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de Bernstein-Sato pour plusieurs fonctions analytiques
Rouchdi Bahloul
To cite this version:
Rouchdi Bahloul. Démonstration constructive de l’existence de polynômes de Bernstein-Sato pour
plusieurs fonctions analytiques. 2003. �hal-00000497�
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polynˆ omes de Bernstein-Sato pour plusieurs fonctions analytiques
Rouchdi BAHLOUL
Abstract
In 1987, C. Sabbah proved the existence of Bernstein-Sato polynomials associated with several analytic functions. The purpose of this article is to give a more elementary and constructive proof of the result of C. Sabbah based on the notion of the analytic Gr¨obner fan of a D-module.
Introduction et ´ enonc´ e des r´ esultats principaux
Fixons n
>1 et p
>1 deux entiers et v ∈
Np. Soient x = (x
1, . . . , x
n) et s = (s
1, . . . , s
p) deux syst`emes de variables. On se donne f
1, . . . , f
p∈
C{x} =
C{x
1, . . . , x
n}. Notons D
nl’anneau des op´erateurs diff´erentiels `a coefficients dans
C{x}. Pour b(s) ∈
C[s] = C[s1, . . . , s
p], consid´erons l’identit´e suivante :
(?) b(s)f
s∈ D
n[s]f
s+v,
o` u f
s+v= f
1s1+v1· · · f
psp+vp. Un polynˆ ome b(s) v´erifiant une telle identit´e est appel´e polynˆome de Bernstein-Sato (associ´e `a f = (f
1, . . . , f
p)). L’ensemble de ces polynˆ omes forment un id´eal appel´e id´eal de Bernstein-Sato (associ´e `a f ) et qu’on note B
v(f ).
Rappelons que c’est I.N. Bernstein [Ber72] qui, dans le cas p = 1 et o` u f est polynomiale, a montr´e que l’id´eal B
v(f ) est non nul (dans ce cas, il faut, dans (?), remplacer D
npar l’alg`ebre de Weyl A
n(C), i.e. l’alg`ebre des op´erateurs diff´erentiels `a coefficients polynomiaux). Dans le cas o` u f est analytique et toujours pour p = 1, la non nullit´e de B
v(f ) revient `a J.E. Bj¨ork [Bj¨o73] avec des m´ethodes similaires `a celles employ´ees dans [Ber72]. Dans ce mˆeme cas, citons M. Kashiwara [Kas76]
qui publia une autre preuve et d´emontra en plus que le g´en´erateur unitaire de l’id´eal de Bernstein- Sato est `a racines rationnelles. Pour p
>2, la preuve dans le cas polynomial est une g´en´eralisation facile de celle de I.N. Bernstein, que l’on peut trouver dans [Lic88]. Dans le cas analytique avec p
>2, la non nullit´e de B
v(f ) a ´et´e d´emontr´ee par C. Sabbah ([Sab87a] et [Sab87b]). Citons la contribution de A. Gyoja [Gyo93] qui a repris la preuve de C. Sabbah en montrant de plus que B
v(f ) contient un ´el´ement rationnel non nul.
L’objet du pr´esent article est une mise au point de la preuve donn´ee par C. Sabbah. Plus pr´ecis´ement, on peut d´ecomposer la preuve de C. Sabbah en deux grandes ´etapes : la premi`ere utilise des arguments similaires `a ceux employ´es par M. Kashiwara dans le cas p = 1, la deuxi`eme consiste essentiellement en un r´esultat de finitude qui permet par la suite de se ramener au r´esultat de la premi`ere ´etape. La seconde ´etape de la preuve de C. Sabbah s’appuie sur un ´eventail dit adapt´e ([Sab87a] prop. 2.2.1 et th. A.1.1) dont l’existence m´eriterait une mise au point technique suppl´ementaire (voir le commentaire qui suit le th. S1). Aussi, nous proposons dans cet article un
2000 Mathematics Subject Classification 16S32, 13P10, 16W50, 16W70
Keywords: V-filtration, ´eventail de Gr¨obner analytique, polynˆome de Bernstein-Sato
´enonc´e et une d´emonstation plus ´el´ementaires et plus constructifs de la seconde ´etape, qui ´evitent la notion d´elicate d’´eventail adapt´e.
Afin de motiver les r´esultats du pr´esent article, nous rappelons, sans entrer dans tous les d´etails, la preuve de C. Sabbah. Dans ce rappel, nous mettrons en ´evidence le r´esultat de C. Sabbah pour lequel nous allons donner un ´enonc´e et une preuve plus constructifs. Signalons que la plupart des notions ou notations introduites ci-dessous qui nous seront utiles dans la suite seront d´etaill´ees dans les sections suivantes.
On note D
n+pl’anneau des op´erateurs diff´erentiels `a coefficients dans
C{x, t} =
C{x
1, . . . , x
n, t
1, . . . , t
p}. En suivant la m´ethode de B. Malgrange [Mal75], on fait agir D
n+psur
C{x}[
f1···f1p
, s]f
s. On note I l’id´eal (`a gauche
1) annulateur de f
sdans D
n+pet M le quotient M = D
n+p/I.
Pour chaque j = 1, . . . , p, notons V
j(D
n+p) la V -filtration de Kashiwara-Malgrange associ´ee `a la variable t
jet notons V = (V
1, . . . , V
p) la (multi)filtration de D
n+pindex´ee par
Zp: pour w ∈
Zp,
V
w(D
n+p) =
p
\
j=1
{V
j}
wj(D
n+p).
Elle induit une filtration V (M ) sur M o` u pour tout w ∈
Zp, V
w(M ) est l’image de V
w(D
n+p) par la projection D
n+p→ M = D
n+p/I .
Pour j = 1, . . . , p, identifions la filtration V
javec la forme lin´eaire sur
N2n+2pdonn´ee par V
j(α, µ, β, ν) = ν
j− µ
j(o` u α, β ∈
Nn, µ, ν ∈
Npet α, µ, β, ν correspondent respectivement `a x, t, ∂
x, ∂
t). Notons U
V=
Ppj=1R>0
V
j. On identifie U
V`a (R
>0)
p. Chaque L de U
V∩
Np(i.e. L `a coefficients entiers) donne lieu `a une filtration naturelle V
Lde D
n+pet de M index´ee par
Zdonn´ee par :
V
kL(M ) =
X{w∈Zp;L(w)6k}
V
w(M ), o` u L(w) = l
1w
1+ · · · + l
pw
psi L = (l
1, . . . , l
p) ∈
Np.
Voici maintenant les deux ´etapes de la preuve donn´ee par C. Sabbah.
Etape 1 Th´ eor` eme. ([Sab87a] th. 3.1.1, voir aussi [Gyo93] 2.9 et 2.10) Pour tout L ∈ U
V∩
Np, il existe un polynˆ ome b ∈
C[λ]d’une variable tel que pour tout k ∈
Z, on aitb
¡L(−∂
t1t
1, . . . , −∂
tpt
p) − k
¢V
kL(M ) ⊂ V
k−1L(M ).
La preuve de ce r´esultat utilise des arguments analogues `a ceux employ´es par M. Kashiwara [Kas76] dans le cas p = 1.
Notons b
Lle polynˆ ome unitaire de plus bas degr´e satisfaisant l’identit´e pr´ec´edente. La contribution de A. Gyoja [Gyo93] consiste dans le fait que b
Lest `a racines dans
Q<0.
Etape 2 Nous allons introduire deux nouvelles filtrations sur M .
i) Soit σ un cˆ one convexe rationnel dans
Rp>0. On note L(σ) l’ensemble des ´el´ements primitifs du 1-squelette de σ (i.e. L ∈ L(σ) si et seulement si la droite engendr´ee par L est dans le 1-squelette de σ et les coefficients de L sont des entiers sans facteurs communs). Pour tout w ∈
Zp, on note :
σ
V
w(M ) =
X{w0∈Zp|∀L∈L(σ)L(w0)6L(w)}
V
w0(M ).
1Dans tout le texte, id´eal signifie id´eal `a gauche
(Voir la figure 1 o` u p = 2 et σ est engendr´e par L
1et L
2: m ∈
σV
w(M ) ⇐⇒ m est repr´esent´e par un op´erateur P ∈ D
n+pdont le diagramme de Newton est dans le quadrillage.)
L
2
1
1 2
V L
w V
Figure 1.
σV
w(M )
Pour tout w ∈
Zp, nous avons facilement les inclusions suivantes :
σ
V
w(M ) ⊆
\L∈σ
V
L(w)L(M ) ⊆
\L∈L(σ)
V
L(w)L(M),
la premi`ere ´etant triviale et la seconde venant du fait que L(σ) est inclus dans l’adh´erence de σ.
Th´ eor` eme S1. ([Sab87a] th. A.1.1 et prop. 2.2.1) Il existe un ´eventail Σ (dit ´eventail adapt´e `a V (M )) constitu´e de cˆ ones poly´edraux rationnels convexes tel que pour tout cˆ one σ ∈ Σ et pour tout w ∈
Zp, on ait :
σ
V
w(M ) =
\L∈L(σ)
V
L(w)L(M).
C’est ce th´eor`eme S1 dont nous allons donner un ´enonc´e et une preuve plus ´el´ementaires.
Disons un mot de la preuve. Dans l’appendice de [Sab87a] en collaboration avec F.J. Castro Jim´enez, C. Sabbah d´emontre l’existence d’un ´eventail Σ dit adapt´e `a la filtration V (M) apr`es quoi il montre dans la proposition 2.2.1 que pour tout cˆone d’un tel ´eventail, on a l’´egalit´e pr´ec´edente. La preuve de l’existence d’un tel ´eventail m´eriterait une mise au point.
En effet, elle s’appuie sur une division `a param`etre qui conduirait `a l’apparition de s´eries formelles dans les variables ∂
xide d´erivation.
ii) Soit V (M ) la filtration index´ee par
Zpd´efinie par : V
w(M ) =
\L∈UV
V
L(w)L(M ).
Comme cons´equence du th´eor`eme S1, nous avons : Corollaire S2.
(a) Pour tout w ∈
Zp,
V
w(M ) =
\L∈L(Σ)
V
L(w)L(M ),
o` u L(Σ) d´esigne l’ensemble des ´el´ements primitifs du 1-squelette de Σ.
(b) Il existe κ ∈
Nptel que pour tout w ∈
Zp, on ait
V
w(M ) ⊂ V
w(M) ⊂ V
w+κ(M ).
Faisons quelques commentaires sur la preuve de ce r´esultat. L’assertion (a) de S2 d´ecoule trivialement de S1, en effet :
V
w(M ) =
\σ∈Σ
¡ \
L∈σ
V
L(w)L(M )
¢=
\σ∈Σ
¡ \
L∈L(σ)
V
L(w)L(M )
¢par S1
=
\L∈L(Σ)
V
L(w)L(M ).
En ce qui concerne, l’assertion (b), C. Sabbah d´emontre que si un ´eventail Σ satisfait l’´enonc´e du th´eor`eme S1 alors la filtration V (M) est une bonne V (D
n+p) filtration ce qui, par un lemme usuel de comparaison entre bonnes filtrations fournit les inclusions voulues (il faut noter que la premi`ere inclusion de (b) est trivialement vraie et que c’est la deuxi`eme qui nous int´eresse).
Finissons le rappel de la preuve. Notons δ la classe de 1 dans le quotient M = D
n+p/I . Posons b(s) =
YL∈L(Σ)
³ Y
−L(v+κ)<k60
b
L¡
L(s) − k
¢´Par les assertions (a) et (b) de S2, on constate que :
b(−∂
tt)δ ∈ V
−v−κ(M ) ⊂ V
−v(M ), ce qui signifie que b(s) ∈ B
v(f ).
Nous allons maintenant ´enoncer les r´esultats principaux du pr´esent article.
On se donne un id´eal I de D
m(anneau des op´erateurs diff´erentiels `a coefficients analytiques faisant intervenir m variables). Dans [A-C-G01], A. Assi, F. Castro Jim´enez et M. Granger ont introduit l’ensemble U des formes lin´eaires L pour lesquelles la filtration de D
mnaturellement associ´ee est compatible avec la structure non commutative de D
m(cf. paragraphe 1.2). Ils ont
´etudi´e le comportement du gradu´e gr
L(I ) lorque L varie dans U . Consid´erons la relation sur U telle que L et L
0sont en relation si les gradu´es gr
L(h(I )) et gr
L0(h(I )) sont isomorphes (h(I ) d´esigne l’homog´en´eis´e de I dont nous rappelons la d´efinition plus loin). Cette relation est une relation d’´equivalence donnant sur U une partition constitu´ee de cˆ ones poly´edraux rationnels convexes.
L’eventail ainsi constitu´e est appel´e ´eventail de Gr¨obner (analytique) associ´e `a h(I) et not´e E(h(I)).
Maintenenant, posons m = n +p et reprenons les notations pr´ec´edentes. Comme nous le verrons, on peut naturellement inclure U
Vdans U . On note alors E
V= E
V(h(I)) l’´eventail obtenu comme restriction de E (h(I)) `a U
V. Voici les r´esultats qu’on se propose de montrer ici.
Th´ eor` eme 1 . Pour tout cˆ one σ de E
V,
σ
V
w(M) =
\L∈L(σ)
V
L(w)L(M ).
L’analogue du corollaire S2 en d´ecoule pour (a) et (b) en rempla¸cant le 1-squelette de Σ par
celui de E
V. En effet, la preuve du corollaire S2 fonctionne pour n’importe quel ´eventail d`es que ce
dernier satisfait le th´eor`eme S1.
Th´ eor` eme 2 . Pour p = 2, il existe κ ∈
N2calculable `a partir de bases de Gr¨obner associ´ees `a chaque cˆ one de l’´eventail E
V(ce calcul sera d´etaill´e `a la section 3) tel que pour tout w ∈
Z2,
V
w+κ(M ) ⊂ V
w(M ).
Pour p
>3, une g´en´eralisation de ce r´esultat semble se heurter `a des difficult´es techniques difficiles `a r´esoudre.
En r´esum´e, voici l’apport du pr´esent article :
– Un ´enonc´e et une preuve constructifs du th´eor`eme cl´e S1 ce qui fournit une approche plus
´el´ementaire et plus constructive de l’´etape 2 de la preuve de C. Sabbah et qui permet d’´eviter la notion d’´eventail adapt´e.
– Pour p = 2, une preuve enti`erement constructive de l’´etape 2 dans la preuve de C. Sabbah.
Je signale que cet article constitue une partie de ma th`ese [Bah03] dans laquelle on pourra trouver une autre preuve de l’assertion (a) de S2 sans passer par le th´eor`eme 1.
D´ecrivons le contenu de cet article.
Dans une premi`ere section, nous faisons un certain nombre de rappels concernant le th´eor`eme de division dans D
mhzi tel qu’il est ´enonc´e dans [A-C-G01], les notions de base standard et d’´eventail de Gr¨obner. La section 2 est consacr´ee `a la d´emonstration du th´eor`eme 1. Dans la troisi`eme section, nous d´emontrons le th´eor`eme 2.
1. Rappels et r´ esultats pr´ eparatoires
Dans les paragraphes qui suivent, nous rappelons, sans donner les d´emonstrations un certain nombre de notions et de r´esultats qui nous seront utiles dans les sections 2 et 3.
1.1 Homog´ en´ eisation
Comme dans [C-N97], nous introduisons l’anneau D
mhzi. C’est avec cet anneau que les auteurs de [A-C-G01] ont introduit l’´eventail de Gr¨obner analytique.
Dans ce paragraphe et jusqu’`a 1.3.2, x = (x
1, . . . , x
m) et D
md´esigne l’anneau des op´erateurs diff´erentiels `a coefficients dans
C{x}. On d´efinit l’anneau D
mhzi comme la
C{x}-alg`ebre engendr´ee par ∂
x1, . . . , ∂
xm, z o` u les seules relations de commutation non triviales sont :
[∂
xi, c(x)] = ∂c(x)
∂x
iz pour i = 1, . . . , n et c(x) ∈
C{x}.Dans l’anneau D
m, on note deg(P ) le degr´e total en les ∂
xid’un ´el´ement P . Consid´erons la filtration associ´ee. Elle s’´etend naturellement `a D
mhzi en consid´erant le degr´e total en les ∂
xiet z. Cette filtration fait de D
mhzi une alg`ebre gradu´ee :
D
mhzi =
Md∈N
D
mhzi
davec D
mhzi
d=
Mk+|β|=d
C
{x}∂
xβz
k,
o` u β ∈
Nm, ∂
xβ= ∂
βx11· · · ∂
xβmmet |β| = β
1+ · · · + β
m.
On dit qu’un op´erateur P ∈ D
mhzi est homog`ene (de degr´e d) si P ∈ D
mhzi
d. Pour P ∈ D
m, on d´efinit son homog´en´eis´e h(P ) ∈ D
mhzi comme suit.
On ´ecrit P =
Pβ
c
β(x)∂
xβet on pose h(P ) =
Pβ
c
β(x)∂
xβz
d−|β|o` u d = deg(P ), ainsi h(P ) est homog`ene de degr´e deg(P ).
De plus pour un id´eal I de D
m, on d´efinit h(I ) comme l’id´eal (`a gauche) de D
mhzi engendr´e par
l’ensemble des h(P ) avec P parcourant I .
1.2 Filtrations, divisions et bases standards
Nous rappelons les notions usuelles de filtrations sur D
met D
mhzi, le th´eor`eme de division dans D
mhzi de [A-C-G01]. Nous rappelons aussi les notions de bases standards et bases standards r´eduites minimales.
Soit U l’ensemble des formes lin´eaires L :
R2m→
R,L(α, β) =
Pn1
e
iα
i+
Pn1
f
iβ
iavec pour tout i = 1, . . . , n, e
i 60 et e
i+ f
i >0. On ´etend U `a
R2m+1en posant L(α, β, k) = L(α, β).
Pour P ∈ D
mhzi (resp. P ∈ D
m), on ´ecrit P =
Pα,β,k
a
α,β,kx
α∂
xβz
k(avec a
α,β,k= 0 pour k > 0 si P ∈ D
m). On d´efinit le diagramme de Newton de P, not´e N (P ) ⊂
N2m+1(resp. ⊂
N2m), comme l’ensemble des (α, β, k) ∈
N2m+1pour lesquels a
α,β,k6= 0.
Etant donn´e L ∈ U et P ∈ D
mhzi (ou P ∈ D
m), on d´efinit l’ordre de P par rapport `a L comme ord
L(P) = max L(N (P )). Cette ordre induit une filtration F
Lsur D
mhzi ou D
mindex´ee par L(
N2m+1) donn´ee par :
F
kL(D
mhzi) = {P ∈ D
mhzi; ord
L(P )
6k}
ainsi qu’un gradu´e associ´e gr
L(D
mhzi) =
Mk∈L(N2m+1)
F
kL(D
mhzi)/F
<kL(D
mhzi).
Pour P ∈ D
mhzi, on note σ
L(P) ∈ gr
L(D
nhzi) le symbole principal de P , i.e. la classe de P dans quotient F
kL(D
mhzi)/F
<kL(D
mhzi) avec k = ord
L(P ). Si J est un id´eal de D
mhzi, on a une filtration F
L(J) induite qui conduit `a un id´eal gradu´e de gr
L(D
mhzi) qu’on note gr
L(J) et qui est engendr´e par l’ensemble des σ
L(P ) pour P ∈ J .
Pour une forme L ∈ U, on d´efinit deux ordres : <
Lsur
N2met <
hLsur
N2m+1: (α, β) <
L(α
0, β
0) ⇐⇒
L(α, β) < L(α
0, β
0) ou
¡´egalit´e et |β| < |β
0|
¢ou
¡´egalit´es et (α, β) >
0(α
0, β
0)
¢, o` u <
0est un bon ordre compatible avec l’addition fix´e pour toute la suite.
(α, β, k) <
hL(α
0, β
0, k
0) ⇐⇒
(
k + |β| < k
0+ |β
0| ou
¡´egalit´e et (α, β) <
L(α
0, β
0)
¢. Pour P ∈ D
mhzi, on d´efinit l’exposant privil´egi´e exp
<hL
(P) = max
<hL
(N (P )) et le monˆ ome privil´egi´e mp
<hL
(P ) = (x, ∂
x, z)
exp<hL(P). De mˆeme pour P ∈ D
met <
L`a la place de <
hL. Notons que exp
≺(P Q) = exp
≺(P ) + exp
≺(Q) d`es que ≺ est compatible avec l’addition ce qui est le cas pour
<
Let <
hL. Rappelons le th´eor`eme de division dans D
mhzi de [A-C-G01].
Soit L ∈ U . Soient Q
1, . . . , Q
rune famille d’´el´ements de D
mhzi. Notons (∆
1, . . . , ∆
r, ∆) la ¯ partition de
N2m+1d´efinie `a partir des exp
<hL
(Q
j) : – ∆
1= exp
<hL
(Q
1) +
N2m+1– ∆
j= (exp
<hL
(Q
j) +
N2m+1)
r(
Si=j−1i=1
∆
i) pour j = 2, . . . , r – ∆ = ¯
N2m+1r(
Sj=rj=1
∆
j)
Th´ eor` eme 1.1 . ([A-C-G01] Theorem 7) Pour tout P ∈ D
mhzi il existe un unique (q
1, . . . , q
r, R) ∈ (D
mhzi)
r+1tel que :
i) P = q
1Q
1+ · · · + q
rQ
r+ R
ii) pour tout j = 1, . . . , r, si q
j6= 0 alors N (q
j) + exp
<hL
(Q
j) ⊂ ∆
jiii) si R 6= 0 alors N (R) ⊂ ∆ ¯
On appelle R le reste de la division de P par les Q
jrelativement `a <
hL.
Corollaire 1.2 . – exp
<hL
(P ) = max
<hL
{exp
<hL
(q
jQ
j), j = 1, . . . , r; exp
<h L(R)}
– ord
L(P) = max{ord
L(q
jQ
j), j = 1, . . . , r; ord
L(R)}
Soit J un id´eal de D
mhzi et Q
1, . . . , Q
r∈ J . On dit que Q
1, . . . , Q
rforment une <
hL-base standard de J si pour tout P dans J , le reste de la division de P par Q
1, . . . , Q
rest nul. Consid´erons l’ensemble des exposants de J, Exp
<hL
(J ) = {exp
<hL
(P), P ∈ J
r0}. Etant donn´es Q
1, . . . , Q
r∈ J, les deux assertions suivantes sont ´equivalentes (grˆace aux th´eor`eme de division) :
– Les Q
jforment une <
hL-base standard de J – Exp
<hL
(J ) =
Srj=1
(exp
<hL
(Q
j) +
N2m+1)
L’existence d’une base standard est assur´ee par le lemme de Dickson qui dit que si une partie E de
Nq(q ∈
N r0) v´erifie E +
Nq= E (ce qui est le cas de Exp
<hL
(J )) alors il existe F ⊂ E fini tel que E = ∪
e∈F(e +
Nq).
Il est facile de voir qu’une base standard n’est pas unique, c’est pour cela qu’il existe une notion de base standard r´eduite minimale :
D´ efinition. Soit Q
1, . . . , Q
rune <
hL-base standard de J ⊂ D
mhzi et soit e
j= exp
<hL
(Q
j) pour j = 1, . . . , r.
– On dit qu’elle est minimale si pour toute partie finie F de
N2m+1on a l’implication suivante : Exp
<hL
(J ) =
[e∈F
(e +
N2m+1) ⇒ {e
1, . . . , e
r} ⊆ F.
– On dit qu’elle est r´eduite si les Q
jsont unitaires (i.e. le coefficient du monˆone privil´egi´e est 1) et si pour tout j :
(N (Q
j)
re
j) ⊂ (N
2m+1rExp
<h L(J)).
Il existe une unique <
hL-base standard r´eduite minimale d’un id´eal J ⊂ D
mhzi.
Notons que si l’id´eal J est homog`ene alors la base standard r´eduite minimale est constitu´ee d’´el´ements homog`enes. Nous terminons ce paragraphe par un lemme qui illustre l’int´erˆet des bases standards r´eduites minimales. Nous l’appliquerons dans la section suivante.
Lemme 1.3. Soient <
1et <
2deux ordres sur
N2m+1qui permettent de faire des divisions dans D
mhzi (par exemple <
i=<
hLi
avec L
1et L
2deux formes). Soit {Q
1, . . . , Q
r} la base standard r´eduite minimale d’un id´eal J ⊂ D
mhzi par rapport `a l’ordre <
1. Supposons que pour tout j, exp
<1(Q
j) et exp
<2(Q
j) soient ´egaux. Alors {Q
1, . . . , Q
r} est aussi la base standard r´eduite minimale de J par rapport `a <
2.
Nous omettons la preuve. Disons simplement que ce qui importe lors d’une division, c’est l’ensemble des exp
<(Q
j) et pas l’ordre <. Ainsi, diviser par les Q
jpar rapport `a <
1ou <
2donnera les mˆemes quotients et le mˆeme reste.
1.3 Eventail de Gr¨ obner
Dans ce paragraphe, nous rappelons le r´esultat principal de [A-C-G01] d´ecrivant l’´eventail de
Gr¨obner d’un id´eal. Nous introduisons aussi le V -´eventail de Gr¨obner E
V(h(I)), ce sera l’objet
principal des sections 2 et 3.
1.3.1 On se donne un id´eal I de D
met on consid`ere h(I) ⊂ D
mhzi son homog´en´eis´e. Pour L et L
0dans U , on d´efinit la relation :
L ∼ L
0⇐⇒ gr
L(D
mhzi) ' gr
L0(D
mhzi) et gr
L(h(I )) ' gr
L0(h(I)).
Cette relation est une relation d’´equivalence sur U .
Th´ eor` eme 1.4 . [A-C-G01] La partition sur U donn´ee par la relation d’´equivalence pr´ec´edente est constitu´ee de cˆ ones poly´edraux rationnels convexes. Cette partition qu’on note E(h(I)) est appel´ee
´eventail de Gr¨obner (analytique) de h(I).
De plus pour chaque cˆ one σ ∈ E (h(I)), il existe Q
1, . . . , Q
r∈ h(I ) homog`enes tels que : – pour tout L, L
0∈ σ, σ
L(Q
j) = σ
L0(Q
j) et exp
<hL
(Q
j) = exp
<hL0
(Q
j) pour tout j.
– pour tout L ∈ σ, l’ensemble {Q
1, . . . , Q
r} est la base standard r´eduite minimale de h(I ) par rapport `a <
hL.
Remarquons que la deuxi`eme condition nous montre que sur un cˆ one σ, l’ensemble Exp
<h L(h(I )) des exposants de h(I ) par rapport `a <
hLest constant lorsque L parcourt σ.
1.3.2 A partir de maintenant, on travaillera dans D
n+pet D
n+phzi (i.e. m = n + p). Pour j = 1, . . . , p, on notera V
j∈ U la forme lin´eaire donn´ee par : V
j(α, µ, β, ν) = ν
j− µ
jo` u α, β ∈
Nnet µ, ν ∈
Np. Cette forme lin´eaire donne lieu `a une filtration qu’on note aussi V
jet qui n’est rien d’autre que la V -filtration de Kashiwara-Malgrange associ´ee `a la variable t
j(rappelons que dans D
n+p, les variables sont x = (x
1, . . . , x
n) et t = (t
1, . . . , t
p)). On note alors V la multifiltration V = (V
1, . . . , V
p).
Nous noterons U
V⊂ U le sous-ensemble des formes lin´eaires L s’´ecrivant : L = l
1V
1+ · · · + l
pV
p,
avec (l
1, . . . , l
p) ∈ (
R>0)
p, aussi nous identifierons U
Vet (
R>0)
p.
A partir de maintenant, pour L ∈ U
V, on notera V
Lla filtration associ´ee `a L (conform´ement aux notations de [Sab87a]). Notons que pour L ∈ U
V, gr
L(D
n+phzi) est isomorphe `a un sous-anneau de D
n+phzi, ainsi nous consid´ererons que tous les calculs se feront dans D
n+phzi. Maintenant, consid´erons la restriction de E (h(I)) `a U
V. Ceci donne lieu au V -´eventail de Gr¨obner de h(I) que l’on note E
V(h(I )). Comme cons´equence, on obtient un analogue du th´eor`eme 1.4 :
Corollaire 1.5. Pour chaque cˆ one σ de E
V(h(I )), il existe Q
1, . . . , Q
r∈ h(I ) homog`enes tels que : – pour toute L, L
0∈ σ, σ
L(Q
j) = σ
L0(Q
j) et exp
<hL
(Q
j) = exp
<hL0
(Q
j) pour tout j.
– pour tout L ∈ σ, l’ensemble {Q
1, . . . , Q
r} est la base standard r´eduite minimale de h(I ) par rapport `a <
hL.
On voit que pour chaque cˆ one σ, il existe des Q
jqui, pour tout L de σ, forment la base standard r´eduite minimale de h(I) par rapport `a <
hL. S’il n’y pas de confusion possible, on l’appelle la base standard de h(I) associ´ ee ` a σ.
Terminons ce paragraphe par quelques remarques et notations. Un cˆ one σ de E
V(h(I )) n’est pas n´ecessairement ouvert (il peut ˆetre ”semi-ouvert”). Voici comment on d´efinit L(σ) :
on consid`ere d’abord l’adh´erence ¯ σ de σ. Il existe L
1, . . . , L
q∈ U
Vqu’on suppose primitifs (avec q
>1 pouvant ˆetre plus grand que p) tels que :
¯
σ = {L = r
1L
1+ · · · r
qL
q; r
i>0}.
Supposons q minimal alors L(σ) est l’ensemble {L
1, . . . , L
q}. L’ensemble L(E
V(h(I ))) n’est alors rien d’autre que la r´eunion des L(σ) avec σ ∈ E
V(h(I )) (remarquons qu’il est constitu´e d’´el´ements entiers car tout cˆ one σ est rationnel).
On d´efinit l’int´erieur de σ comme l’ensemble des combinaisons `a coefficients strictement positifs des L
i. On note iL
1, . . . , L
qh le cˆ one ouvert engendr´e par les L
i. D’autre part si L
1et L
2sont dans U
V, on note iL
1, L
2i = {r
1L
1+ r
2L
2; r
1> 0, r
2 >0} le cˆ one semi-ouvert contenant L
2mais non L
1.
Dans la suite, on ´ecrira E
V`a la place de E
V(h(I)).
2. D´ emonstration du th´ eor` eme 1
Soit σ un cˆone de E
V. Nous avons vu dans le corollaire 1.5 qu’il existe une famille Q
1, . . . , Q
rde h(I ) qui est la base standard r´eduite minimale de h(I ) par rapport `a <
hLet ce pour tout L dans σ. Maintenant, que se passe-t-il pour une forme lin´eaire L appartenant `a l’adh´erence de σ mais qui n’est pas dans σ (ce qui peut arriver pour un ´el´ement de L(σ)) ? Bien entendu les Q
jne forment pas n´ecessairement une base standard de h(I ) pour l’ordre <
hL. Par contre il est possible, et c’est le but du r´esultat suivant, de construire un ordre que nous noterons
¢σL(car il d´epend de L et de σ) pour lequel les Q
jforment la base standard r´eduite minimale de h(I). Voici comment on d´efinit l’ordre en question.
D’abord on fixe une forme lin´eaire L
σdans l’int´erieur de σ et pour (α, µ, β, ν, k) et (α
0, µ
0, β
0, ν
0, k
0) dans
Nn+p+n+p+1on pose :
(α, µ, β, ν, k)
¢σL(α
0, µ
0, β
0, ν
0, k) ⇐⇒
k + |β| + |ν| < k
0+ |β
0| + |ν
0| ou
¡= et L(α, µ, β, ν) < L(α
0, µ
0, β
0, ν
0)
¢ou
¡= et = et (α, µ, β, ν ) <
Lσ(α
0, µ
0, β
0, ν
0)
¢.
Proposition 2.1. Soit L ∈ U
Vappartenant `a l’adh´erence de σ ∈ E
Vet soit Q
1, . . . , Q
rla base standard de h(I ) associ´ee au cˆ one σ. Alors pour tout j = 1, . . . , r et pour tout L
0dans iL, L
σi :
exp
<hL0
(Q
j) = exp
¢σL
(Q
j).
Comme cons´ equence de cette proposition, nous obtenons que les Q
jforment la base stan- dard r´ eduite minimale de h(I) pour l’ordre
¢σL. En effet, il suffit pour cela d’appliquer le lemme 1.3.
D´emonstration.
En utilisant le corollaire 1.5, on obtient exp
¢σL
(Q
j) = exp
¢σL
(σ
L(Q
j))
= exp
<hLσ
(σ
L(Q
j)) par d´efinition de
¢σLet <
hLσ= exp
<hLσ
(σ
Lσ(σ
L(Q
j)))
= exp
<hLσ
(σ
Lσ(Q
j)) car σ
L00(Q
j) est constant ∀L
00∈iL, L
σi, voir la figure 2 ci-apr`es.
= exp
<h Lσ(Q
j)
= exp
<h L0(Q
j).
L1
1
2 2
V L = L
L L’
exp
L
( Qj) V
Figure 2. Diagramme de Newton d’un Q
jassoci´e `a σ =iL
2, L
1i
Rappelons que I est un id´eal de D
n+p, M = D
n+p/I et δ est la classe de 1 dans M. Soit σ un cˆ one de E
V. Notons L
1, . . . , L
qles ´el´ements de L(σ).
Lemme 2.2. Soit i
0∈ {1, . . . , q}, m ∈ V
λLi0i0
(M) avec λ
i0∈
Qet P ∈ D
n+ptel que P δ = m et ord
Li0(P) > λ
i0alors il existe P
0∈ D
n+ptel que :
– P − P
0∈ I c’est-`a-dire P
0δ = m – ord
Li0(P
0) < ord
Li0(P )
– ord
Li(P
0)
6ord
Li(P) pour i ∈ {1, . . . , q}
r{i
0}.
En d’autres termes, il est possible de faire baisser l’ordre par rapport `a l’un des L
isans augmenter l’ordre par rapport aux autres L
i. Avec ce lemme, nous sommes en mesure de donner une
D´emonstration du th´eor`eme 1.
Soit m ∈
TL∈L(σ)
V
L(v)L(M) alors pour i = 1, . . . , q, il existe P
i∈ D
n+ptel que P
iδ = m et ord
Li(P
i)
6L
i(v). On pose ˜ P
1= P
1. En appliquant un nombre fini de fois le lemme avec i
0= 2 (la premi`ere fois avec P = ˜ P
1et λ
i0= ord
Li0( ˜ P
1)), on construit ˜ P
2tel que P ˜
2δ = m et ord
Li( ˜ P
2)
6L
i(v) pour i = 1, 2. On recommence le processus avec i
0= 3 et P = ˜ P
2, etc. Apr`es un nombre fini d’´etapes on obtient ˜ P
q∈ D
n+ptel que ˜ P
qδ = m et pour tout i = 1, . . . , q, ord
Li( ˜ P
q)
6L
i(v). Ceci montre bien que m ∈
σV
v(M).
Pour finir cette section, il ne reste plus qu’`a d´emontrer le lemme pr´ec´edent :
D´emonstration de 2.2.
Pour simplifier les notations, nous ferons la d´emonstration avec i
0= 1, λ = λ
i0et
¢Li=
¢σLi
. Notons Q
1, . . . , Q
rla base standard de h(I ) associ´ee au cˆ one σ.
Par hypoth`ese, il existe P
1∈ D
n+pavec P
1δ = m et ord
L1(P
1)
6λ. Il existe l
0, l, l
1∈
Ntels que z
l0h(P − P
1) = z
lh(P ) − z
l1h(P
1). On pose alors H = z
lh(P ), H
1= z
l1h(P
1) et H
0= H − H
1et comme P − P
1∈ I , on a H
0∈ h(I ).
Consid´erons la division de H
0par les Q
jrelativement `a l’ordre
¢L1: H
0=
r
X
j=1
q
jQ
javec N (q
j) + exp
¢L1
(Q
j) ⊂ ∆
jpour tout j
o` u les ∆
j⊂
N2n+2p+1forment la partition de Exp
¢L1
(h(I )) associ´ee aux exposants privil´egi´es des Q
j(voir le th´eor`eme de division 1.1 rappel´e `a la section 1).
Comme pour tout i, j, les exposants exp
¢L1
(Q
j) et exp
¢Li(Q
j) sont ´egaux, la division pr´ec´edente est aussi une division relativement aux ordres
¢L2, . . . ,
¢Lq. Par cons´equent, pour tout i = 1, . . . , q et j = 1, . . . , r :
ord
Li(H
0)
>ord
Li(q
jQ
j).
Notons J l’ensemble des j ∈ {1, . . . , r} pour lesquels ord
L1(H
0) = ord
L1(q
jQ
j), nous avons alors : σ
L1(H
0) = σ
L1(H) =
Xj∈J
σ
L1(q
j)σ
L1(Q
j).
On consid`ere et on note W =
Xj∈J
σ
L1(q
j)Q
j. C’est un ´el´ement de h(I).
Posons H
0= H − W . Nous allons montrer les deux assertions suivantes.
i) ord
L1(H
0) < ord
L1(H),
ii) ord
Li(H
0)
6ord
Li(H) pour i = 2, . . . , q.
i) On a clairement σ
L1(H) = σ
L1(W ). Par cons´equent,
H
0= (H − σ
L1(H)) − (W − σ
L1(W )).
On voit alors facilement que les deux termes entre parenth`eses ont un L
1-ordre strictement inf´erieur `a celui de H.
ii) Fixons i entre 2 et q.
En utilisant 1.5, pour tout j, on a : exp
¢Li
(σ
L1(Q
j)) = exp
¢Li
(Q
j). (1)
D’autre part, par construction des q
j, pour tout j on a : N (q
j) + exp
¢Li(Q
j) ⊂ ∆
j, ce qui entraine ceci pour tout j :
N (σ
L1(q
j)) + exp
¢Li(σ
L1(Q
j)) ⊂ ∆
j. (2) Maintenant, nous avons σ
L1(W ) =
Pj∈J
σ
L1(q
j)σ
L1(Q
j). Par la relation (2), on peut dire que cette ´ecriture est le r´esultat de la division de σ
L1(W ) par {σ
L1(Q
j), j ∈ J } relativement `a
¢Li
, par cons´equent :
exp
¢Li(σ
L1(W )) = max
j∈J
{exp
¢Li(σ
L1(q
j)σ
L1(Q
j))}. (3) De la mˆeme mani`ere, on peut montrer que
exp
¢Li
(W ) = max
j∈J
{exp
¢Li
(σ
L1(q
j)Q
j)}. (4)
Par cons´equent, grˆ ace `a (3), (4) et (1), on obtient l’´egalit´e exp
¢Li
(σ
L1(W )) = exp
¢Li
(W ), ce qui donne en particulier ord
Li(W ) = ord
Li(σ
L1(W )). D’o` u les ´egalit´es et in´egalit´es suivantes :
ord
Li(W ) = ord
Li(σ
L1(W ))
= ord
Li(σ
L1(H)) car σ
L1(W ) = σ
L1(H)
6ord
Li(H).
Par cons´equent, ord
Li(H
0)
6ord
Li(H). Les deux assertions sont d´emontr´ees.
Maintenant, effectuons la sp´ecialisation z = 1 (qui est un morphisme d’alg`ebres D
n+phzi → D
n+p)
et posons P
0= H
|z=10= P −W
|z=1. On a W ∈ h(I) donc W
|z=1∈ I et P
0δ = m. Apr`es sp´ecialisation,
les assertions 1 et 2 deviennent : ord
Li(P
0)
6ord
Li(P ) pour tout i = 1, . . . , q avec in´egalit´e stricte pour i = 1. Le lemme est d´emontr´e.
3. D´ emonstration du th´ eor` eme 2
Dans cette section, nous allons d´emontrer le th´eor`eme 2. Nous allons dans un premier temps ´enoncer plus pr´ecis´ement l’assertion en question, puis nous en ´ecrirons la preuve. Nous verrons qu’elle consiste essentiellement en une analyse raffin´ee du lemme pr´ec´edent 2.2, en effet nous ferons ce qu’on pourrait appeler un “contrˆole de la mont´ee de l’ordre” par rapport ` a la forme V
1.
Rappelons que dans ce paragraphe, p ´egale 2.
Notation.
– Soient L
1, L
2deux formes non nulles de U
V. Ecrivons L
i= a
iV
1+ b
iV
2avec a
i, b
i >0. On dit que L
1est inf´erieure (resp. strictement inf´erieure) `a L
2si b
1/a
16b
2/a
2(resp. b
1/a
1< b
2/a
2).
On abr`egera cette notion en notant L
1 6L
2(resp. L
1< L
2). Par convention b/0 = +∞, toute forme L est inf´erieure `a V
2.
– Soient L
16= L
2dans U
Vet H ∈ D
n+phzi. On dit que H est L
1-homog`ene si H = σ
L1(H). On dit que H est (L
1, L
2)-homog`ene si H = σ
L1(σ
L2(H)).
– Soit L une forme dans U
V. Nous noterons
¢Ll’ordre sur
Nn+2+n+2+1donn´e par : (α, µ, β, ν, k)
¢L(α
0, µ
0, β
0, ν
0, k) ⇐⇒
k + |β + ν| < k
0+ |β
0+ ν
0| ou
¡= et L(α, µ, β, ν ) < L(α
0, µ
0, β
0, ν
0)
¢ou
¡= et = et (α, µ, β, ν ) <
V1(α
0, µ
0, β
0, ν
0)
¢.
Nous remarquons qu’en adoptant les notations du paragraphe pr´ec´edent et en posant σ = iV
1, Lh (avec L 6= V
1) alors on a :
¢L=
¢σL. Si par contre L = V
1alors
¢L=<
hV1.
Soit σ un cˆ one de E
Vde dimension 2 (maximale) et {L
1, L
2} = L(σ) avec L
1< L
2. Notons Q
1, . . . , Q
rla base standard de h(I ) associ´ee `a σ. On d´efinit κ
1σ∈
Npar :
κ
1σ= max{ord
V1(Q
j) − ord
V1(σ
L2(Q
j)), j = 1, . . . , r}.
Avec les notations pr´ec´edentes, nous avons (voir la figure 3) : ord
V1(σ
L2(Q
j)) = ord
V1(exp
¢L2