Article pp.7-10 du Vol.3 n°1 (2005)

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Éditorial

Distances et savoirs aborde son troisième volume avec un numéro généraliste, qui embrasse territoires, organisations et acteurs les plus directement concernés, les étudiants et les tuteurs à distance.

Cependant, ce numéro se veut aussi tout particulièrement porteur de repères, comme le sont également les numéros précédents. Mais les textes proposés ici sont plus explicitement axés sur la recherche de modèles et d’effets repérables ; l’entretien, comme les lectures d’ouvrages s’exercent à discerner indices, aspérités et reliefs marquants. Enfin, plutôt que d’offrir une biblio-webographie classique nous avons questionné des observatoires spécialisés sur leurs propres repérages dans les champs qui intéressent la revue.

Ce numéro est aussi l’occasion pour nous de remercier, en premier lieu, les experts du comité éditorial qui font ce travail d’identification et de repérage, et tous ceux qui sont sollicités régulièrement par la revue à l’occasion d’un numéro thématique ou d’un colloque auquel la revue a prêté son concours¹, pour lire les propositions de texte, les faire progresser, repérer des auteurs et des thèmes pertinents à explorer, et qui se montrent toujours disponibles et généreux de leur temps, de leur expérience.

Quelque 60 articles, témoignages, études de cas, entretiens, lectures et discussions, et de nombreuses références biblio-webographiques jalonnent le parcours des deux premiers volumes de la revue, composés de numéros généralistes et de quatre numéros thématiques (« Le temps du partenariat », « e-formation, des enjeux aux usages », « Enigmes de la relation pédagogique à distance », « Normes et standards »).

Les partenaires experts du premier volume, cités dans le numéro 1 du volume 2, ont participé, pour la plupart d’entre eux, au deuxième volume et ont été rejoints par de nouveaux collègues (voir ci-dessous). Tous sont ici chaleureusement remerciés pour leur aide à la revue et aux auteurs avec lesquels Distances et savoirs dialogue (qu’ils soient finalement publiés ou non), qui bénéficient de leurs avis éclairés, de leur vigilance pour que ressortent et soient accessibles les travaux et les observations les plus pertinents du domaine de l’enseignement et de la formation à distance, de l’e-learning pour certains.

1. Cf. http://www.cned.fr/ds/colloque.htm, 25 novembre 2004, L’industrialisation du tutorat à distance.

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur ds.revuesonline.com

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8 Distances et savoirs. Volume 3 – n°1/2005

Nicolas Balacheff Marie-José Barbot Christophe Bernard Sébastien Brunet Yves Cartonnet Pierre Caspar Martine Cauvin Alain Chaptal Ghislaine Chartron Hugues Choplin Brigitte Denis Chantal D’Halluin Elisabeth Fichez Serge Garlatti Gilles Gauthier Viviane Glikman Patrice Grevet

Patrick Guillemet Marc Guiraud Jean-Luc Gurtner Frédéric Haeuw Denis Harvey Richard Hotte Geneviève Jacquinot Alain Jaillet

Martine Jaudeau Denys Lamontagne Marie-Noëlle Lamy Nancy Lauzon Sarah Lemarchand Pascal Leroux Dominique Liautard Louise Marchand Pascal Marquet

Bernard Miège Philippe Morin Emma Nardi Jacques Naymark Eric Norman Gilbert Paquette Alain Payeur Laurent Petit Jean-Paul Pinte Corinne Primois Françoise Thibault Robert Thivierge Turid Trebbi Gaëtan Tremblay Jean-Pierre Vidal Jacques Wallet Gérard Weidenfeld

Avis, idées, savoirs, conseils, expérience, écritures… toutes traces de leurs collaborations dont les étapes seraient parfois aussi intéressantes à connaître que le texte achevé, – format obligé d’une revue imprimée – mais que d’autres dispositifs, numériques en l’occurrence, pourront privilégier.

Cependant, comme l’écrivait Louise Merzeau en 1997² : « La tentation des sociétés modernes de capitaliser à l’infini tout ce qu’elle produisent pose en ce sens une vraie question. Si les nouvelles technologies accréditent l’utopie d’une capture intégrale des événements, des phénomènes et des messages, elles ne nous dispensent pas de nous rappeler que la mémoire exige l’oubli. » Nous ne conserverons ici que l’état abouti des travaux, tel que les lecteurs de la revue peuvent l’exiger, pour lequel ils manifestent leur intérêt, et qu’ils sont invités à commenter à leur tour.

Revenons donc à la présente livraison de Distances et savoirs, aux repérages effectués dans l’espace des territoires et à la mémoire des observatoires.

L’aménagement du territoire et l’enseignement supérieur à distance se conjuguent. L’utilisation des technologies de communication synchrone (visioconférence) pour un enseignement supérieur à la recherche de modèles de changement concerne collectivités locales et entreprises. Roxana Ologeanu-Taddei étudie les interventions et les partenariats qui amènent les universités vers des formes d’industrialisation de la formation ; mais celles-ci approchent-elles réellement d’une rationalisation et de modèles repérables ?

2. In Courrier de l’Unesco, juin 1997.

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Éditorial 9

On peut aussi tenter de repérer des comportements d’entreprise en matière d’e- learning, en ayant recours à la démarche inductive préconisée par la grounded theory. C’est ce qu’a appliqué Corinne Baujard dans le contexte d’une recherche doctorale, auprès de plusieurs entreprises sensibles aux enjeux financiers, technologiques et organisationnels impliqués dans la formation. Interrogations, enthousiasme, scepticisme font partie des repérages, aboutissant à l’identification de deux scénarios pour l’apprentissage par le e-learning.

Après ceux des territoires, puis des entreprises et des institutions, nous sommes confrontés aux comportements des étudiants eux-mêmes, qu’Alain Jaillet étudie. Il interroge pour ce faire les effets des dispositifs d’apprentissage collaboratif à distance, et analyse un outil spécifique, une plate-forme d’enseignement à distance, en tant qu’instrument de mesure et de repérage de typologies de profils d’apprentissage, « ou même d’étudiants ». Son étude envisage le triplet – assiduité, disponibilité, implication – comme instrument de repérage au service des enseignants.

Mais repérer, identifier ne suffit pas, il convient de débattre des repères. C’est ce que font Xavier Boquien, Arnaud Du Crest, Alain Meyer, Luc Pasquier, François Polidori, Pierre Simon et Robert Stahl, dans un plaidoyer vigoureux en faveur de la formation individualisée et à distance. Les enjeux d’un (toujours ?) hypothétique marché de la formation continue portée par les technologies de l’information et de la communication mettent-ils le principe de l’individualisation de la formation – et la responsabilisation de l’apprenant – en porte-à-faux ?

Débat, discussion, et puis aussi reconnaissance, à travers les analyses de deux ouvrages : Pascal Marquet propose une lecture d’un ouvrage coordonné par Imad Saleh et Soufiane Bouyahi Enseignement ouvert et à distance : épistémologie et usages. Il s’agit des actes de journées d’études organisées entre 2002 et 2004, remarquables reflets d’une partie de la communauté francophone dans les développements passés et récents de l’enseignement et de la formation à distance,

« bref, du e-learning ». Les différents exposés attestent de la vitalité des travaux et de l’ampleur des défis que les chercheurs francophones entendent relever.

Après la reconnaissance des chercheurs, la lecture de Jacques Wallet identifie dans le livre de Louise Marchand et de Jean Loisier, Pratiques d’apprentissage en ligne, un guide, un « ouvrage précieux », qui devrait constituer une référence aux multiples repères dans les vademecum des différents acteurs de la formation à distance comme des auteurs de cours sur la formation.

Enfin, tendances, effets, espoirs, enjeux supposés ou réels, études rapides ou approfondies… sont annoncés et repérés quotidiennement, notamment par des organismes spécialisés qui inscrivent une cartographie à la fois pragmatique et réaliste des faits et tendances de la formation ouverte et à distance, et font émerger la transversalité et le foisonnement du champ.

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10 Distances et savoirs. Volume 3 – n°1/2005

Trois des principaux observatoires, Algora, Thot, et l’Agence Education Emploi Formation (AEF), références incontestables dans le monde de la formation, ont bien voulu effectuer pour Distances et savoirs une sélection au sein de leurs propres repérages, selon la consigne suivante : « faire ressortir les éditoriaux parmi les plus significatifs, en vous laissant le soin de choisir les textes qui vous paraîtraient les plus représentatifs des différentes périodes traversées ces deux ou trois dernières années : enthousiasme, craintes et déceptions, reprise de l’intérêt... en matière d’enseignement et de formation à distance et d’e-learning ».

C’est sur ce regard en arrière que se clôt le présent numéro, premier d’un troisième volume qui explorera la question de l’industrialisation de la formation à distance, l’enseignement à distance au niveau scolaire, et l’expérience des campus numériques.

Au moment de mettre sous presse, nous apprenons le décès de notre collègue et ami Gérard Weidenfeld, membre du comité éditorial de Distances et savoirs. Nous dédions ce numéro au RTÃEKGWZ EQORCIPQP SWOKN HWV FÂU NC ETÃCVKQP FG NC TGXWG

Martine Vidal Monique Grandbastien Pierre /INKP