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ARTheque - STEF - ENS Cachan | L'évolution des lycées

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Academic year: 2021

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L'évolution des lycées

Regenet

Dans cet exposé, je voudrai!:. faire un bilan du vécu de ces deux dernières années. Nous avons vu quand même passer 3 plans de rénovation pour les secondes. Il n'est pas inutile, nous le pensons, de faire le point.

Année Scolaire 83 - 84 :

En avril et mai 1983, le ministère faisait parvenir des instructions dans les établissements en vue d'une amélioration de l'utilisation du temps

scolaire.

Objectif de ces instructions :

- pe~ettre une meilleure insertion des élèves en seconde

- augmenter le taux de réussite en seconde et ainsi diminuer les redoublements et décharger les classes.

- obtenir plus d'enthousiasme pour les filières Technologiques. Contenus de ces instructions (en'résumé)

1) Imposer un horaire hebdomadaire ma.xi de 30 heures toutes options comprises

2) Rechercher une pédagogie plus efficace

3) Instaurer l'autonomie pédagogique de chaque établissemen~ avec la prise en charge de la gestion du temps scolaire ' un horaire minimal par discipline étant défini.

4) Permettre aux élèves : plus d'activités parallèles, un travail personnel et un travail d'équipe plus important, des activités de recherches (CDI •• ) •••

Les équipes pédagogiques devraient proposer un projet de rentrée. Voilà le résumé, très schématique, d'une vue technocratique ( mon propos n'est pas péjoratif d'un problème et de sa solution.)

Sur le terrain - quel constat ?

_Tout d'abord ces instructions n'ont été connues par les profes-seurs qu'à la mi-jnin.

~a constitution d'équipe (volontaire), la réflexion et l'établiS-sement d'un projet se sont avérés impossibleSà cette période.

-En septembre 83 • Certains proviseurs ont réduit l'horaire de 1 'Enseignement Technologique de llh. à lOb, 9 h 30 voir 8 h afin d'obtenir ces 30 h maxi en seconde. C'était la. solution la plus simple 1 les professeurs de

(2)

Technologie font souvent défaut, alors qu'en Histoire-Géographie par exemple, les services sont minima , voir même des oas de sous-service.

L'autorité de certains recteurs ou proviseurs zélés a fait que sou-vent seule la part de la Technologie a diminué. Il est vrai que l'inci.dence finan-cière de cette mesure explique ce choix.

Et après presgue deux années scolaires, quel bilan ?

- L'enseignement Technologique a diminué, 3 heures élèves hebdoma-daire en moins, ce qui correspond à une centaine d'heures pour l'année scolaire : 3 semaines de travail à. tempe plein.

- Les programmes n'ont pas été modifiés.

- Bien sur il y a une évolution de la pédagogie.

- Mais cette compression d'horaire a conduit à un enseignement plus magistral, donc moins adapté à notre élève moyen. Le travail personnel extra-scolaire demandé en technologie a été augmenté, l'élève dispose donc de moins de temps pour l'étude des autres disciplines.

On a pu constater également que la diminution de l'horaire hebdoma-daire n'a pas conduit à un travail personnel plus important. Les établissements· ne disposent pas de structures d'accueil (étude surveillée) adaptées. Les élèves perdent leur temps dans les interclasses non organisés •

BILAN : - Plus d'échecs en fin de seconde et surtout ce qui est grave un désintéressement encore plus grand pour la technologie.

-Et doit-on continuer à croire en'la finalité professionnelle des bacs li' ?

" Expérimentation " menée en

84-85 :

Sui t·e aux graves problèmes de recrutement rencontrés, plus particu-lièrement en région parisienne, une. expérimentation était déoid~e " en catastro-phe " pour la rentrée

84-85.

Une soixantaine de lycées volontaires ou désignés d'office mettaient en place un enseignement de la teohno1ogie qui se voulait plus moderne, moins orienté vers la mécani(!ue.

L'option technologie étant enseignée en deux modules de

4

h-(TSI 1 Technologie et sciences industrielles et Productique). L'option TSI

étant suffisante pour poursuivre en le E , TSI et productique étant nécessaires pour poursuivre en iLe F.

Cette expérimentation s • est mi.se en place sans moyens supplémen-taires, sans contenu (programme)officiel• aucune suite)1°et Terminal~n'étant définie (sauf oas exceptionnel).

Vous imaginez alors les difficultés qu'ont rencontrées les IPR pour convaincre les collègues de -l'intérêt d'une telle entreprise.

Le comble est que le Ministàre a demandé, fin octobre, un bilan sur cette expérimentation (naissante) en vue de mettre en place des moyens pour la généraliser à la,rentrée

85-86.

(3)

Je n'ai pas eu connaissance de ces "conclusions" éventuelles, tout n'est certainement pas négatif, bien sur.

~ maintenant, gue nous réserve l'avenir ?

Le B.O. de rentrée, paru en janvier

85,

précise que l'expérimenta-tion précédente doit être étendue - même dans certainslycéesd'enseignement

général.

- En février

85,

l'Inspection Générale publie des documents préoi-sant les contenus, la méthodologie et l'organisation pédagogique des deux

options technologiques pouvant être enseignées en seconde.

- L'option TSA (Techno des S,stèmes automatisés)

4

h ( 2h de Oonst.

+ 2 h d'automatisme et informatique)

- L'option Productique

4

h ( 2 h de Mise en oeuvre + 2 h d'E1ectro-nique~ électrotechnique et informatique)

Les moyens matériels et l'organisation fonctionnelle étant également définie ou en voix de l'être. ·

Les bases de cette expérimentation paraissent donc beaucoup plus sérieuses.

Au Lycée Technique de châlon nous avons réfléchi et établi, un

projet d'établissement et je voudrai vous faire part des quelques problèmes .et inquiètudes qui nous préoccupent.

Notre lycée comprend 6 secondes options industrielles et nous n'avons pas de problème de recrutement.

Nous avons souhaité que les options ~ et Productigue soient obligatoires pour toutes les secondes. En effet, nous ne pouvons envisager l'accueil d'élèves en le F n'ayant pas suivi l'option productique. Un rattra-page en première est quasi impossible, compte tenu de l'horaire actuel.

Par ailleurs la seconde devant garder sa vocation " de détermina-tion " nous ne pouvons envisager une présélecdétermina-tion d'élèves en vue de créer une 2e E avec seule l'option TSA •

. Le rectorat ne partage pas notre avis. Il lui semble intéressant de réduire encore l'horaire de l'enseignement technologique- à

4

h cette fois. Les problèmes posés par un passage en

1c

E ne devant pas 3tre évoqués.

Au niveau des contenus de ces. deux options, nous sommes inquiets

à imaginer le temps nécessaire à l'acquisition des différents langages techni-ques.

En construction mécanique : le vocabulaire spécifique, les

sché-mas, le

D.A.o.

·

En automatisme : les schémas, le grafoet, la programmation sur API

En informatique : le basie, le LSE ~~·

En fabrication : la commande numérique.

(4)

L'option TSA est une option qui vue de l'extérieur est sans doute très attrayante et motivante pour les jeunes. Mais il sera bien difficile de maintenir cette motivation et de la perpétuer.

- Des problèmes de matériels vont se poser également. Peu de Lycées possèdent des systèmes automatisés adaptés en nombre suffisant pour assurer un enseignement du type " Agencement "•

La conception et la réalisation de tel système est longue. L'inves-tissement personnel des professeurs nécessaire est important. Or l'expérience de !•Agencement a beaucoup réduit leur enthousiasme.

Pour le DAO, c'est encore plus utopique. Les logiciels actuels ne sont pas très performants et sônt difficiles à mettre en oeuvre. De plus les Lycées ne disposent pas de mioro en nombre suffisant.

Pour que l'enseignement de l'option TSA soit cohérent, il faut

qu'il soit assuré par un seul professeur Bl ou B3, d'où un problème de compétence en construction

! i

automatisme, et la nécessité de mettre en place d'urgence des stages de complément de formation adaptés.

Enfin-un professeur de techno. en seconde n'enseignera qu'exceptionnel-lement à la classe entière : il ne pourra de ce fait 8tre Professeur Principalo Ceci ne sera pas sans conséquence quant à l'importance que devrait prendre la technologie pour l'orientation de nos élèves.

Je voudrais terminer, en vous faisant part de l'état de "saturation" dans lequel se trouve bon nombre de collègues. L'es multiples origines peuvent être :

- L'évolution rapide de la''mode''en matière de pédagogie, les conte-nus, les objectifs dans les différentes filières de l'Enseignement Technique.

-Le développement des technologies nouvelles, de l'informatique et de ses appli~ations, l'énorme besoin en formation continue, tant au sein"de l'E.N., qu'au niveau de l'industrieè

- Les plans de rénovation sans cesse rénovés.

- Les études de marché néoessaires pour l'acquisition besoins.

adapté à. nos de matériel

- La participation du conseil d'établissement nécessaire pour la prise en compte de nos probl~mes, etc •••

Il devient impossible de tout faireJet définir des priorités n'est pas chose facile.

Dans quel domaine doit-on investir ?

Doit-on sacrifier les élèves, refuser la formation continue ou son propre recyclage ?

Il serait temps que l'Education Nationale se rende compte de l'impor-tance de la mutation technologique que nous vivons et qu'elle se donne de

véritables moyens de 1 1asf3Urer.

Références

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