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Dans une région ressource comme la Mauricie, la mise en valeur de la faune et de ses habitats permet une injection dans l’économie régionale et le maintien d’emplois dans le domaine des activités de pêche, de chasse, de piégeage et de plein air. Dans notre région, les retombées économiques directes et indirectes sont estimées à plus de 100 millions de dollars (zecs, pourvoiries, aire faunique du réservoir Gouin, réserves fauniques, territoires libres). La faune s’avère donc un moteur économique de développement régional. Par exemple, on estime à plus de 1 million de dollars la valeur des projets générés entre 2001 et 2003 par le maillage Volet II du MRN et les programmes de la FAPAQ (ex. : Faune -forêt et Développement récréotouristique des zecs). Ces projets ont permis, entre autres, l’aménagement de frayères et la restauration de la biodiversité d’origine de 15 lacs répartis dans 5 zecs et 4 pourvoiries. Ils ont également entraîné, dans 4 zecs, la mise en place de campings ainsi que de divers aménagements récréotouristiques (ex. : sentiers, sites d’intérêt, etc.).

L’industrie de la pourvoirie constitue également un moteur important pour le développement économique de la région. En Mauricie, c’est plus de 4,5 millions de dollars (dont 1,5 millions provenant de la Société de la faune et des parcs) qui ont été investis depuis 2001 dans l’amélioration des infrastructures et l’augmentation de la capacité d’accueil des pourvoiries dans le cadre du programme Pourvoirie Québec – Standard International. Ce programme de consolidation et d’amélioration de nos pourvoiries vise à positionner le Québec sur les marchés extérieurs à partir des régions ressources tout en optimisant les activités consommatrices et non consommatrices de la faune. Cependant, les sommes et les efforts investis ne pourront atteindre une rentabilité maximale si la qualité du milieu forestier ne demeure pas optimale. La qualité des paysages et la présence de la faune revêtent une importance capitale pour l’exploitation de ces entreprises.

Enfin, à cela s’ajoutent des retombées difficiles à quantifier. Par exemple, on peut citer l’impact positif de la gestion du castor par l’industrie du piégeage. En milieu forestier, le piégeage du castor permet de prévenir, aux endroits où l’activité est pratiquée, le bris des infrastructures routières. Autrement, la présence de castors entraîne le bris de routes, ce qui nécessite inévitablement de coûteuses réparations. On ne connaît toutefois pas le montant que le piégeage des castors permet d’éviter en frais de réparation des routes.

3.1 Le Plan de développement régional associé aux ressources fauniques de la Mauricie

La contribution économique de la mise en valeur de la faune et de ses habitats est particulièrement cruciale pour l’économie d’une région ressource telle que la Mauricie.

Une meilleure mise en valeur des divers potentiels fauniques en Mauricie permettrait certainement une plus grande contribution de cette ressource renouvelable au développement de l’économie et de l’emploi de la région. Poursuivant cet objectif, la

Société de la faune et des parcs du Québec a élaboré, pour chaque région du Québec, un Plan de développement régional associé aux ressources fauniques (PDRRF).

L’histoire de la Mauricie repose en bonne partie sur l’abondance et la qualité de sa faune sauvage. Grâce à sa grande superficie en territoires forestiers (80 % de la région) et à l'abondance de gibier, la Mauricie est une destination reconnue pour les activités traditionnelles de chasse et de pêche. Parsemée de lacs et de rivières, la région jouit, depuis longtemps déjà, d'une grande renommée pour le plein air et de nombreux clubs de chasse et de pêche y ont été fondés dès les années 1880. Ces clubs ont donné naissance aux nombreux territoires fauniques localisés sur tout le territoire de la Mauricie, lesquels occupent près de 40 % des forêts publiques. On compte, entre autres, 1 parc national, 2 réserves fauniques, 11 zones d’exploitation contrôlée (ZEC), 22 pourvoiries à droits exclusifs, 53 détenteurs de permis de pourvoirie sans territoire à droits exclusifs, 2 réserves à castor, 182 terrains de piégeage enregistrés et 1 aire faunique communautaire.

Selon une enquête réalisée en 1996, les résidents de la Mauricie ont un taux de participation plus élevé que les québécois en général pour toutes les activités de plein air, qu'elles soient liées ou non à la faune. Plus de 650 000 jours de pêche sont réalisés chaque année sur le territoire de la Mauricie, sans compter le fleuve Saint Laurent et le lac Saint-Pierre. En ce qui concerne la chasse au gros gibier, on a estimé, à titre d’exemple, que dans une zone de 18 750 km² au nord-ouest de La Tuque, le nombre de chasseurs à l’orignal était de 6 700 en 1991.

La région a l’avantage d’être située au cœur du Québec, d’être accessible à la population des grands centres et, surtout, de compter plus de terres publiques que ses voisines. On note une grande diversité de paysages et de types d’utilisation du territoire. Au nord de la région, l’industrie forestière a contribué et contribue encore à augmenter l’accessibilité au territoire. En effet, l’exploitation forestière en Mauricie a favorisé, depuis les 20 dernières années, la construction d'un grand nombre de chemins forestiers, ce qui facilite énormément l’accès aux secteurs les plus éloignés de la région.

On note également une grande diversité de partenaires socio-économiques et l’implication historique de ces partenaires dans la gestion de la faune. Ainsi, la demande et l'intérêt pour les activités en nature demeurent et les ressources fauniques peuvent être à la base de nombreux projets de développement.

Afin de maximiser les retombées économiques découlant de l’exploitation des ressources naturelles sur le territoire de la Mauricie, nous suggérons de faire appel au Plan de développement régional associé aux ressources fauniques de la Mauricie4. Ce plan intègre les valeurs ainsi que la culture de la Société. Ce document vise le développement économique durable de la région grâce à la mise en valeur de la faune et de ses habitats.

Il constitue une mine d’informations étendue, pertinente et assurément favorable au démarrage ou au soutien de projets importants pour l’économie régionale.

4 SOCIÉTÉ DE LA FAUNE ET DES PARCS DU QUÉB EC. 2002. Plan de développement régional associé aux ressources fauniques de la Mauricie. Direction de l’aménagement de la faune Mauricie–Centre-du-Québec, Trois-Rivières, 240 pages + annexes. Aussi disponible sur le site Internet de la Société : http://www.fapaq.gouv.qc.ca

Après avoir décrit le portrait régional, les infrastructures d’accès et le portrait de la demande relative à la faune, le Plan de développement régional associé aux ressources fauniques de la Mauricie dessine en détail le portrait faunique des habitats et des espèces fauniques de chez nous. Il parvient ainsi à dégager les potentiels fauniques les plus forts ou les contraintes éventuelles, ce qui devient les balises de la conservation ou de la mise en valeur de la faune et de son habitat. Il aborde également les principales problématiques régionales liées à la mise en valeur de la faune en Mauricie.

Ces principales problématiques sont :

• Un déséquilibre entre l’offre et la demande en fonction de l’accessibilité;

• L’absence d’une image de marque régionale;

• La Haute-Mauricie demeure perçue comme éloignée par le public;

• Le réseau des plans d’eau publics est mal connu de la clientèle potentielle;

• La demande excède l’offre pour certaines espèces;

• Le potentiel de l'omble de fontaine est fortement affecté par la présence de compétiteurs;

• L’exploitation forestière affecte localement les habitats fauniques et les paysages (impact sur la qualité de l’expérience de chasse, de pêche, de piégeage et les activités de plein air);

• La position centralisée de la région est mal exploitée;

• On note une faible capacité de rétention des visiteurs.

Afin de solutionner ces problématiques, le Plan de développement régional associé aux ressources fauniques de la Mauricie présente les axes que la Société favorise pour développer ou diversifier une offre faunique de très grande qualité qui incitera les clientèles à venir ou à prolonger leur séjour chez nous.

3.2 Propositions et recommandations (axes de développement)

1. Optimiser les retombées économiques liées à l’ utilisation des ressources fauniques;

2. Proposer la faune comme image de marque en Mauricie;

3. Promouvoir les produits de la faune en région ainsi qu'à l’extérieur de la Mauricie;

4. Mettre en valeur les espèces compagnes des espèces recherchées, tel le corégone;

5. Promouvoir la qualité du réseau routier d’accès à la Haute-Mauricie (vitesse, sécurité et étendue) et assurer son entretien;

6. Diffuser une liste des plans d’eau et des accès publics situés en zones périurbaines;

7. Restaurer la biodiversité d'origine dans les bassins à omble de fontaine;

8. Faire de la rivière Saint-Maurice le pivot du développement de la région;

9. Promouvoir la gestion intégrée des ressources pour ses retombées fauniques et éco-touristiques;

10. Utiliser la position centralisée de la région au Québec pour attirer les touristes et les investisseurs;

11. Favoriser la mise en place de circuits régionaux;

12. Harmoniser les opérations forestières en fonction de la présence des autres utilisateurs

Il est à noter que, parmi les grands enjeux régionaux présentés par le Conseil régional de développement5, plusieurs touchent les ressources et les habitats fauniques. Les huit premiers axes de développement que nous proposons pour la région vont dans le même sens.

Par ailleurs, la Société suggère, dans le Plan de développement associé aux ressources fauniques de la Mauricie, plusieurs projets consommateurs et non-consommateurs de faune en rapport avec les axes identifiés. Pour plus d’informations sur ces projets, veuillez consulter le Plan de développement associé aux ressources fauniques de la Mauricie que vous trouverez à l’annexe 1.

3.3 Les demandes régionales

En ce qui concerne la mise en valeur de la faune, nous demandons :

Que l’importance de la faune soit reconnue dans l’économie régionale, par la participation de la Société aux instances de développement économique.

Que l’utilisation des redevances découlant de l’exploitation forestière, de par leur impact sur la faune et les habitats, soit prioritairement consacrée à des projets à caractère faunique.

4) Les enjeux fauniques régionaux dégagés dans le cadre de la révision

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