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La Commission d’étude sur la maximisation des retombées économiques de l’exploitation des ressources naturelles dans les régions ressources

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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La faune et la maximisation des retombées économiques de l’exploitation des ressources naturelles

sur le territoire de la Mauricie

Mémoire présenté à :

La Commission d’étude sur la maximisation des retombées économiques de l’exploitation des ressources naturelles dans les

régions ressources

Société de la faune et des parcs du Québec

Février 2002

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Ce document a été réalisé par :

Société de la faune et des parcs du Québec

Direction régionale de l’aménagement de la faune de la Mauricie et du Centre-du-Québec 5575, rue St-Joseph

Trois-Rivières-Ouest (Québec) G8Z 4L7 Téléphone : (819) 371-6575

Recherche, conception, rédaction : Pascale Dombrowski

Collaborateurs à la révision et à la rédaction :

Jacques Archambault Michel Bourbeau Jean-Claude Bourgeois Amélie Cadotte

Nadia Deshaies Brigitte Duval Louis Houde Michel Lafleur Pierre Lefebvre Michel Lemieux Claudette Monfette

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Résumé

La Mauricie regorge de richesses naturelles. Cette région ressource possède une faune abondante et des habitats de qualité. La Direction de l’aménagement de la faune de la Mauricie et du Centre-du-Québec de la Société de la faune et des parcs du Québec doit veiller, comme il est décrit dans sa mission, à la conservation et à la mise en valeur de cette faune et de ses habitats. Le présent document a pour but de porter à l’attention de la Commission d’étude sur la maximisation des retombées économiques de l’exploitation des ressources naturelles dans les régions ressources, certaines préoccupations de la Société concernant la conservation et la mise en valeur de la faune.

La modification des habitats, en partie causée par certaines pratiques liées à l’exploitation forestière et au développement de la villégiature, a entraîné la disparition de que lques espèces et la précarité actuelle de certaines autres. En Mauricie, les priorités de la Société, en ce qui concerne la conservation des espèces et des habitats, vont à la sauvegarde de la tortue des bois et à la protection des espèces piscicoles sensibles au développement de la villégiature (touladi et omble chevalier). Bien que pouvant être perçue comme une contrainte à l’exploitation forestière, la conservation d’une espèce en situation précaire, telle que la tortue des bois, peut avoir des impacts positifs et s’avérer avantageux du point de vue économique, écologique et social.

Dans une région ressource comme la Mauricie, la mise en valeur de la faune et de ses habitats permet, quant à elle, une injection dans l’économie régionale et le maintien d’emplois dans le domaine des activités de pêche, de chasse, de piégeage et de plein air.

Afin de maximiser les retombées économiques découlant de l’exploitation des ressources naturelles sur le territoire de la Mauricie, nous suggérons de faire appel au Plan de développement régional associé aux ressources fauniques de la Mauricie. Ce document vise le développement économique durable de la région grâce à la mise en valeur de la faune et de ses habitats. Il constitue une mine d’informations étendue, pertinente et assurément favorable au démarrage ou au soutien de projets importants pour l’économie régionale.

Enfin, la Société de la faune et des parcs du Québec a établi ses principales préoccupations à l’égard du milieu forestier, dans le cadre de la révision de la Loi sur les forêts. Des enjeux ont été formulés, touchant les besoins de la faune et de ses utilisateurs.

Ces préoccupations doivent être prises en compte dans la démarche de la planification forestière.

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Table des matières

Résumé... iii

Table des matières...v

Annexe ...v

Mise en situation... vii

1) La Société de la faune et des parcs du Québec...1

2) La conservation de la faune en Mauricie...1

2.1 Les espèces menacées ou vulnérables : le cas de la tortue des bois ...2

2.2 Les espèces sensibles : le touladi et l’omble chevalier ...3

2.3 Les demandes régionales...4

3) La mise en valeur de la faune en Mauricie...5

3.1 Le Plan de développement régional associé aux ressources fauniques de la Mauricie ...5

3.2 Propositions et recommandations (axes de développement)...7

3.3 Les demandes régionales...8

4) Les enjeux fauniques régionaux dégagés dans le cadre de la révision de la Loi sur les forêts...8

4.1 Les préoccupations concernant la faune ...8

4.2 Les préoccupations concernant les utilisateurs de la forêt ...9

4.3 Les demandes régionales...10

5) La conclusion...11

Annexe ...13

Annexe

Annexe 1 Plan de développement régional associé aux ressources fauniques de la Mauricie ...13

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Mise en situation

Suite au Rendez-vous national des régions qui a eu lieu en novembre 2002, une Commission d’étude sur la maximisation des retombées économiques de l’exploitation des ressources naturelles da ns les régions ressources a été créée. Cette Commission d’étude a eu comme mandat d’analyser le niveau actuel des redevances liées à l’exploitation des ressources naturelles, l’usage fait par le gouvernement du Québec des montants perçus ainsi que les retombées actuelles dans les régions concernées (régions et MRC ressources). La Commission doit également proposer un plan d’action visant à maximiser, pour les régions ressources, les retombées économiques découlant de l’exploitation des ressources naturelles sur leur territoire.

La Direction de l’aménagement de la faune de la Mauricie et du Centre-du-Québec de la Société de la faune et des parcs du Québec désire porter, à l’attention de la Commission, certaines préoccupations concernant la conservation et la mise en valeur de la faune. Elle veut également suggérer des mesures qui pourraient être adoptées en vue de maximiser les retombées économiques régionales de la mise en valeur des ressources naturelles et du territoire public. Ainsi, des solutions sont proposées afin d’améliorer globalement les retombées économiques dans la région ressource de la Mauricie. La plupart de ces solutions pourraient être regroupées sous le thème de la prospérité économique des régions ressources puisque les objectifs sont de fa voriser la multiplication et l’harmonisation des usages du territoire public.

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1) La Société de la faune et des parcs du Québec

La Mauricie possède des richesses naturelles fauniques et floristiques très appréciées et regorge de paysages enchanteurs, garants d’une expérience inoubliable. Les ressources fauniques sont un atout important pour la Mauricie. Plusieurs activités récréotourisiques sont en lien étroit avec la faune. Cependant, cette dernière ne peut survivre et se développer sans satisfaire à des exigences de base comme un habitat de qualité offrant abri, nourriture, aires de reproduction et la possibilité de se déplacer d’un lieu à l’autre pour compléter ces besoins. Puisque les activités récréotouristiques de la Mauricie reposent en bonne partie sur l’abondance et la qualité de sa faune et de ses habitats, la Société de la faune et des parcs doit veiller, ainsi qu’il est décrit dans sa mission, à la conservation et à la mise en valeur de cette faune et de ses habitats.

La Société de la faune et des parcs du Québec a pour mission la conservation et la mise en valeur de la faune et de son habitat dans une perspective de développement durable et harmonieux sur les plans culturel, social, économique et régional.

2) La conservation de la faune en Mauricie

Au Québec, la disparition de plusieurs espèces et la précarité actuelle de certaines autres sont reliées de près aux activités humaines. La détérioration ou la destruction des habitats est la principale agression qui entraîne la raréfaction des espèces. Cette modification des habitats est en partie causée par certaines pratiques liées à l’exploitation forestière et au développement de la villégiature.

La conservation de la faune et de ses habitats représente un aspect important du travail accompli par la Société de la faune et des parcs. C’est pourquoi la Société a établi des priorités en matière de conservation afin d’assurer le maintien de la diversité biologique et la protection du milieu naturel. Certaines de ces priorités concernent la conser vation des milieux de vie de la faune dans les secteurs forestiers de même que la gestion durable du territoire dans un contexte de gestion intégrée des ressources.

En Mauricie, les priorités de la Société, en ce qui concerne la conservation des espèces et des habitats, vont à la sauvegarde de la tortue des bois et à la protection des espèces piscicoles sensibles au développement de la villégiature (touladi et omble chevalier). En collaboration étroite avec les partenaires du milieu, plusieurs espèces sens ibles ou habitats d’espèces sensibles ont été sauvegardés grâce à des efforts concertés de protection. Des sommes considérables ont été investies pour ces espèces, ce qui démontre que la conservation de la faune et des habitats peut entraîner des impacts économiques non négligeables.

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2.1 Les espèces menacées ou vulnérables : le cas de la tortue des bois

Adoptée, en 1989, la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables permet au gouvernement d'établir une liste d'espèces susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables. La liste joue un rôle préventif en officialisant la situation très précaire des espèces qui y sont inscrites et oriente les moyens pour stabiliser et améliorer leur situation.

La tortue des bois est l’une des espèces qui figurent sur la Liste des espèces de la faune vertébrée susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables. À l’instar d’autres espèces qui apparaissent sur cette liste, la tortue des bois a reçu une attention particulière afin d’assurer sa protection. À la fin des années 1990, des travaux d'acquisition de connaissances (inventaire, utilisation de l'habitat, etc.) lui ont été spécialement dédiés en Mauricie. Ces travaux auront permis d'accroître les connaissances sur l’espèce. Ainsi, dans la région, plus de 500 000 dollars ont été investis dans la recherche et l’acquisition de connaissances de même que dans des activités de conservation et d’intendance (dont une partie sur terres publiques) pour la tortue des bois.

Le fruit de tout le travail effectué au Québec sur la tortue des bois a été compilé dans un rapport sur la situation de l’espèce1. On y apprend que les principales menaces pour la survie de la tortue des bois sont la dégradation et la destruction de son habitat, l'accroissement de l'activité humaine (dérange ment), la capture d'individus à des fins de collection et de commerce, la mortalité accidentelle (routes, machinerie agricole) et la destruction des nids par des prédateurs. En se basant sur le rapport de situation de l’espèce, le comité responsable de la désignation d'un statut a recommandé que le statut de « vulnérable » soit attribué à la tortue des bois. Ce statut sera officialisé sous peu, en vertu des pouvoirs attribués au gouvernement par la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables.

Par la suite, l'équipe multidisciplinaire qui sera chargée de son rétablissement devra préparer un plan d'action provincial comprenant l'identification des actions à mettre de l'avant afin d'éviter sa disparition (modalités de gestion, protection, conservation). La rédaction de ce plan visant le rétablissement de la population de tortue des bois devrait débuter en 2003-2004.

Par ailleurs, la Société de la faune et des parcs travaille actuellement, avec l’aide de partenaires du milieu, sur un projet de conservation volontaire (programme d’intendance) de la tortue des bois en Mauricie. Le programme de protection s’inscrira dans les objectifs de la création d’aires protégées légalement désignées (création d’une réserve naturelle en milieu privé, protection de l’habitat d’une espèce vulnérable ou menacée, site protégé par la Fondation de la faune du Québec).

1 GALOIS, P. et J. BONIN. 1999. Rapport sur la situation de la tortue des bois (Clemmys insculpta) au Québec. Faune et Parcs Québec. Direction de la faune et des habitats, Québec. 45 p.

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Entre-temps, des mesures de protection ont déjà été convenues entre la Société de la faune et des parcs du Québec et le ministère des Ressources naturelles afin de protéger la tortue des bois. Elles ont été élaborées conformément à l’Entente administrative concernant les espèces menacées ou vulnérables de faune et de flore dans les milieux forestiers du Québec2.

Bien que pouvant être perçue comme une contrainte à l’exploitation forestière, la conservation d’une espèce en situation précaire, telle que la tortue des bois, peut avoir des impacts positifs et s’avérer avantageux du point de vue économique, écologique et social.

En effet, les gestes de protection qui sont posés peuvent avoir une incidence dans la communauté par la valeur écotouristique ou la renommée que ces gestes procurent à la région. Par ailleurs, la tortue des bois, de par son statut précaire et sa présence dans plusieurs bassins versants (dont ceux de la rivière Saint-Maurice et de la rivière du Loup), a un rôle important à jouer comme indicateur de la qualité des milieux de vie tant pour la faune que pour les humains qui y résident.

2.2 Les espèces sensibles : le touladi et l’omble chevalier

Alors que la majorité des espèces animales évoluant en milieu terrestre peuvent se déplacer afin de se soustraire à une menace ou un danger immédiat dans l’habitat, les espèces aquatiques, dont les poissons, sont captives de l’habitat que représente le plan d’eau où elles sont confinées.

Les données historiques montrent que l’omble chevalier est disparu d’au moins six lacs en Mauricie et d’une trentaine dans le sud du Québec. Cette espèce est sensible à l’introduction d’espèces compétitrices et à l’eutrophisation des plans d’eau, surtout due au développement de la villégiature. Ce développement est, quant à lui, facilité par la construction des nouveaux chemins forestiers. Ainsi, le déploiement du réseau routier forestier a des conséquences directes sur l’accessibilité au territoire des villégiateurs et des pêcheurs. Il a également un impact sur les plans d’eau qui abritent des espèces sensibles comme l’omble chevalier.

Le touladi, quant à lui, est un poisson prisé par les pêcheurs sportifs. Son cycle vital est bien connu : il se reproduit l’automne à un âge relativement avancé, à partir de sept ans en moyenne, dans des zones de galets en pente forte, soumis à l’action des vagues et donc peu profondes. Les populations de touladi sont sensibles à la surexploitation par la pêche et leur récupération est longue et incertaine. De nombreuses mesures ont été adoptées pour contrôler ce facteur : abandon de la pêche d’hiver, réduction des limites de prises, remise à l’eau des poissons et réduction de la saison de pêche. Ces mesures n’ont pas entraîné de réduction de l’intérêt pour la pêche au touladi. Toutefois, en dehors des territoires fauniques, il existe peu d’autres moyens de contrôler la pêche sans la fermer totalement, avec les pertes économiques que cela entraîne. D’autre part, le marnage des réservoirs peut exonder les œufs de touladi et entraîner leur mortalité; des recherches et

2 Entente administrative MRN-MEF concernant la protection des espèces fauniques et floristiques susceptibles d’être

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des ententes partielles, en partenariat avec Hydro-Québec, sont en cours à ce sujet3. Sans être majeur, il existe un lien entre les opérations forestières dans les bassins versants et la gestion de l’eau. En termes de gestion intégrée des ressources et d’impact sur la faune et leurs habitats, l’eau et la forêt sont deux composantes incontournables.

2.3 Les demandes régionales

La protection des habitats des espèces sensibles et menacées ou vulnérables est un élément clé de survie. Certains habitats (ex : aire de confinement du cerf de Virginie, héronnière) bénéficient déjà d’une protection légale en vertu du Règlement sur les habitats fauniques de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. D’autres habitats ne sont pas inclus dans ce règlement, comme l’habitat de la tortue des bois.

Ainsi, plusieurs espèces ne bénéficient pas d’une protection adéquate de leurs habitats.

C’est pourquoi nous demandons :

Que les mesures de protection de la tortue des bois (Entente MRN -FAPAQ) concernant les activités reliées aux opérations forestières sur les terres du domaine de l’État soient appliquées de façon rigoureuse.

Que les mesures de protection qui seront incluses dans le Plan de rétablissement de la tortue des bois soient prises en considération dans la planification des activités d’exploitation forestière.

Qu’une partie des sommes provenant des redevances de l’exploitation de la forêt en Mauricie soit consacrée aux projets de conservation de la faune et des habitats des espèces menacées et vulnérables et des espèces sensibles.

Que le développement de la villégiature riveraine respecte les principes du développement durable. Nous proposons les exclusions suivantes :

§ les lacs à touladi et à omble chevalier, en autant que l’habitat soit de bonne qualité;

§ les lacs de moins de 20 ha pour leur fragilité environnementale et par équité sociale (privatisation effective des lieux);

§ les tronçons des rivières à ouananiches (très restreintes en Mauricie).

Que la gestion des réservoirs pour l’hydroélectricité ou la régularisation des eaux tienne compte de besoins des espèces de poissons présentes, surtout les activités entourant la reproduction. Les espèces les plus sensibles sont le doré jaune au printemps et le touladi à l’automne.

3 La restauration du touladi des réservoirs de la Haute-Mauricie. Plan de mise en œuvre et suivi de l’efficacité des mesures. Entente de partenariat entre le ministère de l’Environnement et de la faune et Hydro-Québec, décembre 1998.

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3) La mise en valeur de la faune en Mauricie

Dans une région ressource comme la Mauricie, la mise en valeur de la faune et de ses habitats permet une injection dans l’économie régionale et le maintien d’emplois dans le domaine des activités de pêche, de chasse, de piégeage et de plein air. Dans notre région, les retombées économiques directes et indirectes sont estimées à plus de 100 millions de dollars (zecs, pourvoiries, aire faunique du réservoir Gouin, réserves fauniques, territoires libres). La faune s’avère donc un moteur économique de développement régional. Par exemple, on estime à plus de 1 million de dollars la valeur des projets générés entre 2001 et 2003 par le maillage Volet II du MRN et les programmes de la FAPAQ (ex. : Faune - forêt et Développement récréotouristique des zecs). Ces projets ont permis, entre autres, l’aménagement de frayères et la restauration de la biodiversité d’origine de 15 lacs répartis dans 5 zecs et 4 pourvoiries. Ils ont également entraîné, dans 4 zecs, la mise en place de campings ainsi que de divers aménagements récréotouristiques (ex. : sentiers, sites d’intérêt, etc.).

L’industrie de la pourvoirie constitue également un moteur important pour le développement économique de la région. En Mauricie, c’est plus de 4,5 millions de dollars (dont 1,5 millions provenant de la Société de la faune et des parcs) qui ont été investis depuis 2001 dans l’amélioration des infrastructures et l’augmentation de la capacité d’accueil des pourvoiries dans le cadre du programme Pourvoirie Québec – Standard International. Ce programme de consolidation et d’amélioration de nos pourvoiries vise à positionner le Québec sur les marchés extérieurs à partir des régions ressources tout en optimisant les activités consommatrices et non consommatrices de la faune. Cependant, les sommes et les efforts investis ne pourront atteindre une rentabilité maximale si la qualité du milieu forestier ne demeure pas optimale. La qualité des paysages et la présence de la faune revêtent une importance capitale pour l’exploitation de ces entreprises.

Enfin, à cela s’ajoutent des retombées difficiles à quantifier. Par exemple, on peut citer l’impact positif de la gestion du castor par l’industrie du piégeage. En milieu forestier, le piégeage du castor permet de prévenir, aux endroits où l’activité est pratiquée, le bris des infrastructures routières. Autrement, la présence de castors entraîne le bris de routes, ce qui nécessite inévitablement de coûteuses réparations. On ne connaît toutefois pas le montant que le piégeage des castors permet d’éviter en frais de réparation des routes.

3.1 Le Plan de développement régional associé aux ressources fauniques de la Mauricie

La contribution économique de la mise en valeur de la faune et de ses habitats est particulièrement cruciale pour l’économie d’une région ressource telle que la Mauricie.

Une meilleure mise en valeur des divers potentiels fauniques en Mauricie permettrait certainement une plus grande contribution de cette ressource renouvelable au développement de l’économie et de l’emploi de la région. Poursuivant cet objectif, la

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Société de la faune et des parcs du Québec a élaboré, pour chaque région du Québec, un Plan de développement régional associé aux ressources fauniques (PDRRF).

L’histoire de la Mauricie repose en bonne partie sur l’abondance et la qualité de sa faune sauvage. Grâce à sa grande superficie en territoires forestiers (80 % de la région) et à l'abondance de gibier, la Mauricie est une destination reconnue pour les activités traditionnelles de chasse et de pêche. Parsemée de lacs et de rivières, la région jouit, depuis longtemps déjà, d'une grande renommée pour le plein air et de nombreux clubs de chasse et de pêche y ont été fondés dès les années 1880. Ces clubs ont donné naissance aux nombreux territoires fauniques localisés sur tout le territoire de la Mauricie, lesquels occupent près de 40 % des forêts publiques. On compte, entre autres, 1 parc national, 2 réserves fauniques, 11 zones d’exploitation contrôlée (ZEC), 22 pourvoiries à droits exclusifs, 53 détenteurs de permis de pourvoirie sans territoire à droits exclusifs, 2 réserves à castor, 182 terrains de piégeage enregistrés et 1 aire faunique communautaire.

Selon une enquête réalisée en 1996, les résidents de la Mauricie ont un taux de participation plus élevé que les québécois en général pour toutes les activités de plein air, qu'elles soient liées ou non à la faune. Plus de 650 000 jours de pêche sont réalisés chaque année sur le territoire de la Mauricie, sans compter le fleuve Saint Laurent et le lac Saint-Pierre. En ce qui concerne la chasse au gros gibier, on a estimé, à titre d’exemple, que dans une zone de 18 750 km² au nord-ouest de La Tuque, le nombre de chasseurs à l’orignal était de 6 700 en 1991.

La région a l’avantage d’être située au cœur du Québec, d’être accessible à la population des grands centres et, surtout, de compter plus de terres publiques que ses voisines. On note une grande diversité de paysages et de types d’utilisation du territoire. Au nord de la région, l’industrie forestière a contribué et contribue encore à augmenter l’accessibilité au territoire. En effet, l’exploitation forestière en Mauricie a favorisé, depuis les 20 dernières années, la construction d'un grand nombre de chemins forestiers, ce qui facilite énormément l’accès aux secteurs les plus éloignés de la région.

On note également une grande diversité de partenaires socio-économiques et l’implication historique de ces partenaires dans la gestion de la faune. Ainsi, la demande et l'intérêt pour les activités en nature demeurent et les ressources fauniques peuvent être à la base de nombreux projets de développement.

Afin de maximiser les retombées économiques découlant de l’exploitation des ressources naturelles sur le territoire de la Mauricie, nous suggérons de faire appel au Plan de développement régional associé aux ressources fauniques de la Mauricie4. Ce plan intègre les valeurs ainsi que la culture de la Société. Ce document vise le développement économique durable de la région grâce à la mise en valeur de la faune et de ses habitats.

Il constitue une mine d’informations étendue, pertinente et assurément favorable au démarrage ou au soutien de projets importants pour l’économie régionale.

4 SOCIÉTÉ DE LA FAUNE ET DES PARCS DU QUÉB EC. 2002. Plan de développement régional associé aux ressources fauniques de la Mauricie. Direction de l’aménagement de la faune Mauricie–Centre-du-Québec, Trois- Rivières, 240 pages + annexes. Aussi disponible sur le site Internet de la Société : http://www.fapaq.gouv.qc.ca

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Après avoir décrit le portrait régional, les infrastructures d’accès et le portrait de la demande relative à la faune, le Plan de développement régional associé aux ressources fauniques de la Mauricie dessine en détail le portrait faunique des habitats et des espèces fauniques de chez nous. Il parvient ainsi à dégager les potentiels fauniques les plus forts ou les contraintes éventuelles, ce qui devient les balises de la conservation ou de la mise en valeur de la faune et de son habitat. Il aborde également les principales problématiques régionales liées à la mise en valeur de la faune en Mauricie.

Ces principales problématiques sont :

• Un déséquilibre entre l’offre et la demande en fonction de l’accessibilité;

• L’absence d’une image de marque régionale;

• La Haute-Mauricie demeure perçue comme éloignée par le public;

• Le réseau des plans d’eau publics est mal connu de la clientèle potentielle;

• La demande excède l’offre pour certaines espèces;

• Le potentiel de l'omble de fontaine est fortement affecté par la présence de compétiteurs;

• L’exploitation forestière affecte localement les habitats fauniques et les paysages (impact sur la qualité de l’expérience de chasse, de pêche, de piégeage et les activités de plein air);

• La position centralisée de la région est mal exploitée;

• On note une faible capacité de rétention des visiteurs.

Afin de solutionner ces problématiques, le Plan de développement régional associé aux ressources fauniques de la Mauricie présente les axes que la Société favorise pour développer ou diversifier une offre faunique de très grande qualité qui incitera les clientèles à venir ou à prolonger leur séjour chez nous.

3.2 Propositions et recommandations (axes de développement)

1. Optimiser les retombées économiques liées à l’ utilisation des ressources fauniques;

2. Proposer la faune comme image de marque en Mauricie;

3. Promouvoir les produits de la faune en région ainsi qu'à l’extérieur de la Mauricie;

4. Mettre en valeur les espèces compagnes des espèces recherchées, tel le corégone;

5. Promouvoir la qualité du réseau routier d’accès à la Haute-Mauricie (vitesse, sécurité et étendue) et assurer son entretien;

6. Diffuser une liste des plans d’eau et des accès publics situés en zones périurbaines;

7. Restaurer la biodiversité d'origine dans les bassins à omble de fontaine;

8. Faire de la rivière Saint-Maurice le pivot du développement de la région;

9. Promouvoir la gestion intégrée des ressources pour ses retombées fauniques et éco- touristiques;

10. Utiliser la position centralisée de la région au Québec pour attirer les touristes et les investisseurs;

11. Favoriser la mise en place de circuits régionaux;

12. Harmoniser les opérations forestières en fonction de la présence des autres utilisateurs

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Il est à noter que, parmi les grands enjeux régionaux présentés par le Conseil régional de développement5, plusieurs touchent les ressources et les habitats fauniques. Les huit premiers axes de développement que nous proposons pour la région vont dans le même sens.

Par ailleurs, la Société suggère, dans le Plan de développement associé aux ressources fauniques de la Mauricie, plusieurs projets consommateurs et non-consommateurs de faune en rapport avec les axes identifiés. Pour plus d’informations sur ces projets, veuillez consulter le Plan de développement associé aux ressources fauniques de la Mauricie que vous trouverez à l’annexe 1.

3.3 Les demandes régionales

En ce qui concerne la mise en valeur de la faune, nous demandons :

Que l’importance de la faune soit reconnue dans l’économie régionale, par la participation de la Société aux instances de développement économique.

Que l’utilisation des redevances découlant de l’exploitation forestière, de par leur impact sur la faune et les habitats, soit prioritairement consacrée à des projets à caractère faunique.

4) Les enjeux fauniques régionaux dégagés dans le cadre de la révision de la Loi sur les forêts

La gestion du milieu forestier prend de nouvelles formes au Québec. En révisant la Loi sur les forêts, le législateur offre aux autres gestionnaires l'opportunité d’une plus grande participation à la planification forestière sur les territoires du domaine de l'État.

La Société de la faune et des parcs du Québec a établi ses principales préoccupations à l’égard du milieu forestier.Ainsi, des enjeux ont été formulés, touchant les besoins de la faune et de ses utilisateurs. Ces préoccupations devront être transmises au ministre des Ressources naturelles afin qu’elles soient prises en compte dans la démarche de la planification forestière.

4.1 Les préoccupations concernant la faune

La raréfaction des vieilles forêts

Puisque certaines espèces animales dépendent des forêts anciennes à un moment ou l’autre de leur cycle de vie (ex. : martre d’Amérique, certains oiseaux insectivores), il serait risqué, dans ce contexte, que les vieilles forêt disparaissent.

5 Plan stratégique pour la Maurice (1999-2004).

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La disparition du bois mort

Plusieurs organismes forestiers dépendent du bois mort (chicots, arbres moribonds ou sans valeur commerciale) et la raréfaction de ce substrat peut exclure certaines espèces du milieu forestier (ex. : canards, grand pic).

Les préoccupations face à certains traitements sylvicoles

L’éclaircie pré-commerciale élimine les peuplements denses d’arbrisseaux que plusieurs espèces animales utilisent. Ce type de traitement pourrait aussi avoir un effet à long terme sur la faune en homogénéisant les peuplements tant du point de vue de la structure que de la composition.

Les coupes agglomérées

La faune continue à utiliser les forêts résiduelles laissées après une première coupe.

Toutefois, la répartition des peuplements résiduels n’est actuellement pas optimale en ce qui a trait aux besoins fauniques. Les coupes agglomérées affectent une fraction importante du territoire d’une pourvoirie ou celui d’un piégeur, par exemple. Ces mêmes coupes peuvent également affecter les écosystèmes aquatiques.

L’effet néfaste des routes forestières sur le poisson et son habitat

La construction actuelle du réseau routier et des fossés de drainage, ainsi qu’une installation inadéquate des ponts et ponceaux, augmentent la charge sédimentaire dans les cours d’eau. Les normes d’aménagement des ponts et ponceaux ne sont pas toujours respectées et, si elles le sont, on ne sait pas si la libre circulation des poissons est entravée.

La méconnaissance des espèces mena cées et vulnérables

Le ministère des Ressources naturelles s’engage, dans la Loi sur les forêts, à maintenir la biodiversité forestière et les espèces menacées et vulnérables constituent un des critères retenus afin de s’assurer de l’atteinte de cet objectif.

Les sites fauniques exceptionnels (SFE)

Ces sites, qui varient selon le contexte de chaque région, regroupent plusieurs éléments sensibles ou particuliers reliés à la faune ou à d'autres considérations de biodiversité.

4.2 Les préoccupations concernant les utilisateurs de la forêt

L’utilisation polyvalente des routes forestières

Le développement du réseau de chemins ouvre le territoire à une clientèle variée et entraîne une multiplication des accès aux territoires fauniques (nécessite un contrôle adéquat).

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L’effet des coupes sur le paysage

Le paysage forestier conditionne la qualité de l’expérience du séjour en forêt. Le maintien d’un paysage harmonieux aux endroits significatifs est essentiel pour l'industrie touristique et la récréation.

4.3 Les demandes régionales

Par ordre de priorité, voici les demandes que nous adressons à la Commission concernant la maximisation des retombées économiques de l’exploitation des ressources naturelles en Mauricie :

Diminuer le nombre de traversées de cours d’eau (en appliquant le guide des saines pratiques pour la voirie forestière).

Planifier, de façon intégrée, la voirie forestière.

Localiser, à partir de la banque de données du Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ), les habitats des espèces menacées ou vulnérables et demander les mesures de protection appropriées.

Définir et inventorier les sites fauniques exceptionnels (SFE) pour demander une protection accrue.

Augmenter le % de coupes en mosaïque de petites superficies.

Évaluer l’impact régional des éclaircies pré -commerciales (EPC).

Demander aux bénéficiaires la reconnaissance des sites touristiques et récréatifs d’importance identifiés par nos partenaires de gestion.

Protéger les forêts anciennes.

Protéger les chicots.

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5) La conclusion

La conservation et la mise en valeur de la faune et des habitats entraînent des impacts positifs non-négligeables dans une région ressource telle que la Mauricie. En plus de s’avérer un indicateur de la qualité des milieux de vie, la faune génère une certaine activité économique et crée des emplois par les divers usages qu’elle permet. Ces bienfaits pourraient être avantageusement bonifiés par une exploitation forestière qui intègre la protection et la restauration de la faune et de ses habitats da ns ses critères de développement durable.

La Direction régionale de la Mauricie et du Centre-du-Québec de la Société de la faune et des parcs est déjà engagée activement avec de nombreux intervenants du milieu à l’amélioration des habitats fauniques, en initiant ou participant à des projets de protection, de restauration ou de mise en valeur. Elle demeure disposée à poursuivre ces initiatives et à fournir son expertise et ses connaissances dans le but de maximiser les retombées économiques de l’exploitation des ressources naturelles. Elle espère que les activités d’exploitation forestière ne se fassent pas au détriment de la pérennité des autres ressources du milieu et viennent annihiler les investissements réalisés jusqu’à ce jour dans la protection et la mise en valeur de la faune et de ses habitats.

C’est pourquoi la Direction régionale de la Mauricie et du Centre-du-Québec de la Société de la faune et des parcs souhaite que la conservation et la mise en valeur de la faune soient prises en compte dans la maximisation des retombées économiques de l’exploitation des ressources naturelles en Mauricie.

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Annexe

Annexe 1

Plan de développement régional associé aux ressources fauniques de la Mauricie

Références

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