GÉOMÉTRIE KÄHLERIENNE ET THÉORIE DE HODGE FEUILLE D’EXERCICES 4
ANDREAS HÖRING
1 . (Quelques propriétés des variétés kähleriennes)
a) Soit X une variété kählerienne compacte de dimension n, et soit ω une forme de Kähler sur X . Montrer que pour tout k ∈ {1, . . . , n}, la classe de cohomologie
[ω
k] ∈ H
k,k(X) est non-nulle.
b) Soit i : Y ֒ → X une sous-variété d’une variété kählerienne. Montrer que Y est kählerienne, i.e. montrer que si ω est une forme de Kähler sur X , alors i
∗ω est une forme de Kähler sur Y .
c) Donner un exemple d’une submersion entre des variétés complexes f : X → Y telle que Y est Kähler, la fibre X
y:= f
−1(y) est Kähler pour tout y ∈ Y , mais X n’est pas Kähler.
d) Soit X une variété kählerienne de dimension n. Montrer que [∆
d, L] = 0
et
[L, Λ]γ = (k − n)γ pour tout k-forme γ.
2 . (Variétés d’Iwasawa)
a) Soit X une variété kählerienne compacte. Soit ω ∈ H
0(X, Ω
p) une p-forme holomorphe. Montrer que dω = 0.
b) Soit G le sous-groupe de GL
3( C ) formé par les matrices
1 x z
0 1 y
0 0 1
,
où x, y, z ∈ C . Soit Γ ⊂ G le sous-groupes des matrices telle que x, y, z ∈ Z [i].
Montrer que G/Γ a une structure naturelle de variété complexe compacte.
Montrer que dx, dy, dz −xdy ∈ H
0(G, Ω
G) induisent des 1-formes sur G/Γ. Déduire que G/Γ n’est pas kählerienne.
Date: 4th December 2008.
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3 . Soit X = C
n/Λ une tore complexe.
a) Montrer que T
X≃ O
⊕nX
.
b) Calculer les nombres de Hodge h
p,qpour tout p, q ∈ {0, . . . , n}.
4 . (Fibrés projectivisés)
Soit X une variété complexe de dimension n. Un fibré projectif de rang r sur X est une variété complexe M munit d’une submersion surjective holomorphe π : M → X telle que
(1) pour tout x ∈ X , la fibre M
x:= π
−1(x) est isomorphe à P
r(2) pour tout x ∈ X, il existe un voisinage U de x et un biholomorphisme h : π
−1(U ) → U × P
rtel que
π|
π−1(U)= p
1◦ h et pour tout x ∈ U ,
p
2◦ h : E
x→ P
rest un élément de P GL( C , r).
Soit (U
α, h
α) et (U
β, h
β) deux trivialisations locales de M . On pose g
αβ: U
α∩ U
β→ P GL( C , r)
pour la fonction de transition
g
αβ(x) = h
xα◦ (h
xβ)
−1: P
r→ P
r.
Soit E un fibré vectoriel holomorphe de rang r + 1 sur X qui est donné par des fonctions de transition g
αβ: U
α∩ U
β→ GL( C , r + 1).
a) En utilisant l’application naturelle GL( C , r + 1) → P GL( C , r), montrer qu’on peut associer à E un fibré projectif de rang r sur X qu’on appelera le fibré projec- tivisé π : P (E) → X .
On définit le fibré tautologique sur P (E) comme
O
P(E)(−1) := {(x, y) ∈ P (E) × π
∗E | y ∈ C x}.
b) Montrer que O
P(E)(−1) est un sous-fibré holomorphe de π
∗E. Montrer qu’une métrique hermitienne sur E induit une métrique hermitienne h sur O
P(E)(1) telle que ( O
P(E)
(1)|
π−1(x), h|
π−1(x)) est positif pour tout x ∈ X .
c) Montrer que si X est kählerienne compacte, alors P (E) est kählerienne compacte.
5 . (Extensions des fibrés vectoriels) Soit X une variété complexe et soit
0 → S →
φE →
ψQ → 0
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une suite exacte de fibrés vectoriels holomorphes. On dit que E est une extension de Q par S. Deux extensions sont équivalentes s’il existe un diagramme commutatif
0 S
IdS
E Q
IdQ
0
0 S F Q 0,
où F est également un fibré vectoriel holomorphe. Le but de cet exercice est de montrer que les éléments de ˇ H
1(X, H om(Q, S)) sont en bijection naturelle avec les classes d’équivalence des extensions de Q par S.
Notons d’abord que la suite exacte
0 → H om(Q, S)
IdQ∗→
⊗φH om(Q, E)
IdQ∗→
⊗ψH om(Q, Q) → 0 induit une suite exacte longue en cohomologie de Čech
. . . → H ˇ
0(X, H om(Q, E)) → H ˇ
0(X, H om(Q, Q)) →
δH ˇ
1(X, H om(Q, S)) → . . . On note [E] := δ(Id
Q) ∈ H ˇ
1(X, H om(Q, S)).
a) Montrer que [E] = 0 si et seulement si la suite exacte est scindée.
b) Soit e ∈ H ˇ
1(X, H om(Q, S)). Montrer qu’il existe une suite exacte 0 → S →
φE →
ψQ → 0
telle que [E] = e. Indication : pour définir le fibré E, soit (U
α)
α∈Aun recouvrement de Leray de X et soit (e
αβ)
α,β∈Aun 1-cocycle de Čech qui représente e. On pose E|
Uα:= S|
Uα⊕ Q|
Uαet pour les fonctions de transition
g
αβ(s
β, q
β) = (s
β+ e
αβ(q
β), q
β).
c) Conclure.
Question bonus (cf. [Dem96, Ch.V.14]) : on munit E d’une métrique hermitienne.
Soit
β ∈ C
∞(X, Ω
1,0⊗ H om(S, Q))
la seconde forme fondamentale de S dans E et soit β
∗∈ C
∞(X, Ω
0,1⊗ H om(Q, S)) son adjoint. Montrer que ∂
Hom(Q,S)β
∗= 0 et que la classe de cohomologie
[β
∗] ∈ H
1(X, H om(Q, S)) correspond à [E] sous l’isomorphisme de de Rham-Weil.
References
[Dem96] Jean-Pierre Demailly. Complex Analytic and Differential Geometry. http://www- fourier.ujf-grenoble.fr/ demailly/books.html, 1996.
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