D E M AIZIÈRE
Analise élémentaire. Considérations propres à fournir, dans un grand nombre de cas, des limites extrêmes, très-approchées, des racines des équations numériques
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 3 (1812-1813), p. 41-46
<http://www.numdam.org/item?id=AMPA_1812-1813__3__41_0>
© Annales de Mathématiques pures et appliquées, 1812-1813, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de Mathématiques pures et appliquées » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale.
Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
4I
ANALISE ÉLÉMENTAIRE.
Considérations propres
àfournir , dans
ungrand
nombre de
cas ,des limites extrêmes , très-approchées ,
des racines des équations numériques ;
Par M.
DEMAIZIÈRE , professeur de mathématiques des Pages de LL. MM.,
etprofesseur de mathématiques spéciales
au
lycée de Versailles.
LIMITES DES RACINES
DESÉQUATIONS.
I.
ON
sait quel’emploi
des dérivées successivesconduit,
d’unemanière sure , au nombre entier immédiatement
supérieur
à laplus grande
racineadditive
d’uneéquation ;
que cette méthode est très-rapide,
si cetteplus grande
racine est unpetit nombre ;
maisqu’elle
devient
très-pénible ,
et pour ainsi direimpraticable , lorsqu’au
con-traire
laplus grande
racineadditive
est ungrand nombre,
sur-tout si
l’équation
est d’undegré
un peu élevé.La méthode que
je
vais exposer pourra sembler moinsgénérale ;
mais elle est
beaucoup plus rapide,
dans le cas où laplus grande
racine additive est un
grand
nombre. Elle est fondée sur un théorèmegénéralement
connu ; elle n’en est , enquelque
sorte, que ledévelop-
pement ;
et elle est d’ailleurs si variéequ’elle peut
être considéréecomme satisfaisant à tous les cas.
IL Une
équation quelconque X=o, peut
êtrereprésentée
commeil suit :
-Pi
étant sonpremier
coefficientsoustractif
et-Pk
soc coef-Tom. III. 6
42
LI,-,IITEi S
DESRACINES
ficient soustractif le
plus éloigné
de zéro. On sait que) dans cetétat de
choses,
on doit avoirQuoique
ladémonstration
de cetteproposition
ne soitpas difficile,
et
qu’elle
se trouve dansplusieurs
ouvragesélémentaires ;
comme ons’est
quelquefois mépris
sur le sens des mots , et sur lavéritable interprétation
durésultat ;
on ne trouverapeut-être
pasmauvais
que
je reproduise
ici cettedémonstration.
On aura
si,
L étantsubstituée
à x , dansX=o ,
le résultat estadditif,
et si les résultats ultérieurs conservent le
signe +,
pour tout nom- bresubstitué >L. Or,
de la somme des additifs de(1),
laplus petite
valeur estm ;
et de la somme dessoustractifs ,
la valeur laplus éloignée
de zéro estvaleur
qu’elle aurait,
eneffet ,
sichaque
terme était soustractifdepuis
lepremier
soustractif-Pixm-i,
et s’ils avaient tous pour coefficiens le coefficient-Pk
leplus éloigné
de zéro. x sera doncL, si,
pour le nombreL,
et pour toutnombre supérieur a L,
on aDans cette
relation ,
lepolynôme Lm-i+Lm-i-2+L...+I
est le
quotient
de la division deLm-i+I-I
parL-I; donc
la con-dition
(4)
seraremplie,
si la suivante est satisfaiteCette dernière
peut
êtremise
sous cette autre formeet l’on voit
que
la condition(6)
sera satisfaite parL,
et par toutnombre supérieur à L,
si l’on a seulementDES ÉQUATIONS. 43
pourvu toutefois que L soit trouvé > i ; sans
quoi
larelation (7) pourrait
ne pas entraîner la relation(6).
La relation(7) ,
et Con-séquemment
toutes lesprécédentes
seront doncsatisfaites, (
sauf l’ex-ception qui vient
d’êtreindiquée),
si l’on aou
ou encore
or, cette dernière condition sera
remplie
par Let , à fortiori,
partout
nombre plus grand que L,
si l’on a seulementou
ou enfin
Maintenant,
pour L et pour toutnombre >L,
la relation(10)
sera
satisfaite ,
ainsi que chacune desprécédentes, jusqu’à
la rela-tion
(7) ;
et, parce que(t3)
donneL>I,
les mêmes nombresqui
satisferont
à (10)
satisferont aussi à(6),
et parconséquent à
larelation
(4) ;
doncIII.
Voici présentement
diverses observations propres àdéduire
decette formule une limite
très-approchée
de laplus grande
racineadditive ,
même dans les casqui paraissent
les moins favorables.I.° Si le
premier
coefficient soustractif-Pi
étaitprécédé
d’uncoefficient
additifPh,
telqu’on
eût44 LIMITES DES
RACINEScomme alors le binôme
Phxm-h-Pixm-i
seraitadditif , pour
toute valeur de x>I; onpourrait
faire abstraction dusigne
-qui précède Pi,
et considérer commepremier
coefficient soustractif lepremier -Pi,
dessuivans, qui
ne se trouveraitprécédé
d’aucuncoefficient additif au moins aussi
éloigné
de zéro.2.° Si
-Pk,
coefficient soustractif leplus éloigné
dezéro ,
étaitprécédé
d’un coefficient additifPg,
telqu’on
eûton
pourrait,
a cecoefficient,
substituer lepremier -Pk,
des sui-vans, que ne
précéderait
pas un coefficient additif au moins aussiéloigné
de zéro.3.°
Si ,
le second terme étantnégatif ,
lepremier
trinômexm-P1xm-1+p2xm-2,
mis sous la formexm-2(x2-P1x+P2),
avait ses deux dernières racines
imaginaires ;
cequi
arriveraitsi
l’on avait
P2I4P2;
ce trinôme resteraitadditif, quelque valeur
réelle
qu’on
donnâtà x ;
onpourrait
donc faire abstraction dusigne
- du second terme , etprendre
tant pourpremier
coefficient sous- tractif que pour coefficient soustractif leplus éloigné
dezéro, ceux des
sui-vans
qui
satiferaient à ces conditions. Aquoi
on doitajouter qu’on
pour-rait,
àl’égard
de cesderniers,
faire usage des deux remarquesprécédentes.
4.°
Si-Pixm-i ou -Pkxm-k pouvaient
êtrecompris ,
commeseconds termes, dans des trinômes à racines
imaginaires ’
onpourrait
faire ahstraction des
signes
-qui
lesaffectent ,
et les considérercotnme additifs.
5.° Si l’un ou l’autre des termes
-Pix-mi, -Pkxm-k peuvent
êtrecompris
dans un groupe de termes rendusadditifs,
par une subs- titution très-inférieure à celle que donnel’usage
de laformule ,
mêmemodifiée , L=1+Pk ;
alors ces termes devront tous être considéréscomme s’ils
étaient positifs,
et il faudra lesremplacer
par des termesDES
ÉQUATIONS. 45
choisis
dans les deuxparties
restantes dupremier
membre del’équation.
6.°
Enfin,
si l’onpouvait décomposer
lepremier
membre deX=o en
plusieurs
groupes rendusrespectivement
additifspar L1, L2, L3 ,.... tous I+Pk;
on serait sûr que x devrait êtreinférieur au
plus grand
de tous lesnombres LI’ L2, L3,...
IV. EXEMPLEI. Soit
l’équation
On sait que la formule
indiquée
par Lacroix donneraitL=40I.
Le
premier
usage de la formuleI+Pk
donne L=2I. Onpeut
modifier cette limite en écrivantl’équation (i)
comme il suitor, comme le binôme 10x4-I0x3 est
toujours additif,
pourx>I,
la formule
I+Pk
donne L=I+400
ou L=6.On peut encore écrire la
proposée
sous la formeet , comme le
4..c
terme est rendu additif parx=4,
on aL=4.
Enfin la
proposée peut
être écrite comme il suitet, comme le trinôme
x2-80x+I700
a ses racinesimaginaires
ona L=I.
EXEMPLE II. Soit
l’équation
Le
premier emploi
de la formuleI+Pk
donneL=4000I. Mais,
en écrivant la
proposée
sous la formecomme les racines du trinôme
x2-30x+226
sontimaginaires,
onpourra
prendre L=I+40000
ou L=I6.On
peut
encore écrire laproposée
comme il suit :46 ÉQUATIONS
x, par ce
qui précède,
devant être >6, onpeut
taire abstraction du terme34x2(x2-1000 34), toujours additif,
pour toute valeur de x au-dessus de cettelimite;
on pourra doncprendre L+1+40000,
pourvu que cette valeur ne soit pas inférieure
à 6 ;
ellepeut
doncêtre
admise,
car elle donne L=I0.EXEMPLE III. Soit
l’équation
Ce cas est un des
plus
favorables à la méthode des dérivées suc-cessives, qui
donne bientôt L= 2. Lepremier
usage de la formuleI+Pk
donneL=4 ; mais,
en mettant laproposée
sous la formeon trouve L=3.
Ainsi,
dans les cas même lesplus défavorables,
la méthode que
je
viensd’exposer
ne le cèdeguère
à celle des dérivées.Je ne dirai rien de la limite des racines
soustractives 3
dont la recherchepeut toujours ,
comme l’onsait,
être ramenée à cequi précède.
ANALISE TRANSCENDANTE.
De l’intégration des équations linéaires d’un ordre
quelconque, à coefficiens constans, dans le
casdes
racines égales ;
Par M. F. M.
À
M. LE RÉDACTEUR DESANNALES.
MONSIEUR,
ON
saitqu’en procédant à l’intégration
deséquations linéaires , S
coefficiens constans , la