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Ville de Lebel-sur-Quévillon Janvier 2003 présenté à la Commission d’étude sur la maximisation des retombées économiques de l’exploitation des ressources naturelles dans les régions ressources Mémoire

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Texte intégral

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Mémoire

présenté à la Commission d’étude sur la maximisation

des retombées économiques de l’exploitation des ressources

naturelles dans les régions ressources

Ville de Lebel-sur-Quévillon

Janvier 2003

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INTRODUCTION :

La Ville de Lebel-sur-Quévillon est heureuse de l’initiative prise par le gouvernement de créer la Commission d’étude sur la maximisation des retombées économiques de l’exploitation des ressources naturelles dans les régions ressources.

À l’image de la région Nord-du-Québec, la Ville de Lebel-sur-Quévillon est grandement associée à l’exploitation des ressources naturelles. L’exploitation forestière est à l’origine de la naissance de la ville, le secteur minier est aussi présent sur notre territoire.

La ville doit s’ajuster aux cycles du prix du marché puisque l’exploitation des ressources forestières et minières est tributaire de ces fluctuations de marché. Si les prix du marché pour les matières premières sont en croissance, cela a une influence directe sur les activités : on embauche de la main d’œuvre, l’économie locale progresse et le climat social de nos communautés en profite. Une situation inverse aura comme effet de voir des mises à pied s’effectuer, des commerces fermés, une économie locale affectée et un climat social morose.

Parce que les ressources naturelles de la forêt et des mines ne sont pas des sources inépuisables, il est important d’assurer une saine gestion de ces richesses tout comme il est primordial d’en assurer la maximisation des retombées économiques de leur exploitation pour les régions ressources, permettant d’assurer leur pérennité.

L’IMPORTANCE DE MAXIMISER LES RETOMBÉES ÉCONOMIQUES :

Être une région ou une ville ressource apporte certains avantages mais, en contrepartie, des contraintes sont bien réelles et elles font partie du quotidien.

L’exploitant de la ressource devient souvent l’employeur principal et tout le développement économique se fait autour de cette entreprise.

Il est difficile d’avoir une diversification de l’économie dans les régions ou villes ressources puisque tout semble lié à l’exploitation de la ressource naturelle. Le succès et le développement de nouveaux commerces sont intimement liés à la situation qui prévaut chez l’entreprise majeure du territoire. Si cette dernière connaît un ralentissement de ses activités et que cette situation perdure, alors les commerces et entreprises du secteur seront affectés. Le sort d’une communauté mono industrielle est précaire puisque tributaire de son industrie majeure.

Dans ce contexte, l’entreprise principale est au prise avec des difficultés financières, dès que les cours du marché chutent, les répercussions sont évidentes et se font rapidement sentir.

Cette même situation se répète dès que l’entreprise éprouve des difficultés d’approvisionnement de sa matière première.

Qu’on pense à Schefferville ou Murdochville pour ne citer que ces villes mono industrielles.

La fermeture du principal employeur à Schefferville a signifié la fin de cette ville et à Murdochville la fermeture de la Noranda menace la survie même de la ville. Quant à la

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ville d’Asbestos, l’annonce de la fermeture de la mine d’amiante Jeffrey vient fragiliser l’économie locale. Par chance, l’usine Magnola construite dernièrement, devrait empêcher son effondrement, ou tout au moins enrayer son hémorragie.

Parce que les régions ou villes ressources ne peuvent compter sur des ressources naturelles inépuisables et le fait qu’elles n’ont aucun contrôle sur le cours du prix des matières premières, cela a une incidence directe sur les populations.

Les régions ressources et les villes voient une migration fréquente de leurs travailleurs, ce qui ne favorise pas l’émergence d’un sentiment d’appartenance à la région ou la ville.

Quand on ajoute le facteur d’instabilité économique lié à l’exploitation des ressources, on constate l’exode des jeunes. Ces derniers sont réticents à revenir dans leur milieu une fois leurs études et formation complétées. Les jeunes diplômés ont nourri des rêves et des aspirations professionnelles liés étroitement à une stabilité et à une permanence d’emploi, ce que trop souvent les régions ressources ne peuvent offrir.

Ces quelques effets pervers justifient à eux seuls l’importance d’agir pour assurer une maximisation des retombées économiques de l’exploitation des ressources naturelles dans les régions ressources.

DES ACTIONS CONTRÈTES POUR FAVORISER LA MAXIMISATION DES RETOMBÉES ÉCONOMIQUES :

La Ville de Lebel-sur-Quévillon est consciente de l’importance de la maximisation des retombées économiques de l’exploitation des ressources naturelles. Pour ce faire, différentes avenues pourraient être mises en place par le gouvernement pour assurer la pérennité des régions et des villes ressources.

La Ville de Lebel-sur-Quévillon, suite à sa réflexion, privilégie les actions qui suivent :

1. IMPLANTATION D’UNE DIRECTION RÉGIONALE DU M.R.N. À LEBEL-SUR- QUÉVILLON :

La région Nord-du-Québec jouit d’un potentiel minier extraordinaire et la découverte de kimberlites sur le territoire redonne de la vigueur à l’exploration minière déjà fort active.

Le Nord-du-Québec est également présent et occupe une place importante sur l’échiquier de la foresterie au Québec.

De plus, la région Nord-du-Québec est la plus grande région en étendue au Québec produisant presque 50 % de toute l’hydroélectricité produite au Québec. Mais notre région ne possède pas une direction régionale du M.R.N. sur son territoire contrairement aux autres régions de la province.

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Nous croyons que l’établissement d’une direction régionale du M.R.N. à Lebel-sur- Quévillon concrétiserait la volonté gouvernementale de promouvoir la maximisation des retombées économiques de l’exploitation des ressources naturelles pour notre région.

La politique générale de décentralisation du gouvernement vers les régions et les décisions affectant leur développement ajoutent encore plus de poids à l’établissement d’une direction régionale de M.R.N. sur notre territoire.

L’absence d’une direction régionale sur notre territoire accentue largement la dépendance de la région envers les grands centres urbains.

L’essence même de la région Nord-du-Québec, de son territoire, sa superficie, la distance entre les populations et la diversité des structures politiques ajoutent à la nécessité de gérer efficacement cette région à partir du territoire même et non pas à partir d’autres régions, fussent-elles limitrophes.

La ville de Lebel-sur-Quévillon possède les infrastructures nécessaires pour accueillir cette éventuelle direction régionale du M.R.N.

2. CRÉATION D’UN FONDS DE REDEVANCES SUR L’EXPLOITATION DES RICHESSES NATURELLES POUR LES RÉGIONS RESSOURCES :

Le gouvernement concluait avec la Nation Crie en 2002 une nouvelle entente qui est connue sous l’appellation « La Paix des Braves ».

Ce nouvel accord permet au gouvernement d’aller de l’avant dans le développement des ressources du territoire soumis à la Convention de la Baie James et du Nord québécois signée en 1975, et établit une nouvelle façon de faire entre le gouvernement et les Cris.

La Paix des Braves sous-tend une approche globale en faveur d’une plus grande autonomie et la prise en charge par les Cris de leur développement afin de susciter une plus grande implication et une plus grande participation aux activités de développement économique sur le territoire.

Cet accord mise sur certains principes soit :

! développement durable;

! le partenariat;

! stratégie de développement économique à long terme;

! la création d’emplois;

! favoriser les retombées économiques.

De plus, le gouvernement s’engage à encourager et à faciliter la participation des Cris à des projets de développement forestiers, miniers et hydroélectriques, par le biais de :

! partenariats;

! d’emplois;

! contrats.

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Pour permettre à la Nation Crie d’atteindre ces objectifs, l’entente prévoit que des sommes d’argent seront versées annuellement jusqu’en 2052. Un montant minimum de 70 millions$

est fixé, mais sera indexé selon une formule qui reflète l’évolution de la valeur de la production hydroélectrique, de l’exploitation minière et de la récolte forestière dans le territoire.

L’exploitation de ces ressources étant faite sur le territoire de la Municipalité de la Baie- James, la Ville de Lebel-sur-Quévillon demande au gouvernement du Québec de créer un fonds de redevances sur l’exploitation des richesses naturelles pour chaque région ressource à l’image de ce qui fut accordé aux Cris dans « La Paix des Braves ».

Les régions ressources poursuivent les mêmes objectifs que la Nation Crie et le gouvernement du Québec, soit :

! le développement durable;

! le partenariat;

! une stratégie de développement économique à long terme;

! favoriser le maintien et la création d’emplois;

! favoriser les retombées économiques;

! assurer la pérennité des régions ressources et de ses villes.

Nous croyons qu’il serait équitable et même avantageux que les régions ressources puissent compter sur ce genre de fonds, tout comme la Nation Crie, afin de tout mettre en œuvre pour assurer la pérennité de la région ressource et obtenir une certaine stabilité économique nécessaire à son développement.

3. MISE EN PLACE DE MÉCANISMES PRIORISANT L’EMBAUCHE DE LA MAIN D’OEUVRE LOCALE :

Afin d’assurer une certaine stabilité de la main d’œuvre et d’inciter les étudiants à revenir s’établir dans leur région, nous croyons qu’il y aurait lieu de favoriser l’embauche de la main d’œuvre locale qui rencontre les critères de compétence établis.

Nous croyons que dans un premier temps, le gouvernement pourrait s’inspirer de l’entente

« La Paix des Braves » pour favoriser l’embauche de la main d’œuvre locale allochtone.

L’intervention gouvernementale pourrait être : AU NIVEAU FORESTERIE :

1- Le gouvernement pourrait requérir des entreprises forestières qu’elles fournissent dans leurs plans et rapports d’interventions forestières :

i) le nombre d’employés de la région ainsi que le nombre de contrats octroyés aux entreprises de la région ;

ii) les opportunités d’emplois et les contrats prévus pour l’année subséquente.

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Ces informations seraient par la suite transmises aux intervenants socio-économiques de la région qui verraient à publiciser ces opportunités.

2- Le gouvernement pourrait faciliter et encourager les entreprises forestières oeuvrant dans la région à revoir les opportunités d’emplois, de contrats et de partenariat dans leurs activités avec les entreprises et individus déjà établis dans la région.

AU NIVEAU D’HYDROÉLECTRICITÉ :

Le gouvernement pourrait en cette matière signifier ses priorités de développement des régions nordiques en facilitant l’accès aux emplois disponibles à Hydro-Québec à des employés priorisant la sédentarisation de leur famille dans la région de ses opérations.

Actuellement, le mode d’opération en vigueur à la Société d’État préconise la méthode du

« fly-in / fly-out ».

Cette façon de faire ne sert aucunement la région ou les villes soucieuses du développement économique durable de leurs collectivités. On favorise ainsi les travailleurs des grandes régions au détriment de nos travailleurs résidants qui possèdent les qualifications.

Le gouvernement doit s’assurer qu’ Hydro-Québec encourage et facilite l’octroi de postes à la main d’œuvre locale et régionale et en collaboration avec la Commission de la construction du Québec, mettre en place des mesures administratives facilitant à nos travailleurs l’accès aux différents emplois découlant du développement hydroélectrique du territoire.

Ce n’est que de cette façon que nous arriverons à maximiser les retombées économiques de l’exploitation des ressources naturelles de notre région.

Le « fly-in / fly-out » ne permet pas de développer et de nourrir un sentiment d’appartenance à la région, bien au contraire. Le sentiment d’appartenance à son milieu est un élément indissociable et indispensable pour assurer le développement d’une région et d’une communauté.

4. FAVORISER ET METTRE EN ŒUVRE DES MOYENS POUR DÉVELOPPER LES SECTEURS DE LA DEUXIÈME ET TROISIÈME TRANSFORMATION :

Dans la majorité des régions ressources, les industries de deuxième et troisième transformation sont quasi-absentes. Nous croyons qu’il s’agit là d’un créneau majeur qu’il nous faut exploiter pour maximiser les retombées économiques découlant de l’exploitation des ressources naturelles.

L’établissement de telles industries de deuxième et troisième transformation viendrait assurer une prospérité essentielle aux régions ressources tout en leur garantissant une plus grande stabilité économique et endiguerait le départ de la main d’œuvre vers d’autres régions, renforcissant du même coup nos acquis.

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Les usines de deuxième et troisième transformation représentent une solution évidente à la maximisation des retombées découlant de l’exploitation des ressources naturelles.

Certaines mesures pourraient être mises de l’avant par le gouvernement afin d’inciter la construction et l’opération de telles industries de transformation sur le territoire des régions ressources.

Les initiatives suivantes pourraient être étudiées sérieusement pour développer les industries de deuxième et troisième transformation, soit :

A) Réserver des volumes de bois ayant déjà subi une première transformation et cela à des prix avantageux en accordant aux entreprises de la première transformation des crédits sur les droits de coupe ;

B) Priorité d’octroi de contrat d’approvisionnement et d’aménagement forestier

( C.A.A.F. ) aux entreprises qui transforment en région et qui génèrent des emplois chez les résidants de la région.

Ce ne sont là que quelques pistes qui pourraient servir d’agent catalyseur pour maximiser les retombées économiques découlant de l’exploitation des ressources naturelles.

CONCLUSION :

L’économie des régions ressources est fragile et cette situation affecte grandement le développement des différentes collectivités puisque leur pérennité est souvent remise en question. La problématique de la ville de Murdochville, suite à la fermeture du principal employeur, en est une de survie de la municipalité et nos communautés ne sont pas à l’abri d’une situation similaire. C’est en quelque sorte cette épée de Damoclès qui chapeaute notre région et toutes les régions ressources.

Pour la ville de Lebel-sur-Quévillon, il est essentiel que le gouvernement et ses partenaires puissent rapidement établir des bases solides qui permettront de maximiser les retombées économiques découlant de l’exploitation des ressources naturelles.

La ville de Lebel-sur-Quévillon Janvier 2003

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