Cancer du rein §
I.Ouzaid
Serviced'urologie,hôpitalBichat-Claude-Bernard,universitéParisDiderot,46,rue Henri-Huchard,75018Paris,France
L'optimisation de la fonction rénale aprèsNPfaittoujoursl'objetdeplusieurs travaux. Une équipe italienne (résumé
#918)aévaluélafonctionrénalede42, 45,32patientsquionteuuneNPavec respectivementuneischémietotalepar clampage du pédicule (<25min dans tous les cas), une ischémie totale et pasd'ischémie.LapertedeDFGenpost- opératoireallaitde 14à 19,5mL/min sansdifférencesignificative.Àl'inverse uneautreétudeatrouvéunedifférence significative entreun clampage totalet sélectif (perte de DFG de 14mL/min versus7mL/min)sanspreuvequecette différencemodesteaitunimpactsur le passageenIRCavecnécessitédedia- lyse.Ledéclampageprécocelorsdela NP robot-assistée bien que réalisable
s'accompagnedepertessanguineséva- luéesenmédianeà250mL(intervalle: 5–1800mL)etuntauxglobaldetransfu- sion de13%selonunétudemulticen- triquefrançaise(résumé#919).
Lafonctionrénaledépendcertesdela technique chirurgicale (parenchyme rénal préservé, durée d'ischémie chaude)maiségalementdel'hôte.Ainsi, l'âgelafonctionrénalepréopératoireet lesmaladiessystémiquessonttousdes facteursprédictifs delafonctionrénale aprèsNP(résumé#120).
Une étude a évalué le bénéfice sup- posédelaNPsurlasurvienotamment sur la mortalité cardiovasculaire (résumé #107). Cette cohorte de 1189tumeurs rénales classées pT1a etpT1baétéanalyséeaprèsunsuivi
deplusde10ans.Surl'ensemble,511 (43%) et 678 (57%) patients ont eu respectivement une NP et NT.Après ajustement sur tous lesfacteurscon- fondants y compris les morbidités cardio-vasculaires, les résultats ont montré que le NP protégeait contre l'insuffisance rénale chronique mais ne protégeait pas contre les autres causesdemortalités(Fig.1).
La stadificationdes tumeurskystiques est difficile à établir. En particulier, la prise en compte de la partie kystique d'unetumeurdonnéerisqued'aggraver àtortlestadesansrépercussionsurla survie.Ainsi,uneétudearétrospective- mentanalysélesdonnéesdesurviede 168tumeurs kystiques avec un suivi supérieurà10ans.Lessurviesglobales
Figure1.CourbesdeKaplan-Meiermontrantquelanéphrectomiepartielle,comparéeàlanéphrectomietotale,étaitsupérieurepourla préservationnéphroniquealorsqu'elleneprotégeaitpascontrelesautrescausesdemortalités.
Adressee-mail:idir.ouzaid@free.fr
ProgrèsenUrologie–FMC2015;25:F55–F57
Compte-rendu de congrès
http://dx.doi.org/10.1016/j.fpurol.2015.04.003
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à5età10ansétaientrespectivementde 89%et82%alorsquelessurviesspé- cifiques étaient de 100% et 98% (résumé#309).Surl'analysemultivariée, seull'âgeétaitunfacteurprédictifdesur- vieindépendammentdustadetumoral.
CetteétudelaisseàpenserquelaTNM actuellesurestimelestumeurskystiques puisque leur pronostic à stade égal semblesupérieurauxtumeurssolides.
Chezlespatientsavecuncancerdurein métastatique(mRCC),l'accentaétémis sur l'importance de l'état général des patientssurlasurviedespatientstraités parthérapiecibléeouparnéphrectomie cyto-réductive(CN).Uneétudeaévalué lasurviechez96patientsquionteuun mRCCdont70traitéspar CN(résumé
#206). L'analyse multivariée a montré qu'un taux de LDH élevé, une
albuminémie basse, une sarcopénie (évaluéeauscanner)etundélaidepro- gression inférieur à 12mois après un traitement chirurgical étaient des fac- teurspronostiques.Sur lacohorte des patients qui ont une CN, les patients avec une sarcopénie bénéficiaient moins de la résection chirurgicale (Fig. 2). L'étude du registre norvégien (RECON, résumé #011) a mis enévi- dencelebénéficedelaCNenassocia- tion avec les anti-angiogéniques comparésauxdeuxoptionsthérapeuti- ques administrées séparément avec une survie globale qui est passée de 9et 12à 18mois après un traitement parCNseule,anti-angiogéniquesseuls oulesdeuxassociésrespectivement.
Uneautreéquipes'estintéresséeàl'état nutritionnel des patients atteints de
mRCC qui ont été traités par thérapie ciblée(résumé#207).Les300patients inclusavaientuneévaluationpar2sco- res validés: Geriatric Nutritional Risk IndexShortForm(GNRI-SF)etleMini Nutritional Assessment Short Form (MNA-SF). La graisse périviscérale a été également mesurée sur les scan- nerspassantparL3.L'analysedescour- besdesurvieamontréquedesrésultats reflétantunétatnutritionnelaltéréavec les échelles utilisées étaient corrélés à la survie. Par ailleurs les résultats desscores sont corrélés à l'épaisseur delagraissepériviscérale(mesuréeau scanner)elle-mêmecorréléeàlasurvie (Fig.3).
Alors que les études princeps pour l'obtention des AMM des TKI avaient pour critère de jugement principal le Figure2.Lasarcopénieestunfacteurpronostiquechezlespatientsatteintsd'uncancerdureinmétastatique.Demême,lespatients
sarcopéniquesbénéficientmoinsdelanéphrectomiecyto-réductive.
Figure3.L'étatnutritionnelévaluéparleGeriatricNutritionalRiskIndexShortForm(A)etleMiniNutritionalAssessmentShortForm(B) impactelasurviedespatientsquiontuncancerdureinmétastatiqueettraitésparthérapieciblée.
I.Ouzaid
Compte-rendu de congrès
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gain en survie sans progression (comparé à l'interféron), certaines étudessesontintéresséesàl'améliora- tion de la survie globale à l'ère des anti-angiogéniques. Ainsi, Hutterer rapporte uneanalyserétrospectivede
594patientsquiontététraitéspourun mRCC par une immunothérapie ou un anti-angiogénique sur une période de26ans.Enselimitantà5ansaprès initiationdutraitement,lasurvieglobale était de 26et 21mois (p=0,02)
chezlespatientstraitésrespectivement par anti-angiogéniques et interféron (résumé#002).
§SpécialEAU2015–30eCongrès del'Association européenned'urologie:l'essentielducongrès.
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