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Étude sur la désinfection par l'acide sulfureux : acide sulfureux obtenu par combustion : liquide Pictet

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Étude sur la désinfection par l'acide sulfureux : acide sulfureux obtenu par combustion : liquide Pictet

LÉWITSKY, Olga

LÉWITSKY, Olga. Étude sur la désinfection par l'acide sulfureux : acide sulfureux obtenu par combustion : liquide Pictet . Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1896

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:27214

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:27214

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1 / 1

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ETUDE

sun LA

DESINFECTION

PAR

L'ACIDE SULFUREUX

ACIDE SULFUHEUX OBTENU PAH COMBUSTION

Liquide P i c t e t .

PAR

Olga LÉWITSKY

née ù Mamino (P.ussie.)

DISSERTATION INAUGURALE

presentee à la Faculté de Médecine de l'Université de Genèl•e pour obtenir le gracle de Docteur en A1cdecine.

~

GENÈVE

IMPRIMERIE P. DUBOIS, QUAI DES MOULINS

1896

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(4)

ft MON MAITRE

JYI·

LE DOCTEUR yrNCENT

Professeur d'Hygiène de l'Université de Genève.

r-ESPECTUEUX HOMMAGE

ET TÉMOIGNAGE DE GRATITUDE

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ft

MON CHER PÈRE

EN REMERCIEMENT POUR SA TENDRESSE ET EN SOUVENIR DE MA PROFONDE AFFECTION

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.A V .A NT-PROPOS

L'anhydride sulfureux produit par la combustion du soufre a été, depuis fort longte1nps déjà, rnis en usage comme désinfectant. C'est ainsi qu'en 1771, au dire de Wolf, 1 lors de la peste de :Moscou, les médecins de cette ville accordèrent un grand crédit à son action;

. ils se basaient sur Pobservation suivante : on avait fait endosser à dix condamnés à mort des pelisses qui pro- venaient de pestiférés, n1ais qui avaient été préalable- ment soumises à une forte fumigation sulfureuse; au- cun de ces n1alheureux ne contracta la maladie. Jusqu'à ces dernières années, l'acide sulfureux est resté en bon rang parmi les substances qui sont employées dans la pratique courante de la désinfec.tion; et cependant, il a été tour à tour prôné et décrié, et les nombreux travaux dont il a fait l'objet sont des plus contr·adictoires. Il faut constater toutefois que les recherches récentes ne lui sont pas favorables, et nous devons l'avouet\ avant

1 L. C. Guyton Morveau. Traité cres moyens de désinfecter l' aù-, cle prévenir la conta.r;ion et d'en arrêter le pro.r;1·ès;

3e édit. Paris, 180o, 1 vol. in-So de 441 ,page::;.

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- 8 -

même de con1mencer nos expériences nous n'avions plus qu'une très faible confiance en son efficacité.

Deux raisons nous ont fait persévérer dans notre idée de consacrer à l'étude de ce corps, notre dissertation inaugurale; c'est tout d'abord le fait qu'à Genève il est encor·e tous les jours prescrit et empioyé. Il n'est donc pas inutile d'apporter, .à ceux qui combattent ce 1node de procéder, l'appui d'observations nouvelles; d'autre part, on a beaucoup préconisé dans ces derniers temps l'emploi du Jiquide Pictet, et il nous agréait de savoir si, sous cette forme, l'acide sulfureux possède, comme d'aucuns l'ont affirmé, une plus grande force micro- bicide.

Nous nous sommes placée exclusivement au .Point de vue de son action sur les bactères pathogènes et c'est à ces dernières seules que s'appliquent nos con- clusions; nous pensons même,· en nous basant en par- ticulier sur les observations de M. le Professeur Gosse, que son ernploi cmnme désodorisant et comrne des- tructeur de certains parasites de nos maisons et de nos vêtements peut être conseillé; mais c'est là, nous le ré- pétons, une face de la question dont nous ne nous sommes pas préoccupée.

Avant de commencer notre travail, nous nous fai- sons un devoir d'adresser nos remerciements à M. le Prof. Vincent, dont les excellents conseils nous ont été toujours d'une inappréciable utilité, et nous reconnais.:.

sons que c'est grâce à l'appui donné par lui que nous sommes arrivée à la tin de notre étude. Nous ne man- querons pas de comprendre clans ce témoignage de gratitude bien sincère :l\1. le D'· de ·Marignac qui a si savamment dirigé nos modestes travaux de labora- toire, ainsi que :l\1. de Stoutz, à l'obligeance duquel nous

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- D -

devons le produit Raoul Pictet, dont nous a vions besoin pour- nos expériences.

Nous avons divisé notre mémoire en deux parties : la première constitue un bref résumé historique, et dans la seconde sont condensès les résultats de nos expé-- riences personnelles.

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PREMIÈRE PARTIE

Historique.

Nous avons déjà dit que l'action antiseptique de l'acide sulfureux a été depuis fort longtemps utilisée.

Dès les temps héroïques, en effet, la combustion du soufre est vantée eomme moyen d'assainissement.

lVlais dans cette revue, nous nous bornerons à résumer les principaux travau.x parus dans ces vingt dernières années; d'ailleurs, leur nombre, mème ainsi limité, forme un total fort respectable et nous ne nous flatte- rons pas de les avoir tous indiqués.

Nous examinerons en premier lie!f, et d\tprès l'ordre chronologique, les observations et les expériences fa- vorables à l'efficacité de la puissance désinfectante de ranhydride sulfureux.

En 1874, sur la demande de la commission d'étude des épidémies de choléra dans l'empire d'Allemagne, von Max Pettenl-wjeJ• 1 institua des recherches très in- téressantes dont voici les dispositions et les conclusions les plus importantes.

1 Berichte des Cholera J{ommission f'ür das Deutsche Reich (Berichte über Desin.fection von Schiffen von Docteur Max Pet- - tenkofcr).-Ve1·suche über Desinfection Geschlossene1· Ra ume,

von Dr J.l1ehlhausen. Berlin, Carl Heyman 1879, in-4°, p. 319-33!J.

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- 11-

Il s'agissait de recom1nander une méthode pour la désinfection des vaisseaux. Les expériences eurent lieu tout d'abord dans un local cubant 27 mètres . .L'ac- tion de l'acide sulfureux fut étudiée non-seulement au point de vue microbicide, mais encore au point de vue des détér·iorations que peuvent subir les objets soumis au gaz. C'est ~t cet effet qu'il plaça sur une table au mi- lieu de la chambre des objets de différentes sortes ser- vant pour la plupart aux usages domestiques, tels que:

rasoir bien poli, pièces d'argent, coupons de soie, ca- rafe, assiette pleine d'eau, mot~ceau de pain, assiette avec de la viande crue, etc., etc.

:Malgré les doses employées qui furent relativement faibles (18 ü 10 gr. par mètres), malgré la durée de l'exposition qui ne fut que de quelques heures (2 à 4),

les résultats accusés sont cependant très favorables aux deux points de vue que Pauteur se proposait.

Il constate à l'ou vertu re de la chambre que le bacille virgule est anéanti, que la peinture des murailles est intacte et que les différents objets, dont nous avons donné plus haut un énumération quelque peu écourtée, sont les uns, objets polis devenus légèrement ternes, les autres, objets d'or, coupon d'étoffe, etc., nullement endmnrnagés. Les ali1nents eux-mêmes n'ont pas perdu sensibletnent de leur qualité.

M'· Pettenkofer- admet que l'on peut, par ce procédé, enrayer le développement des maladies infectieuses;

on obtiendr-ait ainsi de sérieuses garanties contre la probagation du choléra et surtout de la fièvre jaune pat·

voie maritirne.

Ces expériences furent répétées sur deux navires, le vaisseau cuir-rassé : le Kaise1, et la canonnière le SptYber. Elles rie servirent qu'à afftrrner davantage les

"il,

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conclusions de rexpériinentateur, à savoir que l'acide sulfureux est le meilleur désinfectant de rair et des objets mobiliers.

Le Dr JVlehlhausen a, par ses recherches person- nelles, contrôlé et confirmé les résultats obtenus par

Pettenkofer. ·

Dougal et BaxteT~ 1 attestent à leur tour la puissance neutralisante de S 0 2 sur· les différ·ents virus inocu- lables.

Ils prenaient des pointes d'ivoire chargées de vaccin desséché et les exposaient pendant dix minutes dans l'air satur-é de vapeurs sulfureuses. Puis, ~e vaccin neutralisé était inoculé au beas d'un enfant, tandis que sur l'autre bras dans la 1nême séance, on pratiquait des piqùres avec le même vaccin non exposé à l'action deS 02Ces dernières piqûres furent toutes suivies de pustules bien développées; celles de rautre bras restè- rent stériles. Pas de l'enseigne1neuts sur la quantité de soufre brûlé.

De son côté, Baxte1>, 1 expérimental 'action de S 02 sur le virus morveux et sur le virus septique de la pé- ritonite infectieuse. Il prit des modules de poumons morveux qu'il broya dans de l'eau légèrement salée, puis le liquide filtré fut mêlé à l'acide sulfureux (2

°/

0 en poids). Les inoculations aux animaux l'estèrent sans effet.

Quant à la dose nécessaire pour ar ri ver à de tels ré-

1 Baxter. Report on an experimental study of certain diûn- fectants (appendice to the Report of the medical officet of the Privy Council), 1876. ·T· VI, p. 216-20'6.

1 Baxter. Repo1·t on an experimental study of certain clisin- fectants (appendice to the Report of the medical offic:ier of the

Privy Council), 1876, T. VI, p. 216 à 2n6.

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sultats, elle varie d\u1e expérience à llautre et d'une·

façon par trop considérable (de 6

°/

0 à 3 °jo en poids);

et d'autre part, Baxter emploie l'acide sulfureux en so- lution aqueuse.

Ce dernier· mode d'e1nploi se réalise rarement dans la pratique.

M'" Stenberg, 1 chirurgien militaire aux Etats-Unis, vante l'efficacité de l'acide sulfureux en tant que n1é- thode de désinfection.

Il recommande l'exposition des n1atières infectées dans une atmosphère contenant au moins 1 vol. de gaz d'acide sulfureux pour 100 vol. d'air (soit 15 gr. par mètres), et cela pendant 6 heures.

Voici par quelles expériences il arrive à ces conclu- sions : en premier lieu, c'est un récipient de verre d'une capacité de 10 litres qui lui s~rt pour l'opération.

Dans la première série d'expériencesqu'il entreprend, il soumet aux vapeurs sulfureuses (6 gr. par mètre3) de l'eau, ainsi qu'une infusion de viande, toutes deux chargées de bactéries. Au bout de 2 à 8 minutes, on a une immobilisation complète de ces dernières. Dans les expériences qui suivirent, il opéra sur du vaccin liquide, en l'exposant pendant 12 heures à une atmosphère dans laquelle 3 gr. de soufre par mètres étaient brûlés.

Le lende1nain, ce vaccin neutralisé est inoculé à un jeune enfant sur un bras, tandis que sur l'autre par comparaison on insère du vaccin non sulfuré. Avec le premier, une seule pustule développée; avec l'autre, dix fois sur 10, les boutons sont normaux. Si l'on dou-

1 Experiments designed to test the volue of certain gaseons and volatile desinfectants. National Boa-rd of Health, \iVashigton T. I, 21, 29 â 37; 1880, p. 219 et 23 juillet 1881, p. 21.

Revue d'hygiène et police sanita'ù·e. 1880, p. 810.

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'ble la dose, le vaccin est cmnplètement stérilisé après 4 heures d'exposition.

Le vaccin desséché s'est montré beaucoup plus ré- sistant.

Les expériences de \Vet'nech de Breslau, faites à Pinstitut pathologique de Berlin en 1877, ne sont pas aussi aftirn1atives. Il faudrait, d'après cet auteur, pour aeriver à la désinfection, brùler 60 gr. de soufre pat mètre3 Il ünpl'égnait d'un liquide chargé de bactéries des bandes de flanelle, de laine, etc. Pas n'est besoin de dir'e que dans le dispositif operatoire il s'entourait de toutes les précautions nécessaires en pareil cas. Si les tissus contan1inés étaient exposés dans une cloche eontenant 3

°/

0 , ils n'étaient pas désinfectés. ~our ce faire, Il fallait arr-iver jusqu'à 4 et 7'0,'00 , c'est-à-dire de GO gr. à 100 de S par mètee 3

lVI. le D'· Fa!lin, 1 professeur au Val de Gràce, a eu en 1881l'occasion de répéter les expériences de Baxter.

Il serait arrivé à des résultats ·satisfaisants, avec des doses de soufre relative1nent faibles (15 à 20 par mè- tre3). Il recueillait une certaine quantité de pus morveux dont la virulence auait été confirmée par l'inoculation aux animaux, et l'exposait 12 heures dans une caisse en bois d'une ·capacité de 100 litl'es où l'on avait antérieurmnent fait brùler 2 gr. de soufre, soit 20 gr. par tnètre3

Aucune réaction chez les animaux auxquels on rinoculait, tandis qu'au contraire une petite quantité de ce n1ême pus mise en rés~rve et inoculé à d'autres ani- maux donnait des résultats positifs.

:Même expérience avec du pus tnorveux desseché à

1 Traite des :desinfectants et de la desinfection par Vallin, 1883, p. 24o à 26t>.

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l,air libre; dans une atn1osphère de 15 gr. de ·soufre par mètres, Vallin aurait obtenu une désinfection effi- cace.

Enfin, le pus recueilli chez les malades atteints de chancre de nature suspecte et soumis à l,action de.S02 (20 gr. par mètre3) restait stérile.

En 1887, le même auteur, après avoir répété ses ex- périences, non plus dans des espaces restreints, mais en des chambres cubant 50 ü 60 rnètres 3, où il pou v ait, dit-il, brùler jusqu,à 150 gr. de soufr-e par mètres, con- seilla dans les désinfections par Pacide sulfureux de rendre l'air du local humide, en y faisant bouillir de l'eau dans des vases ü lar-ge surface. On arriverait de la sorte à arrêter Pextension des maladies infectieuses, telles que les or·eillons, la scarlatine, la rougeole, etc.

Chargé en 1880 par le Département fédéral du Com- l11et·ce et de PAgriculture de faire des essais de désin- fection de véhicules, M. Fatio commença, la même année, une série œexpériences avec l'acide sulfureux.

Il ehoisit d,abor·d comme sujet le philloxéra, 1 que le départernent avait surtout en vue, puis ses recherches s,étendirent ü d,autres insectes.

Il donne au eongrès international d,hygiène de Ge- nève de 1881, 2 un résumé de ses travaux. D,après lui, l ,acide sulfureux agirait par asphyxie en absorbant l,oxygène par intoxication.

Par conséquent, plus !,exposition sera de longue du- rée, plus la désinfection elle-mèn1e offrira de séeurité.

D,autre part, l'humilité favorisant Pabsorption, il va de

1 Archives des sciences physiques et naturelles. A veil 1880, Genève.

2 Cnmptes-rendus et mémoires du IV~· con.c;rés d'hygiène.

Genève 1882, T. II, p. 9.

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soi que les êtres aqueux, les bactéries au sein 1nême du liquide de culture, seront plus facilerr1ent désinfectés que les organismes privés d'humidité. Les vêtements et les étoffes souffriraient peu et même pas de l'application de yapeurs d~acide sulfureux aux doses qu'il r·ecoin- mande, c'est-ü-dire en raison de 35 ü 36 gr. rar 1nètre3

c< L'acide sulfureux est en somme, d'après Fatio, cer-

tainement le désinfectant le plus pénétrant, le plus actif et le plus pratique dans beaucoup de cas. » Mais ces cas sont subordonnés au n1ode d'application qui consistera à employer des vapeurs produites par la c'ombustion du soufre, ou celles obtenues par l'évapo- ration directe de l'acide sulfureux anhydre. L'efficacité sera plus assurée encore si l'on opère à l'état humide.

Le préfet de police du département de la Seine ayant chargé une commission de recherchet· quels sont les procédés les plus efficaces de désinfecter les locaux occupés var ~des contagieux, Dujat·din Bauinetz en- treprit avec. Pasteur. et Roux une série d'expériences;

leurs résultats furent présentés à l'Académie de méde- cine le 9 septembre 1884 dans un rapport rédigé par le pren1ier de ces savants.

On choisit pour opérer deux chambres de l'hôpital Cochin; dans chacune d'elle~ étaient placés des ob- jets divers, des étoffes, ainsi que des tubes contenant des cultures, des protoorganismes, entr'autres le baciile du choléra qu'on avait plus spécialement en vue; on employait tantôt l'acide sulfureux obtenu par combus- tion, tantôt le liquide Pietet à un volume correspondant à 20 gr. de soufre pàr mètre3Le liquide Pictet présente, d'après le rapporteur, l'avantage dé ne pas altérer les objets de fer, de cuivre, et de ne pas produire une cou- che de sulfate métallique. Au point de vue de l'action

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antiseptique, les cultures sont la plupart du temps sté- rilisées com1ne le bactét·e charbonneux qui résiste vis- ü-vis du vaccin, il y a des variations suivant l'état d'humidité ou de sécheresse: l'humidité parait favoriser l'efficacité du dé~sinfectant.

Les recherches qu'entreprirent à l'hôpital Cochin, 1\til\1. Duliex, Bnthl et Gallard, 1 ne sont pas n1oins favorables à l'acide sultureux.

Ils opéraient tout d'abord sur des micro-organismes qui liq uétient la gélatine, tels que le bacille virgule, le bacillus subtilis, ils les sournettaient aux vapeurs sul- fureuses préalablement desséchées par le passage ü travers un.tube ü boule de Liebig rempli d'acide sulfu- rique. Après 10 jours d'exposition, les cultures restaient généralement stériles. Il va sans dire qu'on conservait des tubes témoins. Puis opérant dans une chambr·e, ils s'étaient posés la question suivante : comment agit l'acide sulfureux ü la dose de 30 à 40 gr. par mètrea, sur les ger·mes tenus en suspension dans l'air de la chambre"?

Pour· la résoudre ils recueillaient l'air au moyen d'un appareil aspirateur auton1atique; ils procédaient à la numér-ation des gern1es contenus dans un volume donné, puis somnettaient cet air ü l'action de Pacide sulfureux; le contact était maintenu pendant24 heures, au bout desquelles une dernière numération était faite.

Le résultat obtenu fut que le nombre des bactéries contenue':; dans ratrnosphère de la chambre était tou- jours plus faible après la sulfurisation qu'avant;; la dif- férence était d'autant plus sensible que le degré d'hu- lnidité était plus considérable.

A côté de ces faits qui peuvent être considérés

1 Rapport au Conseil d' hy,qiène de la Seine, 1889.

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- 18-

con1n1e des expériences de laboratoir~e, il en est d'au- tres moins précis, moins probants, mais qu'il serait in- juste de passer sous silence. Ils appartiennent à la pratique courante de la dé~infection et, ù ce titre, pré- sentent un certain intérèt.

:NI. le Dr Czerniski 1 désinfecta en 1880 par l'acide sulfllreux, ~t raison de 35 gr. par rnètre3, toutes les ca- sér·nes du Palais it Avignon. Les résultats obtenus, consignés dans le tableau qtùl a dressé des épidérnies de tièvte typhoïde, de rougeole, variole, avant et après la sulfurisation, sont des plus satisfaisants. Dès la pre-

mit'.~r·c année, celles-ci ont <:'~té enrayées.

:\1. Pottier 2 affirme que la conjoncüvité .gl'anuleuse qui sévissait dans l'établissement des pupilles de Ville- neuve à l'état épidèmiquc n'a pas réappar·u, dès qu'on a eu recoL1rs it l'acide sulful'eux.

Pour cette mème maladie, Rao.ul, 3 pharmacien de prcrni(';re classe de marine, aftinne ne pas compter un seul insuccès Jans la désinfection des casernes, hôpi- taux et navir·es oü régnaient la conjonctivité granuleuse.

:Même eflicacité contr·e Jo choléra, la fièvre jaune, etc., etc.

A sou elire, il faut tenir compte de l'humidité :elle se- rait un pl us sùr garant encore de la réussite.

Dans la séance du 25 mai -1887, de la société de Médecine. Jablon~~~ + de Por'tie,,s for1nulait les obser- vations suivantes : clepuis 1887, il constatait chaque

1 iVotc sur l'assainissement du quartie1· Palais à Avignon au 1noyen de l' 802 ( l'en1ede méd. et de pluu·m. milit.). DéePm-

rm~ 1880, T. ~3H, p. !H3.

~Archives de merl. nav. T. XIX, p. 420. 1886.

:{ Haoul. Archives de J.Ylerl. nav. T. XLJII, p. 280. -t887.

4 JaiJ!onski. Revue d'h.y,r;iène, 1887, p. 489.

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année au quartier du 20e régiment d'artillerie, à l'en.trée de rhiver, un certain nombre de cas de fièvre typhoïde (moyenne de 60 à 100 cas sur 4300 hommes d'effectif).

En 1881, on se décide ù désinfecter les chambrées pa1·

des vapeurs sulfureuses ü la dose de 100 gr. de soufre par mètre3; dès lors la fièvre typhoïde comrnence ù décr·oitre et, quelques semaines après, elle avait com- plètemmJt disparu. Six mois plus tard, on renouvelle la fumigation et le même résultat ne se fait point attendre, c'est-à-dire que, durant l'année 1882, on ne constate aucun nouveau ca~ de fièvre. Au cornmencement de 1883, nouvelle manifestation de la tièvre typhoïde, nou- velles fumigations à espaces plus rapprochés (tous les trois mois), suivies de la disparition complète de la tièvre. On se dépal't de cette eégularité et la tiévre ap- paraît de nouveau.

Des cas analogues ont été observés ù l'école nonnale primaire et au lycée de Poitiers.

Voici rnaintenant un autre fait relatif à la diphté1·ie.

Au mois de décembre 1883, la diphtérie fait son appa- rition it l'asile Ste-Anne avec 7 cas de mort sur 120 élèves. On désinfecte par l'acide sulfureux, l'eau phé- niquée et la cbaux, et la diphtér·ie disparaît.

La désinfection par l'acide sulfureux, au dire de lvi. Jablonski, serait tout aussi efficace pour le typhus, la variole, etc., se basant en cela sm· les faits observés à l'Hôtel-Dieu de Poitiers.

Le 0'' OllivieJ" 1 voudrait, lui, que la sulfurisation füt rendue obligatc,ire. Il a fait désinfecter pat· l'acide sul- fureux, ü la dose de 30 gr. par mètre 3 les salles occu- pées par de jeunes enfants atteints de scarlatine, diph-

térie~ rougeole (Hôpital des Enfants malades), et il a pu

. !

1 Ollivier. Revue d'hygiène. 1887, p. 333.

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- 20· --

s,assur·er que pendant deux ou trois mois aucun cas de contagion n,était signalé.

Lucas Chwnpionnière, 1 en 1888, dut approprie!' ü son service de chirurgie les pavillons occupés par les varioleux, les scarlatineux et les érysipélateux. Il fit d'abord laver les planchers, les murs, avec une solution de chlorure de zinc (5

°/

0 ) ; après quoi, il pratiqua la fu- migation par 802, ü raison de :30 gr. par n1ètre3Aucun cas· de variole, scarlatine ou érysipèle n,a fc1it appm·i- tion dans ces services improvisés. ·

A lire les travaux des auteurs que nousvenons d'énu- mérer, il semblerait que refficacité del 'anhydride sulfu- reux fùt sans conteste établi; il n,en est rien cependant et, depuis longtemps des doutes avaient été émis ü ce sujet.

lVlais c,est en Allemagne ctue cet agent rencontre

!,opposition Ja plus rnarquée; on comrnença par se rnontrer moins affirmatif; puis les expériences se mul- tipliant, on en arriva à se convaincre que le crédit accor·dé jadis à !,anhydride sulfureux devait doréna- vant lui être refusé. La France mit plus de lenteur, il est vrai, à suivre le mouvement; et nous voyons Fischer, élève du professeur Arnould, se déclarer dans sa thèse inaugurale radversaire décidé du maintien de ce désinfectant dans la pratique.

Reprenons avec quelques détails les travaux qui ont le plus contribué à opérer ce revirement d,opinion.

Dès 1880, deux médecins allemands, Gürtner et Schotte 2 reconnaissaient que la désinfection par l'acide

1 Thèse de Fischer. 1892 à Lille.

2 Gürtner et Schotte. Wle viel Carbolsaure, oder wie viel schwerflige Saure in gasform ist nothig zur Todtung kleinsteu Libens. Deutsch vie1·tel( off. Gesund 1880. T. XII, p. 337 à 37G et Revue d'hygiène et de police sanitaire 1880. p. 819.

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sulfureux est d1une pratique facile, mais que son action est en tous cas incer-taine. Du moins, disaient-ils, fau- dr·ait-il employer des doses beaueoup plus eonsidéra- bles. Le résultat de leurs expér-iences détnontra qu'in- corporées à des étoffes de laine ou d'autres objets, les baetéries étaient plus résistantes que dans un milieu de eulture et qu'en outre, elles l'étaient encore plus si l'on avait eu soin de les desséeher.

La quantité de soufre employée par eux fut de 92 gr.

par mètre3

Plus décisives eneore fur·ent les conelusions que vVolf/1-tiigeL 1 se crut autorisé à for·mulet· dans un travail des plus importants. On peut dire que de l'apparition de ce mémoire date Pabandon de S02 en Allemagne.

VVolffhügel expérimentait dlabord dans une eage do verre contenant 15 gr·. !)ar mètre3 d'acide sulfureux. Il y exposait des baeilles, des spores charbonneux, des spores du baeille de pornrne de terre, etc. Après 30 mi- nutes d'exposition, les baeilles du eharbon devenaient inaetifs, tandis que les spores, soit du charbon, soit du bacille de pomme de terr·e, avaient conservé toute leur vitalité. En opérant avec. 90 gr. par tnètre3, il nlobtenait aueun résultat positif, même aprés 96 heures.

·Désirant se rapprocher le plus possible des conditions de la pratique, il refit ses ex péri en ces dans une chaln- bre cubant 33 mètres, en premier lieu dans une atmos-

plH~re sèche, après avoir fait brùler 155,40 gr. de S. pm·

Inètre3, puis dans une atmosphèr·e hu1nide avec 15 gr.

de S.

Dans l'atmosphère sèehe, pas de stérilisation; dans l'atmosphère humide, les baeilles du charbon étaient

1 .11litteilaugengaus dem J(aiserlichen Gesundheitsamte 1881.

p. 188 à 233.

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détruits après une heure, le rnicrococus prodigiosu::;

après 24 heures. Les bacilles du pus bleu, après deux heures, n'étaient qu'atténués, et il fallait 4 heures d'ex- position pour· les anéantir tout à fait.

Ce ne furent pas lit toutes ses expériences. Il se ser- vait dans la suite d'une cage, également de verl'e, ren- fermant

no

ge. pm·rnùtre3

L~atrnosphère étant rendue hnn1ide, dès le jour pré- cédent on y exposait : 1 o des fils de soie in1prégnés de spot·es chm·bonneux qui, desséchés, étaient exposés à l'hun1iclité pendant :24 heures ; 2° les mêmes fils plongé~

depuis 24 heures dans de l'eau stérilisée; 3° du terreau riche en spores, mouillé par un procédé analogue ü celui du n" 1; 4° cette rnème terre impr·ègnée, comme le n" 2 d'eau stérilisée. Après 24 heures, les spores t:harbonneux dont étaient inrprégnés les tils avaient sans exception perdu leur actiYité: mais ceux que renfe1·mait la ter1·e furent tnoins bien et différ-emment in1pressionnés en ce sens que la reproduction se fai- sait plus clifficilernent dans l'échantillon no 4 que dans le n" 3.

Ces rnèrnes expériences furent renouvelées dans une chmnbre cubant 26 mètres3, et contenant 155 gr, par mètr·e13 Quelques échantillons de terre de jardin étaient retenus dans les tours d'une longue bande de flanelle qu'on enroulait; aucune stér·ilisation n'était obtenue.

L'expérimentateur plaçait-il ces mèmes échantillons sous t1n iapis ou dans un pardessus, le résultat était

identique.

Dans cette série expérimentale, la stér·ilisation ne fut obtenue qu'une fois sur· des fils humides. Dans l'ex- périence en question, ce fut un paquet de fils hurnides, imprégnés de sang charbonneux. Les mêmes expé-

(24)

- 2 3 -

riences furent répétées avec des r·ésultats identic1ues dans une cage où l'on brûlait 155,40 gr. de. soufre par rnètrea.

En 1882, c~est au tour de Koch 1 ü déclarer que l~a­

cide sulfureux est incapable de produire les effets qui constituent une désinfection intégrale, et tou.:; deux,

\1\lol{fhügel et Koch, 2 concluent que l'aetion de l'acide sulfu1·eux sur· les spores étant négative, il faut y renon- cer, car on ne sait jamais si les n1atiùres suspectes con:tiennent ou non des spores.

Dans une communieation faite à la société de 1\!Iéde- cine publique, dans la séance du 23 mai 1887, 1\1. le D" Richard 3 conseille de n~employer· la désinfection par· l'acide sulfureux qu'au pis aller; son efficacité est en effet loin d'être absolue et, dans les circonstances ordinaire:-; de la pratique, il ne faut jamais y eompter.

En 1890, Thoinot 4 entt·eprit ü sor~ tour (avec le concours du D'· l\1asselin), une sér-ie de recherches dans le but de juger le valeur· désinfectante de S02

11 étudia son action sur· un assez gr·and · nombre de rnicro-organismes, notamment sm· les suivants : vi- brion septique de Pasteur·, bactéridie charbonneux, charbon symptotnatique, bacille de Koch, morve, ba- cille cl 'Eberth, bacille virgule, farcin de bc;enf de la Guadeloupe.

Il opér·ait dans une chambre de 50 mètres'\ dont

l~étanchéité était assurée avec soin; la dose de soufr·e var·iait de 48 à 65 gr. par rnètr·ea et le résicltt après

1 Revue cl' hygiène 1882 p. 24l'>.

2 Mittheilun_qen aus dem Kaise;·lichen ,r;esundheitsamte.

T. 1, p. 188 :\ 233.

:{ Jtichard. Revue d'hy.r;iène 1887, p. :273.

4 Thoit1ot. Annales de l'Institut Pasteur 1890, p. nOL

(25)

- 2 4 -

combustion était chaque fois pesé. Lorsque l1espèce microbienne s ly prêtait, la préférence était donnée à la 1néthode des inoculations; dans le cas contraire, on recourait aux cultur-es sut· les milieux nutritifs appl'o- priés et, autant que possible, sur des milieux solides.

Voici le résun1é des principales expériences.

Vibrion septique : Quatr·e formes employées (cul- tures en bouillon, culture desséchée, sérosité prise sur un cobaye rnort de septicémie, poudre septique).

Dose 60 ü 65 gr. Durée 24 à 48 heures. Hésultat:

nul.

Pour- le chal'bon symptomatique en poudre, à l1état sec, en culture sur· gelose, le résultat ne fut pas diffé- rent.

La dose de soufre était de 60 üG5 gr. par mètr·e~, et rexposition de 24 à 48 heures.

Pour le baci,lle de Koch (cultures, cr·achats humides et secs), doses de S de 40 à 60 gr. par- n1ètre3, pendant 24 heures.

Le résultat obtenu, pow· les cultures ainsi que pour les cr-achats, est pleinement satisfaisant; leur destruc- tion ser·ait évidente.

Les expériences faites avec du pus 1norveux de ba- cille de Loftlèr, de bacille virgule et du pus farci né de bœuf démontraient que racide sulfureux, à la dose de 60 gi·. pat· mètre~, tue sùrement tous ces virus, après 24 heures de contact.

.M. Thoinot for·n1ule ainsi sa conclusion; il classe les microbes qu'il a étudiés en deux groupes :

« D'un de ces gruupes- vibrion septique de Pas-

» teur, char-bon symptomatique, charbon bactéridien-

» résiste absolument à S02, dégagé à haute dose avec

» prolongation d'action. >>

(26)

- 2~>-

« 2° Les microbes du deuxiù1ne groupe, tuberculose,

>> rnorve, farcir~ de bœuf, fièvre typhoïde, choléra asia-

>> tique, diphtérie, peu vent être tués· cl 'une façon géné-

» rale par S02, ü doses variables; rnais la dose de

» GO gr·. de soufr·e par rnètre'\ apr·és une . exposition de

>> 24 heures, dans une chambre bien close. donne une

» certitude absolue. »

Le Dt· Cassedebat, 1 médecin-major-, est enc~we plus pessimiste. L'acide sulfureux ü son dire est un antisep- tique trop inconstant, même aux plus hautes doses, et dans une atmosphôee saturée d'humidité, pour qu'il soit possible de le préconiser·.

Nous exposerons sommairement les expériences qui justifient sa conclusion, expériences qu'il fitül'Ecole de l\Iédecine de :Marseille dans le laboratoire de 1\tl. Reicht.

Leur' dispositif est très semblable à celui que nous avons employé. Il opérait dans une pièce de dimen- sions suivantes: longuem· 1m46; largeur 011196; hauteur

21U55, soit une capacitè de 3m54. Le planchee était dallé

de briques, et les tissures hermétiquement closes avec du plùtre. L'acide sulfureux était obtenu par la con1- bustion du soufre en fleur ou en bàton finement con- cassé; et pour en activer la combustion, on y ajoutait une petite quantité d'alcool.

A l'intérieur· de la pièce, peu avant la sulfurisation, il faisait dégager une grande quantité de vapeurs d'eau.

En entr·eprenant ses expériences, Cassedebat se pro- posait cinq buts distincts; il voulait déterminer :

1 o La dose ü laquelle l'acide sulfureux est antisep- tique.

2o

Son action sm· le vir·us dans le~ rnilieux liquides ou saturés d'humidité.

3 Revue d'hygiène et Pot. sanit. 18!H, p. 'L09!5.

(27)

- 2 6 -

3° Cette Inême action sur les virus répandus sur les étoffes, les feutres.

4° Sa puissance antiseptique pa1· rapport au temps pendant lequel on le fait agir sur le virus.

5" Son action sur les 1nicrobes de rair.

1 o Dans une atmosphèr-e saturée de vapeurs sulfu- reuses, plus de GO ge. de soufre par m6tre3Les expé- riences de l'auteur portant les n"" 1, 2, 3, 4, 5 ont donné sur 6 cultures en bouillon de fièvre typhoïde, de choléra et de diphtérie, les résultats que voici:

La stérilisation a 1nanqué :

1 fois pour le bacille d'Eberth;

2 » » le virgule choléra ;

:3 » >> le Loffler·.

Sur 15 cultures de choléra (expériences 1, 5, 6, 7, 8 et 11), quatl·e fois pour le bacille vii~gule, une fois pour le Lofller et trois fois pour l'Eberth, les données ont été négatives.

Les tampons de eoton imbibés de cultures de cho- léra ont été stérilisés trois fois sur quatre. Dans les mêmes conditions, la tièv1·e t,vphoïcle et la dyphtérie ont résisté, au moins une fois sur cinq.

Sur ~6 cultures de char·bon, la vitalité a pet'sisté au 1noins 15 fois. D'où l'auteur conclut «que l'acide sul-·

« fur·eux est un agent trop inconstant pour qu'il soit

« possible de dire ü quelle dose il est antiseptique. >>

2" Les résultats sont tout aussi incertains pour rac- tion de 802, sm· le virus dans les milieux liquides ou saturés d'humidité. Il n'est m'rivé qu'une fois .que toutes les cultures en bouillon aient été stérilisées (tubes placés suP le sol dans l'expérience n" 5); la vitalité de chaque bactérie ne semble pas être comprmnise dans les liquides beaucoup plus souvent que sur· les tampons

(28)

- 2 7 -

de ouate humide ou sur les linges plus ou moins des- séchés.

3o Pour les matières virulentes placées sur les étoffes, sur le feutre, J\1. Cassebat procédait de la manic're sui- vante :

Un linge, em·oulé sur un cylind1·e, formait une sorte de tube, dont l'ou vertu re supérieur·e se fermait ·en tordant l'étoffe. Ce tube était entouré ensuite d'un man- chon non hydrophile, fait de la même manière mais ayant un diamètre et une pr·ofondeur plus considérable que le premie1·. L'appareil entour·é de papier fut stér·i-

isé, soit ü la chaleur sèche, soit à la chaleur humide.

Préparé de ia sorte, chaque tube de linge recevait une culture liquide (bouillon simple ou gélatineux), puis était obturé avec de la ouate et du papier. Deux ou trois joues ap1·ès, les linges dt'pouillés de leur·s enveloppes

étaient soumis aux vapeurs de S02

Chaque linge était introduit dans un tube ü bouillon stérilisé et placé dans l'étuve à 35", le contact durant plusieurs jours. Enfin, avec le liquide, étaient ensemen- cées des plaques de gélatine.

Hésultat: sut· 139 pièces, plus d'un tiers a échappé it la désinfection. Sur 107 échantillons (tan1pons de co- ton humide, étoffes humides), il y a28 échecs.

Donc, « l'hurnidité n'exerce pas une gTande influence sm· les tissus>>.

4" On agissait par S02 sur les 1nicrobes pendant deux, trois, quatre et cinq jonrs, et voici les résultats constatés sm· 42 cultuees.

Après 2 joues, 28 ont été stérilisées et 4 restèrent vivaces, les 3 autres étaient envahies par des germes étrangers en si grand nombre qu'il n'était pas possible d'isoler les microbes des cultures.

(29)

- 2 8 -

Après 3 joul's: = 22 stérilisées, 9 vivaces et 11 dou- teuses.

Après 4 jours : = 17 stérilisées, 16 vivaces et 9 dou- teuses.

Enfin, après 5 jours : = 26 stérilisées, 11 vi v aces et

5 douteuses. ·

Dans une autre série, deux cultures seulement sur 13 ont été stérilisées.

En résumé : «la durée de rex position, qui a varié de 2 ü 5 jours, ne parait pas jouer le rnoindre rôle ».

5° Les vapeurs S02 ont une action incontestable sur les microbes répandus dans !,atmosphère: sur 181 cul- tures, on relève seulement 28 contaminations.

Les expér·iences suivantes, entreprises au point de vue de la prophylaxie des rnaladies infectieuses, tout comme les expérience~ de laboratoire des auteurs que nous venons de passer en revue, concourent au rnême point, ü savoir que racide sulfureux est un moyen trop incertain de désinfection pour la pratique.

Le major Geschwind doute de la valeur de l'acide sulfureux, en tant qu'agent prophylactique des épidé- Inies de rougeole et de scarlatine. Il pourrait tuer les gerrnes, mais il ne faut pas trop )' compter.

Fischer 1 clans sa thèse cite deux observations qui indiquent combien doit être limitée la confiance de S02 Gomme agent de désinfection.

Voici brièvement résmnée la premièl'e observation;

elle est extraite du régitre des épidémies de la Direc- tion du service de santé du 1er Corps d,armée.

F., solat au 33e régiment d'infanterie (Arras), entre à

l'hopitalle 24 aoùt 1889 pout fiévre scarlatine ; il occu- pait à la caserne Lévis (anciennement Héronval) la

1 De la désinfection publique. Thèse de Fischer à Lille, 1892'

(30)

- 29 -:-

même chamb1·e que D., entré le 24 aoùt pour la même maladie, mais était en permission depuis trois semai- nes, au moment où ce dernier est entré à Phôpital; et lorsque F. est rentré au corps, la chambre venait d'être désinfectée à Pacide sulfureux.

L'autre observation est empruntée à M. James-B.

Field 1 à Boston.

Dans une commune des Etats-Unis, une petite fille, l'aînée de cinq sœurs, prenait la scarlatine; l'attaque fut très grave; aussi, la pér·iode de desquamation ter- rninée, ses eifets et ceux de sa rnère qui la soignait furent-ils désinfectés, sous la direction d'un médecin, par Pacide sulfureux. La famille partit peu de temps après, et ces effets furent mis dans une malle. Celle-ci ne fut ouverte qu\1n an ::tprès, et- la plus jeune des sœurs s'affubla, pour se distraire, d'une partie des vête- ments qui errfurent retirés; dix jours après elle tombait malade de la scarlatine, et quatre ou cinq jours plus tard, les trois autres sœurs qui étaient encore inden1- nes, étaient atteintes à leur tour de la maladie.

« Si l'on ajoute, dit 1\1. Fischer, que S02 est très

« dangereux à manier, et pour le moins incomrnode

« que le procédé fait courir des risques d'incendie; qu~

« dans les logements collectifs comrne les c-asernes, la

« perméabilité des plafonds oblige les habitants du

« deuxiè1ne étage de déménager quand on sulfurise le

« premier, qu'enfin il est plus coùteux que le bichlo-

c< rure en pulvér-isation et que si l'on peut multiplier· les

c< étuves, il est facile de multiplier les pulvérisateurs,

c< et dans tous les cas, de recourir aux lavages de

« sublimé; on conviendra que les motifs ne manquent

« pas de renoncer simplement d'une faç,on complète

1 J.11ed. and sur/). j onrnal, 1887.

(31)

- :30 -

(( aux fumigations sulfureuses dans la pratique de la

« désinfection. C'est l'a vis de ~I. le Professeur

« Arnould. »

Telles est donc la conclusion des travaux les plus récents. Ces critiques s,adressent spéciàJement à racide sulfureux obtenu par la cornbustion directe du soufr·e.

Quant à l'acide sulfut·eux employé sous forme de liquide Pictet il a été rnoins étudié et nous n'avons trouvé dans la littél'ature que des éloges à son sujet.

l\1onsiem· le Professeur Gosse, de Genève, a expét·i- Inenté pendant une période assez longue, l'action de l'acide sulfureux employé sous forme de liquide Pictet;

il a condensé ses recherches dans un 1némoire lu à la Société d'Hygiène.

Ces expériences ont porté sm· les vêternents et sue les cadavr-es. Dans le premier cas, on pla<;ait les objets à désinfectet· dans une caisse en bois de sapin fort•

d'une capacité d,environ 1 mètre 3, ü sa partie supé- J·ieure d'un épais couvercle per·cé d'un trou; c,est par cette ouverture qu'on introduit le gaz qui, grâce ü sa densité ( 1,888), traverse les tissus dans toute leur épaissem· : la quantité injectée a été de 100 cc. cubes dans une pr·emière et de 80 dans les autres; le contact est n1aintenu 24 heures. On ne constate après cette exposition relativement longue aucune altération quel- ('ünque, aucune détérioration même chez les étoffes les plus délicates. Les insectes, gerces, larves, etc., étaient absolument détruits et l,odeur parfois infecte . disparaissait presque cmnplètement. Pour le second but qu'il s'était proposé, le Professeur Gosse obtenait des résultats tout aussi favorables. Le corps étant placé dans un cercueil, on injecte par un trou pra- tiqué dans le couvercle 80 cc. cubes_; après douze

(32)

- 31-

heures de contact, la r'éussite est con1plète et il faut noter qu~on ne rn'oduit, dans les lésions diverses qui pour-raient réclmner· des recherches ultérieures, aucune 1nodification.

En résumé, notre cher maître conclut que le liquide Pictet offre pour la désinfection « les mêmes qualités

« que l'acide sulfureux; il paraît rnême dans certains

« cas pl:us puissant.

c~est ee que pensent d'ailleurs aussi deux lnédecins belges 1\tll\1. de Rechter et Legros, qui soumirent le liquide Pictet à di verses expét·iences et le comparèrent à l~acide sulfureux obtenu par la combustion du soufr·e.

La première expérience fut faite dans une salle de 50 1nètres 3, où on lançait environ 50 gT. de liquide par· lndre 3l\1ais rexper·ience échoua faute de précau- tions et le seul résultat qu~on développa fut un léger retard dans le développement de deux cultures de cho- lél'a. La seconde expérience se iit avec plus de soin clans une chambre cubant 60 à 65 mètres n. Le liquide Pictet· y était lancé en quantité plus grande. Après 48 heures d~exposition, on obtint le résultat suivant:

Bacille d~Eberth sur 4--2 stérilisations, dont une culture placée à terTe et coiffée de caoutchoue; l'autre sur· gélatine déposée dans une malle:

Bacille eoli commune sur 2-2.

Bacille du choléra sur 5-5 dans toutes positions.

Staphylocoque pyogèm sur 2-2.

Enfin le bacille anthracis sur· 4 une seule désinfec- tion.

En résmné, un très grand nombre de culture ont .été stér-ilisées et, parmi ees dernières, celles qui étaient

placées sur· le sol. ·

Dans la troisième expér-ience, pueernent de contrôle,

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- 3 2 -

.les vapeurs sulfureuses étaient obtenues par la co.mbus- tion du soufre en raison de 40 gr·. par mètl'e a.

On y exposait, dans la salle qui avait ser-vi ü la pre- mière expérience, les mêmes cultures employées dans la seconde expérience. Le résultat obtenu était tout ù

fait négatif après une exposition de 48 heures.

Rechter et Legros, poursuivant leurs recherches, voulurent se rendre compte de la puisssance de la dif- fusibilité du gaz. Dans une cloche de verre, on dispo- sait des tubes ü réaction contenant du papier bleu de tournesol. Ces tubes étaient bouchés par des substan- ces de différente na tu re.

Pour éviter toute fissure on lutait à la paraffine la cloche ü son socle, laissant une petite ouverture pat·

laquelle se faisait !,injection.

D,après ces auteurs on peut grouper lés substance~

de la manière suivante. Dans le premier on range les tampons de ouate, de tissu de laine, 1norceaux de bois blanc, papier ü filtre, etc. Ces substances n,opposeraient aux vapeur-s sulfur-euses aucune résistance apprécia- ble. Il n,en serait pas de même pour celles du second groupe qui, elles, retarderaient de quelques minutes la

pénétration par l,acide sulfureux. Ce sont les tissus de laine très serrés, hois peint, rondelles de corne, feuilles

de caoutchouc.

Les corps du troisième groupe ne laissent passer le gaz qu,après un temps très long. Enfin la eollodion et la paraffine s,opposent absolmnent à ce passage.

En terminant, les deux médecins belges reconnais- sent que racide sulfureux employé sous forme de liquide Pictet, donne à tous les points de vue des résul- tats meilleurs que l,anhydr'ide sulfureux obtenu par la combustion du soufre. Emploi plus facile; tension plus

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- 3;3-

considér·able; pouvoir antiseptique plus énergique et enfin diffusibilité plus grande.

Le D" Mar'c Dej1·esne a également procédé ü des recherches compara ti v es ; 11 en présente en 1893 la teneur· dans un rapport officiel ü, l'administration com- munale d,Anvers. Ses expériences sont au nombre de trois: la première expérience était faite dans une cham- bre où il exposait des cultures de ~.;barbon, du bacille

d'Ederth, de bacille subtilis ü l'état sec et ü l'état hu- n1ide. Après 24 heures d'exposition dans une aünos- phèt·e sursaturée de vapeul's sulfureuses les résultats étaient négatifs au point de vue de la stérilisation.

Dans la seconde expérience, faite avec le liquide Pictet ü raison de 40 cent. 3, par mètr·e '\ on expose les 1nêmes cultures que précédemment, les unes ü l'inté- rieur d'une rnalle, les autres dans un 1natelas. Vingt- quatre heures de lfmnigation s~f11saient pour anéantir la plupart des cultuees sauf cependant le bacillus sub- tilis qui aurait résisté ü la désinfection.

La troisième expérience était faite avec les n1ên1es cultures que dans la seconde, mais sur· plaques Pétri.

Le résultat a été des plus favorables, c'est-ü-dire qu'on obtenait une stérilisation complète~ même pour le bacille subtilis. Or ce dernier bacille cmnpte parmi les plus résistants.

D'après Defresne, le liquide Pictet constitue le rneil- leur désinfectant de l'atmosphère.

(35)

Expériences.

Voici cmnment et dans quelles conditions nous avons procédé it nos expériences: la prernièt'e série a porté sur l'acide sulfureux obtenu par- la combustion; la deuxi61ne sm· le liquide Pictet.

Nous a v ons choisi un nombre limité de bactéries pt·ésentant di vers degrés de résistance : le bacille de Loflier, le baL:ille d'Eberth qui comptent parmi les fort peu résistants, entin le bactérium coli commun d'une résistance assez considérable.

La majeure partie des cultures ont été faites sm· mi- lieux solides : agar, pornme de terre, serurn Loftler·:

conune milieu liquide, j'ai employé un bouillon préparé de la manière suivante :

Pour- 500 gt·. de Yiande hùcllée, macérée pendant 24 heur·es dans un litt·e d'eau, on ajoute

1°/

0 de peptone,

1

,'z

0

/o

de sel, et on neutl'alise par- le carbonate de soude jusqu·:\ légère réaction alcaline.

L 'ùge cies cultur·es différ·ait d'une expérience ù l'au- tre, rnais c'était toujour·s le n1ème dans la mème expé- rience.

L·ensemencement a été fait ainsi: nous avons tou- jours pris une souche puee des espôces étudiées, sur

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- •)-v O -

agar pom· la ti0vre typhoïde et le coli, sur senun Loffler pour la diphtérie.

Une parcelle de ces cultur·es était ensemeneée dans deux tubes de bouillon qui servait au bout de 24 heures à ensen1encer les différents tubes. Ces der- niers étaient mis ensuite it Pétuve it la température de :38" pendant 24 ou 48 heures.

Pour nous rapp1·ocher le plus de cè que l'on peut rencontrer dans une désinfection pratique et nous ren- dre compte de la résistance des différents germes soit dans des étoffes de laine ou de soie, soit sur des débris de fils ou de ticelle, nous avons pris des fragments soigneusement stérilisés que nous avons in1bibés de culture sur- gélatine rarnollie. Ces fragments ont été soumis it l'expérience soit hlllnides, soit ü l'état sec obtenu pm· un séjour plus ou moins long ü l'étuve ou à

la température ordinaire. De même, pour étudier la ré- sistance du genne dans le bois, nous nous sommes servis de rnorceaux d'allumettés longs d'un centirnètre et demi, préalable1nent stérilisés ü l'autoclave. Nous avons contrôlé avant toute inocculation la parfaite sté- rilisation de ces divers objets, en les rnettant dans un tl.1be de bouillon, dont au bout de trois jours la trans- parence n'était nullement altérée. Pour imiter les cous- sins, les matelas, etc., etc.,nous avons enveloppé quel- ques-unes de nos cultures dans plusieurs couches de ouate. Ces divers échantillons étaient placés les uns sur le sol, les autres ü une hauteur de 111150.

Nos expériences ont eu lieu dans un local situé dans une maisonnette dépendant du bureau de salubrité de Genève; les dimensions de la chambre sont : longueur 4 1nètres, hauteur 3, largeur un peu moins de 2 mètres;

elle cube donc 22 mdres.

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- 3G-

Une des fenêtres de ce local donne sur une pièce voisine d'où nous· avons pu suivre la 1narche de nos expérimentations.

Toutes les jointures des portes et des fenêtres ont été préalablement fermées par plusieurs couches de bandes de papier, par dessus lesquelles nous avons collé ü l,amidon du papiee goudronné. Les fissures des parois bourTées de papier ont 6té fermées de la m6rne fa<;.on que précédemment.

De la sorte, Pétanchéité obtenue était, nous avons pu nous en assurer, presque complète et en tous cas supé- rieure ü ce qu'elle est dans la pratique.

Après l,action de racide sulfureux ou du liquide de Pictet, chaque culture était ensemencée sur bouillon, (cultuee d'épreuve) et, au bout de 24 heures, les cultu- res douteuses étaient réensemencées. ou sur agar, ou sur le sérmn de Lë>fflet·. Les tubes douteux. ou qui l11a- vaient rien donné aprè~ 24 heures, étaient laissés il l'étuve ü 37° pendant 5 ù 6 joues pour Inieux assurer le contrôle et savoir si les cultures avaient été vraiment rendues stériles ou si seuletnent leur développement n,était que retardé. En outre, toutes les fois que cela a été nécessaire, le contrôle microscopique a été fait.

Première expérience.

On br·ûle à sec 1000 gr. de soufre (moitié en fleur, moitié en canon), partagés en 4 foyers représentés par 4 marmites ordinaires, 1nais n,ayant pas pesé le résidu

(38)

-- :37 -

eontenu dans les foyel's, nous ne connaissons pas la quantité véritablement brùlée.

Pour; faciliter la cmnbustion on a ajouté de l'alcool

ü 7f>0, ü la dose d'un veere pour chaque marmite.

Nous avons soumis à l'action de S02:

I. Bacille d'Eberth : a) cultul'e sur· agar 6

b) dans le bouillon 4 c) sut· pomme de terre 4 cl) tubes it !ils 1 4 IL Bacille de Loftlet· : a) sm· sérum 10

III. Bacille Coli :

b) dans le !Jouillon 4 e) tubes ü tils 4

a) sur agal' b) dans le bouillon

6 4

c) pmnme de terre 4.

d) tubes ü !ils 4 Ces cultures de 4 jours d'àge étaient disposée~

cmnme nous le disions plus haut, en deux séries : les unes sur le sol, les autres à une hautem· de 1J[l50, près de la 1nuraille; en partie capuchonnées 2, en partie dé- capuchonnées et les autres enveloppées de ouate.

Les cultures de la tièvt·e typhoïde sont ainsi dispo- sées: au niveau du sol, 10, dont :3 capuchbnnées, 7 non capuchonnées, et parmi ces der·nières, 1 enveloppée de ouate; ü, 1m50, 8 cultm·es: :3 capuchonnées, 3 décapu-

1 Nous entendons paL· til, des mo l'ceaux. de 1lcelle de un ceu- timètre de long, absolument stérilisés, tl·empés dans un bouil- lon ensemencé; ces Jlls que nous séchions en les pla\:ant dans tm tube stérilisé à une temp!~rature de 2üo pendant 24 heures n'ont jamais atteint une sicéité complète.

2 Tubes couverts d'un doigt de caoutehonc dout on se sert habituellement dans les laboratoiL'es de bactt'~riologie.

(39)

- 3 8 -

chonnées et 2 enveloppées de ouate, 1nais sans capu- chon.

Les cultures du bacille de Lofïier et du bacille Coli c01nmunes sont disposées de la même fa(:on.

Au bout de 24 heur·es, la chambre est ouverte et on constate une forte odeur de S02 qui en empêche la pé- nétration pendant une de1ni-heure.

Le soufre est presque complètement brùlé sauf quelques grammes qui laissent un résidu noir au fond

des niarn1ites. ·

Les cultures ensemensées l'après midi du mê1ne jour dans le bouillon donnent les 1·ésultats résumés dans le tableau I.

Deuxième expérience.

La deuxième expérience a été faite avec du soufre brùlè dans une atmosphère hun1ide. Cette humidité, nous l'avons obtenue en faisant bouillir de l'eau conte- nue dans un vase ü large surface pendant environ deux heures, avant le début de l'expérience.

Le bec de gaz qui nous servait ü obtenir l'ébulition a été remplacé, au 111oment où le soufre était allumé, par· une lampe à esprit de vin pour pou voir coller les fissures de la porte par laquelle nous a vions fait passer le tube à dégagement de gaz, autant que pour continuer l'ébulition, pas longt01nps néanmoins, car après 10 mi- nutes la lampe s'éteignait probablement faute d'ox.v- gène.

Il a été évaporé environ 3 litres d'eau dont les va- peurs sursaturaient la ·chambre.

l\1ême quantité de soufre que dans la première, dis- posé dans les marmites et iL partir de celle-lü, a:<:tnt

(40)

- :39-

toujours pesé les résidus, nous savons quïl a été brùl6 31, 14 par mètre3

Nous y avons exposé les cultm·es (de 48 heures) suivantes :

1" de tièvre typhoïde au nornb1·e de 24, dont G ~ur

agar,. 6 sur p01nme de terre, G tubes à fils1 et enfin 6 bouillons. :Moitié au niveau du sol, moitié ü 111150, les unes capuchonné~s, les auü·es décapuchonnées, les troisièmes enveloppées cle ouate.

Il y avait également des fragments divet~s repré- sentant des objets contaminés, tels qu'étoffes de laine et de soie. En outr·e, nous a v ons placé du papier de tournesol entre les feuillets d'un livre, et des objets d'argent.

Nous avons procédé de la rnême façon pour : 2° le bacille coli commun et

3° le bacille Loffler.

Après avoü· allumè le soufre, on remarque une forte

·élévation de la température qui n1onte, après une demi- heure, jusqu'à 57°, puis au bout de 10 minutes c01n- 1nenee il descendre pour atteindre 34 degr·ès. après 11

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bem·e.

La chambre s'est l'emplie beaucoup plus vite de va- peurs sulfureuses que dans la première expérience.

Au bout de 24 heures, en ouvrant la porte, on sent une odeur d'anhydride sulfureux tr·ès pénétrante, qui empêche d'entrer dans la chambr·e au 1noins pendant

r~;J d'heure.

Les étoffes do différentes couleurs ont changé sen:::;i-

1 Ces morceaux. de :fiicelle d'un centimètre de longueur, trempés dans la culture en bouillon, avaient été mis ü l'étuve à :no pendant 24: heures. Malgré cela, la plnpart paraissaient encore hu mi des.

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bletnent : le vel't clair est devenu blanc, le rouges ,est éclaii·ci, le lilas a pris une teinte plus claire et par trans- parence sernble blanc et. toutes les étoffes paraissent déftaîchies.

Le papier de tournesol est rouge, la br-oche d'argent noire.

En examinant les cultures sm· pmnme de terTe on eonstate un changement de coloration : ü la superficie elles sont devenues blanches mais gar·dentleur couleur habituelle dans la profondeur·.

L'agar· est légèrement troublé.

Voir tableau II.

Troisième expérience.

J\tlèn1es cultur·es (48 heures), mèmes milieux nutritifs, que dans les expériences pré:édentes.

Objets contaminés:

1" Etoffes de laine très épaisses, tr·empées pendant une demi-heure dans des bouillons ensemencés les uns avec elu Lofflel', les autres avec de rEberth, les derniers avec du coli; on les introduit dans les tubes stérilisés, bouchés d'ouate; après quoi, on les expose à l'étuve, à ~38°, pendant 24 hew·es.

2° Des allu~nettes ayant subi les mêmes séries de pl'éparations, avec cette différence qu'elles ont été trernpées dans le bouillon pendant 15 minutes seule- ment.

3'' De la ficelle un morceau d'étoffe de laine chargé de bactéries coli en bouillon, puis exposé à rétuve pendant sept jour·s.

Quantité de soufre égale à celle des opérations pré- eédentes, 6 foyers. On verse dans chacun de ceux-ci

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