L.E.G.T.A. Le Chesnoy TB1−2010-2011
D. Blotti`ere Math´ematiques
Correction du devoir surveill´ e n˚2
Exercice 1 : Le nombre complexej, la formule du binˆome et une ´equation complexe de degr´e 18 On rappelle quej=−1
2 +i
√3 2 .
1. (a) Soitz∈C. Montrer, avec soin, que :
(z−1)(z−j)(z−j) =z3−1.
(b) En d´eduire l’ensemble des solutions dansCde l’´equation z3= 1 d’inconnuez.
2. (a) ´Enoncer, avec soin, la formule du binˆome de Newton.
(b) Soitz∈C. D´evelopper, r´eduire et ordonner :
(z−1)6 en utilisant la formule du binˆome de Newton.
3. R´esoudre, dans C, l’´equation :
(E) : z18−6z15+ 15z12−20z9+ 15z6−6z3+ 1 = 0.
Correction
1. (a) On commence par calculer : (z−1)(z−j) =z2−(1 +j)z+j. On a donc : (z−1)(z−j)(z−j) = (z2−(1 +j)z+j)(z−j)
= z3−(1 +j)z2+jz−jz2+j(1 +j)z−jj
= z3−(1 +j+j)
| {z }
α
z2+ (j+j+jj)
| {z }
β
z− jj
|{z}
γ
.
Pour conclure, il reste `a montrer queα=β = 0 et queγ = 1. (Il est n´ecessaire de justifier, mˆeme bri`evement, ces ´egalit´es.)
• α= 1 +j+j= 1−1 2 +i
√3 2 −1
2 −i
√3 2 = 0.
• γ=jj= −1 2 +i
√3 2
!
−1 2−i
√3 2
!
=
−1 2
2
− i
√3 2
!2
= 1 4 +3
4 = 1.
• β =j+j+jj=j+j+γ=j+j+ 1 =α= 0.
(b) On a :
z3= 1 ⇐⇒ z3−1 = 0
⇐⇒ (z−1)(z−j)(z−j) = 0 (d’apr`es 1.(a))
⇐⇒ z= 1 ouz=j ouz=j.
L’ensemble des solutions dans Cde l’´equationz3= 1 d’inconnuez est donc{1, j, j}.
2. (a) La formule du binˆome de Newton s’´enonce ainsi :
∀n∈N ∀a∈C ∀b∈C (a+b)n = Xn
k=0
Cnkakbn−k = Xn
k=0
Cnkan−kbk
o`uCnk= n!
k!(n−k)! pour tout entier naturel net tout entierktel que 0≤k≤n.
(b) En appliquant la formule du binˆome de Newton, on a : (z−1)6=
X6
k=0
C6kzk(−1)6−k=C60−C61z+C62z2−C63z3+C64z4−C65z5+C66z6.
Pour d´eterminer les coefficients binˆomiauxC60, C61, . . . , C66, on peut, par exemple, dresser le d´ebut du triangle de Pascal.
k= 0 k= 1 k= 2 k= 3 k= 4 k= 5 k= 6 n= 0 1
n= 1 1 1
n= 2 1 2 1
n= 3 1 3 3 1
n= 4 1 4 6 4 1
n= 5 1 5 10 10 5 1
n= 6 1 6 15 20 15 6 1
On a donc :
(z−1)6= 1−6z+ 15z2−20z3+ 15z4−6z5+z6=z6−6z5+ 15z4−20z3+ 15z2−6z+ 1.
3. On remarque que siZ =z3, alors :
Z6= (z3)6=z18 Z5= (z3)5=z15 Z4= (z3)4=z12 Z3= (z3)3=z9 Z2= (z3)2=z6 . On a donc :
(E) ⇐⇒
Z=z3
Z6−6Z5+ 15Z4−20Z3+ 15Z2−6Z+ 1 = 0
⇐⇒
Z=z3
(Z−1)6= 0 (d’apr`es 2.(b))
⇐⇒
Z=z3
Z= 1 (≪la puissance sixi`eme d’un complexe est nulle ssi ce complexe est nul≫)
⇐⇒ z3= 1
Les ´equations (E) et z3 = 1 ´etant ´equivalentes, elles ont le mˆeme ensemble solution. Or, `a la question 1.(b), on a vu que l’ensemble solution de l’´equation z3 = 1 est {1, j, j}. L’ensemble solution de (E) est donc ´egalement{1, j, j}.
Exercice 2 : ´Etude des propri´et´es d’injectivit´e et de surjectivit´e d’une application 1. Soitf l’application d´efinie par :
f:R\{1} →R, x7→ x+ 1 x−1. (a) Montrer que l’applicationf est injective.
(b) Montrer que l’applicationf n’est passurjective.
2. Soitaun nombre r´eel quelconque. On d´efinit l’applicationfa par : fa: R\{a} →R\{a}, x7→ ax+ 1
x−a .
(a) Montrer que l’applicationfa est injective.
(b) Montrer que l’applicationfa est surjective.
(c) Calculer (fa)−1(y) pour tout y∈R\{a}. Que remarque-t-on ?
On rappelle que (fa)−1 d´esigne la bijection r´eciproque de l’application bijective fa. Correction
1. (a) L’applicationf est injective ssi :
∀x∈R\{1} ∀x′∈R\{1} f(x) =f(x′) =⇒x=x′. Soient x, x′ ∈R\{1}tels que f(x) =f(x′).
f(x) =f(x′) =⇒ x+ 1
x−1 = x′+ 1 x′−1
=⇒ (x+ 1)(x′−1) = (x′+ 1)(x−1) (d´efinition de l’´egalit´e de deux fractions)
=⇒ xx′+x′−x−1 =x′x+x−x′−1
=⇒ x′−x=x−x′.
On d´eduit de la derni`ere ´egalit´e que 2x′−2x= 0 et donc que x=x′.
(b) L’applicationf a comme ensemble de d´epartR\{1}et comme ensemble d’arriv´eeR. Elle est surjec- tive ssi pour touty∈Rl’´equationf(x) =y, d’inconnuex∈R\{1}admet (au moins) une solution.
Pour montrer quef n’est pas surjective, on doit donc trouver une valeur dey∈Rtelle que l’´equation f(x) =y ne poss`ede aucune solution.
Essayons de r´esoudre l’´equationf(x) =ypour y un r´eel quelconque et voyons o`u il y a un obstacle.
Soitx∈R\{1}.
f(x) =y ⇐⇒ x+ 1 x−1 =y
⇐⇒ x+ 1 =y(x−1) (multiplication par (x−1)6= 0 des deux membres)
⇐⇒ x+ 1 =yx−y
⇐⇒ x−yx=−1−y
⇐⇒ x(1−y) =−1−y
Si y 6= 1, alors on peut diviser chacun des deux membres de la derni`ere ´egalit´e par (1−y) et la r´esolution est achev´ee : on obtient une unique solution x = −1−y
1−y ∈ R\ {1}. Pour voir que
−1−y
1−y 6= 1, on peut faire un bref raisonnement par l’absurde. Si −1−y
1−y = 1, alors−1−y= 1−y et donc−1 = 1, ce qui est impossible.
Si y= 1, alors on ne peut pas diviser par (1−y) = 0. Il semble donc qu’il se pose un probl`eme pour y= 1. Essayons alors de d´emontrer, par l’absurde, que l’´equationf(x) = 1 n’admet aucune solution
dansR\ {1}.
Supposons qu’il existe x∈R\ {1} tel quef(x) = 1.
f(x) = 1 =⇒ x+ 1 x−1 = 1
=⇒ x+ 1 =x−1 (multiplication par (x−1)6= 0 des deux membres)
=⇒ 1 =−1 (impossible)
On a donc d´emontr´e, par l’absurde, que l’´equationf(x) = 1 n’admet aucune solution dans l’ensemble de d´epartR\ {1}de la fonctionf. Comme 1 est un ´el´ement de l’ensemble d’arriv´eeRde la fonction f, la fonction f n’est pas surjective.
2. (a) L’applicationfa est injective ssi :
∀x∈R\{a} ∀x′ ∈R\{a} fa(x) =fa(x′) =⇒x=x′. Soient x, x′ ∈R\{a}tels quefa(x) =fa(x′).
fa(x) =fa(x′) =⇒ ax+ 1
x−a = ax′+ 1 x′−a
=⇒ (ax+ 1)(x′−a) = (ax′+ 1)(x−a) (d´efinition de l’´egalit´e de deux fractions)
=⇒
axx′−a2x+x′−a=
ax′x−a2x′+x−a
=⇒ −a2x+x′=−a2x′+x
=⇒ x′+a2x′ =x+a2x
=⇒ (1 +a2)x′= (1 +a2)x
=⇒ x′=x (division par (1 +a2)6= 0 (a∈R) de chacun des deux membres)
(b) L’applicationfa a comme ensemble de d´epartR\{a} et comme ensemble d’arriv´eeR\{a}. Elle est surjective ssi pour touty∈Rl’´equationfa(x) =y, d’inconnuex∈R\{a}admet une solution.
On fixey∈R\{a}et on cherchex∈R\{a}tel quefa(x) =y. Soitx∈R\{a}.
fa(x) =y ⇐⇒ ax+ 1 x−a =y
⇐⇒ ax+ 1 =y(x−a) (multiplication par (x−a)6= 0 des deux membres)
⇐⇒ ax+ 1 =yx−ya
⇐⇒ ax−yx=−ya−1
⇐⇒ x(a−y) =−1−ya
⇐⇒ x= −1−ay
a−y (division par (a−y)6= 0 des deux membres)
On obtient alors une (unique) solution x = −1−ay
a−y ∈ R\ {a} pour l’´equation fa(x) = y. Pour voir que −1−ay
a−y 6= a, on peut faire un bref raisonnement par l’absurde. Si −1−ay
a−y = a, alors
−1−ay= a2−ayet donc −1 = a2, ce qui est impossible car a est r´eel et le carr´e d’un r´eel est
toujours positif ou nul.
L’applicationfa est donc surjective.
Remarque : On a non seulement montr´e la surjectivit´e de fa, mais aussi sa bijectivit´e. En effet, on a prouv´e que quel que soit y∈R\ {a}, il existe un uniquex∈R\ {a} tel quefa(x) =y.
(c) Soity ∈R\{a}. Par d´efinition de la bijection r´eciproquefa−1 defa, (fa)−1(y) est l’unique solution x∈R\{a}de l’´equation fa(x) =y. D’apr`es la question 2.(b), on a donc :
(fa)−1(y) = −1−ay a−y . Or :
(fa)−1(y) =−1−ay
a−y = −(ay+ 1)
−(y−a) = ay+ 1
y−a =fa(y).
Les fonctionsfa et (fa)−1ont toutes deux le mˆeme ensemble de d´epart (R\{a}) et le mˆeme ensemble d’arriv´ee (R\ {a}) et v´erifient de plus :
∀y∈R\ {a} (fa)−1(y) =fa(y).
Les fonctions fa et (fa)−1 sont donc ´egales.
Exercice 3 : Nombre total de cubes dans une construction r´ecursive
On consid`ere les constructions suivantes, effectu´ees avec des cubes de mˆeme dimension.
1 ´etage 2 ´etages 3 ´etages
etc
1 cube 4 cubes 10 cubes
Pour chaquen∈N∗, on notean le nombre de cubesde la couche inf´erieuredans la construction `an´etages. On observe que :
∀n∈N∗ an= Xn
k=1
k .
1. Soitn∈N∗. Donner une expression dean en fonction den.
2. Pour chaque n∈N∗, on pose :
Sn= Xn
k=1
ak.
(a) Soitn∈N∗. Que repr´esenteSn pour la construction `an´etages ? (b) Montrer par r´ecurrence que :
∀n∈N∗ Sn= n(n+ 1)(n+ 2)
6 .
3. Trouver le nombre d’´etages de la construction, sachant qu’il y a 100 fois plus de cubes (au total) que d’´etages, i.e. d´eterminern∈N∗ tel que :
nombre total de cubes dans la construction `an´etages = 100×n.
La calculatrice ´etant interdite, on fournit l’identit´e :492= 2401.
Correction
1. D’apr`es le cours, on a :
an = Xn
k=1
k = n(n+ 1)
2 .
2. (a) Le nombreSn repr´esente le nombre total de cubes dans la construction `an´etages.
(b) Pour toutn∈N∗, soitPn la propri´et´e d´efinie par :
Pn : Sn= n(n+ 1)(n+ 2)
6 .
• Initialisation
La propri´et´eP1 s’´ecrit
S1=1(1 + 1)(1 + 2)
6 .
On a d’une part :
S1= X1
k=1
ak =a1= X1
k=1
k= 1 et d’autre part :
1(1 + 1)(1 + 2)
6 = 1.
La propri´et´eP1 est donc vraie.
• H´er´edit´e
Supposons la propri´et´ePn vraie pour un entiern∈N∗ fix´e, i.e. : Sn= n(n+ 1)(n+ 2)
6 et montrons que Pn+1 est vraie, i.e. :
Sn+1= (n+ 1)(n+ 2)(n+ 3)
6 .
On a :
Sn+1 =
n+1X
k=1
ak
= Xn
k=1
ak
!
| {z }
Sn
+an+1 (cf. cours)
= n(n+ 1)(n+ 2)
6 +(n+ 1)(n+ 2)
2 (d’apr`esPn et la question 1)
= n(n+ 1)(n+ 2)
6 +3(n+ 1)(n+ 2) 6
= (n+ 3)(n+ 1)(n+ 2)
6 (factorisation par (n+ 1)(n+ 2)
6 )
D’o`uSn+1= (n+ 1)(n+ 2)(n+ 3)
6 .
• Conclusion
La propri´et´eP1 est vraie et la propri´et´ePn est h´er´editaire pour toutn∈N∗. D’apr`es l’axiome de r´ecurrence, la propri´et´ePn est donc vraie pour toutn∈N∗.
3. D’apr`es la question 2.(a), il s’agit de r´esoudre l’´equation : Sn= 100n d’inconnuen∈N∗. Soitn∈N∗.
Sn = 100n ⇐⇒ n(n+ 1)(n+ 2)
6 = 100n (d’apr`es 2.(b))
⇐⇒ (n+ 1)(n+ 2) = 600 (division des deux membres par n 6 6= 0)
⇐⇒ n2+ 3n−598 = 0
On est donc conduit `a ´etudier les racines du trinˆome du second degr´e :X2+ 3X−598. Son discriminant vaut :
∆ = 32+ 4×598 = 9 + 4×(600−2) = 9 + 2400−8 = 2401.
(On a ´ecrit 598 sous la forme 600−2 pour avoir un calcul≪plus simple≫ `a effectuer.) En utilisant le fait que 2401 = 492 (cf. ´enonc´e), on obtient : √
∆ = 49. On en d´eduit que le trinˆome du second degr´e X2+ 3X −598 poss`ede deux racines distinctes : x1 = −26 etx2 = 23. L’unique solution dans N∗ de l’´equation
n2+ 3n−598 = 0 est doncn= 23.
La construction poss´edant 100 fois plus de cubes (au total) que d’´etages est donc celle de 23 ´etages.
Exercice 4 : Un calcul de double somme
1. Soient n,pet ktrois entiers tels que : 0≤k≤p≤n. Montrer que : Cnk ×Cnp−−kk=Cpk ×Cnp. 2. Soient netpdeux entiers tels que : 0≤p≤n. Montrer que :
Xp
k=0
Cnk × Cnp−−kk = 2p ×Cnp. 3. Soitnun entier naturel. Montrer que :
Xn
p=0
Xp
k=0
Cnk ×Cnp−−kk= 3n.
Correction
1. On a d’une part :
Cnk ×Cnp−−kk = n!
k!
(n−k)!×
(n−k)!
(p−k)! (n−k−(p−k))!
= n!
k! (p−k)! (n−p)!
et d’autre part :
Cpk ×Cnp = p!
k! (p−k)!× n!
p! (n−p)!
= n!
k! (p−k)! (n−p)!. On a donc :
Cnk ×Cnp−−kk = n!
k! (p−k)! (n−p)!=Cpk × Cnp. 2. On a :
Xp
k=0
Cnk ×Cnp−−kk = Xp
k=0
Cpk × Cnp
|{z}
ind´ependant dek
(d’apr`es la question 1)
= Cnp× Xp
k=0
Cpk
= Cnp× Xp
k=0
Cpk1k1p−k (astuce vue en classe)
= Cnp (1 + 1)p (formule du binˆome de Newton)
= 2pCnp. 3. On a :
Xn
p=0
Xp
k=0
Cnk ×Cnp−−kk
| {z }
somme de la question 2
= Xn
p=0
Cnp2p (d’apr`es la question 2)
= Xn
p=0
Cnp2p1n−p (astuce vue en classe)
= (2 + 1)n (formule du binˆome de Newton)
= 3n.
Exercice 5 : Th´eor`eme d’Al-Kashi
Le plan est muni d’un rep`ere orthonorm´e (O;−→i ,−→j). On consid`ere un triangle ABC et l’on pose a = BC, b=AC et c=AB.
b
A
bB
c
bC
a b
1. (a) Soit−→u un vecteur du plan. Exprimer||−→u||2`a l’aide d’un produit scalaire.
(b) D´eduire de (a) une expression dea2en termes de produit scalaire. Faire de mˆeme pourb2 etc2. (c) Rappeler le lien entre cos(\BAC) et un certain produit scalaire.
(d) D´evelopper le produit scalaire (−−→BA+−→AC).(−−→BA+−→AC).
(e) D´eduire de (b), (c) et (d) l’identit´e suivante, due `a Al-Kashi : a2=b2+c2−2bccos(\BAC).
2. Calculer une mesure (en radians) de l’angle \BAC, dans le cas o`uAB = 2√
2,AC= 6 etBC= 2√ 5.
Correction
1. (a) D’apr`es le cours, on a :||−→u||2=−→u .−→u .
(b) On a a=BC =||−−→BC||. Donca2=BC2=||−−→BC||2 =−−→BC.−−→BC. La derni`ere ´egalit´e d´ecoule de la for- mule rappel´ee `a la question 1.(a), avec−→u =−−→
BC. De mˆeme, on montreb2=−→
AC.−→
ACetc2=−−→
AB.−−→
AB.
(c) On a tout d’abord cos(\BAC) = cos( \
(−−→AB,−→AC)). De plus, cos( \ (−−→AB,−→AC)) =
−−→AB.−→AC
||−−→AB|| ||−→AC||, d’apr`es le cours. On a donc :
cos(\BAC) =
−−→AB.−→AC
||−−→AB|| ||−→AC|| i.e. ||−−→AB||
| {z }
AB=c
||−→AC||
| {z }
AC=b
cos(\BAC) =−−→AB.−→AC.
(d) En utilisant les propri´et´es alg´ebriques du produit scalaire vue en classe, on montre que : (−−→BA+−→AC).(−−→BA+−→AC) = −−→BA.−−→BA
| {z }
=(−
−−→ AB).(−
−−→ AB)
+−−→BA.−→AC+−→AC.−−→BA
| {z }
=−−→ BA.−→
AC
+−→AC.−→AC
= (−1)×(−1)
| {z }
=1
−−→AB.−−→AB+ 2−−→BA.−→AC+−→AC.−→AC
(e) On a :
a2 = −−→BC.−−→BC (d’apr`es 1.(b))
= (−−→BA+−→AC).(−−→BA+−→AC) (relation de Chasles)
= −−→AB.−−→AB+ 2 −−→BA
|{z}
=−
−−→ AB
.−→AC+−→AC.−→AC (d’apr`es 1.(d))
= c2−2−−→AB.−→AC+b2 (d’apr`es 1.(b))
= b2+c2−2bccos(\BAC) (d’apr`es 1.(c)).
2. En appliquant la formule d’Al-Kashi obtenue pr´ec´edemment, on trouve : (2√
5)2= 62+ (2√
2)2−2×6×2√
2×cos(\BAC) soit
20 = 36 + 8−24√
2 cos(\BAC).
On en d´eduit :
cos(\BAC) = 1
√2 =
√2 2 .
D’apr`es la table des valeurs remarquables de cosinus et sinus (qui est `a savoir), on voit alors qu’une mesure de l’angle \BAC est π
4.
Probl`eme : Aire d’un triangle en fonction des coordonn´ees des sommets Le plan est rapport´e `a un rep`ere orthonorm´e (O;−→i ,−→j).
Partie A : ´Etude de l’aire d’un triangle particulier
SoientA(2; 5), B(7; 4) etC(1;−2) trois points du plan.
1. Montrer que les trois pointsA, Bet C ne sont pas align´es.
2. Donner la d´efinition du projet´e orthogonalH deA sur la droite (BC).
3. Que repr´esente le segment [AH] pour le triangleABC? 4. Donner une ´equation cart´esienne de la droite (BC).
5. Calculer les coordonn´ees deH.
6. D´eterminer la distance du point A`a la droite (BC).
7. Donner l’aire du triangleABC.
8. D´eterminer une ´equation cart´esienne du cercle circonscrit au triangleABC, i.e. passant par les pointsA, B etC.
Correction 1. On a :
A,B, Calign´es ⇐⇒ −−→AB(5,−1)//−→AC(−1,−7)
⇐⇒
5 −1
−1 −7
= 0 (crit`ere de colin´earit´e)
⇐⇒ 5×(−7)−(−1)×(−1) = 0
⇐⇒ −36 = 0
La derni`ere ´egalit´e est fausse. Comme on a raisonn´e par ´equivalence, la premi`ere assertion est ´egalement fausse. Les pointsA,B etC ne sont donc pas align´es.
2. Le projet´e orthogonal deAsur la droite (BC) est l’unique pointH du plan v´erifiant : H ∈(BC) et −−→AH est normal `a la droite (BC).
1 2 3 4 5 6
−1
−2
−3
1 2 3 4 5 6 7 8
−1
−2
−3
−4
bA
b
B
b
C
b
H
3. Le segment [AH] est la hauteur du triangleABC issue deA.
4. On commence par d´eterminer un vecteur normal `a la droite (BC).
Le vecteur−−→BC(−6,−6) est un vecteur directeur de la droite (BC). On en d´eduit que−→n(6,−6) est normal
`a la droite (BC). En effet−→n .−−→BC= 6×(−6) + (−6)×(−6) = 0 et donc−→n ⊥−−→BC(crit`ere d’orthogonalit´e).
Le vecteur−→
n′(1,−1), qui est colin´eaire `a−→n (car−→ n′ =1
6−→n), est donc ´egalement normal `a la droite (BC).
D’apr`es le cours, il existe donc un uniquec∈Rtel que : x−y+c= 0
est une ´equation de la droite (BC). Le point B(7,4) appartenant `a la droite (BC), ses coordonn´ees satisfont l’´equation ci-dessus. On en d´eduit :
7−4 +c= 0.
On a doncc=−3. Une ´equation de la droite (BC) est donc : x−y−3 = 0.
5. Le pointH appartient `a la droite (BC) qui admet pour ´equationx−y−3 = 0.On a donc : (∗) xH−yH−3 = 0 i.e. xH−yH = 3.
D’autre part, le vecteur−−→AH(xH−2, yH−5) est orthogonal `a−−→BC(−6,−6). D’apr`es le crit`ere d’orthogonalit´e, on a ainsi :
(∗∗) −−→AH.−−→BC=−6(xH−2)−6(yH−5) = 0 i.e. −6xH−6yH =−42.
De (∗) et (∗∗), on d´eduit que :
xH − yH = 3
−6xH − 6yH = −42 . On r´esout ce syst`eme pour obtenir : xH = 5 etyH= 2.
6. On propose deux m´ethodes pour calculer la distance du pointA`a la droite (BC).
• Par d´efinition,d(A,(BC)) =AH. On a donc : d(A,(BC)) =p
(xH−xA)2+ (yH−yA)2=p
(5−2)2+ (2−5)2=√
18 = 3√ 2.
• On peut aussi appliquer la formule du cours, puisque l’on connaˆıt une ´equation cart´esienne (x−y−3 = 0) de la droite (BC).
d(A,(BC)) = |xA−yA−3| p12+ (−1)2 = 6
√2 = 6√
√ 2 2√
2 = 3√ 2.
7. L’aire du triangleABC est donn´ee par BC×AH
2 . La longueurAH vaut 3√
2 et la longueurBC vaut : p(xC−xB)2+ (yC−yB)2=√
2×36 = 6√ 2.
L’aire du triangleABC est donc :
6√ 2×3√
2
2 = 18.
8. Notons Ω le centre du cercleC circonscrit au triangleABC etr son rayon. On sait, d’apr`es le cours, que C admet alors pour ´equation :
(∗) (x−xΩ)2+ (y−yΩ)2=r2.
On cherche `a d´eterminer xΩ, yΩ et r, sachant que les points A, B et C appartiennent `a C et donc que leurs coordonn´ees v´erifient l’´equation (∗).
On a donc le syst`eme (non lin´eaire) :
(2−xΩ)2 + (5−yΩ)2 = r2 (A∈ C) (7−xΩ)2 + (4−yΩ)2 = r2 (B ∈ C) (1−xΩ)2 + (−2−yΩ)2 = r2 (C∈ C)
i.e. :
29 − 4xΩ + x2Ω − 10yΩ + y2Ω = r2 (L1) 65 − 14xΩ + x2Ω − 8yΩ + y2Ω = r2 (L2) 5 − 2xΩ + x2Ω + 4yΩ + y2Ω = r2 (L3)
.
On remarque que la soustraction de deux lignes fait disparaˆıtre les termes carr´es. On utilise ce fait pour obtenir le syst`eme lin´eaire :
−36 + 10xΩ −2yΩ = 0 (L1−L2) 24 − 2xΩ −14yΩ = 0 (L1−L3) . On r´esout ce dernier syst`eme et on obtient :
xΩ= 23
6 et yΩ=7
6. En reportant dans la ligne (L3), par exemple, on trouve alors :
r2=650 36 =325
18 = 25×13 9×2 . On en d´eduit quer >0 est donn´e par :
r=5√ 13 3√
2 = 5√ 26 6 .
Ainsi une ´equation cart´esienne du cercle circonscrit au triangleABC est donn´ee par :
x−23 6
2
+
y−7 6
2
= 5√ 26 6
!2
.
Remarque : Pour d´eterminer une ´equation cart´esienne du cercle circonscrit au triangle ABC, on aurait aussi pu suivre la m´ethode d´etaill´ee dans la partie E du probl`eme du DM1. On rappelle les diff´erentes ´etapes de cette m´ethode.
• On d´etermine une ´equation cart´esienne de la m´ediatrice M[AB] du segment [AB] et de la m´ediatrice M[AC] du segment[AC]. (On rappelle que la m´ediatrice d’un segment est l’unique droite qui lui est per- pendiculaire et qui passe par son milieu.)
• Comme le centreΩ du cercle circonscrit au triangle ABC est le point de concours des trois m´ediatrices des cˆot´es[AB],[AC]et[BC],Ωest le point d’intersection deM[AB]etM[AC]. On r´esout alors le syst`eme form´e `a l’aide des deux ´equations cart´esiennes trouv´ees ci-avant pour obtenir les coordonn´ees deΩ.
• Il reste `a d´eterminer le rayon r du cercle circonscrit au triangle ABC. Comme A est sur le cercle cir- conscrit au triangleABC, on a : r = ΩA. Comme on connaˆıt les coordonn´ees de Ωet de A, on calcule ais´ement la longueurΩA `a l’aide de la formule vue en cours.
Partie B : `A la recherche d’un triangle d’aire maximale, dans une famille de triangles
A tout` m∈]0; 6[, on associe les points :
Am(m; 0) Bm(0;m) Cm(8−m; 4).
1. Tracer sur une mˆeme figure, en utilisant trois couleurs diff´erentes :
• le triangleAmBmCmpour m= 1 ;
• le triangleAmBmCmpour m= 3 ;
• le triangleAmBmCmpour m= 5.
2. Soitm∈]0; 6[ quelconque.
(a) Prouver que les pointsAm,Bm,Cmne sont pas align´es.
(b) Donner une ´equation de la droite (AmBm).
(c) Calculer les coordonn´ees du projet´e orthogonalHmdeCmsur (AmBm).
(d) Que repr´esente le segment [CmHm] pour le triangle AmBmCm? (e) Calculer la distance du pointCm `a la droite (AmBm).
(f) Donner une expression de l’aireAmdu triangleAmBmCm.
3. Montrer qu’il existe un uniquem0∈]0; 6[ tel que l’aireAm0 du triangleAm0Bm0Cm0 est ´egale `a 9.
4. D´eterminer le signe de l’expressionx2−6x+ 9 pour toutx∈R. 5. D´eduire des trois questions pr´ec´edentes que pour tout m∈]0; 6[ :
Am≤ Am0
i.e. le triangleAm0Bm0Cm0 est le triangle d’aire maximale parmi les trianglesAmBmCmo`um∈]0,6[.
Correction
1. Figure repr´esentant le triangleAmBmCmpourm= 1,m= 3 etm= 5.
1 2 3 4 5 6
−1
1 2 3 4 5 6 7 8
−1
−2
b
A1
b
B1
b
C1
b
A3
b
B3
b
C3
b
A5
b
B5
b
C5
2. Soitm∈]0,6[.
(a) On a :
Am,Bm,Cmalign´es ⇐⇒ −−−−→AmBm(−m, m)//−−−−→AmCm(8−2m,4)
⇐⇒
−m 8−2m
m 4
= 0 (crit`ere de colin´earit´e)
⇐⇒ −m×4−(8−2m)×m= 0
⇐⇒ 2m2−12m= 0
⇐⇒ 2m(m−6) = 0
La derni`ere ´egalit´e est fausse, carm6= 0 etm6= 6 (m∈]0,6[). Comme on a raisonn´e par ´equivalence, la premi`ere assertion est ´egalement fausse. Les pointsAm,Bmet Cmne sont donc pas align´es.
(b) On commence par d´eterminer un vecteur normal `a la droite (AmBm).
Le vecteur−−−−→AmBm(−m, m) est un vecteur directeur de la droite (AmBm). On en d´eduit que−→n(m, m) est normal `a la droite (AmBm). En effet −→n .−−−−→AmBm=m×(−m) +m×m= 0 et donc−→n ⊥−−−−→AmBm
(crit`ere d’orthogonalit´e). Le vecteur −→
n′(1,1), qui est colin´eaire `a −→n (car −→ n′ = 1
m −→n), est donc
´egalement normal `a la droite (AmBm).
D’apr`es le cours, il existe donc un uniquec∈Rtel que : x+y+c= 0
est une ´equation de la droite (AmBm). Le point Am(m,0) appartenant `a la droite (AmBm), ses coordonn´ees satisfont l’´equation ci-dessus. On en d´eduit :
m−0 +c= 0.
On a doncc=−m. Une ´equation de la droite (AmBm) est donc : x+y−m= 0.
(c) Le pointHmappartient `a la droite (AmBm) qui admet pour ´equationx+y−m= 0.On a donc : (∗) xHm+yHm−m= 0 i.e. xHm+yHm =m.
D’autre part, le vecteur−−−−→CmHm(xHm−(8−m), yHm−4) est orthogonal `a−−−−→AmBm(−m, m). D’apr`es le crit`ere d’orthogonalit´e, on a ainsi :
(∗∗) −−−−→
CmHm.−−−−→
AmBm=−m(xHm−(8−m))+m(yHm−4) = 0 i.e. −mxHm+myHm =m2−4m.
De (∗) et (∗∗), on d´eduit que :
xHm + yHm = m
−mxHm + myHm = m2−4m . On r´esout ce syst`eme pour obtenir : xHm = 2 etyHm=m−2.
(d) Le segment [CmHm] est la hauteur du triangleAmBmCmissue deCm.
(e) Comme on l’a vu `a la question 6 de la partie A, on dispose de deux m´ethodes pour d´eterminer la distance d(Cm,(AmBm)) du pointCm `a la droite (AmBm). On applique ici la formule du cours, en rappelant quex+y−m= 0 est une ´equation cart´esienne de la droite (AmBm).
d(Cm,(AmBm)) = |8−m+ 4−m|
√2 = 2|6−m|√
√ 2 2√
2 =|6−m|√ 2 =√
2(6−m).
A la fin du calcul, on a utilis´e le fait que` |6−m|= 6−m. Cela d´ecoule du fait que 6−m >0, puisque m∈]0,6[.
(f) L’aire du triangleAmBmCm est donn´ee par AmBm×CmHm
2 . La longueurCmHm vaut√
2(6−m) (d’apr`es la question pr´ec´edente) et la longueurAmBm vaut :
p(xBm−xAm)2+ (yBm−yAm)2=√
2m2=√ 2√
m2=m√ 2.
Pour la derni`ere ´egalit´e, on a utilis´e√
m2=m, ce qui est juste carm est positif (m∈]0,6[). L’aire Am du triangleAmBmCmest donc :
Am=m(6−m).
3. Il s’agit de montrer ici que l’´equationAm= 9, d’inconnuem∈]0; 6[ admet une unique solution. On a : Am= 9 ⇐⇒ m(6−m) = 9
⇐⇒ m2−6m+ 9 = 0.
On est donc conduit `a ´etudier les racines du trinˆome du second degr´eX2−6X+ 9. On calcule que son discriminant est nul ; il admet donc une unique racinex0=−−6
2 = 3. Et donc l’´equationAm= 9 admet une unique solutionm0= 3.
4. On a vu, `a la question pr´ec´edente, que 3 est l’unique racine du trinˆome du second degr´eX2−6X+ 9. On a donc, d’apr`es le cours :
∀x∈R x2−6x+ 9 = (x−3)2. On en d´eduit que :
∀x∈R x2−6x+ 9≥0.
5. Soitm∈]0,6[. AlorsAm=m(6−m), d’apr`es la question 2.(f).
Am≤ Am0 ⇐⇒ m(6−m)≤9 (Am0= 9)
⇐⇒ m2−6m+ 9≥0
La derni`ere in´egalit´e est vraie, d’apr`es la question pr´ec´edente. Comme on a raisonn´e par ´equivalence, la premi`ere in´egalit´e est ´egalement vraie.
Remarque : On a d´emontr´e que la fonction
A: ]0,6[→R, m7→ Am=m(6−m) admet un maximum 9 et que celui-ci est atteint en un uniquem=m0= 3.