Analise algébrique. Sur le calcul des fractions continues périodiques
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 14 (1823-1824), p. 337-347
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337
ANALISE ALGÉBRIQUE.
Sur le calcul des fractions continues périodiques.
Par M.***
DANS
unprécédent
article nous avons fait voir que les racines deséquations
du seconddegré pouvaient toujours
êtreexprimées
par des fractions continues de la forme
très-simple
où les
périodes,
d’un seul terme , seprésentent
immédiatement.Cette remarque donnant aux fractions continues de cette forme un
nouveau
degré d’intérêt,
onpeut
se proposer de les combiner avecdes
quantités
rationnelles de toutes les manièresqui
naissent dela diversité des
opérations
ducalcul,
et d’obtenir le résultat en fraction continue de même formequ’elles ;
et tel est lesujet qui
va nousoccuper. - Soit
une fraction continue
donnée , équivalente conséquemment
à unedes racines de
l’équation
Tom.
XIV,
n.°XI,
I.ermai I824. 45
338
FRACTIONS CONTINUES
et soit A un nombre rationnel donné. Si d’abord on veut avoir leur somme , en
représentant
cette somme par y, on auraau moyen de
quoi l’équation
du seconddegré deviendra
ou , en
développant
et ordonnantce
qui
donnede
sortequ’on
auraEn
changeant
lesigne
dek ,
dans cetteformule ,
elle devienttel est donc le reste
qu’on
obtient en retranchant de notre fraction continue un nombre rationnel donné.011
peut
encore écrire339
équation qui devient ,
enchangeant
lessignes
tel est donc le résultat
qu’on obtient ,
en retranchant notre fraction continue d’un nombre rationnel donné.Si,
dans cette dernièreformule ,
on faitk=-q ,
elledeviendra
ce
qui
nous montrequ’on
nechange
rien à une fraction continue de la nature de celles que nous considérons ici en la retranchant du dénominateur commun de ses fractionsintégrantes , pris
ensigne
contraire.
On sait que, dans
l’équation
la somme des racines est -q ; d’où il suit
qn’en
retranchant l’une d’elles de -q , on doit avoir l’autre pour reste ;puis
doncqu’en
retranchant de -q une des
racines,
mise sous forme de fractioncontinue y
on trouve cette même fraction continue pour reste ; ils’ensuit
que , comme nous l’avonsdéjà
fait observer dans lepré-
cédent
article,
une fraction continuepériodique exprime implici-
tement les deux racines d’une
équation
dit seconddegré ;
de sorteque , bien que
rationnelle ,
ce n’en est pas moins une fonction340
FRACTIONS CONTINUESbiforme , susceptible y
commel’expression
finie des racines de cessortes
d’équations ,
de passer du réel àl’imaginaire.
C’est cequi
arrive,
eneffet, lorsque
lenumérateur
commun desfraçtions
in-tégrantes
estnégatif et plus grand
que le quart duquarré
de leurdénominateur commun. Aussi arrive-t-il alors que les réduites con-
sécutives cessent d’être convergentes.
Cette remarque donne
l’explication
d’une sorte deparadoxe
quesemble
offrirl’équation
elle
donne ,
ehtransposant y
mais il faudrait bien se
garder
d’enconclure,
comme on sem-blerait fondé à le
faire ,
attendu que , dans le
premier
membre del’équation qui précède
immédiatement cette
dernière,
les deux fractionscontinues ,
bienque de même
forme ,
doivent êtreréputées exprimer
desracines
différentes. On voit par
là,
pour le dire en passant, avecquelle circonspection
ondoit raisonner
sur ces sortes dedéveloppemens.
Soit
toujours
PÉRIODIQUES. 341
une fraction continue
donnée,
etdésignons
par y leproduit
desa
multiplication
par un nombrerationnel li ;
nous auronsainsi
mettant cette valeur dans
l’équation
elle deviendra
d’où
de sorte
qu’on
aurac’est-à-dire
qu’on multiplie
une fraction continuepériodique
dela
nature de celles que nous considérons ici par un
multiplicateur
ration-nel
quelconque,
enmultipliant simplement les numérateurs
de sesfractions
intégrantes
par lequarré
et leurs dénominateurs par lapremière puissance
de cemultiplicateur.
Oh conclut de là ou bien du
changement
de ken I k
342
FRACTIONS CONTINUESSi l’on divise l’unité par les deux membres de cette dernière
équation ,
ilvient ,
toutes réductions faitesSi ?
dans cette dernièreformule,
on faitk=-p ,
ilviendra
c’est-à-dire
qu.’en divisant
par une fraction continue de la naturede
cellesque
nous considérons ici le numérateur commun de ses fractionsintégrantes pris
enmoins,
on obtient pourquotient
cettemême fraction continue.
On sait que dans
l’équation
te produit
des racines est -p ; d’où il suitqu’en
divisant -p par l’uned’elles ,
on doit obtenir l’autre pourquotient ; puis
doncqu’en
divisant -p par l’une
d’elles,
mise sous forme de fraction continuepériodique ,
on obtient pourquotient
cette fraction continuepério- - dique,
il s’ensuit de nouveau , comme nous l’avonsdéjà remarqué ci-dessus ,
que 3 sous sa formeunique ,
cette-fractionexprime
pour..tant les deux racines de
l’équation
du seconddegré
delaquelle
elleest dérivée.
Ainsi
s’explique l’espèce
deparadoxe auquel
semblerait donner343
lieu le dernier résultat que nous avons obtenu
ci-dessus, lequel
donne ,
en chassant ledénominateur ,
sans que toutefois on en
puisse conclure ,
comme on semblerait autorisé à lefaire ,
La
première
de ces deuxéquations
ne sauraitsubsister ,
eneffet, qu’autant
que les deux fractionscontinues,
dont leproduit
com-pose son
premier membre , expriment
des racines différentes. Voilà donc encore une nouvelle preuve de la réservequ’on
doitapporter
dans
l’emploi
desexpressions
de cette forme.Cherchons
présentement
lespuissances
successives de la fractioncontinue
En
représentant
sonquarré
par y , et éliminant x entre lesdeux
équations
,il viendra
ce
qui
donned’où
344 FRACTIONS CONTINUES
S’il
s’agit
du cube de la même fractioncontinue,
en lerepré-
sentant par y ,
on
aura à éliminer x entre les deuxéquations
cela
donnera
d’où
de sorte
qu’on
auraEn
procédant
d’une manièreanalogue
pour lespuissances supé-
rieures ,
on trouvera successivementet, en
générale
PÉRIODIQUES. 345
Le
signe supérieur
ou lesigne inférieur
devant êtrepris,
suivantque m est
pair
ouin7pair.
Quant
aux racines des fractions continuespériodiques ,
on sentqu’elles
ne sauraient êtredéveloppables
en fractions continuespé- riodiques
rationnelles que dans des castrès-particuliers ;
et enconséquence,
nous ne nous en occuperons pas.Pour les mêmes
rayons,
nous ne nous occuperons pas nonplus
de la recherche
de la somme , de ladifférence ,
duproduit
oudu
quotient
de la division de deux fractions continuespériodiques ;
car ces
résultats, étant
évidemmentsusceptibles
dequatre
valeursdifférentes ,
nesauraient , généralement parlant ,
êtredéveloppés
en fractions continues
périodiques
ration nelles.Dans les recherches
qui
viennent de nous occuper , nous avons souvent rencontré des fractions continuespériodiques
de la formeet on
peut
désirer de leur substituer d’autres fractions continues danslesquelles
toutes les fractionsintégrantes
soientpositives.
C’estlà une chose
très-facile ,
an moyen d’une extension donnée à uneremarque
deLagrange ,
sur les fractions continues danslesquelles
les numérateurs sont
égaux
à l’unité. Nous pouvons d’abord écrireor , on a
l’équation identique
Tom. XIV.
46
346 FRACTIONS CONTINUES PÉRIO DIQUES.
en
substituant donc,
il viendraet par
conséquent
en
posant,
pourabréger,
Mais ,
par unetransformation analogue ,
on trouvedonc,
en substituant et mettant poury sa valeur,
Mais,
pour que cette transformation conduise aubut , encore
faut-il qne 9 soit
plus grand
quep+I ;
et l’on n’obtient finale-ment
qu’une
fraction continule peuconvergente , qui
n’estplus
immédiatement périodique
et dont lespériodes
ont deux termes.An
surplus ,
ilrésulte ,
de cequi
a été dit dans l’articleauquel
celui-ci fait
suite ,
que ,quelle
que soit une fraction continuepério- dique ,
on peuttoujours
à moinsqu’elle n’exprime
desimaginaires,
la ramener et même d’une infinité de manières
différentes , à
la forme
où
n , k ,
p, q sont des nombres entierspositifs.
.
ANALISE TRANSCENDANTE.
Loi du développement de la tangente
enfonction
de l’arc ;
Par M. L. C. BOUVIER ex-officier du génie, ancien élève de l’école polytechnique.
SOIT qu’on
divise l’une par l’autre les deuxséries qui
donnentle sinus et le cosinus en fonction de
l’arc,
ouqu’on emploie
toutautre