• Aucun résultat trouvé

5.2 Evolution temporelle des structures soumises `a un ´echelon de temp´erature

5.2.1 Film

5.2.1.1 Transfert de chaleur `a basse temp´erature

Une premi`ere analyse `a basse temp´erature (Fig.5.4), permet de r´ev´eler le comportement du transfert de chaleur en r´egime balistique (Fig.4.13 et Fig.4.15).

On remarque l’´evolution de deux vagues de temp´erature au sein du film. Ces vagues repr´esentent la propagation de l’´energie due aux phonons longitudinaux et aux phonons transversaux. Pour une mˆeme fr´equence ou pour un mˆeme vecteur d’onde, la vitesse de groupe des phonons longi- tudinaux est toujours plus ´elev´ee que celle des phonons transversaux. C’est pourquoi la vague la plus rapide correspond `a la polarisation longitudinale.

`

A 300 ps, la temp´erature pr`es de la paroi froide augmente. Ceci montre qu’une quantit´e de

phonons longitudinaux a travers´e le film. Si l’on regarde la premi`ere bande spectrale des pho- nons longitudinaux, la vitesse de groupe correspondante, qui est la plus grande du syst`eme, a pour valeur8972 m.s−1. Les phonons de ce paquet d’ondes peuvent traverser le film de 2 µm

d’´epaisseur en 223 ps. L’ordre de grandeur du temps de travers´ee correspond bien au r´esultat

obtenu. `

A t = 1.5 ns, le front montant de la vague des phonons longitudinaux a enti`erement atteint

0 0.5 1 1.5 2 x 10−6 8.4 8.6 8.8 9 9.2 9.4 9.6 9.8 10 z(m) T(K) 20ps 60ps 100ps 200ps 300ps 500ps 700ps 1ns 1.5ns 2ns 4ns

FIG. 5.4: Profil de temp´erature dans un film de 2 µm d’´epaisseur, aux voisinage de 10 K, `a

diff´erents temps.

quasiment nul. Or, la plus petite vitesse de groupe des phonons longitudinaux est d’environ

4421 m.s−1. Elle correspond `a la vitesse de groupe de la plus grande fr´equence de la polarisation

longitudinale. De plus, pour parcourir2 µm en 1.5 ns, la vitesse de groupe doit ˆetre sup´erieure

ou ´egale `a1333 m.s−1, ce qui est le cas pour les phonons longitudinaux. N´eanmoins, le parcours

des phonons n’est pas obligatoirement orthogonal au film de sorte qu’il est sup´erieur ou ´egal `a 2 µm. En utilisant une quadrature S8, la plus petite valeur du cosinus directeur suivant z

est d’environ ξ = 0.1691. Dans le sch´ema num´erique pr´esent´e ici, le plus grand chemin que

peut parcourir un phonon, de polarisation longitudinale, sans collision autre qu’une r´eflexion sp´eculaire, est de2/0.1691 ≃ 11.825 µm, soit pour un temps de parcours maximal de 2.675 ns. Or, pour parcourir la distance de11.825 µm en 1.5 ns, la vitesse requise est de 7883 m.s−1, ce

qui correspond `a un vecteur d’ondeKL≃ 2.82 109 m.rad−1 < Kmax/2.

La figure 5.5 montre le nombre de phonons pr´esents par unit´e de volume `a10 K (Eqn.4.3). La

fr´equence limite s´eparant, dans notre mod`ele, les processus normaux des processus Umklapp pour la polarisation longitudinale estωL(Kmax/2) = 4.54 1013rad.s−1. On distingue qu’effec-

tivement le nombre de phonons ayant un vecteur d’onde sup´erieur `aKmax/2 est n´egligeable.

De ce fait, il y a tr`es peu de phonons longitudinaux `a haute fr´equence. En somme, on v´erifie bien que les processus Umklapp sont n´egligeables pour les phonons longitudinaux et l’on peut consid´erer que la quantit´e de phonons longitudinaux traversant le film s’est stabilis´e `at = 1.5

ns.

Dans la mesure o`u il n’y a eu aucun processus Umklapp ou Normal et sachant mˆeme que deux phonons de polarisation transverse peuvent donner un phonon de polarisation longitudinale (62; 99), `a1.5 ns, il n’y aurait plus que des phonons transverses composant la deuxi`eme vague.

5.2 EVOLUTION TEMPORELLE DES STRUCTURES SOUMISES A UN` ECHELON DE´ TEMPERATURE´ 87 0 1 2 3 4 5 6 7 8 x 1013 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9x 10 11 ω (rad/s)

Nombre de phonons par unité de volume

Transversal Longitudinal

FIG. 5.5: Nombre de phonons pr´esents par unit´e de volume de silicium `aT = 10 K.

vague de temp´erature, est n´egligeable. La figure 5.4 montre que le r´egime transitoire total se stabilise `a t = 4 ns. La vitesse moyenne des derniers phonons transverses atteignant la paroi

froide est de 500 m.s−1 suivant z. De surcroˆıt, la plus petite vitesse des phonons, qui est pour

la derni`ere bande fr´equencielle de la polarisation transversale, est de44 m.s−1. D’un autre cˆot´e,

la vitesse minimale suivant z pour traverser le film est suivant la direction ayant le cosinus directeur ξ ≃ 0.1691. Pour les phonons se propageant dans cette direction, il s’agit ainsi de parcourir environ 11.825 µm avant d’atteindre la paroi froide sans collision, si bien que leur

vitesse de groupe doit ˆetre sup´erieure `a 11.825 10−6/4 10−9 ≃ 2959 m.s−1. Cette vitesse de

groupe correspond, pour les modes transverses, `a un vecteur d’ondeKT ≤ 5.031 109 m.rad−1

< Kmax/2. La fr´equence s´eparant les processus normaux des processus Umklapp est, pour la

polarisation transverse, ωT(Kmax/2) = 2.27 1013 rad.s−1. On observe, sur figure 5.5, que le

nombre de phonons ayant un vecteur d’onde sup´erieur `aKmax/2 est n´egligeable. On consid`ere

que la pr´esence des ph´enom`enes Umklapp pour les phonons transverses peut ˆetre n´eglig´ee et que la majorit´e des phonons transverses a bien travers´e le film de 2 µm d’´epaisseur en 4 ns.

On notera, cependant, qu’il existe toujours des phonons qui subissent des processus Umklapp (Fig.5.6). En revanche, leur contribution `a l’´evolution de la temp´erature est n´egligeable.

Apr`es avoir soulign´e que les phonons, dans le film, `a basse temp´erature, ont un vecteur d’onde plus petit queKmax/2, faisons une analyse de la temp´erature lorsque le r´egime instationnaire

0 1 2 3 4 5 6 7 8 x 1013 10−15 10−10 10−5 100 105 1010 1015 ω (rad/s)

Nombre de phonons par unité de volume

Transversal Longitudinal

FIG. 5.6: Nombre de phonons pr´esents par unit´e de volume de silicium `aT = 10 K.

forme :

Tmoy4 = T

4

f roid+ Tchaud4

2 . (5.8)

Cette expression de temp´erature du solide est propos´ee de fac¸on analogue `a la temp´erature ´equivalente obtenue en rayonnement thermique dans un milieu transparent. C’est pourquoi, dans la simulation d’un ´echelon `a basse temp´erature dans un film, la temp´erature chaude a ´et´e fix´ee de mani`ere `a obtenirTmoy = 10 K avec Tf roid = 8.5 K. Pourtant, la temp´erature finale,

dans la figure 5.4 `at = 4 ns, n’est pas constante sur l’´epaisseur et ne vaut pas tout `a fait 10 K. En

consid´erant que le film, `a basse temp´erature, est en r´egime balistique, nous faisons l’hypoth`ese que seule, la temp´erature des parois noires d´etermine le flux surfacique au sein du film. De surcroˆıt, lorsque la vitesse de phase est constante, l’intensit´e d’un corps noir et, par l`a mˆeme, le flux produit par ce corps sont proportionnels `aT4 (Eqn.3.42). Or, ici, le flux surfacique des

parois noires est d´efini la fac¸on suivante :

φ =X p πI0(TP) = TP4 k4 B 8π2¯h3 X p Z xmaxp 0 x3dx V2 p(x, T ) (ex− 1) , (5.9) avecx = k¯hω

BT etVp(ω) devenant Vp(x, T ) (Eqn.3.42). La vitesse de phase est fonction de x, elle ne peut donc ˆetre extraite de la somme sur les polarisations et de l’int´egrale sur les fr´equences. Avec cette formulation (Eqn.5.9), la vitesse de phase d´epend de la temp´erature, c’est pourquoi le flux n’est pas proportionnel `aT4

5.2 EVOLUTION TEMPORELLE DES STRUCTURES SOUMISES A UN` ECHELON DE´ TEMPERATURE´ 89 0 0.5 1 1.5 2 x 10−6 −0.03 −0.02 −0.01 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 z(m) 100*(T 5 −T 1 )/T 1 20ps 100ps 200ps 300ps 500ps 4ns

FIG. 5.7: Diff´erence relative des profils de temp´erature, `a diff´erents temps, pour un ´echelon autour de10 K, sur l’axe du film de 2 µm d’´epaisseur, entre un pas de temps fix´e `a 500 fs (T5)

et un pas de temps fix´e `a100 fs (T1), en fonction dez.

On remarque ´egalement sur l’´evolution temporelle que la temp´erature diminue l´eg`erement en fonction de z. Cette pente douce montre qu’il existe des phonons ayant des processus r´esistifs. Ainsi, pour obtenir un flux proportionnel `a T4, il est n´ecessaire d’avoir une vitesse

de phase constante. Cette hypoth`ese peut ˆetre consid´er´ee lorsque les phonons de moyenne et haute fr´equences sont n´egligeables. L’omission des phonons de moyenne et haute fr´equences est d’autant plus r´ealiste que la temp´erature est basse. En raison d’une tr`es basse temp´erature, la valeurxmaxdevient importante si bien que l’int´egration de(x3/Vp2(x, T ) (ex− 1))dx peut ˆetre

approch´ee parπ4/15, valeur de l’int´egrale lorsque x

max → ∞. Ainsi, `a plus basse temp´erature,

le flux surfacique peut ˆetre proportionnel `aT4.

Enfin, la diminution du pas de temps, en conservant le mˆeme maillage spatial, permet de v´erifier la convergence de la r´esolution de l’´equation de Boltzmann, en r´egime instationnaire, dans un nanofilm de2 µm d’´epaisseur pour un ´echelon de temp´erature autour de 10 K. Le pas de temps ∆t est fix´e `a 100 fs. La figure 5.7 montre la diff´erence relative entre les r´esultats obtenus pour

un pas de temps fix´e `a500 fs et un pas de temps fix´e `a 100 fs. On observe alors que la diff´erence

relative n’exc`ede pas1% alors que le pas de temps est cinq fois plus petit. Ce r´esultat permet de

valider l’´evolution de la temp´erature avec un pas de temps de500 fs, o`u les temps de calcul sont

inf´erieurs aux temps de calcul pour un pas de temps ´egal `a 100 fs. On constate, d’autre part,

que la diff´erence diminue avec le temps. En effet, lorsque le calcul num´erique se rapproche du r´egime stabilis´e, l’´evolution de la temp´erature est moins importante qu’au d´ebut de la simulation o`u les transferts de chaleur se pr´esentent par un front montant.

Documents relatifs