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Nouvelles observations sur le spectre du ciel nocturne

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00233146

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00233146

Submitted on 1 Jan 1933

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Nouvelles observations sur le spectre du ciel nocturne

J. Dufay

To cite this version:

J. Dufay. Nouvelles observations sur le spectre du ciel nocturne. J. Phys. Radium, 1933, 4 (5),

pp.221-235. �10.1051/jphysrad:0193300405022100�. �jpa-00233146�

(2)

LE JOURNAL DE PHYSIQUE

NT

LE RADIUM

NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LE SPECTRE DU CIEL NOCTURNE

Par M. J. DUFAY.

(Observatoire de Lyon.)

Sommaire. 2014 Ces observations concernent la région visible du spectre. On visait à des hauteurs de 10 à 20°, vers le sud ou vers l’ouest, avec deux spectrographes très lumi-

neux.

Dans le bleu et le violet, un spectre de bandes et de raies brillantes a été observé pendant les mois de septembre, octobre et novembre 1931, Il était présent en permanence

au début de novembre.

Ce spectre diffère de celui des aurores polaires par la faible intensité des bandes de l’azote et la présente de bandes ou de raies plus nombreuses d’origine inconnue. Il est possible que certaines de ces raies appartiennent à l’atome d’azote, d’autres à l’atome d’oxygène.

Par la suite, le spectre d’émission des régions bleue et violette n’a plus été observé et la raie 5 577 Å de l’aurore paraît s’être beaucoup affaiblie.

On a retrouvé d’autre part la raie 5 893 Å et la raie 6 315 Å (raie rouge de l’aurore), déjà signalées par Slipher dans le spectre du ciel nocturne De nouvelles raies plus faibles

ont été aperçues dans le vert,

Sl1BIR VII. TOME IV. MAI 1933. IVe 8.

1. Recherches antérieures.

i. La raie vote des -aurores polaires et le spectre continu à raies de Fraucnhofer. ~ Depuis les premières recherchés de Slipher, on sait que la raie verte des aurores polai,es (5 ~77,35 1) peut être photographiéc chaque nuit, même sous de basses latitudes, avec un spectrographe très lumineux Il 1. Lord Rayleigh a montré que son inten-- sité pouvait varier beaucoup d’une nuit à l’autre [~,~]. l~Ic Lennan, A~c Leod et Ireton ont trouvé qu’elle évoluait d’une manière plus régulière au cours de la nuit ~~].

Il est nécessaire de po~er beaucoup plus longtemps pour faire apparaître le spectre continu du ciel nocturne. Lord Rayleigh a observé en i 922 les raies solaires fi et Il en

posant de 50 à 200 heures avec un petit spectrographe muni d’un prisme de flint et d’un

objectif dont l’ouverture relative atteigJlIÚt (/0,9 [5J. A la Inême époque, j’ai montré, à l’aide

d’un spectrographe de quartz, la ressemblance très étroite du spectre du ciel nocturne et du

spectre solaire, due 4 800 à 3 100 A environ. La position cle-s raies ou des groupes de raies

paraissait identique dans les deux spectres juxtaposés sur la même plaque f-f3]. Tous les

clichés obtenus de 1922 à 192a d’ont conduit au même résultat; une qvinz4ino de raies ou de groupes de raies solaires ont pu être identifiés ~’~,$].

2. Les bandes de l’azote et les raies brillant*# d’origiiiç inçonn-ue. - En même temps que le spectre continu avec les raies solaires H et K, Lord Rayleigh a trouvé

-deux raies brillantes d’origine inconnue vers

LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM.

--

SÉRIE Y11,

--

T. IV.

-

N° 5.

--

MAI 1933. ’16s

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0193300405022100

(3)

Elles ont aussi été observées par Slipher, qui leur assigne les longueurs d’onde.

mais elles sont invisibles sur les clichés que j’ai obtenus à Montpellier et en Haute Provence de 1922 à 1925.

En 1929, Slipher a annoncé très sommairement la découverte d’un groupe de raies d’émission dans les régions orangée et rouge du spectre, jusque inexplorées [9]. Il donne,

pour les plus intenses d’entre elles, les longueurs d’onde.

et ajoute que ces raies paraissent permanentes, mais d’intensité variable et doivent être,

pour la plupart, d’origine atmosphérique.

L’absence, dans le spectre du ciel nocturne, des bandes de l’azote qui accompagne la raie verte dans le spectre des aurores polaires, a paru dès le début un fait remarquable.

Dans le sud de l’Angleterre, Lord Rayleigh a recherché vainement les bandes de l’azote,

tandis qu’il réussissait à les photographier en Ecosse et aux Orcades, où l’on voit souvent

des arcs auroraux [10]. A Montpellier, je n’ai observé qu’une fois la bande 3914 À du groupe négatif, en visant près de l’horizon Nord, pendant l’été de 1925 [7,8]. Mais il parais-

sait raisonnable d’attribuer sa présence à des éclairs lointains : j’ai montré en effet que le

spectre des éclairs ne comprenait souvent que les bandes de l’azote, et que la bande 3 9i~ y était toujours la plus intense [1i].

Pourtant Sommer obtint en 1928 des résultats qui paraissaient en contradiction avec

les précédents [i2]. Sur 48 clichés, posés chacun huit ou neuf heures, à Gôttingen,

18 n’avaient reçu aucune impression et 30 ne montraient que la raie verte. Sur l’un des deux autres, on voyait en plus deux raies d’émission vers 5 i30 et 4 860 Á. Enfin, le dernier cliché, obtenu dans la nuit du 9 au 10 octobre 1928, avec une pose de 8 heures, montrait

un grand nombre de bandes ou de raies brillantes dans les régions bleue et violette. Le

spectrographe était alors orienté vers l’ouest, à 15° de hauteur. Le ciel, très clair durant

cette nuit, paraissait verdâtre jusqu’à 20° de l’horizon.

Sommer a mesuré sur ce cliché les longueurs d’onde de 40 bandes ou raies, entre

5 130 et 3 578 1. Une trentaine d’entre elles appartiennent au spectre des aurores et l’on peut identifier 2z bandes de l’azote. Sommer pense que ses observations sont contraires à l’idée de Lord Rayleigh, pour qui l’aurore permanente ou non polaire et l’aurore polaire proprement dite sont deux phénomènes physiquement distincts [3].

Il convient de remarquer toutefois que le spectre d’émission complexe n’a été vu que deux fois sur 50 nuits et qu’alors la brillance du ciel nocturne devait être supérieure à sa

valeur normale. Avec un appareil moins lumineux, Sommer pose beaucoup moins longtemps

que les autres observateurs. De 1922 à 1925, il m’aurait été tout à fait impossible d’obtenir

un spectre du ciel nocturne avec une pose de huit heures. On notera aussi que les observa- tions de Sommer correspondent à peu près à l’époque d’un maximum d’activité solaire

(maximum 1928,5 ou 1928,6), tandis que celles de Lord Rayleigh et les miennes se placent

vers l’époque d’un minimum (minimum 1923,4).

Il. Nouvelles observations.

3. Description des spectrographes. - Je me suis servi de deux spectrographes

que je désignerai par les numéros 1 et II.

Le spectrographe I, construit en 1926 pour étudier la raie verte [13], comprend

deux prismes de flint de 60°. Le collimateur est une lentille achromatique de 310 mm de foyer; l’objectif est un simple oculaire de microscope de 20 mm de diamètre et 24 mm de

foyer Cf/l,2), qui donne des images acceptables (1).

(1) Dans le cas des objectifs à très court foyer, on peut tolérer des aberrations dont les valeurs angu-

laires sont relativement grandes : la définition est limitée par la diffusion dans la gélatine et il suffit que

les aberrations linéaires ne soient pas bien supérieures à cette limite.

(4)

Comme la mise au point doit être faite à quelques centièmes de mm près, il.est impos-

sible de se servir de châssis métalliques du commerce. La plaque est appuyée par un rets- sort sur trois pointes mousses. Ce sont les extrémité de 3 vis, au pas de 0,5 mm, réglables

Fig. 1 -

de l’extérieur du châssis. 0n]commence la mise au point len Idéplaçant l’objectif, dont la

monture porte un pas de vis ; on l’achève en agissant sur les vis du chassis. La course de

celles-ci est suffisante pour permettre de placer la plaque obliquement, en raison du défaut

Fig. 2.

_

d’achromatisme de l’objectif. Le porte plaque fait corps avec le spectrographe : on doit

donc transporter l’appareil entier dans la chambre noire pour mettre ou retirer la plaque,

ce qui est sans inconvénient vu son faible encombrement et son poids minime.

L’image de la fente étant réduite plus de 12 fois, on ne se sert jamais d’une fente fine

(5)

Il est donc 4iiutile d’avoir une fente de précision réglable par vis micrométrique. On règle

l’écartement des deux lèvres au moyen d’une série de cales de laiton dont l’épaisseui croit

de dixième en dixième de millimètre, puis on bloque les vis de fixation.

Pour équiper le spectrographe 1~° II, M. Thovert a bien voulu mettre à ma disposition

deux prismes de flint de GO° de 110 mm de coté, appartenant au laboratoire de Physique

la Faculté des Sciences de Lyon. Le collimateur comprend une lentille collimatrice de 60 mm d’ouverture et 600 mm de foyer. L’objectif est un « l{ino-Plasmat» o de Hugo Meyer,

de 60 mm de diamètre utile et 90 mm de foyer (fit, 5.) La chambre photographique est portée par une plaque d’aluminium percée de 2 fentes obliques. Cette plaque repose sur le bâti du spectrographe, percé lui-même d’une fente transversale. Deux boulons s’engageant

chacun dans une fente de la plaque, puis dans la fente du bâti, permettent d’assujettir l’en-

semble dans une position quelconque. On peut aussi remplacer instantanément la chambre par une autre de longueur focale différente (une chambre de 2i cm de foyer est utilisée

pour d’autres usages).

Le chassis est analogue à celui du spectrographe I, mais il est amovible et suscep- tible d’une rotation. Une monture robuste permet de pointer l’appareil à une hauteur quel-

conque du zénith à l’horizon. Les figures 1 et 2 donnent une vue d’ensemble des deux instruments.

Entre les raies 5 852 1 du néon et 4 044 ~ de l’argon, la longueur des spectres est 3,49 mm avec le spectrographe N° 1

et 7,43 Inll avec le spectrographe N° II..

4. Importance de la largeur de la fente.

---

Avec ces deux spectrographes, la largeur de la fente utilisée pour l’étude du ciel nocturne atteint toujours plusieurs dixièmes de millimètres. L’angle correspondant au premier minimum de diffraction est alors très

petit par rapport à la demi-ouverture angulaire du faisceau admis par la lentille collima-

trice, de sorte que la perte de lumière par diffraction paraît tout à fait négligeable [14].

Dans le cas d’un spectre continu, l’éclairement de la plaque doit être inversement propor- tionnel à la largeur de la fente ; il doit être indépendant de celle-ci dans le cas d’un spectre

de raies.

Cependant, lorsqu’on photographie un spectre de raies brillantes avec le spectographe

N° II, en donnant à la fente des largeurs croissantes, on constate :

1° Que l’image photographique d’une fente relativement fine est plus large que l’image géométrique ;

~° Que sa densité croît avec la largeur de la fente tant que l’image géométrique

de celle-ci n’a pas atteint une largeur critique voisine de t/10 de mm.

Cette valeur critique atteinte, la densité cesse de croître et la largeur de l’image

obtenue sur la plaque devient pratiquement égale à celle de I’imag~ géométrique.

MM. Legreneur et Soulillou ont étudié quantitativement ce phénomène au Laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Lyon [1 ]. Il résulte de leurs mesures que, si la densité rfiaximum de l’image croit effectivement avec la largeur de la fente, le a noir total »

demeure à peu près constant. Autrement dit, lorsqu’on resserre la fente (tout en restant

dans les limites où la diffraction n’intervient pas) l’image photographique s’étale, sans que varie sensiblement la quantité totale d’argent réduit. La largeur critique est à peu près la

même pour tous les types de plaques étudiés.

C’est évidemment la densité maxirnum de l’image qui intervient lorsqu’on cherehe à

mettre en évidence de faibles raies d’émission. Il convient donc d’ouvrir la fente assez

largement pour que son image géométrique ait une largeur peu inférieure à la largeur cri- tique. Si elle était, par exemple, le dixième de celle-ci, il faudrait, pour obtenir la même densité maximum, poser 5 à 6 fois plus longtemps.

Avec une fente large, la position des raies ne peut plns être déterminée avec précision

si la dispersion est très petite. Il est alors avantageux d’employer une fente très large (dont

(6)

l’image vaut au moins deux fois la largeur critique) et de tendre au milieu de célle-ei, dans

le sens de la longueur, un fil assez fin, dont l’image monochromatique apparaîtra sur le

oliché comme une ligne claire très étroite. C’est la disposition qui m’a servi en 1926 pour

mesurer l’intensité relative de la raie verte et d’une région bien définie du spectre con-

tinu qui l’entoure [13]. Sur la ligne étroite et claire, les mesures de position se font avec la

même précision que sur l’image noire d’une fente fine.

Pour photographier les raies d’émission du ciel nocturne dans les régions orangée et

rouge, avec le spectrographe I, j’ai pris une fente dont l’image mesurait, sur la plaque, près de 2 dixièmes de mm de large, et un fil dont l’image mesurait environ 40 microns.

On pointe sans difficulté le milieu de cette ligne claire à quelques microns près.

5. Observations. - Les observations ont été faites à l’Observatoire de Lyon (Saint- Genis-Laval, latitude Nord 45° 421, altitude 299 m). Quelques clichés ont été obtenus de

mars à mai 1931, mais c’est à partir du mois de septembre 1931 que les observations ont été poursuivies d’une manière régulière jusqu’au mois de mai I9;I~.

Je m’étais proposé d’étudier le spectre du ciel nocturne dans la région visible, en

visant à une hauteur assez faible au-:dessus de l’JuJPÍzon (10 à 20°). On sait que la raie verte est beaucoup plus intense près de l’horizon qu’au zénith, et que la brillance du ciel nocturne croit généralement avec la distance zénithale [7,16, 1’~] . La coucha lumineuse de la haute atmosphère est vue, près de l’horizon, sous une épaisseur plus grande, et c’est qu’on a le plus de chances de voir des raies ou des bandes d’émission d’origine atmosphé- rique. Ces nouvelles observations diffèrent donc beaucoup de mes anciennes recherches à Montpellier, je visais généralement à 30° du zénith.

La situation de l’Observatoire, à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Lyon,

m’interdit de viser vers le nord. A l’est, le ciel est souvent brumeux au-dessus de la vallée du Rhône. Les poses ont été faites tantôt vers l’ouest, tantôt vers le sud.

L’appareil est immobile, la fente dirigée directement vers le ciel. On sait que les étoiles brillantes qui passent sur le champ du collimateur n’ont aucune influence appré-

ciable [7]. Vers la nouvelle Lune, il suffit d’ouvrir le volet du chassis à la fin du crépus-

cule astronomique (Soleil à 18° sous l’horizon), et de le refermer avant l’aube. Sauf indi- cation contraire, toutes les poses ont été faites quand la Lune était couchée.

Les spectres de comparaison sont obtenus, sans déplacer la plaque, en éclairant une partie de la fente avec une lampe veilleuse au néon. Pour éviter d’avoir à faire des poses trop courtes, on couvre la fente avec une porcelaine diffusante, Les lampes utilisées don- nent, en plus des raies du néon, celles de l’hélium (surtout les lampes fonctionnant sous 200 volts), les raies du spectre rouge de l’argon (lampes à 110 volts surtout), souvent des raies du baryum, et un grand nombre de raies plus faibles que je n’ai pas cherché à identifier.

Même avec de longues poses, les spectres du ciel nocturne sont toujours sous-exposés (sauf pour la raie verte). Il convient de les développer à fond, avec un révélateur énergique.

Pour les plaques ordinaires et orthochromatiques,j’emploie la formule à grands contrastes recommandée par Baldet, caractérisée par une teneur très faible en métol par rapport à l’hydroquinone, mais sans y ajouter de bromure [18]. Pour les plaques panchromatique.,;

Ilford, Perakis a montré que le diamidophénol donnait plus de contrastes dans le rouge qne le révélateur de Baldet [19]. J’ai vérifié que ses conclusions étaient valables même dfl1lS If,

cas de clichés très faibles, et j’emploie la formule recommandée par Perakis..~vec les 1»ux révélateurs, le développement dure 10 minutes, à une température comprise entre 18 et 2~)()

III. Spectre du oiel nocturne de 3 900 à 5 700 .s.

6. Observations du spectre d émission : i longues poses avec le spectro-

graphe NI II.

-

On trouvera la liste des clichés à la fin de cet article (Tableaux Vli et

VIIt). Les premier, faits avec une fente trop fine, sont extrêmement faibles et ne montrent

que la raie 5 577 À, avec, parfois, un faible spectre d’apparence continue dans la région

(7)

bleue. Sur l’un d’eux pourtant, deux traces très faibles paraissent correspondre à des raies

ou des bandes brillantes (’~) dont les longueurs d’onde approximatives seraient 5 662 et 5 764 l~. (Cliché 2). Elles sont complètement invisibles sur le cliché suivant, posé plus longtemps, et sur lequel la raie 5 577 est beaucoup plus forte (1V’° 3).

Au mois de septembre, j’ai observé pour la première fois un spectre d’émission beau- coup plus complexe. (Cliché 5, pose 21 b,42m, image de la fente 150 La raie verte est extrêmement intense et une série de bandes d’érrtission beaucoup plus faibles apparaissent

nettement, superposées au spectre continu dans les régions bleue et violette. Les figures 3 et

4 de la planche 1 montrent un agrandissement de ce cliché et le diagramme d’enregistre-

ment au microphotomètre.

Au mois d’octobre, j’ai pu réunir 85 heures de pose par ciel pur. La fente comprenait

deux parties de largeurs différentes, pour permettre de profiter le cas échéant d’une meil-

leure définition (image de la fente 105 et 60 La plaque utilisée (Lumière Opta), peu sen- sible au jaune vert, n’a pas été impressionnée par la raie 5 577 ~~. Mais, bien que re cliché soit plus faible que le précédent, on y voit encore les mêmes bandes ou raies d’émission.

(N° 6.)

Le même spectre a encore été photographié dans les mêmes conditions au mois de

novembre, mais sur plaque orthochromatique (Crumière cliché N° 10). Avec une

pose de 64 heures, la raie verte est extrêmement intense et les bandes ou raies d’émission sont plus fortes que sur le cliché de septembre [20].

Leurs longueurs d’onde ont été déterminées sur ces trois clichés par la méthode ordi- naire et en outre, sur le premier d’entre eux au microphotomètre enregistreur (1). Le

tableau 1 donne les résultats des mesures.

TABLEAU 1.

Sur les clichés N° 5, 6 et 10, les bandes (ou raies) les plus intenses sont :

- - - , - - - - ..

La raie 5 577 Â est bordée de part et d’autre d’une ligne claire; on voit au-delà (J) Le cliché N* 10, le plus intense, se prête mal à l’étude au microphotomètre par suite d’une disposition

peu avantageuse du spectre de comparaison.

(8)

deux zones plus denses qui ressemblent à des bandes d’émission de longueurs d’onde.

Il est possible que ces apparences proviennent uniquement d’un silhouetta-e de la

raie verte très surexposée. L’existence d’une raie ou d’une bande brillante du côté des

grandes longueurs d’onde est cependant probable. On a déjà vu, en effet, que le cliché IN" 2 montrait une trace d’impression à

,

5 662 À

.

Le cliché N° 9 (pose 8h,4711, 2 et 3 novembre), montre une impression plus nette à

5 663 Â

Sur ces deux clichés, la raie 5 577 À est assez faible pour que l’effet Eberhard puisse

être mis hors de cause.

7. Observation du spectre d’émission discontinu : poses courtes avec le

spectrographe N° I.

-

Les observations précédentes ne permettent pas de savoir si le

spectre d’émission discontinu était présent pendant toute la durée des longues poses, ou s’il s’est montré seulement pendant quelques heures au cours de chacune d’elle avec une bien

plus grande intensité.

Pour chercher à obtenir un renseignement à ce sujet, j’ai installé au mois de novembre le petit spectrographe N° 1 à côté du grand, de façon à viser la même région du ciel. Chaque nuit, une plaque différente a été exposée dans le petit spectrographe tant qu’a duré la longue pose du grand. Les clichés ainsi obtenus avec des poses courtes (de 7 à 11 heures),

les 3, 4, 7 et 9 novembre, montrent la raie 5577 À très intense et, dans la région bleue- violette, une série de bandes ou de raies d’émission superposées au spectre continu. Les posi-

tions de ces bandes ont été déterminées sur les trois clichés les plus intenses et sont données dans le tableau II.

.

TABLEAU II.

La comparaison des tableaux 1 et II montre qu’il s’agit effectivement du même spectre.

Mais la dispersion est plus faible et la définition moins bonne avec le petit spectrographe qu’avec le grand, de sorte qu’on distingue moins de bandes et que les mesures sont plus

incertaines.

-

Le spectre d’émission était donc présent en permanence pendant la longue pose du mois

de novembre.

(9)

8. Affaiblissetneat du spectres d’émission.

---

Le spectres d’émission des régions

bleue et violette n’a plus été observé après le mois de novembre 1931. Les clichés obtenus par la suite ne montrent plus, dans ces régions qu’un spectre oontinu. Les temps de pose ont pourtant été doublés et triplés avec le spectrographe ,N° 1, tandis que des poses de 56 et 72 heures étaient faites avec le spectrographe N° II (février-mars 19~~, 14 et 1Õ).

D’autre part, la raie verte est bien plus faible sur les clichés posés une vingtaine d’heures

avec le petit spectrographe au mois de février (clichés 27 et 28) que sur le cliché posé

5 heures le 3 novembre. Sur le cliché posé 72 heures avec le grand spectrographe (N° 15),

elle est à peine aussi intense que sur le cliché posé 8 heures les 1. or et 2 novembre (N° 9).

Il est fort improbable que cet affaiblissement puisse résulter de variations de transpa-

rence de l’atmosphère ou de différences dans la sensibilité des plaques. Aussi paraît-il rai-

sonnable de conclure que les changements observés dans le spectre du ciel nocturne sont réels : la raie verte s’est affaiblie après le début du mois de novembre et les bandes ou

raies d’émission de la région 4 9 00 - 3 900 Â sont devenues pratiquement inobservables.

L’observation du spectre d’émission en septembre, octobre et novembre 1931 a coïncidé

avec un maximum très prononcé des perturbations magnétiques. Il s’agit du maximum sai- sonnier d’automne, qui, en 1931, a été plus marqué que celui de printemps. Cette remarque m’a conduit à relever l’amplitude des perturbations de la déclinaison enregistrée à l’Obser-

vatoire de Lyon pendant chaque nuit de pose : r aucune corrélation notable n’est apparue entre l’intensité du spectre d’émission et celle des perturbations magnétique

IV. Spectre du ciel nocturne de 5 3a0~ ~, 6 315 Â.

9. Observation de raies brillantes.

-

J’ai cherché à plusieurs reprises à photo- graphier le spectre du ciel nocturne au delà de 5 800 Â avec le spectrographe II, soit en utilisant des plaques panchromatiques commerciales, soit en sensibilisant au trempé divers types de plaques dans une solution de pinacyanol (poses 24 à 48 heures). Ces tentatives n’ont pas abouti.

Le spectrographe I, plus lumineux, m’a seul conduit à des résultats. Un cliché posé

33 heures sur plaque Ilford m’a permis d’observer, outre la raie 5 577 À, une raie bien plus faible à 5 893 À (cliché 25, 10-14 janvier 1932). Les observations ont alors été poursuivies

avec le même spectrographe, mais par la méthode de la fente large et du fil fin. Des poses de 24 à 46 heures ont montré, en dehors de la raie 5 577 Â, la raie 5 893, une raie rouge moins intense et une raie verte encore plus faible. Les longueurs d’onde de ces raies, mesurées sur les différents clichés, sont données dans le Tableau III.

TABLEAU III.

-

Raies brillantes observées sur plaques panchromatiques.

La raie 5 89f À paraît plus intense que la raie 5 577 sur le cliché N" 29 et aussi intense,

qu’elle sur le cliché N° 30 (1).

La raie rouge, toujours moins intense, est visible sur tous les clichés, sauf le premier,

(1) La plaque panchromatiqne Ilford est plus sensible vers 5 900 que vers 5 600 n.

(10)
(11)

Fin. 1. Spectre de l’anrore polaire photographié Louiseville, province Quéhec,

1> 9X août ~932 (pose 1 h 30 m).

Fig. 2.

-

Spectre du ciet l nocturne photographié il Lyon, avec le même instrument

(specfrographc 1’° l), le 7 novembre 1931 (poste 10 h 55 m).

Fig. 3.

-

Spectre d’émission du ciel nocturne (poste 21 li 42 m), septembre 4~3~

(.,pe(,Lrograplie Il).

-

Diagramme d’enregistirement (ht cliché précèdent au ru jt’ropho Lom{’tre.

J.DUFAY.

(12)

mais elle est trop faible pour pouvoir être mesurée sur les clichés Nos 30 et 31. La raie 5 316, extrêmement faible, n’a été vue que sur un seul cliché.

La présence d’un croissant de Lune au-dessus de l’horizon n’empêchait pas de photo- graphier les raies 5 892 et 6 315 au début du mois de mars (cliché 31). Sur le cliché d’avril, elles semblent beaucoup plus faibles [~1 J.

V, Comparaison des spectres d’émission du ciel nocturne et de 1 aurore polaire. Essais d’identification.

10. Spectre d’émission du ciel nocturne. - J’ai réuni dans les 4 premières colonnes

du tableau IV les longueurs d’onde des bandes ou des raies brillantes observées dans le

spectre du ciel nocturne par Slipher, lord Rayleigh, Sommer et moi-même.

Les raies 6 315 et 5 892 observées à Lyon sont les deux dernières du groupe découvert par Slipher à Flagstaff. La raie 5 316 ne paraît pas avoir été signalée jusqu’ici, de même

que la raie ou la bande qui paraît exister vers 5 662 11.

>

De 4 860 à 3 914 À, Sommer avait mesuré 19 bandes ou raies; j’en ai observé ~9. Douze sont communes aux deux séries d’observations. Six des bandes de Sommer manquent sur

mes clichés, sans compter la bande 4 278 À, dont la présence est douteuse, peut-être à cause

du voisinage de la bande 4 269 À. J’ai observée d’autre part, dans le même intervalle,

17 bandes ou raies non signalées par Sommer.

Ainsi les spectres photographiés à Gottingen et à Lyon ne paraissent pas tout à fait

identiques.

On peut attribuer les bandes 4 708, 4 554, 4 (4 ~78J~), ~ ~,37 et 3 915 A, observées à Lyon, au groupe négatif de l’azote (4 708, 4 554, 4 515, 4 278, 4 ~37, 3 9f4 v) ; et les bandes

4 576, 4 270 (1), 3 941 À au second groupe positif (4 57zi, À 269, 3 942 Â). Les bandes 4 500, 4421, 4 351 et 4 100 Â pourraient encore, à la rigueur, correspondre aux bandes 4 490, 4 416,

4 356 et 4 094 Á du même groupe. Toutes ces bandes sont d’ailleurs faibles sur mes clichés,

tandis que les bandes ou raies d’origine inconnue 4 447 et 4 180 A, seules observées par

Slipher et lord Rayleigh, sont parmi les plus intenses.

Resalerait donc à déterminer l’origine de 17 bandes ou raies dans les régions

hleue et violette, et celle des raies (ou bandes) 5 316, 5 662, 5 893 et 6 315 .~.

11. Comparaison avec le spectre des aurores. - J’ai photographié le spectre d’une aurore caractérisée le 28 août 1932 à Louiseville (province de Québec). Le spectro- graphe I était pointé vers le nord, à 10° de hauteur, sur une région constamment illuminée d’une lueur verdàtre, d’où partaient des jets atteignant presque le zénith et formant parfois

des draperies fugitives. La raie 5 577 était seule visible avec un petit spectroscope à vision directe. Le cliché obtenu avec uné pose de 1 h 30 Il montre en outre les bandes négatives de

l’azote 4 708 (très faible), 4 278 et 3 914 A. Les deux dernières sont presque aussi intenses que la raie verte (figure 1, planche 1). Ce spectre est semblable à ceux qu’ont repris Vegard [22J, lord Rayleigh [23] et Leiv Harang [24].

Le spectre d’émission du ciel nocturne, photographié avec le même instrument, pré-

sente un aspect ~out différent (figure 2, planche 1). Les bandes ou raies d’émission qui se détachent sur le fond continu sont beaucoup plus nombreuses, mais aucune d’elles n’atteint

une intensité comparable à celle de la raie 5 57î Â, et les bandes négatives de l’azote sont

parmi les plus faibles.

La ressemblance paraît plus grande si l’on compare les listes des longueurs d’onde

observées dans le spectre du ciel nocturne et dans le spectre des aurores polaires (colonnes 5, 6, 7 et 8 du tableau IV). Parmi les 29 bandes on raies que j’ai observées de 4 866 à 3 915 À, 19 ont été vues dans le spectre des aurores, dont 17 par Vegard. Dans le même intervalle,

une seule des longueurs d’onde mesurées par Sommer manquait dans le spectre des aurores.

(1) Dans le spectre de l’aurore, Vegard attribue la bande 4 210 À aux bandes de rotation (bronche R)

qui accompagnent la bande négative 4 278 1.

(13)

TABLEAU IV.

(14)

Le spectre d’émission du ciel nocturne parait ainsi différer du spectre habituel des

aurores par les caractères suivants :

Dans le spectre des aurores, les bandes négatives de l’azote ont une intensité compa- rable à celle de la raie 5 577 A; les raies d’origine inconnue une intensité beaucoup plus

faible.

Au contraire, dans le spectre d’émission du ciel nocturne, aucune bande ou raie

n’atteint une intensité du même ordre de grandeur que celle de la raie verte. Les bandes ou

raies d’origine inconnue sont plus nombreuses, beaucoup sont plus intenses que les bandes

négatives de l’azote.

Ces caractères tendent à maintenir la distinction proposée par lord Rayleigh entre

l’aurore non polaire et l’aurore polaire proprement dite. Mais peut-être y a-t-il continuité entre les deux phénomènes: le spectre observé à deux reprises par Sommer à Gô ttingen peut être considéré comme intermédiaire entre le spectre que j’ai observé à Lyon et celui

des aurores polaires proprement dites.

12. Présence possible de raies de l’azote et de l’oxygène. - Vegard a montré

que la plupart des raies d’origine inconnue observées dans le spectre des aurores pouvaient

être rapprochées de raies de l’azote et de l’oxygène [25,22]. Il est intéressant de chercher à voir s’il en est de même pour les raies, plus nombreuses, observées dans le spectre du ciel

nocturne.

Dans le tableau V figurent, en regard des bandes ou raies de l’aurore et du ciel nocturne, les bandes de l’azote comprises entre 4 800 et 3 900 À (colonnes 3 et 4), et

certaines raies de l’azote et de l’oxygène. Les raies de ces deux gaz étant trop nombreuses

pour être toutes mentionnées dans ce tableau, j’ai retenu seulement celles qui sont voisines

des raies du ciel ou de l’aurore et dont l’intensité, évaluée par Neovius, atteint au moins 4

dans une échelle de 0 à 10 (1), (Kayser, Handbuch der Spektroskopie, t. 5, 1910, p. 823).

On voit que presque toutes les raies du ciel ou de l’aurore coïncident à peu près avec

des raies de l’azote ou de l’oxygène. La coïncidence est particulièrement remarquable avec

les raies de l’azote pour 4 780, 4 615, 4 478, 4 447, 4 382, 4 180, 4 044, 4 033 et 4 026 Â;

avec les raies de l’oxygène pour 4 679 et 3 980 À. Mais, dans bien des cas, les raies du ciel peuvent aussi bien être rapprochées de celles de l’un ou l’autre des deux gaz.

Les mesures, nécessairement grossières, ne permettent en réalité que de constater des coïncidences approximatives. Or, le nombre des raies de l’azote et de l’oxygène est si grand

que de tels rapprochements doivent nécessairement se produire d’une manière fortuite.

Aussi est-il nécessaire de considérer l’intensité des raies, bien qu’elle puisse être différente dans la haute atmosphère et au laboratoire. Le tableau VI donne, pour différentes inten-

sités, le rapport du nombre des coïncidences possibles au nombre total de raies de l’azote et de l’oxygène de 4 900 à 3 900 À.

On remarque que les coïncidences sont beaucoup plus fréquentes pour les raies de

grande intensité. La raie 4 447, la plus intense du spectre du ciel nocturne, déjà observée

par Slipher et Lord Rayleigh, est aussi une des raies les plus intenses du spectre de l’azote.

Il n’est donc pas impossible que certaines raies brillantes observées dans le spectre du

ciel nocturne appartiennent à l’atome d’azote, d’autres à l’atome d’oxygène.

13. Les raies de grandes longueurs d’onde.

-~

L’origine des raies 7 270, 6 870,

6 530, 5 89~, ~ 665 (~) et 5 316 À reste à trouver.

La raie 5 316 coïncide bien avec la raie 5 315 de l’oxygène (d’après Plücker et Hittorf, Kayser, Handbuch der Spektroskopie, t. 6, p. 213).

La raie 6 315, qui paraît bien être la raie rouge des aurores, ne semble pas pouvoir

être assimilée à la raie 6.300 de l’atome d’oxygène correspondant à la transition ID2 - sP2 L2ô].

.

(1) Sauf la raie 4 026 de l’azote dont l’intensité est 3.

(15)

TABLEAU V.

TABLBAU VI.

-

Fréquences des coïncidences

(16)

Enfin la raie 5 892 coïncide avec la moyenne des deux raies D. Comme les raies D du sodium interstellaire ont été observées dans certaines étoiles lointaines de la classe B, on pourrait être tenté d’expliquer la raie 5 892 du ciel nocturne par une émission des atomes de sodium répandus dans la galaxie. Ohman a examiné les conditions de l’émission par le calcium interstellaire et conclu à la possibilité d’observer, dans le spectre du ciel nocturne, sinon les raies H et 7f, du moins le doublet 7 293 - 7 326 du calcium ionisé [27]. Les don-

nées théoriques paraissent actuellement insuffisantes pour qu’il soit possible d’étudier de la même manière la possibilité de l’émission par les atomes neutres du sodium interstel- laire.

TABLEAU VII.

-

Liste des clichés. Grand spectrogral)he

Il faudrait naturellement pouvoir utiliser un appareil possédant un pouvoir de résolu-

tion beaucoup plus grand pour voir si la raie 5 892 du ciel nocturne est simple ou double,

ou encore s’il s’agit d’une bande étroite. Avec un spectrographe peu dispersif, il est seule-

ment possible de rechercher si cette raie est émise dans l’atmosphère terrestre ou dans l’espace galactique. Dans le premier cas, l’intensité de la raie doit croître avec la distance zénithale de la région visée, jusque près de l’horizon. Dans le second cas, elle doit être maximum au voisinage du plan galactique ,et probablement dans la constellation du Sagit- taire, vers le centre de la Galaxie.

J’ai essayé de me rendre compte de l’influence de la distance zénithale, en plaçant un prisme à réflexion totale sur la moitié supérieure de la fente du spectrographe, de manière

à viser à la fois près du zénith et près de l’horizon. Sur ce cliché 3~), les raies sont mal-

heureusement très faibles et le résultat manque de netteté.

(17)

On n’a donc actuellement qu’une seule indication sur l’origine de la raie 5 8921 : les variations apparentes de son intensité témoigneraient en faveur d’une origine atmosphé- rique.

VI. CONCLUSIONS

14. Il résulte de mes nouvelles observations que le ciel nocturne près de l’horizon, peu t montrer d’une manière assez régulière pendant plusieurs mois un spectre d’émission complexe, dont l’intensité peut s’affaiblir ensuite au point de le rendre longtemps inobser-

vable. Ceci explique sans doute pourquoi son existence a pu échapper presque entièrement

aux recherches antérieures.

Tandis que, de 1922 à 192~ï, en visant près du zénith, je n’avais toujours observé qu’un spectre solaire, sur mes nouveaux clichés, aucune raie de Frauenhofer n’est nettement visible. Mais leur absence s’explique probablement par la faiblesse du spectre continu et par le fait que mes nouvelles observations sont limitées au spectre visible, région beaucoup moins favorable que l’ultra-violet à la mise en évidence de raies de Frauenhofer.

TABLEAU VIII.

-

Liste des clichés. Petit spectrographe (N° 1).

Le spectre d’émission s’apparente à celui des aurores polaires proprement dites, mais

il en diffère par la faiblesse des bandes de l’azote et par la présence d’un grand nombre de

bandes ou de raies d’origine inconnue, faibles ou absentes dans le spectre de l’aurore. Il est possible que certaines de ces raies soient émises par l’atome d’azote. D’autres pourraient

être attribuées à l’atome d’oxygène.

D’après Vegard, l’intensité des raies d’origine inconnue augmente avec l’altitude des

(18)

aurores, par rapport à l’intensité des bandes de l’azote (1) [22]. On peut se demander si le

spectre d’émission du ciel nocturne ne pourrait pas correspondre à une excitation de

l’atmosphère à un niveau supérieur à celui où se produisent les jets et les draperies de

l’aurore polaire. Cette hypothèse serait à rapprocher de la théorie de Dauvillier, qui

attribue le phénomène primordial des aurores à l’arc permanent de Nordenskjold [28].

L’étude spectrale de la lumière du ciel nocturne mérite en tous cas d’être poursuivie.

Mais, pour travailler avec un rendement satisfaisant, il faudrait pouvoir disposer d’un assez grand nombre de spectrographes très lumineux, pour pouvoir, avec des plaques différentes,

étudier à la fois diverses régions spectrales, et, dans chacune d’elles, réaliser des poses très

longues ou relativement courtes avec des appareils plus ou moins dispersifs.

Il faudrait enfin pouvoir installer ces instruments sous un ciel pur.

(1) En même temps, il est vrai, l’intensité de la raie 5 577 Â diminue par rapport à celle des bandes de l’azote. Mais, dans le spectre du ciel nocturne, la raie 5 517 a une intensité tellement supérieure à celle des autres radiations, qu’on peut la supposer émise suivant un mécanisme tout différent.

:Manuscrit reçu le 26 février 1933.

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