MPSI A 2004-2005
Feuille d’exercices
Algèbre linéaire en dimension finie.
Exercice 1: On regarde C comme R-espace vectoriel. Soit f : C→C une ap- plication R-linéaire. Montrer qu’il existe des nombres complexes a et b tels que
f(z) =az+bz. À quelle condition est-elle C-linéaire ?
Exercice 2: Soient A,B,C trois sous-espace vectoriel de E. Comparer A∩B+A∩C et A∩(B+C).
Exercice 3: Soit f ∈
L
(E). Montrer les équivalences :f2=0⇐⇒Im f ⊂Ker f
Ker f2=Ker f ⇐⇒Im f∩Ker f ={0}.
Exercice 4: On appelle matrice magique d’ordre n toute matrice A∈
M
n(K)telle que la somme des éléments de chaque colonne, de chaque ligne et des deux diago- nales soient égales à un même nombre, qu’on appelle la somme de la matrice. SoitE
l’ensemble des matrices magiques.1. Montrer que
E
est un sous-espace vectoriel deM
n(K).2. Soit
N
l’ensemble des matrices magiques de somme nulle etC
l’ensemble des matrices constantes, i.e. dont tous les coefficients sont égaux. Montrer queN
etC
sont supplémentaires.3. Dans
N
, on considère les sous-ensemblesS
etA
constitués respectivement des matrices symétriques (aj,k=ak,j) et antisymétriques (aj,k=−ak,j). Mon- trer queS
etA
sont supplémentaires dansN
.4. Si n=3, déterminer toutes les matrices magiques.
Exercice 5: Soit f un endomorphisme du K-espace vectoriel E. Pour tout P=
∑kakXk∈K[X], on considèreP(e f) =∑kakfk. Soient P,Q∈K[X].
1. Montrer que si P divise Q, KerP(e f)⊂KerQ(e f)et ImQ(e f)⊂ImP(e f) 2. Soit D le PGCD de P et Q. Montrer que
KerD(e f) =KerP(e f)∩KerQ(e f) ImD(e f) =ImP(e f) +ImQ(e f).
1
Exercice 6: Soit E un K-espace vectoriel, où K est un corps de caractéristique nulle (par exemple Q,R ou C, voire R(X)). Soit p∈
L
(E)un projecteur.1. Montrer que u∈
L
(E)commute avec p si et seulement si Ker p et Im p sont stables par u.2. Soit q∈
L
(E)un projecteur. Montrer que si p◦q+q◦p=0, alors p◦q=q◦p.3. Donner une condition nécessaire et suffisante pour avoir p+q projecteur.
Déterminer dans ce cas Ker(p+q)et Im(p+q).
4. On suppose p◦q=q◦p. Montrer que p◦q est un projecteur, et préciser son image et son noyau.
Exercice 7: Soit I un intervalle contenant au moins deux points et E=
C
(I,R).1. Soit ∈N et λ1 <· · ·<λn des nombres réels. Montrer que la famille (t 7→
eλit)1≤i≤nest libre dans E. (On pourra dériver.) 2. Montrer que la famille(sin kt)1≤k≤nest libre.
3. Montrer que la famille(coskt)1≤k≤nest libre.
Exercice 8:
1. Soit(Pj)june famille de polynômes de K[X]tels que pour tous i6= j, deg Pi6=
deg Pj. Montrer que(Pj)est libre. Réciproque ?
2. Soit (Qj)j une famille de polynômes de K[X] tels que pour tout n∈N, il existe Qide degré n. Montrer que(Qj)est génératrice. Réciproque ?
Exercice 9: Soit n∈N et (ei)1≤i≤n la base canonique de Kn. Pour 1≤l≤n, on pose e0l=∑1≤i≤lei. Montrer que la famille(e0i)iest une base
– par récurrence ;
– en utilisant un isomorphisme avec Kn−1[X].
Exercice 10: Soit E un espace vectoriel. Soit u un endomorphisme nilpotent de E, i.e. un endomorphisme pour lequel il existe un entier n≥1 tel que un−16=0 et un=0. Cet entier n (unique) s’appelle l’ordre de nilpotence.
1. Soit x∈E tel que un−1(x)6=0. Montrer que la famille(x,u(x), . . . ,un−1(x)) est libre.
2. Donner un exemple d’endomorphisme nilpotent d’ordre k≤n dans Kn−1[X].
(Commencer par k=n et k=1.)
Exercice 11: On considère n∈N, E=Cn[X]et pour tous 0≤k≤n, Pk=Xk(1− X)n−k. Montrer que(P0, . . . ,Pn)est une base de E.
Exercice 12:
1. Soit E=Kn. Donner un supplémentaire du sous-espace vectoriel F={(x1, . . . ,xn)∈E |x1+· · ·xn=0}.
2
2. Soit ER =
C
([0,1],R) et Φ : E → R l’application linéaire qui à f associe1
0 f(t)dt. Donner un supplémentaire du noyau de Φ dans E. (Tuyau : il y en a beaucoup et ils sont tout petits.)
Exercice 13: [Polynômes interpolateurs de Lagrange]
On considère n∈N, E=Cn[X]et a0, . . . ,andes nombres complexes distincts.
Pour tout i tel que 0≤i≤n, on définit le polynôme interpolateur de Lagrange par Pi=
∏
0≤k≤n,k6=i
X−ak ai−ak. 1. Déterminer que Pi(ak).
2. Montrer que(Pi)0≤i≤nest une base de E.
3. Préciser les coordonnées du vecteur P=∑0≤k≤nckXk dans cette base.
Exercice 14: [Lemme de l’échange]
Soit E un espace vectoriel de dimension finie n. Soit (ei) et (fj) deux bases.
Montrer que l’on peut échanger e1par un vecteur fj0de(fj)tel que(fj0)∪(ei)2≤i≤n soit encore une base de E.
Exercice 15: Soit E, F, G trois espaces vectoriels de dimensions finies.
1. Soient u∈
L
(E,F)et v∈L
(F,G). Montrer les inégalités dim Ker v◦u≤dim Ker u+dim Ker v rg u+rg v−dim F≤rg(v◦u)≤min(rg u,rg v).2. Soient u et v dans
L
(E,F). Montrer l’inégalité|rg u−rg v| ≤rg(u+v)≤rg u+rg v.
Exercice 16: Soitαun nombre complexe non-nul et E =Q[X]. On note Q(α)le plus petit sous-corps de C qui contientα.
1. Montrer que R est un espace vectoriel de dimension infinie sur Q.
2. SoitΦ: E→C l’application qui à P associe P(α). Montrer queΦest linéaire et déterminer son noyau.
3. On suppose qu α est algébrique, i.e. il existe P∈E\ {0}tel que P(α) =0.
Montrer que Q(α)est un espace vectoriel de dimension finie sur Q. Montrer que Q(α) =ImΦ.
4. On suppose α transcendant. Montrer que Q(α) est de dimension infinie sur Q.
5. Pour aller plus loin : Montrer que siα est transcendant, Q(α)est isomorphe à Q(X)(en tant que quoi ?).
3
Exercice 17: Soit E un espace vectoriel de dimension n et u∈
L
(E).1. On suppose que u2=0. Montrer que rg u≤ n2.
2. Soit v∈
L
(E). On suppose que ker u+ker v=Im u+Im v=E. Montrer que les deux sommes sont directes.3. Montrer que si ker u =Im u, alors n est pair. Réciproquement, si n est pair, construire une application linéaire u telle que ker u=Im u.
4