• Aucun résultat trouvé

I. CLASSIFICATION

1.4 Les aldéhydes

Origan compact

(Origanum compactum Benth.)

carvacrol (60 à 70%) / thymol (10%)

/

Sarriette des montagnes

(Satureja montana L.)

carvacrol (52 à 58%) / thymol (5 à 15%)

/

Thym vulgaire à thymol CT carvacrol

(Thymus vulgaris L. CT carvacrol)

carvacrol (1 à 4%) / thymol (36 à 55%)

/

1.4 Les aldéhydes

Généralités :

L'aldéhyde se définit comme « un composé organique, faisant partie de la famille des

composés carbonylés, dont l'un des carbones primaires (relié au plus à 1 atome de carbone) de

la chaîne carbonée porte un groupement carbonyle». Ils portent un suffixe en « -al ».

Illustration 9: Structure générale des aldéhydes

Dans le monde végétal, ils sont assez répandus. On trouve deux sortes d’aldéhydes : les

aldéhydes aromatiques et les aldéhydes terpéniques.

a) Les aldéhydes aromatiques

Propriétés thérapeutiques :

Ils sont d'excellents anti-infectieux (ils font partie des molécules les plus actives). Son

champ d'activité est certainement l'un des plus étendus, englobant : les bactéries, les virus, les

mycètes, et les parasites, quelle que soit leurs localisations. Activité antibactérienne majeure à

très large spectre et puissance maximale. Activité antifongique régulièrement très forte, en

particulier sur Candida albicans. Activité antiparasitaire s'étendant des protozoaires aux

métazoaires. On les réserve aux cas difficiles, et à la suite des échecs par les autres HE.

Illustration 10: Structure générale des aldéhydes aromatiques

Toxicités :

Ils sont dermocaustiques, surtout dans le cas des différents types de cannelles qui

contiennent du cinnamaldéhyde. Le cinnamaldéhyde fait partie des substances les plus irritantes

pour la peau et les muqueuses. L’exposition aiguë au cinnamaldéhyde peut entraîner une

irritation de la peau et des yeux, des problèmes respiratoires et des irritations

gastro-intestinales.(19) Ces HE sont à manipuler avec précautions car elles font partie des molécules

les plus puissantes. Pour un usage cutané, il faut impérativement diluer à 5 % maximum dans

une HV. Leur utilisation est interdite chez les enfants de moins de 7 ans.

Exemples :

(liste non exhaustive) (16)

Huile essentielle Aldéhydes aromatiques

Cannelle de Ceylan écorce

(Cinnamomum verum J. Presl.)

Cannelle de Chine écorce

(Cinnamomum cassia J. Presl)

cinnamaldéhyde (60 à 90%)

Cumin officinal

(Cuminum cyminum L.)

cuminaldéhyde (30 à 35%)

Niaouli CT cinéole

(Melaleuca quinquenervia Cav.)

benzaldéhyde (0.2%)

b) Les aldéhydes terpéniques

Propriétés thérapeutiques :

Les aldéhydes terpéniques font partie des plus puissants anti-inflammatoires et

antalgiques. Appliqués sur la peau, ils chauffent localement et soulagent l'inflammation. On les

utilise dans les pathologies rhumatismales, articulaires et tendineuses.

Ils sont également calmants et sédatifs.

Les aldéhydes développent des propriétés stomachiques, eupeptiques et digestives ayant

établi la réputation des plantes citronnées qui stimulent efficacement les glandes exocrines.

L'action de stimulation hépatocytaire a lieu par l'intermédiaire de l'activation des

processus enzymatiques impliqués dans les mécanismes de détoxification et de biosynthèse.

Dans les hépatites virales, par exemple, après la phase de lutte antivirale, le contrôle du

phénomène inflammatoire sera permis grâce aux aldéhydes, en particulier à ceux contenus dans

les HE de Lippia citriodora et de Citrus limon.

Ils présentent également des propriétés antibactériennes, mais celles-ci sont plus faibles

que dans le cas des aldéhydes aromatiques, des phénols et des alcools. Il sera donc préférable

d’employer un de ces 3 types de molécules devant toute situation d’urgence. Néanmoins, des

études ont montré l’intérêt de l’Eucalyptus citronné dans la lutte contre Staphylococcus aureus.

Par contre, des travaux ont été effectués d'une part sur l'activité antiseptique aérienne

des HE à aldéhydes diffusées par aérosols et, d'autre part, sur leur pouvoir désinfectant en phase

liquide par contact de surface. Les résultats indiquent nettement que les aldéhydes sont très

actifs sur les formes bactériennes courantes, mais également sur les formes sporulées. Du fait

de leur caractère olfactif très agréable, cela en fait des antiseptiques aériens très

intéressants.(20)

On peut aussi parler de propriétés antivirales des aldéhydes terpéniques. Plusieurs

études ont été menées sur Herpès simplex virus, car ce dernier développe une résistance aux

agents antiviraux couramment utilisés. L'HE de Melissa officinalisI, contenant principalement

du citral, a démontré son effet antiviral in vitro contre le virus de l'herpès simplex de type 1 et

2 (HSV-1/2). Cette HE est capable d'exercer un effet antiviral direct sur les herpès virus. Il a

été conclu du fait que « la nature lipophile de l’HE de mélisse lui permet de pénétrer dans la

peau et qu’elle présente un indice de sélectivité élevé qui pourrait convenir au traitement

topique des infections herpétiques »(21). L’activité contre Herpes simplex virus est également

importante avec le cinnamaldéhyde. Leur pouvoir « antistress » et anti-inflammatoire, couplé

avec leur activité antivirale, fait des HE riches en aldéhydes un traitement de choix pour les

états herpétiques.

L'HE de Verveine citronnée a montré une activité antifongique importante en particulier

sur Candida albicans. Une étude a été menée sur un extrait éthanolique de feuille de Verveine

citronnée montrant « une activité contre C. albicans, qui pourrait être attribuée à la teneur

élevée en agents aromatiques, y compris les essences et les polyphénols »(22). Cette forte

activité serait liée à la présence en plus des aldéhydes, de spathulénol (alcool sesquiterpénique)

également antifongique.

Toxicités :

Ils sont moins dermocaustiques que les aldéhydes aromatiques, mais sonttout de même

irritants pour la peau et les muqueuses si leur utilisation est prolongée. Les HE en contenant

doivent toujours être diluées dans une HV de 20 à 50 % selon l'huile et la tolérance cutanée de

la personne. Les diluer à 10% pour un enfant.

L’effet irritant de ces huiles peut parfois avoir une action tussigène et lacrymogène chez

les personnes sensibles.

Exemples :

(liste non exhaustive) (16) (17) (18)

Huile essentielle Aldéhydes terpéniques

Citronnelle de Ceylan

(Cymbopogon nardus L.)

citronnellal (28 à 40%)

Eucalyptus citronné

(Eucalyptus citriodora Hooker)

citronnellal (>75%)

Géranium rosat

(Pelargonium x asperum Ehrt. Ex Willd)

géranial (5 à 10%)

Gingembre

(Zingiber officinale Roscoe)

citral (néral, géranial) (2 à 20%)

/

Lemongrass

(Cymbopogon flexuosus Wats)

citral = néral (25 à 35%) et géranial (35 à 47%)

/

Litsée Citronnée

(Litsea cubeba Persoon)

citral = néral (25 à 33%) et géranial (38 à 45%) / citronellal

(<1.5%)

Mandarinier

(Citrus reticulata Blanco)

α-sinensal (0.2 à 0.5%)

Mélisse

(Melissa officinalis)

citral (néral, géranial) (35 à 75%)

/

Verveine Citronnée

(Lippia Citriodora (Lam.) H.B.K.)

citral = néral (7 à 20%) et géranial (9 à 20%) / citronellal

(<1.5%)

/ /

1.5 Les cétones