C HARLES B ABBAGE
G ERGONNE
Analise algébrique. Des équations fonctionnelles
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 12 (1821-1822), p. 73-103
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73
ANALISE ALGEBRIQUE.
Des équations fonctionnelles ;
Par M. CHARLES BABBAGE , de la société royale, secrétaire de la société astronomique de Londres (*).-
( Extrait)
Par M. G E R G O N N E.
EQUATIONS FONCTIONNELLES.
SOIT proposé
de déterminer unecourbe MM’M"
par lapropriété
que voici:
(*) L’intéressant mémoire dont on va donner une idée succincte se trouve
imprimé à la suite d’un Recueil
d’exemples
dél’application
du calcul auxdifférences
finies ; par M. J. F.W. HERSCHEL ( Cambridge,
1820 ). Il porte la date du 20, octobre 1820.Tom. XII, n.° III, I.er septembre I82I.
I074 ÉQUATIONS
0,
A sontdeux points fixes
sur unedroite indéfinie; de
l’unquelconque
M despoints
de la courbe on a abaissé uneperpen-
diculaire MP sur cette droite. On
a
ensuiteporté,
sur la mêmedroite, à partir,
dupoint O, savoir; à droite ,
unelongueur
OP’quatrième proportionnelle
àOP 3 OA , AP ,
et agauche
une lon-gueur OP" troisième
proportionnelle
à AP et OA. On a élevé ensuite a la droite indéfinie enP’,
P" desperpendiculaires
terminées àla courbe en
M’, M";
et on demande -que ,quel que soit d’ailleurs
le
point
M de lacourbe ,
on aittoujours
lerectangle
construit surOA et
M’P’,
moins lerectangle
construit sur OP etM"P", égal
au
rectangle
.construit sur OA et OP.En
prenant
notre droite indéfinie pour axe des x, lepoint 0
pour
origine ,
les xpositives à
droite de cepoint ,
etreprésentant
par a
lalongueur
constanteOA ,
nous auronsOP=x , AP=x-a,
d’où nous conclurons
Si donc nous
prenons généralement
pouréquation
de lacourbe
cherchée
nous aurons
mais ,
par la condition duproblème,
on doit avoirdonc
Voilà
une de ceséquations que
M.Babbage appelle équations’
75
fonctionnelles ;
et on voitqu’il
nes’agit
pas de larésoudre ,
dansle sens
qu’on
attachevulgairement
a ce mot ; c’est-à-direqu’il
nes’agit
pas d’entirer
la valeur de x ; cequi
serait d’ailleurs im-possible ;
maisqu’il s’agit
seulement d’en faire usage pour découvrir la forme de la fonctiondésignée
par03C8.
Onconçoit
en effet quecette forme une fois connue , il ne
s’agira plus
que de faire unesemblable fonction de x et de la substituer dans
l’équation 03B3=03C8(x),
pour obtenir
l’équation
de la courbe cherchée.On
conçoit qu’au
lieu d’une seuleéquation
devant déterminer la forme de lafonction 03C8,
onpourrait
demander de déterminer la forme de deux fonctions et ~, ou même d’unplus grand nombre,
à l’aide de deux ou d’unplus grand
nombred’équations qui
les contiendraient. Onconçoit
aussiqu’au
lieu d’affecter uneseule
variable x,
ces fonctionspourraient
en- affecter unplus grand
nombre. On
conçoit
enfin que les.équations
, aulieu d’être algé- briques, pourraient
être différentielles ou aux,différences,
ou mêmed’une forme transcendante
quelconque, N’ayant
d’autre dessein icique de donner une idée très-sommaire de ces sortes de
recherches,,
nous nous renfermerons strictement dans ce
qu’elles
offrent deplus
élémentaire.Reprenons
notreéquation
en v
changeant x
ena(x-a) x
, réduisant et chassant les
dénomi-
nateurs, elle devientfaisant encore dans celle - ci le même
changement
de x ena(x-a) x
, elle
deviendra, après
les, réductionsanalogues
76 ÉQUATIONS
éliminant donc,
entre .ces troiséquations,
les deux fonction.comme
deux
inconnues . l’éauation résultante serad’où
puis
donc que nous avonspris
pourl’équation
de lacourbe cherchée y=03C8x;
cetteéquation
seraainsi la courbe cherchée est une
hyperbole qui
passe parl’origine
et dont les
asymptotes, reectivement parallèles
aux axes descoordonnées coupent
l’une laxe des x à une distance a à droite del’origine
et l’autre l’axedes y
à ’la même distance a au-dessous
de cetteongine.
Le succès des transformations
qui‘
nous ont conduit à la solution duproblème
que nous nous étionsproposé tient ,
comme on levoit,
ace quela
fonctiona
sechange eu - -, lorsqu’on y change x
enet
a ce que ladernière
se réduitsimplement
à
x, lorsqu’on
yopère
la mêmetransformation; c’est.,à-dire ,
end’âpres
termes,que, si
l’on pose,FONCTIONNELLES. 77
on aura .
et
ces sortes de fonctions sont de la nature de
celles
que M.Babbage appelle fonctions périodiques ;
et , poursuivre
à peuprès
la marchequ’il
a lui-mêmetracée,
nous nous occuperons d’abord des fonc- tions de cette nature ; nous en ferons ensuitel’application
à larésolution des
équations fonctionnelles ;
et nous terminerons enfinen donnant une idée de la manière
d’étendre
la méthode aux caspour
lesquels
elle semble être endéfaut.
§.
I.Des
fonctions périodiques.
Tout
signe
defonction , quel qu’il soit, èst
enmême temps signe d’opération algébrique , simple
oucomposée,
et l’indication de cesopérations
est aussi la définition de la fonction dont ils’agit. Lorsque
par
exemple ,
on poseon définit la fonction
désignée par t, puisqdon explique
que , pour obtenir une telle fonction d’unequantité, quelle qu’elle soit ,
il fautmultiplier
cettequantité
par la constante b etajouter
leproduit
à la
constante a ;
de sorte que,d’après, cela ,
on aur4 , parexemple ,
78 EQUATIONS
On
peut appliquer
à une mômeexpression algébrique
deux ouun
plus grand
nombre designes.
defonctions;
et si ces fonctionssont
définies ,
on pourratoujours
exécuter lesopérations quelles indiqueront. Soient,
parexemple,
deuxfonctions ~
et 03C8définies,
ainsi
qu’il
suit :l’expression
signifiera qu’il
faut- d’aborddiviser
la constante a par cette mêmeconstante
diminuée
de lafraction x+a x-b,
cequi
donnera unpremier résultat ;
etqu’il
faudra ensuitediviser par b
ce résultataugmenté
de cette même
quantité b;
on aura donc ainsiet
par
suiteOn trouverait,
à,l’inverse,
et
par
suite79
Il n’en faut pas
davantage
pour montrercombien,
engénéral,
ilimporte
ici d’avoirégard
à l’ordre suivantlequel
lessignes
et lesopérations
sesuccèdent,
et combien il est nécessaired’opérer
tou-jours
dusigne
leplus
voisin de laquantité
dont ils’agit
à celuiqui
leprécéde
immédiatement.Cette attention cesse au
surplus
d’êtrenécessaire,
dèsqu’il s’agit
d’un même
signe
de fonctionplusieurs
foisrépété;
onpeut
mêmealors n’écrire le
signe qu’une
seulefois,
en l’affectant d’un ex-posant égal
au nombre de foisqu’il
devrait être écritconsécuti- vement. Si,
parexemple ,
on donne pour définition dusigne ~
on aura
et
ainsi
de suite. Si l’ondonne,
pourdéfinition du signe 03C8,
on trouvera
80 ÉQUATIONS
Il ne faut pas aller
plus
loin pourapercevoir
que La fonction estpériodique,
etqu’on
doit avoirconséquemment , 03C86(t)
=03C82(t);
et ainsi de.suite
, et engénéral 03C84n+r(t)=03C8r(t).
Maispuisque
les résultats dupremier exemple
sontaux aax, aaax, ...
qui
,quelque
loinqu’bn
les pousse, nep-euvent jamais
conduireà x,
il faut en conclure que lapériodicité
est un caractère par- ticulier à certainesfonctions ;
ou, cequi
revient anmême ,
que les fonctions ne sont pas toutespériodiques.
Nous disons. donc-
qu’une fonction 03C8
estpériodique lorsclu’elle
est de telle forme que l’on a
03C8n(t)=t,
n étant un nombre entierpositif;
etsi ,
deplus ,
aucune des fonctions03C8(t), 03C82(t), 03C83(t)
d’ordres inférieurs à n n’est
égale à t,
nous dironsque
la fonction03C8 est
périodique
du. nme ordre.Puis
doncique , généralement parlant,
les onctions ne sont pastoutes
périodiques,
onpeut
se proposer de trouver, pourchaque
ordre,
les fonctionsqui
sontpériodiques.
Nous introduirons à la solutiongénérale
de ceproblème par
la considération dequelques
cas
particuliers..
I. Une fonction
périodique
dûpremier
ordre serait cellequi
satisferait à la condition
03C8x=x;
cette fonction serait donc la’quantité
sous lesigne
fonctionnel elle-même.II. Une fonction
périodique
du secondordre
est cellequi
sa-tisfâit
FONCTIONNELLES.
8Itisfait à la condition
03C82x=x,
delaquelle
ils’agit
de déduire la formegénérale
de la fonction03C8.
M.Babbage
yparvient
par di-verses sortes de considérations.
1.- Il remarque, en
premier lieu ,
quel’équation 03C82x=x
donne03C8x=03C8-Ix,
03C8-Idésignant
la fonction inverse de03C8;
d’où il suitqu’en posant 03C8x=y,
on auray=03C8-
1x oux=03C8y; c’est-à-dire
que la valeur de x en y doit être absolument de même forme que la valeurde y
-en x ; cequi
nepeut
avoir lieuqu y autant
que m et y , c’est-à-dire x et -4,x seront liés par une
équation
sy-inétrique
parrapport
à cesquantités ;
et cequi
auratoujours
lieudans ce cas ; c’est-à-dire que 03C8x devra être donnée en x par une
équation quelconque
de la formeM.
Babbage emploie
les barresau-dessus
de x et03C8(x), pour
avertir que la fonctiondésignée
par F doit êtresymétrique
parrapport
à ces deuxquantités. Ainsi,
pour ne s’arrêterqu’aux
casles
plus simples,
onpeut prendre
il en résultera
on aura en
effet,
dans lepremier
cas,et
dans
lesecond
Tom. XII.
82 EQUATtONS
2.° Mais le
procède
que, voici estbeaucoup plus général ;
etpeut d’ailleurs
s’étendre à larecherche
d’unefonction périodique
d’un ordre
quelconque.
Soitdésignée
par f une fonctionparticulière qui
résout leproblème,
de tellesorte qu’on
aitf2(t)=t.
Soit enoutre ~ une fonction tout-à-fait
arbitraire ;
et soit ~-I soninverse, de telle
sorteq u’on
ait~-I~(v)=~~-I(v)=v;
la fonctionpériodique
cherchée du second ordre sera
On aura, en
effet,
mais
3onc
mais
donc finalement -
einsi
qu’il
étaitdemandé.
Soient
pris,
parexemple , f(x)=am-x,
que nous savons êtreune solution
particulière; soit pris
deplus ~(x)=xm, d’où x-I x=x,
nous aurons ainsi
et, en
effet,
on auraPour
avoir
une ferme un peugénérale
de lafonction f , posons
FONCTIONNELLES.
nous aurons
afin donc d’avoir
f2(x)=x,
il faudra poseron satisfait à la fois à ces trois
conditions,
enposant b=-c
et
laissant a, c,
daibitraires ;
de sortequ’on
ail en résulte en effet
Pour donner aussi un peu de
généralité à
lafonction,
posonsen observant que, si l’on pose
il en résulte
84
-ÉQUATIONS
nous en
conclurons
ce
qui
donne eneffet ,
Mettant donc toutes ces
valeurs
dans laformule
il viendra
c’est-à-dire,
ce
qui donne,
toutesréductions faites
f ormule
dans laquelle
lessept quantités
a , c,d, e f, g, h
sonttout-à-fait arbitraires.
On
voit,
par ce seulexemple,
comment onpeut façonner,
pourainsi dire, à
volonté ces sortes de fonctions. Entre autres cas85
particuliers
donnés par M.Babbage,
nous nousbornerons à citer
les suivans :
III.
Une fonctionpériodique
du troisième ordre est cellequi
satisfait à la condition
03C83(x)=x.
En suivant unprocédé analogue
à celui
qui
vient de nous conduire aux fonctionspériodiques
dusecond
ordre,
si fdésigne
une fonction d’une formeparticulière quelconque
satisfaisant à la conditionf3(x)=x
etque ~
et~-I
soient
toujours
deux fonctions tout-à-faitarbitraires ,
telles que~-I~(x)=~~-I(x)=x,
c’est-à-dire deux fonctions inversesl’une
del’autre,
on aura encore iciIl en
résultera,
eneffet,
ou
et par suite
ou
Tout se réduit donc a
savoir
trouver une seule fonction ftelle
quef3(x)=x;
et, à l’aide de celle-là et de la fonction arbitraire~,
nous pourrons trouver une infinité de valeurs de la fonction 03C8.
Or ,
on
peut procéder
dans larecherche
de cette fonction f de la86
ËQUATIONS
même
manière que
nousl’avons
fait pour lesecond ordre ; posant
en
effet,
nous aurons successivement
afin donc qu’on
aitf3(x)=x,
il faudraqu’on
aitla
dernière
de ces troiséquations
revenant à-il
s’ensuit qu’elles
seronttoutes
satisfaites enposant simplement
ce
qui donne, pour
lafonction, cherchée,
FONCTIONNELLES. 87
’Au
surplus ;
comme nous n’avons ici besoin que d’un casparti-
culier
quelconque ,
nous pouvons faireb=0,
cequi
nous donnerail
viendra
en effetc’est-à-dire,
et de là
c’est-à-dire,
enréduisant, f3(x)=x.
Adoptant
donc cette valeur de la fonctionf,
etprenant; par
exemple, ~(x=ex,
d’ou~-I(x)=Log x,
nous auronsc’est-à-dire,
faisant,
parexemple,
c=I, ilviendra
on aura, en
effet,
et ensuite
88
EQUATIONS
Nous
donnerons
encore ,diaprés
M.Babbage,
lesexemples sui-
tans de
fonctions périodiques
du troisième ordreEn
général,
si fdésigne
une fonction de telle formequ’on
ait
fn(x)=x,
et si ~ et ~-I sont deux fonctions arbitraires inverses l’une del’autre,
enposant
03C8
sera unefonction périodique
du n.meordre ;
de sorte que toutela
difficulté de trouver, danschaque ordre,
tant de fonctionspériodiques qu’on voudra
seréduit ,
en dernièreanalisé,
a entrouver une
. seule,
et c’est ce àquoi
onpeut procéder
d’une manièreanalogue
à celle dont nous avons fait usage pour le second et le troisièmeordre. M. Babbage indique pour
cela la formulegénérale
en
renvoyant,
pour unplus ample détail,
a un mémoire deM. HORNER,
insérédans
lesAnnales of philosphy (Nov. I8I7).
M.
Babbage observe,
ausurplus,
quesi,
dansl’équation 03C8n(x)=x,
n est un nombre
composé ,
pg parexemple,
toutefonction qui
satisfera
à l’une ou à Fautredes équations 03C8p(x)=x, 03C8q(x)=x, satisfera, à plus
forteraison, à l’équation 03C8n(x)=x.
S.
ILF
ONCTI O N N E L
L ES.89
§.
II.Des
équations fonctionnelles.
1.
Soit,
engénéral, l’équalion
dans
laquelle P
est lesigne
d’une fonction dont la forme est inconnueet où f
désigne
une fonctionpériodique
du secondordre; c’est-à- dire,
une- fonction telle quef2(x)=x;
et supposonsqu’il
soitquestion
de résoudre cetteéquation
parrapport à
lacaractéristique 03C8,
c’est-à-dire,
de déterminer03C8(x)
en fonction de x et des cons- tantes que renferme laproposée.
Pour y
parvenir,
soitchangé x
enf(x), l’équation deviendra
éliminant donc
03C8(fx)
entre celle.ci etla proposée,
il enrésultera
une
équation
delaquelle
on pourra. tirer lavaleur
de(03C8x),
enfonction de x,
f(x)
et des constantes ; et commef(x)
estsupposé
une fonction de forme connue , il n’entrera finalement que x et des constantes. dans la valeur de
03C8(x).
Soit,
parexemple l’équation
où x est fonction
périodique
du secondordre-; en’y changeant x
enI x, elle
deviendraTom. XII. I2
90 EQUATIONS
et, en
éliminant 03C8(I x)
entre rune etl’autrè,
ilviendra
Soit encore
l’équation
où I-x I+x
estégalement fonction périodique du fécond ordre;
en y.changeant x
en I-x I+xelle
deviendraéliminant
ensuite03C8I-x I+x entre ces
deuxéquations,
on tirera del’equation résultante
Dans la vue de rendre le calcul
plus facile,
M.Babbage
n souventrecours à des transformations dont un
peu d’habitude
de ce geure de calculapprend
bientôt à faireusage. Soit,
parexemple, l’équation
au lieu de la traiter
immédiatement,
comme lesprécédentes, posons
FONCTIONNELLES. 9I
en
changeant x
en i-x j , nous auronspareillement
au moyen de
quoi.
laproposée deviendra
Pour résoudre-
celle-ci 1J changeons x
en i-x, elledeviendra
et en
éliminant] 03C8I(I-x)
entrel’une
et1"autre ,
nous auronsnous aurons donc aussi
d’où nous tirerons.
II.
Soit ,
engénéral, une équation
de la formesoù 03C8 représente toujours
une fonction.dont la forme est inconnue;
92 ÉQUATIONS
et dans
laquelle f désigne
une fonctionpériodique détermine du
troisième
ordre , c’est-à-dire , telle que f3x=x. En changeant x
en
fx,
cetteéquation deviendra
faisant encore la même
transformation,
nous auronséliminant enfin
03C8(fx)
et03C8(f2x),
entre ces troiséquations, l’équation
résultante nous donnera la valeur de
03C8(x).
L’équation dl) problème
degéométrie
que nous avons traité aucommencement
decet article,
offraitdéjà
unexemple
de ce cas,nous nous
bornerons
à en offrir ici un second. Soitl’équation
ou
I I-x
est une fonctionpériodique
dû troisièmeordre;
enchan- géante en I I-x,
ilviendra
faisant
encore le mêmechangement
dans cettedernière,
on aura,déminant enfin 03C8(I I-x) et 03C8(x-I x) entre ces trois équations,
nous
tirerOns
del’équation
résultanteFONCTIONNELLES 93
En général,
si l’on al’équation
dans
laquelle
fxdésigne
une fonctionpériodique
du n.meordre;
c’est-à-dire ,
telle que fnx=x. en ychangeant
n-I fois x enfx,
il viendra
en aura donc ainsi n
équations,
entrelesquelles
éliminant03C8(fx), 03C8(f2x), 03C8(f3x), ... 03C8(fn-Ix),
on tirera del’équation
résultantela
valeur de03C8(x)
en fonction de x.§.
III.Des cas où la
précédente méthode
est endéfaut.
La
méthode
que nous venons de faire connaître pour la réso- lution deséquations fonctionnelles suppose
essentiellement que les diversesquantités
sous lesigne 03C8,
sontsusceptibles
d’être déduitesles unes des autres et de x par une suite de semblables
opérations qui ,
suffisammentrépétées,
conduisent de nouveau a cette mêmequantité x;
elle suppose deplus qu’en substituant
dansl’équation
94 ÉQUATIONS
proposée,
fx à x, autant de foisconsécutivement
que lecomporte l’ordre
depériodicité
de lafonction fx,
leséquations qu’on
obtientsont essentiellement différentes
les
unes des autres. Mais il est unemultitude de cas où il n’en est.
point ainsi,
e.t *ce sont ceux oùl’équation proposée
estsymétrique,
soit parrapport
aux diversesfonctions
sous - lesigne 03C8
,prises
enmasse,
soit parrapport
àdivers
groupes de ces, fonctions.Qu’on ait ,
parexemple l’équation
ou l’on
suppose x x e a, y changeant x
enfx,
les deux termesdu
premier
membre ne font quechanger
deplace ,
de sorte quel’équation
reste lamême,
etqu’il
estimpossible
d’en éliminer03C8(fx)
et
d’en conclure la valeur de 03C8x.Cette
impossibilité n’existerait pas toujours si le
secondmembre y
au lieu
d’être
uneconstante, comme dans le précèdent exempte
était au contraire une fonction
de x
et on obtiendrait mêmequel-
quefois,
nonseulement la
valeur de03C8x,
maisencore
celle de x.Que l’on ait, par exemple, l’équation
en y
changeant x
en. a-x, elledevient
or,
a raison de l’égalité des premiers membres on aura x = I 2 a
qui, substituée dans la proposée, donne.
et en
mettant xpour I 2a, 03C8x=I 2bx
eta
95
substituant donc dans ia
proposée
ces valeurs de 03C8x et03C8(a-03B1),
elle
devient
de nouveaux=I 2a. Ainsi
cetteéquation
donne enmême temps la valeur de x et
la forme
de la fonction 03C8.Soit encore
l’équation
où
a2 a-x
est une fonctionpériodique
du troisièmeordre;
en vchangeant x en a2 a-x,
ilvient -
changeant
de nouveau x en a2 a-x, on auracette troisième équation
en
multipliant les,
deuxdernières
encroix,
ona d’abord
d’où
ou encore
d’où
96 ÈQUATIONS
SI
ensuite
ondivise
leproduit
deséquations
extrêmespar l’équa-
tion intermédiaire,
en auraSi
l’on aquelque nombre
defols qu’on y’ change 03B1
ena2 a-x,
elle de-meurera
toujours
lamême,
et on nepourra conséquemment
enéliminer 03C8 ( a2 a-x)
et03C8[-a(a-x) x ];
mais si l’on avaiten
y changeant
deux fois consécutivement x ena2 a-x,
et con-gluant
de l’égalité des premiers membres’ celle des seconds,
onen tirerait
équation
doublequi
donne x=a.I±-3;
ensubstituant dans
laproposée,
elledevient
en y changeant aI±-3 2
en x, ilvient
l’x
97
Soit
l’équation
dans
laquelle
nous supposonsf4x=x,
leschangemens
successifs de- x en fz ne donneront
jamais,
outre cetteéquation,
que la suivante :et leur ensemble sera insuffisant pour l’élimination des trois fonc- tions
03C8(Fx), 03C8(f2x), 03C8(f3x).
Mais,
si la méthode est en défaut pour leséquations
fonction-nelles de cette
classe ,
elles n’en sontpas
moinsrésolubles,
etprésentent
même cette circonstanceremarquable
que la valeur de03C8(x)
alors contient une fonction arbitraire de x. Unpetit
nombred’exemples
suffira pour fairecomprendre
comment onpeut parvenir
à un tel résultat.
Proposons-nous,
pourpremier exemple, d’assigner l’équation
dela courbe
qui jouit
de cettepropriété
que,de quelque
manièrequ’on
y choisisse deux ordonnées telles que la somme de leurs abscisses soit constante et
égale
à a, la somme de ces ordonnées soit elle- même constante etégale
à 2b. Endésignant
l’une de ces abscissespar x , l’autre sera a-x; et, si l’on
prend
pouréquation
de lacourbe cherchée
03B3=03C8(x),
la condition duproblème conduira à l’équation
fonctionnelle du second ordrequi-se
trouve dans Ie casd’exception qui
nous occupe.Pour
larésoudre,
nous lui substituerons lasuivante :
Tom.
XII. I398 ÈQUATIONS
dans laquelle 0 désigne
une fonctionarbitraire ,
etqui
revient àla
première, lorsqu’on
y fait k=0. Celle-ci n’étantplus
dans l’ex-ception
dont ils’agit,
nous ychangerons x
en a-x, suivant leprocédé général,
elledeviendra
en éliminant
03C8(a-x)
entre celle-ci etl’autre,
ilviendra
il faudra
donc,
pour avoir la solution dela proposée,
faireici k=0,
cequi donnera,
entransformant
lesfonctions arbitraires 1
do sorte
quel’équation générale des
courbessatisfaisant
àla condition exigée
seraOn ramènera facilement
à ceproblème
celui où il seraitquestion
de
déterminer
lacourbe dans laquelle
leproduit
de deuxordonnées
est constant
et égal à b2, toutes
les fois que leproduit
de leursabscisses
est lui-mêmeconstant
etégal
à a2. Enreprésentant
eneffet l’équation de la courbe par la condition
duproblème
donnera
Or,
enposant Log.03C8x=03C81x, d’où Log.03C8 a2 x=03C81a2 x, et prenant
les logarithmes des deux membres, cette équation devient
99
qui, traitée
comme laprécédente,
donne1 et par suite
Soit
encorel’équation
à
laquelle
M. LAPLACE réduit leproblème
de lacomposition
desforces (Mécanique céleste,
pag.5).
En faisant[03C8x]2=03C81x,
elledonnera.
d’où
et par suite’
Ces cas,, au
surplus ,.
ne sont pas les seuls, où lavaleur
de 03C8x admet une fonctionarbitraire
, et M.Babbage
enIndique quelques.
autres.
Tout ce
qui précède n’est,
comme l’onvoit,
relatifqu’au
casoù. les diverses fonctions de x, soumises au
signe 03C8, peuvent
être déduites Les unes des autres et de x par un mêmeprocédé;
maisen.
pourrait
avoir uneéquation
fonctionnelle de la, formeI00
ÉQUATIONS
dans
laquelle fI, f2, f
...désigneraient
des fonctionsquelconques
de x tout-à-fait
indépendantes
les unes des autres, et n’étant sou- mises à aucune loi de dérivationrégulière ;
et M.Babbage
ne ditpas
si ,
dansce
casgénéral,
il y aurait moyen de déduire de l’é-quation proposée
la forme de la fonction x.Nous observerons à ce
sujet
que d’abord onpeut
souvent, parune
simple transformation ,
rendrepériodiques
des fonctionsqui
neparaissent point
l’ètre.Qu’on ait ,
parexemple , l’équation
dans
laquelle
aucune desdeux
fonctionsax2 a2+a2
, -a3 x2 ne pa-raît
êtrepériodique ;
en yfaisant simplement x=a(x’-a),
elle
deviendra
équation qui
n’est autrechose que
celle duproblème
degéométrie
que
nous nous sommesproposé
au commencement de cetextrait ;
nous en tirerons
donc,
comme alorsMais de telles transformations sont-elles indistinctement
applicables
à toutes sortes
d’équations
fonctionnelles ? et, en supposantqu’il
en soit
ainsi ,
comment découvrira-t-on la transformationqui
con-rient à chacane d’elles ?
Si,
aucontraire,
cestransformations
ne -sont
appllcables qu’à
certaines classesd’équations fonctionnelles,
àquels
caractèresdistinguera-t-on
cellesauxquelles
elles sontappli-
cables de
celles auxquelles
elles ne le sontpas ? Voilà,
certes, desquestions qu’il
serait fort intéressant de résoudre.M.
Babbage indique
lui même une classed’équations fonctionnelles
qui y
neparaissant
pas serapporter
a la théorie des fonctionspé-
riodiques, peuvent
néanmoins être facilement résolues.Soit ,
parexemple, l’équation
où
a+bx
n’estpoint
une fonctionpériodique ;
cetteéquation n’est qu’un
casparticulier
de celle-ci :laquelle
aévidemment
pour solutiongénérale
où n est un
nombre tout-à-fait arbitraire.
On a eneffet ; en
substituant ,
Or 1 dans
laproposée, fx=a+bc, d’où
I02
-ÉQUATIONS
c’est-à-dire ,
donc finalement
où n est tout-à-fait arbitraire. Par de
semblables moyens ,
on-trouvera
que l’équation
a
pour solution générale’
Nous. ne pousserons pas
plus,
loin cetteanalise ,
et nous ren-verrons, pour de
plus amples développemens ,
au, mémoire de M.Babbage , qui
renvoie lui-même a divers autres écrits sur le mêmesujet.
Notre but n’est en effet que deprésenter ici ,
sous une formetout-à-fait
élémentaire
,etconséquemment
accessible à. toutes les classes delecteurs,
les.premiers
linéamens d’un genre de,spécu-
lations.
analitiques
encore peu connu et peu. cultivé enFrance,
etqui paraît susceptible. de beaucoup
d’extension, et d Intérêt. Nous.déclarons,
enterminant,
que nous. mettrons à l’avenir tous nossoins â. tenir nos lecteurs au courant des recherches
mathématiques
auxquelles
onpourra s’appliquer
hors deFrance ,
toutes. les fois du.FONCTIONNELLES.
I03moins que leurs auteurs voudront bien nous les .faire
connaître .
et
qu’elles paraîtront
de nature à contribuer àl’avancement
de lascience ,
auprogrès
delaquelle
ce recueil estspécialement
consacré.Ce
progrès
tientessentiellement ,
eneffet ,
à unepropagation rapide
de toutes les idées
nouvelles ,
de toutes les vuesutiles ;
mais la difficulté des communications et la différence des idiomesn’apporte
que
trop
souvent un grave obstacle à cettepropagation,
etrend,
pour ainsi
dire ,
les savans des diverses contrées tout-a-fait étran- gers les uns aux autres. Nous nous estimerons doncfort heureux
si nous pouvonsparvenir
à amoindrir un peu cetobstacle ;
et nousosons croire
qu’on
nedédaignera pas
de nous aider dans ceprojet
d’une