B ÉRARD
Analise algébrique. Sur le nombre des racines imaginaires des équations; en réponse aux articles de MM. Tedenat et Servois, insérés aux pages 215 et 223 de ce volume
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 9 (1818-1819), p. 345-372
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345
ANALISE ALGÉBRIQUE.
Sur le nombre des racines imaginaires des équations ;
en
réponse
auxarticles de MM. TEDENAT
etSERVOIS,
insérés aux pages 2I5
et223 de
cevolume ;
Par M. BÉRARD , professeur de mathématiques membre
de plusieurs sociétés
savantes.RACINES IMAGINAIRES.
LE problème
de la détermination du nombre des racinesimaginaires
des
équations
est un desplus importans
et desplus
difficilesde l’analise. Ce
problème
est résoludepuis long-temps
pour lesquatre premiers degrés ,
parce que , pour cesdegrés ,
la forme des racines étant connue , il a étépossible d’assigner
les conditions de leur réalité.De Gua donna ensuite une
très-belle
méthode pourparvenir
aux conditions de réalité de la totalité des
racines ,
dans uneéqua-
tion de
degré quelconque (..);
mais cette méthoden’apprend
riensur le nombre des racines
Imaginaires ,
dans le cas où les conditionsde réalité %ne sont pas toutes satisfaites.
Lagrange
résolutdepuis,
au moyen de sonéquation
auxquarrés
des
dIfFerences ~
leproblème qui
étaitéchappé ~
deGua ~
et dontmême il avait pour ainsi dire
désespéré.
Enfin,
M.Cauchy , ayant repris
laméthode
de de Gua et lesobservations consignées
dans la noteVIII
de la .~ésolu~ion des(~)
Métnoires de l’acad~mie des sciences , pour1741.
~b~./JÏ~~~~~ ï.~77~~8l~ 4~
346 RACINES
é~uratl’Q~ts numériques
deLagrange ,
en a déduit une solutionge-
nérale du
problème
où ils’agit d’assigner
le nombre des racines r~; !1cs etimaginaires,
ypositives
etnégatives qu’une équation quel-
conque
peut
renfermer(*).
Malheureusement cette solution est sicompliquée qu’elle
n’estguère applicable à
lapratique.
Les racines nulles ouégales qui
se rencontrent dans leséquations
auxiliaires ]a mettent endéfaut ;
et il faut alors avoir recours à des artificesparticuliers
d’analise. Aussi n’a t-il pasfallu,
à l’auteur moins de 91 pi-;esin-4.o
de recherchespénibles
pour surmontercomplètement
les d d1ic u l tés que son
stijet
lui i avaitprésentées (~).
J’ai cherché à mon tour une méthode
qui
futplus simple
que celle de M.Cauchy.
J’ai cru l’avoir trouvée dans mon théorèmeénoncé à la page 36 de ce volume. A la page
6o ,
un abonné adonné un semblable
théorème
y sous une forme un peuplus
con-çue , et en a tenté la démonstration pour les
quatre premiers degrés.
C’est
ce même théorème que MM. Tédenat et Servois ont exa-nuné,
pages 215 et 223 du .rné~ne,v 0 1 u al e -’
etq n ’ ils
ont trouvéen défaut dès le
4.me degré.
Je ne viens
point
contester l’exactitude des calculs de ces deuxsavans
géomètres : je
confessequ’en
effet mon théorème est endéfaut dans les cas
qu’ils
ont énoncés et dans ungrand
nombred’autres.
Que
ce soit de mapart précipitation
ou défaut delumières
c’est un
point
assez IndIfFérent à discuter. Il est d’ailleurspernns
de se consoler d’une erreur,
quand
on songe que lesplus grands géomètres
ne s’en sontpoint toujours
su entièrementgarantir ;
et ,qu’en particulier,
y l’illustreLagrange
lui-même s’estmépris
sur lesujet
dont ils’agit ~
ainsiqu’on le
verraplus
loin~**’~;, ~~~ais ,
cequ’il
.(~) Journal de l’école
~ol~~technigue ,
t XVII.e cahier, page 457-C~) Oui, mais aussi que de choses dans .ces g1 l
pages !
etquelle large
ete th-lite exposition !
t 7. D. G.(4"’.) On verra là en
quoi
cousiste cette ’graveméprise.
J. D. G.
1 M AGI NARRES. 347
n’’est pas indifférent de faire
voir,
c’est que monthéorème
y tou tImparfait qu’il
est, fournit encore, au moyen de certaines modifi-cations r
une-solution,
moinssimple ,
eneffet ,
queje
ne l’avaispense ,
mais du moinspréférable ,
pour lafacilité ,
à celle de M.Cauchy,
la seulepraticable
queje
connaisse..Il
faut ,
ausur plu s, dis t i n g uer,
enln a thé 111 a t i que s ,
trois sortesde
propositions,
i.° cellesqui
sonttoujours vraies,
ouqui
n’ad-mettent. ni restrictions
ni exceptions ; telles,
parexemple .
que celle-ci i La somme des troisangles
c~e touttriangle rccti~l~ne
vaut clezi-vangles droits ;
2.° cellesqui-, reposant
sur un fauxprincipe ,
nepeuvent
en aucune sorte être admises. Parexemple,
dans ses t~eetlonsconiques,
n.o r ~2 , Besout dit que si p estnégatif,
dans1’(~qU3-
tion
y~==~r~
cetteéquation n’exprime
aucuneligne possihle;
tandis:qu’il
est évidentqu’alors
elleexprime
uneparabole qui
retend ducôté des ~’
négatifs ;
3.°enfin,
cellesqui ,
bienqu’appuyécs
surdes
principes vrais,
admettentnéanmoins ,
dans certains cas, des restrictions ouexceptions.
Les
premières
sont sans doute lesplus précieuses :
-.- celles de Ja’seconde sorte
doivent -
aucontraire ,
êtresoigneusement bannies ;
;~mais
quant
auxdernières ,
yquoiqu’elles
nepuissent
pasprétendre
au rang des
premières,
elles ont néanmoins leurdegré d’utilité ;
aussi les ouvrages de
mathématiques
en sont-ilsremplis ;
et lesgéomètres
en fontjournellement
usage , sans le moindrescrupule :
en voici des
exemples.,
Les formules
qui ,
dans certains cas, deviennenttic
fontconnaître et sont
conséquemment
en défaut pour ces mêmes cas;mais ,
par des considérationsparticulières
on leur rend leur utilité.C’est,
enparticulier ,
le cas de laformulèfz"’dx= 1 x’~~’ ~-[-C ,
~-~-3 1
lorsque
m=-r; etcependant
cette formule n’en est pas moinsemployée,
et même considérée comme fondamentale dans le calcul
Intégral.
Plusieurs des formules de la-
trigonométrie sphérique-
offrent des348 NACINES -
,cas
douteux :
latrigonométrie rectiligne
elle-même n’en estpoin-t
exempte. SI ~ ~ ~ représentent
deuxquelconques
des côtés d’ull~/ ,
’triangle 1
et a, a’ lesangles opposée;
on a Sin.a’ = -;; Sin.a: cette- c
formule
présente
un casdouteux
quequelques
auteurs seulementont
signalé (F. Trig.
rect. de,~ez~~~~ ,
ri-,’267): l’angle
a~peut
être
aigu
ouobtus ;
et il faut une consicicrationparticulière
pour lever ledoute.
Ce n’est pas tout : l’Incertitude cesse , et iln’y
aplus qu’une
solution dans trois cas, ysavoir ;
1. 0si l’angle a
est droitou
obtus ;
3.~ si a étantaigu
al estdroit ;
9 3.~enfin ,
y si a étant~i~u c
n’est pas moindre que ~. Jerapporte
ce derniercxen1ple
’Jde
préférence
àd’autres ,
y parce que la discussion àlaquelle
il donnelieu ne se trouve dans aucun de nos traités
élémenta*~.res,
où ce-pendant elle mériterait
de trouverplace (~).
~
~~~ Nous
prendrons
la liberté d’observer à M. Bérard que cesexemples
nenous
paraissent
pas très-heureusement choisis relativement à cequ’il
se propose~’~aMir. De même en
e~fet , qu’on
ne sauraitdéputer
menteur celuiqui
.se-se tait è certaines
questions qu’on
lui adresse; on ne saurait d-,,,repareil1emen’t qu’une
formule n’est pasgénéralement
vraie, parce que , dans certains Cà~, elle devient;.; puisqu’alors
même elle ne cesse pas d’être vraie. On dit Lien que, pour de tels cas, elle se trouve endé~~u~ ;
mais il n’en demeure p,,-ts moins évident .que , pour ces mêmes cas , elles ne sauraient induire en erreurcelai
qui
les consulte.Quant à
la formuleSIn~==2013
c~cSin‘a ~
elle n’estjamais
en défaut. Ce n’est-point ,
eneffet l9angle af qu’elle
est destinée a faire connaître) mals seule-ment son sinus ; et ce
sinus,
elle le donnetoujours
telqu’il
doit être. Mais,comme ce même sin-ns
répond à
deuxangles
distincts ;lorsque
nous voyonspasser de lui à
l’angle auquel
ilrépond ,
nous nous trouvons dans le même ,cas -que si l10lJS voulions résoudre uneéquation
du seconddegré; c’est-à-zlire
dans le même cas eu se trouve celui
qui interrogeant quelqu’un
enreçoit
t pourréponse : ~
que vous rne demandez est telle chose ou telle autre ; et certes il n’y a encore rien la de contraire 11 la vérité,J, e D. v CI.
IMAGINAIRES. 349
Ces exempts
suffisent pour prouverqu’on
ne doitpoint confondre
un thcoîème faux avec un théorème
a
rG~tncUon. D’A~n~Lorta dit
quelque part :
Lese~:ceptio~~z~ cQ~~irr~z~~zL
ic~~v~~l~?
IUTi,~ ~~~ la ,détruire(*). Lagrange
a dit( ~clsolatio~
r~~s~cc~~~al;rn~s r~~~~a~°r~f~~C’~~ ~
Îdernière
édition,
noteIX,
pageio5 ) :
C~~~rracy~c
est~otû~’~v~a~-~
ment
vrai ;
niaisj’ai remarqué depu-.~s ~u’~’l
étaits~~jct
à cicexcc~~~~’c~~:s
~rr~i ~ou~arer~t
~rnetire la tl~tn-oastrulic~npréc~derate
enr~~~;~~t ~~ ~~~~
(-tr) Il est peu de maximes
plus dangereuses ,
et en même tempsplus
fré-quemment
en~ployées ,
q~te celles dont M. Bérard cherche ici as’ét ayer.
Que peut , en effet ,signifier
cette n1axiu1c , si l’on veut lui donner un sens raison-!lable? sinon que les hommes n’établissent des
exceptions
que là seulement oÙils ont
posé
desrègles ;
et il est très-vrai de direqu’alors
l’existence del’exce~tion
prouve celle de la
règle. Que,
parexemple,
l’on soit en doute , dans deux milleans
d’ici , si ,
au dix-huiti’èjnesiècle,
onpouvait
êtreadnlis,
àPage
de 19 ans , à racadëmie des sciences de Paris ; etqu’alors
on découvre l’acte de l’autoritéroyale qui
alitorise uneexception
en faveur deClairaut, n’ayant
’encore que-cet
âge ;
dès .lors le doutedisparaîtra ,
et il sera vrai de dire quel’exception
prouve la
règle,
loin de la détruire.Mais,
siquelqu’un
soutenait que lesfrançais
ne sont pas
propres a
l’étude des sciences exactes , etqu’on
luiobjectât l’exemple
de M. Bérard ;
j-e
le demande à M. Bérard lui-même , serait-il fondu arépondre
que
l’excPption eo~~’rr°~ne
larégle. 11
ne peut donc être iciquestion
que d’ins- titutionshumaines ,
et non deprincipes
naturels oumétaphysiques.
Autrement ,autant voudrait dire que pour démontrer un
théorème,
il nes’agit
que de prouverc~~~’il
est faux dans certains cas; et que cequi
prouve invinciblement que tous les nombres sontpairs ,
c’estqu’il
y en a une multitudequi
ne sontpoint
x-’ divisibles par deux ; ce
qui
n’est certainement pas lapensée
de M. Bérard.J. D. G.
(~-tr) L’autorité de
Lagrange ,
que M. Bérardinvoque
ici , nousparaît ,
au con-traire,
prononcer contre lui. Ils’agit ,
eneffet,
en l’endroitcité,
d’une démonstratiort de Foncenex queLagrange rejette, uniquement
parce que ,quoiqu’exacte
engênéral,
elle est néanmoinssujette
à certainesexceptions.
Et, ce qui est très.remarquable,
y c’est que cesexceptions
ne portent que sur la démonstration elle-même,
r et non sur leprincipe qui
l1’en 5ouffre aucune. ~J. D. G.
J. ~, Ga
350
J’espère
prouver que mon théorème est del’espèce
de ceuxqui "
bien
qu’ils
soientvrais,
eng~n -BraI,
sont neanu10Înssujets
à desexceptions~
Il ne me resteraplus
alors quele
" tort , encore asse~grave ~
je l’avoue,
den’avoir
pas fait conn~re cesexceptions
mais dit moins mon théorème ii, méritera
plus
’lapeine
de mortprononcée
contre lui. par M Tédenhte.Qu’on
mepermette
encore, avant d’entrer enmatière
t de relever à mon ~our certaines maximes avancées par 1B’1.Tédenat,
y etqui
me
paraissent ,
tout aussi bien que monthéo~~ém e
isujettes
àquelques
restrictions.
M. Tédenat dit : Pour prouver
qu’une
dé~nnn.sir~tionest f~tdtsse ,
il
st~~~t simplernent
de la irc~uver end~~’aut
dans un cas ~rxrti.~culier. On
voit ,
par’ cequi 1-)récéde ,
que cette maxime n’est riert.moins que certaine
(~)~
-Il
ajoute plus
loin : Ilfaut so~gnc~r~semr~ni
segarder
de tor~te~précipitation , et
~ien~ mi~rir- ses idées avarlt de iesfaire
éclore.’
Ce
conseil estfort-bon ;
car il est certain que leplus
sûr moyen.de
nepas,
tomber est de ne pas marcher du tout("**) ;
mais ce(’~~ Il nous
parait
que le tort de M. Bérard ne serait pas tant de n’avoirpoint
fait connaître lesexceptions
nombreusesauxquelles
son théorème estsujet
flue de ravoir donne comme n’en souffrant aucune..
J. D. G.
(~~) M.. Tédenat dit : Pour prouver qu’une
proposition
estfausse ,
ilsuffit
de la frouver° en
défaut
dans un casparticulier quelconque
cequi
est un peu différent. C’est exactement comme si M. Tédenat avait dit : Pour prouver que les nombres ne sont pas touspairs,
ilsuffit
d’en trouver tinseul qui
ne soitpoint
divisible par deu~~ ; et nous ne voyons rien. dans cequi précède qui puisse
infirmer cette
proposition.,
Au
surplus ,
en admettant même la version de M. Bérard , M. Tédenat aurait encore pour lui l’autorité deLagrange , qui rejette
une démonstration deFoncenex,
uniquement
parcequ’elle
ne s’étendpas à
tous les cas.J. D. G.
(*~*) Est-ce donc que ce serait ne pas marcher du tout que de chercher
~Igneusement
si uneproposition
que l’on soupçonne être. Braie , l’est en effet?IMAGINAIRES.
35Iprincipe ,
s’iln’était restreint ,
serait-il bienfavorable
auprogrès
des
lumières ?
Onpeut regarder
l~s savans comme une société dé voyageursparcourant à l’envi ,
et dans toutes sortes dedirections
leschamps
immenses de la science. Les découvertes lesplus pré-
cieuses sont souvent
faites,
les mines lesplus
riches sont souventrencontrées par les
plus
heureux et non par lesplus
habiles. Cequ’il
y a de faux est bientôtséparé
de cequi
estbon ;
et les erreursmême ne sont pas sans
quelque utiBité ,
parcequ’elles provoquent
d’in~téressantes discussions. Ces erreurs n’ont pas
d’ailleurs ,
engéométrie
les mêmes
dangers qu’elles pourraient
offrir enpolitique ~.
~P~~’.~.~’~~~~
I. ~’ro~~~vr les cond~’iions de réal~~~ âe to~~~tes le~-racitîes d’une
équation
dedegré guelcon9r~e ~
~ol~tic~~. lia
première
solution de ceproblèlne
estdue à
deGna. Soit X=o la
proposée :
la courbeX=y serpente
depart
etd’autre
de l’axe des x : sespoints
d’intersection avec cet axe deter- minent les racinesréelles ;
on observe deuxespèces
de sommets ’:les uns
qui
tournent leur concavité versl’axe ,
y et pourlesquels r
est un /72~r//72z//72 : i les autres
qui
tournent au contraire leur convexitévers le même axe et pour
lesquels,
parconséquent,
t cette ordonnéeest un /y2//2/~2~/72.
__~_ _ .. ~ ... - .... - - --
Qui
empêche
d’ailleurs depublier
pour cequ’elle
-vaut, uneproposition
donton n’a pu
parvenir
à se démontrer ni la vérité ni la fausseté ? J. D. G.~~’) Chacun Ici bas
agitsmvant
son caractère et avec son caractère.Ainsi,
tandis que M. Bérard nedégnise
que difficilementquelque
peu d’humeur contre M. Tédenat , >qui
pourt-ant avaitpoussé
le sentiment des com°cnancesjusqu’à
ne pasproférer
son nom dans l’article ou il le refutait ; à
peine
cet article a-t-il été connude
l’anonyme qui
avait aussi rencontré le théorème en discussion , tqu’il
s’estempressé
de nous adresser des réflexions" tendant a corroborer les raisonnement de M. Tédenat contre la vérité de ce théorème.J, D. G. ,
RACINES
Cela posé,
deuxconditions
sont nécessaires pour la réalité Je toutes les racines ; 1.8 il faut qjje tous les sommets soient réels onapparens, et par
conséquent
au -no-aibre de ~.-.~ ; et cette pre- mière condition est évidemmentremplie ~
si la dérivée J~==o atoutes ses racines réelles et
inégales.
2.° Il faut de
plus
que tous les sommets soient concaves versl’axe des x, ou que tous
les y
de ces sommets soient 7~~/77?~OF,
on sait que,quand
X estmaximum ,
sa seconde dérivée XIIa un
signe
contraire ausien ; donc,
si l’on poseJ~J~~==~ ~
etqu’on
éli~ine. ~~ entre cette dernière
équation
et~===0 ~
on obtien-dra uneéquation
Z=o en z, dont toutes les racines devront êtrenégatives
et
qui conséquemment
n’aura que des permanences ;c’est-à-dire
une
équation
dont tous les termes serontpositifs.
La
première
conditionexigera ,
à son tour, pour la réalité des racines de~==0,
deux conditionssemblables ;
d’où l’on conclutque ,
pour laréalité
des racines deX=o ,
il faut que les auxi-liaires successives
Z= o , ~===0 , ~~=o
,.~.. , au nombre de r~~- r , aient toutes tous leurs termespositifs.,
En formant ces auxiliaires sur des
équations littérales ,
on endéduit,
en fonctiondes
coefficiens de laproposée,
les conditions de réalité de sesracines ,
conditionsqui
sont au nombre de7M2013I M.
2
La méthode de
Lagrange exige
la formation de sonéquation
aux
quarrés
desdi~érences
dèsracines , laq~elle ,
dans le cas dontil
s’agit ,
ne doit avoir que desvariations
designes (~).
’La méthode de
Lagrange n’exig.e,
comme l’onvoit qu’une’
(*) Il nous
paraît
que cette méthode n’estpoint
deLagrange ,
t mais bien de~~armg ~
comme cet illustregéomètre
en convientlui-même,
avec sa modestie~cou’Lnïnëe. (
~ ~~~o~ut, deséquat. ttur~aér~i~. ~
dernièreédition,
note III, p~ag. 11 o.~,
J. D. G.
auxiliaire - g
IMAGINAIRES.
353auxiliaire;
mais cette auxiliaire est dudegrés.20132013 :
i celle de de-
Gua en
exige
un nombre 7722013i ~ mais laplus
élevée n’est que dudegré
m- i , et les calculs en sont moins difficiles. Au reste , elles conduisent toutes deux au même nombre m.20132013
de condi-2
tions.
Lagrange s’étonne (
Résol. des~~t~~~, nt~rnérig. , dernière
édition,
noteVIII
pag.165 )
de cerésultat ;
maisje
ferai voirm--I ...
.
que, ’
parmi
ces m..20132013
.2conditions,
il s’en trouvequi-sont comportées
par le
système
des autres(~) ;
etque ,
parexemple ,
pour le cin-quiétne degré,
cenombre, qui devrait
êtredix,
se réduit a 7~B ,
ou à
cinq.
Il résulte de la théorie de de Gua ce beau théorème : é
savoir;
-
que
Quand
~o~tes les racinesde ~âo
sontr~elles ,
si l’onfait disparaitre
l’unquelconque
de ses termes , autre que les ~e~mc~sextrêmes ,
les deux termes entrelesquels
celui-ci se tro~cer~it s’il~’éi~it
pas nul devront être designes contraires ;
d’où il suit que ~quand
cette condition n’a paslieu,
laproposée
a nécessairement des racinesimaginaires (~). ( .~ésolui,
deséquat. numérïc~.,
dernièreédition.
noteVIII,
pag.169 ).
et) C’est ce que
Lagrange
avaitdéjà
insinué à la fin de la note JII del’ouvrage
cité.J. D. C.
(¥tt) Cette dernière
partie
du théorème se déduit d’une manière tout autre- mentsimple
de larègle
de Descartes. On en déduit,plus généralement,
1.0 que ’toute
équation
danslaquelle
il manque 2n-)-ï termesconsécutifs,
entre deaxtermes de mêmes
signes,
a nécessairement au moins 2(/z-~) racinesimaginaires;
2.° que toute
équation
danslaquelle
il manque n termes consécutifs, J a néces- sairement au moins n ou 72-~-1 racinesimaginaires
y suivant que n estpair
onimpair ;
3.° enfin, que touteéquation qui présente,
t enplusieurs
endroits , detelles circonstances a au moins la totalité des racines
imaginaires
annoncées pairchacune d’elles en
particulier.
J. D. G.~.
7~.~7
’354
On
peut parvenir,
par desmoyens plus élémentaires ,
-aur4sultai
de la méthode de
Lagrange. Si ,
eneH’et ,
X=o n’a que desxacines réelles ;
en ladivisant ,par
le facteur essentiellement réeldans
lequel
~’ estsupposé positif ;
on aura un reste-composé
determes en x et des termes sans x. En
égalant séparément
à zéro,la somme
des
uns et celle des autres, on aura deuxéquations
ent et
~,
entrelesquelles éliminant" , l’équation
résultanteen r
ne devra avoir que des
variations , puisque r
ne doit avoir que des valeurspositives. Cette équation
sera d’ailleurs dudegré ~. 20132013 ~
2
nombre
desdiviseurs du
seconddegré
del’équation
X=o.’ ’ . B
PROBLÈME
Il. ,~~~~er~~ninor le nombre des ~a~°l~acsimagiiiaires
d’une
p~gua.tio~
d’andegré guetoo~g~e ~
.Solution. Ce second
proh1ème
estbeaucoup plus
difficile que lepremier , qui
n’en esta ausurplus, qu’un
casparticulier.
Il est résoludepuis long-temps ~
pour lesdegrés
inférieurs aucinquième ,
soit. par des considérations fondées sur la forme même des
racines ,
soitpar la discussion de
l’équation appelée
réduite. -Onpeut
encore lerésoudre ,
pour les mêmesdegrés ,
soit parl’équation
auxquarrés
des différences de
Lagrange ( Voyez
les numéros37,
a38 ,
939
de~on
ouvrage),
soitpar
la méthode de de Gua. Voici les conditionsauxquelles
onparvient
par cesdiverses
méthodesPremier degré. L’équation
nesaurait ,
dans aucun ’cas, admettre des racinesimaginaires.
~e~xi~~~
degré.
Soit laproposée xs-~~x-~b = vt
Ses deux ra-ines seront réelles si l’on a
a~-.·.~b posi~i~~os ;
elles seronté~~~~e~
fi
cettequantité
estr~~ll~ ,
etimaginaires
si elle est~é~a~i~~.
CeÏMAGFNAIRES.
3553ont
là
les trois seuls cas que cedegré
soitsusceptible d’offrir (~~,.
Troisième degré.
Soit laproposée x3-~-axz~-~x-~-c-o ;
elle aurases trois racines
réelles,
si laquantité 2~-{-~~(;2~201393)+~~(4~2013~)
est
ra~gaii~e
ounulle ;
dans ce dernier cas, deux de ses racinesseront
égales ;
et , si cette mêmequantité
estpositive , l’équation
’aura deux racines
imaginaires (~).
Je
ferai,
à cesujet,
t une remarquequi
ne sera pas inutile :,p~r111i~·~~1~1~1W r-- ~r rr.~r .r~
(*) Il nous
parait
debeaucoup préférable
d’admettre un coëfficient au pre- mier terme, y et deprendre
pour laproposée
~~-~-~-~===0 ; la condition de réalité des racines est alors bz,--4ac~o.Or,
sous cette forme elleprésente
di-vers avantages
précieux ;
car d’abord on peut y supposera, b,
c entiers, cequi
facilite les substitutions dans les casparticuliers,
sur-toutlorsque
les cocf-Sclens sont
polynômes.
En second lieu , les erreurs de calcul ou decopie
dansl’équation
de condition sontbeaucoup plus
faciles à découvrir, attendu que - d’une part, cetteéquation
devienthomogène,
et que de l’autre, les coefficienségalement
distans des extrêmes doivent y entrersymétriquement. Enfin ,
sa formesymétrique
la rendplus
facile à graver dans la mémoire y cequi
n’est pas ànégliger.
’,
J: D. G.
(~) Pour les mêmes raisons que dans là
précédente
note , il nousparait préférable
de mettrel’équation
sous la formep
la condition de réalité des racines se trouve alors
très-symétriquement
e.x--imée par
l’inégalité
~e
qui
revient à direqu’il
faut quel’équation
du seconddegré
ait ses deux racines
Imaginaires.
J- D. G,
356
c’est que
Lagrange
s’esttrompé
encroyant que de~x condition’
distinctes étaient nécessaires pour la réalité des racines du 3.m.e
degré. Après
avoir donné ces deuxconditions ( Voyez
n.O 38 de’Son
ouvrage)
y ilajoute
mêmeformellement :.
si ~’unc de ces con-ditions manque,
l’~é9~ativ~
aura deux raci*nesimaginaires.
Il estpourtant
évident que , pour que les trois racines soientréelles ,
il~su~Rt que le radical du second
degré qui
entre dans leurs expres- sions soitImaginaire ;
cequi
ne fournitqu’une
conditionunique.
Cette
condition,
queje
viens dedonner ,
estprécisément
l’une decelles de
Lagrange ;
d’où. l’on doit conclure que l’a~itredoit y
êtreimplicitement
compriseC’~;o
("’) M. Bérard donne
cinq
conditions pour la réalité des racines d’unecuuation
du
cinquième degré ,
en ayant soin d’observer quepeut-être
elles se réduisent.a un inoindre nombre. Si donc demain
cluelqu’un,
ayant trouvé que ces condi"tions peuvent être réduites à quatre ou à un moindre nombre, s’en autorisait
pour d~re
grossièrement
que M. Bérard s’esttrompé ,
1B1t Bérard aurait juste-ment le droit de s’en
plaindre.
C’est
précisément
là le cas deLagrange ;
d’une part , en donnant deux con-ditions pour le troisième
degré ,
il a pu direquelque
chose desuperflu,
maisdu moins il xi a rien dit de faux. En outre ~ il a observé
qu’en général plusieurs
des conditions
pouvaient
i entrer dans les autres ; il a doncprévenu
lereproche
que lui adresse M. Bérard.
Au surplus ,
lorsqu~on
entreprend de redresser unhomme tel queLagrange,
il fau-drait du moins ne pas faire les choses à demi ; et en
particulier ,
en cette rencontre , il eut été assez convenable de montrer qu’en effet sapremière
condition se trouvecomportée
par la seconde : voici comment on peut s’en assurer.Suivant nos notations, les deux conditions
assignées
parLagrange
deviennent0-Y , In
derilière peut être mise sous cette formeIMAGINAIRES.
E357
9uatri"ème ’~?egré.
Soit laproposée ~~~~+y~’-’~==o.
Lesquatre
racines serontréelles,
~1 les trois conditions su’iv~1wites sontsatisfaites
,Les
quatre
racines serontin13ginaires
si l’une ou l’autre des deuxpremières
ou toutes les deux ne sontpoint remplies.
Enfin
deux racines seront réelles et-les deux autresimaginaires,
’Si la dernière condition n’est
point
satisfaite(~)
~ir~~ui~uz~ degré.
Soit laproposée ,x5.~px3-~-~x$~-rx~-.s--da,
Saréciproque
sera5 r x~~- ~ x3-~-- ~ x’-~- 1
0 au,b’
récIproque
sera xs s
s s x +s
s-=o,ou,pour~i
s reger,0 yet l’on voit facilement alors
qu’elle
ne saurait être satisfaitequ’aulant
que 1~première
seraremplie,
tpuisqu’autrement
la somme de deuxquantités positives
devrait être
négative.
On
pourrait également
mettre cette seconde condition sous la forme -et on en conclurait que la
première
deLagrange
peut êtreremplacée
par celles’
J. D. C.- (*)
En prenant l’équation ~x~..~bx~.~-cxa.~.dx-~.e~o,
et posant,pOUf abréger,
la dernière condition devient
et la
~r~~~~~ C~.
358 RACINES
D’après
laméthode
de deGua, exposée plus haut,
*~===oaur~
toutes ses racines
réelles ,
si X’=o- a toutes ses racinesréelles ,
et$1,
en mêmetemps, Z=o ,
résultat de l’élimination de x, entr-,c-~===0 et
.XX~==~y
n’a que des permanences.On a
d’abord 5~+~r~+3~~~~=o~qul donne
x = o etD’après ceia ~JM(~==~ devient
7 en. divisant XII par 2 ,La racine ~==0 étant mise dans
(i) donne
d’abord. cetteppe-
mière valeurde z,
savoirz~p~s~
ouz2013~~==0..
Si ensuite on substitue dans
(i),
autant de foisqu’on
1epourra,, pour a;3
savaleur
tirée de~~~~ o ;
enposant,
pourabréger ,
on aura
éliminant,
enfin . entre( 2 )
et~~ = ~ ’,
etposant, pe~~~
abréger ,
IMAGINAIRES. 359
il
vient
Réunissant
le facteur~-~.prs~ ,
trouvéplus haut, 1t l’équation (3) ~
~n a
.enfin,
pourl’équation Z=o ,
Pour
que
laproposée
ait toutes ses racinesréelles,
ilfaudra
1.°
Que
,Z~o n’ait que des permanences, c".est-.à -dire qu’an
devra
avoir,
à lafois
3.~
Qu’en
outre J~==o ait toutes ses raeinesréelles ;
cequi exige qu’on
aitLa
proposée n’aura’" que
trois racines réelles dans deux cas:savoir d’abord
si , ~==0 ayant
toutes ses racinesréelles , Z=o a
’Une
variation; ensuite,
si XI= oayant
deux racinesimaginaires 1
~= o n’a
point
de variations ou en a deux seulement.;
Enfin ,
laproposée
auraquatre
racinesimaginaires
dans deux.
-cas, savoir d’abord
si,
J~==oayant
ses trois racinesréelles,
Z=oa deux