p"0?ERTY OF THE PUB! TC LIBRARY OFTHE
CiTY O F BOSTON,
DZ"!-G:ITED in
THE Boston
L/IedicalLierary.
^
A G-IVEN
By
,1Boston Médical Library
in the Francis A. Countway
Library ofMedicine -Boston
NOUVELLE FONCTION
DU FOIE
CONSIDÉRÉ
COMME ORGAiVË PIIODICTEVK DE MATIÈRE SVCRËË CHEZ L'HOMME ET LES ANIMAUX,
PAR
M. GZ.AUDE BERNARD,
Docteur en inddeciiie et Docteur ès-scieDces;
Professeurde physiologie expérimentale, suppléant deM. Magendie auCollège de France; Lauréatdel'Institut(Académiedesscit a'es);Membre desSociétésdebiologie,philomatiqiie de Paris;Correspondantde l'Académie demédecine
de Turin; des Sociétés médicaleset dessciencesnaturelles de Lyon, de Suisse,deVienne,etc.
A PARIS,
CHEZ J.-B. BAILLIÈRË,
LIBRAIREDE l'académie IMPÉRIALE DE MÉDECINE,
BUEllAUTEFEUILI.lî, 19.
A
LONDRES, CHEZ
H. BAILLIÈIIE, 219,REGENT STREET.
A NEW-YORK,CHEZH. BAILLlÈRE,290, BROADWAY.
A MADRID, CHEZ C. BAILLY-BAILLIÈRIÎ, CALLIi DBL PRINCIPE, H.
1853.
NOUVELLE FONCTION BU FOIE,
Chez
lesmêmes
libraires.BECHERCIIES EXPÉIÎIMEIXTALES
SUIÎLES FORCTIONS
Dl)KERF SPINAL
ou accessoire de Willis, pr'ledocteur ClaudeBernard. Paris,1851, in-ùavec 2planches.Souspresse,pourparaître àla finde1853.
TRAITÉ DE PHYSSOLOGIE EXPÉRIMENTALE,
comprenantlesapplicalions àlapathologie,parledocteurClaudeBi;Ri\ard, 2vol. in-8avec figures intercalées dansletexte.PARIS.
—
IMPRIMERIEDE L.MARTINET,BUEMIGNON,2.NOUVELLE FONCTION
DU FOIE
CONSIDÉRÉ .
COMME ORGANE IMIODICTEI'II DE SIATIÈIIE SICRÉE CHEZ L'HOMME ET LES ANIMAUX,
m. G1.AV0E BEBNARD,
Docteur en mdilecinc et Docteur es-sciences;
Professeurde physiologieexpiîiirnenlale,suppléantdeM. Magendic au Collège de France; Lauréat del'Institut(Académiedessciences);Membre desSociétésdebiologie,pliilomatiqvie de Paris; Correspondant deTAcadémiedemédecine
de Turin; desSociétés médicaleset des sciencesnaturelles deLyon, de Suisse,deVienne,etc.
^7 f
2.v^/
A PAIUS,
CHEZ J.-B. BAILLIÈRE,
LIBRAIRIi:DEl'aC.VDKMIEIMPÉRIALEDE MÉDECINE,
RUEirAUTi;FEt'll.LK, 19.
A
LONDRES, CHEZ
II. BVILLIÈRE, 219,REGENT
STREET.ANEW-YORK,CHEZH. BAILLIÈRE, 290, BROADWAY.
A MADRID, CHEZ G. CVILLY-BAILLIÈRE, GVLLIi DEL PRINCIPE, I r.
1853.
o
Estât e of CHARLES W. F0L80M,
May 10, 1905
yîii
CI-AlIDJi BHItNARU.
Digitized by the Internet Archive
in 2010 with funding from University of Ottawa
http://www.archive.org/details/nouvellefonctionOObern
NOUVELLE FONCTION DU FOIE
CONSIDÉRÉ
COMME ORGANE PRODUCTEUR DE MATIÈRE SUCRÉE CHEZ
L'HOMAIEET
LESANIMAUX.
PRÉLIM[NAIEES.
J'établiraidanscetravail
que
lesanimaux
aussibienque
lesvégé- taux ont la faculté de produiredu
sucre.Je montrerai euoutreque
celle fonctionanimale, restée jusqu'ici inconnue,doit élre localisée dansle foie.Les résnlialsinattendusauxquelsje suis arrivérelativementà cette jiroduction siii(^,u!ièrcdesacredansle foieparaîtront, je l'espère, ap- puyéssur despreuvesincontestables. Mais avantd'entrerdanslades- criptiondes faitsparticuliers àceltequestion,ilm'a sembléutile d'in- diquerprélimiuairenientparquelleséried'idéesj'aiétéguidé dansces recherches physiologiques. Cet expose, qui
montrera comment
j'aisuccessivement procédé dans
mes
expérimentations, prouvera depinsque
ladécouvertequi faitl'objet decemémoire
estdue
à la physio- logieexpérimentale,c'est-à-dire qu'iln'amaitpas été possible d'y arri- ver sans linvestigation directe surlesanimaux
vivants.En
effet,comment
aurait-onpu
êtreconduit seulement parl'ana- toniie à savoirque
lefoieproduit de lamatière sucréequiestinces-samment
déversée danslesangpour
les besoins desphénomènes
nu- tritifs?Aucune
induction tiréede la conformation ou dela structure decetorgane ne pouvait mettresurlavoie, et lesétudesmicroscopiques lesplusminutieusessurlacellule et lesvaisseaux hépaticpies n'auraient certainement jamaisamené
àlaconnaissance d'une semblablefonction.Les progrès rapidesdelachimie organique etl'impulsion physio- logique féconde
donnée
à cette sciencepar leschimistesmodernes
et8
euparticulier par les tiavaiix de
MM. Du
luas enFiance,
LiebifjenAllemagne,
etc.,avaient jetéleplusgrand
jour surlesdiversesques- tions relatives à la nutrition chez les animaux. Mais ce flambeausilumineux
delachimien'aurait éclairéque
lasurfacedesphénomènes
delavie,si laphysiologie expérimentale nes'en étaitemparé pour
le porterjusqu'ausein de nos organes, aumilieude
nos fonctions inté- rieures,dontun grand nombre
sontencore entourées detantdemys-
tères,
A
l'aidedecesecourspuissant,j'aipu démontrer
qu'ilexisteen nous,ainsique
danstouslesorganismesanimaux, une
constantefabri- cationde
sucre, dontlesphénomènes profondément
cachés nese lais- saientsoupçonner
parrienetnesetraduisaient au dehors paraucune
manifestation évidente.L'observation desactesnutritifs
comparés
chezlesvégétauxetchez lesanimaux
faisait au contrairepenserque
l'organisme animal était incapable de produirede
la matière sucrée.En
effet, le sucre et la féculeformés enquantité considérabledanslerègne végétal sontin-cessamment
utiliséspar
lesanimaux
qui lesdétruisentpour
s'en nour-rir.
D'où
résultentdeux phénomènes
enapparence
corrélatifs, qui s'accomplissentconstamment
sous nosyeux
, savoii-: i°Productionabondante de
matières saccharoïdes danslesvégétaux,i"Deslruclioii lapide etincessantedecesmêmes
produitspour
Falimenîatiou desani-maux. La
sciencechimique
appuyait cette idée, parce que, expéri- mentalement, elle n'apu
jusqu'ici produiredu
sucre fermentescible (glucose) qu'à laconditionde fairetoujours intervenirune
substance fournieparlerègnevégétal,lafécule.Ilétaitdèslors logiquedecroireque
lesmatièresalimentairessucréesoujéculentes devaientêtre l'ori- gine exclusive des principes sucrésqùon
rencontredans
lesfluidesanimaux.
Cependant
ily
avaitdes choses tout àfait inexplicablesdanscette maladiesingulièreconnue
souslenom
de diabètesucré.Cette affection bizarre se caractérise,comme on
sait,parune
apparitionsurabondante desucredansl'organismeau
pointque
lesang en estsurchargé,que
tousles tissus ensontimprégnés
etque
les urinessurtout en contien- nent parfois des proportionsénormes. Or,constamment
dansces cas et particulièrementquand
lamaladieest intense,laquantitéde sucre expulséeparlediabétiqueestbienau-dessusde
cellequipeutluiêtre fournie parlessubstances féculentes ou sucrées qui entrentdans son9
alimentation, et laprésence dela matière sucrée dansle sang et sou expulsionparles urinesnesontjamais
complètement
arrêtéesdu mo- ment même où
l'onopèrelasuppressionabsolue desaliments féculentsou
sucrés.C'est après l'examen attentifde ces circonstances offertesparles diabétiques,etqui
du
l'estesontconnues de touslesmédecins,que
je fusconduitàpenserqu'ilpouvaity
avoirdansl'organismeanimal desphénomènes
encore inconnus aux chimistes etauxphysiologistes, ca- pablesdedonner
naissance àdu
sucreavec autre choseque
les sub- stances féculentes. Et dès i843, ces faits devinrentpour moi un
motifd'investigations physiologiques(i). ,Mais
on comprendia
qu'ilme
futimpossible d'expérimenterdirecte-ment
sur\a.producliondu
sucredansl'organisme animal.Jene
pouvais saisiraucun
indicedecettefonction, à l'état normal; et ellem
ap- paraissait seulement à l'état dephénomène
pathologique chez les diabétiquespour
s'évanouir ensuiteetse dérober entièrement àmon
observationchez les
animaux
sur lesquels je pouvais instituermes
expériences.11 n'enétaitpas de
même
deladestructiondu
sucre des aliments:c'étaitaucontraire
un
faitphysiologique évident etfacilementacces- sibleà l'expérimentation,ilsuffisait,pour
rechercherlemécanisme
de cephénomène
etpour
trouversacause, d'introduiredanslacirculation d'un animal bien portant unecertaine quantité de matièresucrée et del'ypoursuivre ensuitedanslesang jusqu'aumoment où
elledispa- raissait en se détruisant, c'est-à-dire ense transformant end'autres produits.En
déterminant decettemanièreletissuoul'orgaue dansle-quels'opérerait cette disparitiondesucre,ondevait arriver à localiser
(1)C'estde 18i3 quedatent mes premièreslecherches surl'assimilationoula destructiou dusucre dans l'organisme vivant, etc'estdans
ma
thèseinaugurale (Paris,7 décembre 18^3) qu'ontété consignées mespremières expériences àce sujet. J'arrivaiàdémontrerunfaitqu'on ignoraitalors, àsavoirque le sucrede canne ousucredepremièreespècenepeut pasêtre détruitdirectementdanslesang.Quandoninjecteen solutiondansl'eauunequantité
même
très failliedesucredo cannedanslesangousousla peaud'unlapin, on leretrouve ensuite dansl'urine del'animalsansaucunealtération, etavec toussescaractères chimiques.Nousre- viendrons ailleurssur ces expériences, qui, depuismoi,ont été reproduites par un grand nombred'expérimentateurs.10
en
un
pointprécis Vorgane ou
ragentcissimilateurdu
sucre chezlesanimaux
vivants. Puis cet organeou
cetagent étantconnu,
j'avais l'idée de l'étudiercomparativement
chez lesanimaux
carnivores et herbivoresetensuite delesupprimer, sicelaétaitpossible, afin d'es- sayerainsi si je pourrais réaliser le diabète sucré artificiellement et parveniràmettre en évidenceune
formationquelconque
de matière sucrée dans l'organisme animal,etcTelétait,d'aprèsl'étatde
mes
connaissances,leplan des expériences indirectes, eten quelque sorte détournées,que
j'avaisimaginépour triompher
de la difficultédu problème que
j'avaisà résoudre, afin d'arriver à savoirs'ilyavaitounon
productionde sucredans
les ani-maux
sans rintervention des aliments sucrésou
féculents. Maisquand
ils'agitdephénomènes
aussicomplexes que
ceuxqui se passent danslesêtresvivants,ilnouséchappe
toujours,dans nos combinaisons expérimentales,une
fouled'élémentsparcequ'ilsnoussont inconnus.Ces éléments venantensuite à surgir
inopinément peuvent
sansdoute déconcerterou
entraînerdansl'erreurun
expérimentateuràopinions arrêtées et préconçues.Pour un
observateur docileet attentif, ce sont,aucontraire,des connaissances nouvelles dontils'empareetqui souvent,lui fournissant d'autres idées, l'amènent àmodifier profon-dément
la direction primitive qu'ilavaitdonnée
à sonexpérimen-
tation.C'estce qui m'est arrivédans ce cas particulier. J'ai
dû
bientôtabandonner mon premier
pointde
vue, parceque
la question d'unorgane
-producteur de sucreque
j'avais considéréecomme
laplus difficileà atteindre physiologiquement, s'estaucontraire dévoiléela première etcomme
d'elle-même dès le débutde mes
recherches, ainsi qu'on valevoir par le récitdel'expérience suivante.Jesoumis
un
chienadulteetbien portant àune
alimentation dans laquelle entraitune
forte proportionde
sucre.Chaque
jouron
lui donnaitdeux
soupes au lait danslesquelleson
ajoutaitdu
painetdu
sucreordinaire. Ilestévidentque
l'animalainsi nourri absorbait par son système veineuxabdominal du
sucre provenant detroissources:1»
du
sucrecontenu
dans le lait; 2°du
sucre résultantde
la diges- tiondu
pain;3"du
sucre decanne
sur-ajouté àlasoupe.Mon
butdanscette expérience étaitdesuivreen quelque sortepas àpas dans lesvoies circulatoiresla matière sucrée des aliments,une
fois qu'elle aurait été absorbéeet transportée parle sang, d'abord
11
dans le foie, puis clans le
poumon
et danstousles autrestissusdu
corps.Il s'agissait
donc
de savoir si le sucre seraitdétruitentraversant lefoie, quiest lepremier organe par lequel cette substance doit passer, lorsqu'elle a étéabsorbée parlesrameaux
delaveine porte.Pour
celalecbien, quidepuis sept joursétaitsoumisà l'alimentation sucrée, futsacrifié parlasectiondu
bulberachidien pendantlapé- riodedigestive. J'ouvris aussitôt et aussi viteque
possiblelethorax etl'abdomen
, afin de rechercher silesucreexistait danslesang des veines hépatiques, c'est-à-dire après avoir transverséle tissudu
foie.Or,il
me
futfacile de constater, delamanière la plus nette, qu'il existaitune
grande quantité de sucre (glucose) dans le sang de$veineshépathiques à leur
abouchement
danslaveine caveinférieure.Il n'y avaitinen dansce résultat qui dût paraîtresurprenant de
prime
abord.La
présencedu
sucre dans l'organismedu
chiens'ex- pliquait,enapparence,trèsbienparson alimentation,et l'existencede ce principesucré danslesang, quisortdu
foie, semblait seulement indiquerque
cet organen'était pointl'agent destructeurdu
sucreetque
ce n'étaitque
plus loin, soitdanslepoumon
,soitdansd'autres organesdu
corps,que
l'assimilation dece principe s'opérait.Toutefoisilfallaitencorevérifier l'exactitudedeces résultatsd'ex- périencepar
une
contre-épreuve.Pour démontrer
enelfet, d'unema-
nièrepéremptoire,
que
lesucretrouvé chez ce chienétaitbien celui provenant desesaliments,qui avait traversélefoie sans êtredétruit, ilétaitnécessairedeprouver qui!n'y avait pointde
sucredanslesang des veines hépatiques chezun
autre chien nourri exclusivement avec delà viandeou avecd'autressubstances dépourvues de matièresucrée.Cette
méthode
des expériences comparativesest la meilleure sauve- garde contre les causes d'erreur dans l'élude si difficile desphéno- mènes
complexesdesêtresvivants,etdanscette circonstanceelleaété certainementpour moi
lasourcedesfaitsnouveaux que
jevaisexposer actuellement.Pour
établirma
contre-épreuve,un deuxième
chien adulte etbien portantfutnourriexclusivement pendantsept joursavecdelaviande (têtedemouton
cuite),dontilmangeaità discrétion,etau bout decetemps
il fut sacrifiécomme
dans le premiercas parla sectiondu
bulberachidienpendant la périodedigestive. Je recueillis aussitôtle12
sang desveines hépatiques
pour
y rechercher la matière sucrée, et quellefutma
surprisequand
jeconstatai trèsfacilement etd'unema-
nière
non
douteuse qu'ily
avaitdes quantités considérables de sucre fplucose)danslesanj^ quisortaitdu
foie chez lechienqui, parle fait de sou alimentationcomposée
de viande,avait étéprivédesucrepen- dantsept jours,absolument comme
chezl'autre,quipendant
lemême
laps de
temps
avait au contraire fait usage d'aliments fortementsucrés. '
Ce
l'ésultat étaittropinattendu ettropimportantpour que
jedusse l'accepter sans scrupules.Le
seulmoyen
d'éclairermes
doutesfutde reproduiremes
expériences, ceque
jefissurdeux
autreschienssoumis aumême
régimealimentaire différentiel.Dans
cetteseconde épreuve comparative,j'obtins exactementlesmêmes
résultats,c'est-à-direque
je constatai qu'ily
avait égalementdu
sucre (glucose) danslesangrécemment
extraitdesveineshépatiques chez lesdeux
chiens, aussi bien chez celui nourri àla viandeque
chez celui nourri àla soupe sucrée. Enfin,pour
compléterladémonstration decefaitétonnant,je vérifiai, parl'autopsiedesdeux
animaux, que,soustouslesrapports, les conditionsde
l'expérience étaient irréprochables. Je trouvai des proportions considérables de matière sucrée danslessubstances cjue contenaientl'estomacet les intestinsdu
chiennourriàlasoupesucrée, tandisque
lesalimentsrecueillisdansl'estomacet lesintestinsdu
chien soumis au régime delaviandene renfermaient pas detracesde matière sucrée,et cependant,je lerépète,lesang desveineshépatiques chez cesdeux animaux
étaitdemême
fortement sucré.On comprendra
sans peine maintenantpourquoi
j'abandonnai aussitôtmon premier
plan d'expérimentationpour me
mettreentière-ment
àlapoursuite de cefaitquicontenaità lui seultout le noeudde
laquestion.
En
effet, laconstatationdu
sucre chezlesanimaux
quine mangent que delà
viande devenaitun
indice d'une fonction produc- tricede
matière sucrée dans l'organisme à l'état physiologique,et c'était là, si l'on se lerappelle, lebutfinaldetoutesmes
recherches.La
question deladestructiondu
sucredevenaitalorstout àfaitsecon- daire,et lepointleplusimmédiatement
importantétaitdesavoir d'où provenait lesucreque
j'avaisrencontré dans lesang des veineshépa- tiqueschezlechien Carnivore,c'est-à-dire nourri exclusivement avec delaviande.13
Jedevaisnaturellement êtreporté à chercher la source
du
sucre versles organesabdominaux,
puisquecettesubstance arrivaitdansla veine cave inférieure par les veines hépatiques qui font suite au système veineuxabdominal ou
système de laveineporte.Il restait seulement à déterminer quel pouvait être l'organe
du
ventrequi fournissaitlesucre.Ce
n'était pas le canal intestinal, carj'avais constatéque
les ali-ments
(viande) qui y étaient renfermés étaientexempis
desucre,et jem'assurai deplus,eu agissantconvenablement
(i),quele sangdes veinesmésaraïques,au
sortir de l'intestin, étaitégalementdépourvu
de matièresucrée.Ce
n'étaitpaslaratenon
plus,carlesang dela veine spléniquene renfermaitpas de sucre; ce n'étaientnilepancréas, ni les ganglions raésentériques; lesangqui avait traversé ces organes était privé de sucre.Enfin, après
beaucoup
d'essais et plusieurs illusionsque
je fus obligé derectifierpardes tâtonnements, j'arrivai àcettedémonstra-
tion:que
chezleschiensnourris àlaviande,lesang'delaveine porte ventralene renferme pas desucre avant sonentréedanslefoie,tandis qu'àlasortiedecetorganeeten arrivantdanslaveinecaveinféiieure par les veines hépatiques, lemême
liquide sanguin renferme des quantités considérables de principesucré (glucose).La
conclusion était forcée; il fallait bien reconnaîtreque
c'était eu traversant le tissu hépatiqueque
lesang acquérait,sa propriété sucrée, etadmettrequ'ily avaitdansle foieune
fonction particulière eu veitudelaquellelesucre se trouvait produit.L'examen du
tissudu
foie donna,du
reste, laraisonsurabondante des expériences.En
faisantbouilliravecun peu
d'eaudu
tissudufoie d'un chien nourri depuis quatorze jours exclusivementavec dela viande,j'obtinsune décoction danslaquelle il était facilededémon-
trer laprésencedu
sucre (glucose).Aucun
autre lissaou
organedu
corps traité delamême
manière parl'ébullition dans l'eau nedonna une
décoctionsucrée.Il resta
donc
démontré,d'après toutes cesexpériences suffisamment répétées,que
lesuci'epouvaitexisterdans
Corganisme indépendain-(1)Voir plusloinpourleprocédéexpérimental.
ik
inentdes aliments féculents, et de plus il fut
prouvé que
lefoie étaitun
organe produisantdu
sucre.Depuis
le courant de l'année 1848où
jepubliaimes
premiersré- sultats (1), j'ai considérablement étendumes
observations etmes
recherches sur cette fonction nouvelledu
foie qui consisteenune
véritable p^énérationou
sécrétiondu
sucre dans Torganisme animalaux dépens du
sang quitraversele tissuhépatique.J'aidémontré que
cette fonctionque
personne, je crois, n'avaitreconnue
nimême
soupçonnée
avant moi,estrme
fonctiongénéraleexistantcheztousles animaux.J'aifaitvoir de plusque, s'il fallaitconsidérerlaformationdu
sucredansle foiecomme un phénomène
essentiellementchimique
résultant d'unemétamorphose
de certains élémentsdu
sang dans lefoiepour donner
naissanceau glucose, il fallaitcependant
recon- naîtreque,semblableaux
autres sécrétions qui dériventégalementdu
sang,c'est làun de
cesphénomènes
chimiques spéciauxauxanimaux
vivants.Ilne peut, en effet, s'accomplir sanslaparticipationde l'in- fluencenerveuse,etsouscerapport, iln'estpeut-êtreaucune
fonction aussi directementinfluençablepar l'actionnerveuseque
la formationdu
sucre dans le foie. J'aimontré
qu'en agissant sur certaines partiesdu
système nerveux, on peutàvolontésupprimer
laformationdu
sucre danslefoieou
l'accroîtreau pointde rendrelesanimaux
artificielle-ment
diabétiques.J'aieu l'honneur de
démontrer
toutes cesexpériences devantune commission
de l'Académie des sciences (2) qui a accordé àmon
travaille prixde physiologie expérimentale
pour
l'année i85o. J'aiégalement rendu
témoin desmêmes
faitsun grand nombre de
sa- vantsde tous les pays. Enfin, j'ajouterai qu'aujourd'huimes
expé- riences ont été reproduites et confirmées parbeaucoup
d'expéri-' mentateursparmi
lesquels jeciteraiVan den Broëk
(3), Frerichs (4),(1)ClaudeBernard.
De
l'originedu sucredansl'économieanimale. [Archives gé- nérales de médecine, octobre!l8i8, etMémoires delàSociétédebiologie,18i9,t.I, p.221.)(2)Cettecommissionétaitcomposéede
MM.
Flourens,Rayer,Dunit'ril,Pelouze,SerresetIMagcndie.
(3)
Van
denBroëk. Ondcrz'ôhingcnnvcr der cormingsiiil.erinhetorganismeàer dieren. Nederlanschlancct,1849, t.VI,p.108-110.(h)Article.VerdaunginHud. ff'agners Hanckviirtcrbuch,p.831, note2.
15
Lebmann
(i),Baumert
(a),Gibb
(3), A. Mitchell (/|), etc., etc.Aprèsavoir
prouvé
qu'il existedans lesanimaux une
sourceinté- rieuredesucre qui leurestpropreetquiestindépendante delà nature deleur alimentation,laquestiondesavoirceque
devientlesucre dans- ]'or."anismeseprésentenaturellement.La
matièresucréequiestdéversée par lefoiedanslefluide san;|uin, pas plusque
celle deprovenance
alimentaire, ne sont destinées, à l'étatnormal,
à êtreaccumulées^dans le corps
ou
rejetées au debors de l'organisme.Ce
sucre,au
contraire, doit êtreincessamment
assimilé et cbangé en d'autres produits.Toutescesdiverses questionsontétél'objet de
mes
études depuis plusieuis années, etje penseque
le iiioment estvenu
derésumer
dansun
travaild'ensemblelesrésultatsdetoutes lesrecbercliespby-
siologiques
que
j'aifaitessur cesujet.Cbacun
des faits particuliers,que
j'aidiipublier isolémentàmesure que
jeles découvrais, trouvera icisonliennaturel,etcbaque
expérience, décrite avecdétail,puisera sescorrectifsetses réponsesà quelques critiques trop bâtives, dans lerécitmême
des circonstancesdanslesquelles elleseraétablie.La
fonction productricedu
sucre chezIbomme
et lesanimaux
,.telle
que
je lacomprends
aujourd'hui, doit être envisagée sous trois faces différentes, quicomportent
trois ordresdifférents dedémon-
stration,savoir :
1°
La
démonstration expérimentaleet l'histoire physiologiquede
î®production
du
sucre chezl'homme
et lesanimaux
, considérée eu.elle-mêmeet
comme une
fonction spécialeetnormale du
foie;2°
La
démonstrationdu mécanisme
par lequel la matière sucrée produite se détruit et disparaît; et ses usages dans l'organisme animal;3° Enfin, ladémonstration del'influence directede l'activiténer-
(1)Leliniann. Bcrichtc iïhcr die Vcrhandlungcnder l'on, sdc/is. Gc.icHschaft deTr fp'i.^scn.fc/iaftzu Leipzig. 30 nov. 1851.
(2)Baumert.Vcbcrda.<:Vorhommendes'ZiichcrsimtîiicrischenOrganisnim. [iS.Jah' rcsbcriclu dcrschlcs. Ge.fcllsc/i,f.FateiiandCultiir.Breslau, 1851. 4s.22-25.
(3)Gibb,Expcrinicntsontlie liversofBirdesinrelationtotheprésence of Sagar.^
[Stctlio.icnpc,Virginia médical Gazette, october, 1852.)
(Zl)Aitbur MitchclfOntheOccurcnce ojSitgar in theanimalEccnomr.GlascoW;- i'évricr1850.
16
vensesurcetteproduction
du
sucre dansl'organisme. Cettequestion est sans contreditune
des plus intéressantes de la physiolooie des fonctionsnutritives,ence qu'elleapprend comment
certainsphé- nomènes de
naturetoutechimique peuvent
cependantêtresoumisà l'influencevitale.Ces
troispointsdevue
devrontêtretraitésséparément, etdans desmémoires
distincts,non
seulement à raison de l'étendue des sujets qu'ilseujbrassent, mais surtoutàcause des considérationsetdes idées toute spécialesquiserattachent à leur exposition.Dans
ceMémoire,
je ne m'occuperaique
delapremière
question, c'est-à-diredela fonction aumoyen de
laquellel'homme
et les ani-maux
produisentincessamment de
la matière sucrée dans leur foie.Toutes
mes
démonstrationsseront spécialement physioloj^iques.Ce-
pendant,afinde mettrelespersonnes qui le voudraient àmême
de i-épétermes
expériences, je dois ajouter, en terminant ces pi-élimi- naires,quelquesmots
surlanaturedu
sucredu
foieet surlesmoyens
de recherche etde dosageque
j'aiemployés
(i).DE LA NATURE DU SUCRE PRODUIT
PAR LE FOIE, ET DESPROCÉDÉS EMPLOYÉS POUR
SARECHERCHE
ETPOUR SON DOSAGE.
Le
sucredu
foie estéminemment
fermentescible, et plus facile-ment décomposable
dans l'organisme cjue tous les autres principes sucrésconnus.De même que
lesucredes diabétiques,dontildoit être rapproché,le sucre hépatique appartientaux
sucresde ladeuxième
espèce; ildévielalumièrepolarisée à droite, n'estpas modifié parles acides, tandisque
sa dissolutionse coloreparlesalcaliscaustiques et réduit letartrate de cuivre dissons dans la potasse. .Te vais indiquersommairement
lemoyen de
constater ces différents caractèresdu
sucredu
foie.1°
La
décoction sucréedu
Joiefermejiteau
contactde
ta Ici'ure de bière^ endonnant
naissanceà de
l'alcooletà de
Vacide carbo- nique.— La
fermentation alcooliqueest le meilleurde tous les ca- ractèrespour
s'assurerdelaprésencedu
sucre, etj'ai toujoursregardé(1)Beaucoup deces expérienceschimiques ontété faitesdanslelaboratoirede
M.
Pelouze, deconcertavecmon
amiM.
Barresvvil. Comptesrendus de l'Acadcmic dessciences,1818.17
comme
indispensable d'yrecourir dansmes
expériences.Pour
cela,on prend
le tissudu
foiebien frais, provenant d'un animal tué en parfaite santé:on
leréduiten pulpe en le broyant dansun
mortier, oumieux
encoreon
lecoupe
en très petitsmorceaux
avecun
couteau bien tranchant, puison y
ajoutedeux
fois son poids d'eauenviron.On
porte à l'ébullition cette bouillie hépatique,eton
l'y maintientpendant
quelques instants,en ayant soin deremuer
lemélange pour
qu'il n'adhère pas aux parois
de
la capsuleou du
vase dans lequelon
lefaitcuire.La
cuisson apour
effetdecrisperles vaisseaux etde coafijuler la plusgrande
partiedes substancesalbuminoïdesdu
foie.On
passe ensuiteletoutdansun
lingeou dansvm
tamis,etl'onobtient ainsiune
décoction souvent opaline etblanc-jaunâtre, contenant en dissolution la matière sucréedu
foie, enmême temps
qu'unpeu
de caséine unie àdelagraisse,diverses autressubstancesprotéiques,beau- coup
dechlorures,des phosphatesetdessulfatesenpetitequantité (i) quiexistent dansle tissuhépatique. C'estdirectement aveccettedé- coctiondu
foie,concentrée(2)quand
celaest nécessaire,que
jemé-
lange ordinairementlalevuredebièrepour
opérerlatransformatioudu
sucrehépatique enalcool eten acide carbonique.Pendant
lafer- mentation, onrecueille l'acide carbonique àl'aide d'un appareilap- propriépourconstatersescaractères.Quand
latempératureestinégale ou pasassez élevée, etque
l'opérationmarche
lentement,il seforme
presque toujours enmême temps que
l'acide carboniqueune
faible quantité d'azote, ce quifaitpenser qu'il s'estopéré aveclafermenta- tion alcooliqueun peu
de fermentation lactiqueou
butyrique.Dans
cescas, la liqueur acquiertune
réaction acideprononcée.Lorsque
la fermentationestachevée,cequ'onreconnaît àlacessationdu
dégage-ment
d'acidecarbonique età ceque
la décoction n'opèreplusla ré- ductiondu
tartrate decuivre dissous dans la potasse,ilfautobtenir(1)VoyezF. E. vonBibia.Cliemische FragmenteûberclicLeherunddie Gnlle, Braunschveig, 18^9.
(2)
Au
lieude cencentrerlasolutionsucréedufoieenévaporantl'eau,j'emploie leplusordinairementun procédéinverse quiconsisteàfairecuirede nouveau dans lapremièredécoctionhépatique uneseconde quantitédefoiefrais,puisunetroi- sième, unequatrième,etainsi desuite.On
peut faire passerainsisuccessivement dans unepetiteportiondeliquidedes quantités considérables defoie, et l'onobtient ainsifacilement des décoctions hépatiques concentrées renfermantjusqu'à 6ou 8 pour 100 desucre, etmême
davantage.3
18
lalcoolqui a été produit.
Pour
celaon
distillelaliqueurenrecueillant seulementlepremier
tiersdu
liquidepasséàladistillation.On mélange
celiquidedistilléavec delachaux
viveou
delapotassecaustiquepour
}e distiller de
nouveau
afin d'enobtenirl'alcoolanhydre,ou
aumoins
suffisamment concentrépour
constater nettement ses caractères.L'alcoolainsi
obtenu
parlafermentation de la décoctiondu
foie estun
fluidelimpide, incolore, d'une saveur alcooliquemasquée
souvent parune odeur
étrangère désagréable qui paraît offrirquelque chosede
spécialpour
lesdiversesespècesd'animaux. Cetalcool,s'ilestassez concentré, s'enflammeet brûleavecune flamme
jaunâtre.Quand on
aune
solutionalcooliquetrop pauvre,afindeconstater plusfacilement lescaractèresdel'alcool,on
chauffeàlalampe
leliquidedansun
tubefermé
parun
boutetun peu
long.Pendant
l'ébullilion,on
tientune
allu- mette alluméeà l'extrémitéouvertedu
tube, etl'on voit,quand
l'ap- pareil est suffisamment échauffé, les premières portions d'alcool brûler avecune flamme
bleu-jaunâtre quidescend dans lelube en s'éteignant,pour
reparaîtrebientôtaprèsjusqu'àcequ'ilrestedel'al- cool à volatiliser.Mélangé
avecune
dissolution dechromate de
potasse à laquelleon
ajoute de l'acide chlorhydrique, le liquide alcoolique résultant de la distillationdonne
lieu en chauffant à desphénomènes
de réductionquiamènent
une coloration vertedu
liquide par laformationde chlorurede chrome
vert, enmême temps
qu'on constateaussiun dégagement
d'odeur d'aldéhyde.Quand on
expérimente sur de très petitsanimaux
qui ontun
foiepeu volumineux
, il est important, si l'on ne peut obtenirl'alcool, derecueilliraumoins
toutl'acide carbonique produit parlafermen- tation. J'ai dans ces casfaitusage d'un appareil 1ressimple qui con- siste enun
tube de verre T, plusou moins grand
suivantlaquantité deliquideàexaminer, etfermé
parun
bout B.On y
placele liquide sucrédu
foie avec la levurede
bière; puison bouche
ietubeT
avec
un bouchon
C, dans lequelon passeun
lube effilé E, ouvert parle boutE
etpar le bout E'plongeant dans le liquide.En
bou- chantletubeT,
ilfaut avoir soin d'enchassercomplètement
l'air.On
maintientensuitecepetitappareildans
un
bain-marieàlatempératurede 4o
degréscentigrades environ, et delafermentation s'établissant, l'acide carbonique produit estemprisonné
à la partie supérieuredu
tube T,et fait pression sur le liquide qui s'échappe par le petiti
19
tubeEE'.
A mesure que
laquantité d'acide car-bonique
augmente,leliquide sortdu lubeE
et estchasséaudehors.Eu
prolongeantle tubeE
etenlerecourbant en R,
on
peut recueillir le liquideécouléetleconserverpour
la distillation ultérieure.Lorsquelafermentationest finie,on ouvreletubeT
sousl'eau,ou mieux
souslemer- cure, etl'on introduiten contact aveclegazun
petitfragment depotasse qu'on agiteen
main-
tenantletubebouché
avecle doigt. L'acide car-bonique
étantabsorbé par lapotasse, onsentlevide s'exercer sur l'extrémité
du
doigt qui lbouche
le tube,et si l'onreplace le tube dans^
l'eau
pour
ledéboucher,l'eaumonte
et remplitcomplètement
letube,preuveque
legazauquelon
avaitaffaire estbiendel'acidecarbonique.Pour
découvrir parla fermentation la pré- sencedu
sucredanslesangou
dans les autres liquides animaux, on agit d'une manière ana- logue.Dans
lesérum du
sang des veines hépatiques,on
constate trèsbien la présencedu
sucre, en y mêlant directement de la levure de bière, et la fermentation s'y manifeste en général avecune
grande rapidité.J'ajouterai
que
j'aitoujoursemployé
delalevuredebière fraîcheetconvenablement
lavée, et, danstoutesmes
expériences, j'aiinstitué des épreuves comparatives avec delalevuredebière seule,de manière à m'assurerque
l'alcoolformé
etl'acidecarbonique produit n'avaient pas d'autre origineque
lesucre hépatique.Enfin,aucun
autre organedu
corps nedonne une
décoctioncapable de produire avec lalevure debièrelafermentationalcoolique;desortequececaractère devient distinctifpour
ladécoctiondu
foie.Lorsqu'on
abandonne
àelles-mêmes les décoctions hépatiques su- crées,ilnes'ydéveloppe pas desglobules deferment,comme
celaalieupour
l'urinedesdiabétiquesetpour
quelquesautres liquidesanimaux, et lafermentationalcoolique ne s'y manifeste pas spontanément.Le
sucre disparaît en généralrapidement
dansces liquides hépatiques,maistoujours sousl'influenced'unefermentationlactique
ou
butyrique.20
cequi
donne
à la liqueurune
réaction très acide au papier de tour- nesol.Lorsque
ladécoctiondu
foie n'estpassucrée,ellesedécompose,
en donnant, aucontraire,une
réactionammoniacale
très alcaline.2°
La
décoctiondu
foie se coloreenbrun par
les alcaliscaustiques, etréduitletartratede
cuivre dissousdans
la potasse.—
Lorsqu'on faitbouillirladécoction sucréedu
foieavecde
la chaux,de
lasoudeou de
la potasse caustique,lesucresedétruit enmême temps que
la dissolutionsecolore en jaune ou enbrun
plusou moins
foncé,suivant la richessedelaliqueursucrée.Si
on mélange
àla décoctiondu
foiedu
tartrate de cuivre dissous dansla potasse, etqu'on porteà l'ébuUition à feunu ou
àlatempéra- turede loo degrés centigrades dansun
bain-marie, il sefait, sous l'influencede
lachaleur,une
réductiondu
selde
cuivre etune
préci- pitation deprotoxyde
decuivre jaune (hydraté)ou
rouge (anhydre) plusou moins abondant
, suivantlaquantitédesucrecontenu
dansle liquidequ'on examine.Ces
caractères, quiappartiennentàtouslessucresdeladeuxième
es- pèce, peuvent quelquefoisêtredifficiles à saisir,quand on aune
décoc- tionhépatique trouble blanchâtreetdéjàpar elle-mêmeplusou moins
colorée.Pour
obtenirune
décoction hépatique limpide danslaquelleon
puissefacilement apercevoir lechangement
decoloration sous Tin- fluence des alcaliscaustiques,ainsique
laprécipitationde
l'oxydede
cuivre,on
yajouteun peu
desous-acétatedeplomb
;on
filtre, puison
sedébarrasse del'excès deplomb
parlecarbonatede
soudeou d'am- moniaque.
Lorsqu'on veutconstaterlaprésence
du
sucre danslesliquides ani-maux
trèschargés de substances albumineuses,comme
lesang ou lesérum du
sang, ilne
convient pasde
les traiter directement par les alcaliscaustiquesou
parletartratede
cuivre dissousdansla potasse, parceque
l'albumine, etnotamment
lafibrine, qui ne gênent en rien lafermentation, peuvent aucontraires'opposerplusou
moinsàlapré- cipitationde
l'oxydede
cuivre.On
ajoutera à tous ces liquides chargésde
matièresanimales(sang,sérum du
sang,lait,sérosité, etc.),environ leurpoidsde
sulfatede
soude, qui, parl'ébuUition, précipitera toutes lesmatières animalesetcolorantes('.).On
agiraalorsavecles réactifs(!) Sic'estdusaugtrèsfiais,ilsuffirad'y ajouterdel'eauunefoisou deuxfols
21
sur ces liquidesdevenus limpides.
Le
sulFatede
soude qui resteen excès dans le liquidene
nuitaucunement
auxréactions delapotasse etdu
sel cuivrique, nimême
à lafermentation. Si les liquides trop pauvres en sucre ont eubesoin d'êtreconcentréspour
rendreles réac- tionsplusévidentes,le sulfatedesoude, qui secristallise parlerefroi- dissement, neretientpas lamatièresucrée encombinaisoncomme
le chlorure de sodium.Tout
le sucre reste concentré dans les eaux- mères.Lesalcalisdont on se sert leplus ordinairement
pour
découvrirla présencedu
sucredeladeuxième
espècesont lapotasse oulachaux
caustiques.On
ajoutei'adonc un
excès depotasse caustiqueou
delait (lechaux
auliquide hépatiqueou
à tout autrefluide qu'on suppose sucré; puison portera le mélan.jje à l'ébullition. S'il y adu
glucose, leliquideprend,
dès le début de l'ébullition,une
teinte jaune quiaugmente
etpasseaubrun
plusou moins
foncé suivant laquantitéde principesucré.Quand
on emploieletartratedecuivre dissousdanslapotassepour
décelerlaprésencedu
glucose, on estdansl'habitude, pour plusde commodité,
d'avoirleréactiftoutpréparéd'avance. Cettemanière de
fairepeutentraîner des causes d'erreur quiproviennent
de
l'altérationque
subit leliquide cupro-potassique.En
effet, aubout d'untemps
plusou moins
long, parl'actiondel'airetdelalumière, etpeut-être aussiparsuitede la décomposition partielle de l'acide tartrique,la potasse à la chaux, qui doit être en excèsdans leliquide, passe à l'état de potasse carbonatée. Alors leliquide ainsi altéré, se rédui- santspontanément
en partie par la seule ébullition, pourrait indi- querdu
glucoselàoù
iln'y en a pas.On
n'a pas cet inconvénient avec le réactifrécemment
préparé. Je conseille donc,quand on voudra
être certainde
ses résultats, de préparerchaque
fois le tar- trate cupro-potassique, ou tout aumoins
d'y ajouterun peu
depo-
tasse caustique à la chaux, de le fairebouillir avant de s'en servir, s'ilestpréparé depuisquelque temps.
Pour
opérerlaréaction caracté- ristiquedu
glucose,on mélange
à parties àpeu
près égales, dansun
tubefermé parun
bout, leréactifavec le liquide à essayer, puis on son poids,etparl'ébullition et la filtrationon auraunliquide àpeuprèsincolore.Maislorsquelesangestdéjàancienetque lamatière colorantes'esten partiedis- soutedanslesérum,onledécolore plussûrementparl'additiondesulfatede soude.
22
fait bouillir. Aussitôt
que
la température s'élève, etmême
avant l'ébullition,on
voitla réductiondu
selde cuivrecommencer
généra- lement parlapartiesupérieuredu
mélange, devenir complète et plusou moins abondante
,suivantlaquantité de glucoseque
renfermele liquide.Ce commencement
de laréduction,quidébute par la partie supérieuredu mélange
avantl'ébullition,estsouventun
assezbon
ca- ractèrequidistinguelaréduction sucréede
cettefausseréduction, qui n'arriveen généralque
parune
forte ébullitiondans les réactifs trop anciens.Pour que
la réaction se fasseconvenablement,ilestpréférablequ'ily
aitune
certaineproportionnalité entrela concentrationdu
réactif etlarichessedu
liquide sucré.Voiciles proportions
du
réactifque
j'emploieordinairementpour
rechercherlesucre danslefoie, lesang,etc.:Bitaitiatedepotasse(crème de taitre). . . 150 gr.
Carbonate de soudecristallisé 150
Potasse à lachaux 100
Sulfate de cuivre 50
Eau,quantitésuffisantepourfaire. . • . . 1,368c.c. (1)
La
réduction desselsde
cuivreen présencedu
glucoseesttrès facile à constater, et la réaction, conduite avec les précautionsque
nous venonsd'indiquer, peut rendre de grandsservices àlaphysiologie, en ceque
: i» elleoffreune
trèsgrande
sensibilité, etdécèlelesmoindres
tracesde glucose;a"enceque,ne
s'opérant pasaveclesucrede canne, elle peutservir à distinguer lessucresde
lapremière espèce de ceux de la seconde;3»euce qu'elle constitue danstouslescasun
caractère négatif absolu.La
sensibilitédu
tartrate decuivre dissous dans la potasse est sigrande,qu'ellepeut
donner une
réduction appréciable dansune
disso-(1) Laréductionet ladécolorationde 10centimètrescubes deceliquidecorres- pondentenviron à 5centigrammes desucrederaisin. Toutefois,ilestbienentendu que chaquefoisqu'on auraàfairedesdosages,ilfaudraretitrer le liquidecupro- potassiqueàl'instant
même,
avecune dissolutionsucréequ'ona préparéeetdont onconnaîttrèsexactementla richesse.Jeme
suisservi,pourtitrer leréactifdans mesdosages,desucredediabétique parfaitementpurifié,quejedois à l'obligeance deM.
Quevenne, pharmacien en chef del'hôpitaldelaCharité.S3
lulion aqueuse contenant seulement
un
millièmedeglucose, quantité qu'onnepourraitreconnaîtreparaucun
autremoyen.
Seulementlors-que
le liquidesucréest trèspauvre, il fautajouterpeu
deréactifafin que, la teinte bleue étant très faible,la réduction soitplus facileà constater.Le
tartrate cupro-potassique peut servir à distinguer le sucrede cannedu
sucrederaisin(glucose).Eu
effet,quand on
essaie parce réactifun
liquide supposé sucré, deux choses peuvent arriver:ou
bienleseldecuivreestdétruit,ou bien,aucontraire,leliquidereste bleu sans offrir de réduction.Dans
lepremier cas,on
conclut à la présencedu
glucose,etdanslesecondon
peutaffirmerque
lemélange
essayénerenferme pas deglucose;maisil pourraitse faire qu'ilcon- tîntdu
sucrede canne.Pour
le savoir il faudra préalablementfaire bouillirleliquideàexpérimenter, aprèsl'avoiracidulétrèslégèrement avec quelquestracesd unacideénergique (sulfurique,par exemple) ,pour
transformer en glucose lesucrede cannequipouvaits'ytrouver.Après
cette opéi-ation, onneutralise leliquide, etou l'essaiede nou- veau par le tartratede cuivre. Sià cettedeuxième
éprenve iln'ya paSderéduction, on en concluraqu'iln'yavaitpasde principe sucré ni àl'étatdesucrederaisin,ni àcelui desucrede canne.Si,au con- traire,ilyaréduction,ilfaudraadmettreque
lesucreexistaità1état desucre de canne,puisqu'il n'a opéré la réductiondu
seldecuivre qu'après avoir été transformé en glucose parl'actiondel'acide sulfu- rique. Enfin,sil'on avaitaffaire àun mélange
desdeux
sucres,on commencerait
par détruire le sucre deraisin]parl'ébullition avec le laitde chaux,puis,saturantleliquide refroidiavecdel'acidesulfurique en trèsléger excès,onfiltrepour
sedébarrasserdu
sulfatede chaux, ensuite on fait bouillir denouveau
la liqueurrendue
acide pour transformer le sucre de canne en si.crede raisin, qui réagira àune
secondeépreuve avecleliquidecupro-potassique.La
réductiondu
tartrate de cuivredissousdanslapotasse,en pré- sencedu
glucose,estuncaractèreempiriquequin'offrepassansdouteune
valeurabsoluecomme
lafermentation alcooliquepour
constater laprésencedu
glucose. Maisil n'en est plus demême quand
il s'agit deconstater Vabse/icedu même
principe sucré.Si laréductionmanque,
on peut conclure avec certitudequ'il n'existe pasdetracesde glucose dans le liquideoù on
le cherche.Or
nous verrons dans lecours de24
,cetravail
que pour
lasolutionde
plusieurs questionsphysiologiques ce caractère négatifest delaplushauteimportance.3"
Le
sucredu
foie déviela- lumièrepolarisée a droite.Pour
étu- dierlepouvoirrotatoiredu
sucrecontenudansle tissudu
foie,il est nécessaired'aborddel'obtenirdansune
décoction hépatique limpide, incoloreetsuffisamment concentrée. Voicicomment
jeprocède pour
cela(i).J'exprimedansun
linge,ou mieux
dansun
petitsacde
crin,sous
une
presse,le tissudu
foiecoupé
enpetitsmorceaux,
préalable-ment
chauffésdansun
vase ànu pour
en torréfierlégèrement lasur- face extérieure, ce qui facilitebeaucoup
l'expressiondu
tissu.Ou
obtient
de
cette façonun
jus hépatique rougeâtre, sanguinolent, qui estsucré autantque
possiblepuisqu'onn'y apas ajouté d'eau.On
fait ensuitecoagulerau bain-marietouteslesmatières albumineuses,et l'on filtre.Le
liquide quirésultedecesopérationsestbrun
jaunâtre, quel- quefoisopalin, etcomme
laiteux, il seraitimpossible,danscetétal,
de
le soumettreà l'appareilde
polarisation; c'estpourquoi
ilfautle décolorer et le clarifier eny
ajoutantune
quantité suffisantede char-bon
animal neutre, bienlavé,eten portantlemélange
àl'ébullition,au
bain-marie,pendant
quelquesinstants;parlafiltration,ona alorsun
liquide incolore et parfaitement limpide. Quelquefoiscependant
ilexistedansle foie
une
sorte de matière opalescente,quine peut pas êtrecomplètement
enlevée parlecharbon
animal.U
faut alorstraiter leliquide par quelquesgouttes desous-acétatedeplomb;
après quoi l'onfiltreet l'onsépare l'excèsdu plomb
par l'hydrogènesulfuré.C'est dans cette dernièrepartie del'opérationque
l'hydrogènesulfuré, enformant
lesulfuredeplomb
, entraînecomplètement
la matièreopa-
line, etpermet
d'obtenir, aprèsune
dernièrefiltration,un
liquide hépatique jjarfaitement transparent etincolore, très propre à per- mettrealoi'sl'examende
sescaractères optiques. C'estavec desliqueurs préparées decettefaçonque M.
Biotabien voulu constater,aumoyeu de
son appareil,la présencedu
principesucrédansle foie, etsa pro- priétéde
dévierà droitelalumièrepolarisée.Parmi
plusieursexpériencesquiontétéfaites,jen'en citeraiqu'une qui offreun
intérêt tout particulier, parce qu'ellea été suivied'une(1)
On
pourra égalementavoir recoursau procédédes décoctions successives indi- quédansla notedelapage17.25
contre-épreuvequi
démontre que
dansleliquidehépatique,ainsique
nous l'avonspréparé, iln'existepasde substances capablesd'induireen erreur relativementàlaprésence
ou
à laquantitédu
sucre.Un
foie debœuf,
apportérécemment
del'abattoir, futcoupé
enmorceaux,
etexprimé comme
il a étéditplushaut.Dans
cetteexpé- rience, lecharbon
animal seulavaitsuffipour
clarifiercomplètement
le liquide hépatique, qui, à l'examen optique, fournit les résultats suivants:
Celiquideobservédansuntubede 515"°',35
adonnéunerotationtrèsmanifeste à droitese mesurantparunedé-
viationde ,
+
9°,5
ce qui, évalué quantitativement, représente • . . 52='',316 desucreparlitreduliquide,ensupposantquecesucre soitidentiqueausucrede diabète.
Aprèscepremier
examen, on
ajoutadelalevuredebièreauliquide hépatique, et on leplaça àune
température convenablepour
opé- rer la fermentation.Le lendemain
elle était achevée, et le liquide filtréfut soumisdenouveau
à l'appareildepolarisationdansun
tube de 5o8"'"',85. Cette fois il ne manifesta plusaucune
tracede pou- voir rotatoire qui fût sensible,même
à la plaque àdeux
rotations.On
doitnécessairement conclure decettedernière partiedel'expé- rienceque
ladéviationde+
9°,5 quiavait ététrouvée dansle pre- mierexamen du
liquideétaitdue
tout entière àla présencedu
sucre, puisqueaprès avoirfaitdisparaîtrelesucreparlafermentation,ladé- viation a étécomplètement
nulle. Cette contre-épreuve ajouteune
granderigueur à l'expérience,parceque
sans celaonauraitpu
objec- terque
certainsprincipes organiques provenant de la bilepouvaient setrouverlàet intervenir dans le liquidepour une
partquelconque danslesphénomènes
de rotationobservés. Maintenantcette objection n'est plus possible.En
résumé, d'après lescaractèreschimiques et optiquesque
nous avonsindiqués, lesucre hépatique doitévidemment
êtrerangé dans lessucresdeladeuxième
espèce.Toutefoisj'aitrouvéqu'ilsedistingue physiologiquement parsa facultédesedétruireen fermentant dansle sang avecune
rapiditébeaucoup
plusgrandeque
leglucoseordinaireou
sucred'amidon. Je ne faisqu'indiquericice caractère intéressant.Il
26
Plustard, àpropos derassimilation
ou
deladisparitiondu
sucredaus l'organisme animal, je rapporterai endétail les expériences surles- quellesje fondecetteopinion.4°
Dosage du
sucredans
lefoie.—
Jeme
suis souvent servidu
polarimètre, quiestpréférablequand
on peutavoirdes liquideshépa- tiques sucrésenassezgrande
quantitéetsuffisamment décolorés.La
fermentationalcoolique, qui estlemeilleurmoyen
qualitatif,ne peut pasêtreemployée
aveclemême
avantagecomme moyen
quantitatif, parce qu'enmême temps que
lafermentationalcooliques'effectue,ily
a presque toujoursune
petite portion de lamatière sucrée quise détruitparla fermentation lactique ou butyrique et qui par consé- quent nesetrouve pas comprise dansledosage del'acide carbonique.Parmi
lesautresprocédésde dosagedu
sucre,un
despluscommodément
applicables
pour
lanature demes
expériencesestceluiindiqué parM.
Barresvpil, quiconsiste àcalculerlapj'oportion de sucred'après la réductionet ladécolorationd'unequantitédéterminée d'unsel cupro- potassique titré (i).Le
liquide cupro-potassique titré dontj'ai fait usage estceluidontj'aidonné
laformule plus bas (page 22). Je fais agirdirectementce liquiderécemment
titré surladécoctionobtenue
d'unepartiedu
foieexactement peséeàl'étatirais; d'oùjedéduiseu- suite trèsfacilementlaquantitéde sucrecontenue dans latotalitéde l'organe.Un exemple
choisiparmi
lesexpériencesde
cemémoire
feramieux comprendre
lamanière
exactedepx'océder.Dosage du
sucredans
le foie d'unhomme.
(Première expériencepage
3i.)— Le
poidstotaldu
foie étaitde1 kilog.000 grammes. On
pesa
Qo grammes de
son tissu qui furent broyés dansun
mortier,eton
enfitune
décoctionquifutjetéedansune
éprouvettegraduée
eny
ajoutantl'eauqui avaitservi àlaveràdiverses repriseslesvases,pour ne
rien perdre. Après le refroidissementon
lut sur l'éprouvette lenombre
de centimètres cubesqu'atteignaitsoncontenu,et l'ontrouva lôgcentim. cubes représentautlevolume du
tissudu
foie etdu
liquide qui l'accompagnait. Alorson
jetaletoutsurun
filtreeton
recueillit le liquide qui passait légèrement opalin,pour
ledoser.Mais
dansles 169cent.cub. deliquide ilfallaittenircompte du volume du
tissudu
(1) Péligot.RapportàlaSociétéd'encouragement dansleJvinnnldepharma- cie,\%hk.
27
foie mêlé auliquide; c'estpourquoi jeramassai avecsoin et sans en perdrele tissuhépatiquerestésurle filtre, etje le fissécherdans
une
capsuleplacée dansune
étnveà ioo°cent.Aprèsdes=;iccationcomplète, ce tissuhépatique,jetédansl'eaumesurée
d'unvase .^radué, déplaça juste 4 cent.cub. d'eau.Ce
tissu étaitdonc pour
4cent. cnb.entrop dansl'appréciation des 169cent.cub. dela décoction hépatique; il fallaitlessoustraire, ce qui réduisaitalorsà i65cent. cub.laquantité l'éelle deliquide sucré.pour.20grammes
de.tissufraisdu
foie(j).Afindereconnaîtrelarichesseensucredecettedécoction hépatique, je mesuraitrèsexactement 10 cent,cubes de la liqueurcupro-potas- siquepréalablementtitréeào,qri'.^o5
pour
\p cent. cub. (ou 5gr. p. 0/0), c'est-à-direque pour
réduireetdécolorer 10 cent, cubesdu
réactif,il fallaitune
quantitéde liquiderenfermant gr,o5desucre(glucose).JjCS 10 cent.cub. duréaciiftitré, aprèsavoir été étendus deleurvo-
lume
àpeu
prèsparune
dissolutionrécentedepotasse àlachaux,pour
rendre laprécipitationde l'oxydecuivrique plus facile, furentdonc
placés dansun
petit ballon surun
feudoux^
et lorsque l'ébuUitioncommença
àse manifester,j'ajoutai directement, avec précaution et vers lafin,goutteà goutte,avecune
burettegraduée,ladécoctiondu
foie. J'agitais le liquide à
mesure
etj'allais lentementpour
laisser la précipitation s'opérer en regardant avec soinpour
ne pas dépasser leslimites deladécolorationdu
liquidecupro-potassique.Or, danscetteexpérience, ilfallut23cent.cub.deladécoction
du
foiepourréduireetdécolorer
complètement
10 cent. cub.du
liquide titré.Pour
calculer le dosagedu
sucredansle foie, on avaitdonc
les élémentssuivants:(1)Cettemanière defaire,à laquelleje
me
suisarrêté,rendl'opérationplus ra- pideencequ'elle évite leslavagessuccessifs trèslongs auxquelsilfautavoir recours quand onveut épuiserle tissuhépatique desamatièresucrée.On
peutmême
abré- ger encore,enréduisant desuite,comme
règle,de Ucent.cub.deliquidepourle volume de 20grammes detissuhépatique.Mesexpériencestrèsnombreusesm'ont, eneffet,apprisquecechiffrenevariepas sensiblementpourlemême
animal,et que,pourlesdifférentsanimauxsur lesquelsj'aiexpéi-imenté,lesvariationsne dé- passentpas 1/2cent,cub.,pourvu queladessiccationsoittoujours opéréeaumême
point,c'est-à-diredansuneétuveà100°cent.