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Article pp.7-10 du Vol.32 n°165 (2006)

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Texte intégral

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V

oilà un mot qui fleure bien à la fois la tradition de l’ancien français, la modernité du néolo- gisme, et une saveur d’Outre-Atlantique qui consacre la langue internationale des affaires. La gou- vernance respirait l’équilibre des pouvoirs dans l’entre- prise entre le management et l’actionnariat, la transpa- rence de l’information et l’éthique si chère aux milieux dirigeants.

Et puis patatras, au mois de juin 2006, on apprend que derrière la gouvernance se révèle des guerres de chefs aux appétits toujours démesurés. Le 1er juin le conseil d’administration de Vinci, leader mondial de BTP, réuni par le président, Antoine Zacharias, pour révoquer le directeur général Xavier Huillard, confirme au contraire, par 10 voix contre 6, celui-ci dans ses fonctions. Antoine

La gouvernance

sur la sellette

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Deux points méritent d’être soulignés. La fameuse prime exceptionnelle de 8 millions d’euros serait venue récompenser l’obten- tion de la concession des Autoroutes de la France (ASF) cédée par l’État de gré à gré, en 2005, dans des conditions extrêmement critiquées. Une fois de plus on constate les liens entre les grandes entreprises et l’État.

Par ailleurs certains administrateurs bénéfi- ciaient de revenus de Vinci en plus de leurs jetons et présence. Il en va ainsi d’Alain Minc, président du conseil de surveillance du journal Le Monde. Il y a là une confu- sion préjudiciable.

Quelques jours après que ce déballage ait été rendu public, on apprenait le mercredi 14 juin que l’action EADS avait chuté en une seule journée de plus de 26 % en raison d’un retard annoncé par sa filiale Airbus dans la livraison d’A380.

Le lendemain il était révélé que plusieurs dirigeants du groupe avaient cédé des titres au mois de mars. La rumeur de délit d’ini- tié commençait à courir. Là encore était mis en cause un proche du pouvoir politique, Noël Forgeard.

Pour sa part, Arnaud Lagardère, coprési- dent du conseil d’administration d’EADS et actionnaire du Monde, à qui on rappelait qu’il avait cédé 7,5 % du capital au mois d’avril 2006 au moment où le cours était le plus haut, n’hésitait pas à affirmer : « J’ai le

choix de passer pour quelqu’un de malhon- nête ou d’incompétent qui ne sait pas ce qui se passe dans ses usines. J’assume cette deuxième version ».

Dans ces conditions on ne voit guère que la présidente du Medef Laurence Parisot pour proclamer « formidable ! le système de gouvernance tel que le préconise le Medef a fonctionné ». Ce qu’on révèle au contraire ce sont les pires singularités du système français, la confusion entre les fonctions de contrôle et la prise d’intérêt, les liens entre le pouvoir politique et la puissance des entreprises, la proximité des grands groupes d’armement et de la presse.

Lorsque l’on s’étonne des irrégularités scandaleuses des salaires dans l’entreprise, on nous répond que si l’on veut garder les meilleurs dirigeants, il faut les payer.

Comme si il y avait un marché mondial des dirigeants d’entreprises. Celui-ci est introu- vable. Il n’existe que le petit monde des dirigeants du CAC 40 qui se coopte. Ceux- ci s’attribuent eux-mêmes leurs revenus, ce qui explique les dérives mentionnées. Il est naturel que les dirigeants soient associés au succès de leur entreprise. Il conviendrait toutefois de préciser que celui-ci n’est peut être pas seulement la course du profit et que d’autres facteurs comme la pérennité, l’in- novation et la création d’emploi pourraient être pris en cause.

8 Revue française de gestion – N° 165/2006

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7 Éditorial – Jean-Marie Doublet 11 Ont contribué à ce numéro

Management : les constructeurs

15 Pierre Bourdieu : critique et réflexivité comme attitude analytique Damon Golsorkhi, Isabelle Huault

35 Pierre Bourdieu : éléments d’une analyse du champ du conseil Sylvain Thine

45 Le DRH, un homme de pouvoir ? Franck Barès, Christophe Cornolti

71 La rationalisation simultanée de l’action et des apprentissages.

Concepts et exemples

Nasséra Amar-Touati, Jean-Claude Sardas

87 Le portefeuille de projets d’innovation. Objets de gestion et d’organisation

Sandrine Fernez-Walch, Thierry Gidel, François Romon 105 La place de la firme dans la coordination

François Facchini

Dossier – Simulation et recherche en gestion Sous la direction de Manuel Cartier et Bernard Forgues

125 Intérêt de la simulation pour les sciences de gestion Manuel Cartier, Bernard Forgues

numéro 165 juin – juillet 2006

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197 Avantage concurrentiel durable. Imitation et ambiguïté causale.

Bernard Forgues, Erik Lootvoet

211 Essai : réalité simulée ou « pour de vrai » ? Rodolphe Durand

219 Summary

10 Revue française de gestion – N° 165/2006

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Nasséra AMAR-TOUATI détient un doctorat en ingénierie et gestion de l’École des mines de Paris. Elle est actuellement professeur-adjointe à l’École nationale d’administration publique (Québec). Ses travaux de recherche portent principale- ment sur les dynamiques d’apprentissage dans les organisations.

Franck BARÈS, professeur assistant au sein du Groupe ICN École de management, est chercheur au GREFIGE (université Nancy 2). Ses travaux portent principale- ment sur le processus de création d’activi- tés innovantes et l’accompagnement de l’équipe entrepreneuriale en phase de démarrage.

Bruno BEAUFILS est maître de confé- rences en informatique à l’université des sciences et technologies (Lille I) et membre de l’équipe SMAC du LIFL, UMR CNRS- USTL 8022. Ses travaux portent sur la théo- rie des jeux computationnelle et l’intelli- gence artificielle dans le cadre de modélisations multi-agents.

Olivier BRANDOUYest professeur de sciences de gestion (finance) à l’université des sciences et technologies (Lille 1) et

recherches portent sur la complexité, l’évo- lutionnisme et l’innovation. Il est l’auteur d’articles utilisant la simulation et d’un ouvrage intitulé La dynamique de l’adapta- tion d’industries, publié chez Vuibert en 2005.

Christophe CORNOLTI, maître de conférences à l’université Nancy 2, est doc- teur en sciences de gestion. Chercheur au sein du GREFIGE (université Nancy 2), ses travaux portent sur les suppressions d’em- plois et notamment le rôle des DRH, les réactions comportementales des salariés restants, l’efficacité des politiques de redy- namisation territoriale.

Rodolphe DURAND est professeur de stratégie d’entreprise à HEC. Ses domaines particuliers de compétences sont la construction et la défense d’un avantage concurrentiel et la prise en compte des dimensions sociologiques et dynamiques de la stratégie d’entreprise. Ses derniers ouvrages parus sont Le Guide du Manage- ment Stratégique (Dunod, 2003) et Organi- zational Evolution and Strategic Manage- ment (Sage Publishers, 2006).

François FACCHINI est docteur en

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le développement économique et les figures de l’entrepreneur (entrepreneur, entrepre- neur politique, entrepreneur en institution).

L’ensemble de ces travaux sont consul- tables à l’adresse suivante : http://laep.univ- paris1.fr/facchini

Sandrine FERNEZ-WALCH, ingénieur agronome de l’Institut national agrono- mique Paris-Grignon, est actuellement maître de conférences en gestion à l’univer- sité des sciences sociales de Toulouse (IAE de Toulouse). Ses travaux de recherche, menés pour la plupart en partenariat avec des entreprises, portent sur le management stratégique de l’innovation, le management de projets d’innovation et le management multiprojet. Elle est l’auteur de l’ouvrage le management de nouveaux projets (AFNOR, 2000).

Bernard FORGUES, professeur en théorie des organisations à l’IAE de Lille, est actuellement directeur de recherche en délégation au CNRS. Il a publié de nom- breux articles dans des revues comme Organization Science, Organization Stu- dies, International Studies of Management

& Organization, ou la RFG. Ses travaux récents se situent dans une perspective évo- lutionniste : il s’intéresse notamment à la persistence des organisations.

Thierry GIDEL, après une expérience dans l’industrie (PME et groupe Bureau Veritas) et une thèse en génie industriel à l’ENSAM, est actuellement maître de conférences à l’université de technologie de Compiègne (UTC), où il est responsable de la filière diplômante en management de projets innovants pour les élèves ingé-

nieurs. Au sein du laboratoire Outils d’aide à la décision pour l’innovation, la concep- tion et la production (OdiC), il effectue des recherches sur le management multiprojet et l’innovation, en particulier sur l’instru- mentation pour le diagnostic et le manage- ment des processus d’innovation. Il est l’auteur de plusieurs articles de recherche sur le management des risques dans les pro- cessus d’innovation.

Damon GOLSORKHI est professeur assistant en management stratégique et en sociologie à l’ESC Rouen et doctorant. Ses recherches portent sur la fabrique de la stra- tégie, le changement organisationnel et les théories critiques dans les études organisa- tionnelles.

Isabelle HUAULT, chercheur au sein du laboratoire de recherche DRM-DMSP (UMR CNRS 7088), est professeur à l’uni- versité de Paris-Dauphine où elle dirige l’École doctorale de gestion. Ses travaux portent essentiellement sur la construction sociale des marchés et des organisations, la problématique des réseaux sociaux et les théories néo-institutionnalistes.

Sébastien LIARTE est docteur en sciences de gestion, ATER à l’université Paris-Dauphine et membre du centre de recherche DMSP. Ses recherches portent notamment sur les stratégies de localisation et sur les mouvements concurrentiels.

Erik LOOTVOETest doctorant en straté- gie des organisations à HEC Paris et ensei- gnant en statistiques et en techniques mathématiques de gestion. Ses centres d’in- térêts sont l’institutionnalisme et l’évolu- 12 Revue française de gestion – N° 165/2006

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tionnisme, qu’il étudie dans le cadre des établissements de santé français.

Philippe MATHIEUest professeur d’in- formatique à l’université des sciences et technologies (Lille I) et responsable de l’équipe SMAC du LIFL, UMR CNRS- USTL 8022. Ses recherches portent sur l’intelligence artificielle, les systèmes multi- agents, et la modélisation de comporte- ments.

François ROMON est diplômé de l’ESCP-EAP et docteur en gestion de l’É- cole centrale de Paris. Après 15 ans dans l’industrie puis le conseil en management (EUREQUIP), il est actuellement ensei- gnant-chercheur à l’université de technolo- gie de Compiègne (UTC) où il a notamment créé en 1992 le DESS « Gestion de la tech- nologie et de l’innovation » (GTI) et en 2000 la filière optionnelle de spécialisation des élèves ingénieurs en management des projets innovants (MPI). Ancien directeur du département technologie et sciences de

l’homme de l’UTC, il est aujourd’hui pro- fesseur émérite UTC. Il est l’auteur de plu- sieurs articles sur le management de l’inno- vation dans de nombreuses revues.

Jean-Claude SARDASest professeur à l’École des mines de Paris et chercheur au Centre de gestion scientifique. Il est direc- teur du mastère recherche « Gestion et dynamique des organisations » (commun entre l’École des mines et l’université de Paris X, l’ESSEC, l’ESCP-EAP et l’École polytechnique). Ses enseignements et ses travaux de recherche portent globalement sur l’articulation entre conception et dyna- mique des organisations d’une part, et dynamique des métiers et des identités pro- fessionnelles, d’autre part.

Sylvain THINE, ingénieur, après cinq années d’expérience dans le conseil, est actuellement doctorant au Centre de socio- logie européenne (CSE) à l’EHESS et pré- pare une thèse sur les effets de l’appropria- tion des ERP par l’espace du conseil.

Références

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