L. C. B OUVIER
Analise algébrique. Essai sur les limites des racines des équations littérales
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 16 (1825-1826), p. 54-61
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54 LIMITES-
DES RACINESdonc on veut discuter un raisonnement
qui porte
sur des quan-tités infinies ;
on commencera d’abord parchercher à
le tra-duire en un raisonnement sur des limites. Par ce moyen , on ne manquera
guère
ou deprésenter
la chose d’une manièreplus
claireet
plus rigoureuse,
ou d’en faire ressortir les défauts. C’estainsi,
en
particulier ,
quej’en
ai usé dans la discussionqui précède,
etje
croispouvoir
affirmer que tous ceuxqui
voudront user de cetterecette auront lieu de s’en louer.
Agréez,
etc.Trèves , le 20 mars 1825.
ANALISE ALGÉBRIQUE.
Essai
surles limites des racines des équations littérales;
Par M. L. C. BOUVIER , ex-o.fficier du génie , ancien élève de l’école polytechnique.
LES
analistes ont donné des méthodes diverses à l’aidedesquelles
on détermine les limites des racines réelles des
équations
numé-riques ;
mais il n’est pas à notre connaissancequ’aucun
d’eux sesoit
occupé
du mêmeproblème
relativement auxéquations
littéra-rème. Ce n’est pas là . au
surplus ,
le seul cote parlequel
les élémens pour- raient être améliorés. Mais on trouveplus
court etplus
commode decalquer
à peu
près
les traités élémentaires les uns sur les autres ; et voilapourquoi,
tandis que tant d’autres branches de la science s’étendent et se
simplifient
sanscesse , les traités élémentaires de
géométrie
sont encoreaujourd’hui
à peuprès
tels qu’ils étaient au temps d’Euclide.
- J. D. G.
ÉQUATIONS LITTÉRALES. 55
les. Nous allons montrer comment il peut être résolu pour ces der-
nières,
du moinslorsqu’elles
sont d’undegré impair ,
ou , lors-quêtant
d’undegré pair,
elles ont leur dernier termenégatif.
.
I.Equations de degrés impairs.
Soit
l’équation
du 3.medegré ,
sanssecond terme ;
Posons,
a et P étant deux indéterminées. Il est clair que,
quelles
que soient aet P ,
toute valeur de xqui
satisfera àl’équation (2) ,
substituée dans le
premier
membre de(i)
donnera un résultat de mêmesigne
queP ;
de sorte que toute valeur réelle de x , dans(I),
est nécessairementcomprise , quelle
que soit a , entre deux valeurs de x dans(2) répondant
à des valeurs de P designes
contraires. Tout se réduit donc à
profiter
de l’indéterminationde
a , pour rendre cette
équation (2)
facilement résoluble.En
développant , transposant
etordonnant ,
elle devientOr s
si l’on posecette équation
devientou , en mettant pour a sa
valeur
56
LIMITES DES RACINES
ce
qui donne, sur-le-champ , _
En
changeant
P en-P’ ,
cette formuledevient
Ainsi , quelques valeurs positives qu’on
prenne pour P etP’ ,
lesvaleurs de x données par les formules
(4)
et(5),
substituées dans lepremier
membre del’équation (I) ,
donneront nécessairement des résultats designes contrâires ,
etcomprendront conséquemment
entreelles une racine au moins de cette
équation.
Soit,
en secondlieu l’équation
du 5.medegré ,
sans secondterme
Posons
P , Q , a , b , c
étantindéterminées ,
et Pet Q
étantsupposés
demêmes
signes.
Il est clair que toute valeur de x tirée de(2)
don-nera, par sa substitution dans le
premier
membre de(1),
un ré-sultat de même
signe
que P etQ;
de sorte que toute valeur réelle de x dans(i)
sera nécessairementcomprise , quelles
que soientd’ailleurs a, b , c ,
entre deux valeursde
x dans(2) répondant
à deux
systèmes
de valeurs de Pet Q
designes contraires.
Tout-DES
ÉQUATIONS L I T T É R A L E S. 57
se réduit donc à
profiter
de l’indéterminationde a, b, c
pourrendre cette
équation (2)
facilement résoluble.En
développant , transposant
etordonnant ,
elledevient
Or , si
l’onpose
ce
qui donnera
elle
.deviendra
dans
laquelle présentement
onpeut regarder
a,b ,
c comme con- nus etqui donne
Tom. XVI. 8
58 LIMITES DES RACINES
En donnant
donc
tour à tour à P etQ , dans
cetteformule d’a-
bord des valeurspositives quelconques puis
des valeursnégati-
ves
également quelconques y
les valeursqui
en résulteront pour x ,comprendront
entre elles uneracine ,
au moins del’équation
pro-posée.
On
voit,
par cequi précède que, dans
le7.me degré il
fau-drait
poser
et
supposer
que les indéterminéesP , Q , R
sont toutes trois po- sitives ou toutes troisnégatives.
Onposerait des équations
ana-logues
pour lesdegrés supérieurs.
§.
II.Équations
dedegrés pairs.
En
supposant
constamment ledernier
termenégatif , soit d’abord
l’équation du second degré
Posons
a étant une
indéterminée.
Il est clair que toute valeur de x tirée de cette dernièreéquation
etsubstituée
dans lepremier
membreDES
ÉQUATIONS LITTÉRALES. 59
de
(I) donnera
un résultatpositif ;
et , comme la valeur o donnele résultat
négatif
-q , il s’ensuitqu’il
y aura entre o et la va-leur dont il
s’agit
une racine réelle del’équation (i).
En
développant , transposant
etréduisant , l’équation (2) devient
d’où
de
sorteque , quelque
valeurpositive
ounégative qu’on
donneà l’indéterminée a , une des racines de
l’équation (i)
seratoujours comprise
entre o et la valeurqui
en résultera pour x.Soit ,
en secondlieu, l’équatiou
duquatrième degré
Posons
a , b , c, P
étant des indéterminées. Il est clairque, quels que
soient lessignes
de a,b,
c, pourvuqu’on
prenne Ppositif,
toute va-leur de x tirée de
l’équation (2)
etsubstituée dans
lepremier
membre de
(i)
donnera un résultatpositif;
et comme, d’un au-tre
côté,
la substitution de o dans ce mêmepremier
membredonne
le résultat
négatif
-s , il s’ensuit quel’équation (t)
aura an moinsune racine réelle entre o et cette valeur de x.
En
développant , transposant , réduisant
jetordonnant , l’équa-
tion
(2) devient
60 LIMITES DES RACINES
DESEQUATIONS LITTERALES.
En
posant
ce
qui donne
l’équation (3) deviendra simplement
dans
laquelle présentement
onpeut regarder
a,b , c
comme connus,et
qui donne
En
prenant
donc pour P un nombrepositif quelconque ,
il y auraentre o et la valeur
qui
en résultera pour x une racine au moins del’équation (I).
On
voit,
par cequi précédé,
que , pour le sixièmedegré,
ilfaudrait poser
et supposer
positives
les deux indéterminées P etQ.
Onposerait
des
équations analogues
pour lesdegrés supérieurs.
GÉOMÉTRIE ÉLÉMENTAIRE.
Théorèmes
surles polygones ;
Par M. C. C. GERONO.
THÉORÈME. si,
Par unpoint quelconque de l’espace,
on con-duit des droites de
longueur arbitraire , respectivement parallèles
aux côtés d’un
polygone rectiligne fermé quelconque , plan
ou gau-che ; ce point
sera le centre degravité
d’unsystème
de massesplacées
aux extrémités de cesdroites ,
etrespectivement
propor- tionnelles auxrapports
deslongueurs
des droites aux extrémitésdesquelles
elles se trouvent situées auxlongueurs
des côtésdu po- lygone auxquels
ces droites sontparallèles.
Démonstration. Soient
représentés
parP, Pl, P" ,
... lespoids
dont il