balance-bénéfice/risque qui justifie l’intérêt d'un médicament aux dépens de ses effets indésirables souvent décriés par les patients. C’est un élément assez mal compris par les patients et qui est la cause de nombreux mésusages. Il est indispensable que le pharmacien d'officine présente l’intérêt d'un traitement et surtout explique quand et comment le prendre. La chronopharmacologie est une notion qui me tient particulièrement à cœur et qui n'est pas encore suffisamment exploitée de nos jours.

Je ne remettrai donc pas en doute l’importance des médicaments allopathiques dans la prise en charge des pathologies chroniques, graves ou aiguës même si la médecine naturelle peut être un réel atout, comme adjuvant de ces thérapeutiques. Cependant, je persiste à croire que l'approche naturelle est puissante et devrait être utilisée en première intention pour la prise en charge de certaines pathologies bénignes.

Dans la diversité d'offre que la médecine naturelle propose, je me suis particulièrement intéressée à l'aromathérapie. Pour moi, cela représente une alternative thérapeutique très efficace, donnant des résultats rapides à l'inverse de l'homéopathie qui travaille plus sur le terrain des patients et qui représente une approche rejetée par les plus sceptiques.

De nos jours, il existe une réelle banalisation de l'utilisation de l'allopathie. Pour citer

un exemple des plus simples, prenons celui des antibiotiques. La fin du XXe siècle a été

marquée par une explosion du nombre d’antibiotiques (ATB) et de leur variété. Cet usage

massif d’antibiotiques, parfois inapproprié, a largement contribué au développement de

résistances bactériennes. Face à ce constat, la France et les pays européens ont mis en place des

actions favorisant un meilleur usage des antibiotiques et une diminution de leur consommation

(12)

afin d’en préserver l’efficacité. Cela s’est traduit par une campagne d'information auprès des médecins-prescripteurs et des slogans publicitaires auprès du public.

Pour autant, même si le message est plutôt bien passé, il est dur de changer les habitudes et les conséquences de cette surconsommation sont déjà bien marquées. Il m'a suffi du stage à l’hôpital de cinquième année pour m'en rendre compte directement. En effet, la prescription d'ATB est un sport quotidien auquel sont soumis les médecins, tentant de jongler avec les différentes familles d'ATB en fonction des résultats des antibiogrammes. Avant même de pouvoir initier un traitement, les souches bactériennes qui sont plus que multi résistantes aux classes de première intention, obligent les médecins à passer à des familles d'ATB plus fortes et plus dangereuses à manipuler. Ce qui laisse peu de choix dans la stratégie thérapeutique à suivre et complique considérablement la prise en charge des pathologies.

Dans ce contexte, l'aromathérapie se présente comme une très bonne alternative (dans le cadre de pathologie bénigne), car certaines huiles essentielles sont décrites comme d'extraordinaires « antibiotiques naturels ». Elles sont remarquables par leur très large spectre d’action, à la fois anti-infectieuse, antiseptique et antivirale.

Il me semble nécessaire en tant que futur pharmacien d'officine de sensibiliser les gens

à ces médecines naturelles, de leur montrer que l'on peut travailler de façon très efficace sans

pour autant passer à l'allopathie en première intention. Et ainsi ne passer à ce type de thérapie

que lorsqu'ils en auront réellement besoin.

(13)

INTRODUCTION

De nos jours, les huiles essentielles (HE) connaissent un engouement sans précédent.

Que ce soit en France ou dans d’autres pays, les gens s’intéressent de plus en plus à l’aromathérapie pour l’utiliser en diffusion, massage, par voie orale, dans le bain… Les applications des huiles essentielles sont vastes, cela concerne à la fois le bien-être, la santé en passant par la beauté.

Pour autant, les bienfaits des HE ne sont pas nouveaux. Depuis longtemps, les Hommes ont utilisé les vertus des plantes pour soulager leurs maux. Parmi les précurseurs, on peut citer les Égyptiens, qui ont expérimenté leurs procédés d’extraction par distillation il y a plusieurs milliers d’années et utilisaient déjà les HE de Menthe, de Laurier noble et de Cannelle.

Dans notre société industrialisée, les HE ont toujours été exploités, mais n’étaient pas au premier plan. En effet, ce sont des produits de base utilisés pour ajouter des odeurs, en raison de leur forte volatilité et du fait qu'elles ne laissent pas de trace grasse. Tout d’abord, on les retrouve de façon très importante dans l’industrie de la parfumerie fine, on peut citer en particulier les HE de rose, de jasmin ou de patchouli. On les utilise également dans l’industrie cosmétique comme cicatrisant, anti-âge ou encore comme purifiants, ainsi que dans l’industrie du nettoyage que ce soit pour la lessive, les multisurfaces ou la vaisselle. Depuis les années 2000, les huiles essentielles ont fait leur apparition dans l’agroalimentaire. Ils sont utilisés comme exhausteur de goût et fragrances dans divers produits (cafés, thés, tabacs, vins, yaourts, plats cuisinés …).

Dans chacun des domaines précédemment cités, les HE ne représentent qu’une petite partie de la composition du produit final. On ne les trouve jamais à l’état brut. Leur utilisation est qualitativement et quantitativement étudiée pour assurer une sécurité d’emploi.

Mais depuis une dizaine d’années, face à la perte de confiance progressive de la

population au regard des médecines classiques, les gens se tournent de plus en plus vers des

thérapeutiques plus naturelles. Parmi elles, on retrouve l’aromathérapie. Pour illustrer ce constat

de façon simple, il suffit de voir que les ventes d’HE en France ont connu une progression de

13.2% entre 2011 et 2012 et représentaient environ 123 millions d'euros de chiffre d'affaires en

2012. Le secteur a encore progressé depuis et représente aujourd'hui plus de 180 millions

(14)

d'Euros de chiffres d'affaires et a progressé de 16% entre 2015 et 2016. Pour l’instant le marché de l’aromathérapie ne correspond qu’à 2% du marché des HE mais ce chiffre est en constante augmentation.(1)

Cet engouement est cependant à double tranchant. D’un côté, les gens se rendent compte qu’on peut soigner de façon simple et efficace, les maux de la vie quotidienne. D’un autre côté, leur accessibilité fait oublier qu’il s’agit de produits très puissants et que leur utilisation implique quelques règles de prudence. « Médecine naturelle ne veut pas dire sans danger ».

L’offre en huile essentielle est abondante et chacun est libre de se servir. En France, ces actifs bénéficient d’un espace de liberté rare, tout particulièrement dans le domaine de la santé, où peu de produits échappent au monopole pharmaceutique.

À travers ce travail, on parlera des généralités sur les HE : de leur définition à leurs modes d’extraction en passant par leurs compositions et leurs voies d’utilisation. On insistera sur les critères de qualité et la nomenclature des HE, qui sont des paramètres indispensables pour connaître l’utilité thérapeutique exacte d’une plante.

Pour finir, on étudiera plus en détail certaines HE qui auront été sélectionnées pour leur sécurité d’emploi. Le but de cette partie est de montrer qu’il existe un certain nombre de problèmes quotidiens auxquels on peut remédier avec une connaissance adéquate des HE.

Aromathérapie et automédication ne sont pas incompatibles

en respectant certaines règles d’utilisation.

(15)

PARTIE 1 :

GÉNÉRALITÉ SUR LES HUILES ESSENTIELLES

(16)

I. HISTOIRE DE L’AROMATHÉRAPIE

Depuis toujours, l'homme cherche dans les plantes de quoi s’alimenter et se soigner.

Toutes les civilisations les ont étudiées et utilisées. L’utilisation des HE ne date pas d’hier. Bien au contraire, les huiles essentielles étaient employées de façon courante depuis des millénaires, mais elles ont été éclipsées durant le siècle dernier par les progrès incroyables de la chimie et de la synthèse des molécules. Pour autant, depuis une quinzaine d’années, les HE reviennent sur le devant de la scène, poussées par l’évolution des consciences et les scandales sanitaires.

1.1 Avant Jésus-Christ

C’est autour du bassin méditerranéen considéré comme le berceau des HE, que la science médicinale va s’établir avec les grandes civilisations égyptiennes, babyloniennes, puis grecques et romaines.

Ce sont les textes égyptiens (papyrus datant de 4500 av. J.-C.) qui apportent les descriptions les plus détaillées. Les plantes étaient utilisées dans tous les domaines de la vie, pour fabriquer des parfums, des cosmétiques, mais, aussi, pour une utilisation sacrée, car à cette époque, la médecine s’attachait à une croyance en la magie. On l’employait pour embaumer les morts afin de rapprocher l’humain des dieux. Cette utilisation révèle la parfaite maîtrise par les Égyptiens des vertus antibactériennes et antiputrides de certaines HE. Dans le tombeau de Toutankhamon, on a retrouvé des jarres contenant des résines, dont de l’encens, toujours odorantes après 3200 ans. Le mode d’utilisation des HE n’a pas beaucoup évolué. Chez les Égyptiens, les HE étaient employées en pommade ou en baume pour une application cutanée.

La civilisation égyptienne est considérée comme la créatrice des HE et a influencé de nombreuses civilisations.(2)

Au Moyen-Orient, les HE commencent à être utilisées en 4000 avant J.C, dans le domaine de la parfumerie, mais, sous l’influence égyptienne elles sont de plus en plus utilisées à des fins médicales pour « soigner le corps et l’esprit ».

En Grèce, les HE servent dans la parfumerie. C’est Alexandre Le Grand qui importe les

HE en Grèce après sa conquête de l’Égypte. Dès 1200 av. J.-C., le commerce phénicien ramène

en Orient le poivre, la cannelle, l’encens. Au Ve siècle av. J.-C., Hippocrate, père de la

médecine scientifique, rassemble toutes les connaissances médicales de l’époque dans le livre

(17)

« Des aphorismes ». Cet ouvrage liste près de 230 plantes et explique ses observations médicales. Par la suite, Aristote établit un ouvrage avec plus de 500 plantes utilisées en médecine. Enfin, Théophraste effectue une classification des plantes, dans

son ouvrage « Historia plantarum ».

Par la suite, sous l’influence des Grecs, les Romains s’intéressent aux épices et aux HE. À cette époque, les bains aromatiques, les lotions, les onguents et les crèmes parfumées étaient d’usage courant à Rome. Quelques siècles plus tard, Dioscoride, médecin grec, reprend le travail d’Hippocrate, et recense 529 espèces de plantes dans son ouvrage « De materia medica ».

1.2 Après Jésus-Christ

Au début du Moyen-Âge, les HE n’étaient pas beaucoup utilisées car elles avaient une connotation de produits maléfiques. L’intérêt pour les HE renaît à l’époque des croisades. Les HE, ou « parfums d'Arabie » gagnèrent progressivement toute l'Europe. Les croisades ont facilité les échanges commerciaux d'aromates et permis d’accroître les connaissances techniques de la distillation.(3) Durant cette époque marquée par les épidémies, les HE avaient un rôle central en tant qu’antibiotique.

Les pays arabes font considérablement progresser l'aromathérapie et notamment les méthodes de distillation, grâce à la création du serpentin. Cela permet de refroidir rapidement la vapeur aromatique et de perdre moins de liquide. C'est Avicenne, médecin et philosophe (980-1037), qui produit la première HE pure ; celle de roses et il met au point l’alambic. Avicenne écrit de nombreux ouvrages médicaux dans lesquels il fait une large place aux HE.

La Renaissance européenne est l’époque créatrice de la diffusion des HE. Les premiers diffuseurs s’appelaient « pomanders » et étaient réputés pour désinfecter les maisons et les personnes durant la période de peste.

L'aromathérapie tombe ensuite dans l'oubli et il faut attendre le XXe siècle pour qu'elle réapparaisse comme médecine à part entière. La France occupe de très loin la première place dans l’histoire moderne de l’aromathérapie.

Illustration 1: Dioscoride

Illustration 2: Avicenne

(18)

1.3 La redécouverte des huiles essentielles au XXe siècle

De la fin de la Révolution, jusqu’au XXe siècle, aucune découverte notable n’est faite en aromathérapie. En 1910, René-Maurice Gattefossé, chimiste, parfumeur et père de l’aromathérapie scientifique, se brûle la main lors d'une explosion dans son laboratoire. Par réflexe, il plonge sa main dans un récipient rempli d'huile essentielle de lavande vraie. Le soulagement est immédiat, la guérison de la plaie et sa cicatrisation fut très rapide, sans infections ni cicatrices. Ce résultat surprenant l'incite à se consacrer à l'étude des propriétés antibactériennes des HE.

Il crée en 1928 le mot « aromathérapie » et publie en 1931 un ouvrage du même nom dans lequel il décrit la relation entre structure biochimique et activité des composants aromatiques et a codifié les grandes propriétés des arômes naturels. Malheureusement les découvertes de René-Maurice Gattefossé n’ont pas reçu un grand succès, car à cette époque, il se développe en parallèle les produits chimiques de synthèse.(4)

En 1929, Sévelinge, un pharmacien lyonnais, étudie les HE en médecine vétérinaire et confirme le potentiel antibactérien élevé de ces substances aromatiques. Ensuite, en 1964, le docteur Valnet, chirurgien militaire, vérifie l’efficacité anti-infectieuse des HE directement sur le terrain lors de la guerre d’Indochine. Il publie alors des ouvrages de vulgarisation dont

« Aromathérapie : traitement des maladies par les essences des plantes » qui fait connaître au grand public l'efficacité des HE. Il relance ainsi l'usage médical.

En 1975, Pierre Franchomme, biochimiste français fonde le premier laboratoire spécialisé dans les HE. Il met en évidence l'importance du chémotype (notion qui sera expliquée par la suite). Sa précision permet de réduire les échecs thérapeutiques et de diminuer les effets secondaires ou les risques de toxicité. En 1991, Dominique Baudoux, pharmacien belge, reprend la direction du laboratoire de Pierre Franchomme. Il met en vente des synergies d’HE directement prêtes à l’emploi pour les consommateurs. De plus, il transforme les HE afin qu’elles soient plus faciles à utiliser (gélules, shampoings, frictions…). Dominique Baudoux décide de se spécialiser dans l’enseignement, en ouvrant la première école d’aromathérapie en 1990. Il publie également de nombreux livres destinés à tous, afin d’améliorer l’information disponible autour du monde des HE et de limiter les risques d’utilisation.

Illustration 3: René-Maurice Gattefossé

(19)

Aujourd’hui, l’aromathérapie est accessible à tous et les connaissances quant à leurs utilisations sont précises. Il ne tient alors qu’au consommateur de s’y intéresser et de garder un regard critique qu’en à la qualité des produits qu’il achète.

II. AROMATHÉRAPIE

Le mot « aromathérapie » est un terme crée en 1928 par le chimiste René-Maurice Gattefossé qui vient du latin aroma, « aromate » et du grec therapeia, « traitement », « soin ».

L’aromathérapie se fonde sur des connaissances botaniques précises. Elle correspond, à l’utilisation de la seule fraction aromatique des plantes afin de parfumer, prévenir ou soulager des symptômes d’ordre physique ou nerveux. Elle se différencie de la phytothérapie qui elle, utilise l’ensemble de la plante. C’est une “biochimio-thérapie” naturelle qui repose sur la relation existant entre les composants chimiques des huiles essentielles et les activités thérapeutiques qui en découlent.

L’aromathérapie scientifique ou aromatologie est l’étude des huiles essentielles. Il s’agit d’une science qui recourt à une méthodologie rigoureuse et se base sur des données scientifiques solides, confirmées par la clinique et par de nombreux tests en laboratoire. C’est une thérapeutique naturelle de qualité, très efficacité et qui complète très bien toutes les autres approches alternatives ou allopathiques.

III. DÉFINITION D’UNE HUILE ESSENTIELLE

Le terme « huile essentielle » est défini à la fois par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour les usages pharmaceutiques et cosmétiques et par l'AFNOR/ISO pour les usages aromatiques et alimentaires .

3.1 Selon la Commission de la Pharmacopée européenne (2008)

« Produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une

matière première végétale botaniquement définie, soit par entraînement à la vapeur d’eau, soit

(20)

par distillation sèche, soit par un procédé mécanique approprié sans chauffage. L’huile essentielle est le plus souvent séparée de la phase aqueuse par un procédé physique n’entraînant pas de changement significatif de sa composition ». (5)

Selon la monographie de la Pharmacopée européenne, la matière première végétale peut être fraîche, flétrie, sèche, entière, contusée ou pulvérisée, à l’exception des fruits du genre Citrus qui sont toujours traités à l’état frais.

Les HE peuvent subir un traitement ultérieur approprié, destiné à éliminer partiellement ou totalement certains constituants. Elles peuvent être commercialement dénommées comme étant

« déterpénées », « désesquiterpénées », « rectifiées » ou « privées de x ».

- Une huile essentielle déterpénée est une huile essentielle privée, partiellement ou totalement, des hydrocarbures monoterpéniques.

- Une huile essentielle déterpénée et désesquiterpénée est une huile essentielle privée, partiellement ou totalement, des hydrocarbures mono- et sesquiterpéniques.

- Une huile essentielle rectifiée est une huile essentielle qui a subi une distillation fractionnée dans le but de supprimer certains constituants ou d’en modifier la teneur.

- Une huile essentielle privée de « x » est une huile essentielle qui a subi une séparation partielle ou complète d’un ou plusieurs constituants.

La définition des huiles essentielles par procédé est restrictive, car elle ne tient pas compte des produits obtenus par extraction à l’aide de solvants et ceux obtenus par tout autre procédé (gaz sous pression, enfleurage). Pour autant, tous ces produits obtenus sont utilisés de façon considérable sur le marché de la pharmacie, des produits d’hygiène et de l’industrie cosmétiques.

Ne pas confondre :

D'autres extraits végétaux sont obtenus par extraction avec des solvants non aqueux volatils (hexane…). De plus, un nouveau procédé d'extraction est en train de se développer : l'extraction au CO2 supercritique.

Dans tous ces cas, il ne s'agit plus d'huiles essentielles, terme réservé aux produits de la

distillation aqueuse, à sec ou de l'expression à froid, mais d'extraits végétaux qui portent

différents noms selon les procédés successifs qui leurs sont appliqués : concrètes, absolues,

résinoïdes, oléorésines, etc. (Voir en annexe leur définition).

(21)

Enfin, l'extraction sans distillation par de l'alcool, de l'eau liquide ou un mélange des deux porte différents noms selon les méthodes pratiquées : tisane, macération, décoction, extrait hydroalcoolique, teinture...

L'ensemble est regroupé sous le terme générique « extraits naturels complexes ».

(Natural Complex Substances ou NCS en anglais)

3.2 Selon AFNOR NF T 75-006 (1998)

« Produit obtenu à partir d’une matière première végétale, soit par entraînement à la vapeur, soit par des procédés mécaniques à partir de l’épicarpe de citrus, soit par distillation sèche.

L’huile essentielle est ensuite séparée de la phase aqueuse par des procédés physiques n’entraînant pas de changement significatif de sa composition… »

3.3 Selon AFNOR ISO 9235 : Matières premières aromatiques d’origine naturelle

« Produit obtenu à partir d’une matière première d’origine végétale, après séparation de la phase aqueuse par des procédés physiques : soit par entraînement à la vapeur d’eau, soit par des procédés mécaniques à partir de l’épicarpe des Citrus, soit par distillation sèche. » (6) La définition avancée par la commission de la Pharmacopée européenne apparaît comme la plus complète et montre du doigt l’intérêt majeur d’être en présence « d’une matière première végétale botaniquement définie » et grâce à un « procédé physique n’entraînant pas de changement significatif de sa composition » afin d’assurer la qualité d’une huile essentielle.

Ces précisions apportées montrent que dans ce contexte de marché en pleine expansion il est nécessaire de mettre en place un cadre réglementaire afin d’éviter les dérives.

3.4 Statut juridique des huiles essentielles

De nos jours, il n’existe pas de définition juridique spécifique des HE. Il suffit de regarder la définition des HE par la Commission européenne pour voir l’origine du problème.

Cette définition révèle d’une part que les HE sont dotées d’une composition complexe, et

d’autre part qu’elles sont issues de procédés de fabrication qui peuvent être différents. Ces deux

(22)

aspects montrent qu’il ne peut exister de réglementation globale en ce qui concerne les HE.

Dans la situation actuelle, les HE peuvent être régies par les réglementations applicables aux produits chimiques, aux produits cosmétiques, aux médicaments ou encore aux produits alimentaires.

3.5 Définition générale

Une huile essentielle ou « essence végétale » est l’essence volatile extraite de la plante par distillation. Il s’agit d’une substance complexe qui contient des molécules aromatiques dont l’action bénéfique sur la santé est étudiée et mise en pratique par l’aromathérapie. Les HE combinent des molécules très variées (en moyenne une centaine de molécules différentes pour une seule essence : terpènes, cétones, alcools, esters, aldéhydes...).

Elles sont obtenues par distillation à la vapeur d'eau ou distillation à sec ou extraction mécanique. Dans ce dernier cas, une certaine ambiguïté existe sur la dénomination d'huile essentielle. Selon l'AFNOR, il faut utiliser le terme d'essence alors que la Pharmacopée française et la Pharmacopée européenne utilisent le terme d'huile essentielle. Le terme d'huile essentielle a été retenu par les spécialistes en pharmacognosie.

Propriétés physiques :

Les HE sont habituellement liquides à température ambiante et volatiles, ce qui les différencie des huiles dites « fixes ». Leur densité est en grande majorité inférieure à celle de l’eau. Pour autant quelques HE font exception cette règle. C’est le cas du sassafras, du girofle et de la cannelle. (5)

Elles sont huileuses, mais non grasses et s’évaporent facilement. Chaque HE est unique et se caractérise par une odeur, une couleur, une viscosité et des propriétés spécifiques. Elles ont un indice de réfraction élevé et la plupart dévient la lumière polarisée. (7)

Elles sont solubles dans l’alcool et dans tout type de corps gras (liposolubles). Les HE sont entraînables à la vapeur d’eau, mais très peu solubles dans l’eau. Pour autant une fraction des composants des HE se solubilisent dans l’eau ce qui permet d’obtenir « les eaux florales » ou

« eaux distillées végétales ».

Elles se composent de molécules à squelette carboné, entre 10 et 15 atomes de carbone en générale.

(23)

IV. PLANTES AROMATIQUES

Certaines plantes sont capables, à partir des sucres issus de la photosynthèse et des nutriments puisés dans le sol, de synthétiser des essences aromatiques. C'est le soleil qui fournit aux plantes l'énergie nécessaire à la synthèse de ces substances. Cela explique pourquoi la majorité des plantes aromatiques poussent dans des zones ensoleillées, chaudes, voire sèches.

On peut citer par exemple les régions méditerranéennes avec les plantes aromatiques comme le thym, le romarin ou la lavande.

Les plantes aromatiques ont en commun le fait d’être odorantes. Mais toutes, ne sont pas forcément capables de produire suffisamment d'essences pour que l'on puisse les extraire sous forme d'HE. Ainsi, sur 4000 plantes sachant synthétiser des essences aromatiques, seulement quelques centaines d'entre elles en produisent suffisamment pour pouvoir être exploitées.

Rendement en huile essentielle : (3)

Tableau 1 : Quantités d'huile essentielle obtenues à partir d'une tonne de plantes fraîches.

Les différents exemples de ce tableau permettent d’expliquer d’une part les disparités de prix qu’il existe entre les différentes HE et, d’autre part, une éventuelle falsification afin de faire baisser les coûts de production.

Par exemple, l’HE d'écorce de cannelle (Cinnamomum verum J. Presl.) peut être diluée avec de l'HE de feuille de cannelle moins chère.

HE de cannelle écorce : environ 8,50 € les 5 ml

HE de Cannelle feuille : environ 2,50 € les 5 ml

(24)

L'huile de feuille a une teneur plus élevée en eugénol (70 à 90%) contre (1 à 10%) pour l’écorce, ce qui est facilement vérifié par analyse chromatographique. La présence d’eugénol en forte concentration rend l’HE allergisante.

Une étude menée à l'Université de Messine en Italie rapporte que « des producteurs sans scrupules ont commencé à augmenter frauduleusement leurs profits tout en réduisant les coûts des matières premières principalement par l'ajout d'huiles ou de composants pétroliers moins chers».(8)

4.1 Les grandes familles de plantes aromatiques

Les espèces aromatiques sont retrouvées en grande majorité chez les végétaux supérieurs et dans un nombre limité de familles.

Les Lamiacées : thym, lavande, sauge, menthe, romarin, origan, marjolaine, sarriette…

Les Myrtacées : eucalyptus, giroflier...

Les Rutacées : citron, orange, bergamote…

Les Cupressacées : cyprès, genévrier...

Les Pinacées : sapin, pin, cèdre...

Les Apiacées : coriandre, fenouil, anis, carvi...

Les Astéracées : camomille romaine, matricaire, armoise, estragon, hélichryse, absinthe...

Les Lauracées : laurier noble, cannelle de Ceylan, bois de rose camphrier, ravintsara...

Les Géraniacées : géranium bourbon et géranium rosat...

Les Myrtacées : eucalyptus, giroflier, myrte, niaouli, melaleuca (tea tree) ...

Plus rarement, les Poacées (citronnelle de Java, palmarosa, lemon-grass), les Éricacées (gaulthérie), les Annonacées (ylang-ylang), Zingiberacées (gingembre)...(9)(10)

D’un point de vue chimique, les composés produits par les plantes sont subdivisés en deux groupes de molécules : les métabolites primaires et les métabolites secondaires.(11)

• Les métabolites primaires se trouvent dans toutes les cellules végétales. Ils sont indispensables pour la vie de la plante : sucre, lipides, protéines, acides aminés.

• Les métabolites secondaires n’ont qu’une répartition limitée dans la plante et ne font pas

partie des matériaux de base de la cellule. Ces composés ne se trouvent normalement que

dans des tissus ou organes particuliers à des stades précis du développement. Leur action

(25)

est déterminante pour l’adaptation de la plante au milieu naturel : agents protecteurs contre les stress physiques, défense contre les agressions extérieures, pigmentation de la plante pour capter l’énergie solaire ou à l’opposé protéger l’organisme contre les effets nocifs induits par les radiations solaires…

Il existe différentes classes de métabolites secondaires dont 3 dominent la phytochimie des plantes :

Les alcaloïdes comme la morphine, la caféine, la nicotine, la cocaïne, l’atropine

Les terpènes, c’est la plus grande catégorie de métabolites secondaires avec plus de 22 000 molécules. Elle contient les hormones végétales, les pigments, les stérols, les hétérosides et une grande partie d’huiles essentielles.

Les substances phénoliques comme les flavonoïdes, les tanins, la lignine, les coumarines.

Les huiles essentielles et les essences sont donc des métabolites secondaires appartenant principalement à la classe des terpènes et des composés présentant un noyau aromatique.

4.2 Répartition et localisation de l’huile essentielle

Les huiles essentielles sont produites par des cellules végétales spécialisées et peuvent être stockées dans tous les organes végétaux :

les feuilles : eucalyptus, citronnelle, laurier noble…

les fleurs : camomille, lavande…

les zestes : citron, orange, bergamote…

le bois : bois de rose, santal…

l'écorce : cannelle…

la racine : vétiver…

les fruits : anis, badiane…

les rhizomes : curcuma, gingembre…

les graines : muscade…

(26)

La synthèse et l’accumulation des HE sont généralement associées à la présence de structures histologiquement spécialisées, souvent localisées sur ou à proximité de la surface de la plante. On retrouve par exemple(5) :

les cellules à huiles essentielles : chez les Lauracées et les Zingiberacées

les poils sécréteurs : chez les Lamiacées

les poches sécrétrices : chez les Myrtacées et les Rutacées

les canaux sécréteurs : chez les Apiacées et les Astéracées.

4.3 Fonction de l’huile essentielle dans la plante

L'existence des HE dans les végétaux même si leur fonction n’est pas toujours précisément connue, répondrait aux besoins d'une protection spécifique des espèces en fonction de leur environnement.(5) (12)

Les plantes étant immobiles, elles auraient développé les HE pour constituer une défense chimique contre les micro-organismes. Elles repoussent les parasites et protègent la plante de certaines maladies grâce à leurs propriétés antifongiques, antivirales, antibactériennes ou insectifuges ;

Elles se défendent également contre les autres plantes. Par exemple, Erica cinerea, la bruyère cendrée diffuse des substances télétoxiques afin d’éviter la pousse d’autres végétaux à proximité. (Une lande de bruyère ne comporte aucune autre végétation).

Elles attirent au contraire les insectes pollinisateurs (fleurs parfumées, fécondées par certains insectes butineurs) et permettent ainsi à la plante d'assurer sa reproduction ;

Elles aideraient à guérir blessures et attaques diverses auxquelles sont soumissent les plantes ;

Elles remplissent une action de protection contre les brûlures solaires ;

Elles pourraient permettre aux plantes de communiquer entre elles. Par exemple, une plante attaquée par un herbivore pourrait envoyer des signaux d’alerte (substances volatiles comme hexénal ou l’ocimène) aux autres plantes du secteur, pour quelles déclenchent des mécanismes de défense ;

Elles représentent une réserve d'énergie mobilisable (ex. : en cas de conditions

climatiques défavorables).

(27)

PARTIE 2 :

COMPOSITION CHIMIQUE DES HUILES

ESSENTIELLES

(28)

I. CLASSIFICATION

La composition d’une huile essentielle (HE) est souvent très complexe. La plupart du temps, une HE comporte un ou deux composants majoritaires qui vont jouer un rôle central dans ses propriétés thérapeutiques. D’une façon générale, les constituants appartiennent principalement à deux types chimiques.

D’un côté, on retrouve les composés terpéniques (hydrocarbures) : monoterpènes (C10), sesquiterpènes (C15), diterpènes (C20), triterpènes (C30). Ce sont les molécules les plus fréquemment rencontrés dans les HE. Exemples : alcools, esters, aldéhydes, cétones, éthers- oxydes mono- et sesquiterpéniques.

L’autre groupe correspond aux composés aromatiques dérivés du phénylpropane.

Exemples : Acide et aldéhyde cinnamiques, eugéniol, anéthole…

Les HE sont classées usuellement selon la nature chimique de leurs principes actifs majoritaires, plus rarement selon leur mode d'extraction, ou leurs effets biologiques (pharmaceutique/cosmétologique ou phytosanitaire).

1.1 Les terpénoïdes

Les terpènes sont une classe d'hydrocarbures, dont le nom se termine par « –ène ». Ils sont produits par de nombreuses plantes, en particulier les conifères et les agrumes. Les terpènes sont des dérivés de l'isoprène C

5

H

8

et ont pour formule de base des multiples de celle-ci. Ces squelettes peuvent être arrangés de façon linéaire ou bien former des cycles.

Illustration 4: Structure chimique de l’isoprène

Les terpènes sont divisés en plusieurs classes en fonction des unités pentacarbonées

ramifiées (C 5). On distingue donc les monoterpènes, les sesquiterpènes, les diterpènes, les

triterpènes et les polyterpènes (comme le caoutchouc naturel). Seuls les terpènes les plus

volatils, mono (C 10) et sesquiterpènes (C 15) sont retrouvés dans la composition chimique des

HE.

(29)

Dans le monde végétal, les terpènes sont connus comme principes odorants des végétaux, du fait de la grande volatilité de ces molécules.

Les terpènes sont les molécules les plus répandues et connues dans les HE pour leurs nombreuses propriétés thérapeutiques. Les plus importants sont : le limonène, le δ-3-carène, le carotène, le β-pinène et l'α-pinène.

a) Les monoterpènes Généralités :

Les hydrocarbures monoterpéniques ont un suffixe en « -ène ». Ce sont des structures à 10 carbones qui peuvent être acycliques (myrcène, ocimènes), monocycliques (α et γ-terpinène, ρ- cimène) ou bicycliques (pinènes, sabinène, camphène)

Illustration 5: Exemple d'un monoterpène acyclique à gauche (myrcène) et d'un monoterpène cyclique à droite (p-cimène)

Propriétés thérapeutiques :

Ce sont des composés anti-infectieux : bactéricides, virucides et fongicides. Ils peuvent

être utilisés lors d’une infection en parallèle aux phénols qui sont plus délicats à manipuler. Les

monoterpènes, comme les pinènes stimulent les glandes à mucines, ce qui permet de ressentir

un effet de « décongestion des voies respiratoires » lors de leur utilisation pour des pathologies

ORL. Cet effet est beaucoup plus important avec le cinéole (voire partie sur les oxydes). Mais

le problème, c’est que le cinéole (ou eucalyptol) a tendance à assécher plus rapidement les

sécrétions bronchiques que les terpènes, ce qui peut représenter un inconvénient dans certaines

bronchites pour lesquelles il faut favoriser l'évacuation des mucosités. Les pinènes, quant à eux,

agissent plus en douceur dans le temps et facilitent une résolution plus profonde, sans assécher

les sécrétions.

(30)

En diffusion, ils ont une grande efficacité antiseptique en particulier le Pin sylvestre et le Cyprès toujours vert qui ont une bonne activité bactéricide et fongicide.

Ils sont aussi utilisés comme antalgiques cutanés (para Cyrène), lors de douleurs localisées.

Ce sont d’excellents immunostimulants, ainsi que des toniques généraux (neurotoniques).

Toxicités:

Les monoterpènes sont dermocaustiques et agressifs pour les muqueuses si leur utilisation est trop prolongée, ils peuvent entraîner rougeur, sensation de chaleur et prurit. Le limonène peut provoquer des dermatites de contact allergique, en particulier lorsque l’HE est ancienne.(13) Pour une application cutanée, il sera nécessaire de diluer à 50% dans une huile végétale (HV). Il est également possible d’observer un phénomène de sensibilisation chez les personnes utilisant régulièrement des HE à terpènes.

Il est dit que le limonène a un rôle temporisateur appelé « quenching effect » (inhibition de la capacité de sensibilisation d'une autre substance) sur l'induction de la sensibilisation (irritation) de la peau au citral. C’est le cas dans l’HE de Citron qui contient un faible pourcentage de citrals associés à du limonène. Le RIFM (The Reasearch Institute for Fragrance Materials) a produit des études limitées montrant que le limonène temporise le citral, pour autant, plusieurs autres études ne montrent aucun effet dans des essais sur des cobayes ou dans le test des ganglions lymphatiques locaux murins. (14) (15)

L’action des HE à terpènes du Genévrier Commun (Juniperus communis) ont un effet stimulant sur les néphrons. Il faut donc proscrire ce type d’HE chez les insuffisants rénaux, car ils sont susceptibles de favoriser l’installation d’une néphrite.

Exemples :

(liste non exhaustive) (16) (17)

Huile essentielle Monoterpènes

Cajeput

(melaleuca cajeputii Powel)

α et β-pinène (5 à 8%)

/

(31)

Citronnier

(Citrus limonum (L.) Burman)

limonène ( 60 à 75% ) / γ- terpinène (8 à 12%) / β-pinène (10 à 16.5%)

/ /

Ciste Ladanifère

(Cistus ladanisferus L.)

α-pinène (10 à 60%)

Cyprès toujours vert

(Cupressus sempervirens L.)

α-pinène (40 à 65%) / δ-3-carène (12 à 25%) / limonène (1.8 à 5%)

/ /

Épinette noire

(Picea mariana Mill. Briton)

camphène (10 à 25%) / α-pinène (12 à 22%) / δ-3-carène (5 à 15%)

/ /

Eucalyptus globuleux officinal (Eucalyptus globulus Labill.)

α-pinène (> 12%)

Eucalyptus radié

(Eucalyptus radiata Sieber.

α-pinène (2 à 3%)

Genévrier Commun

(Juniperus communis L. var. erecta)

α-pinène

(30 à 40%)

/ myrcène

(7 à 20%)

/ sabinène

(<13%)

/ /

(32)

Hélichryse italienne ou immortelle (Helichrysum italicum ssp. Sertinum G Don.)

α-pinène (1 à 2%) / limonène ( 5% )

/ Gingembre

(Zingiber officinale Roscoe)

α et β-phellandrène / camphène (5%) / α (3 à 5%) -pinène

/ /

Laurier noble (Laurus nobilis L.)

sabinène (8 à 10%) / α et β-pinène (9 à 12%)

/ /

Lavande Vraie

(Lavandula augustifolia Miller)

ocimène (4 à 16%)

Lentisque pistachier

(Pistacia lentiscus L.)

α-pinène (12 à 28%) / myrcène (12 à 32%)

/ Mandarine (zeste)

(Citrus reticula blanco)

limonène (65 à 75%) / γ-terpinène (16 à 22%) / α et β- pinène (2 à 4%) %) / myrcène (1.5 à 2%)

/ / /

Niaouli

(Melaleuca quinquenervia Cav. ou viridifolia)

limonène (4 à 8%) / α (8 à 12%) et β-pinène (3.5%)

/ /

(33)

Oranger amer (zeste)

(Citrus aurantium L. ssp. amara)

limonène

(90 %)

/ α et β-pinène

(1 à 2%)

/ myrcène

(1 à 4%)

/ /

Origan compact

(Origanum compactum)

γ-terpinène (10 à 15%) /α et β-pinène

/ /

Pin Sylvestre (Pinus sylvestris L.)

α-pinène (38 à 60%) et β (18 à 23%)- pinène / limonène

(4 à 12%) /

myrcène (2 à 6%)

/ /

Ravintsara

(Cinnamomum camphora Sieb.)

sabinène (11 à 17%) / α (4 à 5.5 %) et β (2 à 2.7%) -pinène

/ /

Romarin Officinal à 1-8 cinéole (Rosmarinus officinalis L.)

α

(10 à 12 %)

et β

(5 à 7.7%)

-pinène / camphène

(4 à 4.3%)

/ /

Sarriettes des Montagnes (Satureja montana L.)

sabinène (11 à 17%) / α (4.5 à 5.5 %) et β (2 à 2.7%) - pinène/ ρ-cymène (7 à 20%)

/ /

Sauge sclarée (Salvia sclarea L.)

ocimène (4 à 16%)

(34)

Tea-tree ou arbre à thé

(Malaleuca alternifolia Maiden)

γ-

(10 à 28%)

et α

(5 à 13%)

- terpinène /ρ-cymène

(0.5 à 12%)

/ /

Thym Vulgaire à thymol (Thymus vulgaris L.)

ρ-cymène (15 à 28%) / α-pinène (4.5 à 5.5%) / sabinène (11 à 17%) / γ-terpinène (5 à 10%)

/ / /

Ylang-Ylang

(Cananga odorata baill. ssp. genuina)

ocimène (4 à 16%)

b) Les sesquiterpènes

Généralités :

Les sesquiterpènes sont une classe de terpènes formés de trois unités isopréniques et donc ils contiennent 15 carbones. Ils présentent également un suffixe en « -ène ». Un sesquiterpène peut être acyclique ou contenir un à deux cycles.

Illustration 6: Structure générale d'un sesquiterpène

Ils ont les mêmes caractéristiques (propriétés odorantes) que les monoterpènes. Ils sont présents en plus faibles proportions que les monoterpènes dans les HE. D’une manière générale, ils jouent le rôle d'agent de défense dans les plantes.

Ils sont difficiles à extraire des plantes aromatiques car ce sont des molécules dites

« lourdes » et elles n’apparaissent qu’en milieu, voire en fin de distillation. Ces composants ne

(35)

seront donc présents qu’au sein des HE de haute qualité, lorsque le producteur respecte le temps total de distillation.

Propriétés thérapeutiques :

Les sesquiterpènes ont de très larges applications. La plupart d’entre eux présentent des propriétés antiseptiques et bactéricides. Certains sesquiterpènes comme le germacrène sont de puissants anti-inflammatoires. Ils sont employés dans les pathologies artériocapillaires comme les artérites.

Les HE riches en chamazulène sont des antiallergiques utilisés depuis longtemps en cosmétologie. En pratique médicinale, ces HE sont utilisées comme antihistaminique chez certains asthmatiques.

Toxicités :

Les HE à sesquiterpènes présentent une excellente tolérance cutanée, contrairement aux monoterpènes. On pourra, dans la plupart des cas, les appliquer pures sur la peau. Malgré leur non-toxicité, certains sesquiterpènes associés à des cétones augmentent l’activité abortive des cétones. De plus, un usage massif peut provoquer des allergies alors qu’à petites doses elles sont antiallergiques.

La Tanaisie Annuelle (Tanacetum annum L.) et la Matricaire (Matricaria recutita L.) peuvent raccourcir le cycle menstruel.

Les exemples

(liste non exhaustive) (16) (17)

Huile essentielle Sesquiterpènes

Cajeput

(Melaleuca cajeputii Powel)

β-caryophyllène (1 à 2%)

(36)

Cèdre de l’Atlas

(Cedrus atlantica (Endl.) Manetti ex Carrière)

α (15%) et β (40%)- himachalène

Gingembre

(Zingiber officinale Roscoe)

zingibérène

(30 à 35%)

/ β-sesquiphellandrène (>10%) / α- curcumène

(5 à 10%)

/ /

Hélichryse italienne ou immortelle

(Helichrysum italicum ssp. Sertinum G Don.)

α et γ-curcumène (8 à 12%)

/ Matricaire (Camomille Allemande)

(Matricaria recutita L.)

β-farnésène

(37 à 57%)

et α

(6 à 15%)

-farnésène / chamazulène (1 à 5%)

/ Mélisse

(Melissa officinalis L.)

β-caryophyllène (2 à 23%)

Myrrhe amère

(Commiphora myrrha var. molmol)

β-elémène (3 à5%)

(37)

Niaouli

(Melaleuca quinquenervia Cav. ou M.viridifolia)

β-caryophyllène

(1 à 2 %)

Origan Vulgaire

(Origanum vulgare L. ssp vulgare)

germacrène (traces)

Sauge sclarée (Salvia sclarea L.)

germacrène (1.5 à 7.5%)

Tanaisie Annuelle ou Camomille bleue (Tanacetum annum L.)

chamazulène (10 à 15%)

Ylang-Ylang

(Cananga odorata baill. ssp. genuina)

β-caryophyllène (5 %)

1.2 Les alcools Généralités :

Les alcools font partie des dérivés terpéniques fonctionnalisés. Ils ont un suffixe en « -

ol » ce qui indique la présence d’un groupement hydroxyle sur l’un des carbones de la structure

terpénique. Ils peuvent être acycliques, monocycliques ou bicycliques, voir tricycliques comme

le cédrol et le viridiférol..

(38)

Illustration 7: Exemples d'alcool acyclique à gauche (linalol), d'alcool monocyclique au milieu (menthol) et d'alcool bicyclique à droite (bornéol)

Les alcools sont un terme générique incluant les monoterpénols, les sesquiterpénols et les diterpénols.

a) Les monoterpenols Propriétés thérapeutiques :

Les monoterpénols sont de puissants anti-infectieux à large spectre et renforcent le système immunitaire tout en rééquilibrant le terrain. Ils sont indiqués dans toutes les pathologies bactériennes, virales et fongiques. Ils ont une action beaucoup plus douce que les alcools aromatiques (phénols) et peuvent être utilisés dans les traitements de longue durée. Ce sont également des toniques généraux pour l’organisme et particulièrement des neurotoniques. Les monoterpénols (à l'exception du menthol) sont les principes actifs les mieux tolérés.

Dans le groupe des monoterpénols on peut citer : linalol, géraniol, citronnellol, thujanol, bornéol, lavandulol, nérol, menthol et terpinéol.

b) Les sesquiterpenols et diterpenols Propriétés thérapeutiques :

Les sesquiterpénols sont des toniques généraux et des décongestionnants veineux et lymphatiques. Ils sont immunostimulants, même à très petites doses. Contrairement aux monoterpénols, ce sont de mauvais anti-infectieux.

Exemples de sesquiterpénols : cédrol, santalol, patchoulol, viridiflorol Exemples de diterpénols : scaréol, salviol

Toxicités :

Les alcools terpéniques ne présentent pas la toxicité des phénols. Lorsqu’ils sont utilisés

aux doses préconisées, ils peuvent être appliqués sans irritation sur la peau, même purs sur une

petite surface. Ils sont indiqués pour le traitement des enfants et des personnes âgées exception

(39)

faite du menthol qui peut entraîner des convulsions et une détresse respiratoire s’il est appliqué directement chez les enfants.

Pour autant, il a été établi que la concentration en hydroperoxyde de linalol augmente au fur et à mesure de la dégradation du linalol et que cette désintégration chimique est rapide par rapport à la durée de conservation potentielle des HE. Cet hydroperoxyde de linalol est connu comme agent sensibilisant, contrairement au linalol.(13) Cela met en avant l’importance du respect strict des conditions de stockage.

Certains sesquiterpénols et diterpénols sont connus pour avoir des effets oestrogène- like, et aident à réguler le système hormonal féminin. Il est donc nécessaire de rester prudent et toujours vérifier les contre-indications des HE.

Exemples :

(liste non exhaustive) (16) (18)

Huile essentielle Alcools

Bois de rose

(Aniba rosaedora var. amazonica Ducke)

Linalol (70 à 90%) / α-terpinéol (2 à 7%)

/ Cajeput

(Melaleuca leucadendron L.)

α-terpinéol (5 à 10%)

Cannelier de Ceylan

(Cinnamomum verum J. Presl.)

linalol (1 à 2%)

Citronnelle de Ceylan (Cymbopogon nardus L.)

géraniol (20 à 25%) / citronnellol (8.5 à 14%)

/

(40)

Cyprès toujours vert

(Cupressus sempervirens L. var. stricta)

cédrol (0.8 à 7%)

Eucalyptus citronné

(Eucalyptus citriodora Hooker)

citronnellol (5 à 7%)

Eucalyptus radié

(Eucalyptus radiata A. Cunn. ex DC)

α-terpinéol

(10 à 12%)

/ terpinène -1-ol-4

(1 à 3%)

/ Géranium rosat

(Pelargonium roseum Willd.)

Citronnellol (18 à 30%) / géraniol (9 à 17%)

/ Laurier noble

(Laurus nobilis L.)

linalol (3 à 7%) / terpinène-1-ol-4 (2 à 4%) / α-terpinéol (2 à 6%)

/ /

Lavande aspic (Lavandula spica L.)

linalol (30 à 40%) / α-terpinéol (1%)

/

(41)

Lavande vraie

(Lavandula augustifolia Miller)

linalol (25 à 40%) / α-terpinéol (1%) / terpinène-4-ol (2 à 6%)

/ /

Marjolaine des jardins ou à coquilles CT Thujanol

(Origanum majorana L.)

thujanol (8 à 20%) / terpinène-4-ol (6.5 à 25%) / α-terpinéol (4 à 5%)

/ /

Menthe des champs (Mentha arvensis L.)

menthol (70 à 75%)

Menthe poivrée

(Mentha X piperata L.)

menthol (30 à 60%)

Niaouli

(Melaleuca quinquenervia Cav.)

α-terpinéol (6 à 8%) / viridiflorol (2.5 à 9%)

/ Palmarosa

(Cymbopogon martinii Watts)

géraniol (75 à 86%) / linalol (2%)

/

(42)

Petit grain bigarade

(citrus aurantium L. ssp aurantium)

linalol (18 à 32%) / α-terpinéol

(3 à 8%)

/ Ravintsara CT cinéole

(Cinnamomum camphora Sieb.)

α-terpinéol

(7 à 9.5%)

/ terpinène 1-ol-4

(2 à 3%)

/ Sarriette des montagnes

(Satureja montana L.)

citronellol (6.6 à 9.5%) / géraniol (1.7 à 3.5%)/ linalol (<1.5%)

/ /

Tea-tree ou arbre à thé

(Melaleuca alternifolia (Maiden) Cheel)

terpinène-1-ol-4

(>30%)

/ α-terpinéol

(1.5 à 8%)

/ Thym CT linalol

(Thymus vulgaris L.)

linalol (60 à 80%)

Thym thujanol

(Thymus vulgaris L. CT thujanol)

thujanol (12 à 42%) / linalol (<30%)

/

Références

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