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Dépôt Institutionnel de l’Université libre de Bruxelles / Université libre de Bruxelles Institutional Repository
Thèse de doctorat/ PhD Thesis Citation APA:
Najdovski, T. (1990). Dégradation des peptides de la famille cholécystokinine-gastrine: caractérisation du clivage par l'endopeptidase 24.11 (Unpublished doctoral dissertation). Université libre de Bruxelles, Faculté des sciences, Bruxelles.
Disponible à / Available at permalink : https://dipot.ulb.ac.be/dspace/bitstream/2013/213155/1/8ba074e2-d0e9-4b01-b3cf-306cca8c4dbf.txt
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D Al-(>k
UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES FACULTE DES SCIENCES
Laboratoire Pluridisciplinaire de Recherche Expérimentale Biomédicale
Directeur du Mémoire : M. Deschodt-Lanckman Promoteur du Mémoire : J.E. Dumont
DEGRADATION DES PEPTIDES DE LA FAMILLE CHOLECYSTOKININE-GASTRINE :
CARACTERISATION DU CLIVAGE PAR L’ENDOPEPTIDASE 24.11
Mémoire présenté en vue
de l'obtention du Grade légal de Docteur en Sciences Chimiques
Tome MAJDOVSKI
Laboratoire Pluridisciplinaire de Recherche Expérimentale Biomédicale
Directeur du Mémoire ; M. Deschodt-Lanckman Promoteur du Mémoire : J.E. Dumont
DEGRADATION DES PEPTIDES DE LA FAMILLE CHOLECYSTOKININE-GASTRINE :
CARACTERISATION DU CLIVAGE PAR L'ENDOPEPTIDASE 24.11
Mémoire présenté en vue
de l'obtention du Grade légal de Docteur en Sciences Chimiques
Tome NAJDOVSKI
1990
A mes parents, à mon épouse, à Kristina, à Nicolas, à toi qui viens et que j’aime déjà.
Ce travail a pu être mené à bien grâce au concours financier de
l’Institut pour l’Encouragement de la Recherche Scientifique
dans l’Industrie et l’Agriculture (I.R.S.I.A.), et grâce à une
bourse de la Fondation Belge de la Vocation.
Je pense aussi à Madame M. DESCHODT-LANCKMAN qui a mis toute sa compétence scientifique en oeuvre pour guider et soutenir mon travail.
Je pense au Professeur J.E. DUMONT qui a accepté la responsabilité de ce mémoire et qui a mis à notre disposition une partie de l’infrastructure de son laboratoire.
Je pense au Docteur S. PAUWELS, des Cliniques Universitaires St Luc, avec lequel nous avons étroitement collaboré pour une bonne part de notre travail.
Je remercie le Docteur P. KINNAERT, du Service de Néphrologie de l’Hôpital Erasme, qui nous a fourni les reins humains qui ont constitué le matériel de départ pour la purification de l’endopeptidase 24.11. A ses proches collaboratrices au sein du L.P.R.E.B., Madame N.
VANGEERTRUYDEN et Mademoiselle B. BOURNONVILLE pour le matériel si souvent partagé.
Je remercie le Docteur M. GOLDMAN et tous les membres de son unité de recherche pour les échanges constructifs que nous avons eus.
Je voudrais remercier Monsieur C. ERNEUX pour l’accueil qu’il a réservé à nos nombreuses sollicitations et pour le savoir-faire dont il nous a généralement fait profiter.
Je voudrais également remercier Madame C. CAPIAU, de Smith-Kline-Beecham, et Monsieur A. MICHEL, du Service de Chimie Biologique de l’Université de Mons-Hainaut, pour la compréhension témoignée et les encouragements prodigués durant la rédaction de ce mémoire.
J’adresse toute ma gratitude à Monsieur E. DEPREZ pour son aide technique irréprochable et pour son amitié.
Mes remerciements vont également à Monsieur A. VAN OPHALVENS pour la qualité des services rendus et l’amitié toujours renouvelée.
A vous tous que Je n’ai pas la possibilité d’énumérer, merci pour ces années privilégiées passées ensemble.
H me faut enfin exprimer ma gratitude à Mademoiselle S. NAJDOVSKI qui a participé
à la dactylographie et à la mise en forme définitive de ce mémoire.
4 TABLE DES MATIERES
I. INTRODUCTION ii
ti. peptides de la famille thoiécystokinine-gastritie 12
Z.1.1.La gastrine 14
1.1.1.1. Structure de la préprogastrine 15
1.1.1.2. Le gène de la gastrine 17
1.1.1.3. La localisation tissulaire de la gastrine 17 1.1.1.4. Les activités biologiques de la gastrine 19 - La stimulation de la sécrétion acide de l'estomac 19 - La stimulation de la motilité antrale 20 - L'effet trophique sur la muqueuse gastrique 20
1.1.2. La cholécystokinine 20
1.1.2.1. Les formes moléculaires de la CCK 21
1.1.2.2. Le gène de la CCK 23
1.1.2.3. La localisation tissulaire de la CCK 24 1.1.2.4. Les activités biologiques de la CCK 25 1.1.3. Le métabolisme des hormones peptidiques 26
t.2. t'endopeptidase 24.11 28
1.2.1. La structure primaire de l'endopeptidase 24.11 30 - L'endopeptidase 24.11 est une protéine membranaire
intégrale de type II 30
- La spécificité de l'endopeptidase 24.11 et la structure
de son site actif 31
- L'endopeptidase 24.11 est une glycoprotéine 34 - L'endopeptidase 24.11 est fortement conservée chez les
mammifères 35
1.2.2. Le gène de l'endopeptidase 24.11 36 1.2.3. L'endopeptidase 24.11 est une enzyme ubiquitaire à
large distribution tissulaire 37
1.2.3.1. En périphérie 38
1.2.3.2. Dans le système nerveux central 40
fUtl Les doseges des differentes activités enzymatiques 43
11.1.1. Dosage de 1 ' endopeptidase 24.11 43 - Utilisation de la CCK-8 sulfatée comme substrat et
détection de la phénylalanine amide par HPLC. 43 - Dosage spectrofluorimétrique de 1'endopeptidase 24.11 44 11.1.2. Dosage de l'enzyme de conversion de l'angiotensine
(ACE) 46
11.1.3. Dosage des activités de type amlnopeptidase 48 - Utilisation d'un peptide de la famille de la
cholécystokinine comme substrat 48
- Dosage spectrofluorimétrique 48
11.1.4. Dosage de la kallikréine 49
ÏL2, tes organes 51
11.2.1. Les reins de transplantation 51
11.2.2. Les reins d'autopsie 51
11.2.3. Traitement des organes 52
- Prélèvement du cortex rénal 52
- Préparation d'un culot enrichi en membranes de la bordure
en brosse des tubules contournés proximaux. 52
- Homogénéisation du cortex rénal 52
- Enrichissement en membranes de la bordure en brosse 52
- Solubilisation des membranes 53
ÎL3. La purification de Tendopeptidase 24.11 54
II.3.1. La chromatographie sur résine échangeuse d'ions 54 - Equilibration de la colonne
- Préparation de l'échantillon - Charge et lavage
- Elution de 1'endopeptidase 24.11
6 11.3.2. La Chromatographie sur hydroxylapatite 55
- Equilibration de la colonne - Préparation de l'échantillon - Charge et lavage
- Elution de l'endopeptidase 24.11
11.3.3. La chromatofocalisation 56
- Equilibration de la colonne - Préparation de l'échantillon - Charge et lavage
- Elution de l'endopeptidase 24.11
11.3.4. La filtration moléculaire 57
- Equilibration de la colonne - Préparation de l'échantillon - Elution de l'endopeptidase 24.11
11.3.5. Dénaturation - renaturation de l'endopeptidase
24.11 58
tL4. L’analyse et Sa purffîtatîon des échantilSons de |>eptides 59
11.4.1. Les méthodes de détection 59
- La détection U.V. à 214 nm - La détection de la fluorescence - Les dosages radioimmunologiques
- Les analyses de composition en acides aminés
11.4.2. L'identification des peptides 60
ÎS3. L”hydrolyse des peptides de la famltle
cholecystokinîne-gastrine in vitro 6i
11.5.1. Incubation des peptides avec l'endopeptidase 24.11 11.5.2. Incubation des peptides avec l'arylsulfatase
îi.6. L’hydrolyse des peptides de type gastrine in vivo 61
III. RESULTATS 62
IILI. Purification de Tendopeptidase fiumaine 63
111.1.1. L'endopeptidase 24.11 de rein bumain de
transplantation 63
111.1.1.1. La DEAE-sépharose 63
111.1.1.2. L'hydroxylapatite 64
111.1.1.3. La chromatofocallsatlon 65
111.1.1.4. Bilan de la purification 66
111.1.2. L'endopeptidase 24.11 de rein d'autopsie 68
111.1.2.1. La DEAE-sépharose 68
111.1.2.2. L'hydroxylapatite et la chromatofocalisation 68
111.1.2.3. La filtration moléculaire 71
111.1.2.4. Bilan de la purification au départ de rein d'autopsie 71
111.1.3. Dénaturation - renaturation de l'endopeptidase
24.11 72
111.1.4. Comparaison des deux préparations d'endopeptidase
24.11 74
111.1.5. Sensibilité de l'endopeptidase 24.11 à différents
inhibiteurs 75
111.1.6. L'endopeptidase 24.11 urinaire 76 111.1.6.1. Stabilité de l'endopeptidase 24.11 urinaire 76 111.1.6.2. Quantification de l'endopeptidase 24.11 urinaire chez
1'homme 7 7
111.1.6.3. Caractérisation chromatographique de l'endopeptidase
24.11 urinaire sur DEAE-sépharose. 79
8
HI.2. L*hydrolyse des |»eptides de fe famille gastrine-CCK par
Tendopeptidase 244 II so
111.2.1. Hydrolyse des peptides de type CCK par
1 > endopeptidase 24.11 82
111.2.1.1. Publication n°l : Hydrolyse de l'octapeptide C-terminal de la CCK-8 par des membranes de rein de rat :
caractérisation du clivage par 1'endopeptidase 24.11. 82
- En résumé 91
111.2.1.2. Publication n°2 : Dégradation de la CCK-8 par
1'endopeptidase 24.11 : mise en évidence d'analogues
résistant à l'hydrolyse. 92
- En résumé : (1) Les analogues de la CCK-7 comportant
un acide aminé D. 103
(2) L'analogue de la CCK-7 comportant
B Ala en position 7. 103
(3) Les analogues de la CCK-8 comportant
un Trp^ modifié. 103
(4) L'analogue comportant B Asp en
position 7. 104
(5) Dégradation des pseudo-peptides
apparentés à la CCK-8. 106
111.2.2. La dégradation des peptides type gastrine par
1'endopeptidase 24.11 108
111.2.2.1. Publication n°3 : Dégradation in vitro et in vivo de la G-17 par 1'endopeptidase 24.11. 110 - En résumé :- Dégradation in vitro de la G-17 par
1'endopeptidase 2A.11. 121
- Métabolisme de la G-17
in vivo chez 1'homme : rôle de
1'endopeptidase 24.11 122
111.2.2.2. Publication n°4 : Dégradation in vitro de la gastrine et de la CCK par 1'endopeptidase 24.11
humaine : comportement différentiel des peptides
sulfatés et non-sulfatés. 122
En résumé 130
IV. DISCUSSION 131
IV.1. Métabonsme de la CCK-8 132
IV.1.1. Métabolisme de la CCK-8 par le rein
(Publication n°l) 132
- L'endopeptidase 24.11 133
- L'aminopeptidase M 134
- Une peptidase typique des reins de rongeurs 135 - Le mécanisme de dégradation des peptides par les reins 135 IV.1.2. Métabolisme de la CCK-8 par le foie 136 IV.1.3. Métabolisme de la CCK-8 dans le cerveau 137
IV.1.4. En résumé 139
1V,2. Les modifications chimiques de la CCK-Bet leurs effets
enzymatique par Tendopeptidase 24,lt i4i
IV.2.1. La dégradation de la CCK-8 native par
1'endopeptidase 24.11 (Publication n°l) . 141 IV.2.2. Dégradation d'analogues de la CCK-8
(Publication N°2) 143
- Protection contre les exopeptidases 143
- Remplacement des Met par des Nie 143
- Remplacement de l'acide aspartique en position 7 144 - Les peptides contenant des liaisons réduites
(-CHj-NH-) 145
- L'introduction d'acides aminés D en position 5 ou 6 146 - Les modifications de la chaîne latérale du Trp en
position 5 146
fV.3. Purification de Tendopeptidase 24.11 i4S
10
IV4, Métabolisme de ta gastririe bumaine isi
IV.4.1. Dégradation, in vitro, de la 6-17 bumaine par
1 *endopeptidase 24.11 purifiée (Publication n**3). 152 IV.4.2. Métabolisme de la 6-17, in vivo, chez l'homme 153
Effet de la sulfatation sur Thydrolyse, în vitro, de ta <3-^17et de ia CCK-8par Tendopeptidase 24.11 (Publication n^4} i56
IV.5.1. La CCK-8 est un meilleur substrat pour
1'endopeptidase 24.11 lorsqu'elle est sous forme
sulfatée 158
IV.5.2. La 6-17 est un meilleur substrat pour
1'endopeptidase 24.11 lorsqu'elle est sous forme
non sulfatée. 158
IV.5.3. L'endopeptidase 24.11 est plus efficace pour la dégradation in vitro de la CCK-8 que pour celle de
la 6-17. 159
IV.5.4. La sulfatation de la 6-17 influence les voies de
dégradation du peptide par 1'endopeptidase 24.11. 159
IV.5.5. Conclusions. 165
V. CONCLUSION GENERALE i66
VI. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 168
12
14. Us peptMes 4e la famille cholécystokmine-gastilne:
Les peptides de la famille cholécystoklnlne-gastrine font partie du groupe, plus général, des hormones gastro-intestinales dont la découverte remonte au début du vingtième siècle.
Le terme hormone a été proposé par Bayllss et Sterling à la suite de leurs travaux sur le jéjunvun de chien (1). Ils remarquèrent que l'instillation d'acide chlorhydrique dans la lumière de cet organe provoque la sécrétion du fluide pancréatique. L'effet persiste après dénervation du jéjunum et l'injection intraveineuse d'un extrait de muqueuse jéjunale le reproduit parfaitement. Par contre, l'injection intraveineuse directe de l'acide ne provoque aucune réaction du pancréas.
De ces observations, Bayliss et Sterling postulent l'existence d'une substance chimique, qu'ils nomment la sécrétine, qui serait libérée dans la circulation sanguine par la muqueuse intestinale et qui serait capable d'induire, en réponse, la sécrétion de bicarbonate et d'eau par le pancréas.
La sécrétine est ainsi la première hormone décrite et sa définition jette les bases de la théorie hormonale.
Dans les années qui suivirent, de nombreuses autres hormones gastro- intestinales furent découvertes parmi lesquelles la gastrine et la cholécystokinine. De nombreuses tentatives de purification et de caractérisation suivirent immédiatement leur découverte mais les difficultés furent telles que plusieurs dizaines d'années s'écoulèrent avant que leur nature peptidique ne soit mise en évidence et que leur séquence ne soit déterminée sans équivoque.
Leur purification et la détermination de leur séquence étant devenues
possibles, une caractéristique importante des hormones gastro-intestinales, en
général, de la gastrine et de la cholécystokinine, en particulier, a été mise
Extrémité Extrémité
N-terminale C-terminale
G-34 (G-34 non sulfatée)
pGlu-Leu-Gly-Pro-Gln-Gly-Pro-Pro-His-Leu-Val-Ala-Asp-Pro-Ser-Lys-Lys- Glu-Gly-Pro-Trp-Leu- (Glu)5-Ala-Tyr-Gly-Trp-Met-Asp-Phe-NHj G-34s (G-34 sulfatée!
pGlu-Leu-Gly-Pro-Gln-Gly-Pro-Pro-His-Leu-Val-Ala-Asp-Pro-Ser-Lys-Lys- Glu-Gly-Pro-Trp-Leu- (Glu)5-Ala-Tyr-Gly-Trp-Met-Asp-Phe-NH2
(SOjH)
NTG-34 rfrapment trvpsiaue N-terminal de la G-34')
pGlu-Leu-Gly-Pro-Gln-Gly-Pro-Pro-His-Leu-Val-Ala-Asp-Pro-Ser-Lys-Lys
G-17 (G-17 non sulfatée ou G-17I)
pGlu-Gly-Pro-Trp-Leu- (Glu)5-Ala-Tyr-Gly-Trp-Met-Asp-Phe-NH2 G-17s (G-17 sulfatée ou G-17II')
pGlu-Gly-Pro-Trp-Leu- (Glu)g-Ala-Tyr-Gly-Trp-Met-Asp-Phe-NH2 (SO
3H)
1-13 G-17 (tridécapentide N-terminal G-17 non sulfaté ou 1-13 G-17I') pGlu-Gly-Pro-Trp-Leu- (Glu)g-Ala-Tyr-Gly
1-13 G-17s (tridécaneptide N-terminal G-17 sulfaté ou 1-13 G-17II) pGlu-Gly-Pro-Trp-Leu- (Glu)5-Ala-Tyr-Gly
(SO
3H) G-14 (minlgastrine non sulfatée)
Trp-Leu- (Glu)g-Ala-Tyr-Gly-Trp-Met-Asp-Phe-NH2 G-1411 (minlgastrine sulfatée)
Trp-Leu- (Glu)g-Ala-Tyr-Gly-Trp-Met-Asp-Phe-NH2 (SO
3H)
Figure 1: Séquences des peptides de la famille gastrine.
en évidence: les hormones peptidiques existent souvent sous des formes moléculaires multiples qui se distinguent par des modifications importantes dans
leur maturation post-traductionnelle.
14 La consécration arrive enfin pour les peptides gastro-intestinaux lorsque leur présence dans divers neurones périphériques et dans le système nerveux central est démontrée. Ils reçoivent alors le titre de neuropeptides et des travaux, de plus en plus nombreux, tendent à les impliquer dans le contrôle de phénomènes aussi importants que la satiété ou la perception de la douleur voire même dans des fonctions cognitives et dans les pathologies qui leur sont associées telles que la schizophrénie.
Cela a fait naitre pour les hormones peptidiques un regain d'intérêt considérable qui motive, aujourd'hui encore, le travail de nombreuses équipes de chercheurs tant dans les universités que dans les firmes pharmaceutiques qui commencent à entrevoir des applications thérapeutiques possibles pour certains peptides ou encore pour les molécules capables de moduler leur métabolisme.
I.l.l, La gastrine;
Bien que la gastrine ait été découverte en 1905 (2), son existence a longtemps été contestée. Les extraits tissulaires contenaient également de l'histamine, qui, comme la gastrine, stimule la sécrétion d'acide par l'estomac.
La démonstration définitive de l'existence de la gastrine a été fournie par Gregory et Tracy (3), en 1964, avec la purification, au départ de muqueuse antrale de porc, et la détermination de la séquence de deux heptadécapeptides, la G-17 sulfatée et la G-17 non sulfatée.
Ces deux formes de gastrine, découvertes initialement, ne diffèrent que par la présence ou non d'un groupe sulfate estérifiant le groupement phénolique d'une tyrosine située en sixième position à partir de leur extrémité G-terminale (FIG.
1) . Les deux peptides comportent un acide pyroglutamique à leur extrémité N-
terrainale et ont leur carbonyle terminal amidé. Une autre caractéristique
D'autres formes de gastrlne n'ont cependant pas tardé à être mises en évidence et la diversité des formes moléculaires existantes se comprend aisément lorsque l'on examine la séquence déduite du DNA complémentaire au RNA messager codant pour la préprogastrine (4, 5 et 6). Elle comporte, en effet, plusieurs des sites de clivage pour les enzymes impliquées dans la maturation du précurseur. Les multiples foirmes de gastrlne représentent différents stades de maturation. Elles sont, cependant, toutes biologiquement actives.
Structure de la préprogastrine;
La préprogastrine humaine est un polypeptide de 101 acides aminés (FIG.
2). La séquence de la G-17, que l'on trouve en position 76 à 92, contient la séquence nécessaire à l'activité biologique du peptide. Elle est suivie par un tripeptide, Gly-Arg-Arg, qui caractérise les sites d'amidation reconnus par une enzyme impliquée dans la maturation du peptide. Cette enzyme clive le précurseur à hauteur de la glycine, cette dernière étant le donneur de la fonction -NHj qui reste sur le carbonyle de la phénylalanine en position 92. Un hexapeptide prolonge le précurseur en une extension C-terminale de la position 96 à la position 101.
A l'extrémité N-terminale de la préprogastrine on distingue le peptide signal
(position 1 à 21). La séquence intermédiaire entre le peptide signal et la G-
17 comporte plusieurs paires de résidus basiques constituant des sites de clivage
pour les enzymes de type trypsine chargées de la maturation du précurseur en
fragments plus courts. Le clivage d'un ou de plusieurs de ces sites, après
élimination du peptide signal, génère deux peptides contenant la séquence
nécessaire à l'activité biologique, la G-17 et un autre peptide comportant 17
acides aminés supplémentaires sur son extrémité N-terminale, la G-34.
16
1 10
Met Gin Arg Leu Cys Val Tyr Val Leu Ile Ptie Ala Leu Ala Leu Ala Ala Phe Ser
20 30
Glu Ala Ser Trp Ly» Pro Arg Ser Gin Gin Pro Asp Ala Pro Leu Gly Thr Gly Ala
40 50
Asn Arg Asp Leu Glu Leu Pro Trp Leu Glu Gin Gin Gly Pro Ala Ser His His
Arg Arg
60 70
Gin Leu Gly Pro Gin Gly Pro Pro His Leu Val Ala Asp Pro Ser Lys Lys
80 90
Gin Gly Pro Trp Leu Glu Glu Glu Glu Glu Ala Tyr Gly Trp Met Asp Phe Gly I--- G 17---
lArg Arg
100 Ser Ala Glu Asp Glu Asn
Figure 2: Séquence en acides aminés (haut) et représentation schématique de la prépro-gastrlne (bas) déduites sur base de la séquence du cDNA codant pour la gastrlne. Adapté de fioel et al. (6).
Les fragments complémentaires de ces derniers (le fragment cryptique A, le
fragment N-terminal G-34 et le fragment cryptique B) sont, bien entendu, générés
simultanément. Une forme moléculaire plus longue englobant les séquences du
fragment cryptique A et de la G-34 pourrait également exister. Cependant son
existence en dehors de la cellule n'a pu être confirmée jusqu'à présent par
aucune méthode biochimique.
prévisible sur base de la séquence primaire du précurseur. Il n'en reste pas moins que la G-14, le tétradécapeptide C>terminal de la G-17, a été mise en évidence dans la circulation par des méthodes chromatographiques.
En résumé, la gastrine existe sous trois formes moléculaires biologiquement actives de longueurs différentes mais qui comportent toutes la même extrémité C>terminale. Ces trois peptides contiennent, en position six depuis l'extrémité C-terminale, une tyrosine dont le groupement phénolique peut être libre ou estérifié par un groupement sulfate. Des formes plus courtes, comme la G*6 ou la G-4 ont également été décrites.
1.1.1.2. Le gène de la gastrine:
Le gène codant pour la gastrine humaine est constitué d'environ 4000 paires de bases (pb) et est organisé en 3 exons et 2 introns (7).
Le premier intron est situé dans la région 5' non traduite. L'autre intron s'insère dans la séquence codant pour le précurseur et partage cette dernière entre l'exon 2 et l'exon 3 (FIG. 3). L'exon 1 code pour l'extrémité 5' non traduite.
Il est intéressant de noter que la séquence codant pour le précurseur de la gastrine n'est pas partagée aléatoirement entre les exons 2 et 3. La région active est séparée du restant de la molécule: la séquence qui contient l'activité biologique (la G-17) est concentrée au sein de l'exon 3, l'exon 2 ne code que pour l'extrémité N-terminale du précurseur.
I.I.I.3. La localisation tissulaire de la gastrine;
Bien que la muqueuse duodénale soit très riche en gastrine, le tissu
18
Figure 3: Organisation du gène codant pour la gastrlne chez l'homme. Adapté de Ito et al. (8).
qui en contient le plus est la muqueuse antrale (3500 pmol.g’^).
Les formes moléculaires extraites sont étudiées par chromatographie couplée à des dosages radioimmunologiques utilisant des anticorps spécifiques de certaines régions de la gastrine.
Il a ainsi été montré que la G-17 constitue 95 % de l'immunoréactivité de type C-terminale dans les extraits d'antre de porc. La G-34 apparait comme une forme minoritaire, l'essentiel de ce peptide étant converti en G-17 avant sa sécrétion
(9).
Bien que l'on ait décrit la présence d'immunoréactivité de type
gastrine dans certaines zones du cerveau (10, 11, 12), celle-ci semble due à la
présence de cholécystokinine qui, du fait de sa parenté structurale avec la
gastrine, est également reconnue par beaucoup d'antiséra anti-gastrine (12). On
ne peut cependant pas nier que la gastrine soit un neuropeptide car sa présence
a été démontrée sans équivoque dans l'hypophyse de porc (13) et dans le nerf
vague abdominal chez le chat, chez le chien et chez l'homme (14, 15).
cellulaire qui produit la gastrlne. Ces cellules, à l'aspect caractéristique de cellules endocrines, présentent de nombreuses microvillosités qui se projettent vers la lumière glandulaire où elles perçoivent les modifications du contenu gastrique. La gastrlne est stockée dans des granules sécrétoires denses qui s'accumulent vers le pôle basal des cellules G d'où le peptide est déversé par exocytose dans la circulation sanguine.
I.I.I.4. Les activités biologiques de la gastrlne;
La stimulation de la sécrétion acide de l’estomac:
La plus connue des activités biologiques de la gastrlne est la stimulation de la sécrétion d'acide par la muqueuse gastrique en réponse à l'arrivée du bol alimentaire. Chez l'homme, toutes les propriétés nécessaires à cette fonction sont contenues dans le tétrapeptide C-terminal amidé de la gastrlne, 14-17 G-17, (16). Ce dernier est cependant un stimulateur moins puissant que la G-17 elle-même. La G-17 et la G-34 apparaissent strictement équivalentes pour ce qui est de la stimulation de la sécrétion acide. De même, les formes sulfatées et non sulfatées ont un pouvoir stimulant Identique.
La déamldatlon de l'extrémité C-terminale conduit non seulement à l'abolition complète de l'activité biologique mais produit un peptide qui antagonise les effets de la gastrlne.
Les fragments N-terminaux de la G-17 ou de la G-34 n'exercent aucune
action sur la sécrétion d'acide par l'estomac (17, 18) et sont généralement
considérés comme dépourvus de toute activité biologique.
20 La gastrlne n'est pas le seul protagoniste Impliqué dans les mécanismes de contrôle de la sécrétion acide par l'estomac. Des Interactions complexes existent entre trois constituants: la gastrlne, l'acétylcholine et 1'histamine
(19).
La stimulation de la motilité antrale:
A des doses supramaxlmales pour la stimulation de la sécrétion acide, la gastrlne stimule également la motilité antrale (20).
Son effet sur les muscles circulaires semble direct, celui sur les muscles longitudinaux semble produit par l'intermédiare de la sécrétion d'acétylcholine par le plexus myentérlque (21).
L'effet trophique sur la mumteuse eastriaue:
La gastrlne joue un rôle Important sur la croissance de la muqueuse gastrique, surtout dans les réglons où a lieu la sécrétion d'acide (22).
L'administration de gastrlne à des rats stimule la synthèse de DNA, de RNA et de protéines dans les cellules de la muqueuse gastrique, de même qu'elle augmente le nombre de cellules pariétales. Des récepteurs spécifiques pour la gastrlne ont d'ailleurs été mis en évidence à la surface de ces dernières.
1.1.2. La cholécvstokinine;
La cholécystoklnlne a été découverte en 1928 par Ivy et Oldberg (23).
Ils ont, en effet, observé la présence d'un facteur humoral, dans des extraits d'intestin grêle de chat et de chien, qui provoquait la contraction de la vésicule biliaire.
Sur base de ces observations, ils attribuèrent le nom "cholécystoklnlne" à cette
hormone dont ils ignoraient la nature chimique.
une substance hormonale, dans des extraits d'intestin de porc, qui, injectée par voie intraveineuse, stimulait la sécrétion des enzymes pancréatiques. Dans une démarche similaire à celle d'Ivy et Oldberg, ils nommèrent cette hormone
"pancréozymine" (24).
La nature chimique de la cholécystoklnlne (CCK) et de la pancréozymine (PZ) fut découverte simultanément par Mutt et Joirpès qui lors de la purification de la CCK virent que l'activité de type PZ était co-purifiée (25). Déterminant la structure du composé, ils montrèrent que les activités CCK et PZ sont dues à un seul et même facteur de nature peptidique dont ils déterminèrent la séquence.
I.1.2.1. Les formes moléculalrea de la CCK;
Le facteur purifié par Mutt et Jorpes contenait en réalité un mélange de deux peptides, l'un de 33 acides aminés (CCK-33) l'autre de 39 acides aminés (CCK-39). La CCK-39 est constituée des 33 acides aminés de la CCK-33 (FIG. 4) flanqués d’une extension N-terminale de 6 acides aminés.
Avec le développement des techniques chromatographiques modernes, combinées aux dosages radioimmunologiques, d'autres formes moléculaires de CCK ont été mises en évidence.
Toutes les formes biologiquement actives contiennent la même extrémité C-terminale amidée qui est essentielle pour l'activité biologique du peptide.
Elles contiennent également une tyrosine (sulfatée ou non sulfatée) en septième
position à partir de l'extrémité C-terminale. Elles diffèrent en cela de la
gastrine où ce résidu se trouve en sixième position. De plus, si la gastrine est
équipotente sous ses deux formes, la CCK non sulfatée est beaucoup moins active
que son homologue sulfatée (26).
22
Extrémité Extrémité
N-terminale C-termlnale
CCK-33
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 Lys-Ala-Pro-Ser-Gly-Arg-Val-Ser-Met-Ile-Lys-Asn-Leu-Gln-Ser-Leu-Asp-
18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 Pro-Ser-Hls-Arg-Ile-Ser-Asp-Arg-Asp-'jEÿr-Met-eiy-Trp-Hét-Asp’-Fhe’NHj
1 'R
CCK-8 fou CCK f26-33"). octaoentlde C-terminal de la CCK-33') 26
Asp-
27 28 29 30 31 32 33 - Me
fc»« îïp -Asy Phe •< NH
JR iiii “ iii liilii
Figure 4; Séquences en acides aminés des principales formes de CCK chez l'homme. La figure fait apparaître les ressemblances structurales avec la gastrlne.
En plus de la CCK-33 et de la CCK-39, une forme à 58 acides aminés, la CCK-58, a été isolée (27) ainsi que plusieurs formes plus courtes comme la CCK- 8 (28), la CCK-22 (29).
La structure complète du précurseur de la CCK a été déterminée chez le rat (30) et chez le cochon (31). Les grandes formes de CCK apparaissent ainsi comme étant des précurseurs des formes plus petites (FIG. 5).
La prépro-CCK est un polypeptide de 115 acides aminés qui est identique tant dans le cerveau que dans le tube digestif. A son extrémité N-terminale, le peptide signal est constitué par les 20 premiers acides aminés. La séquence de la pro-CCK s'étend de Gln*^ à Phe*°® et est immédiatement suivie du site d'amidation constitué par le tripeptide Gly-Arg-Arg lui-même suivi d'une extension C-terminale de 9 acides aminés.
Contrairement à la pro-gastrine, les sites destinés à la maturation de
la pro-CCK ne sont pas constitués par des paires d'acides aminés basiques. Le
I ProCCK ->
Peptide slgnal->| |cCK-58 -> |cCK-39 ->
-...Ala^° - Gln*^... Arg^® - Ala‘®... Arg®^ - Tyr®®...-,
I I I I I
<- CCK-8| <- CCK-I2I <- CCK-33I ;
«
,...Asp®®-Arg®®... Ile®*-Arg®^... Lys^^-Arg^®...
I I I t
! |<- Site d'amidation ->|Extension C-terminale
I I
; ->
I
'... Phe^°® - Gly^®^ - Ar g^°® - Ar g^°®... COOH^ ^®
Figure 5: Représentation schématique de la prépro-CCK faisant apparaître les principaux sites de maturation du précurseur.
Adapté d'après Deschenes et al.(32).
clivage de la pro-CCK a lieu sur le versant C-terminal d'une arginine unique.
Chez le rat, on note, entre autres, les sites de maturation constitués par les résidus Arg^®, Arg®*, Arg^®, Arg®^ et Arg®® qui donnent successivement naissance à la CCK-58, à la CCK-39, à la CCK-33, à la CCK-12 et à la CCK-8. Ces peptides sont, de plus, sensibles à la dégradation par des endo- et des exopeptidases ne nécessitant pas la présence de résidus basiques. Ces peptidases seraient donc responsables de la production de formes comme la CCK-25, la CCK-18 ou la CCK-7 dont l'existence a été démontrée par microséquence de peptides purifiés par chromatographie d'extraits tissulaires (33).
I.I.2.2. Le gène de la CCK;
Comme le gène de la gastrine, celui de la CCK est également organisé
en 3 exons et 2 introns (34). La région de la prohormone la plus conservée parmi
les différentes espèces, la CCK-33, qui, par ailleurs, contient la séquence
nécessaire à l'activité biologique, est codée par l'exon 3. Cet exon code
24 également pour le site d'amidation. L'exon 2 code pour le peptide signal ainsi que pour l'extrémité N-terminale de la prohormone. L'exon 1, enfin, code pour l'extrémité 5' non traduite.
L'arrangement spatial du gène de la CCK est donc très semblable à celui de la gastrine. Cette observation, de même que la parenté structurale existant entre les deux peptides, suggère qu'ils pourraient dériver d'une molécule ancestrale unique dont le gène se serait dupliqué au cours de l'évolution. Etant donné que le gène de la CCK est situé sur le chromosome 3 et celui de la gastrine sur le chromosome 17 (35), la duplication du gène ancestral aurait été suivie d'une translocation d'un, voire même des deux gènes à moins que le chromosome ancestral ne se soit dupliqué en entier.
1.1.2.3. La localisation tiasulaire de la CCK;
En périphérie, la CCK a été mise en évidence dans divers tissus, dans la circulation sanguine et certains neurones. Elle est présente dans diverses régions du cerveau. Les formes moléculaires rencontrées varient non seulement selon leur localisation mais également selon les espèces.
La cholécystokinine est la plus abondante dans les muqueuses intestinale et duodénale (150 à 250 pmol.g"^) où elle est produite par les cellules endocrines (36). Le peptide se présente sous forme.de CCK-8, de CCK- 33 ou de CCK-39, ces trois formes étant représentées dans des quantités équivalentes (37).
En ce qui concerne les formes circulantes de CCK, on trouve essentiellement la CCK-33 et la CCK-8. Les autres formes semblent également exister mais dans de plus faibles proportions.
Dans les neurones entériques la CCK-8 est la forme majeure et elle est
présente à des concentrations de l'ordre de 5 à 10 pmol.g"^.
l'hippocampe, l'amygdala, le striatum et l'hypothalamus (12). Dans le cortex la concentration en CCK peut atteindre jusqu'à 600 pmol.g"^. Dans le cerveau la forme majeure de la CCK est la CCK-8. Même si des formes plus grandes sont également observées, la CCK-8 représente plus de 95 % de l'immunoréactivité de type CCK C-terminale (37).
La CCK est également produite dans le nerf vague où des expériences de ligature ont montré qu'elle est synthétisée dans son extrémité crânienne et est transportée axonalement vers la périphérie (15).
I.1.2.4. Les activités biologiques de la CCK;
Du fait de sa double localisation dans des cellules endocriniennes et dans des neurones, la CCK a un double rôle d'hormone et de neurotransmetteur ou de neuromodulateur.
Son rôle hormonal est, aujourd'hui, clairement établi dans la stimulation de la contraction de la vésicule biliaire et la sécrétion des enzymes pancréatiques.
A des doses supramaximales pour la stimulation de la sécrétion pancréatique, la CCK inhibe la vidange gastrique (38) et stimule, par ailleurs, la motilité intestinale (39).
La CCK est également impliquée dans le contrôle du comportement
alimentaire notamment en participant aux mécanismes de la satiété.
26 1.1.3. Le métabolisme des hormones
Que ce soit pour les hormones peptidiques ou pour les neuropeptides, l'existence d'un système efficace d'Inactivation du messager est nécessaire pour une transmission normale du message.
Dans le cas des neurotransmetteurs classiques la durée du signal engendré est très courte et cela s'explique par l'existence d'un mécanisme d'inactivation rapide basé sur la recapture et/ou la dégradation enzymatique du messager en produits biologiquement Inactifs.
En ce qui concerne les hormones peptidiques et les neuropeptides aucun mécanisme de recapture n'a été mis en évidence jusqu'à ce jour. L'inactivation semble donc essentiellement assurée par dégradation enzymatique.
La gastrine et la cholécystokinine sont libérées dans le sang veineux suite à la prise de nourriture. Passant à travers la veine porte, elles traversent le foie, le coeur et les poumons avant de pénétrer dans le sang artériel qui les transporte enfin vers leurs tissus cibles respectifs. Ces peptides parcourent ainsi un trajet au long duquel ils sont susceptibles de rencontrer diverses enzymes protéolytiques capables de les inactiver. Les peptidases sont présentes à proximité du lieu d'action du messager ou dans les divers organes que traverse le flux sanguin.
La grande majorité des peptidases impliquées dans l'inactivation des messagers peptidiques sont des enzymes membranaires orientées vers le milieu extracellulaire. Dans le système nerveux, ces enzymes sont généralement associées aux membranes synaptiques. Ailleurs, bien que très largement distribuées, elles sont abondantes dans les bordures en brosse (p.ex.: dans les reins, les intestins, le placenta).
Les peptidases sont classées, selon leur mode d'action, en deux
catégories principales: les exopeptidases et les endopeptidases. Les premières
un acide aminé à la fois. Selon qu’elles attaquent l'extrémité C-terminale ou l'extrémité N-terminale du peptide, elles sont nommées carboxypeptidase ou aminopeptidase respectivement. Les endopeptidases, comme leur nom l'indique, clivent les peptides à l'intérieur de la chaîne peptidique.
Les hormones peptidiques participent étroitement au contrôle de nombreuses fonctions vitales et sont de ce fait souvent.impliquées dans diverses pathologies. Une perspective thérapeutique, consisterait à rétablir la fonction normale soit par un apport de peptides exogènes, soit par modification du catabolisme des peptides endogènes au moyen notamment d'inhibiteurs des protéases.
Cette démarche fort séduisante nécessite cependant l'identification préalable des peptidases impliquées dans le métabolisme du messager intéressant de même qu'une caractérisation précise des voles par lesquelles ce dernier est dégradé. On peut dès lors envisager le développement rationnel d'inhibiteurs des peptidases concernées de même que la synthèse de peptides modifiés offrant une résistance accrue à la dégradation.
Dans ce contexte, nous nous sommes Intéressés aux enzymes impliquées dans la dégradation de la CCK-8.
Un travail préliminaire de notre laboratoire avait montré qu'entre autres enzymes, une endopeptidase présente dans des membranes synaptiques de cerveau de rat est Impliquée dans la dégradation de la CCK-8 (40) . Cette endopeptidase présentait des similitudes frappantes avec une endopeptidase neutre très abondante dans le rein; 1'endopeptidase 24.11 ou EC 3.4.24.11.
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