B RET
Analise algébrique. Théorie générale des fractions continues
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 9 (1818-1819), p. 37-51
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37
ANALISE ALGÉBRIQUE.
Théorie générale des fractions continues ;
Par M. BRET , processeur à la faculté des sciences de
Grenoble, Chevalier de l’Ordre royal de la Légion
d’honneur~
GÉNÉRALE DES FRACTIONS CO~TIKUES.
LE problème
dudéveloppement
d’une fraction ordinaire en fractioncontinue,
se réduit évidemment à la résolution del’équation
’dans
laquelle
nous supposonsque ~4 ,
B sont deux nombres entierspositifs donnés ,
telsqu’on
ait~>.B~
etoù a, a~ , r~r~ , a~n ,
.y.,.. ~ tb , ~~ ,
1bll , 3~)...
sontdes,
nombres entiersindéterininés , positifs
ou
négatifs ;
onpeut toujours
supposer, ausurplus ,
que a , g~~
a , alll ,
... sontpositifs.
Posons successivement
il
viendra
ainsiTom.
tx, ~.~ 7~
1 .el’oadt
t8i 8,6
38 THÉORIE GÉNÉRALE
c’est-à-dire 1
et la
question
se trouvera réduite à satisfaire en nombresentiers~â
cette suite
d’équations ,
t danslaquelle
il est évidentqu’on
pourraprendre
à la fois arbitrairement lesdénominateurs a,
a~ ?~,...
et les
nu~érateurs ~ , b~ , ~~r , ...°
des fractionsintégrantes.
Or,
si ionprend
constammentb a, ~~ ~ ~~ , b~~ ~, a~~ , ...,.. ,
lafraction
continue
se termineranécessairement;
eneffet,
on aura d’abord~ . r ..
~ ~ ,
et ,c omn~e
o n a u ra au ssi ~ ~~ ~ , a~ ’ s ’ ens~~~ ~ . ~ p
~u~o e aura- ~ i ; et ’comme on aura aussi
2013 ~
i ls’ensuit
on auraa ~ . "
~
~-~2013~>~-2013ï;
~’donc,
on aura ,m~is 2-
est auplus Fumté ; (lonc,
on aurao-~ ~ _
On aura J
par la même raispn ,
done
FRACTIONS CONTINUES. 39
et 1
parsuite;
d’où
onconclura y
commeci-dessus ,
.En continuant
ainsi,
deproche
enproche
onparviendra
a se con-vaincre que les
port~on~~
dedéveloppeulcut
sont toutes moindres que l’unité.
Il est
pourtant
un casqui
faitexception :
c’est celui ou l’onaurait
précisément ~==~2013ï ~
t~==2013(~2013i) ~ ~=2013(/~2013i) ~
~>n:.:.=...~~n--.I j ,
c’est-à-dire le cas où la fraction continue seraitet
où , prolongée
àl’infini,
elle tendrait sans cesse vers l’unit’ -, dans-tout autre cas , elle sera constamment
plus petite.
En
appliquant présentement
ce que nous venons de démontrer à la suite deséquations (~) ~
on voit que, si l’on a constamment,.abstraction faite des
signes
40 THÉORIE GÉNÉRALE
on aura aussi constamment ,
abstraction
faitedes signes ,
c’est-à-dire ,
les
nombres A, B, C , D,
,... seront donc continuellement dé-croissans ;
et, comme ils sont tousentiers ,
il faudra enfin que, l’un d’eux soit
nul ;
cequi
prouve que la fraction continue seterminera. ;
Donc,
si une fractioncontinue,
danslaquelle
les dénominateurs des fractionsintégrantes
sont constammentplus grands
que leursnumérateurs .
ne se termine pas , elle ne pourra êtrele dévelop-
pement
d’unefraction finie ,
t et seraconséquemment
ledéveloppement
d’un incommensurable.
Tout ce
que
nous venons de dire a encorelieu
lors même que les numérateurs des fractionsintégrantes
sont d’abordplus grands
que
leurs- dénominateurs ,
pourvuqu’ensuite ils deviennent plu6 petits qu’eux
et demeurent constammenttels ;
il arrive seulement _alors que la suite des nombres
~f , ~ ~, C D , ...,
est d’aborddivergente ;
mais elledevient
ensuiteconvergente
et doit consé"quemment
seterminer à zéro,
commedans
lepremier
cas.Posons
présentement
En réduisant la
première
de ces fractions continues en fractionorinaire,
on trouvera uneexpression
de cette formeEt
1 ~
on passera de là à la valeur de
2013 ~
~* en ychangeant et
en «+2013 ~
w ’ace
qui
donnerac-*est-à-dire ,
et l’on aura de même
d’oà
El!mmant ~ entre ces deux
équations ,
il viendraon aura
donc 1
engénéral,
le
signe plus
ou lesigne
moins auralieu,
suivantque
le nombredes fractions
intégrantes
estimpair
oupair,
en lessupposant d~
moins toutes
positives.
Si nous prenons la différence entre deux fractions
Convergente
consécutives,
nous aurons, abstraction faitedes signes
42 THÉORIE GÉNÉRALE
mais nous avons trouvé ci-dessus
posmt
doncce
qui
donnera nécessairement~n ~ ~ ~ ~
’on "’aura
et Fon aurait
semblablbme. n*t
d’où.
onconclurait,
t enmultipliant t
on aura donc
généralement
~ ~
0/ y 011
i 0 )w il
ipll étant desquantités positives, plus petites
que 1, unIte’. .,
1 -
On
aura donc ainsi .~ =-par
cons~équent
et comme QD
Ica
aià4dl,lté.%
r B’ 1 .
il s’ensuit que la
différence - - -
ce-- -
Alt AI devient deplus
enplUS
1petite ,
à mesure
qu 1 on
s’avance dans1a
série des fractionsconvergentes ,
puisque
d’ailleurs le clénoi-riiiiateur AI croittrès-rapidernent.
Cher~:ho~~s
présentement
la différence entre la fraction-
.B/ et la. A’
fraction
c~x~tia~ne
Aty étant
quelconque ,
maisplus grand
que 411. Ilviendra
on aura
pareillement
divisant ces deux
équations
l’une parl’autre ,
on trouveBi
or, on a ,
par hypothèse, ,~ ~ ~,~, y > p// ;
doncx~- ~, ~
est moindre queAt B
~~.- ---, et l’on voit de
plus qu’ils
sont dessignes contraires;, ainsi ~
A .
’ l’ n
B ’~ r ct Yice
vers~ ~ au~id
~ou~si l’on
ax ~ ~ ,
on aurax >- ;î,
etsice
%,crsd ~ainsi@ e dans
tou~44 THEORIE GÉNÉRALE
les cas , . la valeur exacte dc x se trouvera
comprise
entre deux, B B~
fractions
convergentes
consécutivesquelconques A ’ 2013 ,
maisplus
voisine de la seconde que de la
première ; puis
donc que y commenous l’avons vu
ci-dessus ,
la différence entre ces deux fractions décroîtrapidement,
y à mesurequ’on
s’avance dans la série des frac- tionsconvergentes ,
il s’ensuitqu’elles s’approchent
aussitrcs-rapl-
dement de la véritable valenr de x dont elles diffèrent alternati-
vement par excès et par
défaut,
cequi justifie, pleinement
leurdénomination.
Ce
qui précède,
suppose , à lavérité ,
que toutes les fractionsintégrantes
sontpositives ; mais,
dans le cascontraire ,
il esttoujours
facile de transformer la fraction continue en une autre
qui
n’enrenferme que de
telles ;
on a , eneffet 1;
et ainsi de suite.
On conclut de cette transformation que la nouvelle fraction continue
remplira,
à lafois ,
la condition de ne renfermer quedes
fractionsintégrantes positives
et celle de la convergence si l’on aIl
Il suffira
même, quelles
que soient d’ailleurs lespremières
fractionsintégrantes,
que ces conditions soientremplies,
àpartir
de l’unequelconque
d’entreelles ;
d’où l’on voitqu’en particulier
la conver-gence vers une valeur fixe aura
toujours lieu, lorsque
les numérateurs q,’1/, y~~""~ étant égaux
et d’unegrandeur queieonclue ,
les’
dénominateurs p,
pl, pll ,
’-’" croitrontconstamment, quelque
len-tement que ce
soit,
t àpartir
de Funquelconque,
Voyons présentement
commen-t on pourraprocéder ,
d’une manièrerégulière,
audéveloppement
en fraction continue d’une fonctionquel-
conque de x. On
pourrait
bien supposer que la fonction dont ils’agit
a d’abord étédéveloppée
en sérieascendante ; mais ,
pourplus
de
généralité
nous la supposeronsdéveloppée
enfraction, ayant
depareilles
séries pour ses deux termes; c’est-à-dire que nous supposeronsalors,
enposant
successivemente.t ainsi
de suite ,
on- auraEt l’on conclura les valeurs de
C, D, E, F, .
des valeursconnues de
,~1~, AI ~ ~~..~..J9~F~ au
moyen c~e~~formules
~~.7~
746 THÉORIE GÉNERALE
C=~2013~~ , ~=F~2013~~ , ~=B~~~~~// ... ,
D=C~2013~~ , ~=C~2013~~ , D~=C~~2013~c~ ... ,
~==D~2013C~ , J~=D~2013CD~ , ~=DC~2013CD~
... ,. t 1 v v a ~ v 1 1 · . v ~ . r i 3 .. i v . a v . v .. ~ ** ’ ~
que l’on conclut des
équations ci-dessus y
en y chassant les déno-nnnateurs~
etexprimant
ensuitequ’elles
sontIdentiques.
SI les deux termes de la fraction valeur de y ~ au lieu de
procéder
suivant les
puissances de ~ , procédaient
suivant celles de~",
il nes’agirait
qued’y
traiter znainsi
que nous venons de traiter jy dans ledéveloppement général -;
et si unepuissance
de ~ se trouvait êtrefacteur soit du numérateur soit du
dénominateur
on la feraitpréala-
blement passer soit comme diviseur soit comme
multiplicateur dey,
ce
qui
ramènerait laquestion
aupremier
cas.Pour
premier exemple, prenons
la fonctionnous
écrirons d’abord
traçant alors
~ comme x Jclans le second membre, il viendra
47
Nous
avons donc finalement-puis donc qu’on
doit avoiron aura
ce
qui donne ,
en amenant successivement lesnumérateurs à
être entiersnégatifs,
et enmultipliant
ensuitepar
xarésultat
dont la loi estmanifeste,
etqui , quel que -soit7a’ 7 ~~ti~-
48
, 1 1
THÉORIE GÉNÉRALE
fera à la condition
de convergence , pourvuqu’on
lepousse
assez loin.Si l’on transforme cette
expression
en une autre-- dont tous lestermes soient
positifs t d’après
lesformules trouvées cl-deseus,
onobtiendra ,
d’où il suit que , pourvu que l’on pre.nne .x:a -->-xl ou
te 1 .
cette fraction continue convergera , à
partir
del’origine ,
vers la. bl l d
Tang.x
d Il fi..
véritable
valeur de---;
. dans tout autre cas, elle rnratoujours
x
par être
convergente,
pourvuqu’on
laprolonge suffisamment.
Soit
,~= ~ ,
nous auronsTang..z= 1 .
et notreformule deviendra
.
4 ~
-N ’ 73
.
8 d ’ 81 .. bl ’ll
n
Nous savons
qu’on
a 2013 ~i3 soit donc,
s’il estpossible ~ 2013
=== 2013 , m.
4
~
4 m
et n étant deux nombres entiers
premiers
entre eux, telsque 7~~ ;
ilviendra ,
ensu~stï~uant ,
or 2 cette
équation
est8bsurcle
i car son secondmembre
est unIfraction
continue qui,
ne se terminant pas et étantconvergente ,
en la
prolongeant suffisamment,
doit avoir une valeur incommen-iurable ~
tandis que sonpreaner membre
’Ubtune’(faction ratiQim@Ue~
49
il est
donc absurde
de supposerque 2013
4 estégal
à unepareille fraction,
~- est doncincommensurable.
Prenons 1
pour secondexemple ,
lafonction
nous aurons ici
Nous aurons donc
finalement
eo
qui donnera,
ensub-,,-tittiant
résultat
dont la loi estTMu!fe~
On a ,
d’apfès
cela,
50
, . _ - . ~ , ~ ~
THEORIE GÉNÉRALE DES FRACTIONS CONTINUES.
-
ee
qui
prouve que le nombre e est incommensurable.On
pourrait
étendre cette théorie à d’autresexemples ,
non moinsintéressans ; mais,
comme cesapplications
neprésentent
aucunedifficulté ,
nous terminerons par observer que ,lorsque les
numé-rateurs
b , b~ , bn , ...". ~ ,
y~~ ,
,Rn,...
£ontsupposés égaux
aun B te )
les résultats
auxquels
noussommes
parvenus seslulplitient
d’unemanière
notable. C’est ainsi,
parexemple ,
quel’équation
devient
alors aussi les fractions
convergentes
se trouvent toutesréduites ~ leurs
, moindres termes , et la différence1
entre deux fractions con-~rq~~r. entre
B pi ..
re entes
consécutivesB ~
diminue de lus en l, ~esureyergentes
consécutives2013 ~ 2013 ~
diminue deplus
enplus,
a mesurequ’on
avance dans la suite queforment
cesfractions ;
onpeut aussi
remarquer que le
quotient
est
toujours moindre que l’unité, puisqu’on
a , à lafois,. ~~ ~ et
’~>~f ~
d’où il suit que les conditions de la convergence de lafraction
continue se trouventnécessairement remplies.
Si la fractioncontinue a
quelques
fractionsintégrantes négatives,
en la transfor-mant en une autre
qùi
neprésente plus
cettecirconstance,
les conclu- sions seront encore les mêmes.Enfin,
il estfacile,
dans le casque nous
examinons ,
de démontrer ce beau~héor~me ,
savoir : quechaque
fractionconvergente approche ~ lus
de la valeur totale de la fraction continue que nepourrait
le faire toute autrefraction, exprimée
par de
plus petits
nombres. Nous ne faisons querappeler
cette pro-priété ~
pour montrer comment elle se rattache a la théorie nouvelleet
plus générale
des fractions continues que nous avonsessayé
deprésenter
dans ce rnémoire.GÉOMÉTRIE.
Recherches
surle parallélogramme
et surle parallelipipède ;
Par M. G E R G O N N E.
ON
a continuellementbesoin
9 soit engéométrie
soit enmécanique ’
de
détert--qiner ,
en fonction des trois arêtesqui
concourent en unmême sommet d’un
parallélipipède
et desangles
que ces arétes forment deux àdeux ,
soit ladiagonale
duparallé1ipipède,
soit lesangles
que forme cette
diagonale
avec ces trois mêmesarêtes,
soit enfinle
volume
de ccparallélipipède.
Le moyen que l’onemploie
communnémc~nt J
pourparvenir
à ces diversrésultats,
consisteprincipalement
dans la résolution d’un certain
triangle sphérique ;
cequi est , à
la