• Aucun résultat trouvé

L'extrémité ultraviolette du spectre du ciel nocturne

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "L'extrémité ultraviolette du spectre du ciel nocturne"

Copied!
7
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00233268

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00233268

Submitted on 1 Jan 1934

HAL is a multi-disciplinary open access

archive for the deposit and dissemination of

sci-entific research documents, whether they are

pub-lished or not. The documents may come from

teaching and research institutions in France or

abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est

destinée au dépôt et à la diffusion de documents

scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,

émanant des établissements d’enseignement et de

recherche français ou étrangers, des laboratoires

publics ou privés.

L’extrémité ultraviolette du spectre du ciel nocturne

J. Gauzit

To cite this version:

(2)

Par M. J. GAUZIT.

Faculté des Sciences de

Montpellier.

Sommaire. - L’extrémité ultraviolette du spectre du ciel nocturne a été étudiée dans 7 clichés,

obtenus avec un spectrographe à optique de quartz, ouvert à F/2. Les observations ont été faites à

Montpellier, en visant l’horizon Nord. L’auteur donne une liste des raies d’émission observées, les compare

à celles trouvées par d’autres observateurs et propose quelques identifications.

L absorption par l’ozone atmosphérique ne se manifeste pas et l’émission paraît encore appréciable vers 3000 Å et au delà.

A

l’instigation

de MM. Cabannes et

Dufay

et pour collaborer à leurs recherches

(1)

(2)

(3)

(~), j’ai

étudié,

au moyen d’un

spectrographe

à

optique

de

quartz,

l’extrémité

ultraviolette du

spectre

du ciel noc-turne.

Le

système clispersif

du

spectrographe comprend

un

prisme

de Cornu de 60° et deux

prismes

de

quartz,

droit et

gauche,

de

30°,

placés

de

part

et d’autre du

prisme

de

Cornu ;

le

premier prisme

est traversé

nor-malement par les rayons

incidents,

tandis que le rayon

émergent

moyen sort normalement du

dernier,

comme

le montre la

figure

1. La

position

du

prisme

de Cornu

Fig. i .

correspond

sensiblement au minimum de déviation pour la radiation de

longueur

d’onde 3.300 À. Ce train de trois

prismes,

substitué à 2

prismes

de Cornu de 60°,

permet,

pour un même

poids

de

quartz,

d’utiliser un

faisceau

plus

large;

par contre la

dispersion angulaire

est réduite d’un tiers environ.

Le collimateur est formé d’une lentille de

quartz,

de ~0 cm de distance focale. Comme

objectif

de la cham-bre

photographique, j’ai

utilisé deux lentilles de

quartz,

identiques,

plan-convexes, placées

l’une

derrière

l’autre,

les faces courbes en avant : ce

sys-tème a une cli s f ance focale de 10 cm environ et il est ouvert à

/~/2. L’objectif

n’étant pas

achromatique,

la

plaque

est fortement inclinée par

rapport

au rayon

moyen, mais les

images

de la fente sont satisfaisantes dans un

grand

intervalle

spectral,

s’étenclan t de 2900 Ã à 4 100 À

environ;

au delà de 4 200 3i

jc

n’ai

pas étudié les clichés. La

dispersion

varie de 130 À par

mm vers 3 000 Â à 300 v par mm vers u 000 À.

Après quelques

tentatives infructueuses en 1932 et

1933, j’ai

pu

obtenir,

à

Montpellier,

10

spectres depuis

le mois de décembre

1933 ;

7 ont été assez bons pour

mériter une étude. Ce succès final est dû :

10 A

l’augmentation

de l’ouverture de la lentille de

chambre du

spectrographe,

qui

n’était au début que

F/4;

2° A

l’emploi

des

plaques

«

Fulgur

o, que

je

déve-loppe

très

énergiquement

dans un révélateur à la,

potasse ;

3° A l’orientation du

spectrographe :

il a été

dirigé,

pour toutes les poses, vers le

Nord,

à une hauteur faible

(10, environ)

au-dessus de l’horizon. En

effet,

comme le fait remarquer

Dufay,

« la couche lumineuse

de la haute

atmosphère

est vue,

près

de

l’horizon,

sous une

épaisseur plus grande qu’au

zénith et c’est là

qu’on

a, le

plus

de chances de voir des raies ou des bandes d’émission

d’origine atmosphérique »

(1).

J’ai

réglé

la fente collimatrice pour que son

image

monochromatique

ait une

largeur

de 60 microns.

Les poses ont été faites au moment de la nouvelle

lune,

après

le

crépuscule

et avant

l’aube;

sauf indica-tion

contraire,

la lune était couchée.

Les clichés ont été étalonnés par

comparaison

avec

les

spectres

du ciel

diurne,

de l’arc au mercure ou de

l’arc au fer.

Le tableau 1 résume les

particularités

des divers clichés.

J’ai

étudié,

au

comparateur

et au

microphotomètre

enregistreur

de

Zeiss,

les

sept

clichés n°5

2,

3,

4,

5,

7,

8,

9. Ils sont tous

sous-exposés.

On sait que, dans la

région

moyenne du

spectre,

la lumière du ciel

noc-turne donne

généralement

un

spectre continu,

avec

des raies

d’absorption

solaires,

sur

lequel

se détachent

des bandes ou raies d’émission. Pour tous mes

clichés,

dans le violet et

l’ultraviolet,

le

spectre

continu est

très faible ou même

nul,

confondu avec le fond de la

plaque.

(3)

528

TABLBAU I.

Ni le

comparateur,

ni le

mierophotomètre

ne m’ont

permis

de

distinguer

nettement les raies sombres de

Frauenhofer,

même dans la

région

où le

spectre

con-tinu est encore

appréciable,

par

exemple

au

voisinage

des raies H et

K;

c’est à

peine

si,

dans deux des

enre-gistrements

3 et

8), j’ai

pu disceroer deux creux

correspondant

aux raies lI et K.

Quant

aux bandes ou

Fig.2.

raies

d’émission,

je

n(,n ai

distingué,

an

compir.iteiir,

que

quelques-unes

par

qpectre, 4

ou 5 en moyenre.

L’exanen des

enregistrements

obtenus au

rnir’rophoto-mètre

surprend

donc. de

prime

abord,

par la multi-tude des détails

qu’ils paraissent

donner

(figure 2).

Seules l’étude attentive de ces

enregistrements

et

sur-tout leur

comparaison

pour divers clichés

permettent

de se faire une conviction. Il

n’y

a pas de doute : dans

l’ultraviolet les raies d’émission do ciel nocturne sont

assez faibles mais nombreuses. J’ai pu dresser une liste des

longueurs

d’onde des radiations émises par le ciel

nocturne dans le violet et l’ultraviolet. Je la

reproduis

dans la colonne 1 du tableau Il. Les

longueurs

d’onde

paraissent

déterminées à Z ou 3

Angstrôms près.

Les chiffres entre

parenthèses représentent,

dans toutes les

colonnes,

les

intensités;

j’ai

moi-rnême

évalué,

assez

arbitrairement,

les intensités entre 0 et 5. Je réunis dans les colonnes

2, 3, 4

du même tableau les

longueurs

d’onde

déjà

mesurées par Sommer

(5), Dufay (‘?),

Cabannes et

Dufay

(~).

Les colonnes 5 et 6

indiquent

les raies de

l’aurore, d’après Végard

(1),

et les bandes de

l’azote,

pour la

région spectrale

étudiée. Enfin

je

signale,

dans une dernière

colonne,

les identifications

probables

ou

possibles,

autres que celles avec les bandes de l’azote.

Je retrouve en

effet,

dans le ciel

nocturne,

la

plu-part

des raies violettes et ultraviolettes de l’aurore et notamment presque toutes les bandes de l’azote

(pre-mier groupe

négatif

et 2e

positif).

Les bandes de l’azote

sont

généralement

faibles. Parmi les raies de

l’aurore,

leurs intensités

respectives

sont fortement modifiées : par

exemple

la radiation 3 14 À a, dans l’aurore, une

intensité

comparable

à celle de la « raie de l’aurore »

5577 À, tandis

qu’elle

n’a rien de

remarquable

dans le ciel nocturne.

Le

problème

de l’identification des raies du ciel

nocturne est difficile et hasardeux car

plusieurs

spec-tres se

superposent

certainement dans la lumière émise. En

principe

il serait illusoire de

chercher,

dans le tableau des

longueurs

d’onde,

quelques

coïncidences

éparses

et

imprécises

avec des raies ou des bandes

connues, dont l’émission est

probable. Mais, essayant

de

préciser

les identifications

suggérées

par Cabannes

et

Dufay

(), je

crois avoir retrouvé des enseiiibles de

raies,

appartenant

à des

spectres

connus, et

qui

sont

(4)
(5)

530

(6)

TABLEAU Il

(suite

et

fin).

tions d’émission diffèrent certainement des conditions de

laboratoire,

elles varient

probablement

dans le

temps

et dans

l’espace;

on sait que de tels

change-ments

peuvent

notablement modifier l’allure

générale

des

spectres,

notamment les intensités

respectives

des diverses bandes ou raies.

Néanmoins,

je

trouve,

comme

Cabannes et

Dufay,

une bonne coïncidence entre

cer-taines

longueurs

d’onde du ciel nocturne et les

princi-pales

raie,~~ du

spectre

rouge de

l’argon.,

les raies violettes

et ultraviolettes du

parhélium

et de l’orthohélium.

Toutes les raies « sûres et intenses » du

spectre

des noyaux cométaires

peuvent,

d’après

la remarque de Cabannes et

Dufay,

être

rapprochées

de certaines radiations du ciel

nocturne;

j’ai suggéré

en les

accom-pagnant

d’un

point d’interrogation,

des coïncidences

possibles

avec

quelques-unes

des raies des noyaux

cométaires notées

par Baldet (’)

comme «

faibles,

rares

ou douteuses ».

Je n’ai pas cherché à comparer

systématiquement

mes

spectres

avec ceux des atomes neutres

d’oxygène

ou

d’azote;

ces

spectres

sont

compliqués

et les coïnci-dences ne

paraissent

pas se réaliser pour les raies

signalées

comme intenses.

J’ai

indiqué

pour certaines

longueurs

d’onde

les

origines déjà proposées

par d’autres auteurs. En tout cas, dans l’identification difficile des radia-tions émises par le ciel

nocturne,

je n’espère

évidem-ment réaliser

aujourd’hui

qu’une

première

ébauche. Il

n’est pas douteux que

l’origine

de certaines raies in-tenses demeure inconnue ou incertaine : par

exemple

la raie intense 3 556 Â du ciel nocturne est-elle une radiation du

spectre

rouge de

l’argon, provient-elle

de

l’orthohélium,

ou même a-t-elle une autre

origine?

Aucune des

origines

proposées

n’explique

l’exaltation de cette radiation dans le ciel nocturne.

D’ailleurs

j’ai

constaté,

comme

CabannesetDufay(3),

des variations d’intensités relatives de certaines raies.

Cabannes et

Dufay

ont pu voir des variations d’une

nuit à

l’autre;

mes

spectres

sont obtenus en

plu-sieurs nuits successives et un effet de moyenne tend

à se

produire; cependant

les

changements

sont

évi-dents : ainsi l’intensité relative de la radiation 3 556 À

paraît

avoir diminué constamment

depuis janvier.

En

terminant,

je

tiens à attirer l’attention sur uu

(7)

532

du soleil et des étoiles à 3 000 À

environ,

parait

ne pas

agir

de la même manière sur l’émission du ciel

noc-turne. Mes

premiers

essais ne me

permettent

pas

d’affirmer

catégoriquement

la réalité d’une émission

jusqu’à 2

963

t~;

de nouvelles recherches sont néces-saires. Ce

fait,

s’il est

confirmé,

pourra

peut-être

aider à

comprendre

et à

préciser

les conditions d’émission

du ciel nocturne. On

peut

le

rapprocher

de la consta-tation

déjà

ancienne faite par

Dufay

(8) (g) :

l’intensité

du

spectre

du ciel nocturne ne décroît que lentement vers 3 000

À,

même sur des clichés très faibles.

Je remercie MM. Cabannes et

Dufay

qui

m’ont

pro-digué

leurs conseils au cours de ce travail.

Manuscrit reçu le 25 juillet 1934.

BIBLIOGRAPHIE

(1) J DUFAY, Journal de Physique, 1933, 7e série, 4, p. 221.

(2) J. DUFAY,

Comptes rendus,

1934, 198, p. 107.

(3) J. CABANNES et J. DUFAY, Comptes rendus, 1934, 198. p. 306.

(4) J. CABALES, Comptes rendus, 1934, 198, p. 2132.

(5) L.-A. SOMMER,

Zeitschrift

für

Physik,

1929, 57, p. 582.

(6) L. VÉGARD.

Geofysiske Publikasjone,

X-1933, n° 4. p. 1-61.

(7) F. BALDET. Recherches sur la constitution des comètes et les

spectres du carbone, Thèse, Paris, 1926, p. 58.

(8) J. DUFAY, Comptes rendus, 1923, 176, p.1290.

Références

Documents relatifs

seulement lorsque le pouvoir de définition est devenu bien inférieur à celui qui est nécessaire pour séparer deux raies dont la distance est égale à la largeur de

- Nous décrivons ici un générateur de tension avec ses circuits associés qui permet de balayer deux raies ou groupes de raies quelconques sur un spectromètre de

spectre du ciel nocturne à l’observation de Ha dans les régions de la haute atmosphère non éclairées par le soleil [7] et on est ainsi conduit à admettre que

Sommaire. 2014 Ces observations concernent la région visible du spectre. La raie vote des -aurores polaires et le spectre continu à raies de Fraucnhofer. l~Ic Lennan,

Sommaire. 2014 Cette mise au point a pour objet d’énumérer les diverses observations des bandes de vibration-rotation de la molécule OH dans le spectre infrarouge du ciel

Perot a couches diélectriques ; depuis cette époque, chaque amelioration apport6e aux spectrom6tres photoélectriques a un seul etalon [1] et a double etalon, a ete

1) une étude de la variation, en fonction du nombre quantique de rotation, de la largeur de raies, pour la bande fondamentale de l’acide chlorhydrique. 2014

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des