Convergence uniforme des moyennes ergodiques des fonctions continues
J-F Bertazzon
Universit´ e de la M´ editerran´ ee - Marseille
6 mai 2010
Syst` eme dynamique
I
topologique : X = (X , d , T )
avec (X , d ) espace m´ etrique compact et T : X 7→ X continue.
I
mesurable : Y = (Y , B, S)
avec Y un sous-ensemble d’un espace m´ etrique compact sur lequel agit une application mesurable S telle que S(Y ) ⊂ Y , et B la tribu des bor´ eliens engendr´ ee sur Y .
I
mesur´ e : Y = (Y , B, µ, S )
o` u (Y , B, S ) est un syst` eme mesurable, et µ une mesure bor´ elienne de probabilit´ e invariante, c’est-` a-dire : ∀A ∈ B,
−1
Exemples
I
translation sur un groupe ab´ elien compact : G un groupe ab´ elien compact muni d’une m´ etrique invariante par
translation et a ∈ G . L’application est T (g ) = a · g pour tout g ∈ G .
I
le d´ ecalage sur {0, 1}
N: On consid` ere l’application :
S : (
n)
n≥07→ (
n+1)
n≥0.
Propri´ et´ es fondamentales
I
Une mesure bor´ elienne invariante d’un syst` eme mesurable Y est dite ergodique, si ∀A ∈ B, µ(A∆S
−1A) = 0 = ⇒ µ(A) ∈ {0, 1}.
I
Un syst` eme mesurable est dit uniquement ergodique s’il n’y
a qu’une mesure invariante.
Propri´ et´ es fondamentales
I
Un syst` eme topologique X est dit minimal, si les seuls ensembles ferm´ es T -invariants de X sont Ø et X .
I
Un syst` eme dynamique topologique admet toujours un sous-ensemble ferm´ e minimal.
I
Un syst` eme dynamique topologique admets toujours au moins
une mesure invariante. (Krylov et Bogoliougov)
Exemples
On munit le cercle S
1de la mesure de Lebesgue λ et on s’interesse
` a l’application de S
1dans lui mˆ eme d´ efinie par T (ξ) = θξ, avec θ = e
2iπaSi a est irrationnel, le syst` eme est minimal et uniquement
ergodique.
Exemples
Le d´ ecalage sur {0, 1}
Nn’est pas minimal mais il existe des points dont l’orbite est dense, par exemple le point :
[0, 1] [00, 01, 10, 11] [000, 001, 010, 011, 100, 101, 110, 111]...
Muni des mesures invariantes suivantes
δ
000...ou la mesure de Bernouilli uniforme,
le syst` eme est ergodique.
Th´ eor` emes fondamentaux
Th´ eor` eme (Van Neumann ∼ 1930)
Soit Y = (Y , B, µ, S ) un syst` eme dynamique m´ etrique.
On pose I = {f ∈ L
2(µ); f ◦ S = f , µ − pp}, et P : L
2(µ) 7→ I la projection orthogonale de L
2(µ) sur I.
∀f ∈ L
2(µ),
N1N−1
P
n=0
f ◦ S
n→ P(f ) dans L
2(µ).
Th´ eor` emes fondamentaux
Th´ eor` eme (Birkoff ∼ 1930 )
Soit Y = (Y , B, µ, S ) un syst` eme dynamique m´ etrique.
On consid` ere la sous-tribue A = {A ∈ B; µ(A∆S
−1A) = 0}.
∀f ∈ L
1(µ),
N1N−1
P
n=0
f ◦ S
n→ E(f | A) µ-presque partout.
Questions :
I
Si le syst` eme X est topologique, que peut-on dire de la limite des expressions du type :
1 N
N−1
X
n=0
f ◦ T
no` u f est une fonction continue.
I
Quel pourrait ˆ etre l’´ equivalent de la projection orthogonale ou
de l’esp´ erance conditionnelle ?
Probl` emes :
Soit X un syst` eme dynamique topologique, f ∈ C(X ) et x ∈ X . Il se peut que les moyennes
1 N
N−1
X
n=0
f (T
nx) ne convergent pas.
Par exemple, les ”0” n’ont pas de fr´ equence d’apparition dans le mot :
w = 0110000 . . . 0
22n1
22n+1. . .
Probl` emes :
Soit X un syst` eme dynamique topologique et f ∈ C(X ), les moyennes
N1N−1
P
n=0
f (T
nx) peuvent exister pour tout x mais la fonction limite ainsi obtenue peut ne pas ˆ etre continue.
T : [0, 1] 7→ [0, 1], d´ efinie par T (x) = x
2. T
nx → 0 si x ∈ [0, 1[ et pour tout n, T
n1 = 1.
Alors, les moyennes ergodiques convergent vers
f (0) si x ∈ [0, 1[ et f (1) sinon.
Exemple
On consid` ere l’application T de [0, 1]
2dans lui mˆ eme d´ efinie par : T (x, y ) = (x + α mod 1, x + y mod 1)
On consid` ere l’application facteur π de [0, 1]
2dans [0, 1] d´ efinie par :
π(x, y) = x.
Sous π, le syst` eme T
0de [0, 1] dans [0, 1] d´ efinie par
T
0(x) = π(T (x, y )) = x + α mod 1,
D´ efinition des facteurs
Soient X et X
0deux syst` emes dynamiques mesur´ es. X
0est un facteur de X s’il existe une application mesurable surjective φ : X
0→ X
00, avec µ(X
0) = 1, µ
0(X
00) = 1, et φ transporte la mesure µ en la mesure µ
0, tel que le diagramme suivant commute :
X
0 T//
φ
X
0 φX
00T0
// X
00Facteur mesurable invariant maximal
Soit X un syst` eme topologique. On consid` ere
Z
0= {µ ∈ M
T; ∃x ∈ X tel que µ = lim 1 N
N−1
X
n=0
δ
Tnx}
On consid` ere l’application d´ efinie presque partout :
π
0: X 7→ Z
0par π
0(x) = lim 1 N
N−1
X
n=0
δ
Tnx.
Th´ eor` eme
Soit X un syst` eme dynamique topologique.
Th´ eor` eme
La projection de X dans Z
0(X ) est continue si et seulement si pour toute fonction continue f ,
1 N
N−1
X
n=0
f ◦ T
nconverge uniform´ ement.
Facteur de Kronecker
Soit X un syst` eme topologique minimal et uniquement ergodique.
K = < {f ∈ L
2(µ); ∃θ ∈ S
1; f ◦ T = θf , µ − pp} >
K d´ etermine un facteur du syst` eme appel´ e facteur de Kronecker.
C’est le ”plus gros” facteur mesurable qui est une translation sur
un groupe ab´ elien compact.
Th´ eor` eme
Soit X un syst` eme minimal et uniquement ergodique. On peut construire un facteur de Kronecker Z
1(X ) tel que la projection π
1: X 7→ Z
1(X ) est continue si et seulement si ∀θ ∈ S
1, les moyennes
1 N
N−1
X
n=0
f (T
nx)θ
nconverge uniform´ ement en x avec N.
Equivalence de syst` emes
Deux syst` emes dynamiques topologiques X et X
0seront dits
´ equivalents, s’il existe un hom´ eomorphisme φ : X → X
0, tel que le diagramme suivant commute :
X
T//
φ
X
φX
0T0