B RET
Analise algébrique. Théorèmes nouveaux, sur les limites extrêmes des racines des équations numériques
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 6 (1815-1816), p. 112-122
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112
ANALISE ALGÉBRIQUE.
Théorèmes
nouveaux , surles limites extrêmes des racines des équations numériques ;
Par M. BRET, professeur de mathématiques à la faculté
des sciences de l’académie de Grenoble.
LIMITES DES RACINES
POUR
rendre la théorie queje
vaisdévelopper plus
facile àsaisir, je
crois convenable del’appliquer
à unexemple particulier.
Rienne sera
plus
facile ensuite que del’exposer
d’une manièregénérale.
Soit donc
l’équation
dug.me degré
dans
laquelle
lessignes
sontsupposés
enévidence ;
etproposons-
nous d’obtenir une limite
supérieure
de ses racines.:Nous remarquerons d’abord que,
quels
que soient A et m , on aou, en
posant
pourabréger
x-I=y d’oùx=I+y
Cela
posé, appliquons
la transformation(2)
à tous les termespositifs
del’équation (I),
et nous auronsDES ÉQUATIONS.
II3Introdui ces
développemcns
dansl’équation (i) ,
rassemblant lesterm tes des mêmes
puissances de x ,
et écrivant lespremiers
ceux de ces termes dont le coefficient renferme une
partie négative,
on obtiendra la transformée
Or ,
il est clair que , pourvuqu’on
neprenne
pas ynégatif
ou,ce
qui
revient an rnême , xpositif plus petit
quel’unité,
les termesde la seconde
ligne
donneronttoujours
un résulsatpositif quelque
autre valeur
qu’on puisse
d’ailleursprendre pour x ; donc ,
pour que toute autrevaleur ,
mise pour x dansl’équation (I) ,
ne donnepoint
un résultatnégatif,
il suffituniquement qu’elle
nerende point négative
lapremière ligne
del’équation (3) ,
cequi
arriverainfail-
liblement si elle ne rend
négatif
aucun des termesqui
lacomposent.
Cette condition sera
évidemment remplie y
si l’on fait en sorteque les binômes
soient
positifs ;
or , c’est cequi
arriveranécessairement ,
si l’onne
prend
pas y ou x2013I moindre que laplus grande des, fractions
II4 LIMITES DES RACINES
ou , ce
qui
revient au même , si l’on neprend
pas xmoindre
que leplus grand
descinq
nombresce
qui
fournit larègle suivante.
THÉORÈME
I. Enajoutant successivement à
l’unité une suitede fractions ayant
pour numérateurs lescoeeciens négatifs
d’uneéquation proposée , pris positivement ,
et pour dénominateurs lasomme de tous les
coefficiens positifs qui
lesprécèdent respcctive-
ment , le
plus grand
des nombres résultans pourra êtrepris
pour limitesupérieure
des racines de cetteéquation.
Il est entendu au
surplus
que , dans lapratique,
il suffira deconsidérer le
plus grand
coefficient danschacune
des séries de termesnégatifs.
Appliquons
cetterègle à
larecherche
d’unelimite supérieure des
racines de
l’équation
cette
Jimite
sera leplus grand des
deuxnombres
ainsi,
cettelimite
sera4.
Si
l’on
veutobtenir
lalimite inférieure des mêmes racines;
onDES ÉQUATIONS.
115remarquera qu’en changeant
lessignes
des racines de laproposée,
elle devient
or, par la
règle ci-dessus ,
on pourraprendre
pour limitesupérieure
des racines de cette dernière le
plus grand
desnombres
ainsi,
cette limite sera 7 ; d’où il résulte que toutes les racines réelles de laproposée
sontcomprises
entre+4 et -7.
La méthode
vulgaire , indiquée
par M. Lacroix dans sesélémens ;
donne pour ces limites
+175
et-II6;
la méthodeplus parfaite
de
Lagrange, adoptée
par M.Francoeur ,
donne+20
et-II6,
on voit par là combien la nôtre leur est
préférable.
Je ne dis riende la méthode des dérivées
successives ,
attribuée àMac-Laurain, laquelle
n’estqu’un
tâtonnement assez laborieux.Reprenons
la transformée(3). En
vertu dela
formule(2)
on aMais,
en vertu de la mêmeformule
les termesayx5
etayx2 peuvent
être
développés
comme ilsuit :
ce
qui donnera,
en substituant etordonnant,
II6
LIMITES DES RACINES
Mais
on aura encore, en vertu de la même formule(2),
ce
qui donnera;
en substituant de nouveauPar
de semblablestransformations ;
on trouveraEn ajoutant
ensemble tous cesrésultats,
ilviendra
=ayx
DES ËQU AT ION S.
117substituant
cette valeur dansl’équation (3), elle prendra
la formeque voici :
Or,
il est clair que, pourvu que y soitpositif ,
ou que x soitplus grand
quel’unité,
la dernièreligne
de cetteéquation
seratoujours positive ;
il suffiradonc ,
pour que tout sonpremier
membre lesoit,
de donnerà y une
valeurpositive qui
ne rendenégatif
aucundes coefficiens des termes en x; or, comme tous les termes
qui
composent
chacun de ces coefficiens sontpositifs excepté
ledernier,
il.
suffira,
pour satisfaire à cettecondition,
deprendre
y tel que dans aucun de ces coefficiens lepremier
terme ne soit moindreque le
dernier ,
cequi
revient à faireII8
LIMITES DES RACINES
le
signe >
n’excluant pasl’egalltë ;
or , cela se réduitévidemment
à
prendre x
au moins aussigrand
que leplus grand
des nombresce
qui
fournit cette seconderègle :
THÉORÈME
II.Si, après
avoirdivisé successivement
chacun descoefficiens négatifs
d’uneéquation
par lecoefficient
dupremier
terme, on
extrait
dechaque quotient
une racine dont ledegré
soitle nombre des ternies
positifs qui précèdent
lecoefficient négatif
dont il
s’agit,
leplus grand des
nombresqu’on
obtiendra enaug-
mentant chacune de ces racines d’une unité pourra être
pris
pour lirnitesupérieure
des racines del’équation proposée.
Il est entendu au
surplus
que , dansl’application
de cetterègle,
comme dans celle de la
précédente,
il suffira d’avoirégard
auplus grand
coefficientnégatif
dechaque
série de termes consécutivementnégatifs.
En faisant
l’application
de cetterègle à 1-’équation déjà prise
pourexemple,
on trouvera ,pour
la limite des racinespositives
leplus grand
desnombres ,
et pour la limite des racines
négatives prise positivement,
leplus grand
des nombresc’est-à-dire,
que ces deux limites seront+5
et -7. On voit quecette
règle
rentre dans cellequ’indique
M. Franc0153ur.DES ÉQUATIONS.
II9Au lieu de faire abstraction des termes
intermédiaires
despoly-
nômes en y
qui multiplient
les diversespuissances
de x, dans ré-quation (4),
onpeut
y avoirégard
etchercher
à rendre cespolynômes
touspositifs
parl’application
du Théorème1 ;
on verrasur-le-champ qu’il
faut pour celaprendre
y au moinségal
auplus grand
des nombresce
qui
revient àprendre x
au moinségal
auplus grand
-desnombres
c’est-à-dire, qu’on peut prendre
pour limitesupérieure
des racines leplus grand
des nombresqu’on obtient
enajoutant
à deux unitésune suite de
fractions ayant
pour numérateurs les divers coefficiensnégatifs pris positivement ,
et pour dénominateurs la somme desproduits
des coefficienspositifs qui
lesprécèdent respectivement,
et de droite à
gauche ,
par lespuissances
successives dedeux , à partir
de sapuissance zéro,
ou de l’unité.Mais ,
de même que nous avonsappliqué
leThéorème I
à l’é-quation (4),
pour en conclure cedernier ,
nous pouvonségalement
lui
appliquer celui-ci ,
et nous en conclurronsqu’en
yprenant pour
y leplus grand
des nombresI20 LIMITES DES RACINES
ou, ce
qui revient
aumême ;
enprenant pour
xle plus grand
des
nombres
on aura une limite
supérieure
des racines decette équation ;
c’est-a-dire
qu’on peut prendre
pour limitesupérieure
des racines d’uneéquation proposée
leplus grand
des nombresqu’on obtient
enajoutant
à trois une suite de fractions
ayant
pour numérateurs les coefficiensnégatifs
de laproposée , pris positivement,
et pour dénominateurs la somme desproduits
des coefficiens’positifs qui
lesprécèdent
DES ÉQUATIONS.
121respectivement,
de droite agauche ,
par lespuissances
successives detrois , à partir
de sapuissance zéro , c’est-à-dire ,
de l’unité.On
péut pareillement appliquer
cette dernièrerègle
à rendrepositifs
les coefficiens fonctions de y del’équation (4) ,
et l’ontrouvera que tout se réduit à ne pas
prendre x
moindre que leplus grand
des nombreset, comme rien ne limite ce
raisonnement,
on pourra diregéné-
ralement
qu’on
rendrapositif
lepremier
membre del’équation (4)
et
conséquemment
del’équation (I) ,
enprenant
pour x leplus grand des.
nombresn étant un nombre entier
positif quelconque. De là résulte
cette nouvellerègle.
THÉORÈME
III. Enajoutant
successivement à un nombre entierpositif
arbitraire une suite defractions ayant
successivement pour numérateurs lescoefficiens négatifs
d’uneéquation proposée, pris
positivement,
et pour dénominateurs la somme desproduits
descoefficiens positifs qui
lesprécèdent respectivement ,
de droite àgauche ,
par lespuissances
successives du nombrearbitraire , à
partir
de vapuissance
zéro ou del’unité ;
leplus grand
des nombresI22
GÉNÉRATION
résultans pourra être
pris
pourlimite supérieure des racines
decette
équation.
Observons,
i.0 qae ce théorème renferme le Théorème7,
commecas
particulier :
c’est celui où le nombre arbitraire estl’unité ;
2.que y dans son
application ,
comme dans celle decelui-là,
il suffitde faire entrer en considération le
plus grand
des coefficiens que renfermechaque
série de termes consécutivementnégatifs ,
de sortequ’on
n’a pasplus
de nombres à calculerqu’il n’y
a de cesséries ;
3.°
qu’enfin,
enprenant
successivement pour le nombre arbitraire1 ,
2, 3,....
on trouvera Souvent une limiteminimum,
inférieurea celle que donnerait
l’application
du Théorème 1-GÉOMÉTRIE DES SURFACES COURBES.
De la génération des paraboloïdes elliptique
ethyperbolique;
Par M. BÉRARD , principal
etprofesseur de mathématiques
du collége de Briançon, membre de plusieurs sociétés
savantes.
TOUTE parabole, rapportée à
deux axesquelconques, formant
entre eux un