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Développement, implantation et évaluation d'une intervention de promotion de la pratique régulière d'activités physiques chez les écoliers libanais

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Academic year: 2021

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Développement, implantation et évaluation d'une

intervention de promotion de la pratique régulière

d'activités physiques chez les écoliers libanais

Thèse

Tania Santina

Doctorat en santé communautaire

Philosophiæ doctor (Ph. D.)

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Développement, implantation et évaluation

d’une intervention de promotion de la pratique régulière d’activités physiques chez les écoliers libanais

Thèse

Tania Santina

Sous la direction de :

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RÉSUMÉ

Au Liban, comme dans de nombreux pays occidentalisés, l’excès de poids (i.e., l’embonpoint et l’obésité) juvénile représente un défi important de santé publique. Pour prévenir et réduire l’excès de poids, en parallèle à une alimentation équilibrée, la pratique d’au moins 60 minutes par jour d’activités physiques est recommandée aux jeunes d’âge scolaire ou au moins 30 minutes par jour à l’école. Les données disponibles indiquent que deux tiers des jeunes Libanais ne rencontrent pas ces recommandations. De plus, les interventions passées réalisées dans le cadre de programmes scolaires ont démontré des résultats significatifs, mais de petite taille d’effet sur le niveau d’activités physiques d’intensité modérée à vigoureuse (APMV) à l’école chez les enfants, laissant présager un potentiel à amélioration. Dans ce contexte, le but de la présente thèse a été de développer, d’implanter et d’évaluer une intervention visant à promouvoir la pratique régulière d’activités physiques à l’école chez les jeunes âgés de 10 à 12 ans. Pour y parvenir, trois études distinctes, mais complémentaires ont été conduites.

Tout d’abord, une étude a été réalisée auprès de 276 enfants recrutés dans deux écoles du Liban. À l'aide principalement de la théorie du comportement planifié (Ajzen, 1991), cette étude visait à identifier les déterminants psychosociaux de la pratique d’au moins 30 minutes par jour d’APMV à l’école. Les résultats ont indiqué que la moitié des enfants était physiquement inactifs. Leur degré d’identification au fait d’être une personne sportive et la perception des barrières à l’activité physique à l’école expliquaient 66,0 % de la variance de l’intention des enfants. Ces mêmes facteurs psychosociaux ainsi que l’intention et le genre expliquaient quant à eux 42,1 % de la variance du niveau d’activités physiques des enfants. Cette étude a ainsi permis de dégager les variables les plus prometteuses à cibler dans le cadre d’une intervention.

Ensuite, une étude a été réalisée afin d’élaborer, en suivant chacune des six étapes du cadre de planification Intervention Mapping, une intervention visant à promouvoir la pratique d’activités physiques à l’école chez des jeunes âgés de 10 à 12 ans. L’intervention intitulée IMove30+, conçue pour être offerte sur un semestre et renouvelable, était principalement structurée par les activités suivantes : la pratique d’activités physiques en classe et pendant les récréations, des activités d’information des parents, des journées promotionnelles de l’activité physique à l’école, des activités éducatives basées sur le manuel d’intervention, la formation et la

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participation du personnel d’enseignement, et l’utilisation d’un système de suivi personnalisé de l’activité physique des enfants.

Enfin, la troisième étude a visé à évaluer l’effet de cette intervention auprès de 374 enfants dans le cadre d’un devis de recherche quasi expérimentale comprenant une école expérimentale (n = 191) et une école contrôle (n = 183). Les répondants ont rempli un questionnaire autoadministré à deux reprises (pré et post-intervention) incluant des variables comportementales, psychosociales et anthropométriques. Comparativement au groupe contrôle, il a été observé une augmentation significative du niveau d’activités physiques global des jeunes du groupe expérimental (score PAQ-C : Cohen d = 0,87, p < 0,001) et de la proportion de jeunes physiquement actifs sur une semaine (score PAQ-C dichotomisé à la moyenne, ratio = 2,27, p = 0,0002). La proportion de jeunes pratiquant au moins 30 minutes par jour d’APMV à l’école dans le groupe expérimental est augmentée significativement alors que, dans le groupe contrôle, cette proportion reste stable (passée respectivement de 0 à 67,0 % et de 0 à 2,2 %, χ2 = 171,99, p < 0,001). Une amélioration significative sur chacune des variables psychosociales ciblées a également été observée, comparativement au groupe contrôle (d de Cohen variant de 0,35 à 0,65).

Enfin, une diminution significative a été observée sur l’IMC (b [IC 95%] = 0, 7 [-1,1 à -0,4 kg/m2], p < 0,001) et le tour de taille (b = 4,8 [-6,0 à -3,6 cm], p < 0,001), comparativement

au groupe contrôle. Les analyses de médiation multiple indiquent que seule l’identité personnelle serait responsable du changement du niveau d’activités physiques des enfants après l’intervention. Ce projet a donc favorisé l’avancement des connaissances sur les variables prioritaires à cibler et sur les stratégies à mobiliser afin d’ultimement augmenter l’activité physique.

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ABSTRACT

In Lebanon, as in many western countries, excess weight (i.e., overweight and obesity) in youth is an important public health issue. To prevent and reduce excess weight, along with a healthy balanced diet, at least 60 minutes of daily moderate-to-vigorous physical activity (MVPA) for young students was recommended, or at least 30 minutes of daily at school. Available data show that 2 out of 3 Lebanese youths do not follow these recommendations. Previous school-based interventions have shown significant but small effect results on the students’ level of physical activity at school, suggesting a potential for improvement. In this context, the objective of the present thesis was to develop, implement and evaluate an intervention aiming to promote regular school-based physical activity for children aged 10 to 12 years. To achieve this, three distinct complementary studies were conducted.

First, a study was done with 276 children recruited in two Lebanese schools. Based on the theory of planned behavior, this study aimed to identify the psychosocial determinants of at least 30 minutes of daily MVPA at school. Results showed that half the children were physically inactive. Their level of identification with being a physically active person and perception of barriers to engage in physical activity at school could explain approximately 66,0% of the variance in intention for children. These same psychosocial factors, the intention and gender, explain 42,1% of the variance in the level of physical activity for children. This study thus enabled us to obtain more promising variables to focus on during an intervention.

A study was then performed to develop an intervention to promote physical activity in schools among students aged 10 to 12 years, by following each of the six steps in Intervention Mapping planning. The intervention, named IMove30+, was created to be offered over a single semester and to be renewable, and was structured around the following activities: the practice of physical activity in the classroom and during recess, information activity for parents, days promoting physical activity in school, educational activities based on an assignment booklet, training, and involvement of the teaching staff, and use of a personalized monitoring system to track children physical activity.

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Finally, the third study aimed to assess the effect of this intervention on 374 children in a quasi-experimental research approach, including an experimental school (n = 191) and a control school (n = 183). Respondents completed a self-administered questionnaire on two occasions (pre- and postintervention), including behavioral, psychosocial, and anthropometric variables. Compared to the control group, children in the experimental group significantly increased their general level of physical activity (PAQ-C score: Cohen’s d = 0,87, p < 0,001), the proportion of physically active children over one week (PAQ-C score dichotomized to mean, ratio = 2,27, p = 0,0002). The proportion of children accumulating at least 30 minutes of daily MVPA at school in the experimental group significantly increased, while the proportion in control group remained stable (respectively from 0 to 67,0 %, and 0 to 2,2%, χ2 = 171,99, p < 0,001). A significant improvement on each of the targeted psychosocial variables was also observed (Cohen’s d varied from 0,35 to 0,65). Finally, a significant reduction in BMI (b [IC 95%] = 0,7 [-1,1 to -0,4 kg/m2, p < 0,001] and waist circumference (b = 4,8 [-6,0 to -3,6 cm], p < 0,001) were observed, compared to the control group. Multiple-mediation analysis showed that only self-identity mediated change in MVPA, postintervention. This project therefore encouraged the advancement of knowledge on the most significant variables to target and strategies to use to ultimately increase physical activity.

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TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ ... iii

ABSTRACT ... v

LISTE DES ANNEXES ... ix

LISTE DES TABLEAUX ... x

LISTE DES FIGURES ... xi

LISTE DES ABRÉVIATIONS ... xii

AVANT-PROPOS ... xvii

INTRODUCTION ... 1

CHAPITRE 1: PROBLÉMATIQUE ... 3

1.1 Les définitions de l’excès de poids et l’évaluation chez les enfants ... 3

1.2 Les données épidémiologiques de l’excès de poids chez les jeunes ... 4

1.3 Les conséquences de l’excès de poids chez les jeunes en termes de santé publique ... 5

1.3.1 Les conséquences sur la santé physique et la qualité de vie ... 5

1.3.2 Les conséquences sur le bien-être social et psychique ... 6

1.3.3 Le fardeau économique associé à l’excès de poids chez les jeunes ... 6

1.4 La pratique régulière d’activités physiques et la prévention de l’excès de poids chez les jeunes adolescents ... 7

CHAPITRE 2: RECENSION DES ÉCRITS ... 9

2.1 La définition de l’activité physique ... 9

2.2 Les bienfaits de la pratique régulière de l’activité physique chez les jeunes ... 10

2.2.1 Les bienfaits de la pratique régulière de l’activité physique pour la prévention et la réduction de l’excès de poids chez les jeunes ... 10

2.2.2 Les bienfaits de l’activité physique sur la santé générale des jeunes ... 11

2.3 Les méthodes de mesure de l’activité physique ... 13

2.4 Les recommandations liées à la pratique d’activités physiques chez les jeunes ... 17

2.5 L’efficacité des interventions de promotion de la pratique d’activités physiques chez les jeunes ... 18

2.6 Les facteurs associés à la pratique régulière de l’activité physique chez les jeunes ... 23

2.6.1 Les facteurs environnementaux ... 23

2.6.2 Les facteurs individuels ... 24

2.7 La pratique de l’activité physique chez les jeunes Libanais et les programmes d’intervention élaborés à ce jour ... 27

CHAPITRE 3: OBJECTIFS ET QUESTIONS DE RECHERCHE ... 29

CHAPITRE 4: CADRES THÉORIQUE ET DE PLANIFICATION ... 31

4.1 La théorie du comportement planifié ... 32

4.2 Les variables additionnelles à la théorie du comportement planifié ... 35

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CHAPITRE 5: ÉTUDE 1 . IDENTIFICATION DES DÉTERMINANTS PSYCHOSOCIAUX DE LA PRATIQUE D’ACTIVITÉS PHYSIQUES À L’ÉCOLE CHEZ LES ENFANTS DU

LIBAN : UNE APPLICATION DE LA THÉORIE DU COMPORTEMENT PLANIFIÉ ... 44

5.1 Aspects méthodologiques liés au développement et à la validation du questionnaire ... 44

5.1.1 L’identification des croyances saillantes modales ... 44

5.1.2 La validation du questionnaire ... 46

5.1.3 Le processus de traduction de l’anglais vers l’arabe des questionnaires mesurant l’activité physique et les activités sédentaires ... 49

5.2 Article 1 : Psychosocial determinants of physical activity at school among Lebanese children: an application of the theory of planned behaviour ... 51

CHAPITRE 6: ÉTUDE 2. DÉMONSTRATION DE L’UTILISATION DE L’IM POUR PROMOUVOIR L’ACTIVITÉ PHYSIQUE EN MILIEU SCOLAIRE ... 76

6.1 Article 2 : Using the Intervention Mapping Protocol to promote school-based physical activity: A demonstration of the step-by-step process ... 77

CHAPITRE 7: ÉTUDE 3. ÉVALUATION DES RÉSULTATS DU PROGRAMME IMOVE30+ VISANT À PROMOUVOIR L’ACTIVITÉ PHYSIQUE CHEZ LES ÉLÈVES DU PRIMAIRE……….. 102

7.1 Article 3 : Tackling the trio of intention, perceived control and self-identity for promoting physical activity among girls and boys in elementary school: Results from a quasi-experimental study ... 103

CHAPITRE 8: DISCUSSION GÉNÉRALE ... 140

8.1 Principaux constats ... 140

8.2 Forces et limites des études réalisées dans le cadre de la thèse ... 142

8.3 Pistes de recherche et d’intervention futures ... 148

CONCLUSION ... 153

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LISTE DES ANNEXES

ANNEXE A : Formulaires de consentement – Documentation des croyances ... 182

ANNEXE B: Guide d’entrevue – Groupe de discussion focalisé ... 190

ANNEXE C : Formulaires de consentement – Validation du questionnaire ... 195

ANNEXE D : Formulaire de consentement – Identification des déterminants ... 205

ANNEXE E : Formulaires de consentement – Phase expérimentale ... 213

ANNEXE F : Questionnaire final ... 232

ANNEXE G: Questionnaire d’évaluation du processus d’implantation ... 244

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 . Valeurs de référence de l’IMC pour l’excès de poids chez les jeunes selon les trois

systèmes de classification ... 4

Tableau 2. Synthèse des attributs des différentes méthodes d’évaluation de l’activité physique chez les jeunes ... 14

Tableau 3. Résumé des méta-analyses visant l’efficacité des interventions expérimentales réalisées dans le cadre des programmes scolaires et faisant la promotion de l’APMV des jeunes ... 22

Tableau 4. Descriptive statistics for the variables studied (n= 276) ... 66

Tableau 5. Participant characteristics (n = 276) ... 67

Tableau 6. Differences in physical activity and intention based on sociodemographic and anthropometric characteristics (n = 276) ... 68

Tableau 7. Hierarchical regression analyses for the prediction of behavior (n = 276) ... 69

Tableau 8. Hierarchical regression analyses for the prediction of intention (n = 276) ... 69

Tableau 9. Final Poisson regression model of control beliefs associated with a strong intention to practice physical activity at school (n = 276) ... 69

Tableau 10. Matrix of program objectives ... 98

Tableau 11. Methods and practical applications associated with determinants ... 100

Tableau 12. Main program components ... 101

Tableau 13. Temps de mesures ... 102

Tableau 14. Baseline characteristics and groups equivalence (n= 374) ... 133

Tableau 15. Pre- and postintervention results on behavioral variables (n= 374) ... 134

Tableau 16. Gender and BMI interaction results on PAQ-C score at pre- and postintervention per group (n= 374) ... 135

Tableau 17. Mean scores for anthropometric variables at pre- and postintervention per group (n= 374) ... 136

Tableau 18. Mean scores for psychosocial variables at pre- and postintervention per group (n= 374) ... 137

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LISTE DES FIGURES

Figure 1. Schématisation de la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991) ... 33

Figure 2. Modèle de la TCP adapté pour le présent projet de thèse ... 37

Figure 3. Cadre de l’IM, basé sur une adaptation de Godin et al. (2007) ... 39

Figure 4. Modèle logique d’évaluation proposé par le cadre d’IM. ... 43

Figure 5. IM framework Bartholomew et al. (2016) ... 82

Figure 6. Flow diagram of study participation ... 138

Figure 7. Psychosocial mediators of the effect of the intervention on general MVPA at postintervention (n = 374) ... 139

(12)

LISTE DES ABRÉVIATIONS Aact Attitude

APMV Activités physiques d’intensité modérée à vigoureuse BMI Body mass index

CI Confidence interval IC Intervalle de confiance IM Intervention Mapping IMC Indice de masse corporel

IOTF International Obesity Task Force IP Identité personnelle

K Nombre d’études

MVPA Moderate-to-vigorous physical activity n Nombre de participants

NS Normes subjectives

OMS Organisation mondiale de la Santé PA Physical activity

PAQ-C Physical Activity Questionnaire for Older Children PBC Perceived behavioral control

PCB Perception de contrôle comportemental PR Prevalence ratio

RC Rapport des côtes SD Standard deviation

TCP Théorie du comportement planifié TPB Theory of Planned Behavior WHO World Health Organization

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« L’activité physique est un formidable investissement dans l’être humain, dans la santé, dans l’économie et dans le développement durable ».

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DÉDICACE

À mon mari à qui je souhaite la santé, à mes trois beaux enfants, à mes deux sœurs et à ma mère, je ne pourrai jamais assez vous remercier de tout ce que vous avez fait pour moi. J’espère que vous trouverez dans ce travail la récompense des sacrifices et des efforts que vous avez consentis pour me permettre de faire mes études. Vous êtes les phares qui éclairent mon chemin.

Enfin, un hommage à mon père dont les mots d’encouragement continuent de m’accompagner.

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REMERCIEMENTS

Des remerciements sincères sont adressés à un certain nombre de personnes qui m’ont appuyée tout au long de la réalisation de cette recherche en vue de l’obtention d’un doctorat en santé communautaire. Je tiens à remercier sans limites la professeure Laurence Guillaumie, ma directrice de recherche. Par ses qualités de chercheure ainsi que par ses qualités humaines, Laurence a joué la courroie de transmission à différentes étapes de mon cheminement. Son encadrement attentif, son attitude empathique, son souci du travail rigoureux et ses conseils judicieux sont quelques-unes de ses grandes qualités qui m’ont permis d’évoluer sur le plan académique. Son soutien, ses ondes positives remarquables, ses encouragements et sa confiance en moi m’ont tellement aidée en vue d’avancer dans mon parcours doctoral et d’atteindre la fin de cette aventure intellectuelle.

Je tiens à remercier très chaleureusement celle qui fut d’abord ma directrice de thèse jusqu’à l’automne 2014, la professeure Camille Gagné. Critique, mais bienveillante, elle a su me faire progresser et tirer le meilleur de moi-même.

Un précieux merci à la direction de la Faculté des sciences infirmières de l’Université Laval pour son soutien financier dans l’analyse des données du volet 1 de la présente thèse. Je tiens aussi à exprimer ma gratitude au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec, dont les bourses d’études ont contribué à obtenir ce diplôme.

J’exprime ma reconnaissance aux professeurs Gaston Godin et Dominique Beauliau pour leurs commentaires et leurs implications dans la révision des articles issus de cette thèse. Des remerciements très spéciaux vont également à la professeure Françoise Côté qui m’a démontré à plusieurs reprises que « le savoir se partage », et ce, en donnant son approbation pour utiliser certains matériels.

Je suis honorée que Madame Marie-Pierre Gagnon à l’Université Laval, Monsieur François Boudreau à l’Université du Québec à Trois-Rivières et Monsieur Steve Amireault à Purdue University aient accepté d’être membres de mon jury de thèse et je tiens à les remercier pour leur intérêt ainsi que leur temps accordé à lire et à évaluer mon travail.

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J’adresse aussi un merci particulier à Foumia Bou Assy, professeur à l’Université Libanaise au Liban, pour son implication lors des groupes focalisés du volet 1, pour son soutien à m’apprendre les bases de l’analyse qualitative et pour son encouragement constant à travers ce cheminement qu’est le doctorat. Un merci tout spécial à Myrto Mondor et Éric Demers pour leur implication au cours des différentes phases du projet. Je veux aussi remercier le soutien de Danielle Boucher dans plusieurs phases de mes études de doctorat.

Je tiens également à remercier tous les enseignants, les infirmières scolaires et les diététiciennes, en particulier Yasmine Fakhri, pour leur aide, leur collaboration infinie et pour m’avoir accordé leur précieux temps malgré leur charge de travail considérable. Je remercie en particulier les directrices des établissements scolaires pour m’avoir m’autorisée à réaliser ce projet sur le terrain. Je remercie surtout tous les participants et leurs parents sans qui cette étude n’aurait pu se réaliser.

J’adresse également mille mercis à mes adorables collègues – plutôt meilleures amies –, Aline Akiki et Donia Dahrouj, qui m’ont encouragée et ont dessiné le sourire sur mon visage tout au long de ces années. Merci pour les beaux moments et les conversations motivantes. Merci aussi à mes collègues au doctorat, Mena Mbote Lumingu, Gisèle Irène Claudine Mbemba, Marie-Ève Gendron, et en particulier Claudia Fourmier pour tous les bons moments passés ensemble au Québec.

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AVANT-PROPOS

Cette thèse de doctorat porte sur le développement, l’implantation et l’évaluation d’une intervention ciblée visant la promotion de la pratique régulière d’activités physiques à l’école chez des écoliers au primaire. Ce projet de recherche s’inscrit dans le domaine de la recherche en santé communautaire, et plus particulièrement dans une démarche de promotion de la santé. Les travaux de recherche faisant l’objet de cette thèse ont été dirigés par les professeures Laurence Guillaumie, Ph. D. et Camille Gagné, Ph. D. La thèse se compose de huit chapitres incluant trois articles scientifiques rédigés à titre de première auteure. Le premier article s’intitule « Psychosocial determinants of physical activity at school among Lebanese children: An application of the theory of planned behavior ». Sa rédaction a été supervisée par mesdames Guillaumie et Gagné, en collaboration avec Gaston Godin, Ph. D., professeur émérite de la Faculté des sciences infirmières de l’Université Laval. Il a été publié dans la revue Journal of Physical Education and Sport. Le second article, « Using the Intervention Mapping protocol to promote school-based physical activity: A demonstration of the step-by-step process », a été rédigé sous la supervision de mesdames Guillaumie et Gagné, en collaboration avec Dominique Baulieu, Ph. D., professeure à la Faculté des sciences infirmières de l’Université du Québec à Rimouski. Cet article a été soumis pour publication dans la revue Journal of School Nursing. Enfin, le troisième article a pour titre « Tackling the trio of intention, perceived control and self-identity for promoting physical activity among girls and boys in elementary school: Results from a quasi-experimental study ». Ce manuscrit a été soumis pour publication dans la revue BMC Public Health. Sa rédaction a été supervisée par mesdames Guillaumie, Gagné et Beaulieu.

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INTRODUCTION

À ce jour, l’excès de poids (i.e., l’embonpoint et l’obésité) touche près d’une personne sur trois dans le monde (Dobbs et al., 2014). En ce sens, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) (2010) a caractérisé la situation « d’épidémie mondiale d’obésité ». Selon les normes de l’International Obesity Task Force (IOTF), la prévalence mondiale de l’excès de poids a presque triplé entre 1980 et 2013, passant de 857 millions à 2,1 milliards d’adultes, d’adolescents et d’enfants (Ng et al., 2014). Au Liban, cette prévalence a augmenté de 47,6 % chez les jeunes âgés de 2 à 19 ans, passant de 21 % en 1980 à 31 % en 2013 (Ng et al., 2014). Ces chiffres dépassent ceux observés durant la même période chez leurs pairs dans le reste du monde (47,1 %) (Ng et al., 2014). Des mesures cliniques indiquent que chez les Libanais, ce sont les jeunes de 9 à 12 ans qui sont les plus touchés par le problème d’excès de poids (Akl, 2012).

L’excès de poids juvénile constitue l’un des problèmes de santé publique le plus sérieux du XXIe siècle (Brana, Nikogosian, & Lobstein, 2007), compte tenu de ses conséquences sur la

santé de l’individu (Tsiros et al., 2009), et du fardeau économique qu’il implique pour les systèmes de santé. De nos jours, le coût mondial de la prise en charge de l’excès de poids et de ses comorbidités s’élève à deux trillions de dollars américains annuellement (Dobbs et al., 2014). Par ailleurs, les traitements qui ont été administrés aux jeunes de 6 à 14 ans souffrant d’obésité ont donné des résultats décevants (Ben-Sefer, Ben-Natan, & Ehrenfeld, 2009), au point où l’OMS (2016a) recommande d’investir largement dans sa prévention plutôt que dans son traitement.

Selon les stratégies recommandées par l’OMS pour la prévention de l’excès de poids, modifier les habitudes de vie (i.e., augmenter la pratique régulière d’activités physiques et favoriser une alimentation équilibrée) représente la première ligne de prévention (OMS, 2008). Il est actuellement recommandé aux jeunes de 5 à 12 ans en bonne santé de pratiquer au moins 60 minutes par jour d’APMV (OMS, 2010), dont 30 minutes par jour à l’école (Institute of Medicine of the National Academies, 2013).

Pourtant, si l’on s’en tient aux données rapportées dans plusieurs revues systématiques, ce serait seulement 30 à 40 % des jeunes Nord-Américains (Ekelund, Tomkinson, & Armstrong, 2011), 5 à 47 % des Européens (Van Hecke et al., 2016) et environ 35 % des Libanais d’âge

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scolaire rencontreraient ces recommandations et seraient considérés comme actifs (WHO, 2014b). De façon constante, les taux rapportés chez les jeunes filles sont plus faibles que chez les garçons (Bacil, Mazzardo Junior, Rech, Legnani, & de Campos, 2015). De plus, les taux sont également plus faibles chez les adolescents en comparaison de leurs pairs plus jeunes (Bacil et al., 2015; Van Kann, Kremers, de Vries, de Vries, & Jansen, 2016). Les études réalisées au Liban (WHO, 2011) et dans plusieurs pays industrialisés notent en effet un déclin important du niveau d’activités physiques au passage de la puberté, à partir de l’âge de 11 ans (Bacil et al., 2015). Dans ce contexte, le présent projet de recherche a pour but de développer, d’implanter et d’évaluer une intervention visant à promouvoir la pratique d’au moins 30 minutes par jour d’APMV à l’école auprès d’une population de jeunes Libanais âgés de 10 à 12 ans. Cette recherche s’inscrit donc dans une perspective de promotion de la santé par la promotion d’habitudes de vie favorables à celle-ci.

En premier lieu, cette thèse présente le contexte de l’étude en faisant état des problèmes d’excès de poids chez les jeunes âgés de 10 à 12 ans et de l’influence de la pratique régulière d’activités physiques à l’école. Le second chapitre propose une recension des écrits sur les bienfaits de l’activité physiques, les recommandations, les méthodes utilisées pour la mesure de l’activité physique, et les facteurs d’influence sur la pratique régulière d’activités physiques chez les jeunes. Les caractéristiques des études d’intervention ayant visé la promotion de l’activité physique auprès de cette clientèle sont également recensées. Le troisième chapitre décrit les objectifs et les questions de recherche. Dans le quatrième chapitre, les cadres théorique et de planification de la thèse sont exposés. Cette thèse donne lieu à trois articles scientifiques, lesquels se retrouvent dans les chapitres cinq, six et sept de cette thèse, chacun présentant respectivement la phase d’identification des facteurs psychosociaux influençant l’activité physique, la phase d’élaboration et d’implantation de l’intervention ainsi que la phase d’évaluation. Enfin, le dernier chapitre expose la discussion générale de l’ensemble des résultats issus de cette thèse. Soulignons que le développement d’un partenariat avec les milieux scolaires de la région de Sidon a permis de réaliser cette recherche. Le protocole de cette recherche a été accepté par un comité de thèse, puis par le comité d’éthique de la recherche de l’Université Laval, avant l’élaboration, l’implantation et l’évaluation de l’intervention.

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CHAPITRE 1: PROBLÉMATIQUE

Dans le présent chapitre, une description de la problématique de la thèse comprenant la définition et l’évaluation de l’excès de poids chez les jeunes est d’abord présentée. Ensuite, les données épidémiologiques dans le monde et au Liban, ainsi que les causes et les conséquences de l’excès de poids sur la santé publique sont exposées.

1.1 Les définitions de l’excès de poids et l’évaluation chez les enfants

L’excès de poids est défini par l’OMS comme étant une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé (OMS, 2013). Cette accumulation résulte ultimement d’un déséquilibre chronique et positif entre l’apport et la dépense énergétiques (Bergouignan & Blanc, 2010). La susceptibilité génétique, l’alimentation et l’activité physique apparaissent comme les principales causes de l’excès de poids (Davison & Birch, 2001).

L’excès de poids est généralement établi à partir du calcul de l’indice de masse corporelle (IMC) (WHO, 1995). L’IMC représente le ratio entre le poids corporel et la taille au carré, exprimé en kg/m2, et il est utilisé dans le but d’identifier d’éventuels risques de maladie

métabolique liés à l’excès de poids (Freedman & Sherry, 2009). Cet indice présente cependant des limites, principalement lorsqu’on s’en sert sur les sujets suivants : les personnes très musclées, celles de plus de 65 ans et celles en pleine croissance, par exemple les jeunes (Santé Canada, 2013). Dans ce contexte, l’IMC est combiné à d’autres mesures anthropométriques telles que la mesure des plis cutanés et du tour de taille ou encore le rapport entre le tour de taille et la taille (Freedman et al., 2007; Janssen et al., 2005; Neovius, Linné, & Rossner, 2005). Malgré ses insuffisances, l’IMC demeure reconnu comme étant la mesure la plus efficace pour prédire l’excès de poids chez les jeunes de 2 à 19 ans (Z. Mei et al., 2002).

La notion d’excès de poids chez les jeunes a fait l’objet de diverses définitions (Lobstein, Baur, & Uauy, 2004). Le Tableau 1 fait la synthèse des trois systèmes de classification du poids des jeunes qui sont le plus couramment utilisés au Liban, à savoir ceux de l’OMS, de l’IOTF et des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) étasuniens. Ces trois systèmes peuvent

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mener à évaluer différemment l’excès de poids dans les données épidémiologiques et créer des difficultés quand vient le temps de comparer les données qui découlent de différents systèmes de classification (Lemelin, Haggerty, & Gallagher, 2013; Y. Wang & Wang, 2002).

Tableau 1 . Valeurs de référence de l’IMC pour l’excès de poids chez les jeunes selon les trois systèmes de classification

Classification de l’IMC

Embonpoint Obésité

IOTF 91e percentile 99e percentile

CDC 85e percentile 95e percentile

OMS, 2007 z-score 1 z-score 2

OMS, 1995 85e percentile 90e percentile

Source. Adapté de Cole et al. (2000), de Kuczmarski et al. (2002), de Onis et al. (2007) et de l’OMS (1995).

1.2 Les données épidémiologiques de l’excès de poids chez les jeunes

La progression de l’excès de poids chez les jeunes au cours de la dernière décennie est préoccupante. Récemment, Ng et al. (2014) ont révisé les enquêtes nationales, transversales et longitudinales de 183 pays, et ce, selon les normes de l’IOTF. Les résultats permettent d’estimer que la prévalence mondiale d’excès de poids chez les jeunes de 2 à 19 ans a augmenté de 5,9 points, passant de 12,4 % en 1980 à 18,3 % en 2013. Cette étude révèle également, à partir de mesures objectives réalisées durant la même période que l’excès de poids a augmenté de plus de dix points chez les jeunes Libanais âgés de 2 à 19 ans, avec une prévalence passant de 21 % en 1980 à 31 % en 2013 (Ng et al., 2014). Ces taux sont comparables à ceux observés dans les pays de la péninsule arabique les plus obésogène dans le monde comme les Émirats arabes unis (31,2 %) et l’Arabie Saoudite (30,4 %), et dépassent ceux enregistrés aux États-Unis (29,2 %) (Ng et al., 2014).

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1.3 Les conséquences de l’excès de poids chez les jeunes en termes de santé publique Les effets négatifs de l’excès de poids sur la santé des jeunes sont mis en évidence par de nombreux travaux scientifiques. Ces effets, qui se remarquent sur les plans physique, psychosocial et économique, sont présentés dans cette section.

1.3.1 Les conséquences sur la santé physique et la qualité de vie

Les complications sur le système cardiométabolique. Le lien qui existe entre l’excès de poids des jeunes et la tendance à cumuler plusieurs facteurs de risque cardiométaboliques a été clairement identifié. Ce lien prédispose les jeunes à atteindre un taux élevé de morbidité et de mortalité cardiovasculaire, et à voir augmenter leur risque de souffrir du diabète de type 2 (Chew, Gan, & Watts, 2006; Conn, Hafdahl, Brown, & Brown, 2008). À titre d’exemple, Nasreddine et al. (2010) ont rapporté que la prévalence du syndrome métabolique chez les jeunes Libanais obèses âgés de 8 à 12 ans est de 26,4 % et que, parmi ceux-ci, 70,0 % sont résistants à l’insuline.

Les complications sur la santé sexuelle et reproductive. Bien que le lien qui existe entre l’excès de poids et la santé sexuelle et reproductive soit moins fréquemment étudié, l’accumulation excessive de graisse corporelle est significativement reliée à l’avancement pubertaire, au syndrome des ovaires polykystiques et à l’hypertension gestationnelle à l’âge adulte. Selon Currie et al. (2012), l’âge d’apparition des premières règles est inversement proportionnel à l’IMC. Ainsi, pour chaque unité d’IMC supplémentaire, cet âge recule d’un mois (β [IC 95 %] = -1,01[-1,09 à -0,94]). Ce phénomène fragilise la santé sexuelle et reproductive des jeunes filles, car une puberté précoce constitue à son tour un facteur de risque de maladies cardiométaboliques et de cancers du sein et de l’utérus à l’âge adulte (Park, Falconer, Viner, & Kinra, 2012).

Les autres complications sur la santé physique. L’excès de poids chez les jeunes est aussi associé à d’autres problèmes de santé tels qu’une augmentation de 50 % des troubles du sommeil (Seegers et al., 2011), de 53 % des douleurs lombaires (Shiri, Karppinen, Leino-Arjas, Solovieva, & Viikari-Juntura, 2010), de deux fois les douleurs articulaires (de Sa Pinto, de Barros

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Holanda, Radu, Villares, & Lima, 2006), ainsi que deux fois plus de risque chez les jeunes obèses de 6 à 16 ans de souffrir d’asthme (Silva, Ribeiro, Carvalho, & Goncalves Oliveira, 2007).

1.3.2 Les conséquences sur le bien-être social et psychique

Des études épidémiologiques démontrent que les jeunes obèses ont souvent une mauvaise estime d’eux-mêmes. Au Canada, Wang, Wild, Kipp, Kuhle, et Veugelers (2009) ont mis en évidence que l’obésité augmente le risque d’éprouver une faible estime de soi, évalué à 1,82 (mesuré par rapport des côtes (RC) [IC 95 %] 1,01 à 3,78), chez les jeunes obèses de moins de 11 ans, comparativement à leurs pairs de poids normal. Parmi les séquelles sociales de l’obésité juvénile, on distingue principalement les problèmes relationnels et d’intégration sociale, ainsi que les difficultés d’apprentissage et de performance scolaire (Eschenbeck, Kohlmann, Dudey, & Schurholz, 2009; Halfon, Larson, & Slusser, 2013). Selon la méta-analyse systématique de Tsiros et al. (2009), l’excès de poids serait associé de façon globale à une dégradation de la qualité de vie des jeunes concernés.

1.3.3 Le fardeau économique associé à l’excès de poids chez les jeunes

L’importance du fardeau économique lié à l’obésité juvénile est déterminée autant par le nombre d’individus concernés que par le coût qu’entraînent les conséquences de l’obésité (OMS, 2003). Bien que les coûts reliés à ce problème puissent être engendrés dès le jeune âge, la majorité surgit à l’âge adulte (Institut national d’excellence en santé et en services sociaux, 2012). Le fardeau économique se calcule en estimant les coûts directs (e.g., hospitalisation, honoraires médicaux) et les coûts indirects (e.g., décès prématuré). Sur le plan individuel, une personne obèse doit engager des dépenses de santé d’au moins 25 % supérieures à celles d’une personne de poids normal (Withrow & Alter, 2011). Dans ce sens, l’Organisation de coopération et de développement économique a souligné qu’en dépit des différentes méthodes de calcul, l’obésité est responsable de 1 à 3 % des dépenses totales en santé dans la plupart des pays. Ce chiffre se situe à 10 % dans certains pays de l’Organisation (Sassi, 2010). Les analystes prévoient que si aucune mesure n’est prise d’ici 2025, la perte cumulative de production globale découlant des comorbidités de l’obésité, telles les maladies non transmissibles, s’élèvera annuellement à 7

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milliards de dollars américains dans les pays à revenu intermédiaire comme le Liban (Alwan, 2012). Au contraire, une réduction de 1 % de la prévalence annuelle de l’obésité chez les adultes et les jeunes réduirait de 85 milliards de dollars les coûts directs annuels dans certains pays de l’Organisation (Finkelstein et al., 2012).

1.4 La pratique régulière d’activités physiques et la prévention de l’excès de poids chez les jeunes adolescents

L’OMS définit l’adolescence comme une période allant de 10 à 19 ans (OMS, 1986). L’adolescence, marquée à son début par la puberté, est une période caractérisée par de nombreuses transitions biologiques, psychologiques, sociales et économiques. Elle constitue une étape de vie impliquant des changements importants dans la croissance du corps (Breinbauer & Maddaleno, 2005). Chez les jeunes adolescents (filles : 9-12 ans, garçons : 10-13 ans), on constate notamment une augmentation considérable de l’appétit, de la volonté de passer du temps avec les amis et de s’adonner à des comportements sédentaires (e.g., regarder la télévision ou s’adonner aux jeux vidéo) (Alberga, Sigal, Goldfield, Prud'homme, & Kenny, 2012; Breinbauer & Maddaleno, 2005). Une revue systématique d’études longitudinales a démontré que le niveau moyen d’activités physiques diminue de 7 % par année durant l’adolescence (de 10 à 19 ans), avec une baisse globale de 60 % à 70 % (Dumith, Gigante, Domingues, & Kohl, 2011). Ces changements comportementaux et physiologiques augmentent donc le risque d’excès de poids chez les jeunes adolescents (Alberga et al., 2012).

Si l’adolescence apparaît donc comme une période déterminante, l’âge de la puberté situé aux alentours de 11 ans est un moment charnière. En effet, c’est à cet âge que le problème de poids s’établit le plus fréquemment (Akl, 2012). Dans ce contexte, les habitudes de vie que les jeunes de cet âge acquièrent en lien avec l’activité physique et l’alimentation peuvent avoir des répercussions à long terme, jusqu’à l’âge adulte (Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, 2011). Selon la synthèse du groupe d’experts de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (2000) incluant 15 études longitudinales (périodes de suivi allant de 10 à 55 ans), la probabilité qu’un jeune obèse le soit encore à l’âge adulte varie de 20 % à 50 % avant la puberté et de 50 % à 70 % après la puberté, par comparaison avec ses pairs normo-poids.

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Dans ce contexte, prévenir l’excès de poids et ses comorbidités constitue une priorité de santé publique majeure à l’échelle nationale (Republic of Lebanon Ministry of Public Health, 2016) et internationale (OMS, 2004, 2008; 2016a). Selon l’OMS (2004, 2008; 2017), utiliser des stratégies visant la modification des habitudes de vie, c’est-à-dire la modification des habitudes alimentaires et la pratique régulière d’activités physiques, représente la première ligne de prévention de l’obésité. Étant donné que la cause principale de l’excès de poids réside dans un déséquilibre énergétique entre les calories consommées et celles dépensées (OMS, 2012), la pratique régulière d’activités physiques constitue ainsi un comportement stratégique à adopter afin d’augmenter la dépense énergétique (Kino-Québec, 1999; Janssen & Leblanc, 2010; OMS, 2010).

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CHAPITRE 2: RECENSION DES ÉCRITS

Dans ce chapitre, la définition, les méthodes de mesure et les bienfaits de l’activité physique chez les jeunes sont d’abord exposés. Ensuite, les recommandations internationales en matière d’activités physiques ainsi que les caractéristiques et l’efficacité des interventions évaluées antérieurement sont présentées. Enfin, les facteurs associés à la pratique régulière de l’activité physique chez les jeunes ainsi que les initiatives réalisées au Liban afin d’en faire la promotion sont décrites.

2.1 La définition de l’activité physique

Par « activité physique », on entend toute forme de mouvements corporels produits par la contraction des muscles squelettiques et qui entraînent une dépense d’énergie supérieure à celle obtenue au repos (Caspersen, Powell, & Christenson, 1985). L’activité physique est caractérisée généralement par quatre paramètres, à savoir le type (quelle activité physique), la durée (pendant combien de temps), la fréquence (quelle régularité et quel fractionnement) et l’intensité (Institut national de la santé et de la recherche médicale, 2008). Il existe plusieurs façons de définir les différents niveaux d’intensité. Nolin (2006) a défini celle-ci comme étant le niveau d’effort déployé par la personne. Par contre, il propose des définitions de l’intensité qui s’appliquent plutôt à l’adulte qui s’adonne à des activités physiques continues (20, 30 ou 40 minutes).

Les directives canadiennes qui ont été rédigées à l’intention des jeunes de 5 à 11 ans parlent d’intensité modérée lorsque le jeune transpire un peu et respire plus fort pendant une activité. Il est question d’intensité élevée lorsque le jeune transpire et est essoufflé pendant une activité (Société canadienne de physiologie de l’exercice, 2011).

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2.2 Les bienfaits de la pratique régulière de l’activité physique chez les jeunes

2.2.1 Les bienfaits de la pratique régulière de l’activité physique pour la prévention et la réduction de l’excès de poids chez les jeunes

Chez les jeunes d’âge scolaire, l’impact de l’activité physique sur la prévention et la réduction de l’excès de poids est établi par plusieurs revues systématiques (Janssen & Leblanc, 2010; Parikh & Stratton, 2011) et méta-analyses d’études expérimentales (Kelley, Kelley, & Pate, 2015; Lavelle, Mackay, & Pell, 2012; Metcalf, Henley, & Wilkin, 2012; Schranz, Tomkinson, & Olds, 2013; Waters et al., 2011). Les résultats de ces méta-analyses indiquent qu’il existe une relation inverse significative entre l’activité physique des jeunes, pratiquée de façon modérée ou vigoureuse, et la prévention d’excès de poids (taille d’effet mesuré par RC varie de -0,21 à -0,09) (Waters et al., 2011) ou de leurs IMC (taille d’effet mesuré par Kappa de Cohen varie de 0,10 à -1,08) (Kelley et al., 2015; Lavelle et al., 2012; Metcalf et al., 2012; Schranz et al., 2013). Ainsi, la taille des effets varie considérablement, de faible à moderée, entre les études et une hétérogénéité (non liée aux caractéristiques des participants ou des interventions) statistiquement significative a été détectée tant dans les méta-analyses intersssées à la prévention d’excès de poids que celles interssées à la réduction d’IMC (85,0% et de 6,6% à 44,0 %, respectivement).

Ces synthèses ont toutes conclu que la pratique régulière d’activités physiques est un facteur de prévention et de réduction de l’excès de poids (mesuré par l’IMC) dans toutes les tranches d’âge de moins de 18 ans et que les meilleurs résultats sont obtenus chez les jeunes âgés de 6 à 12 ans (Waters et al., 2011). Les interventions ayant combiné l’activité aérobie (e.g., le cyclisme, la course, la randonnée, le volleyball, le basketball, la danse aérobie) et de résistance (e.g., la gymnastique suédoise, le port de charges lourdes) ont démontré une réduction significativement plus importante de l’IMC.

Selon la revue de littérature de Parikh et Stratton (2011), le risque d’embonpoint diminue de quatre à cinq fois chez les jeunes de 5 à 18 ans qui passent plus de temps à réaliser une activité physique vigoureuse que leurs pairs moins actifs. De plus, une diminution de l’adiposité a été observée dans toutes les interventions, dont la durée variait entre 7 semaines et 10 mois.

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Janssen et LeBlanc (2010), au moyen d’une analyse systématique, se sont intéressés aux effets bénéfiques de la pratique d’activités physiques en fonction de la durée, de la fréquence et de l’intensité sur la réduction de l’adiposité et de l’IMC chez les jeunes. Selon les données tirées des essais randomisés contrôlés, l’activité physique s’est montrée efficace à partir de 2 à 3,5 heures par semaine, ce qui correspond à 17 à 30 minutes par jour. Il faut toutefois que cette activité soit d’intensité moindrement modérée. Pour ce qui est du type d’activités physiques à privilégier, la moitié des essais qui ont utilisé l’activité aérobie, de résistance et de sauts a démontré une diminution significative de l’IMC.

2.2.2 Les bienfaits de l’activité physique sur la santé générale des jeunes

L’activité physique pratiquée pendant la jeunesse peut avoir des influences distales et proximales sur la santé (Blair et al., 1989). Les résultats obtenus par les études présentées ci-dessous viennent appuyer ce constat.

La santé cardiométabolique. Une méta-analyse de Janssen et LeBlanc (2010) a mis en évidence l’effet protecteur que possède l’activité physique de type aérobie chez les jeunes contre le syndrome métabolique, l’hypertriglycéridémie, l’hypertension artérielle (RC [IC 95 %] = -1,39 [-2,53 à -0,24]), du moment que son intensité soit au moins modérée et que sa durée se situe entre 9 et 34 minutes par jour.

La santé osseuse. Selon la revue systématique de Strong et al. (2005), les adultes qui ont été actifs pendant leur jeunesse et qui participaient à des activités physiques présentaient une densité minérale osseuse et une masse osseuse plus élevées que leurs homologues moins actifs. Les effets bénéfiques de l’activité physique sur la densité minérale osseuse des jeunes se font sentir dès la dixième minute, du moment que l’activité est d’une intensité au moins modérée et qu’elle soit pratiquée deux fois par semaine (Janssen & Leblanc, 2010).

La santé sexuelle et reproductive. Dans leur méta-analyse, Lagerros et ses collègues (2004) ont observé que le risque relatif d’incidence de recevoir un diagnostic de cancer du sein diminuait d’environ 20 % chez les femmes de 24 ans qui ont commencé à pratiquer une activité

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physique d’intensité au moins modérée à l’âge de 12 ans. De plus, chaque heure d’activités physiques hebdomadaire réduisait de 3 % le risque de recevoir un diagnostic de cancer du sein (Lagerros et al., 2004).

La santé mentale. Deux revues systématiques (Leuenberger, 2006; Scully, Kremer, Meade, Graham, & Dudgeon, 1998) ont prouvé que, pendant un effort physique, l’hypophyse et l’hypothalamus sécrétaient de l’endorphine et de la sérotonine, hormones responsables de la sensation de bien-être et de la régulation du sommeil et de l’appétit. Bull (2013) rapporte quant à lui qu’à partir de la trentième minute d’une activité physique d’intensité au moins modérée, l’effet apaisant se double d’une sensation euphorisante. Une méta-analyse réalisée par la collaboration Cochrane conclut également que l’activité physique pratiquée régulièrement améliore de 51 % l’image et l’estime de soi, et qu’elle réduit le stress et les symptômes d’anxiété chez les jeunes âgés de 3 à 20 ans (Ekeland, Heian, Hagen, Abbott, & Nordheim, 2004).

Les fonctions cognitives et la persévérance scolaire. Trudeau et Shephard (2008), à l’issue d’une recension bibliographique, ont remarqué qu’une heure d’activités physiques au moins cinq fois par semaine entraîne de meilleurs résultats scolaires et une amélioration des indicateurs de la fonction cognitive. Deux méta-analyses (Erwin, Fedewa, Beighle, & Ahn, 2012; Fedewa & Ahn, 2011) ont indiqué également que la pratique d’activités physiques en classe est associée à une hausse de la moyenne des résultats scolaires (taille d’effet mesuré par Hedges g varie de 0,27 à 0,67, respectivement).

La perception de l’efficacité personnelle et les comportements sédentaires. Dans leur méta-analyse, Waters et al. (2011) ont prouvé qu’un engagement d’au moins 30 minutes par jour dans des activités physiques est associé à une diminution d’une heure par jour du temps consacré aux comportements sédentaires (i.e., le temps passé à regarder la télévision ou consacré aux jeux vidéo) et à une augmentation de perception d’efficacité personnelle chez les jeunes de moins de 18 ans.

Les compétences sociales. Selon la revue de la littérature de Bailey (2006), un mode de vie actif fournit souvent aux jeunes de 12 ans et moins l’occasion de forger de nouvelles amitiés,

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d’alimenter des réseaux sociaux et d’établir des relations avec des personnes de tout âge. De plus, une méta-analyse (Durlak, Weissberg, Dymnicki, Taylor, & Schellinger, 2011) a observé que les jeunes actifs développaient des compétences et des comportements sociaux positifs (taille d’effet mesuré par Hedge g [IC 95 %] = 0,57 [0,48 à 0,67] et g [IC 95 %] = 0,24 [0,16 à 0,32], respectivement); alors qu’ils diminuaient leurs niveaux de délits et d’agressivité, en comparaison avec leurs semblables non actifs (Hedge g [IC 95 %] = -0,22 [-0,16 à -0,29]) (Durlak et al., 2011).

La perpétuation de l’activité physique à l’âge adulte. Pratiquer de l’activité physique pendant l’adolescence prédit le niveau de cette activité à l’âge adulte. Cela rejoint les études réalisées dans le cadre de l’étude de cohorte nationale finlandaise Cardiovascular Risk in Young Finns Study (Telama, Yang, Laakso, & Viikari, 1997; Telama et al., 2005). Ces études mettent en évidence que la pratique régulière d’activités physiques chez les jeunes âgés de 9 à 15 ans a un effet prédictif sur sa perpétuation et son maintien à l’âge adulte. Des mesures objectives et subjectives, lesquelles font l’objet de la section suivante, démontrent que les jeunes qui font régulièrement de l’activité physique pendant au moins trois ans consécutifs continuent d’en faire à l’âge adulte, peu importe leur sexe, contrairement à leurs camarades moins actifs (RC [ IC 95 %] = 5,7 [4,30 à 7,10] pour les hommes et RC [ IC 95 %] = 4,25 [2,90 à 5,60] pour les femmes) (Telama et al., 1997; Telama et al., 2005).

2.3 Les méthodes de mesure de l’activité physique

Différentes méthodes de mesure ont été utilisées afin d’évaluer l’activité physique des jeunes d’âge scolaire : (a) la méthode à l’eau doublement marquée, (b) l’observation directe, (c) les moniteurs de fréquence cardiaque, (d) les techniques d’actimétrie (e.g., le podomètre et l’accéléromètre), et (e) les méthodes subjectives (enquêtes, questionnaires auto-administrés, entrevues, tenue d’un journal quotidien) (Guinhouya, Géoffory, & Hervé, 2009; Trost, 2007b). Comme le montre le Tableau 2, chacune des méthodes comporte des atouts et des limites et aucune ne s’impose comme une référence étalon (Trost, 2007a). Pour Guingouya et al. (2009), le choix d’une méthode se justifie au regard de plusieurs critères : sa validité, sa fiabilité, sa facilité d’administration, son coût d’acquisition et d’utilisation, mais aussi la possibilité de l’utiliser ou non chez les enfants d’un âge donné. Considérant les ressources nécessaires pour les techniques

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d’observation comportementale et de calorimétrie, celles-ci sont généralement utilisées comme des références pour la validation des autres méthodes d’évaluation de l’activité physique (Guinhouya, Géoffory & Hervé, 2009).

Les méthodes les plus souvent utilisées dans la littérature auprès des jeunes de 10 à 12 ans en milieu scolaire seront revues dans cette section. Il s’agit de l’accéléromètre, du podomètre et du questionnaire Physical Activity Questionnaire for Older Children (PAQ-C) (Bates, 2006; Guinhouya et al., 2009; Tessier, Vuillemin, & Briançon, 2008). Après les avoir décrites brièvement, nous discuterons de leurs forces et de leurs limites, puis nous ciblerons l’outil qui sera le mieux adapté à la présente recherche.

Tableau 2. Synthèse des attributs des différentes méthodes d’évaluation de l’activité physique chez les jeunes

Méthode V al idi té Coût s O bj ec ti vi té F ac il it é d’a dm ini st ra ti on F ac il it é de re m pl is sa ge /d’a dhé si on É va lue le pat te rn , l e m ode e t le s di m ens ions de l’a ct ivi té phys ique N on ré ac ti f U ti li sa bl e s ur un gra nd éc ha nt il lon A da pt és a ux e nfa nt s < 10 a ns A da pt és a ux e nfa nt s 10 a ns Questionnaire Ÿ ŸŸŸ ŸŸŸ ŸŸŸ ŸŸŸ ŸŸŸ ŸŸŸ ŸŸŸ Interview ŸŸ Ÿ ŸŸ ŸŸ ŸŸŸ ŸŸŸ ŸŸ Ÿ ŸŸŸ

Rapport par préposé Ÿ ŸŸŸ ŸŸŸ Ÿ ŸŸ ŸŸŸ ŸŸŸ ŸŸ Ÿ

Journal/carnet Ÿ ŸŸŸ ŸŸ ŸŸŸ Ÿ ŸŸ Observation ŸŸŸ ŸŸ Ÿ ŸŸŸ ŸŸ Ÿ Ÿ ŸŸŸ ŸŸ Cardiofréquence ŸŸ Ÿ ŸŸŸ Ÿ Ÿ Ÿ Ÿ Ÿ ŸŸ ŸŸŸ Podomètre ŸŸ ŸŸŸ ŸŸŸ ŸŸ ŸŸ Ÿ ŸŸŸ ŸŸŸ ŸŸŸ Accéléromètre ŸŸ ŸŸ ŸŸŸ ŸŸ ŸŸ ŸŸ ŸŸ ŸŸ ŸŸŸ ŸŸŸ Calorimètre ŸŸŸ ŸŸŸ Ÿ Ÿ Ÿ ŸŸŸ ŸŸŸ

Eau doublement marquée ŸŸŸ ŸŸŸ ŸŸ ŸŸ ŸŸ ŸŸ ŸŸŸ

Notes. ŸŸŸExcellent, ŸŸBon, ŸAcceptable, ×Inadéquat. Non réactif : n’induit pas de

changement de comportements lors du sondage. Source. Tiré de Guinhouya et al. (2009).

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Accéléromètre. Ces dernières années, l’accéléromètre est de plus en plus utilisé auprès des jeunes d’âge scolaire (Troiano, 2007). Il s’agit d’un capteur capable d’enregistrer les accélérations-décélérations occasionnées par les mouvements du sujet dans un plan (vertical), deux plans (médiolatéral et antéropostérieur) ou trois plans (vertical, médiolatéral et antéropostérieur) (Chen & Bassett, 2005). Cette méthode de mesure, objective et directe, permet de fournir une estimation de l’activité physique en termes de fréquence, d’intensité et de durée (Ekelund et al., 2001). Plusieurs revues de littérature ont présenté l’accéléromètre comme étant une méthode de choix pour les jeunes d’âge scolaire (Ekelund et al., 2001; Eston, Rowlands, & Ingledew, 1998; Janz, 1994). Toutefois, il n’est pas sans comporter certains désavantages. L’accéléromètre est en effet limité dans sa capacité à détecter le nombre précis de pas qui sont effectués dans des marches dont la vitesse est inférieure à environ 3 km/h (Crouter, Schneider, Karabulut, & Bassett, 2003; Rowlands, 2007). Il s’avère également imprécis pour mesurer des activités qui impliquent des mouvements statiques du tronc, comme le vélo et la rame (Freedson & Miller, 2000). De plus, la plupart des accéléromètres ne doivent pas entrer en contact avec l’eau, ce qui ne permet pas de rendre compte de certaines activités physiques comme la baignade. On ne s’entend pas non plus, par ailleurs, sur la façon de traduire les unités de mesure de l’accéléromètre en intensité d’activités physiques. Une sous-estimation de la dépense énergétique à basse intensité et une surestimation de la dépense énergétique à intensité plus élevée sont souvent observées (Bassett et al., 2000; Maliszewski, Freedson, Ebbeling, Crussemeyer, & Kastango, 1991; Montoye et al., 1983). En outre, on ignore pendant combien de temps (nombre de jours et de minutes) est porté l’accéléromètre, ce qui ne permet pas d’obtenir une mesure valide. Enfin, le principal inconvénient de cet appareil réside dans son coût élevé (Hendelman, Miller, Baggett, Debold, & Freedson, 2000; Pate, 1993).

Podomètre. Les podomètres permettent eux aussi de mesurer directement l’activité physique. Il s’agit de moniteurs qui permettent de mesurer de façon relativement simple le nombre de pas et qui estiment la distance parcourue par un individu. Attaché à la taille d’un jeune, le podomètre fournit une estimation de l’activité physique si les mouvements coïncident avec les déplacements verticaux du centre de gravité de l’utilisateur (Guinhouya et al., 2009). Bien qu’il soit facile à utiliser, il semblerait que le podomètre sous-estime le nombre de pas effectués par les jeunes, notamment à vitesse lente (Welk et al., 2000). Le podomètre, comme

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l’accéléromètre, est limité dans sa capacité à évaluer l’énergie dépensée, étant donné que l’amplitude du pas augmente en même temps que la vitesse de marche (Bassett et al., 1996; Clemes & Biddle, 2013). En outre, ce dispositif ne donne pas d’informations sur l’intensité, la fréquence et le type de l’activité effectuée (Guinhouya et al., 2009; Trost, 2005).

Questionnaire d’activités physiques des jeunes (PAQ-C). Le PAQ-C est considéré comme un outil quantitatif. Il a été conçu spécifiquement pour déterminer le niveau d’APMV globale des jeunes âgés de 9 à 15 ans. Dans le but de favoriser la compréhension des jeunes, ce questionnaire présente une liste d’activités physiques fréquemment pratiquées. Sur cette liste, le répondant inscrit la fréquence et le type d’activités physiques qu’il a pratiquée sur une période de sept jours. Plus précisément, le PAQ-C contient 10 items (5 points à l’échelle de Likert). Ces items portent sur la pratique d’activités durant le cours d’éducation physique, les récréations, les goûters, après l’école, dans la soirée et durant la fin de semaine. Enfin, le PAQ-C demande au jeune s’il a éprouvé des difficultés en pratiquant ses activités physiques habituelles au cours de la période de rappel. Ce questionnaire présente les limites suivantes : (a) il ne fournit pas d’informations concernant l’estimation de la dépense énergétique, (b) il ne spécifie pas l’intensité et la durée de l’activité, (c) il ne différencie pas les activités modérées de celles à intensité vigoureuse, et (d) il ne mesure pas les toutes les activités physiques quotidiennes en milieu scolaire (e.g., en classe). Par ailleurs, comme toute technique déclarative, le PAQ-C pourrait avoir des limites liées à la subjectivité de la mesure (surestimation). Malgré ces limites, des études ont démontré que le PAQ-C possède des propriétés psychométriques suffisantes pour être utilisé auprès des jeunes âgés de 9 à 15 ans (respectivement pour la validité interne et la stabilité temporelle, alpha de Cronbach (α) = 0,79 à 0,89 et corrélation intra-classe (r) = 0,75 à 0,82). Sa validité a été testée en anglais auprès de jeunes Canadiens en bonne santé apparente. De plus, ce questionnaire a été validé auprès des jeunes Américains (Crocker, Bailey, Faulkner, Kowalski, & McGrath, 1997; Kowalski, Crocker, & Faulkner, 1997), Européens (Gobbi, Elliot, Varnier, & Carraro, 2016) et Asiatiques (J. J. Wang, Baranowski, Lau, Chen, & Pitkethly, 2016), en comparaison avec des moyens de mesures objectives comme l’accéléromètre. Il a démontré une fiabilité satisfaisante variant de 0,33 à 0,57. Tessier et al. (2008), dans leur revue de la littérature, ont classé le PAQ-C comme étant le questionnaire le plus fiable et reproductible qui ait été conçu pour mesurer le niveau d’activités physiques global de cette population en milieu scolaire.

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Comme il fait appel à la mémoire du répondant, le PAQ-C utilise des indices de mémoire (e.g., au dîner, le soir, etc.) afin d’améliorer la capacité du jeune à se rappeler ses activités physiques en termes de fréquence et de type (Kowalski, Crocker, & Donen, 2004). Sous forme autoadministrée, le PAQ-C représente, comme toute méthode déclarative, un avantage quant à son coût peu élevé et au temps requis pour la collecte de données. Effectivement, il est facile à administrer, son utilisation peut viser une large population et il rend possible la caractérisation historique de l’activité du jeune. C’est pourquoi cette technique déclarative est la plus utilisée dans les recherches épidémiologiques ou cliniques (Bates, 2006; Guinhouya et al., 2009; Tessier et al., 2008).

Dans la présente recherche, il importe d’utiliser un outil de collecte de données qui saura fournir des indications sur une éventuelle augmentation, même légère, de la pratique régulière d’activités physiques. À ce titre, et d’un point de vue méthodologique, l’accéléromètre constitue la méthode de choix (Biddle, Gorely, Pearson, & Bull, 2011), mais nécessite des dépenses financières importantes tant pour son achat, son administration que le traitement des données. Dans ce contexte, c’est le PAQ-C qui est un questionnaire autoadministré validé et facile d’administration qui a été privilégié dans la présente thèse afin d’évaluer le niveau d’activités physiques hebdomadaire des jeunes. Par ailleurs, il n’y a pas, à notre connaissance, d’instrument qui mesure la pratique d’APMV des jeunes à l’école. À cet égard, une question a été ajoutée dans notre étude afin de mesurer la proportion des jeunes pratiquant au moins 30 minutes par jour d’APMV spécifiquement à l’école.

2.4 Les recommandations liées à la pratique d’activités physiques chez les jeunes

Le but ultime des recommandations en matière d’activités physiques est de fournir des orientations sur la relation dose-réponse, c’est-à-dire sur un volume donné d’activités physiques (dose) et les bienfaits qui en découlent sur la santé (réponse). En 2010, dans un souci de prévention et d’amélioration de la santé, l’OMS a établi des recommandations en matière d’activités physiques chez les jeunes âgés de 5 à 17 ans. Sauf dans les cas d’affection médicale particulière, ces recommandations s’appliquent à « tous les enfants et jeunes gens, quels que soient leur sexe, leur race, leur appartenance ethnique ou leur niveau de revenu » (OMS, 2010, p.

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18). Tous les jeunes âgés de 5 à 17 ans devraient ainsi accumuler au moins 60 minutes par jour d’APMV, que ce soit à l’école, au club sportif ou durant les loisirs et les activités de la vie quotidienne.

Selon plusieurs organisations (CDC, 2011; Institute of Medicine of the National Academies, 2004; OMS, 2010), l’école est un endroit idéal pour favoriser la pratique d’activités physiques chez les jeunes en âge scolaire, car ceux-ci passent la moitié de leur temps à l’école. Cela concorde avec la revue de la littérature de Brusseau et Hannon (2013), qui indique que 35 % à 53 % des activités physiques faites par les jeunes se déroulent pendant les heures d’école. Des recommandations ont alors été spécifiquement émises pour l’activité physique à l’école primaire, notamment par l’Institute of Medicine of the National Academies (2004) afin que les jeunes s’engagent à l’école primaire à pratiquer au moins 30 minutes par jour d’APMV durant les heures scolaires (e.g., lors des récréations et pendant les heures de classe). Cette activité physique peut prendre la forme d’un effort fractionné, c’est-à-dire qu’il ne serait pas nécessaire de faire 30 minutes par jour en une seule fois. Ainsi, trois séances d’activités physiques d’une dizaine de minutes chacune pourraient procurer les mêmes bénéfices pour la santé qu’une activité soutenue de 30 minutes (Comité scientifique de Kino-Québec, 1999).

2.5 L’efficacité des interventions de promotion de la pratique d’activités physiques chez les jeunes

Différentes recensions systématiques (Demetriou & Höner, 2012; Kriemler et al., 2011; Pardo et al., 2013; Ridgers, Salmon, Parrish, Stanley, & Okely, 2012; van Sluijs, McMinn, & Griffin, 2007) et méta-analyses (Borde, Smith, Sutherland, Nathan, & Lubans, 2017; Lonsdale et al., 2013; Metcalf et al., 2012; Russ, Webster, Beets, & Phillips, 2015) ont été conduites afin de déterminer l’efficacité des interventions réalisées dans le cadre des programmes scolaires et faisant la promotion de l’APMV des jeunes âgés de 5 à 19 ans. Le Tableau 3 présente la taille d’effet moyenne de ces interventions pour chacune des cinq méta-analyses recensées (Borde et al., 2017; Dobbins, Husson, DeCorby, & LaRocca, 2013; Lonsdale et al., 2013; Metcalf et al., 2012; Russ et al., 2015). L’interprétation des tailles d’effet est établie à partir des seuils suggérés par Hedges et Olkin (1985). Par convention, l’efficacité d’une intervention est qualifiée de « très

Figure

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Tableau  2.  Synthèse  des  attributs  des  différentes  méthodes  d’évaluation  de  l’activité  physique  chez les jeunes
Tableau 3. Résumé des méta-analyses visant l’efficacité des interventions expérimentales réalisées dans le cadre des programmes scolaires et  faisant la promotion de l’APMV des jeunes
Figure 1. Schématisation de la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991)
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