Analise élémentaire. Sur le développement en fraction continue des racines des équations numériques du second degré
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 14 (1823-1824), p. 324-334
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324
ANALISE ÉLÉMENTAIRE.
Sur le développement
enfraction continue des racines des équations numériques du second degré;
Par M. ***.
RACINES
ON
sait que toute racine d’uneéquation numérique
du seconddegré est développable
en une fraction continuepériodique ,
soit immé-diatement soit
après
un certain nombre de fractionsintégrantes ,
et
qu’à
l’inverse la valeurcomplète
d’une telle fraction esttoujours
racine d’une
équation
du seconddegré, qui peut toujours
en êtredéduite.
Mais l’habitude où l’on est de n’admettre que des
fractions intégrantes
dont le numérateur estl’unité,
fait que souvent , dans ledéveloppement
des racines d’uneéquation
du seconddegré
enfraction
continue ,
lapériodicité
ne se manisfeste quetrès-tard,
soit parce que les.
périodes
sontprécédées
d’ungrand
nombre defractions
intégrantes qui
leur sontétrangères ,
soit parce que cespériodes
elles mêmes sontcomposées
d’ungrand
nombre de tellesfractions, soit
enfin parce que ces deux circonstances ont lieu à la fois.Soit)
parexemple l’équation
du seconddegré
en la traitant par la méthode de
Lagrange,
il faut calculer huittransformées
325 transformées avant de
pouvoir
reconnaître lapériodicité
du déve-loppement
de x en fractioncontinue,
et l’on obtient finalement-et encore ici le
développement
est-il immédiatementpériodique.
Supposons
que, lapériodicité
ne se manifestant ainsi que d’une manièretardive,
on veuilledéterminer
, avec uneapproximation
convenue à
l’avance,
la valeur de x dont on a ledévelop-
pement ;
il pourra arriver de deux chosesl’une ;
ou bien ledévelop-
pement
convergera assezrapidement
pourqu’on
ait atteintl’approxi-
mation désirée avant d’avoir
épuisé
lapremière période , auquel
casla
périodicité
ne sera d’aucun secours ; ou bien la convergence sera peurapide,
et alors on seraobligé
de calculer ungrand
nombrede
réduites ,
avant d’en rencontrer unequi remplisse l’objet qu’on
a en vue; et c’est en
particulier
cequi
arrive dansl’exemple
quenous avons choisi.
- Les réduites consécutives sont en
effet,
ce
qui donne
comme l’onsait ,
pour la limite de l’erreurqui
peut affecter la dernièred’oit l’on voit
qu’en
s’arrêtant à la sixième on n’est pas sûr de ne fairequ’une
erreur moindrequ’un
millionième d’unité.Tom. XIV.
43
En mettant , au
contraire
laproposée
sous cetteforme
on en tire
sur-le-champ
développement
immédiatementpériodique ,
où toutes les fractionsintégrantes
sontégales,
cequi
facilitebeaucoup
le calcul des réduites.Car soient
P Q
etP’ Q’
deux réduites consécutivesquelconques ,
onaura
Mais,
en outre, ces réduitesconvergeront beaucoup plus rapidement
que celles que nous avons obtenues ci-dessùs. Si on les
forme,
eneffet, d’après
la formule que nousvenons d’écrire,
etqu’on place
en
regard
leurs différencesconsécutives ,
on obtiendra le tableausuivant
d’où il est aisé de voir
qu’ici
laquatrième
réduite estdéjà
beau-coup
plus approchée
que ne l’était lasixième
dans ledéveloppe-
ment
précédent.
On
voit,
par cequi précède,
quesi
tSECOND DEGRÉ. 327
sont trois
réduites consécutives ,
on aurad’où on conclura
c’est-à-dire que les numérateurs
ainsi
que les dénominateurs des réduitessuccessives
forment une suiterécurrente,
dont l’échelle de relation estcomposée
des deux termes 7 et 2 ; enconséquence
dequoi
on trouve, par les théories connues, pourla
réduitegénérale
du rang n.
et
pour sa différence avec lasuivante ,
ou la limite de l’erreurqui
l’affecte- A l’aide de ces
formules’,
on trouveraimmédiatement
, et sanspasser par le calcul des réduites intermédiaires que, par
exemple,
la dixième réduite est
c’est-à-dire,
et
qu’elle
n’est pas fautive de lafraction
de sorte due , dans son
développement
endécimales ,
on peutcompter,
en toute
sûreté ,
sur les 13premiers
chiffresaprès
lavirgule.
Généralement ,
si l’on al’équation
du seconddegré
où nous supposons p
et q
entierspositifs,
on en tirerad’abord
et , par
suite ,
développement qui
finiratoujours
par devenir convergent ,quand
bien
même p
seraitplus grand
que q ; mais dont la convergencesera d’ailleurs d’autant
plus rapide que
pet q
seront deplus grands
nombres et
qu’en
même temps lafraction p
seraplus
pe- tite. C’est cequ’on aperçoit
clairement en observantqu’ici
la n.meréduite est
DEGRÉ. 329
et que sa différence avec la suivante ou la limite de
l’erreur qui
l’affécte est
Mais,
touteéquation du
seconddegré
dont les deux racines sontréelles ne saurait être mise
immédiatement sous
la formede
manière du moins que les deux nombres p et 9 soient entierspositifs très-grands ,
et le dernierbeaucoup plus grand
quel’autre ;
et
conséquemment
une de ses racines ne saurait être mise immé- diatement sous la formeavec les mêmes
conditions. Voyons
dond cequ’il
y aura àfaire, lorsque l’équation
seraquelconque.
- Pour
plus
degénéralité ,
admettons un coefficient aupremier
terme , et soit la
proposée
RACINES
A, B, C
étant des nombresentiers ,
et les deux dernierspouvant
être indistinctement
supposés positifs
ounégatifs.
Enmultipliant
cette équation pàr n2A,
où n est un nombre’ entierarbitraire,
ou
négatif , l’équation
résultante pourra être mise sous cettetourne
puis,
souscelle-ci,
où k est un autre nombre entier
arbitraire.
Endéveloppant
etordonnant
parrapport à nAx2013k ,
cetteéquation
deviendraen
posant
doncnons aurons
d’où
et par suite
tout
se réduit donc àprofiter de l’indétermination
des deux nom-br es n et
k ,
ponr faire en sorte que pet q soient
deux nombrespositifs
lesplus grands possibles y
de- manière que q soit leplus
grand
des deux.DU SECOND DEGRÉ.
331D’abord, quelque
valeurpositive
ounégative qu’on
donneà k,
pourvu que Fon prenne n de même
signe
que B et d’une gran- deur suffisante , on pourratoujours
rendre qpositif ,
et sigrand
-
qu’on
le voudra.En
secondlie ,
si l’onremarque
quel’équation
n’est autre chose que la
proposée
dont on auraitmultiplié
lesracines par
nA,
on en concluraqu’à
moins que cette dernière n’ait ses deux racinesimaginaires,
il doit yavoir,
pourvu toute-fois
qu’on
aitpris
n assezgrand ,
un certain nombre de valeursentières
k, k’ , k" ; ...
de xqui
donnent des résultatsnégatifs ,
et par
conséquent
ppositif ;
il nes’agira donc
que deprendre pour k
celle des deuxplus
voisines des résultatspositifs qui donnera
une
plus grande
valeur à q.Soit,
parexemple, l’équation
Nous aurons
ici A=3 , B =-I2 , C=II ,
cequi
nous donneraA cause de
B négatif ,
il conviendra deprendre n négatif aussi ;
faisons-le donc
égal
à -I0; nous aurons ainsiIl est clair que, pour rendre p
positif,
il faudraprendre k
né-gauf ; mais ,
afin que q soitpositif aussi,
il faudraque k
n’excèdepas 59.
En neplaçant
ici que les substitutions de-40 à -45 ,
les332
RACINES
seules
qui puissent
offrir des résultatsutiles ,
nousobtiendrons
le tableau suivant :k=-40 , q=40 ,
p=-I00 ,-4I , 38 , - 6I ,
-42 , -36 , - 24 ,
-43 34
+ II ,--44 32 , + 44 ,
-4.5 ,. 30 , + 75 .
Cn voit que la valeur
k=-43
est cellequ’il
fautadopter, puis- qu’en
même tempsqu’elle
rend p et fipositifs #
elledonne p q ;
en faisant
donc,
dans la formulegénérale
n=-I0 , A=3 , k=-43 ,
p=II ,q=34 ,
nous aurons, pour le
développement de
l’une desracine
de laproposée,
Si nous eussions
fait n=7 ,
nous aurions eufaisant alors
pour k
les substitutionsde
5o à55 ,
nous aurions euk=50 , q=I6 , p=+83 ,
5I , I8 , +66,
52 ,
20 ,+47 ,
53 ,
22 ,+26 ,
54 , 24 ,
+3 ,
55, 26,
-22 ;d’où Fon voit
qu’ici
la valeur de kqu’il
fautadopter
comme ren-dant
DEGRÉ.
333dant p le
plus petit possible
parrapport à
qest k=54 ; faisant
doncn=7 ,
k=54 , p=3 , q=24 ,
et substituant dans la formule
générale,
nous auronsdéveloppement plus simple
etplus convergent
que leprécédent ,
etdans
lequel l’emploi
des troispremières
fractionsintégrantes
suffitpour ne pas rendre la valeur de x fautive d’un dix millionième d’unité.
Le
rapprochement
des deux résultatsauxquels
nous venons deparvenir
prouve donc quesi ,
engénéral , il
estavantageux
deprendre
un
grand
nombre pour n, la nature individuelle de ce nombre influebeaucoup
aussi sur laconvergence
dudéveloppement ,
tellementqu’un plus petit
nombre peutquelquefois
le rendreplus convergent
quene le
pourrait
faire unplus grand.
La même
équation traitée
par laméthode
deLagrange,
donnedéveloppement
danslequel
il fautadmettre
dix fractionsintégrantes
au
moins y
pour que_la
valeur de x ne soit pas fautive d’un millionième d’unité.Dès
qu’on
a ledéveloppement
de l’une des racines de la pro-posée ,
rien n’estplus
facile que d’obtenir celui del’autre ;
leursomme étant en effet - B A ou - nB nA , cette dernière doit avoir pour
expression
Tom XIV.
44
334 CARRÉ
On doit
remarquer ,
ausurplus / que ,
bien que ledéveloppe-
ment de l’une des racines d’une
équation
du seconddegré
soitrationnel
ce n’en est pas moins une fonctionbiforme ,
comme cellesqui
renferment un radical du seconddegré ; puisqu’au
moyen dece
développement
onpeut
remonter àl’équation
dont il estracine,
et
assigner
ensuite l’autre racine de cetteéquation.
Un tel déve-loppement exprime
doncimplicitement
les deux racinesde
laproposée ,
bienqu’il puisse
n’être proprequ’à
l’évaluation de l’une d’elles.GÉOMÉTRIE ÉLÉMENTAIRE.
Démonstration d’un théorèmeénoncé dans le Philosophical Magazine, pour septembre 1823 ;
Par M. GERGONNE.
EUCLIDE
et laplupart
desgéomètres
de nosjours,
pour démontrer lapropriété
des carres construits sur les troiscôtés
d’untriangle rectangle,
tirent des droitesdes
sommets des deuxangles aigus
dutriangle
dont ils’agit
atix sommetsopposés
des carrés construits surles deux côtés de
l’angle droite
et abaissent en outre du sommetde ce dernier
angle
uneperpendiculaire
surl’hypothénuse.
Dans le numéro de
septembre
I823 duPhilosophical Magazine (pag. 236),
M. J. HAMETT propose de démontrer que ces trois droitesse coupent
en un mêmepoint:
c’est là une chose très-fa-cile ,
comme on va le voir.Soient C le sommet de
l’angle droit,
A celui duplus grand
des deux