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Chap.11 :
LIMITES ET VARIATIONS DE SUITES
Partie 1 : Monotonie d’une suite a) Cas général
Définition : monotonie d’une suite
Soit un entier 𝑝 et une suite numérique (𝑢$).
§ On dit que la suite (𝑢$) est croissante à partir du rang 𝒑 si, pour tout entier 𝑛 ≥ 𝑝, on a 𝑢$)*≥ 𝑢$.
§ On dit que la suite (𝑢$) est décroissante à partir du rang 𝒑 si, pour tout entier 𝑛 ≥ 𝑝, on a 𝑢$)*≤ 𝑢$
Remarque : 𝑝 peut évidemment valoir 0.
Exemple : on a représenté ci-dessous le nuage de points des premiers termes d'une suite (𝑢$) :
On peut conjecturer que cette suite est croissante pour 𝑛 ≥ 3.
Méthodes pour étudier la monotonie d’une suite :
Méthode 1 :
Si la suite (𝑢$) est définie par récurrence (𝑢$)*= 𝑓(𝑢$)) ou de manière explicite (𝑢$= 𝑓(𝑛)) : à On peut s’intéresser au signe de 𝑢$)*− 𝑢$
Méthode 2 :
Si la suite (𝑢$) est définie par récurrence (𝑢$)*= 𝑓(𝑢$)) ou de manière explicite (𝑢$= 𝑓(𝑛)) et ne comporte que des termes positifs :
à On peut comparer le quotient 22345
3 à 1 Méthode 3 :
Si la suite (𝑢$) est définie de manière explicite (𝑢$= 𝑓(𝑛)) uniquement :
à On peut étudier les variations de la fonction 𝑓 qui induiront les variations de la suite Propriété :
Soit une fonction 𝑓 définie sur [0; +∞[et une suite numérique (𝑢$) définie sur ℕ par 𝑢$= 𝑓(𝑛). Soit un entier 𝑝.
• Si 𝑓 est croissante sur l'intervalle [𝑝; +∞[, alors la suite (𝑢$) est croissante à partir du rang 𝑝.
• Si 𝑓 est décroissante sur l'intervalle [𝑝; +∞[, alors la suite (𝑢$) est décroissante à partir du rang 𝑝.
Attention, la réciproque cette propriété est fausse.
La représentation ci-contre montre une suite décroissante alors que la fonction 𝑓 n'est pas décroissante.
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Exemples :
1) Pour tout 𝑛 de ℕ, on donne la suite (𝑢$) définie par : 𝑢$ = 𝑛<− 4𝑛 + 4.
On utilise la méthode 1 :
𝑢$)*− 𝑢$ = (𝑛 + 1)<− 4(𝑛 + 1) + 4 − 𝑛<+ 4𝑛 − 4 = 𝑛<+ 2𝑛 + 1 − 4𝑛 − 4 + 4 − 𝑛<+ 4𝑛 − 4
= 2𝑛 − 3
𝑢$)*− 𝑢$ ≥ 0 pour 2𝑛 − 3 ≥ 0 donc pour 𝑛 ≥ 1,5.
Ainsi pour 𝑛 ≥ 2 (𝑛 est entier), on a 𝑢$)*− 𝑢$≥ 0.
On en déduit qu'à partir du rang 2, la suite (𝑢$) est croissante.
2) Pour tout 𝑛 deℕ∗, on donne la suite (𝑢$) définie par : 𝑢$= *
$($)*). On utilise la méthode 2 (car tous les termes sont strictement positifs !!)
2345 23 =
5 (345)(34B)
5 3(345)
=($)*)($)<)$($)*) =$)<$ .
Or 𝑛 et 𝑛 + 2 sont tous deux positifs et 𝑛 < 𝑛 + 2, donc 22345
3 < 1.
On en déduit que la suite (𝑢$) est décroissante.
3) Pour tout 𝑛 deℕ, on donne la suite (𝑢$) définie par : 𝑢$= 2 − 3𝑛 On utilise la méthode 𝟑 (car (𝑢$) est définie de manière explicite.
𝑢$= 𝑓(𝑛) avec 𝑓(𝑥) = 2 − 3𝑥 qui est affine décroissante (coefficient directeur égal à −3 < 0).
Alors (𝑢$) est elle-même décroissante.
b) Cas particulier des suites arithmétiques et géométriques
Propriété : variations d’une suite arithmétiqueSi 𝑟 > 0, alors (𝑢$) est strictement croissante.
Si 𝑟 = 0, alors (𝑢$) est constante égale à 𝑢H. Si 𝑟 < 0, alors (𝑢$) est strictement décroissante.
Exemple : la raison de la suite arithmétique (𝑢$
) définie par 𝑢
$= 3𝑛 − 1 est 3 > 0.
Donc (𝑢
$) est croissante.
Propriété : variations d’une suite géométrique Cas 𝒖𝟎> 𝟎 :
Si q> 1, alors (𝑢$) est strictement croissante.
Si 0 < 𝑞 < 1, alors (𝑢$) est strictement décroissante.
Si 𝑞 < 0, (𝑢$) n’est pas monotone.
Cas 𝒖𝟎 < 𝟎 :
Si q> 1, alors (𝑢$) est strictement décroissante.
Si 0 < 𝑞 < 1, alors (𝑢$) est strictement croissante.
Si 𝑞 < 0, (𝑢$) n’est pas monotone.
Exemple : la raison de la suite géométrique (𝑣$
) définie par 𝑣
$= −5 × N
*<O
$est
*<∈ ]0; 1[.
De plus, 𝑣
H= −5 < 0
Donc(𝑣
$) est croissante.
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Partie 2 : limites d’une suite arithmétique ou géométrique a) Notion de limite
Définition : Suite ayant pour limite un nombre réel
Une suite (𝑢$) a pour limite un réel 𝑙 quand 𝑛 tend vers +∞, si les termes 𝑢$ deviennent tous aussi proches de 𝑙 que l’on veut en prenant 𝑛 suffisamment grand.
On dit que (𝑢$) converge vers 𝑙 et on note lim
$→)W𝑢$= 𝑙 Illustrations :
Exemple 1 : pour tout n de ℕ∗, on considère la suite (𝑢$) définie par : 𝑢$=2𝑛+1𝑛 . Quelle semble être la limite de la suite (𝑢$) ?
On construit le tableau de valeurs avec des termes de la suite :
𝑛 1 2 3 4 5 10 15 50 500
𝑢$ 3 2,5 2,333 2,25 2,2 2,1 2,067 2,02 2,002
On remarque que, plus 𝑛 devient grand, plus les termes de la suite se rapprochent de 2.
On dit que la suite (𝑢$) converge vers 2 et on a : lim
$→)W𝑢$ = 2.
Définition : Suite ayant pour limite +∞ (respectivement −∞)
Une suite (𝑢$) a pour limite +∞ (respectivement −∞) quand 𝑛 tend vers +∞, si les termes 𝑢$ deviennent tous aussi grands (resp. petits) que l’on veut en prenant 𝑛 suffisamment grand.
On dit que (𝑢$) diverge et on note lim
$→)W𝑢$= +∞ (resp. lim
$→)W𝑢$ = −∞).
Illustrations :
On observe que les termes successifs de (𝑢$) sont de On observe que les termes successifs de (𝑢$) sont de plus en plus grands donc on peut penser que plus en plus petits donc on peut penser que
$→)W lim 𝑢$= +∞ lim
$→)W𝑢$= −∞
Remarque : petit ne signifie pas proche de 0, mais négatif et grand en valeur absolue (par exemple, −1 000 000 est petit).
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Exemple : pour tout 𝑛 de ℕ, on considère la suite (𝑢$) définie par : 𝑢$= 𝑛<+ 1.
Quelle semble être la limite de la suite (𝑢$) ? Calculons quelques termes de cette suite :
𝑢H= 0<+ 1 = 1 ; 𝑢* = 1<+ 1 = 2 ; 𝑢< = 2<+ 1 = 5 ; 𝑢*H= 10<+ 1 = 101 ; 𝑢*HH= 100<+ 1 = 10 001.
Plus 𝑛 devient grand, plus les termes de la suite semblent devenir grands.
La suite (𝑢$) diverge vers +∞ et on a : lim
$⟶)W𝑢$ = +∞.
Remarque importante : certaines suites n’ont pas de limite. Dans ce cas on dit aussi que la suite diverge. Diverger signifie « ne pas converger ».
Exemple : pour tout 𝑛 de ℕ, on considère la suite (𝑢$) définie par : 𝑢$= (−1)$.
Lorsque 𝑛 devient grand, les termes de la suite ne semblent pas se rapprocher vers une valeur unique, ni devenir de plus en plus grands, ni de plus en plus petits.
Donc la suite (𝑢$) diverge.
b) Limites d’une suite arithmétique ou géométrique Propriété : limite d’une suite arithmétique
Si 𝑟 > 0,
lim$→)W
𝑢
$= +∞ Si 𝑟 = 0,
lim$→)W
𝑢
$= 𝑢
HSi 𝑟 < 0,
lim$→)W
𝑢
$= −∞
Exemple : la raison de la suite arithmétique (𝑢$
) définie par 𝑢
$= 2 − 5𝑛 est −5 < 0. Donc
lim$→)W
𝑢
$= −∞
Propriété : limite d’une suite géométrique Si 𝑞 > 1,
lim$→)W
𝑢
$= Y +∞ 𝑠𝑖 𝑢
H> 0
−∞ 𝑠𝑖 𝑢
H< 0 Si 𝑞 = 1,
lim$→)W
𝑢
$= 𝑢
HSi −1 < 𝑞 < 1,
lim$→)W
𝑢
$= 0 Si 𝑞 < −1, (𝑢
$) diverge et n’a pas de limite.
Exemple : la raison de la suite géométrique (𝑣$
) définie par 𝑣
$= 2 × N
*\O
$est
*\∈ ]−1; 1[. Donc
lim$→)W