A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
L ÉOPOLD L EAU
Étude sur les équations fonctionnelles à une ou à plusieurs variables
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 11, no2 (1897), p. E1-E24
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E.I
ÉTUDE
SUR LES
ÉQUATIONS FONCTIONNELLES
A UNE OU A PLUSIEURS VARIABLES,
PAR M. LÉOPOLD
LEAU,
Ancien élève de l’École Normale supérieure,
Professeur agrégé au Lycée de Rennes.
INTRODUCTION.
Les
équations
fonctionnelles ordinaires sont des relationsd’égalité
.
entre les variables
indépendantes,
certaines fonctions inconnues et les va-leurs
qu’elles acquièrent lorsqu’on efl’ectue,
sur les variablesqu’elles
con-tiennent,
des substitutions données. On sait que ceséquations
ont faitl’objet
de travaux nombreux et extrêmementimportants quand
les fonc-tions de substitution sont d’une nature très
simple.
Elles ont été encoreassez peu étudiées
lorsqu’on
laisse aux substitutions une formeplus géné-
rale.
’
Le
problème
le moinscomplexe qu’on peut
se proposer, leproblème
d’Abel
~’ ),
consiste dans la recherche d’une fonction satisfaisant àl’équation
la fonction y
(z )
et la constante a étant données.Étudié
sous des formes diverses parplusieurs géomètres (2),
il a été ré-( l) OEuvres complètes, t. Il, p. 36.
( 2 ) SCHRÖDER, -Vat/i. A nnalen, 2. Band; 18jo, et 3. Band; 18ji.- RAUSENBERGER, Suite
de Mémoires, parus en 1881 et 188a dans les Math. Annalen. - KORKINE, Bulletin des
Sciences mathématiques, 1 88?. - FARK.xs, Journal de Mathématiques, 1 88j.
solu,
sous certainesconditions,
dans levoisinage
d’unpoint
racine dez
= 03C6(z),
par M.K0153nigs (1),
en mêmetemps
que d’autresproblèmes qui
se rattachent à celui-là.
M.
Appell (~)
a montré le lien étroitqui
existe entre ceséquations
et leséquations
différentielles.Dans sa
thèse,
M.Grévy
a surtoutexposé
la résolution d’uneéquation
fonctionnelle
qui présente
de curieusesanalogies
avecl’équation
différen-tielle linéaire et
homogène ( 3 ~.
Il semble
naturel,
si l’on veut traiter d’une manièresystématique
ceséquations
fonctionnelles à substitutionsgénérales,
de chercher d’abord à établir l’existence de solutions dans des conditions aussigénérales
quepossible,
et de faire ensuite lesapplications
lesplus simples.
C’est ledouble but du
présent
travail.La
première
Partie est consacrée aux théorèmesgénéraux
d’existence de solutionsholomorphes
pour un nombrequelconque
devariables, question traitée,
à deuxreprises,
parl’emploi
des fonctionsmajorantes
et par celui desapproximations
successives. Une étudeplus particulière,
relative à unesubstitution d’une seule variable dans un cas
spécial, complète
cette pre- mière Partie. Dans laseconde, qui
a trait auxapplications,
ons’occupe
surtout de
l’équation d’Abel,
d’abord pour une variable dans un cas nonétudié, puis
pour un nombrequelconque
de variables( ~ ).
(1 ) Recherches sur les substitutions uniformes (Bulletin des Sciences mathémati- ques, première Partie ; 1883). - Recherches sur les intégrales de certaines éq uations fonctionnelles (Annales de l’École Normale; t88:~). - Nouvelles recherches les
équations fonctionnelles (Annales de l’École Normale; 1885).
( 2 ) Acta mathematica, t. XV.
(3) Gauthier-Villars; 1894. ’
(4) Les résultats de ce travail ont été en partie énoncés dans une Note parue aux
Comptes rendus du 25 février 1895.
PREMIÈRE PARTIE.
THÉORÈMES
GÉNÉRAUX.
CHAPITRE J.
1.
Examen d’un cas préliminaire.
- La méthodeemployée
pour ceChapitre
est celle des fonctionsmajorantes;
aussi commencerons-nouspar l’étude d’un casparticulier,
dont nous étendrons ensuite les résultats au casgénéral.
Soit,
d’unepart,
une fonction de 2,holomorphe
aupoint x,
pourlequel
on aet telle que
[d03C6(z ) dz]x
=h,
soit inférieur à i en modu.le.Soient,
d’autrepart,
m fonctionsde z, inconnues,
u,, u2, ..., um.Considérons le
système
où les
Ail
sont des fonctions donnéesde z, holomorphes
en x, etoù u’l
dé-signe ul (,~ 1 ~.
Nous nous proposons
d’établir,
sous des conditionsdéterminées,
l’exis-tence de solutions
holomorphes
pour cesystème.
Remarquons, d’abord,
que nous pouvons supposer x = o ; car cela re- vient àremplacer z
par z - x par ~,~(z )
- .x.Cherchons à calculer les valeurs des fonctions inconnues et de leurs dé- rivées à
l’origine.
Nous poserons(Ai)~,
==ai.
Si l’on veut que les
u ( o)
ne soient pas tousnuls,
ilfaut, évidemment,
que l’on ait
Supposons
cette conditionréalisée ;
il y a pour lesu ( o ~
une ouplusieurs
solutions,
déterminées à un facteur constantprès;
faisons choix arbitraire-ment de l’une d’elles.
Dérivons /
fois parrapport
à 2 leséquations (i).
Si l’on observe queP ne contenant que des dérivées d’ordre inférieur à ~ et les contenant
linéairement,
on voit que l’on obtient des relations linéaires ethomogènes
entre les fonctions
ui, u)
et leurs dérivéesjusque l’ordre j.
En
remarquant
que =-,2014 )
on constate que les-.2014. )
0 se-ront
déterminés,
et d’une manièreunique,
ensupposant
les dérivées d’ordre moindrecalculées,
si l’on aNous supposerons cette
hypothèse
réalisée pour toutes les valeurs entières etpositives
dej.
S’il existe des solutionsholomorphes
dutème
(1 ~,
elles sont formées nécessairement de fonctions non toutes nulles àl’origine
et admettant lesdéveloppements
dont le calcul vient d’être in-diqué.
Il reste à établir la convergence des séries obtenues et à montrer que les fonctions ainsi définies satisfont auxéquations
fonctionnelles.2. Premier
emploi
d’unsystème majorant.
- Nous comparerons, dans cebut,
lesystème
considéré ausystème
auxiliaire suivantr et h sont des nombres
positifs,
ce dernier inférieur à 1 etsupérieur
les étant des fonctions inconnues
de z,
on satisfait à(2)
enprenant
Les v sont
développables
en série dans un cercle de rayonj~ ( 1 - D’ailleurs,
onpeut
calculer leurs coefficients par leprocédé indiqué plus
liaut : nous allons comparer les
développements
relatifs auxsystèmes ( r ) et (2).
.
Quelques
calculspréliminaires
sontindispensables :
Soit (
le maximumde 2,
dans un cercle de rayonR,
on aurasi
1 ~~ i’q
fi R.q ~ .On satisfera à cette
inégalité
enprenant
1 inférieur auplus petit
desdeux nombres
R,
Parexemple,
si R est le rayon d’un cercle tel que‘~~’’
reste à son intérieur inférieur à 1 enmodule,
onaura ~~R,
et ilsuffira de
prendre
rplus petit
que R et que h.Soit maintenant et
~~
le déterminantanalogue
àD~.
On a~ J ---1-
Il résulte d’abord de làqu’on
se trouve, avec lesystème (2),
dans les conditions
imposées
ausystème (i).
Enfin,
soit M le module maximum desA~
dans un cercle de rayon p. Onaura
si Nous supposerons donc r au
plus égal
auplus petit
des trois nom-bres
R, hR 03B6,
03C1.Cela
posé, désignons
parCi
l’ensemble des termes de la iièmeéquation
du
système ( i ) dérivée j fois, qui
ne contiennent pas de dérivée desfonctions ui
etu1l,
parcji
le résultat dansCi
de la substitution de o à z.L’expression de (dju1 dzj)0, par exemple,
seraEn
employant
une notationanalogue
pour lesystème auxiliaire,
on aDésignons par ejk
et~jk
les coefficientsrespectifs
deci
etde ri
aux numé-rateurs des
expressions ( 3 )
et( ~ ).
On aQuand j
croîtindéfiniment, D~
tend vers 1. Ce déterminant a, pour les valeurs entières etpositives
dej,
un minimum oc en valeurabsolue ;
et l’on aDans les mêmes
conditions, ej1 et ~j1
tendent vers i, et lerapport
tend vers o. Donc il existe un
nombre )
tel que l’on ait|ejk ~jk | 03B2 quels
quesoient j
et k. Achaque
ucorrespond
unpareil
nombre03B2 auquel
onpeut
substituer leplus grand
d’entre eux.Observons enfin que les
( -.- )
seprésentent
sous la forme d’une somme deproduits
de deux facteurspositifs,
divisée par un nombreégalement positif.
Soit
Q
leplus grand
desnombres )
et Les valeurs de(2014~ )
et de( -~)
sont de la forme~? ~ .
~i ~i . On a, d’unepart,
’et, d’autre
part,
puisque
Si l’on passe aux dérivées
secondes,
ilfigurera
dans les c desproduits
dedérivées des u par les A ou leurs
dérivées;
on aura, parsuite,
et
généralement
La série
a ses termes
respectivement plus petits
en module que ceux deCette seconde série est
convergente
dans le cercle de rayon r ~en est donc de même des séries en u
(’ ).
3. Comme dans toutes les
questions semblables,
on démontre que les fonctions u satisfont ausystème ( 1),
enremarquant
que lesexpressions
obtenues en substituant ces fonctions aux fonctions
inconnues,
et en faisantpasser tous les termes dans un même
membre,
sont nulles àl’origine,
ainsique leurs dérivées de tous les ordres.
Nous pouvons donc énoncer le théorème suivant :
THÉORÈME I. le
système (1)
est tel queD0
= o et o pourtoutes les valeurs
positives
etentières,
il admet une solutionholomorphe
et non nulle en est
formée
defonctions dépendant,
d’une ma-(1) Ce calcul est la généralisation d’un calcul effectué dans un but analogue par M. Grévy;
dans son Mémoire déjà cité.
nière
homogène,
d’un nombre deparamètres
arbitraireségal
à l’oj°dncdu mineur de
Do qui
estdifférent
de o.4.
Étude
d’uneéquation. particulière.
- Avant d’aborder untype
plus général d’équations,
nous allons étudier uneéquation particulière qui
nous servira ensuite
d’équation
decomparaison.
Soit
c~ ( ~ ~ désigne
une fonctioninconnue ;
on aposé
03BB,
r, r’ et A sont des nombrespositifs;
ce dernierplus petit
que I. De lus~‘, ~
1.plus, ? ~-1.
Nous allons voir
qu’il
existe une solutionholomorphe
s’annulant à l’ori-gine.
Il est,d’ailleurs,
évidentqu’il
nepeut
y en avoirqu’une.
Cherchons s’il existe une
équation
de la formeà coefficients
holomorphes,
définissant une solution de(5).
En
remplaçant,
dans(6), v(z)
par sonexpression
en fonctionde v1
tirée de
( 5 ),
on aEcrivons
que cetteéquation
estidentique
à la suivanteOn en déduit le
système
g
(z)
étant une fonction inconnue.On
peut
résoudre cesystème
parrapport
et12. Soit S
la valeurdu déterminant relatif à ces inconnues pour z = o, et
03B1ki le
mineur corres-pondant
au coefficientde fi
dans la kièmeéquation.
On aLes autres a sont nuls.
D~ ayant
la mêmesignification
que dans les casprécédents,
on trouveDe
là,
si l’on veutpouvoir appliquer
le théorèmeI,
trois valeurspossi-
bles pour
g(o) : 03BB2 r’2, 03BB r’
et r . Avec lapremière, l’équation (6)
correspon- dante fournit pourv (o)
deux racinesnulles;
avec ladernière,
deux racinesinfinies. La
seconde,
aucontraire, 03BB r’,
donne deux racinesdistinctes,
oet r’ - 03BB.
Prenons donc pour
g (z )
une fonctionholomorphe
arbitraire se réduisanta ~~,
pour z = o. Lesystème (7 )
admettra une solutionunique
définie àun facteur constant
près. L’équation (6)
aura comme racines deux fonc- tions distinctesholomorphes
àl’origine.
La substitution( 5 ),
effectuée surelles,
lesreproduit,
et elle ne les transforme pas l’une dansl’autre, puisque
l’une seule d’entre elles s’annule à
l’origine.
Parsuite,
chacune de ces deuxfonctions
vérifie l’équation ( 5 ).
Donc :THÉORÈME II. - Dans les conditions énoncées
plus haut, l’équation
admet une solution
holomorphe
et unc seule s’annulant àl’origine.
Remarque.
- L’indétermination trouvée pour g( z)
estnaturelle,
carles coefficients de
l’équation (6)
ne sont évidemment déterminésqu’à
unefonction
près.
5. . Cas
général.
- Nous n’avonsconsidéré jusqu’ici
quequelques types
préliminaires d’équations qui
ne contenaient que des fonctionsdépendant
d’un seul argument. Nous allons maintenant utiliser les résultats
acquis
pour étudier des
équations beaucoup plus générales
oùfigurent
des fonc-tions d’un nombre
quelconque
de variables.Soient les substitutions
où les fonctions 9sj sont des fonctions
données, holomorphes,
des variablesIndépendantes
x 1 , x2, ..., xn aupoint
a" a2, ..., an etqui
se réduisent res-pectivement
à a1 ..., an en cepoint.
Nousdésignerons généralement
par 2{~~ le résultat de la substitution de
xi’’,
..., à x" ..., xn dans unefonction z
quelconque
de x" x2, ..., x,t.Soit,
d’autrepart,
lesystème
de méquations
que nous écrirons
symboliquement
où les u sont des fonctions inconnues de x 1 , , x~, ..., xn; les
Si
des fonctionsdonnées, holomorphes,
des variables x" x2, ..., xn, desquantités
auvoisinage
dupoint
pour
lequel
on a leségalités
On
peut
chercher à calculer par différentiation deséquations ( ~ )
les dé-rivées des fonctions
inconnues,
aupoint
a, c’est-à-dire pour les valeurs a"a~, ..., an des variables.
Soit
Da
ledéterminant,
défini ausigne près,
des inconnueslorsqu’on
veutdéterminer de cette manière les dérivées d’ordre a, celles des ordres
précé-
dents étant
supposées
connues.Nous établirons le théorème fondamental dont voici l’énoncé :
THÉORÈME III. - Si l’on a
pris
pour les dérivées des ujusqu’à
1inclusivement,
unsystème
de valeurs Svérifiant
leséquations dérivées,
et si
Da
estdifférent
de o pour toutes les valeurs de asupérieures
à r, il aupoint
a une solutionholomorphe
et une seule deséqua-
tions
(8), formée
defonctions
uiqui
se réduisent en cepoint
aux quan- titésbi
et dont les dérivéesprennent
en cepoint
les valeurs dusystème S
,dès que l’une ou l’autre des conditions suivantes se trouve réalisée.
Première condition. . - On a
pour toutes les valeurs de
s, j
et k.Deuxième condition. - On a
lorsque
, , , _ y ~ ~~ ~~
6. Comme dans le cas d’une
variable,
onpeut
supposer, sans nuire à lagénéralité,
que les a et les b sont nuls. C’est cequ’on
fera désormais.Nous allons nous
placer
dansl’hypothèse
où lapremière
condition estréalisée.
Toutes les dérivées des u étant
supposées
connues àl’origine jusqu’à
l’ordre a -1, prenons les dérivées des
équations (8) jusqu’à
l’ordre a.Posons
Nous aurons, en
remplaçant
les variables par o,Les Ei
sont des sommes de termes constitués chacun par unproduit
defacteurs de la nature suivante : dérivées
de Si
parrapport
aux r, aux M~,aux x et aux ua; dérivées des ulk par
rapport
aux xrk avec un ordre de déri- vation inférieur à a ;enfin,
dérivéesdes 03C6
parrapport
aux r. Ces termessont connus. ,
Le coefficient de
( 2014’- ) ?
mis enévidence,
s’obtient en retenant du déve-loppement de ~03B1 ulk ~x03B111,...~x03B1nn
les termes contenant les dérivées d’ordre Il.Or,
03B1! 03B11!03B1z!...!03B1n! ~03B1ulk ~x03B111...~x03B1nn
est le coefficient dedx03B1nn
dans ledéveloppe-
ment de D’ailleurs
les termes non écrits ne contenant que des dérivées des ul~
d’ordre
inférieur à a.Le coefficient de ~03B1ulk ~x03B211k...~x03B2nnk est alors Le coefficient de
.. ,
est alorsDésignons par coefficient de dx03B111 ...dx03B1nn dansleproduit
et par celui de
dans
l’équation (g);
on aSi l’on remarque ~ ~ k est
égal
àda
"l’‘ et"
~~
...n
si l’on
désigne
coefficient de (~03B1u1 ~x03B211...~x03B2nn)0, dansl’équation ( g),
on voit quePar
suite, l’équation
considérée devientNous allons
adopter
un certain ordre dans la manière d’écrire leséqua-
tions
dérivées,
et les dérivées dans chacune de ceséquations.
Nous mettronsd’abord les dérivées de u"
puis
celles de U2, etc.,jusqu’à
um;lorsqu’il s’agira
de dérivées d’une mêmefonction,
parexemple
dela
première
sera celle où a~> a3.
Cela
posé, j’appelle Dx
le déterminant des inconnues dans leséquations
d’ordre oc.
Il est
indispensable
d’étudierDa
et ses mineurs.7.
Le déterminant D03B1.
2014 Le deg ré 03B1 deD03B1 est m.n(n+1)...(n+03B1-1) 1,2...03B1
Tous ses éléments
peuvent
être considérés comme formés d’une somnle de deux termes dont lepremier
est, soit 1, s’il yfigure explicitement,
soit o.Développons alors Da
en une somme dedéterminants,
enprenant
danschaque colonne,
soit lapremière partie,
soit la seconde. Si l’on choisit d’abord 1 dans toutes lescolonnes,
on a un déterminantégal
à 1. Cherchonsune limite
supérieure
de la somme des modules de tous les autres.Soit h’ un nombre
positif
au moinségal
aux modules deshrsk;
on aSoit aussi
pour toutes les valeurs de l et de
i;
il vientSi l’on suppose nh’ ~ 1~" r 9 il existera
(’ )
un nombre fixepositif l~I,
tel que
l’expression précédente
soit constamment inférieure àM, h’’’a;
nousobtenons ainsi une limite
supérieure
du module des .éléments des détermi-nants
envisagés.
En
prenant
l’unitédans j colonnes,
on aC~a
déterminants( C; désignant
le nombre des combinaisons
complètes
de robjets s
às).
DoncOn
peut
supposer asupérieur
aupremier
entier oo tel quePar
suite, l’expression précédente
estplus petite
queLe terme de cette
suite,
relatifà j,
est inférieur ausuivant,
siet cette
hypothèse
sera constamment vérifiée pour tous les termes, dès que l’on auraPar
suite, à partir
d’une certaine valeur de a, on pourra écrire(1) Car si l’on pose x = na’+ x", o x" C n, l’expression considérée est inférieure à
.
Il en résulte que
Dx
tend vers Iquand
x croîtindéfiniment;
c’est là lepoint qu’on
voulait mettre en évidence.8. . Mineurs du
premier
ordre deD«. -
Soit d’abord un mineur relatif à un élément de ladiagonale principale.
Onpeut
ledévelopper
comme ona
développé Da..
Toutes les fois que l’onprend
idans j - 1
colonnes de cemineur,
on obtient les mêmes résultatsqu’en prenant
idans j
colonnes deDrx. :Par suite,
si on laisse de côté le déterminantqui
se réduit à i, la sommedes valeurs absolues des autres est inférieure à celle
qu’on
vient d’évaluerplus
haut. On en déduitqu’il
existe une valeur de a telle que, pour toute valeursupérieure, les
mineurs dupremier
ordre de dont ils’agit,
dif-fèrent de i d’une.
quantité
inférieure en module à un nombrepositif
fixearbitrairement choisi.
Le même raisonnement
s’applique
aux mineurs du deuxièmeordre,
rela-tifs li deux éléments de la
diagonale principale.
Passons maintenant aux autres mineurs du
premier ordre,
et considérons celuiqui
est relatif à laligne (
et à la colonne vj. Si on ledéveloppe
parrapport
à lacolonne 00FF
deDa,
et si l’ondésigne
par~9’
l’élément deDa qui appartient
à laligne q~
et à la colonneq’,
par le mineur du second ordre deDa
obtenu ensupprimant
leslignes
r et s et les colonnes r’ ets’,
le dé-veloppement
seprésentera
sous la formeSon module est
plus petit
queUn terme
quelconque
de l’un des déterminantsD~.~,
se déduit d’un termequelconque
du déterminantpositif
où l’onprend ~~
que l’onremplace
par i , et un terme de la
colonne
autre que que l’onremplace égale-
ment par i. Ces termes constituent une
partie
de ceux que l’on obtient en neprenant
pas i dans la colonne Yj, ni dans lacolonne
ni dans toutes lesautres à la
fois,
et en substituant ensuite 1 aux termesappartenant
auxcolollnes 11
etç.
Le module d’un terme de cet ensemble obtenu en
prenant
1dans j
co-lonnes de
Da
est inférieur àEn raisonnant comme
plus haut,
on établit facilement que ces sommes et, parsuite,
les mineurs considérés tendent simultanément vers o,quand
acroît indéfiniment.
9..EmploL
d’unsystème majorant.
- Lesystème
auxiliaire dont nousferons usage est le suivant :
où z
désigne x1
-i- x2 -p ...-}- xn et où les fonctions de substitution sont toutes2014~2014; ~
et A sont des nombrespositifs,
ce dernierplus petit
que i.I - z’ r
II est naturel de chercher une solution formée de fonctions
égales
et ne dé-pendant
que de ~. La fonctionunique
inconnue vérifieraInéquation
On
sait,
en vertu du théorèmeIl, qu’il
existe une solutionholomorphe
de cette
équation,
nulle àl’origine,
dès que r’~ 03BBpm.
10.
Étudions
les relationsqui permettraient
d.e calculer les dérivées suc-cessives des fonctions v.
da, désignant
desquantités analogues
àop a d’abord
Nous savons que
~a
tend vers i,quand
a croîtindéfiniment ; je
dis queda
est~o
dès que a > r .Envisageons,
parexemple,
lesystème
où
les y
sont les inconnues. Il est aisé de voirqu’il
admet une solutionunique.
Les S nedépendant
quedes ),
lacomparaison
de deuxéquations
où les a restent les mêmes montre que
Deux
équations
relatives à despermuta tions
différentes des a donnent ensuiteLe
système
se réduit par suite àSi donc on suppose et nh r ,
Da
est différent de o.D’ailleurs,
il se réduit à i,
quand
on fait tendre Il vers o : donc il estpositif.
En
désignant
parei
le terme connu du deuxième membre de la iiemeéqua-
tion relative à l’ordre a, du
système
auxiliaire(11),
le numérateur d’uneinconnue, lorsqu’on
calcule les dérivées des v, seprésente
sous la formed’un
polynôme,
dont les termes sont leproduit
d’une;
pour un mineur dupremier
ordre de affecté dusigne
convenable. Je dis que cesmineurs,
affectés de leur
signe,
sont touspositifs.
1° Mineur relatif à un élément de la
diagonale principale.
Nous savonsque ces mineurs tendent vers i, soit
quand,
fi étantfixe,
a croît indéfini- ment, soitquand,
a étant constant, Il tend vers o.Considérons l’un
d’eux,
parexemple
celuiqui
est relatif aupremier
élément. On prouve
qu’il
estpositif
en constatant que lesystème
où ne
figurent
ni ni~x, o, ..., o; ~i,, ..., ~3n; l; o
ni les~x,,..., x"; x,o, ..., o; ~; i ~
ad-met une solution
unique.
2° Mineur relatif à un élément
n’appartenant
pas à ladiagonale prin, cipale.
Un
pareil
mineurpeut
s’écrireles A étant les mineurs du second ordre de
Dans la somme, les
~~~,
contiennent au moins ha enfacteur; donc, quand
h tend vers o, la
quantité
entre crochets tend versqu’elle
ne s’annule pas. Ce
point
s’établit en considérant unsystème analogue
auxprécédents,
où laligne (
estsupprimée,
ainsi que l’inconnue relative à la colonne Y] ; et il en résulte que le mineur estpositif.
il. Nous allons maintenant comparer les
développements
relatifs auxsystèmes (8)
et(II).
Les
expressions
des dérivéescorrespondantes
de fonctions de l’un et de ..l’autre
système
seprésentent
sous forme de fractionsanalogues. Comparons
d’abord les déterminants
qui
yfigurent.
Les dénominateurs
D03B1 et 039403B1
tendent vers i,quand
a croîtindéfiniment,
et
,~a
estpositif.
Il existe donc un nombreH,
tel que l’on aitAux numérateurs
figurent
les mineurs dupremier
ordre deDa
et deDa.
Les
rapports ) D~~ 0394~~ tendent
vers 1 et n’étantjamais infinis,
admettent unmaximum. De
même,
on aet si
l2,
lesD~03BE 0394~03BE ont un maximum. J’appelle H,
une limite supérieure
du module des
rapports
des mineurs dupremier
ordre de D aux mineurscorrespondants
des A.Soit maintenant ~n le maximum des modules
~l (x,
dans des cercles de rayons ri, à l’intérieurdesquels
elles sontsupposées holomorphes.
Si
~’ C
r~, r’r’l~’,
le module durapport,
àl’origine,
d’une dérivéequel-
conque à la dérivée
correspondante de ~’ ~
sera inférieur à~~~’. a
Je poseEnfin,
les fonctions de substitution dusystème (I ~~, qui
sont touteségales
àpeuvent être
supposées majorantes
pour les ?.Il reste à examiner les coefficients des déterminants
qui figurent
aux nu-mérateurs.
Soit,
parexemple,
un coefficientquelconque
relatif aupremier système.
Il est formé de facteurs de la nature suivante :i° Dérivées
des di
parrapport
aux x et aux2° Dérivées
des 03C6;
3° Dérivées des ulk par
rapport
aux xrk.Ce dernier
produit
est de la formeAppelons
de ceproduit
la somme desproduits
dechaque
indicede dérivation par la somme des
exposants
des dérivées relatives à cet in- dice. Je dis que l’ordre est auplus égal
à a dans le calcul des dérivées d’ordre a.Il est, en
effet,
facile de constaterqu’il
en est ainsi au début et que cetterègle, supposée exacte j usqu’à
une certaine valeur de a, se vérifie encorepour la valeur suivante.
12. Ces calculs
préliminaires effectués,
supposons que leséquations (g)
permettent
de calculer les dérivéesjusqu’à
l’ordre cr,puis
queD6+2, ...,
soient tous différents de o. Je considère les racines 2 a -1 durapport
des modules des dérivées ainsicalculées,
d’ordre a, à celles dusystème auxiliaire, et j’appelle
L leplus grand
de ces nombres.Supposons qu’il
existe un nombre P telque, j usqu’à
un certainordre,
le module du
rapport
des dérivées des fonctions inconnuesd’ordre j
àcelles des fonctions de
comparaison
soit inférieur àP2i-t,
nous allons con-stater que,
moyennant
une condition trèssimple,
cetteinégalité
subsisterapour l’ordre suivant.
Soit « un coefficient
quelconque
d’un mineur de à l’un des numé- rateurs, fi leproduit correspondant
dans lesystème
auxiliaire.Soient eq
la somme des
exposants
des dérivéesd’ordre q
des fonctions u dans ~, et wce que nous avons
appelé
l’ordre de ceproduit,
c’est-à-direOr,
on sait que a + 1 : : doncPar
suite,
le module durapport
de deux dérivéescorrespondantes
d’ordre a + i est inférieur à
HH,
Si donc on
prend
pour P .leplus grand
des deux nombresL, H H, K.
lapropriété qu’il s’agissait
d’établir existera.Cela
posé,
si la solution dusystème
auxiliaire estholomorphe
dans uncercle de rayon
R,
les sériesanalogues
relatives ausystème proposé
lesont aussi dans un cercle de rayon
R .
Elles constituent alors évidemmentune solution des
équations
données.13. Il est bon d’observer que la démonstration
précédente peut s’appli-
quer dans d’autres circonstances. Les dérivées des fonctions inconnues et
des fonctions de
comparaison
seprésentaient
sous la formeLes
hypothèses
faites sur les dérivéesdes y
ont servi à démontrer queQuand
cespropriétés
subsisteront et que les 03A6 seront encore des fonctionsmajorantes
pour les 9, les raisonnementsqui
ont été faits continueront à être valables.14. Il faut nous
placer,
àprésent,
dans la deuxièmehypothèse prévue
par le théorème III.
Rappelons
que l’on supposeEn
reprenant
les notationsprécédentes,
on voit que, si l’on n’a pas~1,..., ~n;~; est
nul;
et queIl’
désignant
un nombrepositif,
inférieur à i, et au moinségal
en moduleaux et M étant une certaine constante, on aura
On constate facilement que
et que, par
suite, Da
tend vers 1quand
a croît indéfiniment.Les mineurs relatifs aux éléments de la
diagonale principale
tendentsimultanément vers i dans les mêmes conditions.
Quant
aux autres, s’ilssont relatifs à un élément
supposé nul,
ils sontidentiquement nuls ;
et, dansle cas
contraire,
ils sont inférieurs en m.odule àayant
I pour limite.On
prendra
commesystème
decomparaison
En
opérant
commeplus haut,
on est conduit à considérerl’équation
Elle admet une solution ne
dépendant
quede z,
ainsiqu’il
résulte duthéorème
II ;
et cela suffit à établir laproposition
que nous avions en vue.CHAPITRE II.
QUESTION TRAITÉE PAR LA MÉTHODE DES APPROXIMATIONS SUCCESSIVES.
1. Dans son Mémoire
(’ )
Sur une classe de transcendantesnouvelles,
NI. Picard a
employé
les méthodesd’approximations successives,
si fé-condes dans les
applications
auxéquations différentielles,
pour étudier unsystème d’équations fonctionnelles,
en faisant observerqu’on parviendrait certainement,
par le même moyen, à établir l’existence d’autres classes de fonctions. Nous allonsreprendre,
à cepoint
de vue, lesquestions
traitéesdans le
Chapitre précédent.
Leprocédé qui
a été suivi alorsprésentait
certaines
analogies
avec des démonstrations relatives auxéquations
auxdérivées
partielles.
Les raisonnements vontcependant
seprésenter
d’unemanière
plus
naturelle parl’emploi
desapproximations
successives.2. Rappel
d’un théorèmegénéral.
- Le théorèmesuivant, qui
estclassique (1 ),
sert de base à la méthode :Si les
fonctions f" f 2,
, ..., ... des variables x" , ..., , xq sont holo-morphes
dans certaines aires(A)
avec des r°ayons de convergence ad-mettant un minimum
différent
de o ; etsi,
dans les aires(A)
accruesd’anneaux dont
l’épaisseur
n’est nulle en aucunpoint,
les maxima des modules de cesf onctions forment
une sérieconvergente,
la sérieest
holomorphe
dans les aires(A~..
3. Choix d’une loi
d’approximation.
-Reprenons
les notations duChapitre I,
n°5,
et lesystème
( 1 ) Acta mathematica; t 8g~.
(2) Consulter MÉRAY, Leçons nouvelles sur l’Analyse infinitésimale et ses applications géométriques ; 1"e Partie, p. 231 .
On
peut
l’écrirele
développement
des F parrapport
aux commençant par des termes du seconddegré.
Posons
Il est naturel de considérer les termes ui, comme la
partie
laplus importante
deséquations,
et deremplacer
ailleurs les par des valeursapprochées.
Appelons
ui0, ui1, ui2, ... ? u itf ... des valeursapprochées
successives des ui. Nousprendrons
u~o = o, et nous chercherons à déterminer les ui" ... par leséquations
suivantes :En
posant
on en déduira
E.24
Il faut maintenant prouver : 1° que l’on
peut
résoudre lessystèmes (4)
ou
(5);
2° que les suites desfonctions S
satisfont aux conditions du théorèmerappelé plus haut ;
3° que les sériesvérifient le
système ( r ~.
.4. . Résolution des
équations d’approximation
. -Posons,
poursimpli- fier,
Les
Gi
étantsupposés holomorphes
et nuls àl’origine,
et deplus
connus,il est d’abord facile de voir
qu’on peut
résoudre leséquations (6),
où t aune valeur fixe. Le calcul des dérivées des
~i~
àl’origine peut s’effectuer, puisque,
parhypothèse, Da
est différent de o. En outre, et c’est là lepoint important,
il existe une constanteP, indépendante
desfonctions Gi,
telleque le module du
rapport
descoefficients
des 03B4 auxcoefficients
des termesde même
degré
des G soitinférieur
à P. Eneffet,
les dérivées des 03B4d’ordre a se
présentent
àl’origine
sous la forme de fractions dont le déno- minateur estDa
et le numérateur une somme deproduits
de deuxfacteurs,
l’un étant un mineur du
premier
ordre de l’autre une dérivée d’une fonction G de l’ordre considéré. Nous savons queDx
tend vers 1 pour a in-fini. Soit N le maximum des modules des coefficients des G des termes de
degré
a, etplaçons-nous
dans lepremier
casindiqué
au théorème III duChapitre
I. Le coefficient dexan
d’un 03B4 sera inférieur en valeurabsolue à
Ea. étant une
quantité positive qui
a 1 pourlimite,
comme cela ressort descalculs faits sur
Da
et ses mineurs. Laproposition
est doncétablie, puisque ?
Mi ’r(J.h"a.
tend vers o. Le même résultat est immédiat si l’on considère. le’ fr second cas au lieu dupremier.
Observons enfin que cequi précède s’applique
..aussi bien aux uij