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Transfert de chaleur à échelles de temps et d'espace ultra-courtes : simulation numérique pour des nanofils et nanofilms de semiconducteur

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Academic year: 2021

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(1)

TH `

ESE

Pour l’obtention du Grade de

Docteur de l’Universit´e de Poitiers

´

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DE M

´

ECANIQUE ET D

´

AEROTECHNIQUE

´

&

FACULTE DES SCIENCES FONDAMENTALES ET APPLIQU

´

EES

´

(Diplˆome National - Arrˆet´e du 7 aoˆut 2006) ´

Ecole Doctorale : Sciences Pour l’Ing´enieur & A´eronautique Secteur de Recherche : ´Energie, Thermique, Combustion

Pr´esent´ee par :

Damian TERRIS

**************************************

Transfert de chaleur `a ´echelles de temps et d’espace

ultra-courtes : simulation num´erique pour des nanofils et

nanofilms de semiconducteur

**************************************

Directeur de th`ese : Karl JOULAIN Co-directeur de th`ese : Denis LEMONNIER

************************************** Soutenue le 5 d´ecembre 2008

**************************************

– JURY –

Bruno PALPANT Maˆıtre de Conf´erences HDR - UMPC Rapporteur Sebastian VOLZ Directeur de recherche CNRS - EM2C Rapporteur

Jean-Jacques GREFFET Professeur- ECP Examinateur

David LACROIX Maˆıtre de Conf´erences HDR - Nancy-Universit´e Examinateur

Karl JOULAIN Professeur - ESIP Examinateur

Denis LEMONNIER Charg´e de recherche CNRS - LET ENSMA Examinateur

Laboratoire d’ ´Etudes Thermiques CNRS UMR 6608 - ENSMA Universit´e de Poitiers - 1 avenue Cl´ement Ader - BP 40109 - 86 961 Futuroscope Chasseneuil

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”La tendance historique de la physique est la synth`ese de ph´enom`enes de plus en plus nombreux en un nombre de plus en plus restreint de th´eories.” Feynman Richard

”Le but de la science est de pr´evoir et non, comme on l’a dit souvent, de comprendre.” Lecomte du No¨uy Pierre

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R

EMERCIEMENTS

C

’est avec grand plaisir que j’ai eu l’occasion de r´ealiser ma th`ese au sein de ce laboratoire. C’est pourquoi je tiens `a remercier toutes les personnes ayant contribu´e de pr`es ou de loin `a l’accomplissement de ce travail. Je me permets, tout de mˆeme, de citer explicitement plusieurs individus, sans qui je ne serais arriv´e si loin.

Mais avant cela, je remercie Daniel PETIT, directeur du Laboratoire d’ ´Etudes Thermiques aux `eres de mon admission, pour m’avoir acceuilli chaleureusement dans ses locaux et aux sein des ´equipes de recherches.

Mon premier remerciement personnalis´e s’adresse `a mon directeur de th`ese, Karl Joulain. Je lui t´emoigne ma reconnaissance pour sa patience, ses conseils scientifiques et extra-scientifiques, son encadrement, son partage de connaissance et `a la formation qu’il m’a donn´ee. Je ne peux oublier Denis Lemonnier, co-directeur de la th`ese, avec qui j’ai eu beaucoup de discussions, es-sentiellement num´eriques, mais pas seulement. Je le remercie d’avoir partag´e ses connaissances et ses r´eflexions, qui, avec un regard purement subjectif, ont port´e leurs fruits. J’adresse mes pens´ees `a David Lacroix, ´egalement porteur de cette th`ese, en mes d´ebuts de doctorant. Je le remercie aussi pour la collaboration r´ealis´ee avec Karl, Denis et Patrice Chantrenne. Il va de soi que je sais gr´e `a tous les acteurs de cette collaboration.

Merci `a l’´equipe technique du laboratoire et plus particuli`erement `a Jacques Nerault et `a Chris-tophe Quintard, sans qui ce travail n’aurait pˆu s’effectuer. Ce sont deux hommes qui savent m´elanger travail, plaisir et humour. Mon contentement a ´et´e de partager quelques moments en leur pr´esence et surtout leur humour qui leur sont bien propre. Merci aussi `a Catherine Laval-lade pour son aide administrative et `a sa joie de vivre. Enfin, personne que l’on oublie peut ˆetre trop souvent, je gratifie Monique, la femme de m´enage qui nous a pr´eserv´es des locaux tr`es propres, ce qui ´evite certainement de grands moments de sollitude.

La d´efinition d’une th`ese ne peut se limiter au travail. C’est aussi un parcours, une aventure, un ´echange humain. Ces propos sont propres aux relations que j’ai pu avoir avec les th´esards. Je nomme, dans l’ordre de leur anciennet´e au laboratoire, St´ephane, Olivier, David, Ahlem, Ronan, Hung, Cong, Sonia, Antoine, Matthieu, No¨elie, Laurent, R´emi, Yassine, Daniel et Francis. Je souhaite bon courage aux nouveaux th´esards qui sont Cl´emence, Nicolas, Emmanuel et J´erˆome. Vous trouverez chez toutes ces personnes beaucoup de sensibilit´e, d’humour, de soutiens et de franchise. Je marque une particuli`ere attention pour l’aide apporter par Nicolas Delalandre et Laurent Lachassagne dans l’obtention de r´esultats obtenus par la r´esolution de l’´equation de la chaleur avec le logiciel ESACAP. Les doctorants ont aussi ´et´e nombreux pour former une ´equipe et repr´esenter le laboratoire dans les matchs de football en salle. Je pourrai mentir et vous dire que cette ´equipe ´etait celle qui aurait dˆu remporter le tournoi mais en tout cas je lui attribue le troph´e de la convivialit´e, de la volont´e et de l’amusement. Je f´elicite aussi les perma-nents Vincent, Gwena¨el et Gildas pour ˆetre venus et avoir partag´e et contribu´e `a ces moments. Je

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afin de pouvoir supporter ma pr´esence de fac¸on plus intense.

Par contre, je ne peux me permettre de cibler toutes les personnes qui ont trou´e le mur de ce chic bureau. Je dirais simplement qu’il existe quelques rares individus qui font souvent mouche, et beaucoup d’autres ... qui se sont d´etendus apr`es quelques tirs ? Toujours est-il, que ce ne fut que du plaisir de les avoir vus en ces instants.

D’autre part, une th`ese ne se restreint pas aux rencontres intra-laboratoire. Je pense parti-culi`erement `a Hazem avec qui j’ai eu beaucoup de discussions se rapprochant parfois `a quelque chose que je qualifierai de philosophie. Je le remercie aussi pour son aide apport´ee `a ce travail. Enfin, je ne peux oublier ma famille qui, comme pour beaucoup d’entre-nous, est d’un grand soutien moral. C’est elle qui supporte la majorit´e de nos p´eriodes ”lunaires”. Ainsi, je remercie mes parents et davantage ma femme pour leurs coups de pouce donn´es `a cette th`ese.

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T

ABLE DES MATI

ERES

`

1 Introduction 5 2 Rappels 17 2.0.1 Phonon . . . 17 2.0.2 Relation de dispersion . . . 18 2.0.3 Zone de Brillouin . . . 19 2.0.4 Densit´e d’´etat . . . 20 2.0.5 Distribution de Planck . . . 22

2.0.6 Intensit´e des phonons et ´emissivit´e acoustique . . . 24

3 R´esolution num´erique 25 3.1 Mod´elisation des g´eom´etries des nanostructures . . . 25

3.1.1 Films . . . 25

3.1.2 Fils . . . 27

3.1.3 Dimensionnalisation des g´eom´etries . . . 27

3.2 Equations de Boltzmann mises en oeuvre . . . 28

3.2.1 R´egime stationnaire . . . 28

3.2.2 R´egime instationnaire . . . 29

3.3 M´ethode des Ordonn´ees Discr`etes (MOD) . . . 29

3.4 Proc´edures num´eriques . . . 32 3.4.1 R´egime stationnaire . . . 33 3.4.1.1 Coordonn´ees cart´esiennes . . . 33 3.4.1.2 Coordonn´ees cylindriques . . . 35 3.4.2 R´egime instationnaire . . . 39 3.5 Conservation de l’´energie . . . 41 3.6 D´ependances spectrales . . . 41

3.7 R´esolution num´erique d’une nanostructure faiblement anisotherme . . . 45

4 Mod`eles de dispersion et propri´et´es thermiques 49 4.1 Comparaison des mod`eles de traitement des temps de relaxation . . . 49

4.2 Nouveaux temps de relaxations . . . 50

4.2.1 Silicium . . . 53

4.2.1.1 Coefficients des temps de relaxation . . . 53

4.2.1.2 Validation des param`etres . . . 54

4.2.2 Germanium . . . 56

4.2.2.1 Coefficients des temps de relaxation . . . 56

4.2.2.2 Validation des param`etres . . . 57

4.3 Grandeurs caract´eristiques des phonons . . . 57

4.3.1 Temps de relaxation des diff´erentes interactions . . . 58 1

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4.3.2 Libre parcours moyen . . . 61 4.4 Films . . . 65 4.4.1 Crossplane . . . 65 4.4.2 Inplane . . . 69 4.5 Fils . . . 73 5 R´egime instationnaire 81 5.1 Conditions sur la discr´etisation temporelle . . . 81

5.2 Evolution temporelle des structures soumises `a un ´echelon de temp´erature . . . 85

5.2.1 Film . . . 85

5.2.1.1 Transfert de chaleur `a basse temp´erature . . . 85

5.2.1.2 Transfert de chaleur `a temp´erature ambiante . . . 90

5.2.2 Fil . . . 94

5.2.2.1 Transfert de chaleur `a basse temp´erature . . . 94

5.2.2.2 Transfert de chaleur `a temp´erature ambiante . . . 96

5.3 Evolution temporelle d’une impulsion de temp´erature . . . .´ 98

5.3.1 Transfert de chaleur d’une impulsion dans un film . . . 99

5.3.1.1 Evolution `a basse temp´erature . . . .´ 99

5.3.1.2 Evolution `a temp´erature ambiante . . . 103´

5.3.2 Transfert de chaleur d’une impulsion dans un fil . . . 106

5.3.2.1 Evolution `a basse temp´erature . . . 106´

5.3.2.2 Evolution `a temp´erature ambiante . . . 109´

5.4 Transfert de chaleur d’une impulsion localis´ee . . . 111

5.4.1 Hypoth`eses et caract´eristiques de la simulation . . . 111

5.4.2 Transferts de chaleur dans un fil . . . 113

5.4.2.1 Evolution `a basse temp´erature au niveau de l’axe . . . 114´

5.4.2.2 Artefact de la MOD . . . 115

5.4.3 Transferts de chaleur dans un film . . . 122

6 Conclusion 127 6.1 R´ecapitulatif . . . 127 6.2 Perspectives . . . 129

Bibliographies

131

Annexes

139

A Processus d’interactions 141

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TABLE DES MATIERES` 3

C Impulsion de temp´erature dans un r´egime diffusif 147

C.1 Petite impulsion . . . 147

C.1.1 Evolution des temp´eratures . . . 147´

C.1.2 Profils de temp´erature . . . 149

C.2 Grande impulsion . . . 150

C.2.1 Evolution des temp´eratures . . . 150´

C.2.2 Profils de temp´erature . . . 152

D Impulsion localis´ee dans un fil 155

E Impulsion localis´ee dans un film 161

Table des figures

167

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(15)

C

HAPITRE

1

I

NTRODUCTION

L

ESprogr`es technologiques de notre ´epoque vont dans le sens d’une miniaturisation des composants d’objets, notamment ceux en ´electronique. Cette miniaturisation s’accom-pagne de nombreuses contraintes telle que celle d’´evacuer des puissances thermiques de plus en plus importantes.

Ce travail de th`ese a pour ambition de traiter les transferts de chaleur aux petites ´echelles. S’int´eresser aux transferts de chaleur se justifie par plusieurs raisons. Lorsque les ´echelles mises en jeu deviennent plus petites que certaines ´echelles caract´eristiques, les lois classiques uti-lis´ees habituellement en transfert de chaleur ne s’appliquent plus. De plus, les progr`es dans l’´elaboration des mat´eriaux `a l’´echelle atomique ont permis r´ecemment de concevoir des mat´e-riaux dont on peut modifier les propri´et´es physiques et notamment thermiques. L’´etude des transferts de chaleur permettrait de rendre plus efficient ce type de mat´eriaux modifiables. Dans un premier temps, nous expliquerons les diff´erents modes de transfert de chaleur afin de d´efinir quelles sont les limites des lois classiques qui les r´egissent. Dans un second temps, nous pr´esenterons en quoi la modification de la structure des mat´eriaux `a l’´echelle atomique ou nanom´etrique permet de modifier les propri´et´es thermiques de ces derniers. Enfin, nous analyserons comment il convient d’aborder les transferts thermiques aux ´echelles ultracourtes.

Les transferts de chaleur peuvent se r´ealiser de trois mani`eres diff´erentes, soit par :

– conduction ; elle correspond aux ´echanges de chaleur au sein de la mati`ere. D’un point de vue classique, il s’agit d’un processus de diffusion de porteurs de chaleur dans un milieu. Dans les solides, ce processus de diffusion d´epend de la structure du mat´eriau. Par cons´equent, les propri´et´es thermiques d’un solide sont r´egies par sa composition.

– convection ; elle est caract´eris´ee par les ´echanges de chaleur au sein des fluides. Ces ph´enom`e-nes sont induits par un mouvement interne au fluide, m´ecanisme cr´e´e par une h´et´erog´en´eit´e de la densit´e du fluide. En effet, l’attraction terrestre va entraˆıner les atomes ou mol´ecules les plus denses vers le bas et, en contre partie, ceux de densit´e moins ´elev´ee vont se d´eplacer vers le haut. Sachant que la densit´e des fluides d´epend de la temp´erature, la pr´esence d’un gradient de temp´erature au sein du fluide est un vecteur d’h´et´erog´en´eit´e. Ce ph´enom`ene de mouvement du fluide induit un ´echange de chaleur diff`erent de la conduction et correspond `a la convection naturelle. Par ailleurs, la convection au sein d’un syst`eme peut ˆetre forc´ee. Le mouvement du fluide ne correspondrait pas seulement au changement de densit´e mais ´egalement `a une action ext´erieure qui imposerait un mouvement au fluide, comme le vent agirait sur l’air.

– transferts radiatifs ; dans ce dernier cas, les ´echanges d’´energie se font sous forme de rayon-nement ´electromagn´etique. `A la diff´erence de la conduction et de la convection, les transferts radiatifs ne n´ecessitent pas de supports mat´eriels et s’effectuent dans le vide. N´eanmoins, la cr´eation d’un transfert radiatif n´ecessite des ondes ´electromagn´etiques ´emises par les

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mat´eriaux. Classiquement, les ´echanges radiatifs entre corps ob´eissent aux lois de l’optique g´eom´etrique : le rayonnement thermique se d´eplace `a indice constant et ne pr´esente pas de ph´enom`enes d’interf´erences si aucun corps n’est pr´esent. D’autre part, `a l’´equilibre ther-mique, ce type de transfert de chaleur suivent des lois bien connues telle que celle de Planck. Nous d´efinirons plus loin l’intensit´e des porteurs de chaleur dans les semiconducteurs qui est similaire `a la loi de Planck (§ 2.0.6).

De part ces trois propri´et´es, la chaleur peut ainsi se propager dans les solides, les fluides et ´egalement dans le vide.

L’omnipr´esence et la diversit´e des transferts de chaleur dans notre entourage suscite un int´erˆet particuliers. Leurs caract´eristiques sont telles que les comprendre permettraient un meilleur contrˆole de l’´energie et de pousser plus loin les limites de ces contrˆoles. Vouloir traiter les limites aux courtes ´echelles de l’ensemble des types de transfert de chaleur est un objectif ambitieux. Aussi, dans le cadre de ce travail de th`ese, limiterons-nous notre ´etude aux ph´enom`enes de transfert de chaleur par conduction. N´eanmoins, les lois classiques impliqu´ees dans ce type de transfert de chaleur ont deux limites d’utilisation. Afin de d´efinir ces limites, rappelons les caract´erisitiques de la loi classique de conduction thermique, celle de la loi de Fourier. Les ph´enom`enes de conduction, dans un milieu homog`ene et pour des dimensions macroscopiques, sont d´ecrits par la loi de Fourier (Eqn.1.1). Cette loi d´etermine la densit´e de fluxϕ au sein d’un

solide pour un gradient de temp´erature impos´e, aveck la conductivit´e thermique du mat´eriau

composant le solide.

ϕ(r, t) = −k∇T (r, t). (1.1)

En r´egime instationnaire, cette derni`ere loi, combin´ee `a l’´equation de conservation de l’´energie, permet d’obtenir l’´equation de la chaleur (Eqn.1.2) (43).

ρCp

∂T (r, t)

∂t = ∇ [k∇T (r, t)] , (1.2)

o`uρ est la masse volumique du solide et Cpsa capacit´e calorifique `a volume constant.

Cependant, nous montrerons que ces ´equations peuvent se r´ev´eler insuffisantes pour pr´edire la conduction aux ´echelles ultracourtes de temps et d’espace.

Comment d´efinir les limites macroscopiques des transferts de chaleur par conduction ?

Einstein a d´emontr´e qu’il est possible de retrouver l’´equation de la chaleur par la physique sta-tistique o`u les ´echanges thermiques sont effectu´es par des porteurs de chaleur (37). Le principe consiste `a consid´erer que les porteurs de chaleur v´ehiculent de l’´energie et subissent une marche au hasard.

Les particules (dans le cas pr´esent, les porteurs de chaleur) peuvent interagir entre elles et/ou avec des impuret´es et/ou avec des parois (cf. Annexe A). Ces particules ont une dur´ee de vie correspondant au temps moyen entre chaque collision. Cette dur´ee moyenne est d´efinie par les temps de relaxation τ d´ecrits dans un prochain paragraphe (§. 3.6). Durant cet intervalle de temps, les porteurs de chaleur effectuent un trajet appel´e libre parcours moyenl repr´esentant la

distance moyenne parcourue par les particules entre chaque collision.

Lorsque le libre parcours moyen des phonons est bien plus petit que les dimensions du syst`eme, la densit´e de flux ob´eit `a la loi de Fourier. Ce ph´enom`ene, bien connu, est analogue au r´egime

(17)

7

FIG. 1.1: Configuration d’un r´egime diffusif. Les particules subissent des interactions avant de traverser le syst`eme.

de Rossland (80; 95) en rayonnement thermique, en milieu semi-transparent. Ceci ne s’applique que lorsque le libre parcours moyen des photons est beaucoup plus petit que la taille du syst`eme. De la mˆeme mani`ere, en conduction, la loi de Fourier n’est valable que lorsque les libres par-cours moyens des porteurs de chaleur sont bien inf´erieurs aux dimensions caract´eristiques du syst`eme, pour une particule libre.

Il apparaˆıt ´egalement une autre limite de la loi de Fourier aux temps ultracourts. En effet, cette loi impose une r´eponse instantan´ee de la densit´e de flux `a l’excitation caract´eris´ee par un gra-dient de temp´erature. Or, comme pr´ecis´e ci-dessus, cette loi ne peut exister que lorsque des collisions entre porteurs de chaleur se cr´eent. Aussi, cette loi ne s’applique-t-elle plus quand les ´echelles de temps mises en jeu sont courtes devant le temps moyen entre collision des porteurs de chaleur.

Ainsi, pour des ´echelles d’espace plus petites que le libre parcours moyen des porteurs de cha-leur et pour des temps plus petits que cha-leurs temps de collision, le domaine de la conduction classique n’est plus suffisante et doit ˆetre remplac´e par celui de la micro/nanothermie. Dans ce dernier champ d’application, les pr´efixes micro et nano ne d´efinissent pas la taille des syst`emes mais le domaine o`u les lois classiques ne s’appliquent plus (43).

Du point de vue des ´echelles spatiales, il existe deux r´egimes dans les micro/nano´etudes. Le premier est appel´e r´egime balistique o`u les particules d’un syst`eme traversent celui-ci sans aucune interaction (Fig.1.2). Le flux de chaleur obtenu `a basse temp´erature dans cette situation entre deux parois parall`eles et infinies ressemble au flux des transferts radiatifs :

ϕ = σph(T14− T24), (1.3)

o`uσphest une constante d´ependant des constantes fondamentales et des propri´et´es acoustique du

(18)

FIG. 1.2: Configuration d’un r´egime balistique. Les particules traversent le syst`eme sans aucune interaction.

Il est commun´ement appel´e r´egime m´esoscopique et d´ecrit le cas o`u les particules ont peu de collisions avant de traverser le syst`eme ´etudi´e. Contrairement au r´egime pr´ec´edent, il existe peu de solutions analytiques pour calculer le flux de chaleur ou le champ de temp´erature d’un syst`eme dans un tel r´egime. Pourtant, de nombreuses nanostructures sont soumises `a ce r´egime, `a temp´erature ambiante.

Ainsi, la loi de Fourier impose des limites telles que d’autres r´egimes doivent ˆetre ´etudi´es. Parmi ces r´egimes, nous retiendrons celui du r´egime interm´ediaire pour lequel peu de lois existent. Dans ce r´egime, les propri´et´es thermiques ne sont plus intrins`eques au mat´eriau. Autrement dit, le changement des dimensions du solide fait varier ses propri´et´es thermiques. Nous pr´esenterons ci-dessous les int´erˆets que peuvent apporter ces nouvelles propri´et´es thermiques et quelles sont les caract´eristiques des solides pouvant les faire varier. Diff´erentes solutions seront expos´ees pour l’obtention de ces nouvelles propri´et´es.

La variation des propri´et´es thermiques des solides est primordial. En effet, dans la nature, on observe une grande diversit´e des valeurs prises par la conductivit´e ´electrique des mat´eriaux. Ces valeurs s’´etendent sur plus de vingt ordres de grandeur, des isolants ´electriques aux meilleurs conducteurs. Cela tient au fait que l’´electricit´e dans les solides est transport´ee par les ´electrons dont la mobilit´e peut ˆetre tr`es importante dans les m´etaux ou au contraire pratiquement nulle dans les isolants. A la diff´erence de l’´electricit´e, la chaleur dans les solides est non seulement transport´ee par les ´electrons mais aussi par les ondes acoustiques. Ainsi, si les mat´eriaux iso-lants ´electriquement ne conduisent pas ou peu l’´electricit´e, ils conduisent la chaleur dans des proportions non n´egligeables, c’est `a dire qu’il n’existe pas d’isolant thermique parfait. Dans la nature, les valeurs de conductivit´e thermique s’´etalent seulement sur cinq ordres de grandeur de 10−2 `a 103 W.m−1.K−1. Afin de contrˆoler le comportement thermique des nanostructures

qu’elle met au point, l’industrie a besoin d’´etendre le spectre des valeurs prises par la conducti-vit´e thermique. Elle a besoin de mat´eriaux aux propri´et´es exceptionnelles comme des mat´eriaux tr`es conducteurs ou au contraire des barri`eres thermiques.

(19)

pous-9

ser plus loin les limites des nanostructures actuelles. Beaucoup de recherches thermiques se sont d´ej`a pench´ees sur l’extension de la conductivit´e ainsi que sur la cr´eation de meilleurs iso-lants thermiques. Les mat´eriaux `a faible conductivit´e thermique peuvent servir de barri`ere ther-mique, d’isolant comme pour maintenir le maximum de chaleur dans les turbines `a gaz (85). Les mat´eriaux de grande conductivit´e thermique peuvent, eux, servir de puit afin d’´evacuer ou d’amener rapidement la chaleur dans un syst`eme, comme pour le refroidissement du g´en´erateur de vapeur dans un r´eacteur `a fusion (13). De surcroˆıt, si l’on cr´ee un mat´eriau de faible conducti-vit´e thermique et de grande conducticonducti-vit´e ´electrique, il est alors possible de produire efficacement de l’´electricit´e ou d’augmenter le rendement des r´efrig´erateurs ´electriques en augmentant la fi-gure de m´erite des composants thermo-´electriques (76; 107).

Sur quoi agir pour changer les propri´et´es thermiques des mat´eriaux ?

La recherche actuelle sur les nanostructures permet d’´etendre les limites des propri´et´es ther-miques dans les solides. Dans ces derniers, la chaleur est transport´ee par les ´electrons ou les ondes acoustiques. Les ´electrons sont les porteurs de chaleur dominant dans les m´etaux. Dans les mat´eriaux cristallins di´electriques, la chaleur est v´ehicul´ee par des quasiparticules associ´ees aux ondes acoustiques : les phonons. Dans ce travail de th`ese, nous nous int´eresserons `a ce dernier type de transfert de chaleur, dans des nanostructures de semiconducteur et plus parti-culi`erement de silicium et de germanium.

Par ailleurs, lorsque l’on consid`ere que le transfert de chaleur s’effectue par des porteurs de chaleur, on peut calculer, en utilisant la th´eorie cin´etique, les propri´et´es thermiques du milieu consid´er´e au travers de grandeurs comme la conductivit´e thermique. Cette quantit´e d´epend de la vitesse des phonons et de leur temps entre collision. Ainsi, en modifiant l’une ou les deux grandeurs des phonons, le libre parcours moyen des phonons varie (l = Vgτ ), ce qui influence

les transferts de chaleur.

Comment faire varier les propri´et´es thermiques des mat´eriaux ? De nombreuses m´ethodes per-mettent d’induire un changement de ces propri´et´es, que ce soit pour diminuer ou augmenter la conductivit´e des solides.

Pour diminuer le libre parcours moyen des phonons propres au solide, on peut faire varier le spectre des phonons et/ou le temps de collision.

`

A temp´erature ambiante, la plus petite conductivit´e thermique d’un solide cristallin est sou-vent associ´ee aux alliages (5 < k < 10 W/m.K) (55). Cette basse conductivit´e provient de

la pr´esence d’impuret´es au sein d’un corps. Les impuret´es diffusent les phonons, ce qui r´eduit leur libre parcours moyen et leur temps de collision et, par cons´equent, diminue la conduc-tivit´e thermique. Klemens (59) d´efinit un inverse de temps de relaxation dˆu aux impuret´es, s’appuyant sur le mod`ele de Rayleigh, proportionnel `a la fr´equence des phonons ´elev´ee `a la puissance4 (τ−1 = Aω4, avecA une constante). Le libre parcours moyen de cette diffusion est

li = Vg/ (Aω4). En d’autres termes, le libre parcours moyen des basses fr´equences, c’est-`a-dire

des grandes longueurs d’ondes (λ = 2π/K), est beaucoup plus important que celui des hautes

fr´equences. Ainsi, en cr´eant des alliages, on diminue le libre parcours moyen des porteurs de chaleur `a grande fr´equence ce qui r´eduit la conductivit´e naturelle des mat´eriaux.

Un autre moyen de r´eduire le libre parcours moyen des porteurs de chaleur et, par l`a mˆeme, de la conductivit´e consiste `a introduire un d´esordre dans la structure cristalline. De ce fait, les solides amorphes ont leurs conductivit´es inf´erieures `a celles des alliages d’un facteur 3 (32; 74). Le

(20)

d´esordre des atomes r´eduit la chaˆıne p´eriodique de vibration tant et si bien que le libre parcours moyen en est diminu´e (105). De plus, la relation de dispersion des phonons n’est plus similaire `a celle d’un solide cristallin massif (8), ce qui a une cons´equence sur les transferts thermiques. Une autre m´ethode conduirait `a transformer la g´eom´etrie du solide de sorte que le rapport sur-face/volume soit augment´e, comme est structur´e un nanofil (71). On augmente alors les col-lisions avec les parois ce qui diminue le libre parcours moyen et par cons´equent augmente les ph´enom`enes r´esistifs. Toutes les longueurs d’ondes se r´efl´echissent avec la paroi mais celles dont la longueur d’onde est plus grande devant la rugosit´e (taille moyenne des ecarts `a la plan´eit´e de la surface) subissent une r´eflexion principalement sp´eculaire, c’est `a dire non r´esistive (21; 119).

D’autre part, les multicouches, qui sont une superposition de films dont les mat´eriaux sont amorphes ou polycristallins, et les super-r´eseaux, qui sont une superposition de films cristal-lins, r´eduisent aussi la conductivit´e. En effet, l’interface des couches pr´esente une r´esistance suppl´ementaire nomm´ee ”r´esistance d’interface” (27; 101; 112). D´efinie par Kapitza, et aussi appel´ee ”r´esistance de Kapitza”, elle a ´et´e ´etablie en premier lieu pour des interfaces entre de l’h´elium liquide et des solides. Il existe diff´erents mod`eles expliquant cette r´esistance d’inter-face due la vari´et´e des propri´et´es acoustiques des mat´eriaux s´epar´ees par l’interd’inter-face. Parmi ces mod`eles, le principe du mod`ele ”accoustic mismatch model” consid`ere que la surface d’inter-face est totalement plane et que les particules sont gouvern´ees par un milieu acoustique conti-nue. Les phonons sont soit transmis `a travers l’interface soit subissent une r´eflexion sp´eculaire. L’id´ee est similaire `a l’optique g´eom´etrique o`u, lorsqu’un rayon lumineux passe d’un milieu `a un autre, l’angle de transmission varie en fonction des indices des deux milieux. Par cons´equent, si l’angle de la particule incidente est sup´erieur `a l’angle critique alors la particule est r´efl´echie. Si l’angle de la particule incidente est inf´erieure `a l’angle critique, elle est transmise en suivant diff´erentes probabilit´es (101). Ce concept est repris pour des interfaces entres solides o`u est ajout´e le traitement des diff´erentes polarisations des modes acoustiques dans les solides. Il existe ainsi une possibilit´e de changement de polarisation au passage de l’interface (26). Schwartz et al. (101) propose un mod`ele (diffuse mismatch model) o`u les phonons ne r´efl´echissent plus de fac¸on sp´eculaire mais subissent une r´eflexion diffuse. La transmitivit´e des phonons suit une nou-velle loi de probabilit´e d´ependant de la densit´e d’´etat des deux solides. Il se peut que des pho-nons ne soient transmis car leur mode ne sont pas existants dans les deux milieux. En fonction des mat´eriaux utilis´es, un filtre spectral peut ˆetre ainsi cr´e´e (81). Chalopin et al. (23) montrent, en utilisant le ”diffuse mismatch model”, que la r´esistance de contact entre un nanofil et un sub-strat, `a basse temp´erature, est de deux `a trois ordres de grandeur plus ´elev´ee que la r´esistance du nanofil. Mˆeme si de nos jours, la physique qualifiant la r´esistance d’interface n’est pas to-talement expliqu´ee, les super-r´eseaux et les multicouches restent fortement exploit´ees afin de r´eduire la conductivit´e des alliages (11; 65).

Enfin, une derni`ere m´ethode permettant de r´eduire le libre parcours moyen est d’augmenter les interactions des phonons `a l’int´erieur du solide. Cela consiste `a doper le solide avec des isotopes ou des nanoparticules. Comme nous l’avons vu pr´ecedemment, la loi de diffusion des phonons par les impuret´es suit le mod`ele de Rayleigh : les phonons de grande fr´equence, c’est-`a-dire de longueur d’onde plus petite que la taille des impuret´es, sont diffus´ees. L’insertion de nanoparticules plus grosses permet de r´eduire le libre parcours moyen des basses et moyennes fr´equences. Kim et al. (56) montrent que des nanoparticules de ErAs dans un alliage de InGaAs diminuent plus fortement la conductivit´e que les super-r´eseaux compos´es des mˆemes mat´eriaux

(21)

11

ainsi que l’alliage simple. La disposition des nanoparticules dans un solide influence ´egalement les transferts thermiques o`u une distribution al´eatoire augmente davantage la r´esistivit´e qu’une distribution r´eguli`ere (2; 56).

Il existe, en d´efinitive, diff´erentes techniques pour r´eduire la conductivit´e thermique d’un so-lide. Pour diminuer davantage cette propri´et´e, on trouve, dans la litt´erature, diverses combi-naisons entre les solutions propos´ees. Par exemple, la conductivit´e de nanotube est calcul´ee par diff´erents mod`eles (90; 115). L’id´ee est d’augmenter les surfaces afin d’augmenter les collisions des phonons par les parois. La combinaison du fil et du super-r´eseau est ´egalement envisag´ee. Les couches peuvent soit se superposer suivant le rayon, on parle alors de ”core/shell nanowire” (90; 115), soit suivant l’axe du fil (35; 70). L’insertion de fils dans des films a aussi fait l’objet d’´etudes (114).

La r´eduction de la conductivit´e thermique dans les solides n’est pas le seul int´erˆet du d´evelop-pement technologique. Augmenter la conductivit´e thermique dans les solides est aussi un ob-jectif souhait´e par l’ing´eni´erie.

La plus grande conductivit´e observ´ee dans les solides, `a temp´erature ambiante, est celle du diamant pur qui s’´el`eve `a3220 W/m.K et 2300 W/m.K pour un diamant naturel (55). Ceci

s’ex-plique par la rigidit´e de ce mat´eriau due au liaison covalente sp3de la structure. Ces liaisons tr`es rigides induisent une forte vitesse des ondes acoustique dans ce mat´eriau et donc une grande conductivit´e. N´eanmoins, il existe de nos jours des syst`emes de nanostructures qui permettent de d´epasser cette limite. Pop et al. mesurent une conductivit´e de 3500 W/m.K (88) pour un

nanotube de carbonne n’ayant qu’une seule couche atomique suivant le rayon (single-walled nanotube). L’hypoth`ese physique d´eduite consid`ere que cette monocouche a pour effet de sup-primer les interactions des modes acoustiques avec les parois. En effet, les phonons vibrent suivant des modes propres au syst`eme. Ces modes ne peuvent exister que s’il existe des atomes libres. Or le seul atome constituant la monocouche, suivant le rayon du nanotube, est maintenu par les autres atomes de cette mˆeme monocouche. Au pire, il n’existe qu’un seul mode de vibra-tion possible suivant le rayon. Par cons´equent, tous les modes acoustiques se propagent suivant l’axe du nanotube ou autour de ce dernier. On imagine que plus le diam`etre du nanotube est petit, moins il existera de modes autour de l’axe. Les phonons n’auront plus que la direction de l’axe pour se propager et o`u le seul ph´enom`ene r´esistif serait dˆu aux processus Umklapp dans le cas du carbone pur (117). La construction des nanotubes `a monocouche est toutefois d´elicate. C’est pourquoi des ´etudes de nanotubes, avec quelques atomes suivant le rayon, ont ´et´e r´ealis´ees o`u la conductivit´e obtenue est deux fois plus ´elev´ee que pour le solide massif cor-respondant (54). En opposition avec les nanofils, o`u les phonons sont r´efl´echis avec les parois, la conductivit´e des nanotubes `a plusieurs couches (multiwalled nanotubes) augmente lorsque l’on diminue le diam`etre (15).

Les transferts thermiques de telles structures sont tr`es proches d’un syst`eme monodimensionnel. On peut d´efinir le quantum de la conductance thermiqueg0(Eqn.1.4) comme la valeur maximale

de la d´eriv´ee de la densit´e de flux d’´energie par rapport `a la temp´erature transport´ee par un phonon dans un syst`eme monodimensionnel (93).

g0 =

2π3k2 BT

3¯h . (1.4)

(22)

`a tr`es basse temp´erature peut remplir ces conditions. Schwab et al. (94) sont arriv´es `a mesu-rer le quantum de conductance thermique `a travers quatre guides de phonons. La conductance mesur´ee est constante et ´egale `a seize fois le quantum de conductance thermique, pour des temp´eratures inf´erieures `a 800 mK, ce qui correspond `a quatre modes par guide de phonon.

N´eanmoins, il semble que cette mesure n’ait pas ´et´e reproduite et que des exp´eriences ana-logues ayant pour but de mesurer ce quantum ait ´echou´e en d´epit de conditions exp´erimentales tr`es soign´ees (12).

Il existe ainsi diverses solutions permettant de r´eduire ou d’augmenter le libre parcours moyen des phonons. La construction de nanostructures offre `a l’ing´eni´erie de nouvelles valeurs de pro-pri´et´es thermiques. N´eanmoins, la d´etermination des propro-pri´et´es thermiques, telle que la conduc-tivit´e dans les nanostructures, ne peut ˆetre r´ealis´ee avec les mˆemes solutions que pour des ´echelles macroscopiques. Pourtant, diverses raisons d’analyser les semiconducteurs `a micro-´echelle ont ´et´e expos´ees.

Pour d´eterminer les propri´et´es thermiques, plusieurs moyens existent, notamment celui des mesures exp´erimentales caract´eris´e par plusieurs m´ethodes.

Cahill a propos´e une relecture de quelques mod`eles employ´es pour d´eterminer la conductivit´e thermique dans des films fins et di´electriques (14). Par exemple, Liu et al. (73) ont obtenu la conductivit´e de nanofilms de silicium en chauffant par effet Joule celui-ci et `a l’aide d’un thermom`etre `a r´esistance ´electrique. La technique utilis´ee est la m´ethode3ω. Le principe g´en´eral

consiste `a introduire un courant alternatif de fr´equence ω qui chauffe la surface du film avec

une fr´equence de 2ω (la puissance dissip´ee variant comme le carr´e de la tension). La tension

oscillant `a la fr´equence3ω le long du film permet de d´efinir la variation de temp´erature puis les

propri´et´es thermiques du film (10; 16; 66).

La technique ”Time-domain thermoreflectance” permet de mesurer la conductivit´e de fines couches de mat´eriau sans contact avec le solide. Le principe consiste `a cr´eer des ondes acous-tiques g´en´er´ees par l’impulsion d’un laser de type femtoseconde. Le laser chauffe localement le solide ce qui induit un fort gradient de temp´erature, autrement dit, de fortes contraintes ther-miques pr`es de la zone de l’impulsion. Il en d´ecoule une impulsion acoustique qui lors d’une interface sera soit r´efl´echie, soit transmise. La variation de la r´eflectance est mesur´ee `a l’aide d’une sonde laser en tenant compte du temps. Les r´esultats obtenues sont compar´es avec un mod`ele dont les coefficients correspondent aux propri´et´es thermiques (15; 84).

Il existe ´egalement d’autres solutions utilis´ees pour d´eterminer exp´erimentalement les pro-pri´et´es thermiques des mat´eriaux. Lysenko et al. (74) rappellent quelques unes d’entre-elles utilis´ees comme la r´eflexion de Raman ou encore comme les mesures par photoacoustique. Un autre moyen, num´erique, permettrait ´egalement une d´efinition des propri´et´es thermiques des mat´eriaux ainsi que la pr´ediction de leur comportement thermique, ce qui ´eviterait la d´eterioria-tion des syst`emes. Ce principe, de la mˆeme mani`ere que celui des mesures exp´erimentales, est caract´eris´ee par diverses m´ethodes. Leur complexit´e de r´esolution varie en fonction des mod´eles et, de fac¸on g´en´erale, on peut affirmer que plus la technique est simple plus celle-ci permet d’ob-tenir rapidement les propri´et´es thermiques. La r´esolution de mod`eles plus complexes permet de pr´edire les propri´et´es en suivant plus pr´ecis´ement les ph´enom`enes microscopiques mis en jeu dans les syst`emes alors que la r´esolution de mod`eles simples donne rapidemment, en termes de temps de calcul ou de temps de programmation, les r´esultats souhait´es.

(23)

13

Une premi`ere m´ethode est l’utilisation de la th´eorie cin´etique des gaz. La th´eorie cin´etique a ´et´e conc¸ue pour d´eterminer les propri´et´es thermiques des gaz, pour un syst`eme macroscopique. Contrairement au pr´ecepte d’Isaac Newton qui consid´erait que la pression d’un gaz, pour un syst`eme macroscopique, provenait de la r´epulsion statique des mol´ecules, la th´eorie cin´etique a pour hypoth`ese que la pression d’un gaz serait induite par les collisions de mol´ecules se d´eplac¸ant `a diff´erentes vitesses. Elle est utilis´ee pour pr´edire les propri´et´es thermiques dans les microstructures des semiconducteurs o`u les mol´ecules sont remplac´ees par les particules (37). Cette m´ethode a ´et´e, par exemple, r´ecemment utilis´e par Chantrenne et al. (25) qui donnent plusieurs param`etres afin d’approcher les mesures de conductivit´e thermique dans des nano-structures de silicium.

L’´equation de la chaleur (Eqn.1.2) permet de d´ecrire l’´evolution temporelle des propri´et´es ther-miques d’un point de vue macroscopique. Pour d´eterminer l’´evolution de la temp´erature dans des nanostructures ou pour des temps tr`es courts, Cattaneo (22) et Vernotte (108) ont propos´e un mod`ele modifi´e d´ecrivant les flux de chaleur de la fac¸on suivante :

ϕ(r, t + τq) = −k∇T (r, t), (1.5)

avec τq, le temps de r´eponse du flux thermique. Ce mod`ele est bas´e sur l’´equation de Fourier

(Eqn.1.1), o`u la diff´erence peut se r´esumer par le fait que le mod`ele de Cattaneo et Vernotte consid`erent que les effets du gradient de temp´erature sur le flux de chaleur surviennent apr`es la variation de temp´erature. Le d´ecalage de temps entre le gradient de temp´erature et le flux de cha-leur s’´evalue par le temps de relaxationτq. Ce mod`ele am`ene `a l’´equation de la chaleur

hyper-bolique. Elle contient des termes autorisant une propagation `a vitesse finie d’ondes de chaleur. En 1995, Tzou (104) propose une nouvelle approximation appel´ee ”nonlocal heat-conduction”. Le mod`ele est commun´ement appel´e ”dual-phase-lag model”. Ce mod`ele consid´ere que la va-riation du gradient de temp´erature peut pr´ec´eder le changement du flux de chaleur ou que la variation du flux peut pr´ec´eder le changement de gradient de temp´erature. Un nouveau temps

τT est ainsi introduit dans l’´equation de Cattaneo et Vernotte (Eqn.1.5) et repr´esente le temps

de r´eponse de la temp´erature. La formulation de l’´equation utilis´ee par le dual-phase model s’´ecrit :

ϕ(r, t + τq) = −k∇T (r, t + τT). (1.6)

Remarquons que siτT = 0 alors on retrouve le mod`ele de Cattaneo et Vernotte.

La dynamique mol´eculaire (DM) est une troisi`eme m´ethode pour pr´edire les propri´et´es ther-miques dans des nanostructures (36; 110; 111; 118; 120). Cette m´ethode consiste `a simuler l’´evolution des atomes au cours du temps (24). La simulation num´erique de la dynamique mol´eculaire discr´etise le temps et permet d’obtenir la position et la vitesse des atomes `a chaque pas de temps. Un algorithme de calcul de forces et/ou de potentiels est utilis´e pour ´etablir l’acc´el´eration. On mod`elise les atomes par un point massique suivant la loi de Newton (Eqn.1.7).

X

j

fij = mir¨i, (1.7)

avecmi, la masse atomique,r¨i, l’acc´elaration etfij la force exerc´ee par l’atomej sur l’atome i.

L’utilisation de la loi de Newton constitue une mod´elisation dynamique classique. Mingo et al. (79) pr´edisent la conductivit´e thermique dans les fils de silicium en utilisant ce principe.

(24)

N´eanmoins la dynamique mol´eculaire requiert une capacit´e informatique importante et est, par cons´equent, utilis´ee pour des g´eom´etries simples ou pour des mod`eles p´eriodiques.

Enfin, la r´esolution de l’´equation de Boltzmann, incorporant les donn´ees physiques des trans-ferts de chaleur, est une quatri`eme possibilit´e de pr´ediction des propri´et´es thermiques. Nous avons choisi d’utiliser cette derni`ere m´ethode. C’est pourquoi elle est d´efinie plus profond´ement ci-dessous.

L’´equation de Boltzmann, comme son nom l’indique, a ´et´e propos´ee par Ludwig Boltzmann en 1872. Elle consiste `a d´ecrire l’´evolution d’un gaz peu dense dans un ´etat hors ´equilibre vers l’´etat d’´equilibre. Pour cela, on ´etudie la relaxation des mol´ecules de gaz de l’´equilibre local vers l’´equilibre global.

Supposons une boˆıte de volumeV , dans laquelle sont confin´ees N mol´ecules de gaz identiques

consid´er´ees comme des sph`eres dures de rayon R et de masse m. On suppose ´egalement que

les mol´ecules de gaz se d´eplacent `a vitesse constante entre chaque collision. Ainsi, on d´efinit la fonction de distributionf (r, v, t) d’une particule de gaz, telle que :

dN = f (r, v, t)d3rdv (1.8)

repr´esente le nombre de mol´ecules de gaz, situ´ees `a l’instantt, autour de la position r dans un

petit volumed3r, se d´eplac¸ant `a une vitesse v `a dv pr`es.

La variation totale de la fonction de distributionf (r, v, t) dans l’espace des phases, `a une

par-ticule et en m´ecanique classique est d´efinie par :

df dt = ∂f ∂t + v · ∇rf + F m · ∇Vf, (1.9)

o`uF (r, t) repr´esente un champ de force externe macroscopique, par exemple la pesanteur.

Du fait des collisions des particules, la variation totale de la fonction de distribution est pos´ee telle qu’elle soit non nulle. L’´equation s’´ecrit alors :

∂f ∂t + v · ∇rf + F m · ∇Vf =  ∂f ∂t  coll , (1.10)

o`u le terme de collision est :

 ∂f ∂t  coll = Z v1 Z 4π [f (r, v′1, t)f (r, v′, t) − f(r, v1, t)f (r, v, t)] |v −v1| dσ dΩdv1dΩ. (1.11)

Cette derni`ere ´equation ne prend en compte que les collisions de deux atomes interagissant entre-eux. Leurs vitesses avant collision sont v et v1, puis deviennent respectivement v′ et v′1.

dΩ repr´esente l’´el´ement d’angle solide, appel´e de diffusion, dans lequel se trouve, en sortie, la

vitesse relative v1− v′. dΩdσ est la section efficace diff´erentielle de diffusion.

La difficult´e de la r´esolution de l’´equation de Boltzmann provient du terme des collisions. Pour des raisons de simplicit´e nous utiliserons l’approximation au premier ordre des temps de relaxa-tion. L’expression de l’int´egrale de collisions devient alors :

 ∂f ∂t  coll = −f (r, v, t) − f 0(r, v) τ (v) , (1.12)

(25)

15

L’´equation de Boltzmann est la formulation compl`ete de l’´equation 1.10 avec l’´equation 1.11 (9). Par abus de langage, l’´egalit´e de la variation totale de la fonction de distribution avec l’ap-proximation des temps de relaxation (Eqn.1.12) est ´egalement appel´ee ´equation de Boltzmann (19). Par la suite, lorsque nous ferons r´ef´erence `a l’´equation de Boltzmann, nous parlerons de l’´equation 1.10 avec les collisions approch´ees au premier ordre (Eqn.1.12).

Nous utilisons l’´equation de Boltzmann pour ´etudier les phonons et, indirectement l’´evolution de la temp´erature dans diff´erentes g´eom´etries. Les phonons sont des particules sans masse. Ceci implique que tout champ de forces externes n’a aucun effet sur les phonons. Par cons´equent, le terme Fm · ∇Vf est nul (4). De plus, dans un rep`ere cart´esien, la vitesse de propagation

d’´energie s’´ecritVg(ω) · u. Afin d’´etudier plus ais´ement le transfert de chaleur dans diff´erentes

structures, nous utiliserons l’intensit´e des phonons comme fonction de distribution. L’´equation de Boltzmann devient alors :

∂Iω,p ∂t + Vgu· ∇Iω,p = I0 ω,p− Iω,p τω,p , ou : 1 Vg ∂Iω,p ∂t + u · ∇Iω,p = κω,p(I 0 ω,p− Iω,p), (1.13)

avecκω,p = 1/ (Vg(ω, p)τω,p) d´efinissant le coefficient d’extinction des phonons.

La r´esolution de l’´equation de Boltzmann peut se faire par la m´ethode de Monte Carlo (MMC) (62; 77; 103; 109). Le principe de la MMC, utilis´ee par Lacroix et al. (62), consiste `a tirer al´eatoirement des directions de propagation pour une certaine quantit´e de paquets de phonons, auxquels on applique des probabilit´es de survie dues aux lois de collision. Les particules sont pr´esentes dans des boˆıtes, empil´ees dans une direction, formant ainsi la g´eom´etrie des nano-structures. Dans notre cas, nous utiliserons la m´ethode des ordonn´ees discr`etes (MOD) pour discr´etiser l’espace de propagation des phonons et r´esolvons de fac¸on d´eterministe l’´equation de Boltzmann. Plus de d´etails sur la MOD et l’´ecriture num´erique seront pr´esent´es par la suite (§. 3).

La r´esolution de l’´equation de Boltzmann a fait l’objet de nombreuses ´etudes (68; 90; 110; 114). Elle est largement employ´ee en rayonnement (39; 80) o`u l’´equation est appel´e ”´equation de transfert radiatif” (ETR). L’ETR a ´et´e compar´ee `a la r´esolution de l’´equation de Boltz-mann pour les phonons par Majumdar (75). Les deux ´equations sont tr`es similaire o`u seuls les ph´enom`enes d’interactions des porteurs de chaleur diff`erent. Chen (30) a propos´e un mod`ele, nomm´e ”Ballistic-diffusive heat conduction equations”, de r´esolution de l’´equation de Boltz-mann. Son approche est de s´eparer les phonons balistiques des phonons ayant des interactions. Ce mod´ele est utilis´e par Rashidi-Huyeh et al. afin de d´eterminer la variation de la temp´erature dans une nanoparticule sph´erique d’or (92).

Ainsi, afin d’obtenir les propri´et´es thermiques des nanostructures il existe deux moyens : les mesures exp´erientales et les calculs. Dans ce travail de th`ese, nous retriendrons la r´esolution de l’´equation de Boltzmann par la m´ethode des ordonn´ees discr`etes afin de pr´edire les propri´et´es thermiques des nanostructures semiconductrices. N´eanmoins, la r´esolution de l’´equation de Boltzmann pour des phonons n´ecessite une capacit´e informatique importante. C’est pourquoi, dans de nombreux travaux, la dispersion des modes est approch´ees lin´eairement (3; 115; 116) ou lin´eairement par sections (47; 73; 97), ce qui permet de simplifier la r´esolution de l’´equation de

(26)

Boltzmann. L’avantage d’un mod`ele simple est d’obtenir `a moindre coˆut les valeurs thermiques obtenues exp´erimentalement. Pourtant, ces mod`eles ne fonctionnent que pour des ´echantillons bien d´efinis (115; 116) et/ou ne permettent pas une analyse temporelle (102) car leurs vitesses de groupe (cf. Annexe B) des phonons sont moyenn´ees (3; 47; 73; 97). Par cons´equent, de la mˆeme fac¸on que Lacroix (62), nous utiliserons des relations de dispersion r´eelles pour le silicium et le germanium.

Afin de comprendre les diff´erentes ´evolutions du travail r´ealis´e, nous proposons dans un premier temps une r´evision de quelques notions de physique employ´ees dans les analyses des r´esultats obtenus. Dans un deuxi`eme temps, la programmation num´erique sera d´ecrite pour les diverses structures ´etudi´ees. Nous montrerons qu’il existe encore des hypoth`eses utilis´ees qui permettent de simplifier le mod`ele ainsi que la programmation qui fut enti`erement r´ealis´ee du-rant ce travail. En troisi`eme lieu, nous aborderons les cons´equences induites par la d´ependance spectrale dans la r´esolution num´erique. De nouveaux param`etres, permettant de repr´esenter proprement les interactions des particules, sont soumis et utilis´es pour analyser les propri´et´es thermiques en r´egime stationnaire. Entre autres, il sera mis en avant que les propri´et´es ther-miques dans le silicium ne sont pas anisotropes dans certaines nanostructures. De plus, des coefficients de r´eflexion aux parois sont ´etablis en fonction de la temp´erature du milieu. Enfin, des pr´edictions de l’´evolution de la temp´erature dans diverses nanotructures ont ´et´e calcul´ees. Les r´esultats de chauffage permanent et d’impulsion seront alors analys´es.

(27)

C

HAPITRE

2

R

APPELS

A

Ucours de l’introduction, nous avons d´ej`a ´evoqu´e les phonons, porteurs de chaleur dans les semiconducteurs. Dans cette partie, nous r´ealiserons diff´erents rappels sur les phonons, la relation de dispersion, la premi`ere zone de Brillouin, la densit´e d’´etat, la distribution de Planck et sur l’intensit´e des phonons.

2.0.1

Phonon

Les transferts de chaleur ´etudi´es dans ce travail se font dans des semiconducteurs de silicium ou de germanium. La propagation de la chaleur, dans ces mat´eriaux, s’y effectue par les ondes dues aux vibrations ´elastiques des atomes. On associe `a ces ondes des quasi-particules appel´ees pho-nons que l’on peut imaginer comme des particules transportant un quantum d’´energie. Il existe d’autres particules au sein des mat´eriaux comme les photons, plasmons, polaritons et ´electrons. Ces particules peuvent ˆetre pr´esentes dans les semiconducteurs. Cependant, les photons ne se situent qu’en surface des solides et les ´electrons v´ehiculent peu de chaleur dans les semicon-ducteurs. C’est pourquoi, nous nous int´eressons seulement aux vibrations ´elastiques du silicium et du germanium.

Les phonons, d’un aspect ondulatoire, sont des modes propres du solide cristallin et de fac¸on corpusculaire, sont des quasi-particules. Ce sont des particules fictives contrairement aux pho-tons qui sont des particules r´eelles. Leur vibration est acoustique et ils v´ehiculent une ´energie ´egale `a¯hω, avec ω la fr´equence de l’onde en rad/s et ¯h = h , o`uh = 6.6260693 10−34J.s qui est

la constante de Planck. Ces vibrations ne sont pas seulement d´efinies par leur fr´equence mais aussi par leur vecteur d’onde K. La norme de K correspond au nombre d’onde et sa grandeur est proportionnelle au nombre d’oscillations par unit´e de longueur. Elle est mesur´ee en radian par m`etre. La direction du vecteur d’onde indique la direction de propagation de l’onde dans le cristal. Sachant que les phonons peuvent se propager dans toutes les directions, l’espace Kx,

Kyet Kz, d´efinit, par cons´equent, l’espace des phases ou espace des ondes.

FIG. 2.1: Mouvement (us) des atomes au passage d’une onde acoustique de polarisation

longi-tudinale.

Les ondes acoustiques ont deux polarisations possibles, la polarisation longitudinale et la pola-risation transversale. La polapola-risation longitudinale correspond aux ondes dont la vibration des atomes est dans la mˆeme direction que la propagation de l’onde. Par exemple, une onde qui

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se propage dans la direction x d’un cristal a un vecteur d’onde K ´egal `a Kx. Si sa

polarisa-tion est longitudinale alors les atomes du cristal vibrent, sous l’influence de cette onde, dans la direction x (Fig.2.1). Les atomes peuvent ´egalement vibrer perpendiculairement `a la propa-gation de l’onde (Fig.2.2). On parle alors d’onde acoustique transversale. Les directions des vibrations des atomes, perpendiculaires `a x, sont toutes dans le plan(y, z). On comptabilise,

par cons´equent, deux fois les ondes acoustiques transversales car les vibrations transverses des atomes peuvent s’exprimer suivant y ou suivant z.

FIG. 2.2: Mouvement (us) des atomes au passage d’une onde acoustique de polarisation

trans-versale.

2.0.2

Relation de dispersion

Les fr´equences des vibrations acoustiques dans un solide correspondent aux modes normaux des mat´eriaux (44). Ce sont des fr´equences naturelles de vibrations et sont en nombre fini. Il est ainsi possible de r´epertorier les fr´equences des phonons en fonction de leur vecteur d’onde. Cette repr´esentation des modes est appel´ee relation de dispersion. N´eanmoins, la disposition des atomes dans un solide n’est pas obligatoirement isotrope, si bien que les modes, d’une structure cristalline anisotrope, varient en fonction de la direction ´etudi´ee du r´eseau r´eciproque1 (57; 119).

La figure 2.3 repr´esentent une relation de dispersion du silicium. Elle n’est d´efinie que dans une seule direction du r´eseau r´eciproque (h100i), direction dans laquelle nous travaillons par la suite, si bien que le silicium et le germanium sont consid´er´es comme des semiconducteurs isotropes (l’ arrangement des atomes est suppos´e le mˆeme dans les 3 directions h100i, h001i eth111i, ce qui n’est pas r´eellement le cas). Deux groupes de branches apparaissent dans ces figures. Les plus ´elev´ees en fr´equence correspondent aux modes optiques et d´ebutent, pour un vecteur d’onde proche de z´ero, avec des fr´equences non nulles. Les branches correspondant aux fr´equences moins ´elev´ees d´efinissent les modes acoustiques et d´ebutent avec des valeurs nulles. Pour chacun des groupes, deux branches sont pr´esentes. Les branches figurant en pointill´es ou

1Soit a

1, a2et a3les vecteurs unitaires d’un r´eseau direct. Les vecteurs du r´eseau r´eciproque b1, b2et b3sont d´efinis de la mani`ere suivante :

b1= 2π a2∧ a3 a1.a2∧ a3 ; b2= 2π a3∧ a1 a2.a3∧ a1 ; b3= 2π a1∧ a2 a3.a1∧ a2 . (2.1)

Cette d´efinition implique que si X = x1a1+ x2a2+ x3a3 et si Y = y1b1+ y2b2+ y3b3, alors X.Y =

(x1y1+ x2y2+ x3y3)/2π. Il est possible d’appeler les composantes d’un vecteur q : q1,q2 etq3. Ainsi, si le produit scalaire de q.l s’´ecrit (q1l1+ q2l2+ q3l3)/2π et si les composantes de l sont d´efinit dans la base du r´eseau direct alors q = q1b1+ q2b2+ q3b3. On note que si les vecteurs a1, a2 et a3 sont les vecteurs primitifs du r´eseau direct alors b1, b2et b3sont les vecteurs primitifs du r´eseau r´eciproque. On remarque aussi que chaque vecteur du r´eseau r´eciproque est perpendiculaire `a deux vecteurs du r´eseau direct. De plus, les unit´es des vecteurs r´eciproques sont les inverses des unit´es des vecteurs du r´eseau direct, `a2π radians pr`es.

(29)

19

en traits mixtes correspondent aux modes longitudinaux (LO et LA). Les branches continues et en tirets d´ecrivent les2 polarisations transversales (2 fois TO et 2 fois TA).

0 2 4 6 8 10 12 x 109 0 2 4 6 8 10 12x 10 13

vecteur d’onde K (rad/m)

fréquence ω (rad/s) Acoustique transversale Acoustique longitudinale Optique transversale Optique longitudinale

FIG. 2.3: Exemple de relations de dispersion. La branche longitudinale acoustique et la branche longitudinale optique ne sont comptabilis´ees qu’une fois. Les branches transversales acous-tiques et les branches transverses opacous-tiques sont quant `a elles comptabilis´ees deux fois.

Les modes de vibration sont en nombre fini. Par cons´equent, une repr´esentation discr`ete serait plus appropri´ee. Cependant, la quantit´e des modes existants dans les semiconducteurs massifs est telle qu’on les repr´esente `a travers des courbes continues.

2.0.3

Zone de Brillouin

On remarque sur la figure de la relation de dispersion que la norme des vecteurs d’onde ne d´epasse jamais une certaine valeur. Cette limite est la premi`ere zone de Brillouin et est repr´esen-t´ee par la ligne continue verticale et noire (K = Cte). R´eellement, le vecteur d’onde peut ˆetre

infini. Cependant, pour un cristal p´eriodique, le vecteur d’onde n’est d´efini qu’`a un vecteur du r´eseau r´eciproque pr`es. Si le vecteur d’onde est plus grand que les vecteurs d´efinissant la premi`ere zone de Brillouin, alors il est ´equivalent `a un vecteur d’onde qui appartient `a la premi`ere zone de Brillouin (4; 57).

La premi`ere zone de Brillouin est au r´eseau r´eciproque ce qu’est la maille primitive de Seitz au r´eseau cristallin. Il est construit de la mˆeme fac¸on que la maille primitive de Wigner-Seitz qui est la r´egion d’espace la plus proche d’un atome que de tout autre atome du r´eseau cristallin. La maille primitive de Wigner-Seitz contient toutes les informations n´ecessaires `a la p´eriodicit´e du r´eseau cristallin. Autrement dit, la premi`ere zone de Brillouin est le plus pe-tit volume contenant toutes les informations n´ecessaires `a la p´eriodicit´e du r´eseau r´eciproque. Ainsi, la norme du vecteur du r´eseau r´eciproque est ´egale, pour une structure diamant (maille diatomique), `a4π/a radian. La maille du r´eseau r´eciproque n’´etant pas une structure cubique,

(30)

il advient que cette valeur change en fonction de la direction ´etudi´ee. N´eanmoins, les semicon-ducteurs sont consid´er´es comme isotropes. Par cons´equent les vecteurs d’onde des vibrations ne peuvent exc´eder cette valeur d´elimitant la premi`ere zone de Brillouin. Sachant que les phonons peuvent se propager dans toutes les directions, ceci am`ene une limitation des vecteurs d’ondes d´efinie, pour le silicium et le germanium, de la mani`ere suivante :

Kmax = ±

2π ao

, (2.2)

o`u le param`etre de la maille primitive du silicium estao = 543pm (iof; 57; 78) et ao = 565pm

pour le germanium(57; 78).

Dans le mod`ele de Debye, les relations de dispersion sont lin´eaires. Cette relation de dispersion est limit´ee en nombre d’onde par la premi`ere zone de Brillouin. On en d´eduit la pulsation maximale ωD et la temp´erature de Debye ΘD, temp´erature caract´eristique du comportement

thermique du solide o`u ΘD = ¯hωD/kB, o`u kB = 1.38065 10−23J.K−1 est la constante de

Boltzmann.

Si l’on observe d’autres relations de dispersion, on peut se rendre compte que les modes op-tiques ne sont pas toujours pr´esents. En effet, les modes opop-tiques ne sont existants que pour les solides ayant au moins deux atomes dans la maille primitive de Wigner-Seitz. Mˆeme si les atomes de la maille sont identiques leurs charges ioniques, positives ou n´egatives, se d´eplacent autour du centre de l’atome et cr´eent ainsi un moment dipolaire, soit une onde optique. Or, un cristal de structure diamant poss`ede2 atomes dans la maille primitive de Wigner-Seitz ; le

silicium et le germanium ont, par cons´equent, des modes optiques. Nous faisons cependant l’hypoth`ese que leur contribution aux ´echanges de chaleur est n´egligeable. Nous justifions cette hypoth`ese par le fait que l’´energie v´ehicul´ee par les phonons est proportionnelle `a la fr´equence. Or, les fr´equences des modes optiques sont ´elev´ees ce qui veut que ceux-ci ne sont excit´es que si la temp´erature du syst`eme est ´elev´ee. De surcroˆıt, la vitesse de groupe des modes optiques est tr`es faible, la propagation de l’´energie de tels phonons est lente.

La figure 2.3 repr´esente les dispersions des modes des phonons dans des directions de propa-gations positives. Pourtant, les phonons peuvent s’orienter dans toutes les directions possibles. Pour des raisons de claret´e, nous ne pr´esentons que la direction positive car la dispersion des phonons pour des vecteurs d’onde n´egatifs est la sym´etrie par rapport `a l’axe des fr´equences de la relation de dispersion des vecteurs d’onde positifs.

2.0.4

Densit´e d’´etat

La r´epartition des modes des phonons est discr`ete et est repr´esent´ee par des courbes continues sur[0, Kmax]. Cependant, la distribution des modes n’est pas uniforme sur l’espace des phases.

C’est pourquoi, la notion de densit´e d’´etat est fondamentale. Elle caract´erise le nombre d’´etats (de modes) que les phonons peuvent occuper par unit´e de volume du cristal, par unit´e d’´energie ou de fr´equence (E = ¯hω).

Travaillons d’abord sur un syst`eme monodimensionnel. Nous cherchons `a d´eterminer le nombre de modes par unit´e de longueur et par unit´e de fr´equence.

Soit un segment, plus ou moins ´elastique, de longueurL ayant N + 1 atomes s´epar´es de la

(31)

21

FIG. 2.4: Segment ´elastique compos´e deN + 1 atomes.

comme fixes, ce qui limite les modes possibles pour cet ´elastique. Les normes des nombres d’onde, correspondant aux modes caract´eristiques du probl`eme, s’´ecrivent de la mani`ere sui-vante :

K = sπ

L. (2.3)

s varie entre 1 et N − 1 car, au del`a, les atomes aux extr´emit´es se d´eplaceraient. Il existe, dans

ce cas pr´esent, un mode par intervalle∆K = πL, soit le nombre de modes par unit´e de vecteur d’ondeD(K) = Lπ pourK < N πL = πa.

FIG. 2.5: Repr´esentation d’un huiti`eme de ”coquille” sph`erique de l’espace des phases. Si l’on applique cette m´ethode sur un segment infini, ou p´eriodique sur L, on a toujours un

mode par atome mais cette fois-ci les valeurs peuvent ˆetre positive ou n´egative. Les solutions sont donc de la forme :

K = ±2sπL , (2.4)

avec∆K = 2πL, soit le nombre de modes par unit´e de vecteur d’ondeD(K) = L aveca = −2N π L < K < 2N π L = 2π a.

Faisons maintenant l’´etude en trois dimensions (Fig.2.5). Le nombre de modes par atome est identique aux cas pr´ec´edents, par cons´equent, les modes possibles sont de la forme :

Kx, Ky, Kz = ±

2sπ

L . (2.5)

Autour d’un cube de volume 8πL33, on comptabilise un mode (8 fois un huiti`eme de mode, Fig. 2.5). Le nombre de modes pr´esents dans l’espace d´efinie parK + dK, repr´esent´e par la

(32)

”co-quille” rouge, s’´ecrit : 4πK2dK 8π3 L3 = L 3K2dK 2π2 . (2.6)

En utilisant les d´efinitions des vitesses de phase et de groupe (cf. Annexe B), la densit´e d’´etat devient : D(ω) = ω 2 2π2V2 pVg (2.7) Elle repr´esente le nombre de modes par unit´e de fr´equence et par unit´e de volume du cristal (L3). −2.5 −2 −1.5 −1 −0.5 0 0.5 1 x 1010 0 1 2 3 4 5 6 7 8x 10 13 ω (rad/s) TA LA

Densité d’état transverse Densité d’état longitudinale

(−log[D(ω)]+15)/10 K (m/rad)

FIG. 2.6: Densit´e d’´etat des modes accoustiques.

La figure 2.6 repr´esente la r´epartition spectrale de la densit´e d’´etat par unit´e de fr´equence et par unit´e de volume du cristal, pour les branches acoustiques du silicium. Cette r´epartition spectrale est plus ´elev´ee pour les modes transverses car les vitesses sont plus faibles que pour les modes longitudinaux. L’accroissement brutal de la densit´e transverse provient de la vitesse de groupe tendant vers une valeur nulle pour les vecteurs d’onde proches de la premi`ere zone de Brillouin.

2.0.5

Distribution de Planck

Apr`es avoir d´etermin´e les fr´equences possibles que peuvent avoir les phonons au sein d’un cris-tal de silicium ou de germanium, il est utile de quantifier le nombre de particules existantes par mode, dans la structure. Sachant que l’´energie v´ehicul´ee par un phonon est de¯hω, la quantit´e

(33)

23

des phonons pr´esents dans le syst`eme va par cons´equent varier avec la temp´erature du mi-lieu. De plus la distribution des phonons par fr´equence, pour une mˆeme temp´erature, n’est pas constante. Ainsi, la distribution des phonons varie en fonction de la temp´erature du cristal et des fr´equences des phonons. Dans la pratique, on utilise la distribution de Planck (Eqn.2.8) qui d´efinie le nombre moyen de phonons hni, pour toutes les fr´equences `a l’´equilibre thermique local (ETL) `a une temp´erature donn´ee.

hni = 1

exp( ¯hω kBT) − 1

, (2.8)

aveckB = 1.38066 10−23J/K, la constante de Bolztmann.

−20 −15 −10 −5 0 x 106 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10x 10 9 vecteur d’onde K(rad/m)

fréquence des ondes

ω (rad/s) TA LA Distribution de Planck à 10K Distribution de Planck à 300K Distribution de Planck à 1000K 2.5 Densité de phonons x (−10e4)

FIG. 2.7: Repr´esentation de la distributions de Planck et de la relation de dispersion ;

La figure 2.7 repr´esente la relation de dispersion avec la distribution de Planck. La distribution de Planck est d´efinie sur l’ensemble des fr´equences[0, ∞[ alors que les fr´equences des phonons sont born´ees `a un intervalle fini[0, ωmax]. La distribution de Planck (Eqn.2.8) montre

qu’effec-tivement le nombre de phonon mis en jeu varie en fonction de la fr´equence et de la temp´erature. De plus, elle permet de comprendre que le nombre de phonons par mode augmente avec la temp´erature.

Un ´el´ement de volume est `a l’´equilibre thermodynamique local si les grandeurs macroscopiques caract´erisant cet ´el´ement sont les mˆemes que celles d’un volume `a l’´equilibre. Afin d’utiliser la distribution de Planck pour d´eterminer le nombre de phonons existant dans le syst`eme, lorsqu’il existe des variations de temp´erature, le syst`eme est divis´e en de plus petits ´el´ements o`u l’on consid`ere que ceux-ci sont `a l’´equilibre thermique local. Cette hypoth`ese est utilis´ee dans ce travail et sera justifi´ee, par la suite, dans la section 3.7.

(34)

2.0.6

Intensit´e des phonons et ´emissivit´e acoustique

L’intensit´e des phonons est la fonction de distribution, qui a ´et´e choisie pour r´esoudre l’´equation de Boltzmann. Elle caract´erise une densit´e de flux dans une direction donn´ee. Par analogie avec les photons, l’intensit´e lumineuse (luminance) permet d’´evaluer l’´eclat de la source. Elle est d´etermin´ee `a un lieu donn´er, pour une direction donn´ee u. L’intensit´e des phonons caract´erise

le flux d’´energie, par unit´e de surface, par unit´e d’angle solide (le st´eradian, unit´e ´equivalente au radian en trois dimensions) v´ehicul´ee par les phonons pr´esents `a une mˆeme fr´equence ´etablie

ω (Eqn.2.9). Elle est le produit de l’´energie d’un phonon ¯hω par la densit´e de phonons nω(r, u),

multipli´ee par la vitesse de groupe des phonons (obtention d’un flux d’´energie), et est divis´ee par4π. L’unit´e de mesure est le J.m−2.rd−1.sr−1.

Iω,p(r, u) = ¯hωnω,p(r, u)

Vg

4π, (2.9)

Comme pour les photons (75), l’´emissivit´e d’un corps noir propre aux phonons est d´efinie `a l’´equilibre thermique local, `a une fr´equence donn´ee. L’´emissivit´e d’un corps, en rayonnement, correspond `a l’´emission du corps rapport´ee `a ce qu’´emettrait un corps noir. Pour un corps noir, l’´emission ne d´epend plus de la direction de propagation u car elle est isotrope et par cons´equent ne d´epend que de sa temp´erature. Un corps noir absorbe totalement le rayonnement rec¸u et ne r´efl´echit pas la luminance incidente, ni ne la diffuse. Ainsi, la densit´e de phononsnω(r, u), `a

l’´equilibre thermique local, est ´egale `a la densit´e d’´etats multipli´ee par la distribution de Planck. L’´emissivit´e acoustique d’un corps noir est seulement fonction de la temp´erature localeTP, pour

une fr´equence et une polarisation donn´ees, et s’´ecrit de la mani`ere suivante :

Iω,p0 (TP) = ¯hωD(ω) hnωi Vg 4π, = ¯hω ω 2 2π2V2 pVg 1 [exp(¯hω/kBTP) − 1] Vg 4π, = ¯hω 3 8π3V2 p [exp(¯hω/kBTP) − 1] . (2.10)

Cette d´efinition est analogue `a la loi de Planck qui d´etermine la distribution de la luminance monochromatique d’un corps noir en fonction de la temp´erature.

(35)

C

HAPITRE

3

R ´

ESOLUTION NUMERIQUE

´

L

E but de ce chapitre est de pr´esenter la r´esolution num´erique de l’´equation de Bolzmann pour les phonons en prenant comme fonction de distribution l’intensit´e des phonons. La m´ethode propos´ee pour traˆıter ce probl`eme s’appuie sur des sch´emas num´eriques d´ej`a existants (39; 64; 67; 80). N´eanmoins, pour une meilleure compr´ehension, nous exposons les proc´edures num´eriques utilis´ees o`u notre ´ecriture diff`ere de ce que l’on peut lire dans diff´erentes litt´eratures. Cette diff´erence d’´ecriture est la r´esultante de la programmation r´ealis´ee enti`erement lors de ce travail. Nous pr´esentons d’abord une mod´elisation du r´egime stationnaire puis du r´egime instationnaire o`u diff´erentes g´eom´etries, repr´esentant diverses nanostructures, font l’objet de notre ´etude.

3.1

Mod´elisation des g´eom´etries des nanostructures

Afin d’obtenir des propri´et´es thermiques de nanostructures, on applique un gradient de temp´era-ture au sein du syst`eme. Celui-ci est r´ealis´e en imposant deux temp´eratemp´era-tures constantes et dis-tinctes, Tchaudet Tf roid, sur deux plans parall`eles et disjoints. On consid`ere que les plans sont

des surfaces noires auxquelles on applique l’intensit´e d’un corps noir `a la temp´erature associ´ee (Eqn.2.10). Nous cherchons `a d´eterminer les propri´et´es thermiques des films et des fils que nous d´efinissons respectivement par la suite.

3.1.1

Films

Un film est un parall´el´epip`ede o`u l’´epaisseure est tr`es petite devant les deux autres dimensions

formant le volume (e ≪ l et e ≪ L, avec l la largeur et L la longueur). Dans cette structure, diff´erentes propri´et´es thermiques peuvent ˆetre ´etablies en fonction de la direction d’´etude. On diff´erencie ainsi la direction dans le plan du film (appel´ee ”in-plane” en anglais) de la direction `a travers celui-ci (”cross-plane” ou ”out-of-plane” en anglais).

La mod´elisation in-plane (Fig.3.1) n´ecessite deux dimensions finies qui sont l’´epaisseur et la largeur du film. Dans ce cas de figure, les coordonn´ees cart´esiennes sont les mieux adapt´ees `a la g´eom´etrie, avec e ≪ l ≪ L. Afin d’´etablir les propri´et´es thermiques dans le plan du film, les temp´eratures Tchaud et Tf roid sont attribu´ees aux parois d´elimitant la largeur du film,

si bien que les surfaces noires sont dans le plan (y, z). Du fait que deux dimensions suffisent

`a caract´eriser un film dont l’´etude est in-plane, la mod´elisation de cette g´eom´etrie peut ˆetre simplement bidimensionnelle. Une section dans le plan (x, z) est repr´esentative du film (une

demi-section est suffisante si l’on consid`ere que l’axe x est une sym´etrie). En effet, quelle que soit la section suivant y, les conditions aux limites restent inchang´ees. De plus, le flux suivant

y est consid´er´e comme nul.

(36)

FIG. 3.1: ´Etude de la conductivit´e ”in-plane” dans un film semiconducteur.

Figure

figure 4.5 montre que pour des temp´eratures plus grandes que 100 K, les conductivit´es obtenues correspondent aux valeurs exp´erimentales ainsi qu’au mod`ele de Holland

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