Editorial
Ce numéro spécial de la revue L’objet est consacré à l’ingénierie des composants dans les systèmes d’information. Le lecteur trouvera un ensemble d’articles illustrant différentes facettes des composants, principalement dans le domaine des systèmes d’information.
L’ingénierie des composants s’impose aujourd’hui de plus en plus dans les différentes étapes du processus de développement des systèmes logiciels en général et des systèmes d’information en particulier (expression des besoins, analyse, conception, implantation). Elle permet de réaliser des gains en productivité et d’améliorer la qualité globale des systèmes réalisés. De nombreuses propositions tant en termes de modèles que de démarches sont aujourd’hui suffisamment matures pour imaginer ce que pourront être des développements par réutilisation des systèmes d’information. Si les solutions sont nombreuses elle ne sont malheureusement ni consensuelles ni globales. La notion de composant n’est pas unique, elle varie en fonction des étapes d’ingénierie, des compétences des équipes de développement, de la nature des connaissances à capitaliser… Une utilisation systématique de l’approche « Composants » dans l’ensemble du processus de développement d’applications « grandeur réelle » ne pourra réellement être envisagée qu’en réponse à de nombreuses questions. Par exemple : quelle est la signification exacte d’un composant, d’une famille de composants ? Comment peut- on les distinguer de manière rigoureuse ? Comment peut-on les manipuler, les réutiliser, les faire évoluer, etc.
De fait, la situation des modèles à base de composants rappelle celle des modèles à objets au début des années soixante-dix : une syntaxe disparate qui renvoie à une sémantique ambiguë. En outre, la variété des modèles de composants, leur application et l’adaptation des démarches d’ingénierie par composants sont difficiles en pratique.
Aujourd’hui, la recherche dans ce domaine doit être abordée selon deux aspects complémentaires : l’ingénierie des composants réutilisables et l’ingénierie d’applications par réutilisation de ces composants. L’étude de ces deux ingénieries comprend les différents niveaux d’abstraction et d’opérationalisation que sont les modèles, les langages, les outils et les démarches d’ingénierie. Il est clair que les techniques d’ingénierie logicielle en général et de composants en particulier sont mises en œuvre pour faciliter la réutilisation de différents produits ou processus concrets ou abstraits. Cependant, il demeure des problèmes majeurs liés soit à leur développement (comment développer des composants réutilisables) soit à leur utilisation (comment (ré)utiliser de tels composants). Il est nécessaire, d’une part de capitaliser les expériences acquises en matière d’ingénierie logicielle, comme
Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur objet.revuesonline.com
8 RSTI - L’Objet. – 10/2004. Ingénierie des composants
l’ingénierie des objets, et d’autre part de coordonner les différentes formes de personnalisation des systèmes et de leur ingénierie pour tenir compte des besoins, des points de vue et des contraintes spécifiques des utilisateurs pour en améliorer l’adoptabilité.
Par ailleurs, les intérêts techniques, économiques et scientifiques d’une telle recherche sont aujourd’hui admis. Ce champ d’étude sur l’ingénierie des composants est identifié comme pertinent dans les appels d’offre RNTL 2000, 2001 et 2002. Il fait l’objet actuellement de nombreux travaux dans différentes communautés de génie logiciel, de système d’information et d’intelligence artificielle mais aussi dans les groupes de travail du GDR-PRC où des workshops lui sont complètement dédiés.
Ce numéro débute par un article de Franck Barbier, Corine Cauvet, Mourad Oussalah, Dominique Rieu, Sondes Bennasri, Carine Souveyet,« Concepts clés et techniques de réutilisation dans l’ingénierie des systèmes d’information ». Cet article fait état de concepts et techniques de réutilisation dans les étapes de spécification de systèmes d’information. Il met l’accent sur la classification, la formalisation, les techniques d’intégration et les processus de conception des différents types de composants : les patrons, les composants métiers et les composants architecturaux.
Le deuxième article, de Philippe Aniorté, « La dimension processus dans l’ingénierie par réutilisation de composants », présente un modèle et une démarche dédiés à l’ingénierie des systèmes d’information distribués hétérogènes. Cette méthode, inspirée de MDA (Model Driven Architecte) est basée sur l’expression et la réutilisation de composants.
Le troisième article est de Gustavo Bobeff et d’Annya Réquilé-Romanczuk,
« ARCoM: One Step towards Component-Based Design ». Il propose le modèle ARCoM (Another Reusable Component Model) dont l’objectif est de fournir un modèle de composants permettant l’expression et l’encapsulation des décisions prises lors de la conception.
Le quatrième article, de Olivier Caron, Jean-Marc Geib et Emmanuel Renaux,
«Vers de véritables composants EJB réutilisables », propose une extension du modèle EJB : le modèle abstrait EJB++, ainsi qu’une implémentation logicielle de ce modèle. Cette extension apporte en particulier la réutilisation dynamique de composants EJB, devient ainsi une brique essentielle pour les démarches de conception fonctionnelles et contribue à asseoir l’idée de conception orientée composant de systèmes d’information.
Le dernier article, de Nicolas Belloir, Jean-Michel Bruel et Franck Barbier,
«Test intégré dans les composants logiciels », porte sur l’intégration du test dans les composants logiciels. Il s’agit de développer des scénarios de test sur mesure concernant les composants sur étagère (COTS) développés dans des environnements hétérogènes.
Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur objet.revuesonline.com
Editorial 9
Nous tenons à remercier les contributeurs à ce numéro spécial pour la qualité de leur travail, leur efficacité et leur collaboration, apportée sans compter, essentielle à l’élaboration de ce numéro. Nos remerciements vont aussi au comité de lecture qui a participé activement à la relecture et à la critique des articles.
Mourad Oussalah Université de Nantes Dominique Rieu Université Pierre Mendès, Grenoble
COMITE DE LECTURE
Y. Ait-Ameur, SUPAERO Toulouse P. Aniorté, IUT-Bayonne Pau F. Barbier, LIUPPA Pau
M. Blay-Fornarino, I3S Sophia Antipolis H. Briand, IRIN Nantes
C. Cauvet, DIAM Marseille B. Coulette, GRIMM Toulouse
A.-M. Dery Pinna, I3S Sophia Antipolis C. Dony, LIRMM Montpellier
B. Espinasse, DIAM Marseille J.P. Giraudin, LSR-IMAG Grenoble
P. Laublet, CAMS-ISHA Université de Paris-Sorbonne B. Morand, Université de Caen
G. Pierra, LISI-ENSMA Poitiers J.-C. Royer, IRIN Nantes C. Souveyet, Université Paris 1 M. Sudholt, EMN Nantes C. Urtado, EMA Nîmes
Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur objet.revuesonline.com
