A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
V INCENT C OSSART
G UILLERMO M ORENO -S OCÍAS Racines approchées, suites génératrices, suffisance des jets
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 14, n
o3 (2005), p. 353-394
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35
Racines approchées, suites génératrices,
suffisance des jets(*)
VINCENT
COSSART(1),
GUILLERMOMORENO-SOCÍAS(1)
RÉSUMÉ. - Nous décrivons l’algèbre graduée pour une valuation divi- sorielle d’un anneau local régulier de dimension 2
(théorème 4.10).
Nous endéduisons en 6.2 un critère d’irréductibilité analytique des courbes planes
valable en toute caractéristique ainsi qu’une nouvelle démonstration du critère de Abhyankar. À la fin
(théorème 7.1),
nous donnons une borneeffective permettant de tronquer les équations à tester.
ABSTRACT
(Approximated
Roots, Generating Séquences, Trun-cation).
- We give a full description of the graded algebra relative to adivisorial valuation of a local regular ring of dimension 2
(theorem 4.10).
We deduce in 6.2 a criterion of analytic irreducibility of plane curves valid
in every characteristic and a new proof of Abhyankar’s Criterion. At the end
(theorem 7.1),
we give an effective bound for suitable truncations of the equations.Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. XIV, n° 3, 2005
Dedicated to Professor S. S. Abhyankar, for his seventieth birthday
1. Introduction
Soit
f (x,y)
= 0 une courbeplane singulière
àl’origine.
Dans[Abh88], [Abh77], [Abh89], Abhyankar
définit les « racinesapprochées » de f.
Cer-taines de ces racines ont des
propriétés merveilleuses ;
enparticulier,
ellespermettent
de tester sif
estanalytiquement
irréductible àl’origine
et sioui,
(*) Reçu le 19 janvier 2004, accepté le 6 juillet 2004.
(1) Laboratoire de Mathématique LAMA, Université de Versailles - Saint Quentin,
bât. Fermat, 45 av. des
États-Unis,
F-78035 Versailles cedex(France).
Laboratoire GAGE, École polytechnique, F-91128 Palaiseau cedex(France).
E-mail : cossart@math.uvsq.fr, cossart@gage.polytechnique.fr
E-mail : moreno@math.uvsq.fr, moreno@gage.polytechnique.fr
- 354 -
de calculer ses
exposants
de Puiseux. Enfait,
de ces « racinesapprochées », Abhyankar
tire les informations de ladésingularisation
def
sans faire leséclatements
théoriquement
nécessaires.Nous avons
appliqué
la théorie des valuations à ceproblème. L’algèbre graduée
pour une valuation divisorielle d’un anneau localrégulier
de dimen-sion 2 est de manière naturelle une
sous-algèbre
d’un anneau depolynômes
àdeux variables
(théorème 4.10).
Nous donnons unalgorithme
effectifpermet-
tant de
calculer,
dans le cas leplus général possible,
une suite(qo,
q1,...,q)
d’éléments dont les valeurs
engendrent
lesemi-groupe
de la valuation as-sociée à
f (algorithme 5.1). Puis,
nous donnons deux critères d’irréductibi- litéanalytique (critères
6.2 et6.3) ; l’un,
trèsproche
de celui deAbhyankar (cf. [Abh88]
ou[Abh89])
est valable encaractéristique
0 sil’équation
testéeest en
position
deWeierstraB ;
l’autren’exige
aucunehypothèse,
ni sur la ca-ractéristique,
ni sur ledéveloppement
del’équation
testée. Enpassant,
nousmontrons
(corollaire 4.18)
que, encaractéristique 0,
sif
estirréductible,
lesracines
approchées
utilisées parAbhyankar ([Abh88], [Abh77], [Abh89]),
sont des curvettes de
f (cf.
sous-section3.2). Enfin,
dans le dernier para-graphe (théorème 7.1),
nous donnons un résultat effectifpermettant
detronquer
éventuellement deséquations
à tester : soientf, g
Ek[[x,y]],
kalgébriquement clos,
tels quef - g E T+2
où T est le nombre deTju-
rina de
f
et m =(x, y) ;
alorsf et g
ont exactement le même arbre dedésingularisation (mêmes points proches, etc.).
Nous remercions S. S.
Abhyankar,
M.Lejeune-Jalabert,
M.Spivakovsky,
B.
Teissier,
M.Vaquié
pour leursencouragements
et leslongues
conversa-tions sur les racines
approchées ;
A.Campillo qui
dans[Cam80] développe
aussi des
techniques
pour donner les informations de ladésingularisation
d’une branche sans faire
d’éclatements ;
le Fields Institute dontl’atmosphère
studieuse
permit
d’écrire unepremière
version([CosMor03]) ;
F. V. etS. Kuhlman
qui
nous ont invités à exposer ce travail à l’Université de Saska- toon lors ducongrès
sur les valuations(août 1999)
et enfin tous-noscollègues
versaillais
qui
ont dû subirplusieurs exposés
de ce travail.2.
Hypothèses
et notations(R, m)
est un anneau localrégulier
de dimension2,
on suppose que R contient un corps dereprésentants
k ==R/m algébriquement
clos. Soit(x, y)
unsystème régulier
deparamètres
de Ret R
=k[[x, y]]
lecomplété
de R. On note
k[X, Y]
=grm (R) ;
biensûr,
X =inm (x)
et Y =inm (y).
Une valuation de R est une
application v :
R B{0}
~G>0
où G estun groupe totalement ordonné et V x, y ~ R B
{0}, 03BD(xg) = v(x)
+v(y),
03BD (x +y) min{v(x), 03BD (y) }.
On dit que la valuation est centrée sur R(ou
centrée en
m) si m = {x ~ R 1 v(x) > 0} U {0}.
Dans tout ce
papier, v
est une valuation divisorielle centrée sur R(si
l’on
désigne
parRv
l’anneau de la valuation v, ledegré
de transcendance de l’extension k cR03BD/m03BD
est1,
le groupe est G = Z muni de la relation d’ordreusuelle).
Si u est un entiernaturel,
ondésigne
parIu (resp. Iu+)
l’idéal des éléments de R de valeurs pour v
supérieures
ouégales
à u(resp.
strictement
supérieures).
Dans
[Spi90] §3, Spivakovsky
prouve que v seprolonge
de manièreunique
en une valuation divisorielle de
R,
nous confondons v et sonprolongement àR.
DÉFINITION
2.1. - Une suite deAbhyankar-Moh
est une suiteg0, g1,..., gR d’éléments de
k[[x]][y]
dansR
telle que1
~ etoù
03BBj (x)
Ek[[x]], 03BBj (0)
= 0 et wi divise strictement wi+1 pour1
i ~-1.3.
Rappels,
sorites valuatives 3.1. Suitegénératrice
Une suite
génératrice
de v est une suite d’éléments qo, ql, ...,qg, qg+1 de R tels que, pour tout u eN, lu
estengendré
par{qa00qa11... qaggqag+1g+1 1 aov(qo) + a103BD(q1)
+ ··· +ag+103BD(qg+1)u}.
3.2. Les curvettes
M.
Spivakovsky
prouvequ’il
existe une suitegénératrice
avecv(qo) 03BD(q1)
...03BD(qg) système
degénérateurs
dusemi-groupe
dev et qg+1 élément
général
de l’idéalsimple
associé à 03BD(cf.
sous-section 3.3ci-dessous),
c’est-à-dire que, si l’on fait une suite d’éclatements centrés enles centres successifs de v, dans un éclaté où le centre de v est un di- viseur
D,
le transformé strict de qg+1 estrégulier
et à croisements nor- maux avec D(cf.
sous-section 3.6plus bas) ([Spi90]
prop.8.11).
Une telle- 356 -
suite sera
appelée
suite deMonique Lejeune-Jalabert
associée à v([Lej73] 1.3)
ou,plus simplement,
suite deMonique
associéeà v ;
leséléments ql,..., qg, qg+1 sont
appelés
curvettes de la valuation v. M.Spi- vakovsky
prouve en fait que, si la valuation v n’est pas associée à une courbe(cf.
sous-section 3.6plus bas),
une suite deMonique
estgénératrice
mini-male,
c’est-à-direqu’on
nepeut
pas en extraire une sous-suitegénératrice
; en
revanche,
dans le cas d’une valuation associée à unecourbe,
la suite q1,...,qg estgénératrice
minimale.3.3. Idéaux
complets simples
([Spi90]
section4.)
Il y a unebijection
naturelle entre les valuations di- visorielles de R centrées en 9N et les idéauxcomplets simples m-primaires
de R : à un idéal
03B2 complet simple m-primaire, correspond
une suited’éclatements
où
Ri+1
est l’éclatement deRi
en son maximal9Ri,
localisé en unpoint fermé, 0 i m - 1. De plus,
le transformé faiblede 13
estmm,
etla valuation v associée
à 03B2 est,
pardéfinition,
la valuationmm-adique.
Le dernier éclatement est centré en
mm ;
le diviseurexceptionnel
de cetéclatement est alors le centre de la valuation v :=
ordmm (ce qui jus-
tifie le mot
« divisorielle » );
en se localisant aupoint générique
de cedernier
diviseur,
on obtientR, - Rm+1,
l’anneau de la valuation v. Pour toute valuation divisorielle vcentrée,
on note03B2v
l’idéalcomplet simple
associé
([Lip87] (2.1)).
On remarque
également
que si v est la valuationm-adique,
alorsm = 0. On notera
Ei, 1
im + 1, le
diviseurexceptionnel
réduit deSpec(Ri)
~Spec(R).
3.4. Contact maximal
([Lej73],
p. 13 etsuivantes,
« contactmaximal ». )
La suite(S) permet
de déterminer une suite deMonique.
Ondécoupe
la suite(S)
en union desous-suites
disjointes
ainsi définies : pour tout a =
0,...,
m, on noteMa
le nombre decomposantes
du diviseurexceptionnel
deSpec(Ra)
~Spec(Ro) passant
par le
point
fermé deRa (donc Mo - 0)
et l’on remarque queMm+1
== 1.On
découpe
la suite(S)
en sous-suites(Si)
avec :Mki
= 0 ou2, Mki+1
= 1et
(Ma, Ma+1)~ (2,1),
Va= ki
+1,..., ki+1 -
2.On vérifie que la suite
(S)
est unejuxtaposition
de telles suites. Soit(S1),..., (Sg+1)
la liste de ces suites classées par l’ordre croissant des indicesk*
deRk*, premier
anneau dechaque
suiteSi, 1 i g + 1 ;
ceci définitl’entier g.
Alors,
choisissons pourchaque
suite(Si), 1
ig+ 1,
un élémentq2 de R
analytiquement
irréductible dont le transformé strict dansRki
estrégulier
et tel quemax{ a | 1
a m, le transformé strictde qi
n’est pas inversible dansRa}
est le
plus grand possible, désignons
par qo unparamètre
de R transverse à ql. La suiteest une suite de
Monique ([Spi90]
Th.8.6).
Dans le cas extrême où m =0,
v =
ordm,
iln’y
aqu’une
suite(5o) Ro
~RI, g
= 0 et la suitedes qi
selimite à un
système régulier
deparamètres
qo = x, 9l = y de 9R.L’éclatement commutant au
changement
de baseplat
et enparticulier
àla
complétion formelle,
la suite(S) correspondant
auprolongement
de v àR
est la suiteoù
Ri désigne
un éclaté ducomplété
formel0
deRo.
On en déduitqu’une
suite de
Monique
construite ci-dessus convient à la fois à(R, v)
et à(R, v).
Par suite, Iu={a~R |v(a)u}=u~ |v(b)u}=
Iu
etaussi,
toute suite deMonique
de(R, v)
est une suite deMonique
de(R, v) .
3.5.
Colongueur
([Spi90]
pp.134-140.)
Soit q0, q1, ..., qg+l une suite deMonique,
alorsv(q0) = ordm(03B2v).
Deplus,
enposant
wi =ordm(qi),
on a, pour1ig+1:
la suite eo,..., eg décroît
strictement,
eg = 1 et l’on al’inégalité
de ZariskiOn a la formule suivante
([Spi90],
th.7.2)
pour toutélément g
e R :où col est l’abréviation de
colongueur ;
ce minimum est atteint pour les élémentsf
E03B2v généraux
dont le transformé strict dansRm
n’esttangent
à aucunecomposante
du transformé strict de g.Rappelons qu’un
élémentf
E03B2v
est ditgénéral
s’il estanalytiquement irréductible,
si son trans-formé strict passe par le
point
fermé deSpec(Rm)
et si son transforméstrict dans
Xm+1
oùXm+1
~Spec(Rm)
centré en le maximal deRm
esttransverse au diviseur
exceptionnel
deXm+1.
D’après
la preuve du théorème 7.2 dans[Spi90], col(f,g) - v(g)
est lamultiplicité
d’intersection des transformés stricts def et g
lelong
du diviseurexceptionnel
de l’éclatementXm+1
~Spec(Rm)
centré en le maximal deRm,
cequi
prouve(3.3).
LEMME 3.1. - Si
f E 03B2v
estgénéral,
alorsv(f)
=v(03B2v).
Démonstration. - En
effet,
soientf et g
deux élémentsgénéraux
de03B2v;
si leurs transformés stricts dansRm
ne sont pastangents,
on av(f)=
col(f,g)= v(g) ; sinon,
onprend
unélément ~
E Ranalytiquement
irréduc-tible dont le transformé strict dans
Rm
estrégulier
et transverse à ceux def et g
et auxcomposantes
du diviseurexceptionnel
de R ~Rm (k
estinfini).
Alorsv(f)
=col(f, ~)
=v(~)
=col(~, g)
=v(g).
~LEMME 3.2. -
Désignons
parf(i)
letransformé
strict def
dansRki,
0ig,
onaDémonstration. - Ce résultat est « bien connu », mais nous n’avons pas trouvé de référence écrite pour la
caractéristique positive.
Donnons uneesquisse
de preuve. Pour le cas i =1, désignons
parf(1), q(1)i
les transformés stricts def , qi (2
ig)
dansRkl’
Soitdiv(uv)
le diviseurexceptionnel
deRk1-1,
on définit a, b par q2 =uavbq(1)2.
On a03B22
=V(q2)
=av(u)
+bv(v)
+v(q(1)2),
deplus v(u)
=col(u, f(1))
=col(v, f(1))
=v(v)
=ordmk1-1 (f(1));
nous laissons au lecteur la preuve de :
On en déduit
v(qi) = e1 ei-1(a
+b)el
+v(q(1)i), 2
i g.Bref,
enRk1,
la suite des
pgcd
desgénérateurs
dusemi-groupe
est devenue e1,..., eg. La fin de la récurrence en découle. D3.6. Valuation définie par une branche
analytique
Soit
fER
un élémentanalytiquement
irréductible(branche analytique),
on lui associe une suite
(S)
et donc une valuation par :la suite d’éclatements
Ri
~Ri+1
centrés en lespoints
fermés sur lestransformés stricts
fi
ERi
def,
et telle que pour le dernier éclatementRm
~Rm+1,
le transformé strictfm+1
def
soitrégulier
à croisementsnormaux avec le diviseur
exceptionnel
réduitEm+1
de R ~Rm+1
etfm
nesoit pas
régulier
à croisements normaux avec le diviseurexceptionnel
réduitEm
de R ~Rm (en fait,
si m1, fm
estrégulière,
passe par lepoint
decroisement du diviseur
exceptionnel
de R ~Rm qui
a deuxcomposantes
et est à croisements normaux avec
chaque composante).
Sif
estrégulière,
m = 0.
La valuation divisorielle définie par la courbe
f
est la valuationordmm,
c’est celle associée à la suite(3.5),
c’est cellequi
a pour centre le diviseurexceptionnel
deRm
~Rm+1.
Par définition de cettevaluation, f
est élémentgénéral
de l’idéalsimple
associé à v.Une valuation définie par une courbe
f
est caractérisée par le fait que sasuite
(3.5)
est delongueur
1(cas
oùf
estrégulier)
ou bien que lamultiplicité
du diviseur
exceptionnel
dans le dernier anneau localRm
est 2. Eneffet,
si
f
n’est pasrégulier,
il est bien connu quemm =
2 et que le transformé strict def
dansRm
estrégulier,
à croisements normaux avec chacune des deuxcomposantes
du diviseurexceptionnel
deRm.
Réciproquement,
onprend
une suite d’éclatements avecmm
=2,
onchoisit dans
Spec(Rm)
une brancheanalytique régulière passant
par lepoint
fermé à croisements normaux avec chacune des deux
composantes
du di- viseurexceptionnel
deRm,
onprend
pourf
saprojection
surSpec(Ro).
Tout ceci prouve que la dernière suite
(Sg+1)
se réduit àRm.
Remarque
3.3. - Une telle valuation divisorielle estparticulière (cf.
lasous-section
3.2) :
onpeut prendre
qg+1f et,
pourengendrer Iu (u
eN)
on
peut
se contenter des monômesExemple 3.4.
- Sif
=y2
+x3,
la valuation v associée àf
est définiepar
v(x) = 2, v(y) = 3,
on obtientv(y2
+x3) -
6 et qo = x, ql = y, q2 =f.
En revanche(voir [Spi90], exemple 4.9,
p.122),
il existe unevaluation J-L avec
03BC(x)
=2, 03BC(y)
=3, 03BC(y2 + x3) = 8,
c’est la valuationdont la suite
(S)
d’éclatements associée est celle de vprolongée
par deux éclatementssupplémentaires
en restant sur le transformé strict def ;
ona la même suite de
Monique, mais,
pour v, q2 est inutile pourengendrer
les
Iu,
tandis que, pour J-L,18
n’est pasengendré
avec des monômes en x, y devaleurs
8.PROPOSITION 3.5. - Soient deux valuations divisorielles centrées p et
v telles que, dans un sens
évident, la.
suite d’éclatements associée à v soitune sous-suite stricte de celle de 03BC. Alors :
1. Si l’on
désigne
par qo, ql, ..., qg+l une suite deMonique
de v, onpeut compléter
qo, ql, ... , qg en une suite deMonique
de 03BC ; si po, p1, ... , pg’+1 est une suite deMonique
de p, alorsg g’
et p0,p1, ..., pg+1est une suite de
Monique
de v.2. Les suites
v(q0), v(q1),..., v(qg)
et03BC(q0), 03BC(q1),..., 03BC(qg)
sont pro-portionnelles.
Démonstration. - Le
premier
résultat est uneconséquence
de la sous-section
3.4,
prouvons le second. Les transformés strictsdes
nepassent
pas par
l’origine
deXi
=Spec(Ri),
et J-L et v sont centrées àl’origine
deSpec(Ri).
DPROPOSITION 3.6. - Soit v une valuation
divisorielle,
soitf
un élémentgénéral
de03B2v, soit g
E R avecv(g)
1 +v( f ) ;
Alors :1.
g El 13,.
2.
f + g
est irréductible et letransformé
strict def
+ g dansRm
estrégulier, f
etf + g définissent la
même valuation.Démonstration. - Il est clair que la seconde affirmation entraîne la pre- mière. Effectuons l’éclatement de
Rm
en son maximalmm. Plaçons-nous
en un
point
fermé au-dessus demm. Localement,
on af = tv(f) f’
oùf’
est le transformé strict def
et t ungénérateur
de l’idéal du diviseurexceptionnel
de l’éclatement deRm,
on définitg’
par g =t1+v(f)g’.
Doncf + g - tv(f)(f’
+tg’).
Sif’
estinversible,
le transformé strict def + g
est aussi inversible. Si
f’
n’est pasinversible,
on se trouve en lepoint
fermépar où passe le transformé strict de
f,
ce transformé strict est transverse àdiv(t)
etdonc, f’
+tg’
estrégulier,
transverse àdiv(t) ;
on en déduit quesa
projection
surSpec(Rm)
estrégulière ;
cetteprojection
est le transforméstrict de
f + g
dansRm. Maintenant,
sif
+ g n’était pasanalytiquement irréductible,
il aurait une brancheanalytique ~
E R dont le transformé strict dansRm
serait celui def + g, donc,
en confondant R etR,
ona ~
E03B2v(f).
Ainsi, v(~) v(f)
-v( f
+g), donc, f+g =~. (inversible),
etf + g
estanalytiquement
irréductible. D4. Suite de
Monique
et racinesapprochées
PROPOSITION-DÉFINITION
4.1. - Soientf~,
et qo = x, ql, ..., qkune suite de
Abhyankar-Moh
on posedegy(qi)
= wi(1
ik).
Alorsf
s’écrit d’une manière
unique :
avec
a(i)wi
wi+1,1
i k -1,
A =(a(1),..., a(k)), HA
Ek[[x]], a(i)~N, 1ik.
Une telle
décomposition
seraappelée forme
réduite def
relative-ment à la suite q ou
développement q-adique
def.
Unproduit qAHA
=qa(1)1··· qa(k)kHA(x)
estappelé
monôme. Si enplus
on aa(i)wi
wi+1,1
i k -1,
c’est un monôme réduit.Si
f
Ek[[x]][y],
alors dans ledéveloppement q-adique
def
les monômes sont dedegrés
en yinférieurs
ouégaux
audegré
en y def ;
enparticulier,
il
n’y
aqu’un
nombrefini
de monômes.Remarque 4.2.
2013 Tout entier d~N sedécompose
d’une manièreunique
avec a(i)wi wi+1 (1ik-1), a(i)~N (1ik).
Démonstration de la
proposition 4.1.2013D’après
la remarque, les mo-nômes réduits
qa(1)1··· qa(k)k
forment une base duk[[x]]-module k[[x]][y].
DRemarque 4.3. 2013
Ongarde
leshypothèses
et notations de laproposi-
tion 4.1. La forme réduite de
qkf
est donnée parl’égalité :
Démonstration. - Preuve laissée au lecteur. ~
PROPOSITION-DÉFINITION
4.4.- Reprenons
leshypothèses
et notations de laproposition 4.1
etaffectons
àchaque
qi unpoids
vi EN, 0
ik,
avec la conditionwi+1 wivi
vi+1,1
i k - 1. Pour toutf E R,
on pose :(f)
=sup{inf(b(1)v1
+···+b(k)vk
+ord(KB)v0)}
où le sup est
pris
sur tous lesdéveloppements formels f = 03A3 qb(1)1
...qb(k)k KB(x), KB
Ek[[x]], b(i)
EN,
tous les multi-indices B distincts eten
posant (0)
= oo.Alors :
1.
(f) max{v0,vk}ordm(f);
2.
(fg) (f)
+(g),
et(fg)
=(f)
si ginversible ;
3.
(f
+g) > min{(f), (g)};
4.
si(f) (g),
alors(f)
=(f
+g).
Un tel v est
appelée
unepseudo-valuation (certains
auteurs disentquasi-
valuation).
Démonstration.
- 1, 2,
3 sont laissés aulecteur,
prouvons 4. Par3,
comme
(f) (g),
on a(f
+g) (f),
on remarque quef = f
+ g - g,on a
(f) min{(f
+g), (g)},
donc(f)
=(f
+g).
~PROPOSITION 4.5. - Soit q0 = x, ql, ... , qk une suite de
A bhyankar-
Moh
affectée
depoids
Vo, ..., vk tels que, pour touti, 1
i k - 1 :1.
wi+1 wivi
vi+1,2. dans le
développement
réduit de qi+l relativement à qo = x, ql,..., q2, les monômes sont tous depoids wi+1 wivi,
lepoids
deqb(1)1··· qb(k)k
KB(x)
étant pardéfinition ordx(KB)v0
+b(1)v1
+···b(k)vk.
Alors on a, pour tout
f~R:
où
f =03A3qa(1)1··· qa(k)kHA(x)
est ledéveloppement q-adique
de b. Deplus :
En
particulier,
si q0 = x, ql, ..., qk est une suite deMonique
pour une valuation divisorielle v, et si l’onprend
vi =v(qi), 0
ik,
alorset,
pour toutf~R, v(f)
est laplus petite
valeur des monômes non nuls dudéveloppement q-adique
def.
Démonstration. - Soit
un
développement
def
surlequel
onpeut
lireP, c’est-à-dire,
où l’infimumdes
poids
des monômes soitégal
à(f).
Nous allons définir unalgorithme
récursif
qui permet
enpartant
de(4.3)
d’obtenir ledéveloppement q-adique
de
f,
cetalgorithme
transforme un monôme M non réduit en somme de monômes réduits depoids
pour vsupérieurs
ouégaux
àP(M).
On fait une récurrence décroissante sur
sup(d, IBI)
le sup étantpris
surles monômes de
(4.3) qui
ne sont pas sous forme réduite etqui
sont depoids minimal,
d est ledegré
en yet IBI
=b(1)
+··· +b(k).
Laproposition
estvraie
quand d =
0.Prenons un monôme M
qui
donne le sup : M =qb(1)1···qb(k)k KB(x).
Sib(i)wi
wi+1 pour un i(1
ik - 1),
alors on a :L’hypothèse wi+1 wivi
vi+1,1 i k - 1, implique
et
Si
S(x,y) ~ 0,
alors enmultipliant
ledéveloppement q-adique
de qi+1ar ... b(i)-wi+1 wi il
b(i+1)b(i+1)... b(k)KB
(x), on a un développementformel de S. Par
l’hypothèse 2,
les monômes obtenus sont depoids supérieurs
- 364 -
ou
égaux
à(qb(1)1···qb(k)kKB(x)),
et leursdegrés
en y sont tousplus petits
que
d ; quant
àil est de
degré
det |C| |B|.
Bref,
on fait une réécriture def
comme combinaison linéaire de mo-nômes en x,q1,..., qk de
poids (b),
tout en faisant tombersup(d, |B|);
ce
procédé
s’arrêtequand
tous les monômes depoids
minimal(f)
sont missous forme
réduite ;
biensûr,
il restetoujours
de telsmonômes,
sinon onaurait
(f)
>(f).
Cequi
prouve(4.1) ; (4.2)
est uneconséquence
trivialede
(4.1).
Enfin,
par définition des suitesgénératrices,
= v, cequi
est la dernière assertion. DLEMME 4.6. 2013 Soit q0 = x, q1,..., qg, qg+1 une suite de
Monique
pourune valuation divisorielle v. Alors les
formes
initialesinv (qa(0)0qa(1)1···
qa(g)gqa(g+1)g+1)
aveca(i)wi
wi+1,1
ig forment
une base duk-espace
vectoriel
grv(R).
Deplus,
deux monômesqa(0)0qa(1)1 ···qa(g)g et qb(0)0 qb(1)1
···qb(g)g
aveca(i)wi
wi+1,1 i g
etb(i)wi
wi+1,1
ig
ont mêmevaleur si et seulement s’ils sont
égaux.
Démonstration. 2013 Le théorème de
Spivakovsky
nous assure quegrv(R)
est
engendré
par les monômesinv (qa(0)0qa(1)1···qa(g)gqa(g+1)g+1), sans condi-
tion sur les
exposants,
laproposition précédente
nous assurequ’on peut
secontenter de monômes réduits.
Pour terminer la preuve, il suffit de montrer que deux monômes réduits
qa(0)0 9l qa(g)g
etqb(0)0 9l qb(g)g
ont même valeur si et seulement s’ils sontégaux.
Raisonnons parl’absurde,
supposons donc que deux tels mo-nômes ont même valeur sans être
égaux. Soit j
=sup{ i | 0
i g,a(i)
~ b(i) }.
On a :avec par
exemple a(j)
>b(j).
Enremplaçant a(j)
para(j
-
b(j)
etb(j)
par0,
on se ramène au cas oùb( j )
= 0. On en déduitqui a(j)v(qj)
est divisible par ej-1 =pgcd(v(x), v(q1),...., v(qj-1)).
On a doncavec des notations évidentes :
Mais
ej-1 ej
estpremier
avecv(qj) ej,
doncej-1 ej
divisea(j). D’après (3.1),
on aej-1 ej
=wj+1 wj,
doncwj+1 wj
divisea(j),
cequi
contredita(j)wj
wj+1. DLEMME 4.7. Soit q0,q1,..., q~-1 une suite de
Abhyankar-Moh
compo-sée des
premiers
termes d’une suite deMonique
qo, q1,..., q~-1, q~,..., qg+1 associée à v valuation divisorielle centrée. Sif~R
est combinaison linéaire de monômes en x, q1,...,q~-1 nonforcément
réduits mais dontl’infimum
despoids
estégal
àv(f), alors, quand
on metf
sousforme
réduite relativement à q0,q1,..., q~-1, q~,...,
qg+1, il n’y a qu’un
monômede valeur minimale pour v, ce sera un monôme en x, q1,..., q~-1. En par-
ticulier,
pour tout m~0393 =v(RB {0}),
il y a un et un seul monôme réduit M =qa(0)0qa(1)1··· qa(g)g,
aveca(g) wg+1wg
et de valeur m.Démonstration.
L’algorithme
récursif de la preuve de laproposition
4.5et une récurrence décroissante du même
type
donnent lapremière
assertion.Pour la
seconde,
l’unicité de M vient du lemme 4.6. Pourl’existen-ce,
commele
semi-groupe
r estengendré
parv(q0), v(q1),...., v(qg),
il existe un mo-nôme non forcément réduit M
= qa(0)0qa(1)1···qa(g)g
avecv(M) =
m ; enappliquant
àf
= M lapremière assertion,
on termine la preuve. D LEMME 4.8.2013Soit(u, v)
unsystème régulier
deparamètres
deRm
(cf.
sous-section3.3) tel
quediv(v)
~Em ~ div(uv).
Ondéfinit
c et dpar qg+1 =
ucvdq’g+1
ERm,
oùq’g+1
est untransformé
strict de qg+1 dansRm.
Soitf~R
tel quev(f) av(qg+1).
Alorsuacvad
divisef
dansRm.
Démonstration. 2013 On a
f
=uc’vd’ f’,
oùf’
est un transformé strict def.
On a que c’ et d’ sont les valeurs def
pour des valuationsmi-adiques, 0in-1, où mi
est le maximal deRi (cf.
sous-section3.3),
le résultat découle du lemme suivant. DLEMME 4.9.2013 Si
v(f) a . v(q9+1),
a EN,
alors on aordm2 (f)
a ·
ordmi (qg+1), 0
i m.Par le lemme
4. 6,
il suffit deregarder
le cas oùf
= M =qa00 qa11 ··· qagg qag+1g+1
est un monôme réduit. Si
ag+1
a, c’est trivial.Sinon,
on se ramène àag+1 = 0. On a :
a003BD(q0)
+a103BD(q1)
+ ... +ag03BD(qg) a03BD(qg+1), 03BD(qj)
03C9j 03C9g03BD(qg), 1 j g (cf. (3.2)), v(qo)
=col(q0,qg+1)
=ordm(qg+1) v(q1) (les points (v(q0),0)
et(0,v(q1))
sont les sommets dupolygone
de New-ton de
qg+1).
D’où :a01 03C9g03BD(qg)
+a103C9l03C9g03BD(qg)
+ ... +ag03C9g03C9gv(qg) av(qg+1)
a03C9g+103C9gv(qg) ;
en divisantpar (qg) 03C9g,
on obtient le résultat pour i = 0.Dans
R1,
on af - tordm(f) f’
et qg+1 =tordm(qg+1)q’g+1
oùf ’
etq’g+1
sont les transformés stricts de
f
et qg, et(t)
=mR1. On
a le résultat par récurrence sur m enremplaçant
qg+1 parq’g+1
etf
part(ordm(f)-a·ordm(qg+1)) f’.
THÉORÈME
4.10(Gradué
associé à une valuationdivisorielle).
Soit v une valuation divisorielle de
(R, m),
soient 0393 =v(R B f 01)
sonsemi-groupe
et ~ ~ 0393.Alors,
avec les notations du lemme4.8,
onpeut
choisir u, v et03B2
E k tels que(avec /3
= 0 et c = 0 siEm
=div(v)),
U -inv(u),
V =inv(v).
Soientgrv(R)~
:=I~ I~+,
Alors on a :
Démonstration. 2013 Soit q0, q1, ··· qg+1 une suite de
Monique
associée àv, comme
q’g+1
est lisse et transverse àchaque composante
deEm (cf.
sous-section
3.2),
onpeut
construireu, v, 03B2.
D’après
le théorème de Zariski([SamZar60],
p. 392 enbas),
pour tout~ E r on a
I~
=P03B100 ··· p03B1mm,
oùPo - m, Pm = Iv(qg+1), et
pour0
i m,Pi
est un idéalcomplet simple,
son transformé faible dansRi
est le maximal deRi : PiRm = uaivbiRm, 0
i m -1, PmRm
=
uamvbm(u, v), (ai, bi)
EN2, ai =
0 siEm
=div(v), 0
i m. Onen déduit que
I~Rm
==uP(~)vq(~)(u,v)~-(p(~)+q(~)), (p(~),q(~))
EN2,
p(~)
= 0 siEm
=div(v).
Cela donne(4.4)
enposant 0394~
=inv(uP(~)vq(~)).
Nous ne pouvons pas calculer effectivement
(p(~),q(~)).
Prouvons la
première égalité
de(4.5) qui
entraîne la seconde. Il est clairque I~Iv(qg+1)
CI~+v(qg+1).
Pourl’inclusion inverse, soit
M =qa(0)0 ··· qa(g)g
qa(g+1)g+1 ~ I~+v(qg+1)
un monôme réduit. Sia(g+1) ~ 0,
alors M EI~Iv(qg+1).
Si
a(g
-p1) = 0, soit
N =qb(0)0 ··· qb(g)g
réduit avecv(N)
=v(qg+1)
et soitP =
qc(0)0 ··· qc(g)g
réduit avecv(P)
= ~(lemme 4.7),
alors enappliquant
lelemme 4.6 et la
première
assertion du lemme 4.7 àf = NP,
on a NP =ÀM mod
I~+1, 03BB
E k B{0},
M EI~Iv(qg+1).
Prouvons
(4.6).
Si ~ -v(qg+1) ~ 0393,
les monômes réduits deI~
sont dela forme M
= qa(0)0 ··· qa(g)g ;
par le lemme4.6,
le(g
+1)-uple a(0) ··· a(g)
est
unique,
doncdimk(grv(R)~)
= 1.Prouvons
(4.7).
Par(4.5),
il suffit de prouver quegrv(R)v(qg+1)
=
0394v(qg+1) U, V).
Ce résultat découle dePm
=Iv(qg+1)
etPmRm
=uamvbm (u, v), am = 0 is Em = div(v).
DLEMME 4.11.2013 Soit v une valuation divisorielle de
(R,m), alors,
toutentier
supérieur
ouégal
àv(qg+1)
est dans lesemi-groupe
r =v(R B {0}).
Démonstration.2013 Voir
[Spi90],
Remark 6.2 et Lemma 6.3. D PROPOSITION 4.12.2013 Soit v une valuation divisorielle de(R,m),
soit(go = x, q1, ... , qg+1)
une suite deMonique
de v, alors toute suite(po
= x,p1, ... ,
ph)
telle quev(p2)
=v(qi), 1
ih g, peut
êtrecomplétée
en une suite
génératrice
de v.Démonstration.2013 Voir
[Spi90],
lemme 8.10(p. 145).
DPROPOSITION 4.13.2013 Soit v une valuation divisorielle de
(R,m),
soit(q0
= x, q1,...,qg+1)
une suite deMonique
de v, supposons que pour un i(1
ig - 1),
q0, ... , qi est une suite deAbhyankar-Moh
et soit pi+1 un élément de R avecoù
a(k)03C9k
03C9k+1,1 k i,
A =(a(1), ... , a(i))
etHA
Ek[[x]] ;
alorsv(pi+1) v(qi+1) et,
si l’on aégalité, (q0 =
x, q1,...,pi+1, ... , qg+1)
estaussi une suite de
Monique.
- 368 -
Démonstration.
- D’après
laproposition précédente,
il suffit de prouver quev(pi+1) v(qi+1). Supposons
lecontraire, v(03BBpi+1 - qi+1) = v(qi+1).
V À E
k, 03BBpi+1 -
qi+1 est donc une(i
+1)-ième
curvette(cf.
sous-sec-tion
3.2). Quitte
àmultiplier
qi+1 par un inversible et à faire unetroncation,
on
peut
supposer que qi+l Ek[[x]][y]
où y = ql etdegy(qi+1) =
03C9i+1 :=ordm(qi+1).
Onpeut
choisir A E k tel quedegy(03BBpi+1 - qi+1)
03C9i+1, cequi
estimpossible
car les(i
+1)-ièmes
curvettes sont toutestangentes
entre elles et de même ordre9X-adique ([Spi90],
7.3 et7.5).
PROPOSITION 4.14
(Straight
LineExpansion). -
Soit v une valua-tion
définie
par une courbe irréductiblesingulière C d’équation f (voir
lasous-section 3. 6 et
[Spi90],
Section7,
p.131)
etsoit q0, q1 ...,
qg+1 une suite deMonique (pour v) qui
soit aussi deAbhyankar-Moh.
Soitla
forme
réduite def
parrapport
à la suite(x
= qo, ql, ..., qi,qi+1),
1
i +1
g. On note n lamultiplicité de f à l’origine.
Alors, parmi
les termes de valeur minimale dans cette écriture(4.8),
ily a le
terme aveca(1) = ··· = a(i) - 0, a(i
+1) = n 03C9i+1
etL0,...,0, n 03C9i+1
inversible,
et un autre terme aveca(i + 1)
= 0. Deplus,
si i +1 = g, ce sont les deux seuls termes de valeur minimale.Cette
proposition
a étéprouvée
parAbhyankar
encaractéristique 0,
il
l’appelle straight
lineexpansion,
elle est essentielle pour la suite(voir algorithme 6.1).
Dans le cas i =0,
ils’agit
du résultat bien connu que lepolygone
de Newton d’une brancheanalytique
est droit.Démonstration. -
Remarquons
tout d’abord que n -col(f, qo)
et qued’après
la sous-section 3.5 on an 03C9i+1 =
ei.Désormais,
nous supposons i 1.Désignons
parf’, q’i+1
les transformés stricts def, q
dansRki.
On note
div(uv)
le diviseurexceptionnel
deRk,
et l’on définit a, b par qi+l =uavbq’i+1.
Par le lemme 4.8appliqué
àf
et qi+l, on a :f = uaeivbeif’.
Par