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Article pp.85-99 du Vol.3 n°1 (2005)

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Thot a repris du service. Dieu du savoir et des communications, il est, par définition, le protecteur de la formation à distance. Habiliter et responsabiliser sont ses prémices. Thot aime bien les théories et les idées dans la mesure où elles trouvent une utilité, d’où son parti pris pour les applications et les idées pratiques. Dans cet esprit, les textes que nous présentons constituent des cadres d’application structurants qui nous semblent toujours appropriés. En tout cas, qui résument bien l’esprit dans lequel nous travaillons.

Rubrique : Technologies

Modèle opérationnel des campus numériques : les cinq couches du processus éducatif en ligne - ©Thot/Cursus 9-5-2005

Un campus virtuel effectue des tâches bien réelles pour des gens en chair et en os.

Au-delà des bits et des protocoles, une plate-forme de e-formation traite des individus aussi différents qu’il est possible d’imaginer.

Elle les entraîne dans un processus de transformation ; ainsi un individu sera-t-il d’abord intéressé par une offre de cours ; ensuite de personne intéressée il deviendra un apprenti-étudiant, puis il sera étudiant, ensuite diplômé, professionnel et éventuellement chercheur ou contributeur.

A chaque étape, la plate-forme intégrée au campus virtuel gérera son cheminement : l’individu entre dans un campus virtuel, le traverse et en ressort transformé...

Dans un campus virtuel, on distingue cinq couches très différentes par leurs fonctions. Comme il s’agit de couches concentriques, une même couche gère aussi bien l’accueil que la sortie de l’individu.

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Résumé, le processus se décrit ainsi :

Les couches d’un système éducatif se divisent en deux groupes, les couches internes, celles ou une personne s’active à l’intérieur de l’institution, et les couches externes, où les personnes gravitent autour mais ne se sont pas encore engagées.

Couches externes Couche créative

Pour contacter un individu, encore faut-il avoir quelque chose à lui offrir : on aura créé des cours ; on aura anticipé une demande. La prospective et la recherche auront contribué, tout comme les études de marché. Des créateurs et des concepteurs de cours se sont mis à l’ouvrage.

La plate-forme permet d’accueillir les créations de cours et même d’offrir les outils pour les créer. Il s’agit ici de la couche externe d’un campus virtuel, celle qui précède les actions publiques. Maintenant que l’on a un cours, on peut contacter l’individu.

Couche professionnelle

Ici c’est le milieu de pratique qui s’affiche. Il s’agit d’intéresser un individu et de répondre à ses questions : que fera-t-il avec ce qu’on lui propose d’apprendre ? Comment cela peut-il être intéressant pour lui, quels sont les débouchés professionnels ?

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Où recruter les candidats ? Où faire la promotion ? Le marketing, le service d’orientation et les relations publiques entrent en jeu. On développe les relations avec les milieux professionnels ; on trouvera les offres de stages, on préparera les ponts pour le placement, on définira les outils et équipements spécialisés nécessaires et où les trouver, etc.

La couche professionnelle est celle qui place l’offre de cours dans un contexte qui aura du sens pour l’individu. C’est celle qui donnera la valeur de la formation. C’est également celle qui convainc, qui oriente.

La plate-forme est en mesure de répondre aux questions des individus et de présenter l’offre de cours, des échantillons de ceux-ci et le fonctionnement. Voir

« Répondre aux questions des individus qui veulent suivre des cours en ligne ». Nous avons maintenant une personne intéressée à suive un cours.

Couches internes Couche administrative

Les activités dans la couche administrative consistent, à l’entrée,

– à identifier adéquatement le candidat pour permettre à l’organisation de lui rendre service efficacement au niveau :

- didactique, - financier.

Pratiquement, il s’agit de :

– faire choisir les cours ou les options de programme,

– s’assurer de la volonté du candidat et de sa conformité minimale aux exigences l’informer des conditions et recours (financement, remboursement, service après- vente, ombusman, etc.),

– inscrire, – faire payer,

– mettre en rapport avec l’enseignement, le financement et la comptabilité.

Le plus souvent cette étape est inutilement compliquée ; on parle de mois et de dossiers élaborés, alors que certaines institutions la font en quelques heures. Il s’agit souvent une épreuve de sélection en soi, aux antipodes du concept de formation

« ouverte ».

Le marketing voit très souvent ses efforts anéantis dans cette couche, bien des gens ne pouvant franchir « l’administration ». Dans les campus virtuels, l’intégration de l’administration est sans doute la plus difficile à réaliser. Elle implique un choix politique clair au niveau de l’institution. Voir « L’implantation d’environnements d’étude opérationnels pour la formation à distance en institution ».

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Couche normalisante

Les activités dans la couche normalisante consistent, à l’entrée, en ce qui concerne l’accès aux cours, à transformer l’inscrit en apprenti-étudiant pour augmenter ses chances de réussir le cours.

En d’autres termes, à « normaliser » ses caractéristiques pour les rendre dans les paramètres de fonctionnement du système, c’est à dire :

– l’ajuster aux préalables :

- préalables matériels (tests, ressources et dépannage), - préalables techniques (formation sur l’outil, B2i. soutien), - préalables linguistiques (tests + formation),

- préalables méthodologiques (méthodes de travail), - préalables connaissances (tests + formation de rattrapage), – s’assurer de la qualité de son environnement d’études (lieu),

– s’assurer de la présence de ressources communes (références, équipements, services).

Ces activités sont surtout réalisées par des techniciens, des tuteurs et des facilitateurs plus ou moins définis et variés.

Si cette fonction est bien assurée, la plupart des personnes inscrites pourront effectivement commencer et réussir le cours et se transformeront en autant de clients satisfaits, prèts à renouveler l’expérience. Ceux-ci demanderont peu d’encadrement et ne seront pas une charge budgétaire importante.

On a vu très souvent le personnel éducatif se laver les mains devant l’incapacité des gens à satisfaire à leurs préalables et ne rien faire pour les y aider. Ce qui se traduit par des remboursements et des insatisfactions.

Couche éducative

Cette couche est la plus évidente et souvent la principale qui ait été considérée au moment du choix d’une plate-forme.

Elle concerne la gestion :

– des activités d ’apprentissage que le cours offre, Voir « Sommaire des activités d’apprentissage rencontrées dans les campus virtuels »,

– de l’individualisation anonyme (mon cours),

– du plan de progression (séquences, tâches, devoirs, où j’en suis, notes) : - synchrone ---> Gestion des horaires,

- asynchrone ---> Gestion des tâches,

– des références (répertoires des ressources dédiées, documents, liens, FAQ),

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– des outils (vidéo, audio, forums, chat, courriel, portfolio),

– des répertoires (travaux réalisés, ressources en commun, participants, etc.).

Ici l’apprenti-étudiant aura réglé ses problèmes techniques, ses problèmes de discipline et de méthodologie et ses préalables avant de prétendre au plein statut d’étudiant. Dans la couche éducative le support offert par l’institution ne devrait plus concerner que la didactique et le contenu du cours.

Couche normalisante

A la sortie, les activités dans la couche normalisante consistent à évaluer et corriger pour s’assurer de la conformité aux standards minimaux de la formation.

En d’autres termes, d’évaluer les compétences du candidat pour s’assurer qu’il les maîtrise ou pour lui indiquer les éléments à améliorer pour atteindre les standards de certification. L’évaluation est normalement faite par un service indépendant du cours.

Le juge n’est pas partie à l’affaire. Ce qui revient à : – identifier le candidat,

– l’informer des conditions d’examen et offrir des possibilités de préparation, – faire passer l’examen sous contrôle (QCM, Démos, Travaux, Présentation, etc.), – vérifier (automatisée ou non) et transmettre les résultats privés,

– analyser l’évaluation, valider ou produire un plan de correction, – transmettre les résultats à l’administration.

Pour la partie évaluation la majorité des systèmes éducatifs sont très attentifs ; par contre pour ce qui est de la partie « Plan de correction », il y a des grands progrès à faire.

On peut faire payer pour la réalisation et l’exécution d’un plan de correction, une reprise de cours ou partie de cours. Si un produit de notre système (un étudiant qui a complété son cours) à des défauts mineurs, il est totalement improductif de le rejeter plutôt que de chercher à corriger ce qui a été manqué.

On peut ici détecter les principales failles des cours, augmenter leur qualité et sauvegarder à la fois la réputation des cours et de l’institution et l’estime de soi de l’individu, ce qui n’est pas négligeable.

Couche administrative

A la sortie de la couche administrative, il s’agit de certifier officiellement les apprentissages, en d’autres termes de diplômer.

Certifier pour augmenter la valeur de la formation par une reconnaissance publique.

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Il est ici question de responsabilité de l’institution. Il ne s’agit pas de certifier la rigueur d’un processus de sélection mais bien la qualité des apprentissages. On est dans le marketing, plus précisément le «branding», la reconnaissance de marque..

Il s’agit de :

– vérifier les résultats et la conformité aux conditions de certification, – émettre le certificat,

– réaliser le protocole conventionnel,

– diffuser ou rendre accessible publiquement les listes de diplômés - Répertoire des diplômés répondre aux requêtes d’authentification.

Couches externes Couche professionnelle

Le diplômé frais émoulu se lie aux milieux de pratique. Directement au travail ou par des stages, il appréciera pouvoir référer ses employeurs au répertoire des diplômés, de pouvoir accéder au portail professionnel de l’institution et éventuellement à son portfolio numérique ou aux références de ses cours.

En bref le campus virtuel devrait offrir :

– service de placement (travail, stage, offres d’emploi, CV), – répertoire des diplômés (vérification de la certification), – portail professionnel,

– service de nouvelles, – magasin,

– services à la communauté d’apprentissage et de pratique (Forums, références, etc.).

Ainsi le diplômé reste en contact avec son institution, qui peut lui proposer des formations de perfectionnement et des services. Le diplômé aura accès aux outils et aux références dans sa pratique professionnelle, statut qu’il développe avec sa pratique.

Couche créative

Le professionnel peut devenir un contributeur et un chercheur. Riche de sa pratique, il peut mettre ses multiples talents dans le développement des connaissances et ainsi alimenter la profession et garder la formation à jour.

Le campus offrira alors : – service de veille,

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– enquêtes, prospective,

– recherche et réseautage (labos, centres de recherche, incubateurs, etc.), – recrutement et formation de chercheurs,

– relations publiques virtuelles,

– relations avec les concepteurs des cours.

Le professionnel passe ainsi au statut de chercheur-concepteur.

La plate-forme et le campus

En résumé, l’intégration d’une plate-forme de e-formation à un campus virtuel peut devenir assez complexe. Malgré le grand nombre de plates-formes, nous n’en connaissons pas qui fassent toutes les fonctions décrites, quoique certaines s’en approchent de plus en plus.

A petite échelle, plusieurs des fonctions seront effectuées manuellement. L’idée est de prévoir leur place dans le processus et la plate-forme.

Comme la plupart des institutions commencent à une échelle réduite, la transition peut se faire graduellement et les fonctions du campus s’enrichir de mois en mois.

Droit d’auteur : © Thot / Cursus inc.

Reproduction interdite sans entente officielle avec la direction de Thot/Cursus.

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Rubrique : Arguments

Les conditions pour la formation à distance de masse Par Denys Lamontagne - ©Thot/Cursus 16-2-2005

Connaissez-vous des cours à distance qui se donnent à plus de 1 000 personnes à la fois ? A plus de 1 000 personnes par année ? Nous en connaissons, mais il n’y en a pas beaucoup.

En fait, si on compare aux autres activités de masse (spectacle, cinéma, congrès, etc.), 1 000 ce n’est pas une masse. 10 000 c’est un petit succès, 100 000 on commence à parler de vous sérieusement. On n’en est pas là.

Il y a quelques années, certains cours à distance à la télévision pouvaient attirer jusqu’à... 5 000 personnes à la fois. Certaines émissions de radio-éducative ont déjà

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attiré des milliers de personnes. Certains cours publiés dans les quotidiens ont intéressé des milliers de personnes. Tout ceci est du passé.

Les rares chaînes de télévision éducative qui subsistent enregistrent des cours avec des pointes à 300 inscriptions, sûrement quelques milliers de téléspectateurs occasionnels.

Quelque chose a changé. L’indexation détaillée et l’ordinateur autorisent une personnalisation, une gestion des particularités et une correspondance aux besoins qui n’était pas possible autrefois. Ajoutez Internet comme moyen de diffusion et vous aurez alors le nouveau média de masse, mais avec une structuration différente.

Pour trouver la masse en éducation, on regarde maintenant du côté des communautés d’intérêt : en informatique, en santé populaire, en art. Dans la plupart des domaines on arrive à trouver des communautés de plusieurs milliers de personnes.

Conditions pour avoir une masse L’accès réel

La majorité de la population dans les pays industrialisés a accès à Internet, que ce soit à l’école, dans les services publics, à la maison, chez des amis ou au travail.

L’accès physique est acquis. Autrefois c’était la radio, la télé, les journaux, la poste.

L’accès temporel, en direct ou en différé est également acquis par Internet.

De fait, tous les cours populaires que nous connaissons peuvent être suivi en mode asynchrone et autorisent l’inscription en continu ou fréquent. Tous sont offerts dans l’espace et dans le temps « Internet », c’est-à-dire, de partout, presque tout le temps.

L’accessibilité du contenu, du message

Les cours populaires ne sont pas des cours intellectuels. L’intellectualisme n’est pas l’unique mode d’approche de la réalité et n’est pas non plus très apprécié, comme le schtroumpf à lunettes.

Les promoteurs des cours populaires n’ont pas laissé des experts de contenu créer la didactique du cours. La création de cours populaires est encadrée par des pédagogues et surtout par des praticiens. Les explications sont alors reliées au réel. La pratique n’est pas intellectuelle mais elle est populaire !

La promotion

Beaucoup croient que seuls certains domaines comme les langues ou la bureautique ont un véritable potentiel de popularité. Faux : les métiers, la plupart des

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domaines et même la philosophie ont le potentiel d’être populaires s’ils sont bien intégrés dans une communauté ou s’ils sont portés par le prestige d’une personnalité, d’une institution, d’un événement, d’une qualité reconnue ou d’une certification.

Un produit de formation bien fait n’est pas tout, même s’il a un marché. La promotion est facteur de popularité et le prestige dans la promotion son meilleur vecteur.

De ce côté, les cours populaires sont systématiquement supportés par un responsable de la promotion ou par un véritable vendeur.

La communauté

Oubliez la masse informe de la population et le modèle « média de masse ». Nous avons maintenant la possibilité d’aller là où nous attirent nos affinités ou nos intérêts.

La présence d’une communauté est le point commun de tous les cours populaires que nous avons rencontré. On encourage sa création, on facilite son animation, on l’accueille. La structure et le fonctionnement sont pensés pour servir une communauté. Ce qui est très différent du modèle centralisé de cours-classe-tuteur.

Soit la communauté s’est créée autour du domaine de formation proposé, soit la formation a profité d’une communauté existante. Ceci est particulièrement observé dans les domaines professionnels.

Les communautés créées autour d’un cours ne sont habituellement pas très persistantes ni très vigoureuses : le cours a une fin et tous le savent. Celles créées autour d’un domaine sont beaucoup plus résilientes.

La gestion de la masse

Accès, accessibilité, promotion, communauté nécessitent une capacité de gérer un volume de communications important.

Plusieurs institutions limitent les inscriptions à leur cours à distance du fait de leur incapacité structurelle et/ou administrative à accueillir la masse. Le modèle « classe » prédomine et impose évidemment des limitations humaines.

Dans les cours populaires, le modèle « communauté » s’impose, avec un service au client prompt et capable de référencer aux bonnes solutions. Le nombre de problèmes fréquents rencontrés est relativement restreint et, après un certain temps, la plupart des références nécessaires ont été créées ou sont connues de la communauté.

La masse, le troupeau est capable de passer la nuit dehors et de s’occuper de lui- même, du moment que le berger veille. En formation à distance, la masse des

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communications est entre les membres du groupe, l’organisation est donc construite pour la canaliser correctement.

La phase entre une cours « peu populaire » et « très populaire » est un seuil critique où l’on trouve des ressources humaines et des équipements surchargés. Le signe ne trompe pas : vous vous dirigez vers la masse, ou plutôt, la masse vient vers vous. Accueillez-la !

La condition absente

On a vu plusieurs projets ambitieux échouer lamentablement même s’ils étaient bien financés et étaient prêts à accueillir la masse. On s’adressait alors à une masse informe, avec des dizaines de cours ou de programmes, sans communauté, sans possibilité d’en créer une et parfois même en concurrence avec des communautés bien vigoureuses et jalouses, comme des facultés universitaires.

Dans la logique marchande, on place souvent le client au centre de l’équation.

D’autres placent le produit. Dans les faits, quand une industrie fonctionne à plein régime, ce qui est au centre est la communauté qui utilise le produit. C’est ce qui fonctionne.

En éducation, notre « produit » n’est ni un cours, ni un programme mais bien un sujet, un domaine plus ou moins restreint autour duquel gravite une communauté d’intérêt de toutes sortes dans lequel le sujet est considéré.

On peut considérer l’école généraliste comme une communauté ayant comme sujet « l’enseignement de base ». Une fois les acquis de base maîtrisés, cette communauté se désagrège au profit des communautés d’intérêt professionnels.

Ceci compris, il devient alors possible d’imaginer la création de cours à distance populaires. Ultimement, ce ne sont pas les cours, toujours en mouvement et transformation, qui seront populaires, mais les sujets traités et leur communauté.

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Rubrique : Didactique

Utiliser les cybercarnets (weblogs) pour créer des expériences d’apprentissage intéressantes

Par Martine Jaudeau - ©Thot/Cursus 9-6-2004

Pourquoi les cybercarnets sont-ils si prisés ? Outre le fait qu’ils soient tellement faciles d’utilisation, c’est parce qu’ils possèdent trois caractéristiques clés qui contribuent à leur réussite : le point de vue personnel, l’aspect chronologique et les messages courts. Ces trois aspects réunis servent à créer des expériences à la fois engageantes et mémorables. Maish Nichani définit une méthode qui incorpore les attributs des cybercarnets, en voici une adaptation :

Selon son expérience et celle d’autres collègues, si vous désirez être à la pointe de votre domaine, il vous suffit de vous abonner aux cybercarnets de votre champ d’activité et de les lire chaque jour pendant au moins six mois. Vous y apprendrez beaucoup.

Pourquoi est-ce une pratique intéressante ?

1. Le point de vue personnel est un procédé narratif informel qui rend la compréhension aisée du champ particulier auquel il s’applique.

2. La nature chronologique de ces expériences de communication a son charme.

Elle permet d’absorber et de réfléchir sur celles-ci en continu et offre un contact constant avec la pratique.

3. Les messages compacts servent à garder l’attention en alerte et rendent ainsi la compréhension facile.

Ces trois facteurs tissent une relation d’échanges entre le cybercarnetier, ses lecteurs et lectrices et le domaine d’application en question. C’est dans l’élaboration de ce rapport de communication que l’apprentissage se développe.

Alors pourquoi ne pas utiliser cette efficacité en situations d’apprentissage formel ? Souvent, pour deux raisons principales : d’une part la formation est encore considérée comme formelle, avec des dates de début et de fin de cours, d’autre part la formation est encore perçue comme un produit et non pas un échange.

Il s’agit donc de tenter une approche différente qui utilise le produit et les idées échangées en tandem. Imaginez le scénario d’une organisation désirant former ses 200 employés sur les procédures de résolution de problèmes en 4 semaines. Avant de s’engager dans la collecte de matériaux, le développement de produits et la méthodologie de livraison, considérons une alternative.

Commençons par une méthodologie de conception simple et pratique en trois étapes :

– la mise en commun des savoirs étape de recherche et d’observation en contexte, elle sert à déterminer les besoins des apprenants et dans quelles situation,

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– la création collaborative (conception et développement) donner du sens au matériau collecté avec les apprenants en créant des prototypes de départ et en les testant ensemble,

– l’engagement favorisé le processus d’apprentissage est facilité grâce à une communauté d’intérêt qui interagit en ligne.

Les éléments du processus sont dosés pour mettre à profit les trois attributs du cybercarnet et construire des relations d’échanges. Ainsi la qualité informelle et engageante du cybercarnet peut même s’utiliser à l’occasion de situations de formation ramassées dans le temps et pointues. Ces alternatives faciles à mettre en place libèrent de la tyrannie de la livraison orientée produit et aident à construire facilement des expériences d’apprentissage continues, intéressantes et mémorables.

Pour le texte au complet : How to use weblogs to create engaging learning experiences de Maish Nichani sur Australian Flexible Learning.

Source : elearningpost Droit d’auteur : © Thot / Cursus inc.

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Rubrique : Marketing

Ce que la formation à distance peut apprendre de l’industrie automobile Par Denys Lamontagne - ©Thot/Cursus 6-3-2005

L’industrie automobile représente un succès commercial et marketing indéniable.

Impossible d’y échapper. A partir d’un besoin de base (se déplacer), elle a su s’imposer face à toutes les autres alternatives (90 % du transport urbain) ; dans certains milieux elle les a même annihilées.

Avec une voiture, vous pouvez prétendre faire partie de la civilisation... Elle ne se présente même plus comme la réponse au besoin initial ; on la vend maintenant comme un élément de prestige social, de plaisir ou d’aventure...

Mais à force de transposer un élément de la sphère privée (le besoin de transport individuel) dans la sphère publique, avec les outils de la sphère publique (le marketing), la réponse à un problème personnel est devenu un problème public.

La vitesse moyenne d’une voiture est de moins de 60 km/h, en diminution régulière, à mesure que le nombre de voitures augmente. Dans les villes, un vélo est plus rapide qu’une voiture.

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En additionnant pollution de l’air, étalement urbain, perte d’espaces verts, bruit, accidents et blessures, embonpoint, dégradations de toutes sortes, endettement, etc.

l’équation économique qui a jusqu’ici favorisé le transport automobile individuel (meilleurs transports et mobilité favorisent la productivité et la richesse collective) devient de moins en moins intéressante.

Même avec des voitures plus performantes et « écologiques » l’équation demeure quand même négative et contre-productive. A regarder les publicités, les routes deviendront bientôt des habitats pour la faune et la flore.

Ce qui n’empêche pas l’industrie de continuer de plus belle : il y a encore deux milliards de chinois et d’Indiens qui n’ont pas de voiture.

Un problème individuel ?

Comme pour la responsabilité du fumeur, l’industrie automobile ne se reporte officiellement que sur l’individu : elle le stimule à prendre individuellement la responsabilité de son transport. De plus la compétition dans l’industrie est forte et la qualité des produits est élevée. La créativité, l’ingéniosité et les ressources investies volontairement sont fabuleuses, toujours avec l’accord et sous la pression des individus. Les individus paient, l’industrie perçoit et transmet l’essentiel de l’argent aux gouvernements (40 à 70 % de taxes). Suivez l’argent.

Pourtant il s’agit d’un groupe (une industrie) qui s’impose à la collectivité et qui prend soin de son lobby politique autant que de son marketing. La réponse au problème qu’elle est devenue ne peut venir que de la collectivité et non de l’individu isolé. La collectivité gagnera a augmenter sa tutelle politique sur l’industrie.

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Et l’éducation ?

L’éducation suit à peu près le chemin inverse : elle est une réponse collective à un besoin individuel. L’état a pris responsabilité pour l’individu : une société éduquée est simplement plus forte. L’état détermine les programmes, les normes, etc. ; il organise les groupes qu’il paie ou subventionne.

L’éducation n’a jamais ou presque fait de marketing, sa clientèle est acquise, légalement soumise jusqu’à 16 ans. L’individu paie l’éducation par ses taxes (sans avoir de choix). Le gouvernement transmet aux institutions. Suivez l’argent

La compétition est réduite et, même si les ressources investies sont là aussi colossales, le rendement obtenu est faible. On prend de plus en plus de temps pour former une personne compétente et responsable. On constate beaucoup de débats et de réformes stériles dans le milieu. Je ne sais pas si l’équation économique de l’éducation est devenue négative, mais elle est sûrement moins favorable qu’avant.

Bref, si on la compare à l’industrie automobile, l’éducation est presque devenue son portrait opposé. Il s’agit d’une classe politique qui impose aux individus et à l’industrie éducative des choix qui, aussi avisés soient-ils, ne demeurent jamais longtemps une réponse au potentiel de l’industrie éducative ni aux vœux des citoyens.

Une augmentation de la responsabilité individuelle, stimulée par l’industrie éducative (institutions publiques et privées) diminuerait sa tutelle politique. La formation à distance et Internet sont des moyens efficaces en ce sens. En d’autres termes, les institutions gagnent à augmenter leurs revenus autonomes et les citoyens à énoncer directement leurs intérêts.

Retirer l’éducation du domaine public ? Non, il ne s’agit pas de cela. Il s’agit d’équilibrer le rapport de force des citoyens et étudiants pour qu’ils puissent faire pression sur le domaine public, mieux qu’ils ne le font actuellement. La façon dont les

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institutions reçoivent l’argent influe directement et clairement sur le pouvoir et l’autonomie dont elles disposent.

Marketing

Se déplacer pour se déplacer, étudier pour étudier... les deux semblent aussi vains l’un que l’autre. On ne fait pas plus la promotion du transport que de l’éducation sans finalité. Si l’industrie automobile a perdu la tête, l’éducation, grâce au marketing, n’est pas obligée de faire de même en s’imposant aux esprits des individus. Il y a un juste milieu entre le martelage et le maternage. Tout de même, entre 2 et 5 % des revenus de l’industrie automobile sont consacrés au marketing. Imaginez l’impact si l’éducation en faisait autant !

L’éducation peut apprendre de l’industrie automobile ses méthodes de marketing.

Les finalités d’une industrie comme de l’autre sont de transporter ou d’enseigner pour faciliter l’atteinte des buts de la société et des citoyens.

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