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Article pp.7-10 du Vol.35 n°195 (2009)

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Texte intégral

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Le «modèle français»

est-il de retour ?

A

vec la crise, le « modèle français » serait redevenu une référence. À entendre le nouveau discours du pouvoir poli- tique et à lire la presse américaine et anglaise qui n’hésitait pas, il y a encore peu de temps, à se gausser des prétentions fran- çaises en matière économique, il serait considéré comme la solu- tion aux dérèglements qui assaillent la planète. Au nom du libé- ralisme, on reprochait, jadis, il y a quelques mois à la France l’interventionnisme de son État, son corporatisme, sa fonction publique pléthorique, son système de protection sociale obsolète, le poids de sa fiscalité, son droit du travail, etc.

Maintenant les magazines Time, Newsweek, et le très respectable et libéral The Economistn’hésitent pas à comparer avantageusement le modèle français avec le modèle britannique, qui il est vrai tra- verse une passe difficile, et le modèle allemand, sans parler des

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De quoi s’agit-il quand on proclame dans les médias ou dans les déclarations poli- tiques le retour du « modèle français » ? On parle en fait de l’interventionnisme de l’É- tat dans l’économie du pays. Cette tradition remonterait au moins à Colbert, grand entrepreneur national ayant une vision de l’avenir et créateur de manufactures, de routes et de forêts. Elle se serait poursuivie pendant deux siècles pour connaître une sorte d’apothéose au lendemain de la guerre, durant les « trente glorieuses », en favorisant la croissance économique, la hausse des revenus et l’essor de la protec- tion sociale.

En assimilant le « modèle français » à un simple interventionnisme le pouvoir poli- tique et les médias américains et anglais réduisent considérablement le fameux

« modèle français ». Car celui-ci ne se résume pas seulement à des nationali- sations, des prises de participation dans des entreprises en difficulté et des aides à des activités émergentes. C’est également une société où les différents acteurs de la vie économique qu’il s’agisse du patronat, des syndicats, des corps constitués de la fonc- tion publique des corporations participent, parfois activement, à la gestion d’entre- prises comme Renault ou EDF, quelquefois de secteurs entiers de l’économie et de la société comme l’agriculture ou l’éducation nationale, ou d’organisations qui ont en charge la protection sociale de la nation.

Que cette gestion commune n’ait pas été explicitée ouvertement, qu’elle ait emprunté différents visages, service public, bureau- cratie, paritarisme ou cogestion, qu’elle ait pris la forme d’une concertation ou d’une lutte entre les différentes parties, peu importe. Il s’agit en réalité de plusieurs modèles de management concerté, diffé- rents de la social-démocratie scandinave ou de l’économie sociale allemande. Ils auraient mérité d’intéresser davantage les chercheurs en sciences de gestion, notam- ment en ce qui concerne la prise de décision.

C’est ce véritable tissu organisationnel avec sa grande diversité de styles de gestion qui a disparu ou qui est menacé de disparaître.

Il ne s’agit pas de regretter quoique ce soit ou d’émettre un jugement de valeur à ce sujet. On doit constater qu’un pan entier du

« modèle français » n’existe plus. La dis- tinction entre le public et le privé tant dans les représentations que dans la jurispru- dence a été remplacée par la confusion.

L’entreprise « classique » apparaît comme le seul modèle de management. Elle est l’unique référence en matière de « gouver- nance ». Elle obéit à une logique financière qui a débordé les marchés. Elle est donnée en exemple aux hôpitaux et aux universités.

Il est donc trop facile de dire que le

« modèle français » est de nouveau sur les rails. Les rails organisationnels ne sont plus là. Reste l’interventionnisme étatique, ce qui est une autre histoire.

8 Revue française de gestion – N° 195/2009

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7 Éditorial – Jean-Marie Doublet 11 Ont contribué à ce numéro

15 Management des RH en contexte de projets Valérie Larose, Gilles Corriveau

29 Prévention de la violence scolaire. Une approche socio-économique Évelyne Chapon

43 L’approche économique de la gestion déléguée en question.

Le cas des complexes aquatiques

Cédric Richet, Bastien Soulé, Christophe Durand

55 Modèle d’analyse des conceptions et des pratiques de planification Kamuzinzi Masengesho, Michel Bonami, Jean-Marie De Ketele

Dossier – L’entrepreneuriat organisationnel Sous la direction d’Olivier Basso, Alain Fayolle

87 L’entrepreneuriat organisationnel. Enjeux et perspectives Olivier Basso, Alain Fayolle

93 Valoriser la R&D par des communautés de pratique d’intrapreneurs Valérie Blanchot-Courtois, Michel Ferrary

111 Comment certaines organisations innovent dans la durée Sébastien Ronteau, Thomas Durand

139 Le ré-entrepreneuriat, une solution à la restructuration classique d’entreprise

numéro 195 juin-juillet 2009

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175 L’orientation entrepreneuriale. Histoire de la formation d’un concept Olivier Basso, Alain Fayolle, Véronique Bouchard

193 Summary

197 Note aux auteurs

10 Revue française de gestion – N° 195/2009

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Olivier BASSO (Singleton institute, Bruxelles) travaille depuis dix ans en tant que chercheur, enseignant et consultant sur la problématique de la dynamique entrepreneu- riale dans les grandes entreprises. Il est par ailleurs secrétaire général de la Société fran- çaise de management et auteur notamment de L’intrapreneuriat (Economica, 2004) et du Manager entrepreneur (Éditions Village Mondial, 2006, Stylo d’or de l’ANDRH).

Valérie BLANCHOT-COURTOIS, poly- technicienne et docteur en chimie organique, est fondatrice et directrice de la société de conseil et de formation en management de l’innovation Human Ventures et professeure affiliée à Ceram Business School. Elle a exercé pendant douze ans des fonctions de management au sein du groupe Gaz de France et elle est spécialiste de la mise en œuvre de dispositifs intrapreneuriaux.

Michel BONAMI est Professeur émé- rite à l’université catholique de Louvain (UCL), où il a enseigné la psychosociolo- gie des organisations et le développement des ressources humaines. Il y est membre de l’unité de recherches sur les systèmes et les pratiques de formation et d’éducation (FORE) et membre associé du groupe

au sein des systèmes scolaires et de forma- tion, sur les processus d’apprentissage organisationnel, ainsi que sur le transfert des acquis de la formation continue aux terrains professionnels.

Véronique BOUCHARDa été consul- tante au Boston Consulting Group et à son compte pendant 15 ans. Depuis 2000, elle est professeur associé à EM Lyon Business School où elle enseigne la stratégie et l’in- trapreneuriat. Elle intervient fréquemment en entreprise dans le cadre de formations.

Elle consacre l’essentiel de ses activités de recherche à l’étude des pratiques intrapre- neuriales. Elle est l’auteur de Miser sur l’imprévu: Management et leadership du changement émergent(Gualino, 2005) écrit en collaboration avec Thierry Picq, et de Intrapreneuriat - Innovation et Croissance : Entreprendre dans l’entreprise (éditions Dunod, 2009).

Évelyne CHAPON est enseignante, agrégée du secondaire, docteur en sciences de gestion (ISEOR). Elle a récemment sou- tenu une thèse intitulée « La violence dans les établissements scolaires secondaires : quels changements organisationnels néces- saires ? Cas de recherche-intervention dans

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programmes de premier et de deuxième cycle. Ses travaux de recherche, ses pu- blications et son expérience dans des entre- prises publiques et privées guident ses interventions auprès d’organisations pri- vées et publiques.

Jean-Marie DE KETELEest Professeur émérite à l’université catholique de Lou- vain (UCL) où il est membre de l’unité de recherches sur les systèmes et les pratiques de formation et d’éducation (FORE) et membre associé du groupe interfacultaire de recherche sur les systèmes d’éducation et de formation (GIRSEF). Ses recherches et son enseignement portent essentielle- ment sur la conception, l’implantation, l’ac- compagnement et l’évaluation des curricu- lums, ainsi que les méthodologies d’observation, d’évaluation et de recherche qui y sont liées. Il est directeur de plusieurs collections aux Éditions De Boeck. Il a créé en 1994 la Chaire Unesco en sciences de l’éducation dont le siège se situe à Dakar. Il conduit aussi de nombreuses expertises dans de nombreux pays.

Christophe DURAND est maître de conférences à l’université de Caen et res- ponsable du Master 2 « Management du sport ». Au sein du laboratoire IOA (EA 4260), ses travaux portent sur l’économie politique du sport professionnel et les formes de régulation d’un secteur qui se revendique comme relevant d’une spéci- ficité. Il collabore régulièrement à des conventions de recherche sur ces sujets (FFBB, Ineum).

Thomas DURAND est professeur de stratégie d’entreprise à l’École centrale de

Paris. Il travaille dans les domaines du management stratégique, du management de l’innovation, des stratégies technolo- giques ainsi que des politiques publiques portant sur la recherche, le transfert de technologie et la promotion de l’innova- tion. II est auteur ou coauteur des ouvrages Bringing Technology and Innovation into the Boardroom ( Palgrave, 2004), avec ses collègues européens de l’EITIM, Strategic Networks, learning to compete avec Michael Gibbert (Blackwell, 2007) et, avec Stéphanie Dameron, The future of Busi- ness Schools. Scenarios and Strategies for 2020 (Palgrave Macmillan, 2008). Il est président de la Société française de mana- gement (SFM). Il est par ailleurs président de CM International, cabinet de conseil en management.

Alain FAYOLLE est professeur et direc- teur du centre de recherche Entrepreneurial Process Dynamics à EM Lyon. Il est par ailleurs chercheur au CERAG (UMR CNRS/université Pierre Mendès-France de Grenoble) et professeur visiteur à la Solvay Brussels School of Economics and Mana- gement (université libre de Bruxelles). Ses centres d’intérêt recouvrent l’étude des pro- cessus de création d’activités innovantes, l’entrepreneuriat organisationnel et l’ensei- gnement en entrepreneuriat. Il est l’auteur de plus d’une centaine de publications aca- démiques et professionnelles.

Michel FERRARY, docteur HEC, est pro- fesseur de Management des Ressources Humaines à Ceram Sophia Antipolis. Ces recherches portent sur le rôle des réseaux sociaux dans le management de l’inno- vation et le fonctionnement des clusters 12 Revue française de gestion – N° 195/2009

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de hautes technologies, notamment celui de la Silicon Valley. Il est régulièrement invité à l’université de Stanford en Californie. Il a publié avec Y. Pesqueux Management de la Connaissance (Econo- mica, 2006).

Gilles GAREL est professeur à l’univer- sité Paris Est et à l’École polytechnique. En relation avec des entreprises, il mène des recherches en management de projet et en management de l’innovation depuis le début des années 1990. Il est notamment responsable de l’équipe de recherche Prism (Projets innovants services management) à l’Institut de recherche en gestion (IRG) de l’université Paris Est.

Armand HATCHUEL est professeur à MinesParisTech et directeur-adjoint du Centre de gestion scientifique (CGS). Par- tant de la production de savoirs dans les organisations, il s’efforce de fonder les sciences de Gestion sur une théorie de l’ac- tion collective hors des hypothèses restric- tives des sciences sociales traditionnelles.

Outre de nombreux articles, il a publié récemment (en collaboration) : Les nou- velles fondations des sciences de gestion, Vuibert/Fnege (2e édition 2008), Les processus d’innovation (Hermés, 2006) et Les nouveaux régimes de la conception (Vuibert, 2009). Membre d’instances scien- tifiques internationales et représentant élu

Ardenne (URCA) où il dirige l’Institut rémois de gestion. Il est Président d’hon- neur de l’Académie de l’entrepreneuriat.

Ses recherches portent sur l’entrepreneuriat et le management des organisations afri- caines. Il a publié récemment, avec Luc Marco, un ouvrage intitulé Entrepreneur et Décision. De l’intention à l’acte (Éditions ESKA, Paris, 2006).

Valérie LAROSE, chercheur à l’univer- sité du Québec à Trois-Rivières, est biolo- giste et détentrice d’une maîtrise en gestion de projet. Conférencière et formatrice, elle participe à la gestion et à la réalisation de divers projets de recherche, de même qu’au développement de cours et d’outils d’inter- vention en gestion de projet.

Pascal LE MASSONest maître assistant HDR à l’École des mines de Paris (Mines ParisTech) et responsable de l’option Ingé- nierie de la conception avec Benoît Weil. Il est professeur associé de la chaire « théorie et méthodes de la conception innovante » de l’École des mines. Il a publié plusieurs articles et Les processus d’innovation(aux éditions Hermès 2006) en collaboration avec A. Hatchuel et B. Weil.

Kamuzinzi MASENGESHO est pro- fesseur à l’université nationale du Rwanda (UNR), où il enseigne depuis plus de dix ans la théorie des organisations, le manage-

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Cédric RICHETest doctorant en STAPS à l’université de Caen Basse-Normandie, membre de l’axe politiques - organisations - stratégies de l’Équipe d’Accueil 4260 (information, organisation, action). Sa thèse en préparation porte sur la gouvernance des services publics locaux dans le secteur des sports et des loisirs en France. Il s’agit, dans une perspective de management public, d’identifier les enjeux, d’analyser les straté- gies et logiques d’action des parties pre- nantes engagées dans un réseau d’action publique et de comparer les coûts et béné- fices pour les collectivités territoriales selon les différents modes d’organisation et mon- tages contractuels en usage dans ce secteur.

Sébastien RONTEAUest professeur au pôle d’enseignement et de recherche en management de l’Essca, membre du Centre de recherche et d’études de l’Ouest en ges- tion des entreprises (CREDO). Il est doc- teur en Sciences de gestion de l’École cen- trale Paris, diplômé de l’ENS Cachan et agrégé du secondaire en économie et ges- tion. Ses recherches s’articulent autour des processus culturels sous-tendant le manage- ment de l’innovation dans les organisations.

Il s’intéresse plus particulièrement aux dynamiques de résilience sous-tendant les capacités dynamiques des firmes.

Bastien SOULÉ est sociologue, maître de conférences à l’UFR STAPS de l’univer- sité de Caen Basse-Normandie, où il exerce des responsabilités pédagogiques au sein de la filière management du sport. Il est par ailleurs représentant de l’axe politiques, organisations, stratégies de l’Équipe d’Ac- cueil 4260 (information, organisation, action). Ses travaux de recherche s’articu- lent autour de deux thématiques princi- pales : les organisations et réseaux d’orga- nisations sportives (leur fonctionnement, les stratégies et logiques d’action en leur sein) ; les risques inhérents à la pratique sportive, à travers leur genèse et leur ges- tion. Ces deux thèmes se croisent lorsqu’il s’intéresse au management de la sécurité.

Benoît WEIL est professeur à Mines ParisTech. Il est responsable avec Pascal Le Masson de l’option « Ingénierie de la Conception » à Mines ParisTech et coordi- nateur avec Armand Hatchuel de la chaire

« Théorie et Méthodes de la Conception Innovante ». Il a publié de nombreux articles et il est le coauteur de plusieurs ouvrages, notamment : Les processus d’innovation (2006, Hermès), Les nouveaux régimes de conception(2008, Vuibert).

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Références

Documents relatifs

Agrégé en sciences de gestion, il a publié de nombreux articles et ouvrages dans les domaines de la finance d’entreprise et de la finance de marché dont Analyse financière

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